Alors que mes sandales à talons claquaient bruyamment sur le sol en pierres, je savais qu’il ne me restait qu’à tourner au bout de couloir avant d’apercevoir la sortie. Parfait, j’y étais presque. Je pourrais enfin manger et me changer. Il avait fait chaud aujourd’hui et me jupe de tailleur me tenait beaucoup trop chaud, sans parler de mon chemisier blanc à manches longues. Qu’est-ce qui m’avait pris de m’habiller comme une première dame ? Je crevais de chaud ! En apercevant un mec en costume complet qui transpirait à grosses gouttes je relativisais en me disant que je n’étais certainement pas la plus à plaindre. Mais tout de même. C’était un coup à faire un malaise ! Cette chaleur, rien dans le ventre, ... La tête absorbée dans mes pensées de survie, je tournais au coin du couloir sans faire attention.
Ouch. Je sentis mon corps rebondir contre celui de quelqu’un. En équilibre alors précaire sur mes talons aiguilles, je me sentis partir en arrière sans rien pouvoir contrôler. Reflexe stupide : j’attrapais dans ma chute le bras de la personne devant moi. Un cri de surprise s’échappa de mes lèvres et je tombais lourdement sur les fesses, avant de me faire écraser par mon assaillant et la montagne de ... trucs qu’elle tenait dans ses bras. Le souffle coupé, je remarque qu’il s’agit d’une montagne de nourriture. Le rêve. Alors, ignorant mes fesses qui me font clairement souffrir, j’éclate d’un rire incontrôlable qui me fait monter les larmes aux yeux.
Je suis désolée ! Ça a toujours été mon rêve de me faire ensevelir sous une montagne de bouffe !
J’ai clairement du mal à respirer entre mon fou rire et la personne qui m’écrase, mais je ne peux pas m’empêcher de trouver cette situation à mourir de rire. Je sens les regards de nombreux étudiants sur nous, alors que je ne sais toujours pas qui est l’autre personne qui compose ce « nous ».