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(iain) ; theatrum mundi
Sam 14 Oct 2017 - 21:37
Aujourd’hui, tu avais choisi d’incarner un personnage un peu cliché, mais toujours sympathique et apprécié, par les spectateurs du moins. Tu avais adopté la carrure d’un rugbyman, avec une barbe à en faire pâlir de jalousie les nains de la Montagne Solitaire ainsi le caractère de merde d’un mercenaire vétéran d’un des jeux vidéo de ton fils. Tu n’avais pas eu le cœur de faire disparaître ton cher renard tatoué, alors il était allé se réfugier dans ton dos, sous un vieux t-shirt et une veste en cuir usé par le temps. Tu t’étais affublé de lourdes bottes récupérées chez un de tes amis, ces derniers étant habitués à tes états d’âme et à te voir changer de peau. Dans ce bar, tu n’étais pas le professeur d’astronomie, un sang-pur, ou même Hikoboshi Fujiwara.
Ce soir, tu étais Kuzma, un Russe qui avait décidé de faire le tour du monde pour revoir les paysages de sa jeunesse. Tu avais la cinquantaine, les cheveux grisonnants, la voix lourde et efficace, un léger accent roulant sur ta langue. Au fil des quelques conversations que tu avais eu, tu t’étais vu enveloppé d’une aura mystérieuse, presque inquiétante, un de tes interlocuteurs était même persuadé que tu étais un ancien agent secret du ministère de la magie soviétique. C’était trop amusant pour que tu démentes formellement, à croire que plus tu allant dans le cliché grossier, plus les gens autour de toi tombaient dans le panneau. Dire que tu avais juste lu ce prénom juste avant d’aller en cours ce matin même. Tu te sentais comme dans un jeu de rôle à improviser une histoire avec les autres personnes présentes.
Mais, tu te fatiguais un peu de Kuzma. Il était vraiment distrayant, et tu te fis une note intérieure de reprendre ce manteau quand l’occasion se présentera, mais tu commençais déjà à tourner en rond et les quelques verres d’alcool fort étaient peut-être du petit-lait pour Kuzma, mais pour Hiko ce n’était pas rien. Et puis, cette nuit, tu avais aussi envie de te montrer un peu plus… Sulfureux. Si peu de personnes connaissaient cette part de toi, Hiko, et quelque part, c’était bien dommage. Juste avant que tu aies ton fils, tu avais un temps exposé cette part de toi avant de de nouveau la cacher, si bien que tes proches étaient persuadés que ce n’était qu’une phase.
En sirotant ton whisky pur-feu, tu observas les toilettes puis la réserve, attendant le bon moment pour y faire un saut et changer de peau. Homme ou femme ? Tu étais confortable sous les deux profils, cela t’importer peu. Quelles origines ? Cela faisait longtemps que tu n’avais pas joué un Brésilien, mais tu verrais bien un Français pour ce soir. Le soir était difficile, mais tu t’étais déjà fixé une tranche d’ange, entre vingt et vingt-cinq, et une carrure, élancée et longues jambes. Pour les vêtements, ce n’était pas un souci, tu avais toujours tout de prévu dans ce genre de soirée.
Alors que tu allais te diriger vers les cabinets, tu bousculas une personne que tu reconnus aussitôt. Iain, Iain Campbell, le seul et l’unique. Tu pensais plus le trouver au Vampire’s Night, mais on dirait qu’il change parfois de repère. Cela faisait dix années que ce loup traînait sur le campus, mais tu ne lui parlais véritablement que depuis que tu avais à ton tour endossé le rôle de professeur. Ce type avait toujours eu un truc qui te fascinait, le genre te truc qui te donnait envie d’aller gratter la surface de cette image de tyran du dimanche dont il semblait si fier. Mais si ta curiosité était piquée, ta prudence essayait de te rappeler le trou noir dans lequel tu avais manqué de sombrer plutôt dans ta jeunesse. Si à l’époque, ta tentation était un ami qui était de ton côté, là, tu ne savais pas si tu pouvais réellement faire confiance à ce prof pour dévoiler cette facette de toi.
Pendant que cette réflexion se dessinait en arrière-plan de ton esprit, Kuzma adressa au professeur un simple hochement de tête pour s’excuser et s’éloigner. L’occasion était trop belle, tu pouvais en savoir plus sur cet homme tout en profitant de ton don et de l’ambiance de cet endroit… C’était dangereux, mais terriblement tentant, et puis, ce n’était qu’une farce que tu allais jouer à un collègue avec qui tu entretenais des relations amicales. Qu’est-ce qui pouvait mal tourner ?
Tu ouvris la porte des cabinets juste à temps pour masquer ton sourire farceur qui se dévoilait sur tes lèvres. Peut-être était-ce l’alcool qui te redonnait cet esprit de sale gosse, ou peut-être étais-tu resté trop sage ces derniers mois. Quel personnage allais-tu interpréter pour ton cher collègue ? Un homme au rire franc et aux sous-entendus aussi lourds que son esprit était léger, une jolie brune, une rousse aux formes généreuses, ou peut-être bien un jeune homme aux traits délicats, savait-on jamais. Curiosity killed the cat un ami anglais t’avait déjà mis en garde, but satisfaction brought him back avais-tu répliqué.
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Re: (iain) ; theatrum mundi
Ven 27 Oct 2017 - 1:38
iain campbell & @hikoboshi fujiwara
theatrum mundi
Ce soir, tu as l'esprit ailleurs, l'alcool mauvais, le besoin de t'échapper un peu de tout ce qui se mélange dans ta tête. Un besoin d'autre chose, loin de tes soucis. Et encore une fois, la meilleure chose que tu ai trouvé à faire, c'est boire, encore et encore. Être le Iain Campbell amoché par l'alcool, détruit par la drogue et les lourds souvenirs. Ce soir, tu as besoin de te ressourcer, et l'air du Vampire's te fait tourner la tête. Tu rebrousses chemin arrivé devant les videurs de la boîte, les gratifiant d'un "pas ce soir, les mecs." Tu marches un peu, la clope au bec, la musique dans les oreilles, dans le froid mois d'octobre dont l'Écosse se targue. Le col de ton duffle-coat est remonté, tes mains bien calées dans les poches. Tu arpentes Myrddin que tu connais déjà par coeur. Chaque fissure qui parcoure les pavés, chaque rue sombre, chaque luminaire, chaque échoppe mal-famée. Un quartier empli de souvenirs et de remords. Et là. L'appel de l'alcool se fait trop fort. Il tord ton estomac et embrume tes pensées. La dépendance te ronge. Et la Taverne du Troll est juste à côté. Il ne te faut pas une minute de réflexion pour passer la lourde porte du boui-boui.
Le petit pub est plutôt bien rempli. Des étudiants, des commerçants, des autres, tous ici pour partager un bon moment, seuls ou accompagnés. L'ambiance est conviviale, joyeuse. Elle te réchauffe quelque peu le myocarde qui te paraît glacé ces temps-ci. Tu t'avances en jetant des coups d'œil peu amicaux autour de toi. On pourrait te qualifier de chasseur en pleine saison. Tu ne perds pas le Nord, même avec les problèmes qui s'accumulent. Et le meilleur moyen d'oublier, c'est avec un verre d' alcool et une belle femme à tes côtés. À ces pensées, une vive image d'Elena apparaît, mais tu la chasses rapidement de ton esprit. Ce soir, elle n'est pas là, et elle n'a pas à te hanter ainsi. Tu atteins le comptoir en te faisant un peu bousculer, notamment par un gros costaud un peu rustre sur les bords que tu ignores royalement. Tu commandes un whisky, et t'installes sur un tabouret. La serveuse te le sert rapidement, tu la remercies avec un pourboire, et un clin d'œil. En tout bien tout honneur. L'alcool glisse tranquillement dans ton gosier. La brutalité du whisky ne t'atteint même plus. Il passe tout seul, comme un verre d'eau.
Tu en recommandes donc un deuxième, au moment où une jeune femme s'assoit à peine à quelques mètres de toi. Elle n'est pas bien vieille, la trentaine peut-être. Sa peau est joliment dorée, métisse. Ses cheveux frisés, noir de jais, attachés en chignon haut, révèle des origines exotiques qui te font papillonner l'estomac. Ses yeux sont verts d'eau, éclatants, très légèrement maquillés, juste assez. Elle porte un jean troué, et un débardeur. Tu aimes cette simplicité et cette force qu'elle dégage. Tu n'es pas très poli, tu la dévisages, mais tu ne peux que rester bouche-bée devant cette jeune femme. Tu avales ton deuxième whisky d'une traite. Et en commande évidemment un troisième, sans omettre de commander pour la jolie jeune femme à côté de toi. Tu as le don d'être lourd parfois.
Les deux whiskies sont servis. Tu tournes alors vers l'inconnue. "J'espère que vous aimez le whisky ?" Ton approche est pataude, alcoolisée à vrai dire. Tu bois depuis neuf heures du matin, et tu n'as plus toute ta tête. Mais à l'instant précis, ton esprit se trouve un peu plus bas. "Iain Campbell." Tu souris bêtement, parce que t'es complètement torché. Et puis grâce à elle, tu penses un peu à autre chose. "J'ai pas l'habitude de venir ici. Vous êtes une habituée ?" Tu cherches quelques informations sur la fille. La croiseras-tu souvent ? Ou ne serait-ce qu'une inconnue de passage ? Tu sirotes le whisky tout en la regardant. "En tout cas l'ambiance est plutôt sympa." Tu continues à voix plus basse, en mettant ta main contre ta joue. "Même si leur whisky laisse à désirer." Discrètement, tu attrapes la petite bouteille d'alcool qui trône dans ta poche pour en verser quelques gouttes dans ton verre. "Ca devrait donner plus de goût. Vous en voulez ?" Tu tends la bouteille en la dissimulant le plus possible, un sourire complice sur le visage. Gagner la confiance, faire rire, tu appliques toutes les techniques de drague possible et imaginables. Ce soir, tu veux t'amuser, et Mademoiselle est ta proie.
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Re: (iain) ; theatrum mundi
Sam 25 Nov 2017 - 20:24
Tu t’observes dans le miroir, incroyablement satisfait de ton apparence. Alors que tu ranges ton maquillage dans ta petite trousse prévue à cet effet, tu croises le regard d’une cliente dans le miroir. Troublée, elle te sourit timidement alors qu’une légère rougeur colore ses joues et tu sens tes yeux s’illuminer de ce compliment muet.
« Excusez-moi, vous n’auriez pas un élastique à me prêter ? »
La jeune femme se presse d’en sortir un de son sac à main, et tu la remercies en étant soulagé que ta voix ne t’est pas fait défaut. Quand elle sort, tu en profites pour vérifier que toutes tes affaires sont bien rangées dans ton sac sans fond et tu fais une moue en réfléchissant à ta nouvelle identité.
Tu te sens belle, Hiko. C’est peut-être étrange à dire, ou même à penser, mais depuis que tu es petit, tu aimes adopter l’apparence des deux sexes. Petit, alors que ton frère te cherchait parmi les petits garçons, toi, tu laissais les grandes sœurs coiffer ta longue chevelure de fleurs avant de partir construire t’écorcher les genoux en faisant la course avec elle. Aussi masculin que féminin dans ta vie, tu ne construis pas de barrière entre toi et toute les formes de beauté. Et ce soir, tu as l’impression d’avoir créé une véritable œuvre d’art. Tu coiffes tes cheveux frisés en un imposant chignon et relève un peu plus tes pommettes. Ce que tu préfères dans ton apparence, c’est la manière dont tes yeux, d’un bleu si particulier, se marie avec les nuances dorées de ta peau. Quand tu souris, tu es rayonnante, et tu profites de ta solitude pour accorder ton rire à la mélodie que tu as en tête. Victoria. Ce prénom te vient naturellement, il est beau, simple, et correspond à cette femme qui se reflète dans le miroir. Une femme déterminée, forte et féminine.
Tu en oublies presque pourquoi tu fais tout ça, et aussitôt, tu te vois afficher un regard porté et un sourire espiègle. Très bien Victoria, ça va être à ton tour de rentrer sur scène. Tu sors des cabinets, bien différente de Kuzma. Ton aura tranche avec tes vêtements si simples ; débardeur, jean troué, et des boots épaisses qui ajoutent un peu de caractère à l’ensemble. Tu t’avances alors vers le bar et repère ta proie, de dos. Tu ne peux t’empêcher d’admirer la descente de Iain Campbell, tu pourrais presque jurer que son biberon était rempli d’alcool et non de lait quand il était nourrisson. Mais toi aussi, tu n’es pas tout à fait clair, Kuzma a laissé sa trace derrière lui, alors tu essayes de faire bonne figure en avançant d’un pas assuré. Quand tu t’installes à quelques mètres de lui, tu réfléchis à une approche et fait chanter ta voix pour attirer la serveuse à toi, mais cette dernière ne prend pas ta commande et place un whisky pur-feu devant toi.
Oh. Les choses se font plus facilement que prévu, tu remercies la serveuse qui te lance un regard compatissant à l’approche de ta cible.
« J'espère que vous aimez le whisky ? »
Un air faussement surpris sur le visage, tu te tournes vers lui et lui sourit poliment. Ah, décidément, il n’aura pas changé depuis l’époque de tes études. Soudainement, tu comprends mieux ce que les femmes peuvent ressentir, si ça t’arrange pour ce soir, si tu avais vraiment été Victoria, tu sais très bien que cette dernière aurait déjà coupé court à la conversation. Mais ce qui est génial quand on est l’auteur d’un personnage, c’est que l’on lui fait faire ce que l’on veut si ça nous chante. Alors, Victoria, ce soir, tu joueras avec le feu.
Tu laisses sa question sans réponse, mettant ceci sur le compte de la surprise. Il ne semble pas se formaliser, il n’est peut-être pas assez clair pour se rendre compte que tu ne lui as pas répondu, et se présente.
« Iain Campbell.
- Le seul et l’unique. Commentes-tu avec un léger rire amusé. Victoria, Victoria Kanuty. »
Ce nom de famille, tu l’emprunt à une vieille connaissance que tu as connu pendant un court séjour en Martinique, et tu lui adresses une pensée en espérant qu’elle aille bien et qu’elle s’épanouit. Il sourit, un sourire un peu bête à cause de l’alcool, mais peut-être est-il aussi content de parler à quelqu’un ce soir. Peut-être a-t-il besoin de penser à autre chose, comme toi, Hiko. Si tu es venu dans ce bar ce soir, c’est pour aussi pour fuir tes problèmes, n’est-ce pas ? Mais tu chasses ces pensées alors que le professeur reprend :
« J'ai pas l'habitude de venir ici. Vous êtes une habituée ?
- Pas vraiment, je passe quand j’en ai l’occasion et que j’ai besoin de décompresser. Je travaille à Glasgow donc ce n’est pas souvent que je pointe ici ! Mais vous, vous semblez connu comme le loup blanc. »
Tu fais ta dernière remarque avec un sourire entendu, un sourire qui cache celui d’un prédateur qui s’amuse à mettre en place son personnage et attends jusqu’où son interlocuteur va s’enfoncer. À sa remarque sur l’ambiance, tu hoches simplement la tête en trempant tes lèvres dans le whisky, pour limiter les dégâts et cacher ton rire en voyant sa position. On dirait qu’Hiko n’est pas le seul à trouver Victoria particulièrement belle.
« Même si leur whisky laisse à désirer. »
Une nouvelle fois, tu acquisses et tu commentes avec un haussement d’épaules :
« J’ai goûté pire comme meilleur, certains le coupent avec de l’eau gazeuse. »
Remarque éminemment utile pour la science, mais ça rajoute au naturel que tu essayes d’avoir dans cette conversation. Quand tu vois Iain sortir de sa poche une bouteille qui ne t’est pas inconnue (dire qu’il se pense discret en salle des profs), tu hausses un sourcil intrigué et presque un peu innocent. Tu le vois verser quelques gouttes dans son verre et te tendre discrètement la bouteille avec un sourire complice.
« Ça devrait donner plus de goût. Vous en voulez ? »
Tu plisses les yeux, faisant une fausse mine méfiante. Le doigt sous le menton et une lueur espiègle dans le regard, tu lui demandes :
« Comment je peux savoir si vous êtes digne de confiance monsieur ? Je ne connais que votre nom après tout, et vous ne connaissez que le mien. »
Cependant, tu fais discrètement glisser la bouteille dans ta main après un clin d’œil et sens son goulot après avoir vérifié que personne ne te voyait faire. Ah oui. C’est de l’alcool presque pur. Tu te demandes sérieusement comment Iain ne s’est pas encore retrouvé à Sainte Mangouste pour œsophage brûlé. Tu jettes un regard impressionné à ton interlocuteur, une drôle de moue sur le visage, et tu lui rends la bouteille sans rien ajouter à ton verre. Tu as beau avoir la parfaite maîtrise de ton don, tu ne peux pas te permettre de t’ajouter un trop gros handicap. Tu ranges une mèche rebelle derrière ton oreille puis te justifies avec un air faussement fier et hautain :
« Qui vous dit que je ne suis pas une jeune femme sage et prudente et que je vais me laisser dompter par votre alcool et vos clins d’œil ? »
Puis tu finis d’une traite ton verre et lui envoies un nouveau clin d’œil. Hé, tu ne vas quand même pas lui rendre la partie facile, n’est-ce pas Victoria ?
- Spoiler:
- Désolée, désolée, désolée, désolée, désolée, désolée, désolée, désolée, désolée, désolée, désolée, désolée, désolée, désolée, désolée, désolée ! J'avais écrit la réponse le week-end dernier mais sur l'ordi de mes parents et j'avais oublié de poster avant de partir mais déjà à ce moment là j'étais en retard :cache:j'espère que la réponse te plait malgré tout, dis moi s'il y a un soucis !
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