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fight for your life, you know you can die | landias (terminé)
Ven 22 Déc 2017 - 14:53
Fight for your life,
you know you can dietomorrow is another day
and you won’t have to hide away.
you’ll be a man, boy.
but for now it’s time to run.Les boutons de ma chemise se refermaient un à un sous mes doigts agiles lorsque du coin de l’œil, je vis la poupée s’agiter du fond de son lit. Merde … Un rictus se dessinait sur mon visagefatiguélorsque je comprenais qu’elle se réveillait. « Landry ? » Sa voix éraillée se faisait suppliante tandis que je fermais doucement les yeux. « Qu’est-ce que tu fais ? Reviens … » Sa main trouvait le bas de mon dos et glissa sous ma chemise en flanelle – avant de remonter le long de mon torse – lorsque d’une main, je l’arrêtai net. « Alicia » Grognais-je avant de me figer, soudainement tendu. « Qu’est-ce que tu fais ? » Lui demandais-je, légèrement agacé, avant de me tourner vers elle. Ses grands yeux bleus trahissaient son incompréhension et sa bouche se fendait d’une étrange grimace avant de s’entrouvrir sur ses lippes tremblantes. Avait-elle compris ce que j’étais en train de faire ? J’arquai un sourcil et la dévisageai à mon tour avant d’humecter mes lèvres.
« Salaud … » Chuchota-t-elle au bout d’un moment avant de remonter le drap qui dormait dans le creux de ses reins. « Espèce de salaud » Répéta-t-elle « T’es vraiment qu’un ... » « Qu’un salaud ? » La coupais-je sèchement avant de tirer sur le drap qui lui couvrait dorénavant la poitrine. « Arrête un peu de faire ta gamine. Tu t’attendais à quoi au juste ? Que je reste ici et qu’on coule des jours heureux ensemble ? » Mes lèvres se fendaient d’un sourire sans joie tandis que je soufflais bruyamment. Décidément, j’avais le chic pour attirer les sentimentales. « Passer une nuit avec moi n'est en aucun cas la promesse d’un avenir en commun. Tu ferais mieux de t’en souvenir » Ajoutais-je avant de me lever du lit et de reboutonner le reste de ma chemise. « Ferme là et dégage ! » Brailla-t-elle tout en se retournant vivement dans le lit, « Sale fils de pute … ».
Je reniflais avant de me pincer les lèvres – histoire de m’empêcher de rire. Si je n’avais pas pour habitude de laisser quelqu’un m’insulter, je devais bien avouer que ce coup-là, je l’avais bien cherché. Et puis … comment défendre l’honneur de ma mère alors que je n’en pensais pas moins d’elle ? Putain … J’enfilais mon jean, mettais mes chaussures à la va-vite et balançai ma veste sur mes épaules avant de franchir le seuil de la porte en silence. Malgré cette sortie ratée, j’avais passé une bonne nuit et j’étais d’attaque pour ma séance au club de duel – même si je serais (sans doute) grave en avance.
Je dévalais rapidement les escaliers de l’immeuble et fit un détour par la cuisine afin de récupérer quelques vivres. Une fois mon ravitaillement en poche et un croissant dans la bouche, je prenais la direction d’Inverness et me retrouvai quelques minutes plus tard à Myrddin Wyllt District. Au bout de la rue principale, entre deux échoppes colorées, j’apercevais la griffe de l’hippo’ et ses vitrines débordantes de livres et d’articles de presse. Juste devant, un petit groupe de sorcières était en pleine conversation et bouchait le passage de la devanture. « Excusez-moi mesdames » m’exclamai-je avant de passer au travers elles et d’afficher mon plus beau sourire. J’entrai dans la boutique sous le regard appréciateur de ces dames et m’engouffrai dans une allée libre menant vers la porte du sous-sol. Une fois devant, je jetai un coup d'œil à la tête réduite suspendue à l'encadrement. « Jerry ! Comment ça va ? » Lui demandais-je sur un ton que je voulaislégèrementironique. « T’es en avance Mormont ! » Répliqua-t-il avant de ronchonner. « Moi aussi je suis content de revoir ta sale trogne ! » Plaisantais-je avant de le pousser d’une main et de pousser la porte de l’autre. Sans attendre une réponse de sa part, je descendais les escaliers quatre à quatre et allumai les lumières avant de me diriger vers la cheminée. « Nom d'un troll … » Pestais-je lorsque je constatai que le feu était éteint. « Y’a même pas un elfe de maison pour entretenir cette foutue baraque ? » Je levai les yeux au ciel et sortais vivement ma baguette – coincée dans la poche arrière de mon jean – avant de lancer un incendio qui embrasa instantanément les bûches.
Hm, beaucoup mieux … Pensais-je tout en regardant les flammes lécher le bois. Maintenant que le feu était allumé, la chaleur se rependrait rapidement dans la pièce et dégourdirait mes membres ankylosés par le froid. À moins que les autres n’arrivent entre temps ? Je tirai sur ma manche et dévoilai ma montre en cuir de veaudelune. 8h30. « Et merde … » Grommelais-je dans ma barbe de trois-jours avant de reporter mon attention sur la théière qui trônait sagement sur le rebord de la cheminée. Ce con de Jerry avait raison : j’étais carrément (voir beaucoup trop) en avance. Irrité, je soufflais par le nez et reprenait une grande inspiration avant d’attraper la anse du récipient. Maintenant que j’étais là, autant me faire du thé ...
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Re: fight for your life, you know you can die | landias (terminé)
Mer 24 Jan 2018 - 17:10
little brother is watching you
landias
Il traînait des pieds, exagérait même cette démarche nonchalante afin de faire comprendre à toutes les personnes qu’il croisait que sa journée avait très mal commencé. Ses mains étaient gelées. Il venait de transplaner à Myrddin Wyllt District. Il était très tôt ; tous les magasins n’étaient pas encore ouverts. Les rayons du soleil se frayaient difficilement un chemin. Une vingtaine de minutes plus tôt, il se trouvait au Filet du Diable, un des fameux speakeasies de la ville d’Inverness dont Tobias, même en sa qualité d’auror, connaissait l’existence. Il était tenu par son grand frère, Landry. C’était justement ce dernier dont Tobias était à la recherche, avant d’entamer sa journée de travail et rejoindre le ministère de la magie. Il avait frappé avec plus d’énergie que nécessaire, et de manière délibérée, à la grosse porte en fer noir qui délimitait l’entrée des lieux. Une boule dans la gorge, il s’exécuta de nouveau faute de réponse. Cette fois, il entendit des pas lourds s’approcher. Ils ne devaient pas être habitués à recevoir de la visite si tôt. La porte s’entrouvrit et laissa échapper un visage aux traits abruptes. L’homme en question ne disait rien, scrutait seulement Tobias de la tête aux pieds avec un regard plus que méfiant – attendant par ailleurs que ce soit lui qui ouvre la bouche, s’économisant de toutes politesses. « Je cherche à voir Landry Mormont. »
Il ne prononçait que très rarement son prénom à voix haute. Un frisson étrange lui parcourut le corps. Son interlocuteur prit de nouveau la peine de dévisager de manière ostentation le jeune auror, avant de refermer la porte lentement, d’une manière des plus provocantes qu’il soit. Paradoxalement, cette réaction (pas si étonnante si l’on prend en compte le lieu particulier qu’était le Filet du Diable) déclencha un petit rictus chez Tobias qui, renouvelant pour la troisième fois ses coups contre la porte qui se dressait face à lui, sortit son badge d’auror et l’exposa bien en évidence devant lui lorsqu’il entendit la porte se déverrouiller à nouveau. L’homme, décidemment de bonne humeur : « Bon, écoute bonhomme, tu veux pas… » Ses yeux s’arrêtèrent sur l’objet que lui présentait Tobias, qui lui était familier visiblement si l’on en jugeait au peu de temps qu’il lui fallut pour enchaîner : « Euh. Landry n’est pas là. » Il avait la mâchoire serrée, agacée d’avoir à se plier à la requête de Tobias. Tobias qui adorait ça. Non pas qu’il abusait de son pouvoir mais il aimait observer le respect, plus ou moins mal interprété, qu’inspirait son statut face à des gens tels que cet homme. Tobias aimait le pouvoir, et aimait d’autant plus en jouer dans de pareilles situations. « Et seriez-vous suffisamment aimable pour m’indiquer où je peux le trouver ? » répondit-il d’un ton volontairement condescendant. L’homme posa les yeux au sol avant de répondre, d’un ton trop chaleureux pour être vrai : « Bien sûr Monsieur l’Auror, il doit être à la Griffe de l’Hippo. Il y va généralement le mercredi matin, même s’il est sûrement trop tôt hein. » Le Club de Duel. Il vint tout de suite à l’esprit de Tobias que c’était sûrement ce qu’il faisait là-bas. Non pas que l’auror doutait du goût pour la lecture de son aîné, il se rappelait simplement que celui-ci avait continué, même après Hungcalf, à fréquenter ce groupe. Il se rappela également que c’était pour cette raison que Tobias n’avait jamais rejoint le club.
Quelques minutes après donc, il se retrouvait devant la devanture de la librairie, subtilement décorée. De l’extérieur on voyait toutes ces allées débordantes de livres. Quelques rares clientes avaient déjà investi les lieux. Il se rendit alors compte sur son cœur battait plus vite à mesure qu’il traversait le magasin et se dirigeait vers la porte qui menait au sous-sol. Cela faisait des mois qu’il ne l’avait pas vu, ou qu’il l’avait évité. Leurs rencontres ne se passaient jamais de manière sereine, et avaient tendance à faire ressurgir des émotions que Tobias se démenait à enfouir. Tobias s’engouffra sans même prêter attention à la tête suspendue à l’encadrement de la porte qui, assez audacieusement il devait l’admettre, grommelait à son égard des « Hop. Où est-ce que tu crois aller toi ? ». Il descendit les marches une à une, à pas feutrés. La lumière était allumée. Il entendait un feu de cheminée crépiter. Il ne savait pas bien ce qu’il faisait là, pourquoi il prenait encore la peine de se déplacer pour ce frère à qu’il en voulait tant. Une affaire non-officielle, voilà la raison. Une mise en garde conviendrait peut-être davantage, Tobias se reprit-il lui-même dans son monologue intérieur. Il arrivait enfin à destination, reconnut la carrure de son frère, son dos musclé. Il brisa le silence, et surprit par la même occasion Landry, avec une voix qui peina à prononcer intelligiblement les premiers mots : « Rassure-toi, je ne suis pas ici pour t’arrêter. » Cette phrase eut un effet complétement inédit. Elle déstabilisa un peu Tobias lui-même qui, malgré lui, avait essayé de lancer une pique complice à son frère, alors qu’il se voulait complétement formel et dénué de toute sympathie. Ce n’était pas pour autant raté. Le visage de Tobias était volontairement fermé, ses lèvres serrées, son regard perçant. Il ne voulait pas s’éterniser aussi, il regrettait déjà d’être venu. Mais pourquoi était-il venu ? Pourquoi quelque chose le ramenait toujours à Landry, à sa famille ?
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Re: fight for your life, you know you can die | landias (terminé)
Ven 26 Jan 2018 - 20:51
Tes doigts s’enroulent autour de l’anse en bois et tu emmènes la théière près du feu où se trouve un petit crochet, juste au-dessus du foyer. Une fois le récipient bien accroché, tu t’installes dans l’imposant fauteuil en patchwork qui se trouve juste devant l’âtre et regardes les flammes danser sur les quelques bûches qui partaient en fumée. Bon sang, pourquoi perdais-tu encore ton temps à venir ici ? N’avais-tu pas passé l’âge de venir t’entraîner, Landry ? Tu n’avaispresqueplus rien à apprendre de cet art, tu le savais très bien, alors à quoi bon t’acharner ? Ah oui, c’est vrai, la vanité … Le plaisir de te battre et gagner, la satisfaction de voir la peur et l’émerveillement dans leurs yeux. Tu aimes qu’on te regarde, qu’on admire ta façon de te mouver et de te battre. Tu adores être le centre de l’attention – même si tu as toujours affirmé le contraire. Mais peut-être était-il temps de changer ? Peut-être était-il temps que tu fasses profil bas. Aujourd’hui, tu n’avais plus rien à avoir avec l’étudiant d’Hungcalf qui ne se souciait de rien à part du lendemain. Tu n’étais plus, non plus, un respectable employé du ministère. Non, aujourd’hui, tu étais devenu un homme peu recommandable. Le démon qui sommeillait en toi, tapis dans l’ombre depuis des années, avait fini par se révéler au grand jour et prendre ta place. Ce que tu redoutais était arrivé. Ce qui restait de bon en toi s’était envolé. Du moins, c’est ce que tu croyais …
La lueur des flammes danse au fond de tes yeux éteints, et ton esprit vagabonde à mille lieux d’ici lorsque tu entends des bruits de pas dans l’escalier. Le bois grince sous le poids de l’inconnu. Tu reconnais tout de suite ce craquement familier mais tu ne daignes pas tourner la tête. Seule ta main glisse le long de ta cuisse pour plonger lentement dans ta veste – à la recherche de ta baguette. Lorsque tu la sens du bout des doigts, tu t’en empares avec précaution et attends sagement que l’individu se manifeste. On n’est jamais trop prudent. Ton activité te le rappel tous les jours …
« Rassure-toi, je ne suis pas ici pour t’arrêter. » Tu serres la mâchoire jusqu’à t’en faire grincer les dents lorsque tu reconnais la voix de ton frère. Bordel, qu’est-ce qu’il fout là ? Tes yeux se plissent un instant et tu affiches un demi-sourire avant de te retourner vers lui. « Tobias » Dis-tu d’une voix traînante. « Tu m’en vois ravi, mon frère » Poursuis-tu au bout d’un moment tandis que tu te lèves et t’approches de ton cadet en quelques enjambées. « Mais je suppose que ce n’est pas une visite de courtoisie pour autant ? » Tu lèves un sourcil et plante tes yeux dans les siens. Bien sûr que non, cela ne l’est pas. Tu le sais très bien. Néanmoins, la venue de Tobias a le mérite de piquer ta curiosité et tu te demandes ce qu’il peut bien te vouloir. Tu t’approches davantage de lui et lui donne une brève accolade virile avant de t’éloigner. « Puis-je t’offrir du thé, mon frère ? » Demandes-tu sans te retourner, les yeux à nouveau plantés dans les flammes. Tu n’attends pas sa réponse et attrapes la théière brûlante qui crache de la vapeur comme un dragon cracherait du feu. D’un coup de baguette, tu fais venir à toi deux petites tasses en porcelaine de mauvaise qualité et tu sers le thé fumant avant de te retourner vers l'auror. « Alors ? » Tu lui tends une tasse et retournes t’asseoir dans le fauteuil que tu as quitté un peu plus tôt. « Qu’est-ce qui t’amène ici ? » Lui demandes-tu en lui faisant signe de s’asseoir dans le fauteuil qui se trouve à côté du tien.
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Re: fight for your life, you know you can die | landias (terminé)
Dim 28 Jan 2018 - 15:59
little brother is watching you
landias
« Tobias. Tu m’en vois ravi, mon frère. » Le coeur du jeune sorcier se serra, face à l'assurance déjà évidente de son aîné. Surpris certes mais relativement impassible. « Mais je suppose que ce n’est pas une visite de courtoisie pour autant ? » dit-il alors qu'il offrait une accolade légère à Tobias qui, foncièrement crispé prit part à ce signe d'affection très timidement. Au-delà du douloureux passé que partageaient les deux hommes, Tobias se souvenait de la raison pour laquelle il évitait son frère. A chaque fois, l'espoir faisait place à la déception. A chaque fois Tobias pensait que leurs retrouvailles allaient donné leu à un échange apaisé, un dialogue salvateur. A chaque fois Tobias retrouvait son frère plus vaniteux, la tête dans le sable telle une autruche concernant le fond du problème qui, même s'il avait désunit les deux frangins, ne cessaient de les ramener l'un vers l'autre. « Puis-je t’offrir du thé, mon frère ? » Tobias voulait dire non, refuser sèchement même s'il aurait volontiers acquiescer. Pourquoi ? C'était la stratégie habituelle de Landry, détourner cette visite, ne pas laisser de place à Tobias pour extérioriser sa colère, en échangeant des banalités, en amenant la conversation là où il le souhaitait. Pas aujourd'hui. Tobias ne le laisserait pas jouer son petit jeu, prendre l'emprise sur lui ou sur ce moment.
Néanmoins, il n'en avait pas eu le temps. Déjà une tasse de thé chaude l'attendait. Landry le lui tendait tout en l'invitant à prendre place dans le fauteuil qui siégeait face à lui. 1-0. Tobias n'eut d'autre choix que de s’exécuter, bien décidé cependant à se montrer intransigeant aujourd'hui. « Alors ? Qu'est-ce qui t'amène ici ? » Tobias était installé, et il porta une première fois la bouche à la tasse de thé brûlante. Il sentit le liquide descendre dans sa gorge et attendre son ventre pour y dégager une forte chaleur. Ou était-ce son amertume ? Tobias ignora sa question. Non pas qu'il souhaitait s'éterniser dans une telle configuration -- en tête à tête avec l'assassin de sa petite soeur -- c'est simplement que Tobias voulait reprendre un peu le pouvoir de cette conversation, le leadership de leur rapport de force. La guerre des egos était lancé. Alors que son regard scrutait de gauche à droite l'immense pièce dans laquelle il se trouvait, sans même regarder son frère mais affichant un sourire volontairement narquois : « Tu as toujours des choses à te prouver à toi-même, hein ? » Sans l'ombre d'un doute, il faisait référence au Club de Duel qui était accueilli en ses lieux. Tobias savait que son aîné aimait faire le show. Pourquoi ? Parce que cela faisait partie des (très) nombreux traits de caractères que les deux Mormont avaient en commun. Autrefois, ils étaient si proches, quasiment interchangeables. C'était à cette complicité d'antan, ou devrait-on dire, d'avant l'accident de Joséphine, que Tobias s'accrochait toujours naïvement. Le retour à un quelconque status quo était impossible. Il secoua de nouveau la tête très discrètement, dégageant par la même occasion cette pensée déprimante. Comme pour balancer à la figure le si peu de pouvoir que le statut d'auror lui procurait, essayant de provoquer un minimum de crainte chez son interlocuteur -- ce qu'il savait malheureusement quasi-impossible -- il déclara, d'un ton faussement amusé et détaché : « Je suis passé au Filet du Diable, en espérant t'y trouver. J'ai fait la rencontre de ton chien de garde. Il aboie beaucoup mais ne mord pas. Je te pensais mieux entouré... » Il savait pertinemment que Landry aurait une réponse acérée à lui donner mais, c'était histoire de lui rappeler que Tobias aussi avait des cartes en main, et de la répartie.
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Re: fight for your life, you know you can die | landias (terminé)
Lun 29 Jan 2018 - 20:59
Tu ne quittes pas des yeux ton frère, qui daigne finalement s’installer près de toi, le visage fermé. Ses traits semblent tirés, et tout t’indique chez lui – ou presque – qu’il est tendu. Est-ce la raison pour laquelle il vient te rendre visite qui le rend si nerveux ? Ou est-ce tout simplement ta présence qui le met mal à l’aise ? Tu plisses les yeux et fais mine de rien laisser transparaître, mais sa venue inopportune te perturbes bien plus que tu le penses. Tu as du mal à cerner ton frère, Landry. Malgré votre mince différence d’âge, toi et lui aviez pris des chemins radicalement différents depuis la mort de Joséphine. Et tu le soupçonnais d’en savoir bien plus à ton sujet qu’il ne voulait bien l'admettre. À moins que tu sois devenu complètement parano ? Tu fermes les yeux un bref instant – le temps pour toi de chasser tes idées noires – et portes la tasse en porcelaine à tes lèvres. Le breuvage, chaud et délicatement parfumé, s’insinue entre tes lèvres et termine sa course au fond de ta gorge qui se serre à mesure que tu prends conscience de la situation. Si Tobias a fait le déplacement jusqu’ici, ce n’est sans doute pas sans raison. Bien au contraire. Ce devait être assez important pour qu’il prenne la peine de venir jusqu’ici. Mais pourquoi se donner tant de mal ? Le liquide coule délicatement à travers ta trachée et réchauffe tes entrailles sur son passage lorsque tu plantes à nouveau ton regard azuré dans le sien. Tobias était devenu un véritable mystère pour toi. Vous qui étiez si proches auparavant, qu’avait-il bien pu se passer entre vous pour que vous deveniez, au fil des années, de parfaits étrangers l’un pour l’autre ? Un sourire sans joie se dessine sur ton visage … Tu sais très bien pour quoi.
« Tu as toujours des choses à te prouver à toi-même, hein ? » Te demande ton frère, un sourire narquois ancré sur les lippes tandis que son regard vagabonde aux quatre coins de la pièce. « N’est-ce pas le cas de tout à chacun ? » Ton regard s’assombrit, mais ton sourire ne faiblit pas. Tu sais très bien où il veut en venir. Et cela t’amuse plus que cela ne t’énerves, car tu connais bien ton frère : il ne fait que te chercher, tester tes propres limites pour mieux s'assurer des siennes. Mais tu es assez malin pour ne pas rentrer dans son petit jeu, Landry. Tu sais que s’il y a bien une personne qui cherche à prouver quoi que ce soit ici, ce n’est pas toi … Alors tu t’enfonces négligemment dans ton fauteuil et croises les jambes comme si de rien n’était avant de reprendre une gorgée de thé lorsque Tobias, après quelques instants, déclara d’un air faussement amusé : « Je suis passé au Filet du Diable, en espérant t'y trouver. J'ai fait la rencontre de ton chien de garde. Il aboie beaucoup mais ne mord pas. Je te pensais mieux entouré... ».
Tu arques un sourcil et reportes ton attention sur ton frère cependant que ta tasse s’envole – d’un léger coup de baguette magique – sur la petite table en face de la cheminée. Alors comme ça, il était allé jusqu’au Filet du Diable ? Étonnant qu’il ne soit pas tombé sur Alice … Tu te redresses et tires sur les pans de ta veste avant d’humecter rapidement tes lèvres d’un bref coup de langue. « Tu as entièrement raison, mon frère. Mieux vaut se méfier de ceux qui n’aboient pas » lui rétorques-tu cependant qu’un sourire carnassier se dessine dans l’ombre de ta barbe. « Mais je prends en note ta remarque » poursuis-tu avant de te leveravec une lenteurdémesuréeet rejoindre le socle de la cheminée où crépitent quelques bûches déjà calcinées. « Il est peut-être temps, en effet, de mieux m’entourer » conclu tu avant de lever tes mains vers le feu comme pour mieux te réchauffer.
« Néanmoins, tu n’as toujours pas répondu à ma question. Que me vaut le plaisir de ta visite ? » Lui demandes-tu un peu sèchement – bien que ta voix reste foutrement mielleuse. La lueur des flammes se reflète sur toi et projette une ombre menaçante derrière ton dos – donnant certainement l’impression à ton visiteur que tu as des ailes. Sens-tu le démon – tapis au fond de ton âme – prendre le dessus ? La visite de ton cadet semble l’avoir réveillé. Tu en as subitement conscience, Landry. Et tu passes furtivement une main tremblante dans ton épaisse chevelure brune avant de la faire glisser le long de ton visage, dans le but, sans doute, de chasseren vainle malin de ton esprit malade.
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Re: fight for your life, you know you can die | landias (terminé)
Mar 30 Jan 2018 - 18:23
little brother is watching you
landias
« N’est-ce pas le cas de tout à chacun ? » Tobias ignora assez aisément la remarque qui, nul doute, lui était destinée. Le temps avait beau les avoir éloignés, ils se connaissaient encore plutôt bien, savaient leurs failles respectives. Leur conversation désormais ressemblait à un spectacle d’équilibriste, une joute verbale qui se jouait sur des subtilités, des intonations, des silences qui en disaient longs et qui avaient pour but d’achever l’adversaire. C’est ça qu’il était désormais, son adversaire ? Le moment qu’il passait, l’un en face de l’autre, n’échappait pas à cette guerre qui était permanente et remontait maintenant à bien des années. « Tu as entièrement raison, mon frère. Mieux vaut se méfier de ceux qui n’aboient pas. […] Mais je prends en note ta remarque. » Tobias laissa échapper un éclat de rire, écho sarcastique dont Landry comprendrait évidement la teneur. Si seulement pouvait-il prendre davantage de mes remarques en considération… Il finit ensuite sa tasse de thé, toujours aussi chaude, et c’est alors que Landry se leva de son siège pour gagner la cheminée. Il y exposa ses mains, visiblement frileux. « Il est peut-être temps, en effet, de mieux m’entourer. » Deuxième rictus plein de sens. Alors que Tobias observait attentivement l’ombre qui se dessinait derrière son grand frère, et qui donnait à l’ambiance – déjà peu festive – une note davantage lugubre encore, il sentit une certaine fébrilité soudaine chez son aîné. Chez certaines personnes, il existait un certain langage corporel. Chez les personnes qui se voulaient impassibles et indéchiffrables, certains gestes les trahissaient particulièrement – déformation professionnel de Tobias qui avait appris à identifier ces signes. Sans compter qu’il connaissait – ou du moins croyait connaître – son frère. Une main de les cheveux, qui dévale sur son visage. « Néanmoins, tu n’as toujours pas répondu à ma question. Que me vaut le plaisir de ta visite ? »
Tobias se leva à son tour, peu habilement tant il était enfoncé dans le fauteuil. Il se dirigea également vers la cheminée, et vint se poster à la gauche de son frère, reproduisant sa position à l’identique. Il voulait cette initiative déstabilisante, ou du moins il souhaitait afficher une certaine assurance, certes surjouée. Il sentit la chaleur au bout de ses doigts, ce qui s’avéra avoir un effet vivifiant. Tobias ignorait s’il s’agissait de l’endroit ou la compagnie mais quelque chose de glacial se baladait dans l’air. Il attendit encore de longues secondes avant d’adresser la réponse, visiblement tant attendue, à sa question. Serait-il inquiet ? Non seulement il cherchait encore la réponse à lui apporter, Tobias souhaitait également réaffirmer son indépendance face à son frère et son emprise. Je répondrai quand j’en aurai envie… en somme. Bataille d’ego là encore. Se voulant de nouveau percutant : « Je ne suis pas venu là non plus pour me battre. On sait déjà qu’elle serait l'issue d'un combat nous opposant l'un l'autre. Je ne voudrais pas te remémorer ce mauvais moment… » A peine cette réplique savamment construite avait-elle franchi ses lèvres que Tobias la regretta amèrement. Il ignorait l’effet qu’elle produirait sur son interlocuteur mais il était frappé par l’effet que ce douloureux souvenir avait encore sur lui-même. Cette pique faisait évidemment référence à la bagarre qui avait éclatée entre les deux hommes, des années auparavant, quelques heures après que Joséphine avait été retrouvée morte. Pas tant la bagarre, pourtant d’une grande violence, mais c’était surtout le symbole qui attristait encore Tobias. C’était à ce moment clef que tout avait basculé entre lui et son frère. C’était cet instant T qui avait brisé le lien fraternel que Tobias – et Landry, il en était convaincu – pensait indestructible et intemporel.
Tobias se leva à son tour, peu habilement tant il était enfoncé dans le fauteuil. Il se dirigea également vers la cheminée, et vint se poster à la gauche de son frère, reproduisant sa position à l’identique. Il voulait cette initiative déstabilisante, ou du moins il souhaitait afficher une certaine assurance, certes surjouée. Il sentit la chaleur au bout de ses doigts, ce qui s’avéra avoir un effet vivifiant. Tobias ignorait s’il s’agissait de l’endroit ou la compagnie mais quelque chose de glacial se baladait dans l’air. Il attendit encore de longues secondes avant d’adresser la réponse, visiblement tant attendue, à sa question. Serait-il inquiet ? Non seulement il cherchait encore la réponse à lui apporter, Tobias souhaitait également réaffirmer son indépendance face à son frère et son emprise. Je répondrai quand j’en aurai envie… en somme. Bataille d’ego là encore. Se voulant de nouveau percutant : « Je ne suis pas venu là non plus pour me battre. On sait déjà qu’elle serait l'issue d'un combat nous opposant l'un l'autre. Je ne voudrais pas te remémorer ce mauvais moment… » A peine cette réplique savamment construite avait-elle franchi ses lèvres que Tobias la regretta amèrement. Il ignorait l’effet qu’elle produirait sur son interlocuteur mais il était frappé par l’effet que ce douloureux souvenir avait encore sur lui-même. Cette pique faisait évidemment référence à la bagarre qui avait éclatée entre les deux hommes, des années auparavant, quelques heures après que Joséphine avait été retrouvée morte. Pas tant la bagarre, pourtant d’une grande violence, mais c’était surtout le symbole qui attristait encore Tobias. C’était à ce moment clef que tout avait basculé entre lui et son frère. C’était cet instant T qui avait brisé le lien fraternel que Tobias – et Landry, il en était convaincu – pensait indestructible et intemporel.
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Re: fight for your life, you know you can die | landias (terminé)
Dim 4 Fév 2018 - 22:28
Et tandis que tu t’évertues à repousser le démon – qui commence sournoisement à prendre le dessus – ton frère te rejoint sans crier gare près de la cheminée. Posté là, à tes côtés, il n’émet aucun bruit. Il semble même vouloir garder le silence et faire perdurer le suspense. Mais à quels desseins ? Se jouer de toi ? Te mettre en rogne ? Te faire languir ? Par la barbe de Merlin, à quoi joues-tu, Tobias ? Ne peux-tu t’empêcher de penser cependant que ta main retombe mollement le long de ton flanc – pour mieux se refermer en un poing qui blanchit les jointures de tes doigts.
Tu jettes un rapide coup d’œil à ton frère et t’apprêtes à lui dire le fond de ta pensée lorsqu’au dernier moment, tu te ravises. Ce n’est ni le moment de protester, ni le moment de lui montrer un quelconque signe d’impatience – si ce n’est de faiblesse. Tu sais qu’il le repérerait aisément, et qu’à la moindre ouverture, il s’y engouffrerait sans une once de ménagement. Tu le sais, car tu le connais, mais aussi parce que c’est ce que tu aurais fait à sa place. Après tout, tous les coups n’étaient t’ils pas permis pour mettre à terre l’ennemi ? Sans doute, mais Tobias était-il ton adversaire, Landry ? Ton regard se trouble tandis que tu réfléchis à cette possibilité qui résonne en toi tel un tambour funèbre. Pourquoi fallait-il que Tobias soit si différent de toi ? Pourquoi fallait-il qu’il devienne ton exact opposé alors que vous auriez-pu faire de grandes choses lui et toi. Ensemble, c’est sûr, vous auriez pu dominer le monde …
Mais tes songes sont vite avortés par la réplique lourde de sens de ton frère : « Je ne suis pas venu là non plus pour me battre. On sait déjà qu’elle serait l'issue d'un combat nous opposant l'un l'autre. Je ne voudrais pas te remémorer ce mauvais moment… ». Les jointures de tes doigts semblent sur le point d’éclater lorsque ton poing se serre davantage contre ta cuisse. Tu sais très bien de quoi il veut parler. Il fait référence au jour où Joséphine s’est endormie pour la dernière fois dans les eaux gelées du lac. Ce jour funeste où son poing avait rencontré ta figure. Ce jour où il t’avait fait mordre la poussière sans que tu ne prennes la peine de riposter. Tu t’en souviens comme si c’était hier, Landry. Et le démon qui continue de te ronger les entrailles semble s’en souvenir, lui aussi. Tu peux l’entendre ricaner au fond de toi. Tu sens ses doigts crochus lacérer ton cœur et ton âme. Il te rappelle l’être abominable que tu es et que tu resteras – jusqu’à ce que tu te retrouves au purgatoire, comme tous les monstres de ton espèce.
Ton palpitant bat à toute allure au fond de ta poitrine, et une vague de colère mêlée à celle de l’adrénaline te secoue tout le corps. Néanmoins, tu fais mine de garder ton calme et effaces rapidement la grimace qui s’est logée au creux de tes lèvres pincées. Tu n’as pas envie de te battre contre frère. Perdre ton calme et envenimer les choses ne sont pas vraiment les meilleures choses que tu puisses faire, là, tout de suite. Non Landry, tu dois garder la tête froide. Tu ne dois pas montrer à ton cadet que tout ceci t’affecte. Pas comme ça, et certainement pas après toutes ces années. Et puis, qu’est-ce que cela t’apporterait à part l’attention intrusive de ton frère ? Rien de bon, c’est évident. Tu fermes donc les yeux et souffles un bon coup avant de te tourner vers lui. « En effet, nous le savons » Siffles-tu entre tes dents. Tu sais pertinemment que Tobias est un duelliste hors pair. Tout comme toi, il excelle dans tous les domaines qu’il entreprend – si bien sûr, il s’en donne la peine et les moyens. Cependant, ta fierté et ton orgueil te poussent à penser qu’il ne ferait pas le poids contre toi. Après tout, cela fait des années que tu te bats en duel, et les mises en pratique ne sont pas rares alors …
« Mais j’ai l’impression que tu me mets au défi, mon frère » Poursuis-tu à voix basse avant de planter tes yeux dans les siens. « Et comme tu le sais, j’aime relever les défis ». Tu t’éloignes de lui et traverses rapidement la pièce avant de gagner la petite estrade qui trône fièrement au milieu du sous-sol. « Puisque tu n’es pas décidé à me dire la raison de ta venue, battons-nous ! » Lui lances-tu, les yeux noirs et l’air farouchement déterminé. Tu fais tournoyer lentement ta baguette entre tes doigts agiles et esquisses un léger rictus avant d’inviter ton frère à te rejoindre d’un léger signe de tête.
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Re: fight for your life, you know you can die | landias (terminé)
Mar 6 Fév 2018 - 16:00
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landias
« En effet, nous le savons. » Tobias croit détecter de l’agacement. Rien de bien certain néanmoins. Landry était devenu, au fil des années, de plus en plus indéchiffrable. Les deux frères, jadis, étaient si complices qu’ils n’avaient pas toujours besoin d’user de paroles pour se faire comprendre. Bien loin était désormais cette époque… Toutefois, le jeune auror – fin observateur qu’il était – ne put s’empêcher de remarquer quelques signes attestant que sa remarque avait fait mouche chez son interlocuteur : un poing crispé qui se referme nerveusement, une cage thoracique qui reflétait une respiration un peu plus rapide, des lèvres pincées… Malgré des efforts si naturellement déployés, Landry n’était pas aussi transparent qu’il le souhaitait. Cette pensée maintenant l’espoir – tant amenui désormais – au sein de Tobias, qui essayait tant bien que mal, pour se protéger certainement, de se convaincre que son frère était une cause perdue. Mais non. Il avait bel et bien un cœur, sa réaction en était la preuve. Ou était-ce Tobias qui voyait ce qu’il souhaitait voir ?
« Mais j’ai l’impression que tu me mets au défi, mon frère… »
Il reconnaissait l’arrogance dont était imprégnée sa phrase, la même sommeillait au plus profond son être. « Et comme tu le sais, j’aime relever les défis. » Paradoxalement, alors qu’il pressentait l’invitation à venir, son sourire retrouva une grande amplitude. Il en ignorait la raison. Peut-être que cela parlait à son côté fier et compétitif, et qu’il se réjouissait de pouvoir affronter son frère, de lui donner enfin la leçon qu’il méritait. Peut-être, après tout, que Tobias avait besoin de cela, avait attendu ce moment pour enfin faire le deuil de leur relation, boucler la boucle en quelque sorte. Pourtant, une petite voix, étouffée, résonna depuis sa conscience : Ne fais pas ça Landry…. Ce qui n’empêcha pas l’inéluctable : « Puisque tu n’es pas décidé à me dire la raison de ta venue, battons-nous ! » C’était au tour des poings de Tobias de se refermer, nerveusement. Il était loin de douter de ses talents de duelliste, ni de ceux de son aîné. Là était le problème… Qu’apporterait vraiment un tel affrontement ? Loin pourtant de se montrer raisonnable lorsqu’il était provoqué, Tobias n’était pas certain de vouloir régler des années de conflit autour d’un duel. Le regard de Landry, presque animal, quasiment animé par un instinct de survie, le recours à la violence et au combat comme réflexe primaire – chose qui, là encore, unissait les deux hommes – avait croisé celui de son cadet. Puis il s’était éloigné pour rejoindre l’estrade, faisant tournoyer sa baguette entre ses doigts, affichant clairement sa volonté d’en découdre. Tobias leva la tête vers son adversaire, le mot était ici – nul doute – justifié : « Loin de moi l’idée de refuser une telle occasion pour t’apprendre deux-trois trucs… » Landry semblait amusé, comme si l’idée de ce combat, d’homme à homme, avait détourné son esprit des pensées un peu plus intimes qu’il l’avait plongé, quelques minutes plus tôt, dans un état somme toute fragilisé. Était-ce là encore une façon pour lui de se protéger, un réflexe pour ne pas réveiller quelque chose en lui qu'il redoutait ? Tobias avait eu d’abord en tête l'idée de décliner cette invitation mais, imaginant que son frère interpréterait ce refus comme un signe de faiblesse, ou bien de peur, l’immaturité prit le dessus. Il n’avait rien à se prouver à lui-même, certes, mais bel et bien à son frère. « J’espère simplement que ton club de duel t’aura suffisamment entraîné pour que ce duel soit au moins divertissant pour moi. » Bien malgré lui, il venait de rebasculer dans ce combat de coq.
A son tour, il s’éloigna de la cheminée et de la chaleur environnante – désormais non nécessaire au vu de l’adrénaline qui avait accéléré son cœur et sa température corporelle – pour rejoindre l’estrade. Avant d’en monter les trois marches, pour faire face à Landry, dans l’attente à l’autre bout de celle-ci, il déposa sa veste après en avoir sorti sa baguette. Il la tenait fermement dans sa main droite. Les deux hommes se tenaient finalement l’un en face de l’autre, quatre ou cinq mètres peut-être les séparaient. Un mélange de différentes émotions animait l’auror : la fierté d’abord, l’orgueil au vu de l’enjeu, une trop grande assurance peut-être mais également une sorte de mélancolie, un sentiment moins affirmé de tristesse. Alors que le combat n’avait pas commencé, Tobias, pourtant peu habitué à de telles choses, remarquait l’échec que symbolisait cette situation. Il ne ferrait plus marche arrière, trop pressé de mettre un terme au trop grand sentiment de confort de de sûreté de Landry. Il pointa sa baguette en direction de son frère, le bras légèrement tendu, le regard perçant, un sourire un petit peu défiant compte tenu de la réputation d’auror que Tobias s’apprêtait à défendre, et l’interpella : « Après toi. »
« Mais j’ai l’impression que tu me mets au défi, mon frère… »
Il reconnaissait l’arrogance dont était imprégnée sa phrase, la même sommeillait au plus profond son être. « Et comme tu le sais, j’aime relever les défis. » Paradoxalement, alors qu’il pressentait l’invitation à venir, son sourire retrouva une grande amplitude. Il en ignorait la raison. Peut-être que cela parlait à son côté fier et compétitif, et qu’il se réjouissait de pouvoir affronter son frère, de lui donner enfin la leçon qu’il méritait. Peut-être, après tout, que Tobias avait besoin de cela, avait attendu ce moment pour enfin faire le deuil de leur relation, boucler la boucle en quelque sorte. Pourtant, une petite voix, étouffée, résonna depuis sa conscience : Ne fais pas ça Landry…. Ce qui n’empêcha pas l’inéluctable : « Puisque tu n’es pas décidé à me dire la raison de ta venue, battons-nous ! » C’était au tour des poings de Tobias de se refermer, nerveusement. Il était loin de douter de ses talents de duelliste, ni de ceux de son aîné. Là était le problème… Qu’apporterait vraiment un tel affrontement ? Loin pourtant de se montrer raisonnable lorsqu’il était provoqué, Tobias n’était pas certain de vouloir régler des années de conflit autour d’un duel. Le regard de Landry, presque animal, quasiment animé par un instinct de survie, le recours à la violence et au combat comme réflexe primaire – chose qui, là encore, unissait les deux hommes – avait croisé celui de son cadet. Puis il s’était éloigné pour rejoindre l’estrade, faisant tournoyer sa baguette entre ses doigts, affichant clairement sa volonté d’en découdre. Tobias leva la tête vers son adversaire, le mot était ici – nul doute – justifié : « Loin de moi l’idée de refuser une telle occasion pour t’apprendre deux-trois trucs… » Landry semblait amusé, comme si l’idée de ce combat, d’homme à homme, avait détourné son esprit des pensées un peu plus intimes qu’il l’avait plongé, quelques minutes plus tôt, dans un état somme toute fragilisé. Était-ce là encore une façon pour lui de se protéger, un réflexe pour ne pas réveiller quelque chose en lui qu'il redoutait ? Tobias avait eu d’abord en tête l'idée de décliner cette invitation mais, imaginant que son frère interpréterait ce refus comme un signe de faiblesse, ou bien de peur, l’immaturité prit le dessus. Il n’avait rien à se prouver à lui-même, certes, mais bel et bien à son frère. « J’espère simplement que ton club de duel t’aura suffisamment entraîné pour que ce duel soit au moins divertissant pour moi. » Bien malgré lui, il venait de rebasculer dans ce combat de coq.
A son tour, il s’éloigna de la cheminée et de la chaleur environnante – désormais non nécessaire au vu de l’adrénaline qui avait accéléré son cœur et sa température corporelle – pour rejoindre l’estrade. Avant d’en monter les trois marches, pour faire face à Landry, dans l’attente à l’autre bout de celle-ci, il déposa sa veste après en avoir sorti sa baguette. Il la tenait fermement dans sa main droite. Les deux hommes se tenaient finalement l’un en face de l’autre, quatre ou cinq mètres peut-être les séparaient. Un mélange de différentes émotions animait l’auror : la fierté d’abord, l’orgueil au vu de l’enjeu, une trop grande assurance peut-être mais également une sorte de mélancolie, un sentiment moins affirmé de tristesse. Alors que le combat n’avait pas commencé, Tobias, pourtant peu habitué à de telles choses, remarquait l’échec que symbolisait cette situation. Il ne ferrait plus marche arrière, trop pressé de mettre un terme au trop grand sentiment de confort de de sûreté de Landry. Il pointa sa baguette en direction de son frère, le bras légèrement tendu, le regard perçant, un sourire un petit peu défiant compte tenu de la réputation d’auror que Tobias s’apprêtait à défendre, et l’interpella : « Après toi. »
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Re: fight for your life, you know you can die | landias (terminé)
Jeu 8 Fév 2018 - 23:06
Avec ce silence et ce haut niveau de concentration, tu peux sentir ton sang pulser à travers tes veines et s’abattre avec fracas contre tes tempes. Tu peux également entendre ton cœur s’emballer au fond de ta poitrine tandis que tes doigts s’enroulent fermement autour de ta baguette. Tu es prêt Landry. Prêt à te battre contre frère et lui donner la leçon qu’il mérite – même s'il semble persuader du contraire : « Loin de moi l’idée de refuser une telle occasion pour t’apprendre deux-trois trucs… ». Tu ne le lâches pas des yeux et étouffes un léger rire avant de pencher la tête sur le côté. Pour qui te prend-il ? Un de ses collègues du ministère ? Allons, un peu de sérieux ! Tu n’as rien à voir avec cette bande de minables. Mais qu’importe, si Tobias pense avoir une chance contre toi, grand bien lui en fasse. Après tout, ne dit-on pas que l’espoir fait vivre ?
« J’espère simplement que ton club de duel t’aura suffisamment entraîné pour que ce duel soit au moins divertissant pour moi » Poursuit-il avec une assurance non feinte avant de s’éloigner lentement de la cheminée. « J’espère qu’il sera bien plus que divertissant … » Siffles-tu sèchement entre tes dents – bien que pas assez fort pour que ton frère t’entende. Tu suis toujours Tobias du regard et analyse le moindre de ses gestes (désespérément lents) lorsqu’il monte enfin sur l’estrade. Bon sang, il était temps ! Ne peux-tu t’empêcher de penser alors que ton cadet se met en position et pointe son arme vers toi.
« Après toi. » T’interpelle-t-il alors que tu as déjà dégainé ta baguette et lancé un sort informulé en faisant un mouvement ample au-dessus de ta tête. Pas de temps à perdre ! En une fraction de secondes, une myriade d’éclairs mêlés à une pluie glacée s’échappe de l’extrémité de ta baguette et se dirige tout droit vers ton frère qui semble sur le point de riposter.
- PS :
Ma réponse est courte, mais c'est pour faire avancer le combat ! :)
- InvitéInvité
Re: fight for your life, you know you can die | landias (terminé)
Sam 10 Fév 2018 - 19:52
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landias
Tobias, tout en mettant immédiatement un genou à terre, agita sa baguette au-dessus de sa tête, en direction du plafond. Un filet brumeux le protégea alors de la pluie de glace envoyée si gentiment par son frère. Il se releva, toujours arborant un très large sourire. L’offensive de Landry n’avait en aucun cas déstabilisé Tobias. Il en faudrait bien plus. Plusieurs stratégies s’offraient à lui, il n’était pas bien sûr de celle qu’il devait suivre. Il ne disposait pas non plus de beaucoup de temps pour se décider. Il n’était même pas certain qu’il voulait que ce combat résulte par la désignation d’un vainqueur. Néanmoins, à choisir, il préférait que ce soit lui, le grand vainqueur. Enfin – puisque la complexité de l’esprit de Tobias n’avait visiblement pas de limite – il préférait, dans ce cas bien particulier, plutôt que ce ne soit pas son aîné. Il savait apprécier les nuances. Et Landry, quoiqu’il en soit, ne semblait pas disposer à faire machine arrière… D’un geste dynamique et élancé, Tobias riposta. Des fines flammes violettes s’échappèrent du bout de la baguette de l’ancien Grymm et se dirigeaient tout droit sur l’ennemi mais, dans un deuxième deux, avec une deuxième impulsion de la part de Tobias, ce filet de feu se sépara en deux et se divisa de telle sorte que Landry serait attaqué par la droite et par la gauche.
Landry ne manqua pas de se protéger de cette double attaque, avec une facilité quelque peu déconcertante. Sans pour autant perdre son sourire de circonstance, Tobias grinça un peu des dents. Tous les deux étaient aveuglés par la fierté, le désir de reconnaissance, une rivalité qui, même si elle était naturelle entre deux frères, était alors exacerbée compte tenu de leur histoire. Ces remarques, Tobias n’en prit véritablement conscience qu’a posteriori. Alors qu’il faisait face à son frère, sur ce qui pourrait être une scène, la seule ambition qui habitait Tobias était de faire plier cet autre Mormont, celui qu’il considérait comme s’étant égaré du droit chemin. Alors que Landry avait déjà répliqué et que Tobias s’était débrouillé pour dévier cette nouvelle attaque, ce dernier eut un moment de lucidité. Ce genre de moment où le temps s’arrête, où l’image se fige dans sa tête. C’était en effet le moment qu’il avait attendu depuis des années, mais pour une tout autre raison, une raison qui venait de lui apparaître. Il était temps d’affronter son frère sur un autre terrain que celui du duel. Et pourtant, c’était bel et bien une autre sorte de duel que Tobias était alors décidé à engager.
Il adressa un nouveau coup de baguette. Cette fois-ci néanmoins, il ne pointa pas directement son frère, mais le lustre sous lequel il se trouvait, fort heureusement. Comme intenté, celui-ci se décrocha avec fracas du plafond pour venir menacer de s’effondrer sur Landry qui, comme prévu, l’immobilisa dans sa chute avant l’impact. Alors que le plafonnier était suspendu dans les airs, sous l’influence du sort que Landry maintenait et, alors que son attention était happée par autre chose, Tobias pointa de nouveau sa baguette en direction de son opposant, scandant avec détermination : « LEGILIMENS ! » Voilà la bataille que voulait désormais initier Tobias. Jamais pareille occasion ne s’était présentée à lui. Il savait les capacités d’occlumens de son frère, mais il ne doutait pas non plus de sa maîtrise de la légilimencie. Là encore, un comble, les deux frères s’étaient donné corps et âme à l’apprentissage de ces particularités dans des buts assez similaires et pourtant opposés. A défaut de les départager au cours d’un duel, Tobias souhaitait changer quelque peu les règles du jeu et espérait enfin, après des années d’entrainement, percer l’esprit de son frère. Il était prêt, prêt à surmonter le verrou qu’avait installé Landry sur ses pensées, prêt à recueillir les preuves qu’il lui manquait pour définitivement faire le deuil de son frère égaré. Que lui laisserait-il voir ?
Landry ne manqua pas de se protéger de cette double attaque, avec une facilité quelque peu déconcertante. Sans pour autant perdre son sourire de circonstance, Tobias grinça un peu des dents. Tous les deux étaient aveuglés par la fierté, le désir de reconnaissance, une rivalité qui, même si elle était naturelle entre deux frères, était alors exacerbée compte tenu de leur histoire. Ces remarques, Tobias n’en prit véritablement conscience qu’a posteriori. Alors qu’il faisait face à son frère, sur ce qui pourrait être une scène, la seule ambition qui habitait Tobias était de faire plier cet autre Mormont, celui qu’il considérait comme s’étant égaré du droit chemin. Alors que Landry avait déjà répliqué et que Tobias s’était débrouillé pour dévier cette nouvelle attaque, ce dernier eut un moment de lucidité. Ce genre de moment où le temps s’arrête, où l’image se fige dans sa tête. C’était en effet le moment qu’il avait attendu depuis des années, mais pour une tout autre raison, une raison qui venait de lui apparaître. Il était temps d’affronter son frère sur un autre terrain que celui du duel. Et pourtant, c’était bel et bien une autre sorte de duel que Tobias était alors décidé à engager.
Il adressa un nouveau coup de baguette. Cette fois-ci néanmoins, il ne pointa pas directement son frère, mais le lustre sous lequel il se trouvait, fort heureusement. Comme intenté, celui-ci se décrocha avec fracas du plafond pour venir menacer de s’effondrer sur Landry qui, comme prévu, l’immobilisa dans sa chute avant l’impact. Alors que le plafonnier était suspendu dans les airs, sous l’influence du sort que Landry maintenait et, alors que son attention était happée par autre chose, Tobias pointa de nouveau sa baguette en direction de son opposant, scandant avec détermination : « LEGILIMENS ! » Voilà la bataille que voulait désormais initier Tobias. Jamais pareille occasion ne s’était présentée à lui. Il savait les capacités d’occlumens de son frère, mais il ne doutait pas non plus de sa maîtrise de la légilimencie. Là encore, un comble, les deux frères s’étaient donné corps et âme à l’apprentissage de ces particularités dans des buts assez similaires et pourtant opposés. A défaut de les départager au cours d’un duel, Tobias souhaitait changer quelque peu les règles du jeu et espérait enfin, après des années d’entrainement, percer l’esprit de son frère. Il était prêt, prêt à surmonter le verrou qu’avait installé Landry sur ses pensées, prêt à recueillir les preuves qu’il lui manquait pour définitivement faire le deuil de son frère égaré. Que lui laisserait-il voir ?
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Re: fight for your life, you know you can die | landias (terminé)
Lun 12 Fév 2018 - 17:06
Les éléments se déchaînent dans les airs et déchirent l’atmosphère chargée en électricité tandis que ton corps se tend comme un arc – prêt à bondir à la moindre riposte de ton frère. Tu sais que ce sortilège, bien qu’impressionnant visuellement, ne déstabilisera pas Tobias. Il est bien trop malin et expérimenté pour se laisser surprendre par une telle attaque. Néanmoins, tu as bien l’intention de lui montrer de quoi tu es capable. Tu tends tes muscles et ancre profondément tes pieds dans le sol tandis que ceux de ton frère se mettent à bouger à une vitesse ahurissante – avant de riposter d’un élégant coup de baguette. Ses mouvements sont fluides et rapides. Il sait très bien ce qu’il fait ; cela ne fait aucun doute. Et à cet instant, tu ne peux nier l’évidence : ton frère est un grand duelliste, à la fois précis et méthodique. C’est d’ailleurs ce qui fait de lui un adversaire si redoutable …
Un rictus vient tordre tes lippes lorsque tu le vois lancer une offensive qui s’oppose parfaitement à la tienne. Le feu contre la glace. Bien joué mon frère … Ne peux-tu t’empêcher de penser alors que le filet de flammes se sépare en deux pour mieux t’encercler. « Aguamenti ! » T’écris-tu tout en faisant tournoyer ta baguette autour de toi. Le jet d’eau qui en sort vient immédiatement à la rencontre du brasier que ton frère t’a lancé et se met à tournoyer au-dessus de ta tête avant de s’évaporer dans un nuage de condensation qui vient s’abattre sur tes épaules. Tu secoues rapidement la tête – afin de balayer une mèche de cheveux humide sur ton front – et prends immédiatement une posture défensive. Ton frère se débrouille bien. Un peu trop d’ailleurs. Tu t’apprêtes à lui rendre la pareille lorsque tu le vois agiter à nouveau son arme. Mais qu’est-ce que … Tu lèves les yeux dans la direction que pointe sa baguette et ne peux t’empêcher de jurer. Le lustre qui se trouve juste au-dessus de ta tête se met à grincer avec fracas avant de se détacher de son socle et tomber. Tu as juste le temps de te jeter à terre – par pur réflexe – avant de cracher un « Destructum ! » qui vient faire exploser le luminaire à deux de doigts de t’écraser les jambes. Un grognement guttural t’échappe et vient faire vibrer tes cordes vocales. Nom d’un sombral, tu ne l’avais pas vu venir Landry !
Tu tournes vivement la tête vers ton frère et te relèves aussi vite que tu peux – encore sonné par l’attaque et ta chute – lorsque ton cadet lance finalement un sort qui te désarçonne : « LEGILIMENS ! ». Tu écarquilles les yeux et entrouvres la bouche sous l’effet de la surprise lorsque tu sens son esprit se fracasser contre le tien. « Non ! NON ! » Ne peux-tu t’empêcher de rugir alors que tu fermes les yeux et te concentres pour repousser la vague qui vient de s’abattre à nouveau sur toi. Tu sens Tobias fouiller à l’intérieur de ta tête. Il essaie d’abattre tes défenses. Tu peux sentir son esprit chercher la moindre brèche dans le mur que tu as érigé tout au long de ces dernières années. Les tentacules de sa conscience cherchent quelque chose. Quelque chose de précis. Tu le sais très bien et le démon aussi. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il te chuchote à l’oreille de tenir bon et de ne pas laisser entrer ton frère. Il ne veut pas que tu révèles votre secret. Il ne veut pas être découvert …
Tes mains viennent se poser rudement contre ta tête – qui se balance automatiquement en arrière – et tes traits se tordent en une grimace de douleur. Cette fois, ton combat n’est plus physique, Landry. Il se passe à l’intérieur de ta tête et tu redoubles d’efforts pour contrer l’attaque de ton frère. Mais ton cadet est tout aussi bien entraîné que toi. Tu le sens. Vague après vague, le mur s’effrite et tu sens quelques souvenirs s’échapper par de petits interstices. « Arrêtes Tobias ! » Grognes-tu tout en serrant les dents. Une larme de rage s’échappe de tes yeux clos et roule le long de ta joue pour finir sa course dans ta barbe lorsque tu entends un rire résonner dans ta tête. Un rire cristallin, angélique, enfantin ; un rire que tu connais bien. Joséphine … Le prénom de ta sœur se répète en boucle dans ton esprit tandis que son rire se mut en un cri qui te déchire l’âme. « T’es méchant ! », « Maman à raison […] Je te déteste ! » Les derniers mots de ta cadette retentissent comme un écho au fond de ton crâne et tu peux voir le démon ricaner non loin de là tandis que ton frère se tient à tes côtés. Debout près du lac, vous regardez Joséphine courir sur la surface gelée avant que ton reflet ne se décide à la rattraper.Souvenir de Landry a écrit:« Joséphine ! » Criais-je lorsque je m’en apercevais. Mon cœur fit un bon dans ma poitrine tandis qu’un grognement remontait du fond de ma gorge. « Espèce de petite idiote » Pestais-je avant de m’élancer derrière elle. « Arrête ! » Lui ordonnais-je avant de l’atteindre et d’attraper la manche de son manteau. « Non ! Lâche-moi ! » Hurla-t-elle avant de se dégager et de repartir en courant dans la direction inverse. Putain de gamine pourrie gâtée, pensais-je avant de pincer mes lèvres et de faire demi-tour. Joséphine avait beau passer pour un ange auprès de nos proches, je savais qu’elle cachait bien son jeu. La preuve : à la moindre petite contrariété, elle piquait une crise. En cela, elle ressemblait beaucoup trop à notre mère, mais comment l’en blâmer ? Après tout, elle n’avait pas demandé à être comme "ça".
Je secouais la tête et soufflai bruyamment avant d’atteindre la rive où s’était arrêtée Joséphine. Plantée là, les bras croisés, la poupée me regardait avec son air contrarié avant de me tirer la langue. « T’es méchant ! » Protesta-t-elle avant de me tourner le dos. « Josy, arrête de dire n’importe quoi » Soufflais-je avant de serrer les poings. « La glace n’est pas solide. Si je ne t’avais pas rattrapée, tu l’aurais sans doute traversée et … » Lui expliquais-je avant de poser ma main sur son épaule. « Tu dis n’importe quoi ! » Me coupa-t-elle avant de se retourner pour me faire face. « Si tu ne voulais pas venir t’amuser avec moi, t’aurais dû rester à la maison ! » « Josy arrête … » « Maman à raison, tu es méchant. Je te déteste ! » Ajouta-t-elle avant de croiser les bras et me lancer un regard noir.
La scène qui se déroule sous vos yeux ne dure qu’une fraction de secondes, mais c’est bien assez pour réveiller en toi une vague de sentiments contraires. Revoir cette scène – que tu as mis si longtemps à enfouir au plus profond de toi –, c’est comme revivre à nouveau ce jour funeste. C’est comme tuer Joséphine une deuxième fois (bien que vous ne l’ayez pas vu se faire assassiner par ton reflet). Alors … ton cœur saigne et tu sens la colère te dévorer les entrailles cependant que ton cadet cherche à en savoir davantage. Tu sais qu’il veut connaître la suite. Il veut avoir le fin mot de cette histoire. Tu peux ressentir sa soif de vérité au plus profond de ton être ; mais tu ne le laisses pas faire Landry. Il en a vu bien assez et tu estimes, tout comme le démon qui vous regarde d’un mauvais œil, qu’il est grand temps qu’il parte.
Dans un ultime effort, tu repousses ton frère avec un cri de rage et ferme complètement ton esprit avant de t’écrouler sur le sol, complètement épuisé et haletant. Tu sens ton palpitant battre à toute allure au fond de ta poitrine (qui semble sur le point d’exploser) lorsque tu poses finalement tes yeux sur Tobias. « Tu n’aurais jamais dû faire ça … » Siffles-tu avant de reprendre ton souffle et te relever tant bien que mal.
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Re: fight for your life, you know you can die | landias (terminé)
Jeu 15 Fév 2018 - 14:57
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« Non ! NON ! » Le rugissement fendit l’air pour venir atteindre Tobias en plein cœur. C’était un cri de colère, ou bien un cri de détresse, personne n’en était bien certain. Les deux hommes étaient désormais immobiles. Tobias foulait pour la première fois l’esprit de son aîné, déterminé mais à la fois sceptique de ce qu’il pourrait bien y trouver. Quelque chose résistait. Une partie de Landry que Tobias ignorait jusqu’alors. Un épais nuage, sombre, ralentissait l’intrusion du legilimens qui, petit à petit bien que difficilement, s’approchait du but. La legilimencie était un art somme tout délicat, mais ô combien étrange. Les sensations qu’elle pouvait procurer étaient complètement inédites. Tobias, à ce moment précis, se perdait dans l’esprit torturé de sa cible, ressentait toute cette peine, pourtant si bien enfouie. Il aurait juré qu’il ne faisait qu’un avec lui, alors que leur corps étaient séparés par plusieurs mètres. Cette distance, Tobias en fit le constat, n’était que néant, alors qu’une connexion tout particulière rattachait leur esprit.
La manœuvre était néanmoins délicate, à bien des niveaux. D’abord, il faisait face à un occlumens d’exception, dont le niveau de pratique et la motivation ne faisait que trahir sa volonté de cacher des choses au reste du monde. De plus, et là résidait le véritable problème, la legilimencie donnait, une fois bien exercée, accès aux souvenirs de l’esprit visé. Cependant, un souvenir, par définition, était un fragment de mémoire, le résultat d’une recollection d’instant, quelque chose de subjectif, et par conséquent peut-être, de non fiable… Tobias n’avait rien à perdre et, inconsciemment peut-être, quelque chose de mauvais en lui souhaitait voir ce qu’il s’attendait à voir : Landry assassinant de sang-froid leur petite sœur. Toute autre version ne ferait qu’insinuer davantage de doutes et de tourmente en lui. La vérité, quelle qu’elle soit, ne serait certainement pas son salut.
Tobias parvint tant bien que mal à assoir l’emprise qu’il avait sur l’esprit de son frère. Landry rendait-il les armes ? Ou serait-ce la peur, ou même la tristesse, qui le paralysait ? Une voix enfantine résonna alors dans la tête de Landry, avant que l’écho ne vienne s’échouer dans celle de Tobias. Quelque chose de doux, de mélodieux, presque d’angélique. Joséphine… Ignorant tout du parallèle, Tobias versa lui aussi, presqu’au même moment, une larme, qui glissa lentement sur sa joue gauche et finit par laisser un goût salé au niveau de ses lèvres. Reprenant toute sa concentration, Tobias remarqua que les ricanements de leur petite sœur semblaient être quelque peu déformés, une voix plus grave, tout aussi rieuse, se mélangeait à la mélodie originale. L’image emboîta presque qu’aussitôt le pas au son. Tobias assista alors à la scène tant redoutée. Il était là. Il se tenait à quelques mètres de son frère et sa sœur. Une aura étrange se dégageait de Landry. Un brouillard, à peine perceptible. Une ombre. Tobias ressentait d’étranges sensations, il percevait jusqu’au froid glacial de l’endroit. L’impression d’être dans un rêve, ou un cauchemar peut-être, la scène se déroulant sous ses yeux. « « Joséphine ! […] Espèce de petite idiote […] Arrête ! » Le cœur du jeune auror se resserrait, se compressait si fort que sa respiration s’en trouva coupée pendant quelques secondes. Tobias y découvrit un Landry assez familier et pourtant inattendu. « « La glace n’est pas solide. Si je ne t’avais pas rattrapée, tu l’aurais sans doute traversée et … »
Un cri de rage perça à nouveau le silence funeste qui s’était instauré dans la pièce. Landry, sans crier gare, avait repoussé son cadet, fermé son esprit, dans un ultime effort très certainement inspiré par les sentiments profonds qu’avait ravivé ce souvenir. Landry était à genoux, à terre. Tobias ne s’en rendit pas compte tout de suite, les yeux toujours plongé dans le vide, le visage éteint, anesthésié par la confusion. Sa respiration n’avait toujours pas retrouvé un rythme normal. « Tu n’aurais jamais dû faire ça … » Peut-être avait-il raison car, était-ce que Tobias voulait voir ? Ou même, qu’est-ce que Tobias venait de voir ? Complètement hébété, et finissant par revenir à la réalité et par croiser le regard de son frère, il balbutia, d’un voix un peu cassée, fragile, mais sincère : « Je ne comprends pas… » Il avait besoin d’aide. Tout comme Landry de toute évidence.
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Re: fight for your life, you know you can die | landias (terminé)
Mer 21 Fév 2018 - 1:30
Ton esprit te joue-t-il à nouveau des tours ou es-tu en train de cauchemarder, Landry ? Ta tête semble sur le point d’exploser, et tu as encore bien du mal à assimiler ce qui vient de t’arriver – tant la situation te semble irréelle – lorsque tu prends subitement conscience du drame qui vient de se dérouler sous tes yeux rougis par la fatigue et la haine. « Qu’est-ce que tu as fait … » Siffles-tu d’une voix rauque, à peine audible. Dans les entrailles de la griffe de l’hypo, à l’ombre des regards indiscrets, tu réalises que ton frère vient de commettre l’irréparable et que tu ne pourras pasfacilementlui pardonner. Non seulement parce qu’il a outrepassé ses droits en violant ton esprit, mais aussi parce qu’il vient de briser la confiance que tu avais placé (un minimum) en lui – anéantissant par la même occasion le lien fraternel et ô combien fragile qui subsistait encore entre vous.
Tu te relèves tant bien que mal et passe vigoureusement une main sur ton front en sueur avant de plonger ton regard dans celui de ton cadet. Tes traits sont durs, marqués par la fatigue, la déception et la colère. Tu n’aurais jamais cru ton frère capable d’une telle bassesse, Landry. Mais il faut croire que les coups bas et la traîtrise sont des gênes que vous partagez, chez les Mormont. Une grimace vient fendre ton visage tiraillé et tu t’apprêtes à balancer un « oubliette » à ton frère lorsque ce dernier murmure un « Je ne comprends pas… » qui te désarçonne.
Que ne comprend-il pas ? Tu penches la tête sur le côté et retiens ton geste avant de cracherfurieusementle surplus de sang qui stagnait au fond de ta bouche depuis ta chute. « Parce qu’il n’y a rien à comprendre » rétorques-tu à ton cadet, les yeux noirs et les points liés. « Écoute-moi bien Tobias » poursuis-tu avant de te rapprocher lentement de ton frère. « C’est la dernière fois que tu fouilles dans mon esprit, c’est compris ? ». Tu insistes bien sur chacun de tes mots avant de t’arrêter à seulement quelques centimètres de lui ; le dominant ainsi de toute ta hauteur. « Je ne sais pas ce que tu cherchais, ni même ce que tu comptais trouver au fond de ma tête … Mais saches que tu ne trouveras jamais rien » insistes-tu avant de serrer les dents et de ranger lentement ta baguette dans ton étui.
Inutile de se battre davantage. Le combat est terminé. Tout est terminé.
Tu lances un ultime regard à ton frère et descends laborieusement de l’estrade avant de rejoindre l’escalier d’où provient quelques rires étouffés ; signe que les premiers membres du club viennent d’arriver. Tu gravisdifficilementquelques marches et t’arrêtes un bref instant – sans prendre la peine de te retourner – avant de prévenir ton cadet : « Mieux vaut pour nous deux que nos chemins ne se croisent plus à l’avenir, mon frère ». Tu fronces les sourcils et t’enfonces sans plus attendre dans le petit escalier mal éclairé avant de disparaître ; laissant planer derrière-toi un avertissement aux allures de menace.
END.