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mareon ㄨ sublime et silence
Lun 3 Avr 2017 - 2:17
#mareon
sublime et silence
Trombes d'eau et bourrasques de vent : voilà ce qui définit en quelques mots votre entraînement de ce dimanche soir. Seul créneau disponible pour votre équipe, cette semaine, tu as entendu Roan, le capitaine des Wright, pestiférer le nom de tous les grands sorciers qu'il connaissait, avant votre entrée sur le terrain, mécontent qu'il était de la situation. Toi, tu n'étais pas contre quelques difficultés, Gideon. Au contraire, t'entraîner à l'exercice du balai sous un soleil resplendissant aurait même pu te sembler ennuyant. Le seul inconvénient, à tes yeux, c'était que les changements de températures réveillaient en toi de vieilles douleurs enfouies. Tu craignais toujours de déraper en plein vol et de t'amocher plus que ce n'était déjà le cas. Néanmoins, il était inutile que tu commences à te prendre la tête alors que tes deux pieds étaient encore sur le sol. Il serait encore temps d'y penser si jamais, véritablement, tu chutais.
Malgré tes lunettes de protection, enchantées pour que tu puisses y voir plus clair, tu batailles ferme pour ne fût-ce que repérer les cognards avant que ça ne soient eux qui vous repèrent. La pluie battante et la tombée de la nuit qui n'allait pas tarder à s'opérer ne faisaient rien pour arranger les choses. Avec ton coéquipier batteur, vous vous donnez des instructions manuelles pour couvrir le terrain, à défaut de pouvoir vous entendre. Ta batte s'écrase plusieurs fois contre le cuir ensorcelé, l'envoyant valser pour quelques minutes à peine avant qu'il ne revienne à l'assaut. Tu continues ton survol du terrain, Gideon, lorsque tu t'aperçois qu'un cognard arrive un peu trop vite sur l'un de tes coéquipiers. Penché sur ton balai, tu parcours la distance qui t'en sépare, n'ayant toutefois pas le temps de brandir ta batte pour rediriger le ballon fou. Assurer la sécurité de tes équipiers rouges étant ta priorité, tu ne réfléchis pas à deux fois avant de parer l'attaque de ton avant-bras gauche, laissant ainsi champ libre à l'attrapeur de continuer sa traque du vif d'or, tandis que tu sens poindre dans tes doigts une douleur lancinante, suivant un craquement inquiétant.
Par chance, peu de temps s'écoule avant que le vif d'or ne se retrouve enserré dans les doigts du joueur qui était chargé de l'attraper. Tes doigts, à toi, commençaient à s'engourdir et tu n'étais plus certain de pouvoir les serrer autour de ta batte ou de ton balai. En spirale, tu redescends sur le terrain et écoutes les commentaires d'après-entraînement de Roan d'une oreille distraite, alors que le second batteur s'enquiert de l'état de ton bras. "Nickel", que tu lâches, par pur réflexe. Depuis ton accident d'il y a quelques années, tu as l'impression d'être pris pour un morceau de sucre prêt à fondre au moindre choc. Sauf que ce n'est pas le cas. Et tu n'as pas envie qu'ils s'inquiètent, qu'ils se demandent si tu peux assurer le prochain match. Tout le monde se blesse, tu ne fais pas l'exception. Tu te soignerais tout seul, voilà tout.
Vous n'aviez pas tardé à rentrer au vestiaire, afin de vous débarrasser de vos combinaisons trempées et de passer sous un peu d'eau chaude avant de rentrer au château. Tu restes ostensiblement plus longtemps que les autres sous l'eau, t'assurant que tu es le dernier afin de pouvoir t'occuper de ta main en toute tranquillité. Enfilant un simple bas de training, tu prends place sur l'un des bancs esseulés pour mieux observer les dégâts. Le petit doigt est enflé et rouge, le tout douloureux jusqu'au poignet. Rien qui ne peut résister à un sortilège et à un peu de ménagement. Tu prends tout de même la peine de te saisir d'une bande de tissu que tu essayes d'enrouler autour de l'ecchymose, d'un geste gauche. Te lancer toi-même le sortilège ? Tu ne préfères pas, tu n'es pas très sûr de toi, de plus Holly s'en occupera bien mieux que tu ne pourrais le faire.
Un morceau de tissu entre les dents, alors que tu tentes de serrer le bandage de fortune d'une seule main, un bruit attire ton attention. Toi qui pensais être seul, Gideon, tu te trompais, puisque des pas se dirigent vers toi. Tu n'as pas le temps de demander qui se trouve là que la silhouette de Marian se détache du vestiaire des filles. Tu lui adresses un demi-sourire, relâchant par la même occasion le tissu qui se trouvait encore entre tes mâchoires.
- Félicitations pour ton jeu, tout à l'heure. J'ignore comment tu fais pour repérer un aussi petit point lumineux quand il fait un temps pareil... C'est impressionnant.
Tu baisses ensuite les yeux sur ton bandage, qui s'est totalement relâché pendant ton interaction avec la rouge. Un soupir t'échappe. Plus qu'à recommencer.
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Re: mareon ㄨ sublime et silence
Lun 3 Avr 2017 - 10:25
#mareon
sublime et silence
Quand on te regarde, Marian, les gens ont souvent du mal à penser que tu es férue de Quidditch depuis des années. Trop discrète, trop effacée de manière générale. Tu te fais oublier facilement du monde et tu peux en retour les observer silencieusement. C’est peut-être pour ça que le poste d’attrapeur semble fait pour toi. Si tu as commencé par deux années au poste de poursuiveur à Poudlard, ton mutisme était parfois gênant pour communiquer rapidement et clairement. En revanche, seule à devoir traquer le vif d’or, tu n’as pas à parler à qui que ce soit et tu peux évoluer sans déranger qui que ce soit. Ouais, c’est vrai que le Quidditch est un sport d’équipe, tu en as bien conscience et c’est pour ton équipe et tes camarades que tu refermes autant que possible tes doigts sur la petite boule dorée. Et aussi pour continuer de prouver aux gens que tu n’es pas malade, que tu es comme tout le monde.
Alors qu’importe la canicule, qu’importe les tempêtes, qu’importe les conditions climatiques difficiles, tu ne loupes aucun entrainement. Jamais. Comme aujourd’hui, et tu te retrouves avec les autres Wright à combattre plus difficilement les bourrasques de vent et les cascades d’eau glacé qui s’abattent sur vous, qu’à vous concentrer sur votre propre jeu. Dans les gradins, sous un banc de bois, Anubis est venu s’installer d’un air fier et à côté de lui, ton frère Henryk encore plus féru de Quidditch que toi. C’est grâce à lui que tu en es arrivée là aujourd’hui et tu lui fais un petit signe de la main joyeux. Tu te souviens de ta deuxième année de Quidditch à Poudlard, pendant les vacances avec ton frère tu lui avais « hurlé » dessus, façon de parler… Enfin, tu lui avais expliqué en langue des signes mais avec plus d’énergie et de fermeté de d’habitude, sourcils froncés et au bord des larmes, que tu ne pouvais plus continuer comme ça. Que le Quidditch ça n’était pas fait pour toi, que finalement t’étais peut-être pas comme tout le monde. Alors Henryk t’avais pris dans ses bras, ses mains entourant ton visage et son regard dans le tiens. « C’est vrai, Mari, tu n’es pas comme tout le monde. Tu es magnifique, et tu n’as pas besoin de te comparer aux autres pour exister. » Suite à quoi il avait ajouté : « Et regarde toi, tu es menue, toute fine et délicate, tu es rapide Marian, je pense que tu ferais un excellent attrapeur. » Et voilà toute l’histoire. Il avait eu raison, Henryk. Tu es rapide, discrète, tu files comme une étoile invisible et tu excelles dans ton rôle la plupart du temps.
Evidemment, t’es jamais à l’abri d’un cognard et tu ne vois qu’à la dernière minute celui qui se dirige vers toi. Tu accélères un peu sur ton balai mais tu t’y es prise un peu trop tard et impossible d’attirer l’attention d’un des batteurs par une exclamation sonore alors tu te prépares à l’impact. Qui n’arrive pas car, comme tombé du ciel, l’un d’eux fait son apparition à côté de toi et repousse le cognard… Avec la main. Tes lèvres s’ouvrent sur une exclamation silencieuse mais déjà, ton coéquipier est reparti alors tu fais de même, gardant tes inquiétudes pour la fin et retournant en quête de ton précieux vif d’or. Peut-être est-ce à cause de tes inquiétudes, justement, mais tu mets les bouchées doubles pour trouver la balle intrépide et mettre fin à l’entrainement le plus possible, ce qui arrive finalement au bout de quelques minutes supplémentaires.
Les Wright piquent joyeusement vers le sol, tant pour la « victoire d’entrainement » que pour l’enthousiasme que provoque l’idée d’une bonne douche chaude aux vestiaires. Vous avez tous l’air un peu ailleurs alors que Roan fait un compte rendu de la séance, toi-même tu hoches la tête distraitement alors que ton regard fixe le dos du batteur qui a repoussé le cognard. Evidemment, que c’est Gideon. Il fallait que ce soit lui, n’est-ce pas ? Le speech fini, vous vous ruez tous plus ou moins dans les vestiaires avec soulagement.
Côté fille, tu es seule en ce moment et cela t’arranges plutôt, avouons-le. Non pas que tu sois pudique sur ce plan mais au moins, tu n’as pas à faire semblant de t’intéresser aux discussions des autres et à hocher la tête comme une idiote. La douche est salvatrice et, puisque tu es seule, tu restes jusqu’à ce qu’il n’y ai plus d’eau chaude. Jusqu’à ce que ta peau en ai marre de l’eau chaude, jusqu’à ce que tes muscles se détendent au maximum. Tu manques presque de t’endormir, alors tu finis par un jet d’eau fraiche pour te remettre les idées en place. Les vêtements secs sont tout aussi salvateurs que la douche et c’est avec un plaisir non dissimulé que tu enfiles ton jean et un simple débardeur, laissant tes cheveux mouillés tomber sur tes épaules. En même temps, t’as pas vraiment le choix car la personne en charge de remettre un stock de serviette a oublié ce vestiaire, et que celle que tu as utilisé pour le corps est trop humide pour être d’une quelconque utilité. D’un soupir tu quittes ta partie des vestiaires pour aller dans ceux des garçons et subtiliser une serviette, dans l’espoir qu’ils soient tous partis. Ouais, tu as ta baguette dans la poche du jean mais tu préfères certaines méthodes moldues parfois.
Espoir vain, parce que lui, il est toujours là. Gideon, le batteur et sauveur du jour, sur un des bancs. Quasiment pas vêtu. Enfin, pas assez. Ou trop d’ailleurs, difficile à dire. Il tente de s’occuper de sa main, il tente de te sourire malgré la bande entre ses dents, et toi tu tentes de ne pas te liquéfier sur le sol. Le pire, ou le meilleur, c’est encore dur à dire, c’est qu’il s’adresse à toi. Directement. Et même, il te complimente sur ton jeu. Okay, c’est quoi le numéro des urgences sorcières ? Si visuellement tu sembles tout à fait normale, Marian, souriant gentiment, à l’intérieur tu ne sais plus où tu mettre. Il faut dire que Gideon, tu en es secrètement amoureuse depuis… Depuis Poudlard. Tu ne comptes pas les années, c’est effrayant. Déprimant. Surtout que toi, t’es que la petite attrapeuse muette, rien de plus. Mais là, il a visiblement besoin d’un coup de main et tu ne peux pas non plus lui tourner le dos et prendre tes jambes à ton cou alors qu’il t’as directement parlé.
Alors tu souris de plus belle, Marian, un peu gênée avouons-le, des jolis mots qu’il t’as offert, un peu gênée de ne pas pouvoir lui rendre la pareil. Un petit haussement d’épaule désinvolte de ta part, l’air de dire « bof, c’est pas grand-chose ». Et puis ce signe, ta main portée à ton menton avant de ne l’écarter à nouveau et vers Gideon avec un sourire. « Merci ». Tout simplement.
Quand il soupire face à son bandage raté, tu retiens une esquisse de rire silencieux face à son air dépité et d’un petit bond joyeux, tu t’assoies à ses côtés sur le banc. Pour examiner les dégâts, tu enlèves la bande pas serrée du tout et tu claques la langue d’un air agacé. T’aurais bien envie de lui mettre une tape derrière la tête, à cet idiot, mais à la place tu sors ta baguette pour esquisser des étincelles face à vous, des mots. Ta voix. « Laisse-moi faire. C’est un peu de ma faute. Ok ? » C’est concis, mais écrire des phrases entières est plus long et tu n’as pas envie que l’état de sa main s’aggrave ne serait-ce qu’un peu. Tu attends qu’il ai lu les mots pour les faire disparaître et lui adresser un petit sourire rassurant, l’air de dire « t’en fais pas, j’ai l’habitude ». Et puis… C’est réellement la première fois que tu passes du temps en sa compagnie, sans une foule tout autour de vous, sans d’autres personnes. Alors quelque part, t’as envie de grappiller les secondes, Marian, précieusement. De garder cette main abîmée dans la tienne, de panser ses maux et de lui offrir un peu de cet apaisement que tu sais être capable d’apporter aux gens.
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Re: mareon ㄨ sublime et silence
Mar 4 Avr 2017 - 21:17
#mareon
sublime et silence
La question de savoir pourquoi Marian se trouve avec toi, dans les vestiaires des garçons, ne t'effleure même pas l'esprit quand tu la vois rentrer. Même si tu recherchais au départ la tranquillité, tu n'es pas mécontent qu'elle ait fait son apparition. Tu n'as jamais vraiment l'occasion de lui parler ou de la féliciter pour son jeu, qui est pourtant très bon. Tu ignores pourquoi les choses sont telles qu'elles le sont, d'ailleurs. Sans doute car elle est plutôt discrète et réservée, le contraire de tes amis et toi qui aimez vous exhiber pour un rien. En tout cas, maintenant, le compliment est passé, ce qu'elle a l'air d'apprécier vu son large sourire et ses grains de beauté qui semblent se trémousser sur le nez de ce visage si expressif.
Marian, tu n'as jamais entendu le son de sa voix, et tu n'es pas convaincu que quelqu'un en ait déjà eu l'honneur. Peut-être est-elle muette de naissance ? Tu n'en as aucune idée et, franchement... Ce ne sont pas des questions qui se posent, malgré ta curiosité naturelle. Dans tous les cas, vous réussissez à tous vous comprendre dans l'équipe, sa soif de résultat efface tout obstacle qui pourrait résider entre vous. Puis, elle n'a pas besoin de ça pour se faire comprendre, la rouge. Elle porte sa main à son menton avant de la redescendre vers toi, en toute simplicité, naturelle. Un merci. Alors tu clignes d'un oeil en sa direction, tout aussi simplement. Un de rien.
Tu retournes à ton bandage de service, en train de te demander si au final, tu ne laisserais pas ta main dans cet état-là. Le château n'est pas très loin et on s'occupera de toi là-bas. Sauf que l'attrapeuse, que tu n'attendais pas à voir rester, semble en avoir décidé autrement. Elle vient s'asseoir à côté de toi et regarde ce que tu fais de ta main d'un œil désapprobateur. Tu lâches, malgré toi, un rire amusé. C'est vrai que tu dois faire un peu peine à voir, à faire n'importe quoi comme ça. Même beaucoup. Elle sort sa baguette, tu penses qu'elle va la diriger sur ta main, mais à la place, des filaments s'en échappent pour former des lettres, des phrases, qui éclairent un peu la pièce aux sombres tons, ainsi que vos visages. C'est comme ça qu'elle communique, Marian. Tu n'as jamais vraiment eu l'occasion de discuter en tête-à-tête avec elle comme ça, donc ça te surprend un peu, mais tu lis ce qu'elle te dit avant que son discours ne disparaisse comme dans une légère bise, vous replongeant dans la presque-obscurité des vestiaires.
- Non, non, c'est pas du tout ta faute, que tu dis en regardant ta main endolorie. C'est mon job de faire en sorte que les cognards ne vous atteignent pas... Même si j'y vais parfois à l'arrache. De nouveau, tu laisses échapper un bruit amusé en secouant la tête. À l'arrache, c'est l'expression appropriée, puisque tu ne peux décemment pas compter le nombre de fois où tu t'es blessé en combattant les cognards. Sans oublier l'épisode de ton genou. Tu acceptes de lui donner ta main sans y réfléchir à deux fois. Honnêtement, ça ne te fait pas doudouce, et plus vite tu seras débarrassé de la douleur, mieux ça sera. Tu déposes ta main dans la sienne, le côté violacé et l'énorme palme que tu lui tends jurant avec sa petite main pâle.
- En vrai, je ne comptais pas rester avec la main comme ça toute la soirée, hein, tu lâches, l'air de rien. Tu ne sais pas pourquoi, mais tu n'as pas envie qu'elle te prenne pour un idiot. Les gens font souvent l'amalgame, entre athlètes et andouilles. Même si elle en est une, elle-même... Tu continues : C'est juste que, d'habitude, c'est Holly qui s'en occupe. Elle a plus le tour de main que moi, pour ce genre de choses. Holly, c'est ta petite amie. Cela fait bien longtemps que tu ne la présentes plus de la sorte, cependant. Tout le monde est au courant de ce que représente Holly pour toi, alors tu as juste pris l'habitude de dire son prénom. Mais vas-y, je te fais confiance, tu rajoutes. Dans un sens, cela t'évitera de te prendre une remarque de ta blonde sur ta facilité à te retrouver blessé. Bien qu'elle t'ait toujours soutenu, elle a du mal à concevoir pourquoi tu t'entêtes à vouloir continuer ce sport qui ne fait que t'abîmer de plus en plus. C'est une des choses qu'elle ne peut pas comprendre, à ton sujet. Alors que la jeune femme qui t'accompagne ce soir, est certainement mieux placée pour cela.
Une lumière aveuglante apparaît soudainement au-dehors, de ce que tu peux en voir à travers les fenêtres. D'intenses craquements la suivent presqu'aussitôt, comme si le ciel se fendait en deux. Un pli se forme entre tes sourcils, alors que tu sens un peu d'eau te tomber sur les doigts. Mais ce ne sont que les cheveux de Marian, mouillés, qui perlent sur toi. Le toit tient encore le choc, par chance.
- On dirait qu'on a été chanceux, sur le terrain... L'orage vient seulement de se déclencher.
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Re: mareon ㄨ sublime et silence
Mer 19 Avr 2017 - 21:18
#mareon
sublime et silence
Il fait sombre, les vestiaires sont plongés dans une quasi-pénombre à cause du temps orageux à l’extérieur. Tant mieux, au final, ça t’évite de trop le regarder. Lui, qui est honteusement torse nu. Enfin, il faut dire que c’est toi qui t’incruste, Marian, dans ses vestiaires, et tout ça pour une serviette, alors tu n’as pas vraiment ton mot à dire. Façon de parler. Là aussi d’ailleurs.
Alors tu te concentres sur la main de Gideon dans la tienne et sur les mots qui s’échappent de ses lèvres. Encore heureux, qu’il ne comptait pas rester comme ça toute la soirée ! Mais tu sais aussi que les blessures c’est monnaie courante dans ce sport, surtout au poste qu’occupe ton partenaire, alors il faut parfois serrer les dents et encaisser. Tandis que tu observes la main abimée d’un œil un peu critique, ta baguette toujours dans ton autre main, il continue sur sa lancée en précisant que d’ordinaire c’est Holly qui s’occupe de ses blessures. Cela n’a rien d’étonnant après tout, et tu te contentes de hocher la tête avec un petit sourire. Souris, Marian, pour cacher ton cœur qui s’émiette un peu plus. Il te fait confiance, qu’il dit, et ton sourire s’élargit un peu plus malgré toi. Plus sincère cette fois, et quelque part, t’es un peu fière. Bien que tu sois là par hasard, c’est toi qui as le privilège de t’occuper de la blessure de combat de Gideon et, mine de rien, ça n’est pas anodin à tes yeux. Oui, t’es du genre fleur bleue à te faire des films d’un rien, mais ce n’est pas comme si tu y pouvais quelque chose. T’as toujours été une grande romantique, Marian, bien que tu ne sois pas naïve pour autant. Y a toujours ce côté réaliste qui te fait malgré tout garder les pieds sur terre et tu sais pertinemment que le moment actuel n’est que ça : un moment. Ephémère. Hors du temps. Alors t’en profites silencieusement, dans ces vestiaires sombres, la pluie assourdissante retentissant sur le toit. Bientôt rejoint par le tonnerre aussi bruyant que tu es silencieuse. Comme le dis Gideon, vous avez eu de la chance que la foudre ne vous tombe pas dessus pendant l’entraînement.
Maintenant que tu as inspecté la main douloureuse de Gideon il est temps de remédier à la douleur. Tu n'es pas une experte en ce qui concerne les sortilèges de guérison mais ce n’est pas non plus la première fois que tu dois y faire recourt, sur toi ou sur quelqu’un d’autre. Malgré ça, tes sourcils se froncent légèrement sous la concentration dont tu dois toujours faire preuve lorsque tu lances un sort. La magie informulée, bien que tu n’aies jamais pratiquée qu’elle, recèle encore de nombreux secrets mais tu t’en tire toujours bien. La preuve en étant que cela ne t’as jamais empêchée de faire tes études comme n’importe qui. Encore une fois la même rengaine, ton combat éternel et sans repos pour prouver au monde entier que tu es simplement… normale. Que les barrières n’en sont pas, seulement imposées par les autres. Leur incompréhension, parfois leur peur. Qu’importe, d’un mouvement du poignet et de quelques moulinets de baguette, cette dernière dirigée sur la main enflée de Gideon, et tu lances un enchantement d’apaisement. Pour la douleur, car il n’y a rien de cassé, juste une bonne foulure. Mais la souffrance n’est pas agréable alors si le bandage fera le reste du travail pendant quelques jours, autant rendre le tout moins douloureux. Cependant, tu exécutes un autre sortilège cette fois, d’un coup de baguette plus bref, afin que le petit doigt désenfle plus rapidement.
Tu poses ta baguette sur le banc pour avoir la main libre et la passer doucement sur celle de Gideon, déjà un peu moins rouge. Précautionneusement, tes doigts passent le long des siens pour vérifier que tu n’as rien oublié, laissé quelque chose de côté, et c’est avec un petit sourire satisfait que tu hoches la tête. Bien, ça ira pour cette fois. Alors tu récupères le bandage pour faire tenir le tout, qu’il n’aille pas se refaire mal par-dessus sinon tes soins n’auront servi à rien. Encore une fois, avec toute la douceur du monde, tu manipules la main de Gideon. T’en fais peut-être un peu trop, Marian, mais t’es obligée de prendre ton temps et de te concentrer pour éviter à tes propres mains de trembler alors que tu enroules le bandage de sécurité. Parce que t’as beau faire comme si de rien n’était, parce que t’as beau être la fille réservée dans son coin la plupart du temps, t’es qu’une gamine amoureuse. Il faut dire ce qui est, cela ne sert à rien de se voiler la face, même si tu es visiblement douée pour cacher tes sentiments au reste du monde. Parce qu’après tout, ils ne servent à rien. Ils sont voués à l’échec, même si étrangement cette perspective ne suffit pas à les apaiser pour autant. Les premiers temps, tu pensais que ce n’était qu’un crush. Une passade adolescente. Parce que Gideon est beau, Gideon est doué, Gideon est gentil, Gideon est populaire. Un peu cliché, quelque part, et c’était encore plus cliché de ta part de tomber sous son charme alors qu’à ses yeux, comme au reste du monde, tu semblais ne pas exister. Mais le crush est resté, malgré les années, malgré le « rien ». Il est resté, il s’est intensifié. Rien ne l’encourageait pourtant, pas d’attentions, pas d’échanges, pas de regards spéciaux ou de sourires en coin. Rien ne le justifiait. Rien ne le justifie encore aujourd’hui. Mais c’est ainsi. Tu as lu un jour que si il y a toujours une raison pour détester quelqu’un, il n’y a pas besoin de raison pour aimer. C’est peut-être ainsi pour toi, Marian. Il n’y a aucune raison, rien de tangible, qui ne justifie tes sentiments à l’égard de Gideon mais ils existent bel et bien.
La foudre retentit à nouveau avec force en te tirant de tes pensées, et tu te rends compte que tu as finis le bandage depuis quelques instants mais que tu tiens toujours la main du batteur dans les tiennes. Un rire gêné s’échappe silencieusement de tes lippes et tu lui rends sa main avec un petit sourire pour récupérer ta baguette, traçant de nouveaux mots lumineux dans la pénombre. « Ménage la quelques jours. » Les mots s’évanouissent avant que tu n’en traces de nouveau : « Je venais chercher une serviette. » et que tu ne désignes tes cheveux mouillés d’un air un peu dépité. Même si, vue le temps, tu seras trempée à nouveau le temps de rejoindre le château. « Ça va durer longtemps tu crois ? » Écris tu alors que tu lèves les yeux vers le toit qui tremble sous les assauts répétés de la pluie torrentielle et du tonnerre. Non pas que tu n’apprécies pas la présence de Gideon, au contraire, tu l’apprécies un peu trop et tu ne veux pas t’y habituer, ce serait trop dangereux. Et pour couronner le tout, tu commences à avoir froid.
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Re: mareon ㄨ sublime et silence
Lun 8 Mai 2017 - 16:11
#mareon
sublime et silence
Tu es plongé dans tes pensées, encore en train de regarder les éclairs épars qui strient le ciel, accompagné de claquements de tonnerre plutôt impressionnants. Les bourrasques montent et descendent en intensité autour de vous et tu ne peux que remercier Merlin de te trouver à l'abri en cet instant, dans les vestiaires, plutôt que sur le terrain de quidditch. Qu'est-ce que tu disais plus tôt, Gideon ? Qu'un peu de remue-ménage météorologique ne t'effraie pas ? Certes, c'est le cas, mais tout de même... Tu n'en es pas pour autant suicidaire. Cet orage-là, dehors, n'a rien d'un obstacle amusant, duquel il faut trouver les failles par des tactiques ou autres maîtrises de balai. Non, celui-là, ce n'est pas une rigolade.
De toute façon, tu n'es certainement pas en état de remonter sur ton Éclair de Feu Suprême pour aller taquiner les rafales, ta main entre les bons soins de ta coéquipière en étant la raison première et une bonne excuse, par la même occasion. Marian fait quelques moulinets de son poignet, le bout de sa baguette pointé sur ta main qui te tourmente encore, douleur lancinante. Elle ne dit toujours rien, ça te fait bizarre. Tu n'as pas vraiment côtoyé de personnes utilisant fréquemment les sortilèges informulés, que tu as toi-même du mal à appliquer. Alors ça t'impressionne, faut le dire, sentiment mélangé à de l'apaisement suite à la formule muette qu'elle vient d'employer. D'un coup d’œil, tu vois ton petit doigt se dégonfler, ta main perd cette couleur violacée qui n'est pas la sienne et ton poignet ne semble plus si difficile à manier. Reste cette sensation de gêne généralisée dans la main, ce qui est en soit normal. D'ici quelques jours, si tu ne fais pas de folie, tu ne devrais plus rien ressentir. Un soupir de soulagement s'échappe malgré toi de tes lippes. Tu ne t'étais pas rendu compte de la douleur que tu ressentais, jusqu'à ce qu'elle s'efface. Ça fait du bien.
- C'est beaucoup mieux ainsi..., que tu lâches en agitant doucement tes doigts, comme pour vérifier que tout est en ordre.
Ce n'est pas pour autant que l'attrapeuse de votre équipe relâche l'emprise qu'elle a sur ta main endolorie. Elle l'ausculte de manière très rigoureuse, comme toi. Tu remarques son expression concentrée et satisfaite grâce aux filaments de lumière que vous procurent les éclairs sporadiques. Ta souffrance disparue, tu prends soudainement conscience de l'étroitesse de vos mains, de ses doigts qui touchent les tiens sans vergogne, avec cette minutiosité presque intime. Avec douceur, également. Une douceur à laquelle tu sembles goûter pour la première fois depuis un moment, qui provoque un frisson le long de ton échine. Ou bien est-ce tout simplement dû à l'électricité de l'orage qui fait toujours rage au-dehors ? Hm... Se saisissant de la bande de tissu que tu essayais d'enrouler sur ta blessure avant son apparition, elle entreprend de continuer le bandage, sans se départir de ses gestes attentionnés. Quand elle a fini, vous restez là à regarder vos mains jointes un instant, avant que la foudre ne retentisse une fois de plus, vous sortant de vos pensées. Tu récupères ta main, tandis que Marian reprend sa baguette, traçant de nouveaux mots dans les airs et la pénombre du vestiaire. Elle te conseille de ménager ta main. Tu hoches donc la tête d'un air entendu, te massant le poignet distraitement.
- J'y manquerai pas ! Merci en tout cas... Tu fais une super infirmière, que tu rajoutes dans l'un des sourires dont tu as le secret, histoire de dissiper un peu les non-dits entre vous par l'une de tes remarques indispensables.
Elle t'indique ensuite que si elle se trouve ici, ce n'est pas pour une raison anodine. Effectivement, ses cheveux continuent à goutter sur ses épaules dénudées, tu remarques également la chair de poule sur ses bras à cause de la fraîcheur de la pièce. Elle était à la recherche d'une serviette pour se sécher et voilà qu'elle allait se rendre malade juste pour t'aider. À mon tour de venir à ta rescousse, tu lances en te relevant du banc. Fouillant des armoires au hasard, tu tombes sur quelques serviettes inutilisées après la douche commune. Tu finis par en trouver une plutôt grande, comme une sortie-de-bain, et la lui ramènes. Tu l'ouvres et la déposes sur ses épaules, la serviette la recouvrant un peu comme une cape, puis tu frottes naturellement ses bras de tes mains comme pour la réchauffer un peu. Voilà... Ça va, tu n'as pas trop froid ? C'est en disant cela que tu te rends compte que tu es toi-même torse nu, après ta douche. Tu retournes donc vers ton casier et te saisis d'un t-shirt que tu passes en vitesse sur toi, histoire d'être un peu plus présentable. En sortant la tête du col, des filaments lumineux t'indiquent que Marian t'adresse quelques mots, que tu lis avec attention. Elle te demande si l'orage va durer longtemps. Tu hausses les épaules en revenant t'asseoir à ses côtés, te penchant pour passer des chaussettes à tes pieds.
- Mmh... Je n'en sais trop rien. Tu avais déjà vu des orages durer des heures comme seulement une poignée de minutes, et rien ne te permettait de savoir à quelle catégorie appartenait celui-ci. Je propose qu'on attende un peu que ça passe quand même, parce qu'il a l'air violent. Ton regard tourné vers l'une des fenêtres donnant sur le stade de quidditch, tu essayes d'évaluer la situation ou le temps que ça durera. Seul un nouvel éclair répond à tes interrogations intérieures. Ça ne te dérange pas d'attendre un peu, rien ne te presse, ta main est en voie de guérison, puis tu peux mettre ce temps à profit pour en apprendre un peu plus sur ton équipière, qui est en train de se sécher. C'est ton copain qui vient assister aux entraînements, parfois ? J'espère pour lui qu'il ne t'attend pas sous ce temps-là... T'es pas vraiment doué pour faire la conversation, Gideon, mais au moins tu essayes. Tu as déjà remarqué cet homme qui venait voir vos entraînements, sûrement vos matchs aussi. Tu sais juste que c'est une connaissance de Marian, l'occasion est toute trouvée pour en apprendre un peu plus sur lui. Et sur la brune par la même occasion.