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Sois flex bébé » Emma
Ven 13 Oct 2017 - 0:18
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Re: Sois flex bébé » Emma
Sam 14 Oct 2017 - 1:12
Sois flex bébéMaximilen Belfort • Emma Blackwood
Soundtrack ♬Une fois n’est pas coutume et Emma était bien décidée à profiter de la douceur automnale. Car, aujourd’hui, son cours de droit magique avait été annulé. Cette épidémie de rhume enchanté qui ravageait l’université ne semblait épargner personne, pas même le corps professoral. Et pour dire, elle aussi avait été frappée la semaine dernière. Mais maintenant qu’elle allait mieux, que le soleil était encore haut dans le ciel, elle souhaitait s’en délecter, passionnément, avant que l’hiver ne pointe le bout de son nez. Avant de rejoindre l’étang, elle avait fait un saut à la bibliothèque pour y emprunter l’une de ses oeuvres préférées: Roméo et Juliette. Le cœur léger, elle traversa le domaine universitaire en direction du lieu où tout prendrait sens. Cette étendue bleue qu’elle apercevait à peine l’apaisait déjà. Elle s’avança lentement sur le ponton de bois qui surplombait cette eau calme et retira délicatement ses bottines qu’elle posa à côté d’elle. Ses pieds nus suspendus dans le vide, effleurant à peine cette belle surface aquatique, elle débuta sa lecture.
C'est ce nom seul qui est mon ennemi. Tu es toi, tu n'es pas un Montaigu. Oh, sois quelque autre nom. Qu'est-ce que Montaigu ? Ni la main, ni le pied, ni le bras, ni la face, ni rien d'autre en ton corps et ton être d'homme. Qu'y a-t-il dans un nom ? Ce que l'on appelle une rose avec tout autre nom serait aussi suave, et Roméo, dit autrement que Roméo, conserverait cette perfection qui m'est chère, malgré la perte de ces syllabes. Roméo, défais toi de ton nom, qui n'est rien de ton être, et en échange, oh, prends moi tout entière !
Roméo et Juliette. Maximilien et Emma. Montaigu et Capulet. Belfort et Blackwood. L’histoire devait-elle réellement se répéter ? Si seulement il avait pu se défaire de son sang, sang-mêlé que ses parents conservateurs et autoritaires haïssaient tant… Tout cela ne serait jamais arrivé. Elle aurait pu lui ouvrir son cœur, vivre heureuse à ses côtés. Elle soupira et referma cette prose assassine. Lorsque l’on parle du loup, ou plutôt lorsque l’on pense à lui… Discret, silencieux, Maximilien prit place à ses côtés. Fidèle à lui-même, il ne put s’empêcher de crier pour la saluer. Des années qu’elle le connaissait et qu’il entretenait avec plaisir cette fâcheuse habitude. Des années qu’elle sursautait lorsque ses hurlements stridents parvenaient à ses oreilles. Alors, pourquoi déroger à la règle en ce beau jour ? Emma frissonna, une fois de plus. Et elle savait qu’il aimait cela, qu’il serait fier de son inlassable farce. Le comique de répétition, c’était son truc à lui.
Blanche Neige… La première fois qu’il l’avait appelé ainsi, elle n’avait pas compris la référence. Alors, il lui avait raconté, à sa façon bien entendu, cette histoire qui avait bercé son enfance. Une enfance bien différente de celle d’Emma, trop différente peut-être ? Le surnom était resté, malgré les années. Elle lui sourit tendrement, mais pas question de se laisser faire si facilement. Œil pour œil, dent pour dent. « Salut Simplet ! » articula-t-elle d’une voix espiègle et enjouée. « Que me vaut l’honneur de ta présence Maximilien ? » demanda-t-elle, l’observant curieusement. Maximilien, elle aimait ce prénom, le prononcer délicatement, syllabe après syllabe. Ce précieux prénom qui a si souvent frôlé ses lèvres, glissé sur sa langue, sans pour autant jamais être capable d’aller plus loin... Mais ce qui lui plaisait surtout, c’était cette enchanteresse consonance étrangère, les souvenirs aimants ou douloureux qui envahissaient son cœur dès qu’elle croisait son regard. « Est-ce la vilaine sorcière qui t’envoie mettre fin à mes jours ? Où caches-tu ta pomme empoisonnée ? » dit-elle en plaisantant, tâtonnant les poches de Maximilien pour s’assurer qu’elles étaient bien vides. Sa main s’arrêta lorsque ses doigts effleurent un objet biscornu. Elle se figea, une moue triste sur le visage. « Haaaan… Mais c’est donc vrai ! » continua-t-elle, feignant un semblant de surprise. Emma n’était pas très bonne actrice, elle n’avait pas hérité de ses dons de comédien. Il avait bien tenté de lui apprendre à voiler ses émotions, se réjouir hypocritement du bonheur des autres, mentir en regardant son interlocuteur droit dans les yeux… Mais, elle n’était pas comme ça, pas comme lui. Un véritable livre ouvert, si transparente, si bienveillante, incapable d’être fausse avec les personnes qui font depuis toujours battre son cœur.
Pourtant une fois, une seule et unique fois, elle avait réussi à appliquer cette leçon à la lettre. L’élève avait réussi à tromper son maître, se réjouissant qu’il ait trouvé la femme de ses rêves, alors que derrière ce sourire attentionné, ce regard suave, le chaos l’envahissait. Souffle court, battements cardiaques irréguliers, larmes aux yeux. Elle souffrait. Elle souffrait tellement, encore aujourd’hui, lorsqu’il s’approchait d’elle, mais ce contact, cette présence, Emma en avait besoin. Peu importe à quel point il était douloureux de l’admettre. La vie est souvent cruelle, n’est-ce pas ? « Hors de ma vue être malfaisant ! » conclut-elle en riant. Elle aurait pu lui dérober son précieux bien, lui demander de quoi il s’agissait, lui confisquer et le faire chanter un instant avant de lui rendre gentiment, mais elle était terrorisée, apeurée qu’il lui appartienne, à elle… Alors, elle se retint, n’insista pas davantage. Elle était sage, Emma. Elle connaissait ses limites.
Vague à l’âme, elle posa sa tête sur l’épaule du jeune homme, sa longue chevelure caressant un instant le bras de Maximilien avant de retomber gracieusement le long de son échine, un subtil parfum de fleurs de cerisier se disséminant dans les airs. « Tu te souviens Max… » commença-t-elle timidement. « Tu te souviens de nos après-midis au Lac Noir ? » poursuivit-elle. Ils n’étaient que des enfants, des adolescents qui ne savaient pas trop ce qu’ils faisaient. Du moins, c’est ce qu’Emma voulait croire. Sans cesse à se faire rire, à se courir après dans les couloirs de Poudlard, à rechercher cette proximité, cette intimité propre à leur binôme. Car, oui… Ils n’étaient pas vraiment un couple, ne l’ont jamais été. Après tout, peut-être que l’amour qu’elle lui avait porté, qu’elle lui portait peut-être encore était voué à l'échec, qu’elle n’aurait jamais été capable de le rendre heureux. Et que lui faisait-il croire que ces beaux sentiments étaient réciproques ? « J'ai encore en mémoire cette fois où tu as plongé dans l’eau glacée pour récupérer le livre que j’avais fait tombé à l’eau… » révéla -t-elle, tapotant la couverture de l’ouvrage qui se trouvait à ses côtés. « Un preux chevalier ! » admit-elle, toujours malicieuse. Un chevalier comme celui qui insuffla la vie à Blanche Neige, lui donna l’opportunité d’observer le monde sous un nouvel angle, de tomber amoureuse une fois de plus. Néanmoins, il était temps de changer de sujet, d’alléger cette conversation qui pesait sur le cœur de la belle Blackwood. D’un coup de baguette avisé, elle suspendit, au-dessus de l’étang, le recueil qui reposait sous sa main quelques secondes auparavant. Elle défiait Maximilien du regard. Se jetterait-il à l’eau pour elle, une fois de plus ? Aucune réaction. « Tu as bien changé… » confia-t-elle dans un murmure, plongeant ses yeux céruléens dans ceux du jeune homme. Première remarque désagréable.
(c) Myuu.BANG!
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Re: Sois flex bébé » Emma
Jeu 19 Oct 2017 - 9:34
Mon silence meurt dans un raclement de gorge discret alors que je réfléchis à ce qu'elle me dit. Que me vaut l'honneur de ta présence Maximilien ? Comme s'il fallait une raison pour que je veuille la voir. Comme si, le fait de l'aimer n'était pas suffisant. J'ai souri, ai juste haussé les épaules. Puis elle a commencé à délire sur la méchante sorcière et sa pomme. J'ai ri, à tout ce qu'elle a dit, en pensant à Margot qui aurait très bien pu faire la méchante sorcière. Et puis elle fouille mes poches à la recherche de l'arme du crime. Elle la trouve soit disant, affichant une moue déplorable dont je ne peux m'empêcher de me moquer. Je ris aux éclats même. Et ça me rappelle, ça me rappelle le fameux avant. Lorsque Margot n'existait pas encore. Et finalement, j'ai arrêté de rire. Mais elle me relança, m'ordonnant de disparaître. Je l'ai attrapé par les épaules pour la coller contre moi, comme nous le faisions plus jeunes. Tu te souviens de nos après-midis au Lac Noir ? Mon étreinte se fait plus robuste, bien entendu que je me souviens. Comment aurais je pu oublier nos presque baisers, nos moments d'amour malheureux et tellement puissants. Elle me dit qu'elle se souvient de la fois où j'avais plongé pour récupérer un live dan le lac. J'ai ri. "Je te soupçonne toujours de l'avoir balancé exprès." Puis elle ajoute Un preux chevalier Je ne dis rien, je pense, le silence s'installe quelques instants. "J'aurai tout fait pour toi." Elle ne répondit pas. Elle a juste, voulu me tester. De manière méchante, presque égoïste. Elle a juste suspendu son livre à nouveau sur le lac, la même situation qu'auparavant. Sauf que nous avions grandis, qu'il y avait Margot, qu'il y en avait d'autres, qu'elle en voulait probablement d'autres. A cette idée qui me pinça le coeur, je n'ai pas bougé. Et j'ai vu, j'ai vu la tristesse dans son regard. Comme si au delà de ce que nous nous apportions de bien, ce sentiment était plus fort que tout. Plus fort que le désir d'être ensemble. Tu as bien changé J'ai froncé les sourcils. Comment pouvait-elle me dire une telle chose ? "Tu t'attendais à quoi Em', je suis fiancé à Margot. Je peux pas continuer à espérer quoi que ce soit alors que tu m'as fait comprendre que rien arrivera jamais." Et pourtant, et pourtant... mes yeux l'imploraient, comme si, comme si je la suppliais de me demander de quitter Margot, de quitter le monde moldu, de quitter tout ce qui faisait de moi un simple homme pour ne devenir que sorcier, pour elle. Je l'aurai fait. Et puis merde, nous étions comme ça, elle et moi, nous avions toujours été ainsi. Comme si notre vie en dépendait. Toujours extrêmes, dans tout. "Et puis merde tu casses les couilles. Oui je ferais toujours tout pour toi, pare que tu es Emma Blackwood, et que je suis Maximilien Belfort. Tu veux que je te le prouve ?" Je l'ai prise dans mes bras, sachant pertinemment que la surprise la paralyserait, puis je la jetai à l'eau, j'ai ensuite jeté ma baguette, objet le plus important de ma vie. Pour enfin sauter pour récupérer Emma. "Quoi qu'il se passe ce sera toujours toi." Je la remontai sur la berge, puis fis de même avant de laisser échapper de ma gorge un long râle dépressif. "Putain tu rends fou. Je fais comment pour ma baguette maintenant."
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