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awkwardness - mi cha
Mar 31 Oct 2017 - 0:41
Elle mit plus de temps que d'ordinaire à rejoindre la salle commune des Pokeby. Non seulement sa démarche était gênée par son violoncelle – il y avait plus facilement transportable ! - mais elle se méfiait un peu trop de sa maladresse naturelle, si dramatiquement encline à entraîner toutes sortes de catastrophes. C'était bien une des rares fois où elle faisait attention à où elle mettait les pieds, surtout dans les escaliers. Enfin, elle finit par pousser la porte salvatrice de leurs quartiers familiers. Quelques étudiants vaquaient à leurs occupations, mais toujours pas de trace de Grace. Ah, elle la retrouverait bien à un moment ou un autre, au moins dans leur chambre !
Ses yeux se perdirent dans le foutoir (organisé) général qui régnait dans la pièce, avant de se plisser soudainement. Un léger froncement de sourcils vint plisser les traits lisses de son front, une moue pensive venant bientôt s'installer sur ses lèvres. Fynn venait d'apercevoir Mi-Cha dans son champs de vision. Elle mit un instant à mettre le doigt sur ce qui la gênait. Car il y avait bien un souci. Il lui semblait bien avoir vu l'asiatique à la répétition de la chorale, juste à côté de Grace. Et à bien y réfléchir... Ah. En rejoignant son amie elle n'avait même pas daigné adresser un salut à la Pokeby. La moue pensive se fit gênée. Ce genre de maladresse lui était coutumier, mais avec Mi Cha, c'était autre chose. Les choses n'étaient pas simple entre elles, et la raison était ridicule à en pleurer : une bête histoire de jalousie lycéenne du temps où Elwin pensait en pincer pour Mi Cha et qu'elle-même ressentait la même chose pour son meilleur ami. Ridicule, effectivement. La jalousie n'avait plus lieu d'être, mais elles n'étaient pas vraiment parties du bon pied, et la gêne, le malaise persistaient bel et bien. Alimentés par Fynn et par toutes ses maladresses à l'égard de l'asiatique. A force de faire la navette entre Mi Cha et la sortie vers les chambres, son regard finit par rencontrer celui de l'autre jeune femme. L'Irlandaise se figea bêtement, toujours plantée à l'entrée de la salle commune, avec la sensation idiote d'être piégée par ce regard. Là, elle pouvait difficilement l'ignorer. Une fois dans la journée était (difficilement) excusable, mais deux fois, ça ressemblait bien à une forme bien persistante de mépris. Chose dont elle aimerait encore se passer. D'un pas mesuré, un peu hésitant, elle vint s'assoir à côté de sa comparse, faisant auparavant passer la housse de son instrument devant elle. Son regard ne voulait pas quitter le tissus rugueux sombre de ladite housse, que ses doigts tapotaient frénétiquement. Enfin, elle finit par adresser un sourire gêné et maladroit à la Pokeby. « Bonjour Mi Cha. Comment vas-tu ? » Lança -t- elle de sa voix douce. Elle ne se risqua pas tout de suite sur le sujet de la chorale, ne sachant aps comment avait pu réagir Mi Cha. Après tout, c'était peut-être présomptueux de sa part de penser qu'elle aurait remarqué (et aurait été vexée) sa négligence, alors qu'elles ne se fréquentaient guère plus qu'elles ne s'adressaient la parole, malgré leurs amis en commun.
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Re: awkwardness - mi cha
Dim 12 Nov 2017 - 23:40
Des choses incomprises, des rencontres imprévues, des attentes secrètes, les vibrantes mélodies de chacun... Un condensé d'émotions qui se mélangeaient encore dans la pièce, dans chaque être.
Et c'était un peu chamboulée que je me retrouvais assise ici.
Il était temps que le groupe qui venait de se contruire une nouvelle fois, se dissout, cette épreuve, cette première séance était déjà passée.
Alors je suivais le pas des autres, je me levais lentement avant de ranger avec le plus grand soin mes partitions ainsi que ma boîte à brownies dans mon sac avant de le fermer et de l'enfile comme une veste, digne d'une petite fille de maternelle.
Je me laissais guider par l'entrain des autres vers la sortie, saluant le chef de Chorale qui s'était posté à côté, telle une sentinelle gardant son temple. Un dernier regard, qui se posait sur les mélomanes encore présents, attiré particulièrement dans le fond de la salle. Et c'était d'un pas un peu mécanique que je franchissais le seuil de la porte, tant mon esprit s'était ancrée dans ce moment que l'on avait partagé ensemble d'une manière ou d'une autre.
Sur le chemin pour me rendre à la Salle Commune de ma maison, chaque souvenir de ces fameuses auditions tournaient en rond, je rejouais cette séance comme une scène tirée d'un film. J'essayais de comprendre, de trouver une signification aux paroles, aux actes. Une raison, une hypothèse, ou bien même un écho de l'autre. Mais il était difficile d'avoir toutes les réponses par seule et médiocre connaissance, en fait il était impossible d'être dans la tête de quelqu'un d'autre.
Alors quand j'arrivais dans le foyer des violets, je m'abandonnais dans un des fauteuils qui l'habillaient, un grand soupire s'échappa. Je me sentais presque fatiguée par tous ces évènements qui s'étaient déroulés, comme si je venais de vivre dix ans en une seule petit heure tout au plus.
Peut-être était-ce toute cette incompréhension qui finalement avait eu raison de moi et qui s'attaquait à mon corps.
Pour m'éloigner un peu de tout cela, je décidais de mettre à contribution cette excitation cérébrale pour commencer mon devoir de littérature que je venais tout juste de recevoir. Alors je sortais ma plume, des rouleaux de parchemin et mon livre que j'ouvrais à la bonne page (oui généralement c'est mieux), histoire de tenir ma réputation d'élève modèle même si personne n'était vraiment là pour en être témoin.
Et à peine eus-je le temps d'écrire un mot, que le grincement de la porte retentit et je ne pus retenir mon regarde de se détacher de ma plume pour se poser sur la personne qui faisait son entrée.
C'était Fynn. Elle avait sa housse de violoncelle dans le dos, sûrement venait-elle de quitter la salle de musique. Nos regards se croisèrent, je lui souriais alors qu'elle vint s'asseoir à mes côtés.
« Bonjour Mi-Cha. Comment vas-tu ? », m'adressa-t-elle doucement.
« Bonjour Fynn. Bien merci et toi ? Tu reviens de la Chorale ? », lui répondais-je, assez timidement.
C'était bien la première fois que l'on se côtoyait comme cela, ne savant trop comment réagir face à cette avance, je tentais d'être la plus chaleureuse possible. Je sortais donc la boîte de mon sac et la proposa à l'irlandaise avec beaucoup trop de politesse comme à mon habitude.
« Ca te dit un brownie ? »
Je finis par sourire de façon tellement niaise que j'en fermais les yeux.
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