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Lionheart # Jazzivan
Sam 4 Nov 2017 - 14:04
Le coeur en branle, je suivais sans grand enthousiasme l'adulte qui ouvrait la voie. Une fois n'était pas coutume, aucun son ne sortait de mes lèvres et c'est dans un grand silence que nos pas nous guidaient jusqu'à l'antre du directeur des Wrights. Pourtant, je bouillonnais de l'intérieur et cette colère sous-jacente faisait de moi une vraie bombe à retardement. Perdre mon sang-froid, cela m'arrivait de temps à autre, et honnêtement j'avais toujours de plus ou moins bonnes raisons. Mon problème principal en cet instant précis restait de retrouver un semblant de calme... Et si possible de ralentir mon rythme cardiaque. Chaque battement résonnait dans mes oreilles et me faisait grimacer. Mon regard s'était assombri, preuve s'il en était de mon esprit tourmenté. Un pas après l'autre, la porte du bureau du professeur de vol se rapprochait inexorablement. Ce n'était pas la première fois qu'on m'envoyait ici, et ce ne serait surement pas la dernière. A chaque fois, pourtant, je savais que mes conneries entachaient mon avenir et je culpabilisais. Même conscient de mes erreurs, j'avais besoin de m'entendre dire que c'était idiot et irresponsable pour réellement l'intégrer. Une mauvaise habitude. Un soupir s'échappa d'entre mes lèvres alors que la porte s'élevait face à moi. Le professeur qui m'avait accompagné jusque là m'enjoint à entrer dans la pièce avant de disparaître dans le couloir. Je pouvais encore sentir son regard désapprobateur sur ma nuque alors que je posais la main sur la poignée. Heureusement qu'il ne s'agissait pas d'Ohtello, je n'aurais pas su où me mettre. Enfin... il était fort à parier que mon bel amant l'apprendrait bien assez tôt. Ce n'était pas comme si ça se lisait sur mon visage. Pas franchement discret un oeil au beurre noir... La pièce, familière, m'apaisa légèrement. Prenant un grande inspiration, je me rapprochais du bureau derrière lequel m'attendait le directeur des rouges, apparemment peu ravi de me voir débarquer dans ces circonstances. Il avait toutes les raisons du monde d'être en rogne. Enfin, il me connaissait bien, le St-James, probablement qu'il avait déjà préparé son discours culpabilisant.
Mes pupilles claires se posèrent sur le professeur et rencontrèrent les siennes, désapprobatrices. Passant une main nerveuse dans ma nuque, je finis par me racler la gorge avant d'enchainer: "Je t'arrête tout de suite. J'avais une bonne raison cette fois! Puis, avoue que ça te fait plaisir de m'avoir pour toi tout seul, non?" Humour douteux, mh? Mon ton s'était voulu taquin, mais il n'y avait pas une once de crédibilité derrière. Pour une fois, je sentais que ça n'allait pas me sauver, loin de là. Perdant ce semblant de sourire qui cherchait à l'amadouer, je soupirais bruyamment. Trouver mieux. Je n'aimais pas me faire plaindre et surtout, j'assumais toutes mes conneries. Au moins, il y avait de l'honnêteté chez moi. Un petit con impulsif et impétueux, mais honnête. Je fis un pas de plus vers Jazz. Le tutoiement était naturel entre nous lorsque nous n'étions qu'à deux. La faute aussi à cette complicité que nous avions développé au fil des ans. Je comptais d'ailleurs sur son affection pour moi pour être moins dur avec moi... Mais je n'avais pas grand espoir. Le professeur était certes fantasque sur certains aspects de sa vie, il n'en demeurait pas moins un enseignant responsable et ferme lorsqu'il le devait. "Et quoi? J'aurais du laisser ce gosse se faire harceler par ce putain de Grymm sans rien dire? Tu me connais, c'est plus fort que moi. D'ailleurs, t'aurais vu sa tête, il a bien compris qu'il devait pas recommencer..." que je balançais à moitié énervé. La colère que je ressentais était encore présente. Malgré nos âges presque adultes, nous restions au fond ces gamins qui ne demandaient qu'à se battre. Certains combats étaient ancrés en nous. Alors quand j'avais vu ce jeune étudiant se faire clairement malmener par un des ces fourbes verts, je m'étais élancé à son aide. Aux coups de poings avaient succédé quelques échanges magiques... jusqu'à ce qu'un professeur mette un terme à ce qui tournait au duel. Il y avait des jours où je ferais mieux de rester dormir... Distraitement, je massais doucement mes doigts qui avaient souffert de l'affrontement et j'attendais la réaction de mon ancien amant... avec un peu d'appréhension.
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Re: Lionheart # Jazzivan
Sam 4 Nov 2017 - 22:58
the story binds us. like right and wrong. your hand in mine. marching to the beat of the storm. and we walk together into the light. and my love will be your armor tonight. we are lionhearts. and we stand together facing a war. and our love is gonna conquer it all. we are lionhearts.
Ce n’était pas habituel, ni fréquent, ou encore même normal. Non, bien au contraire, c’était encore plus que rare, que Jazz soit de mauvaise humeur. Professeur ou simple sorcier, il était réputé pour être un personnage haut en couleurs, dont la bonne humeur était encore plus contagieuse que la plus fourbe des maladies sexuellement transmissibles, voire même épuisante dans son hyperactivité enjouée. Malheureusement, il y avait toujours des exceptions qui confirmaient la règle. Et peut-être que, dans une juste ironie, s’il avait été une fille, ce matin ses draps se seraient vus ensanglantés. Mais bien évidemment non. Toutefois, si ses ovaires imaginaires et inexistants ne le faisaient pas souffrir dans un raz de marée rouge, il se réveilla en gémissant, vive douleur dans l’épaule et le genou. Il grogna tout en ouvrant les yeux pour la première fois, la bouche pâteuse de toutes les cigarettes qu’il avait fumées durant son énième nuit d’insomnie, sa main droite venant automatiquement masser son épaule gauche, dans un but vain et désespéré de soulager quelque peu la souffrance physique, quoique parfois on se demandait si ce n’était pas psychologique aussi. Évidemment, comme à chaque fois, ce geste amateur n’eut aucun effet. Il finit par se lever, n’ayant pas trop le choix. Il avait beau être à l’université, aujourd’hui c’était bien lui le professeur et il se demandait parfois, comme aujourd’hui à l’évidence, ce qu’il pouvait bien foutre dans cette situation. Il se leva, pour constater dans le miroir rieur et moqueur, malgré qu’il soit un de ses fidèles amis depuis une décennie maintenant, que sa chevelure habituellement claire, d’un argentée teintée de bleue, était aujourd’hui parsemée de mèches opaques majoritairement pourpres, et certaines bleues marines. Il grogna une seconde fois, rugissement de mécontentement légèrement plus tonitruant que le précédent, et il sut, en regardant sa chevelure pour laquelle il n’avait même pas la force ou la volonté de changer pour la journée, qu’aujourd’hui il allait se transformer en bête primaire.
Évidemment, lorsqu’une journée commençait de la sorte, il était très insolite qu’elle aille en s’arrangeant. Bien au contraire, usuellement elle n’allait qu’en s’empirant, et ce ne fut pas réellement l’exception qui confirmait la règle, dans le cas de Jazz. Bien qu’il eut la bonne et ingénieuse idée de passer à l’infirmerie pour atténuer quelque peu la douleur pour le reste de la journée, une pommade collante au parfum douteux, et un sirop qui n’avait rien d’un jus de citrouille, cela lui permit de ne pas se mettre en position fœtale dans un coin, dès les premières heures de cours. L’ancien joueur de Quidditch était un réel petit poisson dans l’eau une fois qu’il était dans les airs, un mélange d’un gracieux dauphin et un requin prédateur, seulement, cette fois-ci, il n’aurait pas pu plus souhaiter descendre le plus vite possible de son balai volant. Un professeur grincheux et en souffrance, que les élèves ressentirent à l’évidence. Les cours se passèrent bien, dans une certaine bonne humeur légère et usuelle, et les cheveux de l’homme s’éclaircirent quelque peu, réussissant à ignorer la douleur latente dans ses articulations meurtries après le choc ancien. Cependant, lorsqu’il posa pied à terre, que son genou grinça de protestation et qu’il ne put faire semblant de sa vigueur, alors que sa jambe boitait presque d’elle-même, il n’eut plus qu’une seule envie, celle de se poser dans son bureau, et se noyer provisoirement dans un bon verre de whisky serré. Toutefois, et il aurait dû le prévoir, à peine vautré dans un fauteuil cher parce que confortable, un satané tableau vint le prévenir que Sullivan arrivait. Et lorsque Sullivan arrivait de manière impromptue, comme maintenant, cela n’annonçait jamais rien de très bon. Il soupira, bordel. Avait-il au moins le temps de s’en griller une ? Apparemment pas, alors qu’il voyait de loin la poignée se tourner.
Allons bon, ses prévisions étaient tout à fait justes. Il n’avait pas besoin d’en savoir plus sur l’histoire qui était advenue, que son œil au beurre noir était à lui tout seul très explicite. Il soupira, sa blessure visible lui rappelant ses propres douleurs, et ses cheveux noircirent de nouveau, s’empourprant largement pour faire quasiment disparaître toutes les mèches habituellement argentées. Il sourit, à la remarque d’un sarcasme malvenu à ce moment du jeune rouge. Il sourit, et pourtant son sourire n’avait rien d’amusé. Au contraire, il ressemblait plus à une grimace qu’autre chose. Il le laissa parler, n’ayant pas très envie d’ouvrir la bouche et émettre un quelconque son pour le moment. Non, il se contenta de continuer à le fixer et ne rien dire, le silence de plomb étant bien plus explicite de sa désapprobation qu’un discours bien pensant tout préparé. Il savait très bien que Sullivan n’était pas un mauvais bougre, bien au contraire, puisqu’il s’improvisait justicier – de pacotille – en autodidacte. Il fallait juste qu’il mûrisse, enfin « juste », c’était déjà une grande et bonne chose à faire. Comme lui à son âge. Il écouta ses explications, maintenant cette position hiérarchique entre l’élève et lui-même, malgré le tutoiement pour lequel, évidemment, il n’était absolument pas choqué ou surpris, malgré leur complicité peut-être anormale entre un étudiant et son directeur, malgré leur passif secret. Il l’écouta, maintenant cette ambiance pesante de son silence fatigué, avant de finalement le briser en soupirant et en passant une main dans ses cheveux colorés et sombres. « Arrête de parler, et sers moi un verre de whisky. Bien rempli. » Il n’avait pas besoin de lui montrer la direction de son bar privé, et toujours bien entretenu. Ils se connaissaient assez bien pour qu’il sache parfaitement où il entreposait ses belles bouteilles d’alcool. Cependant, d’un haussement de sourcils et d’un hochement de tête discret, bien qu’il ne le méritait évidemment pas, il lui fit comprendre qu’il pouvait se servir de ce qu’il voulait, si l’envie le prenait. Il ne se leva pas plus, comme pour dans l’optique de l’aider, alors qu’il tendit la main pour qu’il lui apporte son verre. Il but une grande gorgée, un tiers du récipient disparaissant dans son gosier en une seule fois, fermant les yeux pour apprécier le liquide qui brûlait son œsophage. Terrible courage presque honteux avant de démarrer une énième conversation avec son poulain. Il lui fit un signe nonchalant de la main de s’asseoir lui aussi dans un fauteuil, histoire de pas rester debout comme une asperge – ou un autre légume un peu con et droit – au milieu de son bureau. « Le problème avec toi, Sullivan, c’est que tu as toujours une bonne raison. » Tout à fait vrai. Quelque soit la situation qui l’avait entraîné jusque dans son bureau, il avait toujours un argument à sortir, une explication à donner pour essayer de justifier son comportement, qu’elle soit bonne ou même valable. Ce n’était même pas la question. La question était que le jeune Wright se retrouvait systématiquement dans son bureau, et pas pour des médailles de récompense, et à son grand désarroi il le comprenait un peu trop bien. « Sullivan, on a déjà eu cette conversation. Je ne veux pas que tu arrêtes de te faire soldat de la justice, je veux juste que tu sois plus intelligent. Si un connard mérite tes foudres, ne balance pas tes poings, attends le moment propice pour bien le faire payer, et ne pas te faire prendre. Bordel. » Bon, peut-être que ce n’était pas un conseil avisé qu’un professeur typique aurait normalement donné. Mais, tout le monde savait que Saint-James était bien différent de ses collègues. Il n’allait pas prétendre être une figure qu’il n’était à l’évidence pas. Si Sullivan et lui étaient assez proches pour bien se connaître, Jazz se faisait un point d’honneur pour être lui-même à chaque fois. Alors oui, si lui donnait de tels conseils, c’était parce que c’était ce qu’il ferait lui, et qu’il en avait un peu marre de devoir le frapper derrière le crâne.
Il apporta le verre à ses lèvres, avant de le vider, se massant de manière absente son genou qui le faisait souffrir. Bon, le point positif était que s’il devait engueuler un de ses élèves, effectivement il préférait que ce soit son ancien amant.
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Re: Lionheart # Jazzivan
Dim 19 Nov 2017 - 23:24
La situation était bien trop banale, et elle s'était surement répété à de trop nombreuses fois au goût du professeur. Il n'y avait qu'à voir la teinte sombre et colorée de ses cheveux pour comprendre qu'il n'était pas dans un bon jour et qu'il ne se laisserait pas aisément déridé. Ces quelques mois passés ensemble m'avaient appris à décoder ce langage si particulier des métamorphomages, même si le mystère ne serait jamais complètement dévoilé. je ne pouvais jamais être sûr de ne pas m'en prendre une et honnêtement, c'était aussi ce que j'aimais chez lui. Tentant une approche direct, il me fallut moins de dix secondes pour me rendre compte que c'était parfaitement inutile. Le St-James écoutait à peine, se contentant d'un silence pesant et réprobateur. Il me faisait bien sentir que c'était encore une connerie de trop. Je grimaçais doucement, continuant sur ma lancée pour meubler les silences et éviter de me retrouver seul avec ma culpabilité et le regard indifférent de mon ancien amant. De longues minutes s'écoulèrent alors que je demeurais debout devant lui, l'air embarrassé -et très con aussi-, sans savoir vraiment si je devais aller vers lui ou non. Lorsque sa voix résonna dans la pièce, je soupirais presque de soulagement. Sans un mot, je me dirigeais vers le bar privé du professeur de vol, que je connaissais pour y avoir déjà piqué quelques verres de temps à autre. Fallait dire que y'avaient de très bonnes bouteilles dans sa collection. Et je n'étais pas Wright pour rien. L'amour des bonnes choses me caractérisait et l'alcool en faisait évidemment partie. En quelques gestes presque experts, je lui préparais son verre, tel qu'il l'aimait. Repérant son hochement de tête qui m'autorisait à me faire plaisir, j'esquissais un fin sourire ravi -pas trop quand même- avant de me servir un whisky à mon tour, bien noyé dans les glaçons. Les deux verres en main, je me dirigeais vers lui et lui donnais le sien. Une grimace s'étendit sur mon visage alors que je le voyais engloutir le liquide ambré à une vitesse folle. Non, vraiment, il n'était pas dans son assiette. Ou bien il était réellement fâché. Mes fesses rejoignirent bien vite le fauteuil juste à côté du sien, après qu'il m'eut fait signe de m'assoir. Il ne fallait pas le brusquer. Et moi, je pouvais bien rester comme une potiche au milieu du bureau s'il pensait que ça me ferait les pieds. A vrai dire, j'étais prêt à faire tout ce qu'il voulait pour ne plus le voir fâché. Un soupir s'échappa doucement d'entre mes lèvres tandis qu'il reprenait la parole. Il n'avait pas tord. Je trouvais toujours de bonnes excuses. Parce que j'étais persuadé d'être dans mon bon droit... Parce que j'étais un putain d'impulsif qui se rendait compte trop tard de ses actes... Mon regard baissé s'attarda un moment sur le sol de la pièce, ma main triturant mon verre dans un silence gêné. Je n'avais rien à répondre, je ne pouvais rien répondre. Ou bien ce serait déplacé. Jazz reprit pour me donner un conseil typiquement St-Jamesien. Ce qui m'arracha un sourire en coin. Il n'était vraiment pas un professeur comme les autres... "J'essaie, vraiment, je te jure. Mais je ne peux pas m'en empêcher... C'est comme ça que je fonctionne, tu le sais. Je ne peux pas te promettre que je vais changer, mais je veux bien essayer de faire des efforts." Jusqu'à ce que je recommence mes conneries. Parlons pas de malheur. Bref il valait mieux éviter de penser à la prochaine fois. "Merci pour les conseils en tout cas... Je suis désolé de te décevoir. Encore." Je soupirais à nouveau, grimaçant légèrement à cause de la douleur laissée par les coups reçus. D'une main distraite, je vins poser mon verre glacé sur la trace noircie autour de mon oeil, priant pour que la contusion diminue. Bien entendu, je ne pouvais m'en prendre qu'à moi-même mais bon... ça faisait un mal de chien! Toutefois, je n'étais apparemment pas le seul à souffrir. Connaître Jazz, c'était aussi faire avec ses faiblesses. Et j'étais terriblement observateur lorsqu'il s'agissait de remarquer les angoisses ou les douleurs. "Le genou, hein?" que je demandais doucement, bien conscient que m'intéresser à ses problèmes n'occulterait pas la mauvaise raison de ma présence ici. Mes yeux s'étaient teintés d'une légère lueur moqueuse, et me penchant légèrement vers lui, je posais ma main sur la sienne pour la décaler et masser son genou à mon tour. Il n'y avait pas d'arrière-pensées dans mon geste, juste une envie viscérale de calmer sa douleur. "C'est mieux comme ça?" d'une voix presque inquiète. Parce que je ne supportais pas de voir mes proches souffrir. C'était au dessus de mes forces. Puis ce n'était pas comme si je me gênais pour être tactile avec les autres. C'était inscrit en moi. Retirant doucement ma main pour boire à nouveau et m'enfoncer un peu plus dans le fauteuil, je perdis quelques secondes mon sourire en demandant avec anxiété: "Sinon tu... tu pourrais ne pas en parler à Othello? Je ne veux pas l'inquiéter... Et ça ne lui plaira pas..." Même si c'était clairement stupide parce que mon oeil au beurre noir n'allait pas se résorber totalement avant que je le revois. Quelque part pourtant, cela me rassurait de savoir que j'avais un peu de temps avant de devoir trouver des excuses pour ma conduite. Et Jazz pouvait bien se foutre de moi, il en avait tout à fait le droit avec ce que je lui faisais subir. Je soupirais une nouvelle fois avant d'avaler cul sec mon verre. Vraiment, c'était du très bon alcool. Peut-être devrions-nous finir souls, au moins, on oublierait nos conneries et nos vies pour un instant.
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Re: Lionheart # Jazzivan
Mer 29 Nov 2017 - 10:50
the story binds us. like right and wrong. your hand in mine. marching to the beat of the storm. and we walk together into the light. and my love will be your armor tonight. we are lionhearts. and we stand together facing a war. and our love is gonna conquer it all. we are lionhearts.
Les Wright avaient leur propre petite – pas si petite que cela – réputation au sein de Hungcalf. Une réputation qui se diffusait inlassablement au détour de n’importe quel couloir, et qui atteignait les oreilles, tympans, et esprits de chaque élève, de chaque professeur. Jazz, aujourd’hui ou même dans sa jeunesse, n’avait jamais été un grand fervent des « on dit ». Il avait toujours continué sa vie, tracer son chemin, en entendant les rumeurs mais sans jamais les écouter véritablement. Toutefois, aussi nonchalant qu’il était, il ne pouvait pas jouer naïvement les aveugles ou les sourds, et il devait bien admettre – avec fierté ou honte, cela dépendait bien des jours – que la réputation des Wright était fondée. Ancien étudiant particulier, turbulent mais charmant, de cette maison, la meilleure à ses yeux, il était bien évidemment très fier et satisfait d’en être aujourd’hui le directeur. Il les adorait, ses rouges. Tout le monde le savait, cela se voyait et il ne s’en cachait pas un seul instant. Oui, il en était très proche. Néanmoins, il y avait bien des moments où il avait envie de les étrangler un par un, les pousser à grandir en leur arrachant les cheveux, et non les siens. Sa propre chevelure était déjà mise à rude épreuve, alors qu’elle ne cessait de changer de couleurs selon les humeurs, pourtant pas si fluctuants que cela, du métamorphomage. L’argenté s’était effacé pour laisser place un pourpre tout aussi unique, mais bien plus sombre que les mèches clairs qui étaient d’habitude en bataille sur le haut de son crâne. Oui, il adorait ses petits cons de Wright, il adorait tout particulièrement Sullivan – oui, l’éthique imposait qu’il n’y ait pas de favoritisme, toutefois tout le monde savait que c’était toujours faux –. Cependant, en cette fin d’après-midi, il aurait largement préféré qu’il ne soit pas dans son bureau, parce que ce n’était jamais pour une bonne raison, le petit rayon sociable aurait largement préféré se retrouver seul à noyer illusoirement sa douleur dans un whisky qui lui brûlait l’œsophage. Connaissant bien ce jeune poulain qui lui ressemblait étrangement lorsqu’il avait le même âge, il ne prit pas la peine de mettre des filtres ou des gants, lui faisant bien comprendre par un silence pesant et un regard sombre qu’il n’avait pas la tête à toutes ces conneries. Cependant, le professeur de vol ne pouvait rester très longtemps fâché contre eux, contre lui, ou en tout cas pas de manière intense sauf si les rouges faisaient vraiment quelque chose de grave, et restant cohérent avec son statut de directeur marginal, ce ne fut pas bien surprenant qu’il veuille continuer cette conversation rébarbative autour de verres de whisky.
Il ignora délibérément le sourire, pas très discret, du jeune quand il lui dit qu’il pouvait aussi se servir un verre. Il ne le méritait probablement pas, mais ce n’était pas dans son genre de les punir, encore moins en les privant d’alcool. Surtout qu’il les connaissait assez bien pour savoir que ce genre de techniques ne fonctionnait pas. Toutefois, lorsqu’il sourit de nouveau, réaction spontanée à ses conseils peu éthiques et professionnels, cette fois-ci il ne put s’empêcher de sourire lui aussi. Qu’est-ce qu’il était passé par la tête du doyen pour embaucher des professeurs tel que lui ? « Je te demande pas de changer, juste… de pas te faire prendre ! » Il leva les mains au ciel avant de les faire retomber sur ses cuisses, dans un mouvement et un bruits secs, un petit sourire plus détendu toujours planant sur ses lèvres. Non, il ne demanderait jamais à quiconque de changer – et les gens qu’il détestait, il préférait les ignorer, comme les rumeurs, tracer son chemin –. Il appréciait énormément Sullivan pour ce qu’il était, dans ses défauts et ses qualités. Toutefois, si les Wright pouvaient arrêter de causer du tort autour d’eux, et à lui, ce serait un très bon point. « Continue à te battre, mais arrête de me donner du travail. » Ou quelque chose du même niveau. Non, clairement, St-James n’était pas un professeur comme les autres. S’il pouvait, il serait totalement capable de regarder les Wright foutre une dérouillée à toutes les personnes injustes et cruelles qui le méritaient, tout en mangeant du pop-corn et étant fier d’eux, n’intervenant que s’ils avaient besoin de son aide, quoiqu’ils savaient qu’ils étaient assez doués pour gagner toutes leurs batailles. Non, il n’était pas un directeur objectif, et il s’en foutait. « Sois pas con, Sully. Bien sûr que tu ne me déçois pas, juste j’aimerais que tu te fasses plus malin. » Il lui ébouriffa les cheveux. Le geste complice et le surnom naturel étaient la preuve qu’il commençait peu à peu à se relaxer, même si ses cheveux restaient toujours sombres à cause de la douleur latente qu’il n’arrivait plus à ignorer. L’observant à travers son verre qu’il vida d’une seconde gorgée, il remarqua bien évidemment que les coups qu’il s’était pris lui faisaient mal. Il soupira. Ils étaient deux rouges dans un bien mauvais état.
Avant qu’il n’ait pu dire quelque chose, par rapport à son œil qui noircissait visiblement, ce fut le jeune qui prit la parole en premier. Oui. Le genou. La souffrance physique transparaissait sur les traits de son visage qui étaient plus tirés que d’habitude et formaient malgré lui une grimace déplaisante, et le rouge le connaissait que trop bien pour savoir que ses anciennes blessures revenaient un peu trop à la charge, surtout à cette période de l’année. Il haussa les épaules et détourna le regard. Pas la peine de répondre explicitement, la question était rhétorique, il savait très bien que c’était le genou, et l’épaule. Il se laissa faire lorsqu’il décala sa main pour mettre la sienne à la place, le regardant doucement, sans rien dire. Il rit, tendrement mais également légèrement moqueur – quoique pas méchant –, à son léger massage sur ses articulations endolories. « Non, ça va pas mieux. Mais je survivrai. » Il lui lança un sourire sincère. Il ne pouvait pas faire taire son inquiétude, et n’avait pas le cœur à lui mentir. Outre le fait que Jazz était toujours franc et honnête, parfois trop, il n’y avait jamais eu de tabou entre les deux, et ce n’était pas maintenant que cela commencerait. Verre vide depuis quelques petites minutes, il se leva, la démarche pas boitant mais pas assurée pour autant, remplissant le récipient en cristal d’une autre bonne dose du liquide ambré. À la question, anxieuse et terriblement mignonne malgré lui, Jazz se retourna vers le jeune, un grand sourire sur les lèvres. « Hmm. Ton ancien amant qui dit à ton actuel à quel point t’es un p’tit con… » Il fit mine de réfléchir, bien sûr ce n’était juste qu’un jeu, sa décision était déjà toute prise, tout en buvant une autre bonne gorgée de son verre. À ce train, il allait finir tout son bar privé en une seule soirée. « Mais non, t’inquiète pas. Il ne m’est jamais arrivé à l’esprit de lui dire. Toutes les conversations restent entre nous, et puis ça ne le regarde pas. C’est pas ton directeur, à ce que je sache. » Clin d’œil complice. Aussi bien il aimait Othello, ce n’était pas un sujet qui menaçait leur couple ou quoique ce soit, c’était seulement une discussion entre un élève et son directeur, anciens amants ou pas. Il se déplaça dans son bureau, qui avait plus la forme d’un salon quelque peu confortable, avant d’ouvrir un tiroir, en récupérer une crème et la lui tendre une fois qu’il fut retourné près de lui. « Mets-toi ça sur ton hématome, Anastasia m’a donné ça pour mon épaule, ça devrait marcher pour ton œil. Si on doit rien dire à Mr. Lovingblow, il vaudrait mieux que tu ne te montres pas avec un sale coquard. » L’appeler par son nom de famille avait quelque chose d’assez sarcastique, puisqu’ils le connaissaient tous deux bien. Mais c’était tout Jazz, toujours dans la taquinerie, sans que ce soit vraiment méchant. Et il but encore une gorgée de whisky, ne sentant même plus la chaleur qui descendait dans son organisme.
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Re: Lionheart # Jazzivan
Mar 9 Jan 2018 - 22:34
Ah, ne pas me faire prendre? Toute une technique. Et vu mon niveau de subtilités quand il s'agissait de rendre la justice, j'étais encore bien loin d'arriver à penser à me protéger quand je commettais des impairs. Si je devais devenir auror, il faudrait bien que je prenne sur moi et que j'arrive à gérer au mieux mes émotions... Un sourire pas tellement discret tandis que je me servais un verre et que je le rejoignais. Jazz était un professeur hors du commun et qui travaillait hors des sentiers battus. Il était très attaché aux Wrights et je ne comptais plus le nombre de fois où il nous avait fourni des excuses ou avait pris notre défense... Vraiment, nous étions infernaux. Je soupirais en prenant un air penaud. L'ancien joueur de Quidditch avait raison, nous allions finir par l'épuiser à force. M'enfin, il m'arracha un nouveau sourire tandis qu'il s'amusait à ébouriffer mes cheveux, dans un geste tout naturel et complice. Mon regard brillant se posa sur lui, mais gêné par la trace des coups que je m'étais pris, mon sourire se mût en grimace. Un soupire s'échappa d'entre mes lèvres, et je finis mon verre avant de me lancer dans une tentative de massage qui s'avéra infructueuse. Bien sûr qu'il avait mal, je le sentais, je le ressentais dans mes tripes. Et lui-même devait bien se douter que je n'étais pas sorti indemne de mon écart de conduite. Si j'avais bien mérité mon état, il n'en était pas de même pour mon ancien amant, qui souffrait de blessures plus diffus et plus lointaines. J'esquissais un sourire encourageant, qui se mua bientôt en un sourire moqueur. Parce que je ne pouvais pas m'en empêcher. C'était bien trop tentant. "Oh je suis sûr que tu te trouveras des mains expertes pour te masser... ça ne doit pas manquer autour de toi." que je lançais avec humour. Pas de tabous entre nous, juste une belle franchise. L'un comme l'autre, c'était notre façon de fonctionner. Dire les choses comme elle venait, sans se soucier de ce que pensait l'autre... Mes pupilles claires le suivirent alors qu'il se levait pour se resservir. Le liquide alcoolisé était un refuge contre les articulations douloureuses, à n'en pas douter. Alors, je lui fis part de mes inquiétudes. De cette peur d'effrayer mon amant actuel... Othello comptait bien trop à mes yeux pour seulement le décevoir. Si bien que oui, une pointe de stress enserrait mon coeur tandis que j'attendais la réponse de Jazz, qui s'amusa, bien évidemment, à me faire peur. Une moue ennuyée sur le visage, mon dos s'enfonça dans le fauteuil. Qu'il en finisse! Quand le St-James annonça enfin que je ne devais pas m'inquiéter, mon visage se détendit en une seule seconde. "Merci, Monsieur... Je te revaudrais ça!" Oh bien sûr, j'aurais bien l'occasion de lui rendre la pareille. Je ne parlais plus d'offrandes en nature, pas quand j'avais déjà quelqu'un. Mais je trouverais bien un autre moyen. Son clin d'oeil m'arracha un nouveau sourire. Curieux, je fronçais les sourcils en le voyant tirer quelque chose de son bureau. Je cillais en observant la crême qu'il me tendit. Qu'est-ce qu'il voulait que je fasse avec... Ah! Gêné par sa remarque, je pris cependant la crème avec une moue boudeuse sur le visage. Je ne m'attendais pas à ce qu'il m'en donne. Après tout, je me serai débrouillé pour éviter Othello un moment... "J'imagine que ça fonctionnera mieux que mon verre de whisky... Merci." Très vite, je m'attelais à mettre de la crème du mieux que je pouvais sur mon oeil, grimaçant sous l'effet de la douleur ressentie. En réalité, je devais avoir l'air fin avec mon oeil barbouillé de crème. Enfin, ce n'était pas le ridicule qui me faisait peur. Et si en plus, je pouvais éviter le coquard, tant mieux. Le voyant se resservir une nouvelle fois, je plissais les yeux, avant d'enchainer, une pointe de sarcasme dans la voix: "Si tu continues comme ça, c'est ton foie qu'il faudra aussi soigner..." Oh, je n'étais pas le dernier à boire, loin de là, mais vu la vitesse à laquelle le professeur engouffrait les verres, il n'y avait rien de bon là-dedans. Sur ce, je lui piquais son verre des mains et me l'enfilais d'une traite, grimaçant en sentant l'alcool glisser dans ma gorge. Voilà.
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