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Tell me a story with flowers • Kerr Fraser
Mar 17 Oct 2017 - 0:36
Tell me a story with flowers
Kerr Fraser • Emma Blackwood
Entre les cours à rallonge et les révisions qui n’en finissaient plus, Emma avait grand besoin de changer d’air. Et existait-il meilleur endroit que le jardin botanique pour s’évader ? Tous ces individus qui l’entouraient la mettaient mal à l’aise autant qu’ils la fascinaient. Ils étaient bien curieux, à discuter avec leurs petits boitiers lumineux, leur tapotant le ventre, ou pire encore, le leur caressant comme pour les faire sortir de leur léthargie. Embarrassée d’assister à tant de proximité entre des hominidés et leurs ustensiles, la jolie brune tenta, tant bien que mal, de dissimuler ses émotions derrière l’élégant chapeau rougeâtre qui reposait sur sa tête. Si son charmant chemisier bleuté et sa délicate jupe vermeille n’éveillaient aucun soupçon quant à ses qualités magiques, ses grands yeux azurs lui valaient quelques regards interrogateurs. A moins que ces passants fourmillants ne soient simplement surpris de la voir tenir son livre à l’envers ? Oups ! Toujours si tête en l’air…
Son grand-frère, Ethan, lui avait un jour expliqué ce qu’était un téléviseur. Il n’était pas rentré dans les détails, mais elle avait retenu qu’il s’agissait d’un coffre à images animées ou du moins, quelque chose qui y ressemblait. Comment cela fonctionnait exactement, elle n’en avait aucune idée, mais le principal était qu’elle puisse jouer aux jeux-vidéo avec lui. Exterminer des extra-terrestres lorsqu’elle était accablée lui remontait toujours le moral. Elle avait bien tenté de s’approcher doucement de ces étranges appareils aujourd'hui, mais elle ne reconnaissait pas les coutumières créatures vertes qui peuplaient la surface de la boite. L’écran ? Oui, c’était cela, l’écran. Elle se souvenait désormais du terme approprié. « Hum... Excusez-moi, je peux vous aider ? » l’interrogea une bonne femme à l’air austère. Son ton était particulièrement froid, désagréable. Cette agression suffit à brutalement briser l’enchaînement perpétuel de pensées de la douce Blackwood. « Je suis sincèrement désolée. J’avais la tête ailleurs… » répondit-elle en s’éloignant rapidement. Comme envoûtée par les minuscules machines, elle ne s’était pas rendue compte son l’indiscrétion.
Embarrassée, elle se dirigea vers les serres du parc. Elles étaient souvent silencieuses, désertes et Emma était venue ici pour s’aérer l’esprit, pas pour observer des moldus courtiser des instruments électriques. Par habitude, elle se dirigea vers les orangeries. Cette savoureuse senteur fruitée lui donnait l’impression de fouler des terres exotiques. La chaleur qui rebondissait sur les verrières était agréable et l’humidité ambiante tout à fait supportable. Elle demeura ici un instant, gribouillant dans un carnet à dessins des agrumes colorés. La brillante Lufkin était une très mauvaise dessinatrice, excellant d’ordinaire dans la rédaction de listes précises et le calcul de probabilités. Néanmoins, le contact de ses crayons sur le papier, leur doux bruissement lorsqu’elle ébauchait une fleur ou une branche, la réjouissait. Et peut-être qu’à force de s’entrainer, elle parviendrait à réaliser des croquis acceptables ?
Une horde d’enfants en délire pénétra rapidement son refuge. Une petite fille aux cheveux dorés accourut aussitôt vers Emma. Comme si elle la connaissait depuis toujours, elle s’assit à ses côtés, scrutant ses dessins maladroits. « Tes oranges sont un peu moches… » lui confia-t-elle doucement. Surprise, la jeune Blackwood rit tendrement avant de lui répondre : « Tu as tout à fait raison ! ». La gamine s’approcha davantage. « Mais, j’aime bien les couleurs ! » poursuivit-elle, comme pour la réconforter. « Je les aime aussi… Tu veux me montrer ce que tu sais faire ? » demanda l’étudiante en lui présentant quelques feutres. Sans hésiter, la blondinette s’en empara et embellit ses tracés en quelques minutes. Le professeur rappela ses élèves à l’ordre, arrêtant ainsi les deux jeunes filles avant que leur œuvre soit achevée. La moue triste sur le visage de cette petite poupée lui fit de la peine. Délicatement, elle sépara leur charmant paysage de son calepin et lui offrit, un sourire aux lèvres. « Tu le continueras chez toi ! » la rassura-t-elle. La fillette attrapa le dessin, serra Emma dans ses bras pour la remercier et l’abandonna en sautillant joyeusement.
Profitant de ce moment de tranquillité, la délicate Blackwood s’orienta lentement vers son jardin préféré, celui qui recelait d’un nombre incalculable de plantes rares d’Ecosse. Persuadée que certaines d’entre elles pourraient servir à son père, guérisseur de renom, elle débuta sa recherche. Seule dans la serre, elle délogea de son sac une plume ensorcelée. Celle-ci se mit immédiatement à crayonner avec précisions les fleurs qu’Emma lui indiquait. Cet objet était bien plus doué qu’elle. Triste vérité… Un petit livre de botanique à la main, elle reconnut une livèche souvent utilisée dans les philtres de confusion et d’embrouille. Intriguée, Emma recula pour l’examiner sous un autre angle. Cependant, sa terrible maladresse sévit une fois de plus, trébuchant sur un arbrisseau qui s’épanchait sur le chemin banalisé, elle perdit l’équilibre. « Mademoiselle, attention ! » cria une voix masculine. Trop tard, malheureusement… Son talon s’était pris dans la racine d’une des plantes et Emma était en train de tomber à la renverse. D’ici une fraction de seconde, elle finirait étendue sur un alpage de chardons écossais, sans doute tous en voie de disparation. C’est alors qu’une main puissante lui saisit l’avant-bras, interrompant sa chute juste à temps. Trop apeurée parce qu’il aurait dû lui arriver, elle n’osa pas ouvrir les yeux.
Son grand-frère, Ethan, lui avait un jour expliqué ce qu’était un téléviseur. Il n’était pas rentré dans les détails, mais elle avait retenu qu’il s’agissait d’un coffre à images animées ou du moins, quelque chose qui y ressemblait. Comment cela fonctionnait exactement, elle n’en avait aucune idée, mais le principal était qu’elle puisse jouer aux jeux-vidéo avec lui. Exterminer des extra-terrestres lorsqu’elle était accablée lui remontait toujours le moral. Elle avait bien tenté de s’approcher doucement de ces étranges appareils aujourd'hui, mais elle ne reconnaissait pas les coutumières créatures vertes qui peuplaient la surface de la boite. L’écran ? Oui, c’était cela, l’écran. Elle se souvenait désormais du terme approprié. « Hum... Excusez-moi, je peux vous aider ? » l’interrogea une bonne femme à l’air austère. Son ton était particulièrement froid, désagréable. Cette agression suffit à brutalement briser l’enchaînement perpétuel de pensées de la douce Blackwood. « Je suis sincèrement désolée. J’avais la tête ailleurs… » répondit-elle en s’éloignant rapidement. Comme envoûtée par les minuscules machines, elle ne s’était pas rendue compte son l’indiscrétion.
Embarrassée, elle se dirigea vers les serres du parc. Elles étaient souvent silencieuses, désertes et Emma était venue ici pour s’aérer l’esprit, pas pour observer des moldus courtiser des instruments électriques. Par habitude, elle se dirigea vers les orangeries. Cette savoureuse senteur fruitée lui donnait l’impression de fouler des terres exotiques. La chaleur qui rebondissait sur les verrières était agréable et l’humidité ambiante tout à fait supportable. Elle demeura ici un instant, gribouillant dans un carnet à dessins des agrumes colorés. La brillante Lufkin était une très mauvaise dessinatrice, excellant d’ordinaire dans la rédaction de listes précises et le calcul de probabilités. Néanmoins, le contact de ses crayons sur le papier, leur doux bruissement lorsqu’elle ébauchait une fleur ou une branche, la réjouissait. Et peut-être qu’à force de s’entrainer, elle parviendrait à réaliser des croquis acceptables ?
Une horde d’enfants en délire pénétra rapidement son refuge. Une petite fille aux cheveux dorés accourut aussitôt vers Emma. Comme si elle la connaissait depuis toujours, elle s’assit à ses côtés, scrutant ses dessins maladroits. « Tes oranges sont un peu moches… » lui confia-t-elle doucement. Surprise, la jeune Blackwood rit tendrement avant de lui répondre : « Tu as tout à fait raison ! ». La gamine s’approcha davantage. « Mais, j’aime bien les couleurs ! » poursuivit-elle, comme pour la réconforter. « Je les aime aussi… Tu veux me montrer ce que tu sais faire ? » demanda l’étudiante en lui présentant quelques feutres. Sans hésiter, la blondinette s’en empara et embellit ses tracés en quelques minutes. Le professeur rappela ses élèves à l’ordre, arrêtant ainsi les deux jeunes filles avant que leur œuvre soit achevée. La moue triste sur le visage de cette petite poupée lui fit de la peine. Délicatement, elle sépara leur charmant paysage de son calepin et lui offrit, un sourire aux lèvres. « Tu le continueras chez toi ! » la rassura-t-elle. La fillette attrapa le dessin, serra Emma dans ses bras pour la remercier et l’abandonna en sautillant joyeusement.
Profitant de ce moment de tranquillité, la délicate Blackwood s’orienta lentement vers son jardin préféré, celui qui recelait d’un nombre incalculable de plantes rares d’Ecosse. Persuadée que certaines d’entre elles pourraient servir à son père, guérisseur de renom, elle débuta sa recherche. Seule dans la serre, elle délogea de son sac une plume ensorcelée. Celle-ci se mit immédiatement à crayonner avec précisions les fleurs qu’Emma lui indiquait. Cet objet était bien plus doué qu’elle. Triste vérité… Un petit livre de botanique à la main, elle reconnut une livèche souvent utilisée dans les philtres de confusion et d’embrouille. Intriguée, Emma recula pour l’examiner sous un autre angle. Cependant, sa terrible maladresse sévit une fois de plus, trébuchant sur un arbrisseau qui s’épanchait sur le chemin banalisé, elle perdit l’équilibre. « Mademoiselle, attention ! » cria une voix masculine. Trop tard, malheureusement… Son talon s’était pris dans la racine d’une des plantes et Emma était en train de tomber à la renverse. D’ici une fraction de seconde, elle finirait étendue sur un alpage de chardons écossais, sans doute tous en voie de disparation. C’est alors qu’une main puissante lui saisit l’avant-bras, interrompant sa chute juste à temps. Trop apeurée parce qu’il aurait dû lui arriver, elle n’osa pas ouvrir les yeux.
Emi Burton
- InvitéInvité
Re: Tell me a story with flowers • Kerr Fraser
Sam 23 Déc 2017 - 11:50
rp archivé car l’un des participants est supprimé
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