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Glower ㄨ Iain
Ven 28 Juil 2017 - 10:58
Glower
tomorrow is another day and you won’t have to hide away. you’ll be a man, boy. but for now it’s time to run.
Ce matin là, Cordelia avait deviné plus que facilement de qui venait la lettre qu’elle avait reçue: papier blanc immaculé, bien loin des parchemins qu’utilisaient les sorciers, écriture saccadée sans aucune trace de coup de plume, son père lui avait envoyé un courrier. Cela lui avait arraché un sourire, elle adorait recevoir des nouvelles de son père de cette manière et elle pouvait aisément l’imaginer se creuser la tête sur la manière dont il devait envoyer le hibou. Son père avait encore du mal à se faire au monde magique, après tout, personne ne pouvait lui en vouloir, c’était un moldu.
Mais à peine eut elle entamé de lire la lettre que son sourire s’effaça. Une énième dispute avait poussé son paternel à quitter le domicile familial et depuis, sa mère l’empêchait d’accéder au village sorcier dans lequel ils habitaient depuis plus de vingt ans. Lui qui ne connaissait plus que le quotidien sorcier se retrouvait coincé dans un motel moldu de la banlieue de Londres sans personne pour lui venir en aide. Pire, sa vipère de mère tentait coute que coute de prouver qu’il n’avait pas sa place dans son village et qu’il ne devrait plus jamais être autorisé à y séjourner.
Cordelia était furieuse, elle vouait une admiration sans bornes à sa mère et rêvait de la rendre fière un jour, mais elle vouait un amour indestructible à son père et l’idée qu’on puisse le faire souffrir la rendait malade. Malgré la colère, son esprit de juriste prit le dessus et il lui sembla se rappeler avoir étudié une affaire similaire il y a quelques temps en cours. Mais impossible de se rappeler du verdict et des arguments avancés.
D’un pas pressé elle se rendait à la bibliothèque de l’université en évitant habilement les quelques élèves déjà réveillés. Elle sentait les regards sur son dos et sans même s’en rendre compte ses joues s’étaient colorées d’un rouge écarlate. L’attention que pouvaient lui porter les élèves la faisait trembler, elle s’attendait toujours à entendre des rires moqueurs ou des remarques piquantes. Elle s’attendait encore à se mettre à trembler et à sentir les larmes lui monter au yeux si elle croisait un regard un peu trop insistant. Elle accéléra encore le pas pour arriver devant la bibliothèque: elle avait la respiration saccadée, comme si elle avait échappé à un danger mortel.
Soupirant elle poussa la porte de la bibliothèque avec précaution. Les quelques personnes présentes levèrent immédiatement les yeux vers elle et elle sentit à nouveau son coeur taper dans sa poitrine: que pensaient ils d’elle à se moment précis? Se moquaient ils de ses joues rouges ou de son regard inquiet ? Baissant la tête elle se dirigea doucement vers les rayons à la recherche de l’ouvrage qui l’intéressait. Elle espérait vraiment qu’il se trouverait à sa place habituelle, elle n’avait aucune envie de devoir poser la question à la bibliothécaire. Rien que l’idée de devoir le faire lui donnait la nausée.
Penchée sur une étagère elle faisait glisser ses doigts sur les ouvrages à la recherche de celui qui l’intéressait. « Il devrait être ici. » Murmura t elle pour elle même en tapotant l’espace entre deux ouvrages de droit à la propriété. Ce n’était décidément pas une journée pour elle. Agacée elle se redressa et dans sa précipitation elle tomba nez à nez avec un professeur: « Monsieur Campbell! » S’exclama t elle un peu trop fort pour l’endroit. « Excusez-moi. » Se reprit-elle gênée en s’écartant rapidement pour laisser le passage libre.
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Re: Glower ㄨ Iain
Mar 5 Sep 2017 - 23:33
glower
iain campbell and @cordelia warrington
La bibliothèque. C'est clairement pas un endroit pour moi, en dépit de mon statut d'enseignant. J'aime pas traîner dans les bouquins. Pas que j'aime pas lire, mais voir ces gosses s'embrasser dans les rayons déserts, ou ces boutonneux chercher sans relâche dans les grimoires au point que leur sueur goutte sur les pages vieillies, non merci. Je sais que je suis l'image ultime du laisser-aller, mais je ne transpire pas sur mes livres moi. Je viens rapporter ce bouquin sur le droit à la propriété. Qu'est-ce que je fous avec ça ? Usus. Fructus. Abusus. User, profiter, disposer. Règle de base de la propriété. Et clairement, j'avais besoin de relire cette règle et ces digressions pour un problème épineux qui me terrasse. Un vieux reflux de bêtises passées. Chaud, très chaud. Une histoire de cave litigieuse à Londres, dont j'eu été le propriétaire. Ce genre d'histoire qui pourrait me coûter mon poste à Hung.
Bref, j'avais lu ce que je voulais savoir, et même si j'ai moi-même fait justice magique, j'ai oublié quelques variantes du droit à la propriété que ce bouquin a réussi à me rappeler. Je suis donc dans c'te foutue bibliothèque, à une heure indécente pour mon cycle naturel. Le soleil s'est levé il y a quelques heures maintenant, mais je suis toujours à l'Ouest de ma soirée au Vampire's. Bon dieu. Mes pas sont pas du tout coordonnés, l'alcool embrume encore mon esprit. La porte de la bibliothèque s'avance vers moi. Je la pousse avec vacarme. Quelques têtes blondes se tournent vers moi, je leur lance un regard bovin qui les fait se reconcentrer sur leurs devoirs minables. Je me dirige nonchalamment vers l'étagère où se trouvait le bouquin, tout dévisageant quelques étudiants au passage. Je suis pas d'humeur aujourd'hui, ça, c'est clair. J'ai la gueule d'un dragon, la langue d'une vipère. Si quelqu'un me dit quoique ce soit, je le bouffe.
Et je tombe sur une blondinette aux prunelles bleues, pile dans le rayon que je désire. Surprise, elle hurle presque mon patronyme dans toute la bibliothèque. Elle s'excuse, gênée, et recule de quelques pas pour me laisser le passage. Mais je ne bouge pas. Je suis tombé sur la proie parfaite. D'une timide maladive, elle en avait tout l'air, et l'occasion d'aiguiser ma langue était trop belle. Ladies and gentlemen, showtime. "Je ne suis pas sourd." fais-je en me tapotant l'oreille de manière exagérée. "Et je connais mon prénom merci." Mon regard se durcit, mais intérieurement, je me bidonne. "Par contre, je n'ai pas l'honneur de connaître le vôtre." Je fais glisser mes doigts sur les livres afin de trouver l'emplacement vide qui lui revient. "Mais... Ce n'était pas ce bouquin que vous cherchiez jeune demoiselle ?" Je tiens le livre entre deux doigts, que je fais gigoter en face d'elle. Je regarde la couverture, faussement intéressé. "Vous avez des problèmes avec la justice ?" Mon ton est clairement railleur. "Un si joli minois fréquente la mauvaise graine et à besoin de défendre ses droits ?" Je m'amuse de sa gêne, je suis bien trop cruel. "Je vous le file mademoiselle, mais à une condition." Mon regard se fait plus sévère. The game is on. "Parlez-moi de vos problèmes." Si un jour je suis pas élu prof le plus flippant de Hung, je pense que j'ai raté ma vie. Oh non, ce n'est pas pour aider cette gosse perdue. C'est juste pour voir quel genre de cas c'est, et pour voir si justement y a moyen que j'en prenne de la graine pour régler mon propre problème.
roller coaster
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