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Memories - Louise
Ven 8 Sep 2017 - 1:16
❝ Memories . ❞ - Louise & Leandre - On a souvent l'impression d'être le seul à vivre des choses difficiles. Mais il y a toujours quelqu'un, quelque part, qui vit exactement la même chose que nous. Il suffit de la trouver et, alors, la solitude terrifiante disparaît pour laisser place à la beauté de l'amitié. Et alors, les épreuves deviennent un peu plus légères. |
L’été était passé si vite que Leandre avait l’impression que la rentrée n’était qu’une énorme blague. D’ailleurs, son esprit était encore en vacances puisqu’il passait beaucoup de temps à faire tout autre chose qu’étudier. S’il avait commencé l’année précédente avec de très bonnes résolutions, il était dans un état d’esprit beaucoup moins studieux cette fois-ci. Coleen y était pour beaucoup. L’avoir retrouvée lui avait fait un choc mais l’avoir revue une seconde fois, dans un contexte beaucoup plus calme, l’avait définitivement convaincu que ce n’était pas un rêve. Il était, depuis, perché sur un petit nuage dont il n’entendait pas redescendre tout de suite. Plus que jamais, il respirait la joie de vivre, riait sans cesse et communiquait son sourire à qui le voulait. Et, plus que tout, il avait envie de s’amuser. Envie de fêter la vie, le bonheur, les miracles qui, parfois, arrivent sans qu’on les attende. Alors, il fêtait, Leandre. Il fêtait avec le gang des licornes, avec les Beer Flops. Il fêtait avec tous ceux qui avaient envie de fêter quelque chose. Et, ce soir-là, il avait décidé de fêter son amitié avec celle qu’il considérait comme sa petite sœur. Parce qu’il ne l’avait pas vu des vacances et qu’il voulait savoir si ces deux mois passés près de son père n’avaient pas été totalement horribles. Certes, il lui avait envoyé des hiboux d’encouragement mais ce n’était pas pareil. Il voulait fêter avec elle sa liberté retrouvée. Alors, après l’avoir trainée dans un bar de Myrddin Wyllt et avoir vidé avec elle plus de verres que ce que la raison autorisait, il entrainait maintenant son amie vers le Vampire’s Night, où l’ambiance promettait d’être festive à cette heure avancée. « Tu te rappelles, demanda-t-il en passant un bras autour des épaules de Louise, la première fois que j’ai rencontré ton père ? » Leandre adressa un sourire complice et amusé à son amie. _______ Flash Back : Décembre 2000 Leandre avait beau avoir du sang britannique dans les veines, il n’avait jamais mis les pieds en Angleterre. En effet, la famille de sa mère, implantée quelque part autour de Londres, s’était totalement désintéressée d’elle une fois son mariage arrangé. Caser les filles pour se consacrer aux hommes, ce devait être leur devise, sans doute. Toujours était-il que Leandre ne connaissait pas sa famille maternelle, qui ne s’était même pas déplacée pour accueillir sa naissance. Ce soir-là, c’était une connaissance de son père qu’ils étaient venus voir. Un noble au sang français, il ne pouvait qu’honorer l’invitation. Leandre, du haut de ses dix ans, n’avait pas envie d’y aller. Comme chaque fois, il détestait plus que tout ces soirées guindées dans lesquelles il ne pouvait pas bouger le petit doigt sans se faire houspiller. Et, comme chaque fois, son père prit soin de lui donner moult recommandations avant d’entrer dans le luxueux manoir. Ne pas courir, se tenir bien, ne pas faire de blagues déplacées, ne pas manger avec ses doigts, répondre poliment, dire bonjour, dire merci, ne pas se salir … Pourtant, ils savaient parfaitement l’un comme l’autre que, comme chaque fois, la soirée se terminerait mal. Leandre décida cependant de faire profil bas, dans un premier temps. Il suivi donc son père dans le hall et un domestique les accompagna jusqu’à la salle de réception, après les avoir débarrassé de leurs capes imposantes. Monsieur De la Vallière ne mis que quelques secondes à les remarquer et vint aussitôt les accueillir comme il se devait. Il présenta sa femme et sa fille et son invité en fit de même avec sa famille. Leandre croisa alors le regard de la jeune Louise. Plus petite que lui, elle devait être âgée de six ou sept ans et Leandre fut très triste de ne voir aucun sourire ni aucun rire d’enfant sur son visage. Des yeux tristes et concentrés, comme les siens … c’était tout ce qu’il y avait. Pourquoi diable personne ne laissait de place à l’enfance, dans ce monde de noblesse ? |
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Re: Memories - Louise
Mer 13 Sep 2017 - 2:07
Je me traîne comme une âme en peine dans la salle commune des Ethelred quand je me souviens brusquement que Leandre m'a invité à prendre un verre avec lui au Vampire's Night, le club très sélect dont tout le monde parle. Je jette un coup d’œil à la pendule accrochée au mur d'en face et je sursaute. Il est plus de 20h00 et je suis toujours en tenue pour zoner dans ma chambre. Je me précipite vers l'escalier, gravis les marches deux par deux et atterris enfin dans mon dortoir. Il faut que je me prépare, je ne supporte pas d'arriver en retard à un rendez-vous. Leandre m'a bien prévenu : tenue de soirée exigée. Je choisis une robe longue bleu nuit, avec un léger décolleté. Je ne tiens pas particulièrement à me faire aborder ni aborder qui que ce soit mais il faut se montrer élégant. On ne plaisante pas avec le dress-code de l'établissement. Les propriétaires, même s'ils sont réputés inoffensifs, m'intimident toujours un peu. Je suis bien contente de les voir aussi peu que possible. Ce soir, cependant, je ne peux pas m'esquiver. Faire faux-bond à Leandre est impossible. Je m'en voudrais trop.
La préparation s'avère assez rapide et le maquillage plutôt léger, parce que j'ai une nette préférence pour la sobriété. Mes escarpins sont rapidement enfilés et je me saisis d'un gilet uniforme à la robe si j'ai trop froid. Je m'empare de mon sac, direction le club sélect. Dieu que je déteste ces endroits. Qu'est-ce que je ne ferais pas pour mon cher frérot, sérieusement ? Ces chaussures me cassent les pieds. Dire que je suis censée les supporter toute la soirée ! Tout ça parce que Leandre a refusé que je chausse des ballerines ou que je les transporte au cas où j'ai trop mal. On voit bien que ce n'est pas lui qui doit se les farcir. Foutus escaliers ! Je ne me fais toujours pas à marcher avec ces trucs. Je t'en ficherais des soirées retrouvailles, moi ! Je te jure, Leandre, qu'un jour, je me venge. Tu ne verras pas le coup venir. Bon gré mal gré, j'arrive finalement à l'endroit prévu quelques minutes avant l'heure annoncée par ce cher Leandre. Soulagement notoire. Je ne risque pas de me perdre en le cherchant.
Je souris et pose mes mains sur ses yeux, comme lorsqu'on était petits, loin du carcan familial et des obligations impossibles à tenir pour des enfants, et les retire rapidement. Je suis réellement contente de le revoir, mon frère de cœur. Un large sourire éclaire mon visage tandis qu'il nous emmène vers un des bars de Myrddin Wylt District. Je le suis sans râler, comme toujours, parce qu'il s'agit de Leandre. Il a toujours eu ce don extraordinaire de mettre du soleil dans le cœur des gens, de faire accepter n’importe quoi à n'importe qui. Je suis fière d'avoir obtenu le privilège de figurer parmi ses intimes. On passe de bars en bars, où Leandre a la bonne idée de nous faire boire plus que de raison. Je sais parfaitement que je vais le regretter demain matin mais ce soir, il a réussi le tour de force de me faire aimer ça. Je te tire mon chapeau, Leandre, parce que ce ne sera pas demain la veille que je recommencerais, tu peux me croire. A peine sortis du dernier bar, Leandre nous conduit vers le club sélect. Je ne peux plus rien boire, c'est fini.
Je sens un bras se poser autour de mes épaules et me crispe instinctivement avant de me souvenir qu'il appartient à mon modèle, celui qui me sert à la fois de grand frère et de protecteur. J'aime moyennement ce côté-là de Leandre mais je me tais. Ce soir, tout est différent. J'ai envie de profiter de la soirée, qu'elle ne s'arrête jamais. « Tu te rappelles, demanda-t-il en passant un bras autour des épaules de Louise, la première fois que j’ai rencontré ton père ? » Armé d'un sourire, Leandre me fait face. Le mien s'est figé. Ses mots me poignardent aussi sûrement qu'un poignard et me ramènent une dizaine d'années en arrière, lorsque je n'étais encore qu'une petite fille. Je plonge mes yeux dans les siens, pendant qu'il me force à me souvenir de mon passé. Un passé que je tente d'oublier mais qui, comme le poison, se fraie un chemin à travers mes veines et ne me laisse aucun répit, aucune trève. Je n'ai qu'une envie à ce moment-là, me pelotonner dans mon lit et ne plus en sortir. Je veux oublier. Juste oublier. Je ne peux pas feindre la légèreté. « Oui, je me rappelle. Je me souviens surtout des recommandations barbantes de ton père à toi alors que tu avais pour seule envie de courir dans le jardin. Je me souviens surtout de tes yeux. » Je m'éloigne de quelques pas. Je ne veux plus en parler. Parce que contrairement à Leandre, qui a l'air de s'en être bien remis, je ne trouve pas ça amusant. Pas le moins du monde.
Flashback – decembre 2000.
Assise par terre dans le salon, entourée de ses jouets, une petite fille profite de la chaleur bienveillante de la cheminée, située en face d'elle. Elle aime beaucoup sa maison les mois d'hiver, Louise, parce qu'elle peut passer des heures dans sa pièce favorite sans déranger personne. Elle s'amuserait bien dans sa chambre mais elle n'aime pas cet endroit. Elle ne sait pas pourquoi. C'est comme ça, c'est tout. Elle aimerait bien que sa maman la rejoigne mais elle a pour consigne de ne pas déranger quand ils sont occupés. Elle ne comprend pas pourquoi elle ne peut pas mais elle est sage alors elle obéit. Elle ne s'imagine pas encore tous les sous-entendus que ça signifie, elle est trop petite, trop pure, trop innocente. Elle se plonge dans ses jeux et ne se rend pas compte que son père la regarde. Très vite, pourtant, l'univers parfait dans lequel la petite Louise s'est réfugiée vole en éclats. Henri débarque, déplaçant à coup de pied ses peluches et ses poupées pour se frayer un chemin. La petite fille essaie tant bien que mal de ne pas pleurer, parce qu'elle a parfaitement conscience que ses larmes ne feraient qu'envenimer la situation et lui faire passer un sale quart d'heure, alors elle se tait et écoute sagement. La dominant de toute sa hauteur, Henri tonne presque. Elle a envie de grimacer parce qu'elle ne supporte pas le volume utilisé mais se retient. Elle n'a pas le droit à l'erreur, elle le sait déjà mieux que personne. « Des invités très prestigieux vont venir à la maison tout à l'heure. Je veux que tu te montres irréprochable. Si tu fais le moindre faux-pas, tu sais ce qui va t'arriver, n'est-ce pas ? » Le sourire qu'il affiche juste après fait frissonner la petite Louise, qui se tient silencieuse. Ne pas parler. Ne pas répondre. Elle en meurt pourtant d'envie, comme tous les petits enfants. L'éducation paternelle n'a pas annihilé tous ses instincts, toutes ses envies. C'est simplement bien caché en elle.
L'heure d’accueillir les invités est arrivée . A la droite de son père, Louise se tient droite comme un i, elle n'a rien oublié. Elle essaie tant bien que mal de se composer un sourire et un air aimable de façade, comme l'a exigé Henri, mais toutes ses tentatives échouent. Tant pis. Les invités sont déjà là. Elle n'a pas le temps pour recommencer. Elle sent la panique la gagner alors elle regarde du côté de sa mère, qui l'apaise toujours. Le miracle arrive. Elle se ressaisit enfin et relève la tête. Elle est prête à tout pour montrer à son père que c'est une hôtesse remarquable, comme sa maman et son papa. Elle salue les invités dans l'ordre d'importance, comme on lui a enseigné, et termine par l'enfant. Elle est obligée de lever la tête pour le regarder, tant il lui paraît grand. Elle lui tend la main pour le saluer quand elle remarque ses yeux. Des yeux tristes, comme éteints. Des yeux qui lui rappellent étrangement les siens, quand elle se regarde dans le miroir. Bravement, animée par une force interne insoupçonnée, elle s'avance d'un pas. « Bonjour, je m'appelle Louise. »
La préparation s'avère assez rapide et le maquillage plutôt léger, parce que j'ai une nette préférence pour la sobriété. Mes escarpins sont rapidement enfilés et je me saisis d'un gilet uniforme à la robe si j'ai trop froid. Je m'empare de mon sac, direction le club sélect. Dieu que je déteste ces endroits. Qu'est-ce que je ne ferais pas pour mon cher frérot, sérieusement ? Ces chaussures me cassent les pieds. Dire que je suis censée les supporter toute la soirée ! Tout ça parce que Leandre a refusé que je chausse des ballerines ou que je les transporte au cas où j'ai trop mal. On voit bien que ce n'est pas lui qui doit se les farcir. Foutus escaliers ! Je ne me fais toujours pas à marcher avec ces trucs. Je t'en ficherais des soirées retrouvailles, moi ! Je te jure, Leandre, qu'un jour, je me venge. Tu ne verras pas le coup venir. Bon gré mal gré, j'arrive finalement à l'endroit prévu quelques minutes avant l'heure annoncée par ce cher Leandre. Soulagement notoire. Je ne risque pas de me perdre en le cherchant.
Je souris et pose mes mains sur ses yeux, comme lorsqu'on était petits, loin du carcan familial et des obligations impossibles à tenir pour des enfants, et les retire rapidement. Je suis réellement contente de le revoir, mon frère de cœur. Un large sourire éclaire mon visage tandis qu'il nous emmène vers un des bars de Myrddin Wylt District. Je le suis sans râler, comme toujours, parce qu'il s'agit de Leandre. Il a toujours eu ce don extraordinaire de mettre du soleil dans le cœur des gens, de faire accepter n’importe quoi à n'importe qui. Je suis fière d'avoir obtenu le privilège de figurer parmi ses intimes. On passe de bars en bars, où Leandre a la bonne idée de nous faire boire plus que de raison. Je sais parfaitement que je vais le regretter demain matin mais ce soir, il a réussi le tour de force de me faire aimer ça. Je te tire mon chapeau, Leandre, parce que ce ne sera pas demain la veille que je recommencerais, tu peux me croire. A peine sortis du dernier bar, Leandre nous conduit vers le club sélect. Je ne peux plus rien boire, c'est fini.
Je sens un bras se poser autour de mes épaules et me crispe instinctivement avant de me souvenir qu'il appartient à mon modèle, celui qui me sert à la fois de grand frère et de protecteur. J'aime moyennement ce côté-là de Leandre mais je me tais. Ce soir, tout est différent. J'ai envie de profiter de la soirée, qu'elle ne s'arrête jamais. « Tu te rappelles, demanda-t-il en passant un bras autour des épaules de Louise, la première fois que j’ai rencontré ton père ? » Armé d'un sourire, Leandre me fait face. Le mien s'est figé. Ses mots me poignardent aussi sûrement qu'un poignard et me ramènent une dizaine d'années en arrière, lorsque je n'étais encore qu'une petite fille. Je plonge mes yeux dans les siens, pendant qu'il me force à me souvenir de mon passé. Un passé que je tente d'oublier mais qui, comme le poison, se fraie un chemin à travers mes veines et ne me laisse aucun répit, aucune trève. Je n'ai qu'une envie à ce moment-là, me pelotonner dans mon lit et ne plus en sortir. Je veux oublier. Juste oublier. Je ne peux pas feindre la légèreté. « Oui, je me rappelle. Je me souviens surtout des recommandations barbantes de ton père à toi alors que tu avais pour seule envie de courir dans le jardin. Je me souviens surtout de tes yeux. » Je m'éloigne de quelques pas. Je ne veux plus en parler. Parce que contrairement à Leandre, qui a l'air de s'en être bien remis, je ne trouve pas ça amusant. Pas le moins du monde.
Flashback – decembre 2000.
Assise par terre dans le salon, entourée de ses jouets, une petite fille profite de la chaleur bienveillante de la cheminée, située en face d'elle. Elle aime beaucoup sa maison les mois d'hiver, Louise, parce qu'elle peut passer des heures dans sa pièce favorite sans déranger personne. Elle s'amuserait bien dans sa chambre mais elle n'aime pas cet endroit. Elle ne sait pas pourquoi. C'est comme ça, c'est tout. Elle aimerait bien que sa maman la rejoigne mais elle a pour consigne de ne pas déranger quand ils sont occupés. Elle ne comprend pas pourquoi elle ne peut pas mais elle est sage alors elle obéit. Elle ne s'imagine pas encore tous les sous-entendus que ça signifie, elle est trop petite, trop pure, trop innocente. Elle se plonge dans ses jeux et ne se rend pas compte que son père la regarde. Très vite, pourtant, l'univers parfait dans lequel la petite Louise s'est réfugiée vole en éclats. Henri débarque, déplaçant à coup de pied ses peluches et ses poupées pour se frayer un chemin. La petite fille essaie tant bien que mal de ne pas pleurer, parce qu'elle a parfaitement conscience que ses larmes ne feraient qu'envenimer la situation et lui faire passer un sale quart d'heure, alors elle se tait et écoute sagement. La dominant de toute sa hauteur, Henri tonne presque. Elle a envie de grimacer parce qu'elle ne supporte pas le volume utilisé mais se retient. Elle n'a pas le droit à l'erreur, elle le sait déjà mieux que personne. « Des invités très prestigieux vont venir à la maison tout à l'heure. Je veux que tu te montres irréprochable. Si tu fais le moindre faux-pas, tu sais ce qui va t'arriver, n'est-ce pas ? » Le sourire qu'il affiche juste après fait frissonner la petite Louise, qui se tient silencieuse. Ne pas parler. Ne pas répondre. Elle en meurt pourtant d'envie, comme tous les petits enfants. L'éducation paternelle n'a pas annihilé tous ses instincts, toutes ses envies. C'est simplement bien caché en elle.
L'heure d’accueillir les invités est arrivée . A la droite de son père, Louise se tient droite comme un i, elle n'a rien oublié. Elle essaie tant bien que mal de se composer un sourire et un air aimable de façade, comme l'a exigé Henri, mais toutes ses tentatives échouent. Tant pis. Les invités sont déjà là. Elle n'a pas le temps pour recommencer. Elle sent la panique la gagner alors elle regarde du côté de sa mère, qui l'apaise toujours. Le miracle arrive. Elle se ressaisit enfin et relève la tête. Elle est prête à tout pour montrer à son père que c'est une hôtesse remarquable, comme sa maman et son papa. Elle salue les invités dans l'ordre d'importance, comme on lui a enseigné, et termine par l'enfant. Elle est obligée de lever la tête pour le regarder, tant il lui paraît grand. Elle lui tend la main pour le saluer quand elle remarque ses yeux. Des yeux tristes, comme éteints. Des yeux qui lui rappellent étrangement les siens, quand elle se regarde dans le miroir. Bravement, animée par une force interne insoupçonnée, elle s'avance d'un pas. « Bonjour, je m'appelle Louise. »
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Re: Memories - Louise
Mar 26 Sep 2017 - 12:22
❝ Memories . ❞ - Louise & Leandre - On a souvent l'impression d'être le seul à vivre des choses difficiles. Mais il y a toujours quelqu'un, quelque part, qui vit exactement la même chose que nous. Il suffit de la trouver et, alors, la solitude terrifiante disparaît pour laisser place à la beauté de l'amitié. Et alors, les épreuves deviennent un peu plus légères. |
Leandre savait bien pourtant que Louise n’était pas une jeune fille extrêmement tactile mais il avait du mal à s’en empêcher. Il adorait lui ébouriffer les cheveux, parfois la prendre dans ses bras ou lui claquer un baiser sur la joue. Elle était comme sa petite sœur et il lui semblait que ces gestes étaient tout à fait naturels entre frères et sœurs. Louise le laissait faire, en général et il aimait penser que c’était parce qu’elle ressentait les mêmes sentiments fraternels que lui. Pourtant, cette fois-là, la jeune femme se dégagea, et s’éloigna de lui, le regard triste et blessé. Leandre savait qu’elle avait souffert, plus que lui sans doute, du comportement de son père. Il essayait de la faire dédramatiser mais c’était plus difficile pour elle, qui vivait encore sous le joug paternel. Lui, il s’était émancipé de tout cela depuis deux ans déjà et s’il n’avait pas exactement la vie qu’il avait rêvée, si ses espoirs n’avaient pas forcément aboutis, s’il avait parfois galéré pour s’en sortir, il n’avait, pourtant, jamais été aussi heureux dans sa vie. Loin de la pression exercée par son père, loin des responsabilités qu’on avait voulu lui imposer et dont il ne voulait pas, loin de la culpabilité que son géniteur essayait de lui faire ressentir pour le décès de sa mère, il avait eu l’impression de revivre. Il aurait tant aimé que Louise découvre cette sensation. Alors, il tentait de la lui offrir, au moins pour une soirée. Et la meilleure façon qu’il connaissait pour y parvenir était l’ivresse, la musique, la danse et le rire. Pourtant, il venait de faire tout l’inverse de ce qu’il espérait, blessant son amie avec maladresse. « Oui, je me rappelle, répondit Louise d’un air sombre. Je me souviens surtout des recommandations barbantes de ton père à toi alors que tu avais pour seule envie de courir dans le jardin. Je me souviens surtout de tes yeux. » Leandre lui adressa un sourire qu’il voulait apaisant mais ne s’approcha pas. Il aurait voulu la prendre dans ses bras pour effacer toute cette douleur qu’il y avait en elle mais il savait que c’était impossible ou, en tout cas, que cela prendrait du temps. « Oui … j’avais promis de me tenir correctement. Mais je crois que je n’en ai jamais été réellement capable. » La soirée n’avait pas été une bonne soirée à proprement parler. Elle avait terminé comme toutes les autres, Leandre s’était fait engueulé et il avait été puni pendant une semaine. « En tout cas, même si ça n’a pas vraiment bien terminé, je n’ai aucun regret. Avoue que tu ne t’étais jamais autant amusée avant ! » Il lui tendit la main, l'invitant à reprendre leur route. Ils n'étaient plus qu'à quelques mètres du club. « Et je compte bien m'amuser plus encore ce soir. Aller, oublions le passé si tu veux, ce soir appartient au présent. » Flash Back : Décembre 2000 Elle s’appelait Louise. Leandre trouvait que c’était joli. Il la trouvait jolie, aussi. Et il trouvait extrêmement dommage qu’une si jolie petite fille n’ait pas le droit d’avoir un sourire pour illuminer son visage. Les enfants étaient reclus dans une petite salle, à l’écart des grandes personnes. Leandre ne s’en plaignait pas, enfin soustrait au regard de son père, il se sentait plus libre. Ce n’était qu’une impression, car l’homme chargé de leur surveillance n’avait pas vraiment l’air d’être commode et, si Leandre avait été un tant soit peu raisonnable, il aurait su qu’il n’était pas de bon ton de se le mettre à dos. Mais Leandre n’était pas un enfant raisonnable. Il y avait d’autres enfants, autour de la table, mais Leandre ne s’intéressait pas vraiment à eux. La plupart était parfaitement à l’aise dans leur rôle d’héritier arrogant. Petit doigt en l’air, nuque droite et discours calculé, ils avaient l’air d’adultes miniatures. Leandre, ça lui fichait la chair de poule. Il tourna la tête à droite et son regard accrocha celui, triste, de la petite Louise, installée avec les plus jeunes. Aucun ne bronchait, trop effrayé par l’autorité parentale. Leandre lui tira la langue en souriant, tentant de lui arracher un sourire. A sa gauche, son voisin fit un commentaire désagréable que le garçon ne releva pas. Il était habitué à s’attirer la haine des enfants de son rang. Et, honnêtement, il s’en moquait éperdument. |
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Re: Memories - Louise
Jeu 19 Oct 2017 - 0:42
Léandre se rapproche de moi et m'ébouriffe les cheveux. Il cherche à me faire oublier ses paroles, je le sens bien. Je m'éloigne un peu avant de revenir sur mes pas. Je n'ai rien oublié mais je ne veux pas pour autant faire passer une mauvaise soirée à mon frère de cœur. Le protecteur. Le bruit de la foule nous enveloppe et je suis du regard, de temps en temps, les étudiants venus s'amuser et profiter de la nuit. Je ne peux pas résister à un sourire réconfortant, encadré par deux fossettes. Une idée me vient. Je souris à Léandre et, sans crier gare, je lui ébouriffe les cheveux à mon tour avant de m'écarter un peu. Même si sa crinière est nettement moins ordonnée que la mienne, je considère ça comme une petite vengeance personnelle.
Je me rapproche finalement, je n'ai pas envie de crier pour être entendue. L'enseigne que je distingue dans mon champ de vision ne me dit rien qui vaille. Je manque de soupirer. Il est là pour moi, pour nous faire passer une bonne soirée, je ne peux pas tout foutre par terre. Pas ce soir. Même si mon opinion d'une bonne soirée diffère de la sienne. Grâce au sourire réconfortant de Léandre et à sa voix amusée, j'arrive enfin à sortir de mes souvenirs. Je n'ai aucune intention de laisser le passé gâcher le présent. « Tu n'as jamais été doué pour respecter les règles, je m'en souviens très bien. » Pause. Sourire. Il n'atteint pas tes yeux. Pour l'instant. La soirée ne fait que commencer. « Difficile d'ignorer que tu t'es bien amusé. Tu aurais vu la tête des autres... Ils auraient bouffé un citron que ça aurait été pareil. » Je hausse les épaules. Pourquoi s'ennuyer avec des souvenirs d'un autre temps ? Ni lui ni moi ne méritons ça, ce moment nostalgiquement détestable.
J'entoure son épaule de mon bras avec nonchalance et embrasse sa joue en riant. Il me tend la main, invitation muette à continuer le chemin jusqu'au club. « Et je compte bien m'amuser plus encore ce soir. Allez, oublions le passé si tu veux, ce soir appartient au présent. » Je ne peux qu'approuver ses paroles. Un sourire franc se dessine sur mon visage tandis que je saisis sa main. Même si je n'aime pas beaucoup boire, je suis prête à faire un effort pour le frangin à mes côtés. Je me laisse vite gagner par l'allégresse ambiante, la musique.
Flashback – décembre 2000
La petite fille colorie sagement sur son cahier, comme elle le fait lors des grands événements. Elle n'aime pas le contact avec les autres enfants. Elle les trouve trop guindés, trop arrogants, trop snob. Elle déteste cet état de fait. Des enfants ne devraient pas se comporter comme des adultes. Elle se tait pourtant, puisque personne ne lui a demandé son avis. Le majordome qui les surveille, l'armoire à glace, comme elle l'appelle en secret, lui fait terriblement peur. Elle le trouve méchant. Quelque chose dans son attitude la met mal à l'aise. Pourtant, une part d'elle-même ne se plaint pas. Elle est libérée du joug paternel pour un temps, aussi infime soit-il. Le regard de la petite Louise circule jusqu'à s'arrêter sur le garçon inconnu. Elle ne connaît pas son nom. Elle a juste remarqué qu'il n'était pas comme les autres enfants. Elle le trouve plus authentique, plus indépendant. Plus libre. Elle manque de sourire quand il lui tire la langue, faisant fi des réactions des autres enfants présents. Le regard que lui lance l'homme, derrière le garçon, suffit à la dissuader de poursuivre le jeu. Louise baisse le regard puis, quand elle constate que le méchant monsieur a repris sa place habituelle, elle en profite pour découper un morceau de papier et inscrire quelques mots. « Comment tu t'appelles ?' » Elle veut absolument faire sa connaissance. Il lui plaît. Son attitude lui plaît. Il fait ce qui lui chante, sans se soucier des conséquences. Elle aimerait tellement pouvoir faire la même chose mais elle n'a que six ans. Personne ne la prendrait au sérieux. Lui, c'est un grand, ce n'est pas pareil. La petite fille tente un sourire en faisant glisser le papier mais échoue encore une fois. Il est tout tremblotant son sourire. Que va penser le garçon ?
Je me rapproche finalement, je n'ai pas envie de crier pour être entendue. L'enseigne que je distingue dans mon champ de vision ne me dit rien qui vaille. Je manque de soupirer. Il est là pour moi, pour nous faire passer une bonne soirée, je ne peux pas tout foutre par terre. Pas ce soir. Même si mon opinion d'une bonne soirée diffère de la sienne. Grâce au sourire réconfortant de Léandre et à sa voix amusée, j'arrive enfin à sortir de mes souvenirs. Je n'ai aucune intention de laisser le passé gâcher le présent. « Tu n'as jamais été doué pour respecter les règles, je m'en souviens très bien. » Pause. Sourire. Il n'atteint pas tes yeux. Pour l'instant. La soirée ne fait que commencer. « Difficile d'ignorer que tu t'es bien amusé. Tu aurais vu la tête des autres... Ils auraient bouffé un citron que ça aurait été pareil. » Je hausse les épaules. Pourquoi s'ennuyer avec des souvenirs d'un autre temps ? Ni lui ni moi ne méritons ça, ce moment nostalgiquement détestable.
J'entoure son épaule de mon bras avec nonchalance et embrasse sa joue en riant. Il me tend la main, invitation muette à continuer le chemin jusqu'au club. « Et je compte bien m'amuser plus encore ce soir. Allez, oublions le passé si tu veux, ce soir appartient au présent. » Je ne peux qu'approuver ses paroles. Un sourire franc se dessine sur mon visage tandis que je saisis sa main. Même si je n'aime pas beaucoup boire, je suis prête à faire un effort pour le frangin à mes côtés. Je me laisse vite gagner par l'allégresse ambiante, la musique.
Flashback – décembre 2000
La petite fille colorie sagement sur son cahier, comme elle le fait lors des grands événements. Elle n'aime pas le contact avec les autres enfants. Elle les trouve trop guindés, trop arrogants, trop snob. Elle déteste cet état de fait. Des enfants ne devraient pas se comporter comme des adultes. Elle se tait pourtant, puisque personne ne lui a demandé son avis. Le majordome qui les surveille, l'armoire à glace, comme elle l'appelle en secret, lui fait terriblement peur. Elle le trouve méchant. Quelque chose dans son attitude la met mal à l'aise. Pourtant, une part d'elle-même ne se plaint pas. Elle est libérée du joug paternel pour un temps, aussi infime soit-il. Le regard de la petite Louise circule jusqu'à s'arrêter sur le garçon inconnu. Elle ne connaît pas son nom. Elle a juste remarqué qu'il n'était pas comme les autres enfants. Elle le trouve plus authentique, plus indépendant. Plus libre. Elle manque de sourire quand il lui tire la langue, faisant fi des réactions des autres enfants présents. Le regard que lui lance l'homme, derrière le garçon, suffit à la dissuader de poursuivre le jeu. Louise baisse le regard puis, quand elle constate que le méchant monsieur a repris sa place habituelle, elle en profite pour découper un morceau de papier et inscrire quelques mots. « Comment tu t'appelles ?' » Elle veut absolument faire sa connaissance. Il lui plaît. Son attitude lui plaît. Il fait ce qui lui chante, sans se soucier des conséquences. Elle aimerait tellement pouvoir faire la même chose mais elle n'a que six ans. Personne ne la prendrait au sérieux. Lui, c'est un grand, ce n'est pas pareil. La petite fille tente un sourire en faisant glisser le papier mais échoue encore une fois. Il est tout tremblotant son sourire. Que va penser le garçon ?
- Diane de CornouillerADMIN 🌹 hermine bretonne
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» miroir du riséd : Lili Reinhart
» crédits : ECK ou Cinderella
» multinick : Le serpent de glace (James B.) et le moineau (Luan N.) (RIP l'alligator (Aroha H.) et le leprechaun (Adrian O'C.))
» âge : 31 ans (20/09/1992)
» situation : mère célibataire (un tout petit peu amoureuse)
» année d'études : 3e année
» options obligatoires & facultatives : Nouveau cursus (3e année) :
Option obligatoire :
Stylisme enchanté
Option facultative :
Potions
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Ancien cursus avorté en 7e année (Magics obtenus) :
Options obligatoires :
Histoire de la magie,
Etude des moldus,
Sciences politiques magiques.
Options facultatives :
Sortilèges,
Littérature magique,
Musique.
» profession : Organisatrice d'événements à temps partiel, associée au Loch d'Inès, étudiante et prez des Nymphes et maman
» particularité : semi-vélane
» nature du sang : sang-pur
» gallions sous la cape : 861
Inventaire Sorcier
Inventaire Sorcier:
Re: Memories - Louise
Sam 25 Nov 2017 - 19:06
▬ RP archivé suite à la suppression d'un des participants ▬
- ça remonte...:
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