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›› Une sortie de secours ?
Sam 29 Avr 2017 - 14:55
T R A P P E D
›› Une sortie de secours ?
Le bruit de ses pas résonnait dans les couloirs. Saccadés, déterminés. Il se dirigeait vers la salle commune des Wrights, à la demande de son petit frère. Gideon voulait visiblement lui parler – vraisemblablement pour le convaincre de se rendre à la réunion de famille organisée en fin de semaine dans la demeure familiale. Ne fuyant, jamais ou presque, le dialogue, Calum se rendait donc au point de rendez-vous qui lui avait été donné avec un enthousiasme très facile à contenir. Etonnamment. Il était monté jusqu’au troisième étage, avait emprunté un des nombreux couloirs, sans trop savoir ce qu’il faisait. Cela faisait sept ans qu’il étudiant dans l’enceinte de ce château, et il connaissait toujours très mal les lieux. Il passa devant la Salle des Duels. A dire vrai, il n’y avait jamais mis un pied tant, selon lui, il émanait de cette pièce une certaine arrogance. Ceux qui s’amusaient en se défiant en duel avaient probablement un problème d’estime, des choses à se prouver – voilà comment l’on pouvait résumer la pensée, certes un peu radicale et biaisée, du jeune Ethelred.
Un peu plus loin, alors qu’il perdait patience face à son orientation dans les couloirs, ses yeux furent attirés par un écriteau en bois, gravé d’un très fin point d’interrogation calligraphié. Il était accroché sur une petite porte en bois, elle aussi en bois. Il avait beau se plaindre de l’immensité et de la complexité du labyrinthe qu’était l’Université, il avait toujours été en admiration devant la beauté des lieux, la finesse de la décoration. Cette porte, elle, sortait de l’ordinaire. Il n’en fallut pas plus pour définitivement exciter sa curiosité. Il poussa la porte, qui ne manqua pas d’émettre un grincement – signe qu’elle n’était pas ouverte souvent. Il entra alors dans une pièce, parfaitement carré, assez étroite et couverte du sol en plafond prs d’énormes bibliothèques chargées de livres. Il régnait une atmosphère très étrange et Calum ne manqua pas de remarquer à quel point les étagères débordaient d’ouvrages – il ne restait même pas de place pour caler ne serait-ce qu’un parchemin. Faute d’avoir résolu le mystère de cette pièce, il fit quelques pas et essaya de saisir un livre, en espérant que cela l’éclairerait davantage. Un frisson électrique lui parcourut tous les membres quand il se rendit compte qu’il ne le pouvait pas. Le livre, peu importe la force qu’il mettait en œuvre, ne se laissait pas manipuler. Un peu amusé, grandement étonné, il réfléchit à voix haute : « Mais qu’est-ce que c’est qu’cette pièce… ». Un second sursaut. Il avait entendu un livre retentir sur le sol, juste sur sa gauche. C’est alors qu’il remarqua que la bibliothèque qui l’entourait parfaitement – si ce n’était à l’endroit où se situait la porte d’entrée – donnait l’impression de respirer, d’être vivante. Et, il en tira la conclusion facilement, c’était elle qui venait de cracher ce mystérieux livre aux pieds de Calum. Il se pencha et ramassa l’ouvrage. Sur la couverture, aux nuances beiges, était inscrit en lettres dorées le titre : « la pièce aux réponses ». Ce nom évoqua quelque chose dans l’esprit de Calum, rien de bien concret néanmoins. Il décida de poursuivre sa lecture en retournant le livre et en s’intéressant à la quatrième de couverture : « Un des plus grands mystères qui entourent la très célèbre Université Hungcalf, la pièce aux réponses, comme son nom l’indique, apporte la réponse aux questions que se posent les étudiants suffisamment courageux pour découvrir la vérité. Que ce soit sur le plan académique, ou sur le plan personnel, soyez prêt à découvrir toute l’histoire et la magie de cette pièce, et à affronter ce qu’elle a à vous apporter. ». Troisième sursaut. Calum entendit la porte se claquer, puis se verrouiller. Absorbé par sa lecture, il n’avait pas attention que quelqu’un d’autre l’avait rejoint, l’avait observé puis avait affiché un petit air paniqué après que la porte d’entrée, et visiblement de sortie, se soit refermée. En commençant par les pieds, Calum avait parcouru le corps de cet intrus jusqu’à atteindre son visage, qui alliait gêne et incompréhension, ainsi qu’une pointe de nervosité. Il s’agissait d’un visage bien familier.
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Re: ›› Une sortie de secours ?
Sam 6 Mai 2017 - 16:31
Theodora & Calum
Une sortie de secoursDire que j’entassais les retards auraient été un euphémisme, j’avais l’impression de me noyer sous les révisions … Runes, Astronomie, Potions, Métamorphose, Droit... et qu’est ce qui m’avait pris de me rajouter la dragonologie en plus ? Certes le cours était intéressant mais les examens approchaient beaucoup trop vite pour moi parfois je regrettais presque de ne pas avoir un retourneur de temps, histoire d’avoir le temps d’assimiler tout ce que l’on nous demandait mais à quoi bon un retourneur si c’était pour passer ma vie à étudier. En un sens j’avais hâte que l’année se termine que les fêtes reprennent et que les rires résonnent de nouveaux. Parce que pour l’instant c’est comme si le temps s’était figé, on croisait les mêmes gens avec les même faces blêmes et désespérées à la bibliothèque. C’était cruel mais ça me consolait, au moins je n’étais pas la seule à paniquer à l’idée des épreuves qui nous attendaient. La journée touchait à sa fin et la bibliothèque allait fermer ses portes … Soupirant je fis un tas des livres dont j’avais besoin et la portais laborieusement jusqu’au guichet pour les emprunter. La bibliothécaire me lança un regard outragé auquel je répondis avec un sourire aussi faux que sa poitrine. La pile de livres dépassaient légèrement le haut de ma tête me bouchant la vue. Rejoindre le dortoir allait être un calvaire. Sauf qu’avant il fallait que je passe au troisième étage, j’étais censé passé au grenier soi disant pour y acheter une potion qui m’aiderait à réviser, la vraie raison étant que j’espérais y croiser du monde et boire un coup pour me détendre et vider mon cerveau avant de le remplir avec les règles du droit sorcier international. Enfin si j’arrivais à atteindre cette foutue pièce. J’avais l’impression que mes pieds s’enfonçaient dans le sol sous le poids des livres, c’était d’ailleurs un miracle que je ne sois encore rentré dans personne et plus bizarre encore que le couloir soit désert sans aucun signe de vie des Wright. D’un autre côté ce n’était pas mon problème.
J’avais presque atteint la porte lorsque je trébuchais sur un obstacle invisible et déséquilibrée par le poids des bouquins que je m’efforçais toujours de ne pas faire tomber je m’écrasais sur la porte la plus proche, titubant dans la pièce mes livres toujours dans les mains. Encore sous le coup de la surprise et du choc, j’aurais probablement un bleu, je relevais la tête et me figeais. Je me trouvais dans une bibliothèque apparemment, sauf que contrairement à celle de l’université celle ci n’avait pas été conçue pour accueillir une masse d’étudiants. C’était juste comme si on y avait entreposé le plus de livres, le plus de savoir possible. Il régnait une atmosphère étrange … tout respirait la magie ici, j’avais l’impression de la sentir, j’avais son goût sur le bout de la langue mais je n’arrivais pas à mettre le doigt dessus, à la fois présente et hors d’atteinte. Cette pièce me mettait profondément mal à l’aise et j’aurais probablement fait demi tour sans attendre si je n’avais pas remarqué la silhouette face à moi, la tête plongée dans un livre. Je m’immobilisais et sous le coup de la surprise laissait tomber la pile de livres au sol. Je connaissais cette silhouette, ce visage, ces mains légèrement rugueuses et le goût de ses lèvres, j’aurais également pu vous dire que Calum McKinnon n’étais pas quelqu’un de souriant mais que lorsqu’il vous offrait un de ses sourires c’était comme de recevoir le soleil. Mais c’était fini. Je ne le connaissais plus. Ces sourires ne m’étaient plus destinés et c’était probablement mieux ainsi. Pourtant je ressentais une gêne profonde à l’idée de me retrouver ainsi face à lui, étonnamment vulnérable. J’aurais pu je me serais enfuie à toute jambes sans un mot. Mais j’avais des restes d’éducation alors je me précipitais au sol pour ramasser tout ce que j’avais laissé tomber de mes livres à ma dignité et je lui offris le sourire le plus naturel que je pus alors même que je sentais mon corps se crisper à la seule idée de lui sourire.
- Ce fut un plaisir de te voir Calum … tu m’excuseras mais je dois y aller. Serrant les dents je m’efforçais de ne pas courir mais de marcher lentement posant ma main sur la poignée et tirant dessus … une fois, deux fois … à la troisième tentative je secouais la poignée de toutes mes forces et laissé échapper un cri de frustration. Faisant volte face et pointant un doigt accusateur sur Calum :
- Qu’est ce que tu as fais à cette porte ? Pourquoi elle ne s’ouvre pas ? Et où est ce qu’on est ? Et je sentais la colère se mêler à une étrange inquiétude à l’idée d’être coincée seule ici avec Calum McKinnon.
Et tout ça c’était la faute des révisions.BY .TITANIUMWAY
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Re: ›› Une sortie de secours ?
Ven 12 Mai 2017 - 11:13
T R A P P E D
›› Une sortie de secours ?
Un petit nuage de poussière s’était dégagé du fracas qu’avait fait la porte en se refermant et en se verrouillant. Il essaya de contenir le sourire que lui inspirait la vue de Theodora. Elle semblait appliquer la même stratégie. Ils, ou tout du moins il, avait fait le choix de prendre ses distances avec elle, si bien que ce moment, ô combien cocasse, générait une certaine gêne entre les deux étudiants. Il subit les invectives remplies de panique de la Grymm. Il n’avait rien fait pourtant, si ce n’est lire le livre qu’il détenait toujours entre les mains. Faute d’une réponse cohérente, il ne répondit pas directement mais tendit le livre à son interlocutrice, en ajoutant d’une voix, étonnamment le concernant, timide : « Tu connaissais cette pièce ? » Par peur de croiser son regard davantage, il scruta de nouveau la pièce autour de lui. Tout transpirait la magie et le mystère. Il se retourna vers Theodora, la dévisagea le plus discrètement possible. Elle était belle, rayonnante même.
Ne souhaitant pas replonger dans des souvenirs peu plaisants, et étouffants la tendresse qu’il éprouvait à son égard, il se rapprocha d’un pas lourd vers la portée qui les avait enfermés dans cette petite pièce. Comme par réflexe, il essaya de nouveau de forcer la poignée, même s’il était convaincu que ce ne serait pas aussi simple. Il sortit sa baguette en chêne blanc qu’il agita afin qu’elle déverrouille la serrure. C’est alors qu’il remarqua que la porte n’en possédait pas. Aucun verrou n’avait été activé. Du moins, aucun verrou physique, mécanique.
Une partie de lui était amusée par cette situation et ravie de partager cette future anecdote avec son ex-petite-amie tandis que l’autre savait pertinemment que ce moment ferait ressurgir une certaine amertume, des regrets voire de la culpabilité. C’était Calum qui avait décidé de mettre fin à leur histoire d’amour alors même que, paradoxalement, tout se passait merveilleusement bien. Trop bien certainement avait tenté d’analyser Calum après coup. L’étudiant n’avait vraiment jamais compris comment marcher les relations humaines. Sans compter que l’amour qu’il avait commencé à ressentir pour Theodora lui avait apporté un sentiment de fragilité, l’impression qu’il était en danger alors, il le savait au fond de lui, il n’avait rien à craindre d’elle, bien au contraire. Elle avait eu une influence négligeable sur Calum, avait fissuré la carapace qu’il avait forgé autour de lui depuis sa tendre enfance, l’avait poussé à s’ouvrir au monde, à voir le verre à moitié plein. Calum se secoua légèrement la tête, comme pour évacuer cette réflexion interne qui avait débuté. Il se tourna à nouveau vers sa camarade, pas plus avancé : « Il semblerait que l’on soit coincé ici… » Il s’agissait de la phrase la moins constructive possible dans ce genre de situation. Ce constat était évident et n’avait pas échappé à Theodora. Néanmoins, Calum pensait que cette déduction pas très habile briserait peut-être la glace.
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