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Evermund ¤In the middle of nowhere
Mar 4 Avr 2017 - 9:52
In the middle of nowhere
11 avril 2017 - Lande à l'extérieur d'Inverness
Quand la pleine lune arrive, la seule envie qui m'étreind est celle de courir dans la lande et de sentir l'herbe sous mes pattes
ft. Everleigh Calgarry & Åsmund Hálfdanarson
La pleine lune. Je la sentais toujours venir plusieurs jours avant. Une raideur dans ma nuque, le sang qui pulsait plus rapidement dans mes veines, des instincts exacerbés, des pulsions que je laissais inassouvies pour certaines… Savoir que certains avaient besoin de moi pour la potion tue-loup était toujours d’un grand secours dans ces cas-là, me permettant de repousser l’envie de m’enfuir pendant quelques jours histoire de me ressourcer en jouant les créatures sauvages. Ca m’était arrivé, lorsque j’étais plus jeune. J’aurais aimé, comme ma sœur, pouvoir me transformer quand je le souhaitais. Que mon sort ne soit pas lié à une malédiction. Etre animagus, ça, c’était chouette. Etre loup-garou… Un peu moins. Mais la vie était ainsi faite, et je n’aurais pas échangé ma place contre celle de Killian. Elle avait un mari, des beaux enfants et si je l’enviais, je ne lui aurais jamais donné ma malédiction en échange de ce qu’elle avait. A un inconnu, peut-être. Et encore. Je ne souhaitais cela à personne même si j’avais depuis longtemps fait la paix avec ma nature. Vingt ans… C’était long, tout de même. J’avais parfois du mal à croire que cela faisait aussi longtemps que j’étais soumise à la pleine lune pour me transformer. Vingt ans de lycanthropie et dix-huit ans que j’avais perdu l’amour de ma vie, celui qui m’avait transformée par accident. C’était, finalement, la seule chose qui me rattachait encore à lui. Et rien que pour ça, je ne pouvais pas réellement regretter ce que j’étais devenue.
Je poussai un soupir tandis que je saisissais ma baguette pour effacer les dernières instructions sur le tableau. Mon dernier cours de la journée était terminé et j’avais encore un peu plus d’une heure avant que le soleil ne se couche. Au moins, au fur et à mesure que le printemps reprenait ses droits, les nuits raccourcissaient, signifiant que je passerai moins de temps dans la peau d’une bête. C’était ce que j’aimais, avec l’été. Des transformations plus courtes. Pas moins douloureuses, cependant. D’un mouvement de baguette, je transplanai chez moi, au bord du Loch. Cette maison dans laquelle nous avions grandi ma sœur et moi, mes parents me l’avaient laissée quand j’avais pris mon post à Hungcalf. Après tout, elle n’était pas très loin de l’université. A peine cinq ou six kilomètres. Et ça m’évitait de dormir dans les appartements prévus pour le professeur de potions. Un logement de fonction que je trouvais un peu trop glauque étant situé au sous-sol et ne possédant donc aucune fenêtre sur l’extérieur. Peut-être était-ce la louve en moi, mais si je n’étais pas claustrophobe, je détestais ne pas pouvoir voir l’extérieur. En fait non… Ce n’était pas la louve. J’avais toujours été ainsi. Je passai sous ma douche histoire de délasser mes muscles, puis, vêtue simplement de mon drap de bains je me posai devant mon piano. M’habiller n’aurait servi à rien, puisque j’allais finir par me transformer. Je jetai un coup d’œil par la porte de la cuisine que j’avais laissée ouverte tandis que mes doigts couraient, légers comme des plumes sur le clavier de l’instrument à cordes que j’affectionnai tout particulièrement. Ce piano n’avait rien de spécial. C’était un simple piano à demi-queue, mais j’avais fait mes armes dessus quand j’étais enfant. Je me souvenais encore de ces moments où Killian cherchait par tous les moyens possibles à me faire sortir pour jouer dehors avec elle dans la boue, dans les arbres… Un sourire nostalgique s’étira sur mes lèvres tandis que je repensai à cette époque d’innocence bénie et révolue. J’aurais donné n’importe quoi pour pouvoir remonter le temps, pour ne pas sortir cette nuit là. Mais c’était trop tard, maintenant… Peut-être si ça avait été fait juste après la morsure, quand le futur n’avait pas encore étiré ses ailes sur moi.
Je secouai la tête pour me ramener au présent et au frisson grandissant qui me parcourait l’échine et indiquait que le moment était arrivé. Délaissant la musique, je quittai mon tabouret et m’approchai de la porte ouverte tandis que ma peau ondulait sur moi et que je sentais les prémisses de la transformation. Comme à chaque fois, je grimaçai de douleur. Comme à chaque fois, je voulu serrer les poings pour me retenir de crier mais, déjà, mes mains n’existaient plus, remplacées par des pattes poilues et griffues. Je sentis mes articulations se retourner, mon squelette se réarranger pour prendre la forme de celui de la louve. Bientôt, je restai pantelante sur le sol de ma cuisine le temps de me remettre de la métamorphose. Je me redressai ensuite sur mes pattes, secouai ma belle fourrure blanche et sortis dans la nuit.
Je savais que j’avais dix heures devant moi avant de redevenir humaine. Dix heures de promenade en solitaire, dix heures durant lesquelles il faudrait que je refreine mes instinct si jamais je venais à sentir une odeur d’être humain. J’aurais pu proposer à ma sœur de se joindre à moi sous sa forme animale pour me permettre de ne pas y penser, mais j’avais oublié. Et nous étions en semaine… En général, nous le faisions quand les pleines lunes tombaient le week-end.
Mes pas me menèrent dans les landes, m’éloignant encore un peu plus du château qui restait pourtant trop près. Peut-être aurais-je dû faire comme les étudiants lycanthrope : m’enfermer et m’attacher dans une cave. Mais… Je ne le pouvais pas. Cela revenait à me ramener vingt ans en arrière quand je n’acceptai pas celle que j’étais devenue et que je me mutilais chaque moi, m’entaillant légèrement les poignets en espérant que cela affaiblirait mon autre moitié. Je me figeai tout à coup, le vent m’apportant une odeur qui n’était pas d’ici. Curieuse, les oreilles en avant, je me dirigeais lentement vers l’origine de ce parfum.
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Re: Evermund ¤In the middle of nowhere
Mar 25 Avr 2017 - 23:36
Elles lui manquaient… Elles lui manquaient terriblement…
Ces contrées sauvages de Norvège, les montages enneigés et étendues d’eau à pertes de vue. L’odeur de la roche mouillée par la fonte des glaces et neiges de l’hiver. Le vent glacial tailladant sa peau comme la griffe d’un dragon. La vie au sein de son clan lui manquait terriblement depuis son arrivée en Ecosse. Åsmund ne s’était pas retourner une seule fois en direction de son village. Il avait pris la direction de l’ouest, par delà les océans comme les anciens Olvars festoyant à la table d’Odin au cœur du palais du Valhalla.
Les yeux rivés sur le soleil couchant par delà l’horizon, les coudes enfoncés dans ses genoux reniflant l’odeur si différente d’un coucher de soleil de ses contrées Olvariennes. La pierre froide du château contre laquelle reposait l’arrière de son crâne, Åsmund laissait s’échapper un profond soupir.
Les entailles du roi Olvarien se cicatrisaient lentement depuis son arrivée à Hungcalf. Åsmund ne portait pas que les stigmates physiques de sa dernière rencontre avec le terrible drage. Les véritables blessures étaient enfouies à l’intérieur de son esprit. Le village des Olvars avait disparu dans les flammes de la terrible bête. Le Grå Ulv avait failli à sa tâche et la prophétie dragonniques des grands Salvie s’était réalisée. Il avait mis le déshonneur sur son clan et ouvert les portes de Helheim aux siens. Les plus forts firent face au dragon en sa compagnie, Odin leur avait ouvert les portes du Valhalla qu’il avait immédiatement refermées devant Åsmund. Le barbu revenait lentement à la réalité lorsque l’odeur âcre d’un feu de bois fut portée à ses narines par le vent. Les instincts animaux de son Slå Inn étaient encore fortement présents chez lui avec une si longue transformation.
Il reprenait doucement conscience, les premières étoiles brillaient dans le ciel écossais et la lune offrait sa plus belle rondeur. L’astre solaire disparaissait lentement sur la ligne d’horizon. Åsmund laissait doucement cette odeur prendre possession de ses narines. Un parfum chatouillait doucement l’esprit et les souvenirs. Il n’y avait qu’une seule personne dans ce monde pour faire un feu ayant cette odeur. Une odeur si atypique pour un Olvarien mais néanmoins insipide pour le reste des sorciers. Les traits de son visage se déformaient dans une expression d’interrogation. A présent droit sur ses jambes, il observait les contrées écossaises par delà le village de Inverness. IL ne pouvait être que là bas. Le norvégien s’élançait soudainement au pas de course vers la forêt et s’y engouffrait sous les yeux interrogatifs de certains étudiants. Morrigan avait mis en garde son loup, il ne pouvait utiliser le Slå Inn qu’en dehors du champ de vision des sorciers écossais. Un regard dans son dos, il s’assurait d’être suffisamment loin de la lisière pour bondir par-dessus une souche d’arbre et atterrir sur ses quatre pattes lupines.
A plusieurs kilomètres du château… Le museau du norvégien reniflait l’odeur des braises d’un feu de camps. Il grognait, fouillait d’un mouvement de tête à travers les brases et observait longues certaines traces. La truffe proche du sol avançant doucement et tournait en rond à la recherche d’une odeur particulière. IL était venu ici. Tout indiquait qu’il était ici, les arômes qu’il humait alors qu’elles s’évacuaient des braises. La position du feu de camps et la manière dont étaient disposés les pierres par rapport aux étoiles. Åsmund s’éloignait lentement de cette zone pendant de longues minutes. Un craquement, il dressait subitement les oreilles et relevait la tête pour apercevoir un loup. Le pelage blanc comme neige, les yeux brillant. L’animagus d’un mètre cinquante et quatre vingt kilos, il penchait la tête, les yeux rivés dans ceux du loup. Il observait son comportement, un comportement différent…
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Re: Evermund ¤In the middle of nowhere
Mer 14 Juin 2017 - 11:38
archivé, un des participants est supprimé.