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Re: out of the garage (othello)
Lun 18 Sep 2017 - 18:12
Out of the garage.
C’était totalement ivre qu’Othello avait donné rendez-vous à Coronis dans ce garage de luxe d’Inverness, le prétexte idéal pour découvrir si une amitié pouvait réellement découler de leurs nombreuses rencontres. En se réveillant, le lendemain, il avait eu une gueule de bois face à laquelle tisanes (aux fruits rouges, by the way) et petits gâteaux français n’avaient pas su lutter. Heureusement, le temps s’était écoulé, tranquillement, et le professeur vit disparaître cet état, jusqu’à même presque l’oublier, submergé par la rentrée, l’accueil des nouveaux élèves, la paperasse pour la création du club théâtre,… Il avait eu l’idée de cocher une date, exactement deux semaines après leur petite cuite, afin de se rappeler qu’il lui avait donné rendez-vous chez Diosy, son ami, qui était passé de mécano à gestionnaire de ce garage somptueux en un rien de temps.
L’acteur avait la chance d’avoir conservé ses bases de transplanage, et, le jour venu, il n’eut qu’à sortir de l’université pour se rendre chez son vieil ami. Ils s’étaient rencontrés à Poudlard, alors qu’ils n’avaient que treize ans, et, tous les deux affectés chez Rowena Serdaigle, ils ne s’étaient plus jamais lâchés. Le temps était passé, et leur amitié s’était transformée en simples liens cordiaux, qui leur suffisaient finalement amplement. Ainsi, Othello avait été très surpris lorsque le propriétaire l’avait appelé pour lui parler de cette pré-inauguration officieuse, où il pouvait emmener avec lui un ami, et se disputer une course acharnée… Voire plus, si le contexte s’y prêtait. Le professeur n’avait pas eu longtemps à hésiter ; après la soirée au bar, il s’était tout de suite dit que ce serait idéal que d’y aller avec Coronis, cette dernière partageant avec lui ce côté fonceur, il était persuadé qu’elle adorait les belles voitures… Mais qui ne les aimait pas, après tout ?
Il arriva donc tout à fait à l’heure, comme toujours, et ne fut pas le moins du monde surpris de ne pas y retrouver une étudiante impatiente qui lui reprocherait de ne pas avoir transplané à l’avance… Mais non, rien. Othello ne vit que Diosy, au comptoir, tentant d’enseigner il ne savait quelle leçon de mécanique ou de gestion à un jeune homme. Voyant l’acteur entrer, le patron se précipita sur lui, et d’une voix chaleureuse, l’accueilla. « Ah, Othello, enfin, mon ami ! Entre, entre, tu risquerais d’attraper froid. » Ah, Diosy et son rapport à la chaleur… « Quelle joie que de te voir ici, entre ces murs, de te retrouver... » Othello l’interrompit, gêné par ces démonstrations de plaisir que lui ne maîtrisait pas. « Et bien Diosy, merci à toi d’abord… C’est un très bel endroit, dis-moi ! Très… Luxueux. Mais pas facile du tout à retrouver, c’est dommage, tu risques de perdre de la clientèle là-dessus… Mon amie ne devrait pas tarder. » L’autre lui répondit d’une tape dans le dos, d’un sourire bref, et d’un hochement de tête. Il retourna au comptoir, où son apprenti, les bras ballants, semblaient attendre on ne sait trop quoi. Diosy commença à s’énerver, et envoya le jeune homme dans un bureau annexe. Il se tourna vers l’acteur. « Je t’aurais bien proposé à boire, mais on garde le champagne pour la vraie inauguration. Tu comprends, j’espère ? » Un air désolé, toujours ce regard franc, son allié n’avait pas tellement changé. Othello ne put refréner un rire à la pensée de boire de nouveau -c’était un rire plus jaune qu’un verre d’Izarra. « Oh non, merci, j’ai eu mon quota d’alcool… Enfin, ne cherche pas à comprendre. »
La porte, derrière, s’ouvrit. Sans se retourner, le professeur savait très bien de qui il s’agissait ; la gamine avait une présence forte et remarquable. Elle vint à eux, lui déposa une tape amicale sur l’épaule, puis s’excusa -à sa manière, faisant des reproches, ce qui ne put que faire sourire Othello. « Ce n’est rien Coronis, l’essentiel c’est que tu sois là. J’espère que tu t’ai couché suffisamment tôt depuis… ... La dernière fois, parce que tu vas prendre cher, tu peux me croire ! » Toujours ce visage joueur, sans aucune moquerie, juste une compétition entre deux personnes -potes ?. Diosy fut tout aussi accueillant avec la jeune femme, puis sans plus tarder, il commença les explications techniques -il perdit vite les deux acolytes, Othello devina sans peine l’incompréhension de Coronis à ses moues. Il lui chuchota à l’oreille. « Fais comme si t’avais compris, sinon il nous laissera pas monter. » Puis il rit de nouveau.
L’acteur écouta attentivement les propositions de l’étudiante -qui au final faisaient écho à celles du propriétaire du garage-, et hocha la tête. « Ah ! Donc on part pour une bi-course, ça me va, c’est parfait ! »
Diosy les emmena dans un gigantesque entrepôt ; là, il y avait une trentaine de voitures, toutes rutilantes, toutes étincelantes, toutes très rapides, toutes très rares, et surtout -il ne fallait pas bac plus dix pour le remarquer-, toutes très chères. Il leur indiqua les fonctionnalités principales de chacune, les atouts, les inconvénients, fit un léger rappel sur la sécurité, puis s’écria, sa voix résonnant dans tous les locaux.
« Et bien, allez-y, je vous laisse choisir votre combinaison et votre voiture, on se retrouve sur le circuit ! »
- InvitéInvité
Re: out of the garage (othello)
Mer 20 Sep 2017 - 18:30
Out of the garage.
Othello sentait bien une forme de gêne chez l’étudiante ; elle voulait combler la conversation. Une fois son vieil ami parti, Coronis fit une remarque qui l’amusa beaucoup. « Et bien… Inutile de te mentionner Stendhal, je ne suis pas là pour faire le prof de litté’, pour une fois. » Cela le fit rire. Consterné par sa propre blague, il se sentit obligé de s’excuser et de s’expliquer. « Pitié, dis moi que tu connais Stendhal et son œuvre majeure. Je me sentirais vraiment c… Euh, stupide, sinon. Je te fais pas le résumé, hein, je pars du principe que c’est un beau livre et que je te laisse la surprise si un jour tu le lis. » Moment très gênant, duquel le professeur décida de se sortir en répondant à la question initiale de son amie. « Et bien… On part pour la rouge ! »
Coronis se déplaçait toujours « like the whole world was a stage, and everybody’s a player ». De grands gestes théâtraux, de belles phrases, et une allure théâtrale. Othello, fasciné et amusée, ne put se retenir. « Et ben, on part sur des jantes… des jantes. » Il décela une lueur de plaisir dans ses yeux, un rire dissimulé, et à la fois une pointe de peur -elle ne savait peut-être pas conduire ces bolides de compétition ? « Et ne t’inquiètes pas, ça va le faire, l’extérieur est superbe, mais les bases de conduite restent les mêmes. Et, aussi rassurant que cela puisse paraître, je suis là, moi. » Un sourire mi-compatissant mi-amusé.
Othello se baladait donc entre les voitures, ayant totalement flashé sur une petite Alfa Romeo rouge étincelant, rutilante, et tellement, mais tellement jolie. Les vitres teintées ne firent qu’accentuer sa décision ; ce serait celle-là. Coronis l’interrompit dans ses pensées en lui parlant de nouveau. Ses questions ne le mirent pas le moins du monde mal à l’aise ; il avait parlé de Sully, il s’en rappelait et ne faisait pas mine de l’avoir oublié. « Et bien… On trace notre chemin avec Sullivan. Je l’aime comme auparavant, et je crois très sincèrement avoir fait un choix, tu vois ? Quand aux cours… Tu reviendras et tu me diras ! » Un sourire malicieux, un clin d’œil.
Les clefs étaient sur le contact, et Othello avait vite remarqué une paire de combinaisons rouges assorties à la voiture, qu’il enfila dans une pièce annexe. Une fois cela fait, et sa pilote préférée prête, il lui fit signe de venir. Ils montèrent en voiture. L’acteur trouvait l’ambiance détendue, apaisante, agréable. « Et toi, alors, les amours ? Rien de neuf ? Je ne te parle pas des cours, ce sujet est totalement barbant. » Il rit de sa blague. Elle répondit, et il l’écouta avec attention, réellement intéressé par ses mots. Une fois qu’elle eut fini de parler, il lui fit signe de démarrer, et fut pris d’un fou rire ; dieu ce que ça allait être extraordinaire !
Ils arrivèrent en peu de temps sur le circuit -Othello la guida à travers les couloirs, en parfait co-pilote, son instinct ne le trompant pas sur la direction à prendre. La lumière du jour les éblouit passablement, et ils virent Diosy. Ce dernier vint à eux, leur dit quelques mots d’encouragement, quelques rappels, les consignes (Othello ne retint que « Eclatez-vous un max, les loulous ! ») et il s’écarta. Le signal fut donné.
La conduite en accélération commença, et c’était vraiment super cool, trouvait Othello. Ils allaient ainsi pouvoir renforcer leurs liens.
© Frimelda, sur une proposition de © BlorkCoronis se déplaçait toujours « like the whole world was a stage, and everybody’s a player ». De grands gestes théâtraux, de belles phrases, et une allure théâtrale. Othello, fasciné et amusée, ne put se retenir. « Et ben, on part sur des jantes… des jantes. » Il décela une lueur de plaisir dans ses yeux, un rire dissimulé, et à la fois une pointe de peur -elle ne savait peut-être pas conduire ces bolides de compétition ? « Et ne t’inquiètes pas, ça va le faire, l’extérieur est superbe, mais les bases de conduite restent les mêmes. Et, aussi rassurant que cela puisse paraître, je suis là, moi. » Un sourire mi-compatissant mi-amusé.
Othello se baladait donc entre les voitures, ayant totalement flashé sur une petite Alfa Romeo rouge étincelant, rutilante, et tellement, mais tellement jolie. Les vitres teintées ne firent qu’accentuer sa décision ; ce serait celle-là. Coronis l’interrompit dans ses pensées en lui parlant de nouveau. Ses questions ne le mirent pas le moins du monde mal à l’aise ; il avait parlé de Sully, il s’en rappelait et ne faisait pas mine de l’avoir oublié. « Et bien… On trace notre chemin avec Sullivan. Je l’aime comme auparavant, et je crois très sincèrement avoir fait un choix, tu vois ? Quand aux cours… Tu reviendras et tu me diras ! » Un sourire malicieux, un clin d’œil.
Les clefs étaient sur le contact, et Othello avait vite remarqué une paire de combinaisons rouges assorties à la voiture, qu’il enfila dans une pièce annexe. Une fois cela fait, et sa pilote préférée prête, il lui fit signe de venir. Ils montèrent en voiture. L’acteur trouvait l’ambiance détendue, apaisante, agréable. « Et toi, alors, les amours ? Rien de neuf ? Je ne te parle pas des cours, ce sujet est totalement barbant. » Il rit de sa blague. Elle répondit, et il l’écouta avec attention, réellement intéressé par ses mots. Une fois qu’elle eut fini de parler, il lui fit signe de démarrer, et fut pris d’un fou rire ; dieu ce que ça allait être extraordinaire !
Ils arrivèrent en peu de temps sur le circuit -Othello la guida à travers les couloirs, en parfait co-pilote, son instinct ne le trompant pas sur la direction à prendre. La lumière du jour les éblouit passablement, et ils virent Diosy. Ce dernier vint à eux, leur dit quelques mots d’encouragement, quelques rappels, les consignes (Othello ne retint que « Eclatez-vous un max, les loulous ! ») et il s’écarta. Le signal fut donné.
La conduite en accélération commença, et c’était vraiment super cool, trouvait Othello. Ils allaient ainsi pouvoir renforcer leurs liens.
- HRP:
- InvitéInvité
Re: out of the garage (othello)
Ven 22 Sep 2017 - 18:11
- HRP:
- Bon, cette réponse est vraiment beaucoup trop courte, mais je la trouve adaptée au rythme du rp,
étant donné qu'ils sont tous les deux dans une voiture qui approche les 200km/h... Il n'y avait pas grand-chose
à dire, et on atteindra enfin plusieurs pages dans un rp, peut-être !
Out of the garage.
Et bien si Coronis avait eu à un moment peur de prendre le volant, visiblement cette crainte s’était envolée ; Othello sentait sa joie, le plaisir qu’elle prenait sur cette piste, allant plus vite qu’elle n’irait jamais avec aucune voiture. Lui aussi s’amusait réellement, et cela faisait bien longtemps qu’il n’avait pas ressenti autant d’adrénaline. Il sentait le sol gronder sous leurs roues, voyait le paysage défiler à une vitesse folle à l’extérieur ; quelques secondes, il tenta de discerner quelques détails dehors, sans réel succès. Un nouveau regard à Coronis. Cela lui faisait vraiment plaisir qu’elle se sente bien ; décidément, ils devraient boire ensemble plus souvent.
« D'accord, c'est un des trucs les plus cools que j'ai jamais fait. Comme quoi ça vaut le coup de se mettre minable avec un de ses professeurs ! » Elle ne put rire, visiblement extrêmement concentrée sur la route ; avait-elle réellement peur de se louper ? Othello, lui, en copilote -vraiment recommandable- ne se retint pas, prit un réel fou rire suite à cette remarque… Minable, il n’aurait pas trouvé mieux pour décrire son état en rentrant de cette soirée là. « Surtout quand il n’est pas réellement de ses profs… Au moins on risque rien, t’es à l’abri des rumeurs. Et on se prendra une cuite plus tard, conduisons pour l’instant, c’est déjà pas mal. »
Quelque chose le taraudait ; elle avait eu l’air de vouloir cacher des choses, tout à l’heure, lorsqu’ils avaient parlé amour ; il voulait la décoincer, en tirer le plus possible, que dissimulait-elle ? Après une réflexion somme toute plutôt courte, le professeur prit la parole. « Tu sais, quand on parlait amour… Tu m’as dis, trop et pas assez ? Tu veux bien qu’on en parle ? Ça m’intéresse vraiment. » Il était sincère aussi lorsqu’il disait ça. Il reprit la parole, riant, avec un air mi-moqueur mi-ami fidèle. « Et ça me permettra de mieux t’observer conduire sans que tu t’en rendes compte, pour que je puisse te rétamer à la prochaine course ! »
© Frimelda, sur une proposition de © Blork« D'accord, c'est un des trucs les plus cools que j'ai jamais fait. Comme quoi ça vaut le coup de se mettre minable avec un de ses professeurs ! » Elle ne put rire, visiblement extrêmement concentrée sur la route ; avait-elle réellement peur de se louper ? Othello, lui, en copilote -vraiment recommandable- ne se retint pas, prit un réel fou rire suite à cette remarque… Minable, il n’aurait pas trouvé mieux pour décrire son état en rentrant de cette soirée là. « Surtout quand il n’est pas réellement de ses profs… Au moins on risque rien, t’es à l’abri des rumeurs. Et on se prendra une cuite plus tard, conduisons pour l’instant, c’est déjà pas mal. »
Quelque chose le taraudait ; elle avait eu l’air de vouloir cacher des choses, tout à l’heure, lorsqu’ils avaient parlé amour ; il voulait la décoincer, en tirer le plus possible, que dissimulait-elle ? Après une réflexion somme toute plutôt courte, le professeur prit la parole. « Tu sais, quand on parlait amour… Tu m’as dis, trop et pas assez ? Tu veux bien qu’on en parle ? Ça m’intéresse vraiment. » Il était sincère aussi lorsqu’il disait ça. Il reprit la parole, riant, avec un air mi-moqueur mi-ami fidèle. « Et ça me permettra de mieux t’observer conduire sans que tu t’en rendes compte, pour que je puisse te rétamer à la prochaine course ! »
- InvitéInvité
Re: out of the garage (othello)
Dim 24 Sep 2017 - 11:16
- HRP:
- t'arrêtes de mettre des HRP non mais ho
- InvitéInvité
Re: out of the garage (othello)
Dim 24 Sep 2017 - 11:52
Out of the garage.
En temps normal -puisque c’est une expression qui, somme toute, pouvait revenir souvent dans les discussions d’Othello et de Coronis-, le professeur n’aurait jamais invité une élève à une séance de racing avec lui. En temps normal, il ne lui aurait jamais servi de copilote. En temps normal, il n’aurait même jamais songé à prendre une cuite aux côtés d’une jeune femme de presque vingt années de moins que lui. En temps normal, il ne lui aurait jamais parlé de Sully, ni même d’Archie, ni même d’Emma. Mais, non, définitivement, les temps n’étaient pas normaux avec miss Reeves ; il avait fait tout ça, sans même y penser réellement. L’acteur riait à ses boutades, esquissait un sourire à ses moqueries -elle semblait vraiment déterminée à l’emporter aujourd’hui ! Une vraie Wright. « Moi ? Tricher ? Voyons miss Reeves, ce serait bien mal me connaître. » Au contraire ; Othello était rusé, s’il avait l’occasion de gagner, même en trichant, alors il le ferait. Là, elle ne s’était pas encore présentée, donc il n’avait pas même pensé à le faire. « Si je gagne contre toi, ce sera mon talent qu’il faudra discuter, pas mon don prétendu à la triche. »
D’un seul coup elle accéléra ; Othello, surpris par l’accélération fulgurante que fit la voiture dans un simple virage, sourit, manquant de se cogner la tête contre la vitre. « Tiens, tu vois, je n’aurais pas à tricher pour te battre. » Un nouveau rire, aussi rapide que leur bolide de course. Coronis fit un simple sourire, puis commença à lui parler amour. Elle répondit à ses questions avec précision, se livrant pour une fois à une presque analyse d’elle-même. Othello hochait la tête à la fin de chacune de ses phrases, lui montrant ainsi que, non seulement il l’écoutait, mais en plus il la comprenait. Ah, ces Wright… Toujours avec des histoires compliquées ; mais Coronis était très attachante. « Tu sais, si tu n’y arrives pas encore -je vais passer pour un vieux con qui lit des contes à une petite fille un peu perdue- c’est peut-être tout simplement que tu n’as pas trouvé la bonne personne… Mais ça viendra, la vie récompense toujours ceux qui le méritent, et je suis sûr que tu trouveras l’âme sœur dans très peu de temps. » Une pause.
Elle reprit la parole, détaillant encore son analyse. Lovingblow était heureux qu’elle se confie autant à lui, comme ça, d’un coup ; il s’était habitué à se heurter à un mur lorsqu’il tentait de parler sentiments, et la voir ainsi fracasser le mur à grands renforts de mots lui faisait plaisir. Il lui fit son visage le plus compatissant -l’étudiante lui inspirait décidément beaucoup de sympathie- et lui répondit. « Tu appelles ça de la jalousie, j’appelle ça le vice humain. Tu te penses seule à être comme ça, mais Coronis, c’est faux. On a tous envie de plus, on veut tous que tout nous appartienne. Mais c’est pas de la jalousie ; certains appellent ça l’envie, d’autres la colère, et enfin, d’autres, comme toi, la jalousie ; aucun de ces termes n’est juste. On devrait appeler ça l’humanité, tout simplement. On aimerait que chaque personne qui nous est chère, chaque objet qui nous plaît, soit nôtre. Mais c’est pas possible. Et le comprendre, c’est, quelque part, se séparer d’un bout d’humanité. » Il soupira. Porta ses yeux à l’extérieur, encore, quelques secondes. Puis, tournant la tête, il fixa ses pupilles sur Coronis ; intense et curieux d’en savoir plus, son regard. « Alors, quelque part, je trouve ça bien que tu ressentes ça. Ça prouve que tu n’es pas une machine. Tu me suis ? »
© Frimelda, sur une proposition de © BlorkD’un seul coup elle accéléra ; Othello, surpris par l’accélération fulgurante que fit la voiture dans un simple virage, sourit, manquant de se cogner la tête contre la vitre. « Tiens, tu vois, je n’aurais pas à tricher pour te battre. » Un nouveau rire, aussi rapide que leur bolide de course. Coronis fit un simple sourire, puis commença à lui parler amour. Elle répondit à ses questions avec précision, se livrant pour une fois à une presque analyse d’elle-même. Othello hochait la tête à la fin de chacune de ses phrases, lui montrant ainsi que, non seulement il l’écoutait, mais en plus il la comprenait. Ah, ces Wright… Toujours avec des histoires compliquées ; mais Coronis était très attachante. « Tu sais, si tu n’y arrives pas encore -je vais passer pour un vieux con qui lit des contes à une petite fille un peu perdue- c’est peut-être tout simplement que tu n’as pas trouvé la bonne personne… Mais ça viendra, la vie récompense toujours ceux qui le méritent, et je suis sûr que tu trouveras l’âme sœur dans très peu de temps. » Une pause.
Elle reprit la parole, détaillant encore son analyse. Lovingblow était heureux qu’elle se confie autant à lui, comme ça, d’un coup ; il s’était habitué à se heurter à un mur lorsqu’il tentait de parler sentiments, et la voir ainsi fracasser le mur à grands renforts de mots lui faisait plaisir. Il lui fit son visage le plus compatissant -l’étudiante lui inspirait décidément beaucoup de sympathie- et lui répondit. « Tu appelles ça de la jalousie, j’appelle ça le vice humain. Tu te penses seule à être comme ça, mais Coronis, c’est faux. On a tous envie de plus, on veut tous que tout nous appartienne. Mais c’est pas de la jalousie ; certains appellent ça l’envie, d’autres la colère, et enfin, d’autres, comme toi, la jalousie ; aucun de ces termes n’est juste. On devrait appeler ça l’humanité, tout simplement. On aimerait que chaque personne qui nous est chère, chaque objet qui nous plaît, soit nôtre. Mais c’est pas possible. Et le comprendre, c’est, quelque part, se séparer d’un bout d’humanité. » Il soupira. Porta ses yeux à l’extérieur, encore, quelques secondes. Puis, tournant la tête, il fixa ses pupilles sur Coronis ; intense et curieux d’en savoir plus, son regard. « Alors, quelque part, je trouve ça bien que tu ressentes ça. Ça prouve que tu n’es pas une machine. Tu me suis ? »
- InvitéInvité
Re: out of the garage (othello)
Mer 4 Oct 2017 - 17:52
Les virages n’étaient pas le fort de Coronis, Othello l’avait vite remarqué. Il l’avait parfaitement noté il y a quelques minutes, mais la nouvelle virée sur le côté qu’elle venait de faire l’avait conforté dans cette idée. Il ne put que laisser échapper un « Ouah... », sa tête frôlant une nouvelle fois la vitre de la belle voiture. Elle semblait pourtant terriblement concentrée. Qu’est-ce que ça devait être quand elle ne l’était pas, ne put-il s’empêcher de penser. Elle était également rieuse, et cela acheva de faire rire le professeur. « Un poète, tout à fait. Un damné poète pour être exact, mais la plupart des poètes le sont. Et ça aussi, c’est beau, tu ne trouves pas ? »
Au moins, ses remarques la faisaient réfléchir ; il touchait donc au but, voulant tirer le plus possible de cette discussion ; cela se voyait qu’elle souffrait, en silence, se persuadait du contraire. Othello voulait que cette douleur sorte, et il savait que l’exprimer à l’oral était le meilleur moyen pour la faire disparaître, des années de théâtre le lui avaient appris. C’était d’ailleurs peut-être en partie pour ça, qu’à la mort d’Emma, il ne s’était plus consacré qu’aux arts de la scène et du spectacle, délaissant grand nombre de ses anciennes passions pour le simple espoir de l’oublier, cette douleur, qui lui rongeait l’estomac et faisait hurler ses pensées. Alors, au fur et à mesure, de pièce en pièce, d’acte en acte, la douleur s’était muée, devenant sourde et muette, jusqu’à finalement laisser place à d’autres sentiments, qui faisaient naître de nouveau la joie et la positivité. Nouveau virage en épingle ; un frisson, une grimace. Dieu ce qu’elle était dangereuse !
Elle fit une nouvelle remarque, qui suffit à le rendre de nouveau comblé ; son raisonnement, elle l’avait non seulement compris mais en plus de cela, elle le trouvait justifié et l’appréciait -si tant est qu’on puisse apprécier le chaos sentimental qu’il avait décrit, ou la nature arrogante de l’humain. Lui, il l’appréciait ; pire, il l’aimait. L’acteur adorait analyser chaque réaction humaine, chaque sourire, chaque main passée dans les cheveux, chaque grimace ; ça lui servait sur scène, il pouvait étoffer son jeu d’acteur, et ce n’était pas pour lui déplaire, loin de là. Si les artistes, en terrasse, croquaient les passants, Othello, lui, croquait la vie, et à pleines dents. Il aurait adoré le fait que Coronis puisse partager cette vision des choses, mais il savait pleinement que jamais sans doute elle n’aurait cette insouciance, poursuivie par des démons apparemment vieux dont elle ne voulait rien dire. Il décida qu’il fallait la pousser dans ses retranchements. « Tu sais, l’autre soir, tu avais abordé des problèmes personnels graves… Tu te souviens ? Moi oui, et pourtant, vu l’état dans lequel je me trouvais… Ça a eu le chic de me marquer. Tu veux qu’on en parle ? » C’était dit avec son traditionnel détachement, et le directeur des Pokeby savait qu’ainsi il la plaçait face à ses bêtes noires, qu’elle pouvait choisir d’en parler, là, maintenant, ou alors se taire et continuer à endurer la souffrance d’un mutisme.
Sa question le fit rire. La réponse lui semblait évidente, mais il savait qu’elle différait selon chacun, personne n’ayant jamais ressenti les mêmes impressions à propos des sentiments forts de ce genre-là. « Bien… Alors, comment t’expliquer, exactement, sans m’embrouiller ni te perdre… Je vais parler de Sullivan, encore une fois, et non pas d’Emma, cela ranimerait des fantômes, si je puis dire, qui reviendraient me hanter. Quand je suis avec ce petit garçon -parce qu’après tout, c’est tout lui, un petit garçon-, je me sens vrai, je me sens vivant, je ressens chaque parcelle de mon corps. Mon ventre est gonflé, presque autant que mes lèvres ou que mes pupilles, j’ai l’impression d’être une bombe à retardement, je suis obsédé par la simple vue qu’il me procure, chacune de mes pensées lui revient. Un seul toucher ou échange de regard, et je m’enflamme, j’explose. Puis, rapidement, je renais de mes cendres. Tu vois, l’amour, c’est un peu comme un phénix… Tu meurs, tu revis, tu meurs, tu revis… C’est éternel, c’est puissant, et c’est la meilleure des sensations. »
A défaut de mâcher ses mots, il mordilla sa langue, attendant une quelconque réponse. Le professeur lui sourit, avec toute la gentillesse et la bienveillance du monde, comme un ami qui confierait à sa pote comment se passe sa vie. C’était un peu ça, au fond cette discussion. Un échange verbal entre deux potes sentimentaux, l’un hypersensible, l’autre peut-être pas assez. Et pourtant, ils s’entendaient comme larrons en foire.
- InvitéInvité
Re: out of the garage (othello)
Lun 9 Oct 2017 - 20:46
Au fil du temps, fasciné par les rapports entretenus par les humains entre eux, Othello avait appris à déceler certaines émotions -notamment la gêne, le malaise, qui se manifestait chez Coronis par le frottement de ses ongles contre le cuir. Sa respiration était forte, et le professeur était à deux doigts de lui demander si elle allait bien, ou si elle préférait lui laisser le volant pour cette session. Elle avait presque verdit, et il décida donc de cesser de creuser ces souvenirs qui la hantaient tant.Tant pis, mais après tout la partie n’était pas perdue, seulement remise pour… Dommages matériels, pourrait-on dire. Il écouta avec attention le mensonge qu’elle lui avait servi, sachant pertinemment que c’était faux mais ne voulant pas l’agacer plus que de raison. « Ah. D'accord. » Une réponse courte, simple, sobre -pas comme certaines soirées, s’amusa-t-il-, mais qui complétait bien cette réplique de l’étudiante.
« Tu sais, si tu as besoin d’aide ou de parler un jour, quel que soit le sujet, ma porte t’est ouverte, et ce qui sera dit entre nous restera entre nous, tu peux en être persuadée. » Une sincérité dégoulinait de chacun de ses mots, mais il voulait être sûr qu’elle comprenait bien qu’il était là pour elle, si elle voulait exposer ses problèmes, puis les disséquer et les résoudre en sa compagnie. C’était foncièrement gentil ; il ne pouvait décidément pas s’empêcher de l’être. « Et si en plus, tu amènes avec toi une sympathique bouteille, je la dégommerais bien avec toi, en souvenir du… Bon vieux temps, si on peut dire ça comme ça. » Une pointe acide d’humour, pleine d’autodérision. Il maîtrisait encore la conversation, parfait orateur dans une voiture à deux cents kilomètres par heure. De quoi faire friser les moutons, hm ?
Puis, il repensa à ses mots sur l’amour : exploser ne lui avait pas semblé violent car c’était le mot juste. L’amour brûlait, incendiait les entrailles, faisait rugir les bouches, pleurer les yeux, froncer les sourcils, l’amour c’était beau écrit mais c’était encore mieux en vrai, parce que l’amour, c’était une dizaine de déflagrations à la fois, chacune résonnant plus forte que les autres, l’amour c’était réellement une dague plantée en plein cœur, une douce chaleur émanant de chaque partie, aussi infime soit-elle, d’un corps, d’un second aussi, parce que l’amour ça se vit à deux, à quatre, à seize, à vingt. Chacun a sa propre définition de l’amour, mais celle-là était celle d’Othello, celle qu’il resservait dès que l’envie lui en prenait.
Malgré la vitesse, de loin, il vit la ligne d’arrivée et son ami au bout de celle-ci. Il agitait un grand drapeau. Derniers mètres, dernière accélération, dernière adrénaline… Les secondes passèrent extrêmement rapidement, puis, dans un virage, la voiture s’arrêta, après que sa vitesse eut chuté petit à petit. « Et bien, ça a été riche en émotions. Prête pour le un contre un ? »
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