- InvitéInvité
walking the wire ㄨ holly (terminé)
Mer 29 Nov 2017 - 21:27
Ton geste vain est presque rageur. Tu continues, inlassablement, à frotter le sang qui couvre tes phalanges, réussissant simplement à émietter le morceau de vieux mouchoir que tu as retrouvé au fond d'une poche. Tu le vois même pas, tu vois pas non plus tes mains que tu frottes frénétiquement. Ton regard est flou, embué, comme si t'avais pas dormi depuis soixante-douze heures et qu'à la longue, t'arrivais plus à focaliser. T'es à bout, tu penses que ça s'est vu par la façon dont tu as réagi quelques instants plus tôt, perdant ton calme en une fraction de seconde. Et le fait que la pleine lune vient de passer n'y est pas pour rien, même si tu prends la potion tue-loup. Et surtout, surtout, l'événement inattendu qu'attend Holly t'a retourné le cerveau, même si t'as essayé de rien laisser paraître jusque-là.
Parce que t'étais trop sonné quand elle te l'a annoncé, qu'elle était au bout du rouleau, elle aussi, et qu'une telle conversation ne pouvait décemment pas avoir lieu juste après qu'elle t'annonce qu'elle était enceinte. Mais t'avais eu le temps de réfléchir depuis ces quelques jours, Gideon, de parler à tes proches, et t'avais retourné la situation dans tous les sens, pour essayer d'en voir tous les angles. Et malgré ce que tes amis pouvaient en dire, ta sœur, ton parrain, quiconque, tu savais parfaitement ce que tu devais faire. Prendre tes responsabilités, bien sûr, mais ce n'était que légitime. Cependant, dans ton cas, les responsabilités, c'était pas du même ordre que n'importe quel homme à qui on apprend qu'il va devenir père. Loin de là, même.
Gid ? C'est Holly, qui t'appelle. Évidemment qu'elle allait venir te retrouver, tu ne le savais que trop bien. Tu te demandes si sa sœur lui a partagé ce que tu lui as balancé, mais sur le moment, tu t'en fiches, tu réalises pas encore que tes paroles ont été trop loin pour la jeune de Launay. Tu fermes les yeux, comme si le simple fait de ne pas voir ton ex-petite amie allait la faire disparaître. À quoi tu jouais ? Dire que, pendant un instant, vous vous étiez amusé à flirter, comme si de rien n'était. Mais c'était faux. Qu'une illusion, qu'un moment volé, que le goût d'un vieux souvenir heureux. Tout avait changé maintenant, beaucoup plus de choses que tu ne l'aurais cru. Tu t'en veux, parce que tu sais pas où te situer avec elle. Tout à coup, après des mois, vous redevenez presque proches, vous rigolez ensemble, vous vous faites les yeux doux. Pourquoi, parce que les sentiments réapparaissent ? Ou parce que vous partagez plus qu'une simple histoire, maintenant ? T'en sais rien, et t'as pas le temps de mettre de l'ordre dans tes sentiments. Et surtout, tu le veux pas, parce que t'as peur de découvrir une vérité qui t'empêcherait d'avoir la conversation que tu dois avoir avec elle. Qui ne lui fera pas plaisir, qu'elle ne voudra pas entendre, tu le sais déjà.
Je peux faire quelque chose ? S'éloigner le plus loin possible de toi, comme t'as essayé de le faire y a des mois. Mais la vie en a décidé autrement. Quel putain d'humour elle a, cette vie. Tu dis rien de tout ça, évidemment. Ça servirait à rien de t'en prendre à elle, aussi, en prime. Tu secoues la tête, finis par rouvrir les yeux, les posant sur elle. Si t'as un sortilège pour effacer l'air pitoyable que je dois avoir, je suis preneur, que tu lâches, à mi-ton entre l'humour noir et la vérité. T'as pas vu l'état dans lequel tu es, mais tu ne peux que l'imaginer. C'était pas ta première bagarre, même si t'étais pas forcément de ce genre-là, mais quand même.
Tu finis par tendre la main vers elle, comme une invitation à entrer dans ton espace personnel, parce que tu veux pas qu'elle parte, tu veux qu'elle soit près de toi, c'est sûr. Elle se rapproche, et comme t'es toujours assis sur l'appui de fenêtre, tes yeux sont à hauteur de son ventre qui se dessine désormais très clairement. Ces formes que t'as presque essayé d'éviter. T'as l'impression d'halluciner, parce qu'il y a encore une semaine de ça, rien ne laissait paraître qu'il y avait une deuxième vie dans la Summerbee. D'un geste presque hésitant, t'assurant que ça ne la dérangeait pas, d'un échange de regard, tu poses ta main sur son profil désormais arrondi. T'as l'impression de ne réaliser que maintenant que ça voit, que maintenant que tu entends les mots bébé, enfant... père, répétés, constamment. Tu reprends la parole, sans la regarder, parce que t'as pas envie d'affronter son regard, alors que la tonalité de ta voix est loin d'être fière, comme ça devrait être le cas. Est-ce que beaucoup de gens savent que je suis... Que je... Tu bug, t'arrives pas à le dire. Qu'il est de moi ?, tu arrives finalement à prononcer.
holly &
gideon
gideon
walking the wire
Parce que t'étais trop sonné quand elle te l'a annoncé, qu'elle était au bout du rouleau, elle aussi, et qu'une telle conversation ne pouvait décemment pas avoir lieu juste après qu'elle t'annonce qu'elle était enceinte. Mais t'avais eu le temps de réfléchir depuis ces quelques jours, Gideon, de parler à tes proches, et t'avais retourné la situation dans tous les sens, pour essayer d'en voir tous les angles. Et malgré ce que tes amis pouvaient en dire, ta sœur, ton parrain, quiconque, tu savais parfaitement ce que tu devais faire. Prendre tes responsabilités, bien sûr, mais ce n'était que légitime. Cependant, dans ton cas, les responsabilités, c'était pas du même ordre que n'importe quel homme à qui on apprend qu'il va devenir père. Loin de là, même.
Gid ? C'est Holly, qui t'appelle. Évidemment qu'elle allait venir te retrouver, tu ne le savais que trop bien. Tu te demandes si sa sœur lui a partagé ce que tu lui as balancé, mais sur le moment, tu t'en fiches, tu réalises pas encore que tes paroles ont été trop loin pour la jeune de Launay. Tu fermes les yeux, comme si le simple fait de ne pas voir ton ex-petite amie allait la faire disparaître. À quoi tu jouais ? Dire que, pendant un instant, vous vous étiez amusé à flirter, comme si de rien n'était. Mais c'était faux. Qu'une illusion, qu'un moment volé, que le goût d'un vieux souvenir heureux. Tout avait changé maintenant, beaucoup plus de choses que tu ne l'aurais cru. Tu t'en veux, parce que tu sais pas où te situer avec elle. Tout à coup, après des mois, vous redevenez presque proches, vous rigolez ensemble, vous vous faites les yeux doux. Pourquoi, parce que les sentiments réapparaissent ? Ou parce que vous partagez plus qu'une simple histoire, maintenant ? T'en sais rien, et t'as pas le temps de mettre de l'ordre dans tes sentiments. Et surtout, tu le veux pas, parce que t'as peur de découvrir une vérité qui t'empêcherait d'avoir la conversation que tu dois avoir avec elle. Qui ne lui fera pas plaisir, qu'elle ne voudra pas entendre, tu le sais déjà.
Je peux faire quelque chose ? S'éloigner le plus loin possible de toi, comme t'as essayé de le faire y a des mois. Mais la vie en a décidé autrement. Quel putain d'humour elle a, cette vie. Tu dis rien de tout ça, évidemment. Ça servirait à rien de t'en prendre à elle, aussi, en prime. Tu secoues la tête, finis par rouvrir les yeux, les posant sur elle. Si t'as un sortilège pour effacer l'air pitoyable que je dois avoir, je suis preneur, que tu lâches, à mi-ton entre l'humour noir et la vérité. T'as pas vu l'état dans lequel tu es, mais tu ne peux que l'imaginer. C'était pas ta première bagarre, même si t'étais pas forcément de ce genre-là, mais quand même.
Tu finis par tendre la main vers elle, comme une invitation à entrer dans ton espace personnel, parce que tu veux pas qu'elle parte, tu veux qu'elle soit près de toi, c'est sûr. Elle se rapproche, et comme t'es toujours assis sur l'appui de fenêtre, tes yeux sont à hauteur de son ventre qui se dessine désormais très clairement. Ces formes que t'as presque essayé d'éviter. T'as l'impression d'halluciner, parce qu'il y a encore une semaine de ça, rien ne laissait paraître qu'il y avait une deuxième vie dans la Summerbee. D'un geste presque hésitant, t'assurant que ça ne la dérangeait pas, d'un échange de regard, tu poses ta main sur son profil désormais arrondi. T'as l'impression de ne réaliser que maintenant que ça voit, que maintenant que tu entends les mots bébé, enfant... père, répétés, constamment. Tu reprends la parole, sans la regarder, parce que t'as pas envie d'affronter son regard, alors que la tonalité de ta voix est loin d'être fière, comme ça devrait être le cas. Est-ce que beaucoup de gens savent que je suis... Que je... Tu bug, t'arrives pas à le dire. Qu'il est de moi ?, tu arrives finalement à prononcer.
- Diane de CornouillerADMIN 🌹 hermine bretonne
- » parchemins postés : 1014
» miroir du riséd : Lili Reinhart
» crédits : ECK ou Cinderella
» multinick : Le serpent de glace (James B.), le moineau (Luan N.) et le soleil-arc-en-ciel (Samara G-P.)
» âge : Presque 32 ans (20/09/1992)
» situation : mère célibataire (et multi-crush)
» nature du sang : sang-pur
» particularité : semi-vélane
» année d'études : 4e année
» options obligatoires & facultatives : Nouveau cursus (4e année, Ducs validés) :
Option obligatoire :
Stylisme enchanté
Option facultative :
Potions
------------------------------------------------------------------
Ancien cursus avorté en 7e année (Magics obtenus) :
Options obligatoires :
Histoire de la magie,
Etude des moldus,
Sciences politiques magiques.
Options facultatives :
Sortilèges,
Littérature magique,
Musique.
» profession : Organisatrice d'événements à temps partiel, associée au Loch d'Inès, étudiante et prez des Nymphes, et accessoirement maman
» gallions sous la cape : 365
Inventaire Sorcier
Inventaire Sorcier:
Re: walking the wire ㄨ holly (terminé)
Jeu 30 Nov 2017 - 6:15
Je vois bien que ce geste est nerveux, frénétique, même. Qu'il n'a pas de réelle justification si ce n'est occuper ses mains, et un peu son esprit. Je me suis rapprochée de lui, mais alors qu'on était si proches à l'intérieur, avant que tout ne dégénère, je n'arrive pas à combler la courte distance qui nous sépare encore, m'arrête à un mètre cinquante ou deux mètres de lui. Et timidement, je lui demande si je peux faire quoi que ce soit, parce que je me sens parfaitement impuissante, pire même, j'ai l'impression que ma présence n'est plus désirée, pour une raison que je n'identifie pas réellement. Ou plus exactement, je pourrais en imaginer dix mille, et je me refuse à laisser mon cerveau vagabonder dans tous les sens ainsi. Il a secoué la tête, et je m'attends à un refus, quand sa voix retentit, me surprenant presque.
- Si t'as un sortilège pour effacer l'air pitoyable que je dois avoir, je suis preneur...
J'entends le ton de sa voix, je note le fond de sincérité négative malgré la tentative d'humour qui ne fait rire aucun de nous deux. Je hoche simplement la tête, tentant d'occulter la boule qui se forme au fond de ma gorge.
- Je sais pas si je pourrai faire grand chose pour ça...
Ma main s'est levée naturellement vers son arcade ouverte, mais s'arrête à quelques centimètres de son visage comme j'y perçois un mouvement de recul. Je ne sais pas si les premiers soins pourront suffire, je ne suis pas médicomage, et les cours de premières urgences me semblent dérisoires à cet instant.
- Je peux au moins faire ça...
Utiliser ma baguette - qui se trouve toujours au creux de mes mains, que je n'ai pas réussi à lâcher depuis tout à l'heure et qui me sert sans doute de dernier rempart contre le reste du monde - pour nettoyer le sang qui macule ses poings, son visage et ses vêtements. J'en occulte complètement les miens, trop occupée à rendre à son pull sa couleur d'origine une fois que sa peau en a fait de même. Mais même sur ces gestes, je reste à distance. Pas que j'aie peur de lui, ça n'a jamais été le cas et je ne vois pas pourquoi ça changerait, quoi que les autres puissent en penser, mais j'ai bizarrement peur de m'imposer contre son gré.
C'est seulement quand il tend la main vers moi que la nervosité qui m'avait gagnée s'efface un peu, et que je finis par m'approcher réellement, bien que je n'ose encore pas venir à son contact. Que j'aurais envie de me blottir dans ses bras, pourtant, après tout ce qui vient de se passer ! Mais je reste debout, tout à côté de lui, et je suis son regard comme il reste fixé sur mon ventre arrondi. Regard qu'il relève vers moi comme pour me demander la permission de... oh... Je hoche simplement la tête, réalisant que c'est un geste qui semble naturel pour beaucoup de futurs parents mais que je n'ai laissé personne faire jusqu'alors. Sa main tout près de ce bébé qui est le sien ne me laisse pas indifférente, bien loin de là, et j'ai toutes les peines du monde à contenir l'émotion qui me gagne.
- Est-ce que beaucoup de gens savent que je suis... Que je... Qu'il est de moi ?
J'entends le ton de sa voix, je vois bien qu'il ne cherche pas mon regard. Je ne peux plus retenir les larmes qui demandaient qu'à rouler sur mes joues. Et c'est d'une voix aussi maîtrisée que possible que je tente de lui répondre le plus sincèrement qu'il m'est donné de le faire, la tête trop haute, le regard fixé sur la vitre derrière lui sans réellement la voir ni ce qu'il se passe derrière.
- Les jumeaux et mes amis licornes, oui. Les autres... Je suppose que beaucoup s'en doutent, je suis à un stade assez avancé, et c'est pas comme si on m'avait vue avec beaucoup d'autres hommes...
Quel euphémisme ! Il y a bien eu Léandre quand nous étions enfants, mais personne ici n'en a souvenir, sans doute. Et cette tentative ridicule et avortée avec Charles - qui me donne la nausée tellement je me sens mal d'avoir ainsi agi - que tout le monde ignore.
- Tous savent qu'on n'est plus ensemble, cela dit...
Et si j'ai du mal à appréhender où il en est, je lui offre clairement une porte de sortie à cet instant. Je n'ai pas changé d'avis à ce sujet : je ne lui demande pas de prendre la même décision que moi. Je vais me retrouver maman sans l'avoir voulu au départ, mais j'ai fait mon choix complètement librement, et je refuse qu'il n'en fasse pas de même, qu'il se sente obligé de quoi que ce soit envers moi, et envers ce petit être. Parce que cet enfant le ressentira certainement, si son père s'engage à contrecoeur, à un moment ou à un autre, et que cette seule idée me rend malade. Et celle que Gideon détruise sa propre vie pour moi, pour nous, alors qu'il commence tout juste à la stabiliser tout autant.
- Si t'as un sortilège pour effacer l'air pitoyable que je dois avoir, je suis preneur...
J'entends le ton de sa voix, je note le fond de sincérité négative malgré la tentative d'humour qui ne fait rire aucun de nous deux. Je hoche simplement la tête, tentant d'occulter la boule qui se forme au fond de ma gorge.
- Je sais pas si je pourrai faire grand chose pour ça...
Ma main s'est levée naturellement vers son arcade ouverte, mais s'arrête à quelques centimètres de son visage comme j'y perçois un mouvement de recul. Je ne sais pas si les premiers soins pourront suffire, je ne suis pas médicomage, et les cours de premières urgences me semblent dérisoires à cet instant.
- Je peux au moins faire ça...
Utiliser ma baguette - qui se trouve toujours au creux de mes mains, que je n'ai pas réussi à lâcher depuis tout à l'heure et qui me sert sans doute de dernier rempart contre le reste du monde - pour nettoyer le sang qui macule ses poings, son visage et ses vêtements. J'en occulte complètement les miens, trop occupée à rendre à son pull sa couleur d'origine une fois que sa peau en a fait de même. Mais même sur ces gestes, je reste à distance. Pas que j'aie peur de lui, ça n'a jamais été le cas et je ne vois pas pourquoi ça changerait, quoi que les autres puissent en penser, mais j'ai bizarrement peur de m'imposer contre son gré.
C'est seulement quand il tend la main vers moi que la nervosité qui m'avait gagnée s'efface un peu, et que je finis par m'approcher réellement, bien que je n'ose encore pas venir à son contact. Que j'aurais envie de me blottir dans ses bras, pourtant, après tout ce qui vient de se passer ! Mais je reste debout, tout à côté de lui, et je suis son regard comme il reste fixé sur mon ventre arrondi. Regard qu'il relève vers moi comme pour me demander la permission de... oh... Je hoche simplement la tête, réalisant que c'est un geste qui semble naturel pour beaucoup de futurs parents mais que je n'ai laissé personne faire jusqu'alors. Sa main tout près de ce bébé qui est le sien ne me laisse pas indifférente, bien loin de là, et j'ai toutes les peines du monde à contenir l'émotion qui me gagne.
- Est-ce que beaucoup de gens savent que je suis... Que je... Qu'il est de moi ?
J'entends le ton de sa voix, je vois bien qu'il ne cherche pas mon regard. Je ne peux plus retenir les larmes qui demandaient qu'à rouler sur mes joues. Et c'est d'une voix aussi maîtrisée que possible que je tente de lui répondre le plus sincèrement qu'il m'est donné de le faire, la tête trop haute, le regard fixé sur la vitre derrière lui sans réellement la voir ni ce qu'il se passe derrière.
- Les jumeaux et mes amis licornes, oui. Les autres... Je suppose que beaucoup s'en doutent, je suis à un stade assez avancé, et c'est pas comme si on m'avait vue avec beaucoup d'autres hommes...
Quel euphémisme ! Il y a bien eu Léandre quand nous étions enfants, mais personne ici n'en a souvenir, sans doute. Et cette tentative ridicule et avortée avec Charles - qui me donne la nausée tellement je me sens mal d'avoir ainsi agi - que tout le monde ignore.
- Tous savent qu'on n'est plus ensemble, cela dit...
Et si j'ai du mal à appréhender où il en est, je lui offre clairement une porte de sortie à cet instant. Je n'ai pas changé d'avis à ce sujet : je ne lui demande pas de prendre la même décision que moi. Je vais me retrouver maman sans l'avoir voulu au départ, mais j'ai fait mon choix complètement librement, et je refuse qu'il n'en fasse pas de même, qu'il se sente obligé de quoi que ce soit envers moi, et envers ce petit être. Parce que cet enfant le ressentira certainement, si son père s'engage à contrecoeur, à un moment ou à un autre, et que cette seule idée me rend malade. Et celle que Gideon détruise sa propre vie pour moi, pour nous, alors qu'il commence tout juste à la stabiliser tout autant.
- InvitéInvité
Re: walking the wire ㄨ holly (terminé)
Jeu 30 Nov 2017 - 8:09
Tu lui demandes si elle a pas un remède miracle contre l'air pitoyable qui est tien, mais tu sais que c'est en vain, tu penses même pas qu'un élixir d'euphorie pourrait te redonner le sourire à l'heure qu'il est. Holly se rapproche, bien qu'elle reste à une certaine distance de toi, et tu la comprends, tu ne donnes pour l'instant pas particulièrement l'air d'avoir envie quelle le fasse. Je sais pas si je pourrai faire grand chose pour ça... Elle désigne ta blessure ouverte à l'arcade et, malgré toi, tu as un mouvement de recul face à son geste, comme un animal amoché qui refuse de laisser voir ses blessures, de peur qu'on ne l'abatte. Holly ne se laisse pas démonter par ta retraite pour autant, comme elle souhaite encore et toujours t'aider, faire quelque chose pour que tu te sentes moins mal, comme toi à la Marina. C'est dans votre nature, c'est comme ça, vous pouvez pas laisser l'autre souffrir sans réagir. C'est juste impossible. Je peux au moins faire ça... Tu remarques qu'elle tient toujours sa baguette entre ses doigts, probablement depuis le bar, et tu ne peux que comprendre son geste. Dans son état, qui plus est, ça ne peut être que plus rassurant de pouvoir compter sur quelque chose de fiable. Et pas d'impulsif, comme dans ton genre, par exemple.
La blonde entreprend de nettoyer le sang qui couvre tes mains, ton visage, et même ton pull, dans son souci du détail. Mis à part les bleus et ta blessure au visage, tu es désormais tout pimpant, bien que tu te sentes toujours amoché et sale à l'intérieur mais pour ça, y a pas de remède miracle. Merci, Holly, tu murmures vaguement, le ton peu convaincu. Pour toi, tout cela n'avait aucune importance, mais elle avait eu ce besoin de se sentir utile et tu ne pouvais tout simplement pas lui enlever ça.
Pendant tout l'opération, elle était restée à bonne distance de toi, t'avais donc décidé, par un geste de la main, de l'inviter à se rapprocher. Parce que tu voulais pas qu'elle se sente exclue, rejetée... Non, c'était pas ça que tu voulais faire, du tout. Elle accepte et réduit l'espace entre vous, ton attention désormais toute focalisée sur le bébé qu'elle porte en elle. Ton bébé. Merlin... Comme ça fait bizarre de se dire ça. Avec son accord, t'as posé ta main sur son ventre, sur l'enveloppe qui protège cet être dont tu ignores encore tout. Tu ne sens pas de mouvement, mais une part de toi prie pour que ça n'arrive pas : il suffirait d'un coup, d'un signe de ce bébé pour que tu renonces à tout ce que tu t'engages à dire.
D'une voix faible, tu demandes à la Summerbee si beaucoup connaissent la vérité exacte. Les jumeaux, son groupe d'amis, tu t'en doutais un peu. Elle suppose ensuite que les autres ont des doutes, sans aucune certitude. Tu hoches la tête, en même temps que ta main retombe. Tous savent qu'on est plus ensemble, cela dit... Tu relèves les yeux vers elle, remarquant alors qu'elle pleure, elle n'avait rien laissé transparaître dans sa voix. Tu avales ta salive avec difficulté, une boule se formant dans ta gorge, ce que tu t'apprêtes à dire étant bien plus difficile que tu ne l'aurais jamais imaginé. Mais c'était la chose juste à faire, tu le savais...
Tu penses qu'ils pourraient garder ça pour eux ? Tu réalises, en disant ça, que tu pourrais sonner comme pour quelqu'un qui a honte, qui n'assume pas, qui n'a pas envie d'être lié à cet enfant, alors que ce n'est pas du tout le cas. Au contraire... Tu t'empresses donc de rectifier le tir, la voix faible, malgré l'ampleur de ta conviction. Il ne faut pas que le Ministère apprenne que je suis son père... Parce qu'ils te traquaient déjà, te traitaient comme une merde, attendaient le moindre de tes faux pas pour te mettre dans une cage, en bon cabot que t'étais. Et tu ne souhaitais pas ça à cet enfant. Il... Il se pourrait qu'il naisse... Tu sais qu'elle va comprendre, t'as pourtant du mal à le dire, tu détournes le visage, honteux. Comme moi... C'était ta peur la plus profonde. Tu connaissais aucun loup-garou, et encore moins qui ait eu des enfants. Tu savais pas à quoi t'attendre. Et je refuse que le Ministère connaisse son état, ou même garde un oeil sur lui toute sa vie en sachant qui est son père. Et s'ils ne l'apprenent jamais, alors il sera tranquille... T'essayes de te convaincre que tout ça est la bonne décision tout en parlant d'une voix plus forte, mais t'y as bien réfléchi. Tu préfères sacrifier ton rôle dans sa vie, que sa vie tout court. Imagine qu'ils mettent son nom dans un registre, ou l'empêchent d'aller à Poudlard, ou... Ou qu'ils nous le prennent ? L'idée te rend malade. Et si jamais ils voulaient étudier un phénomène dans son genre ? Tu savais que les vrais monstres se cachaient au Ministère, malgré leurs soit disant bonnes intentions. Tu sens des trémolos dans ta voix, mais te forces à continuer. Je veux... Je voudrais être là pour cet enfant, Holly, et pour toi, si tu es d'accord... Tu sais que je te laisserai pas seule... Mais si je dois être dans l'ombre, s'il faut qu'il ne sache pas qui je suis, je le ferai... Pour le protéger. Tu sais pas si elle va comprendre ta façon de voir les choses, si elle va pas te donner une liste d'arguments contraires pour te faire changer d'avis, mais ton avis est plutôt bien arrêté. Tu veux pas qu'il vive la même chose que toi et, si par le plus grand des bonheurs, il naît sans être lycanthrope, tu veux pas qu'il soit associé à toi quand même. Qui sait de quoi les gens sont capables... Et puis, tu te demandes si Holly a pas déjà pensé à tout ça. Si elle pense pas comme toi, que ça serait mieux que l'enfant ne te connaisse jamais...
holly &
gideon
gideon
walking the wire
Pendant tout l'opération, elle était restée à bonne distance de toi, t'avais donc décidé, par un geste de la main, de l'inviter à se rapprocher. Parce que tu voulais pas qu'elle se sente exclue, rejetée... Non, c'était pas ça que tu voulais faire, du tout. Elle accepte et réduit l'espace entre vous, ton attention désormais toute focalisée sur le bébé qu'elle porte en elle. Ton bébé. Merlin... Comme ça fait bizarre de se dire ça. Avec son accord, t'as posé ta main sur son ventre, sur l'enveloppe qui protège cet être dont tu ignores encore tout. Tu ne sens pas de mouvement, mais une part de toi prie pour que ça n'arrive pas : il suffirait d'un coup, d'un signe de ce bébé pour que tu renonces à tout ce que tu t'engages à dire.
D'une voix faible, tu demandes à la Summerbee si beaucoup connaissent la vérité exacte. Les jumeaux, son groupe d'amis, tu t'en doutais un peu. Elle suppose ensuite que les autres ont des doutes, sans aucune certitude. Tu hoches la tête, en même temps que ta main retombe. Tous savent qu'on est plus ensemble, cela dit... Tu relèves les yeux vers elle, remarquant alors qu'elle pleure, elle n'avait rien laissé transparaître dans sa voix. Tu avales ta salive avec difficulté, une boule se formant dans ta gorge, ce que tu t'apprêtes à dire étant bien plus difficile que tu ne l'aurais jamais imaginé. Mais c'était la chose juste à faire, tu le savais...
Tu penses qu'ils pourraient garder ça pour eux ? Tu réalises, en disant ça, que tu pourrais sonner comme pour quelqu'un qui a honte, qui n'assume pas, qui n'a pas envie d'être lié à cet enfant, alors que ce n'est pas du tout le cas. Au contraire... Tu t'empresses donc de rectifier le tir, la voix faible, malgré l'ampleur de ta conviction. Il ne faut pas que le Ministère apprenne que je suis son père... Parce qu'ils te traquaient déjà, te traitaient comme une merde, attendaient le moindre de tes faux pas pour te mettre dans une cage, en bon cabot que t'étais. Et tu ne souhaitais pas ça à cet enfant. Il... Il se pourrait qu'il naisse... Tu sais qu'elle va comprendre, t'as pourtant du mal à le dire, tu détournes le visage, honteux. Comme moi... C'était ta peur la plus profonde. Tu connaissais aucun loup-garou, et encore moins qui ait eu des enfants. Tu savais pas à quoi t'attendre. Et je refuse que le Ministère connaisse son état, ou même garde un oeil sur lui toute sa vie en sachant qui est son père. Et s'ils ne l'apprenent jamais, alors il sera tranquille... T'essayes de te convaincre que tout ça est la bonne décision tout en parlant d'une voix plus forte, mais t'y as bien réfléchi. Tu préfères sacrifier ton rôle dans sa vie, que sa vie tout court. Imagine qu'ils mettent son nom dans un registre, ou l'empêchent d'aller à Poudlard, ou... Ou qu'ils nous le prennent ? L'idée te rend malade. Et si jamais ils voulaient étudier un phénomène dans son genre ? Tu savais que les vrais monstres se cachaient au Ministère, malgré leurs soit disant bonnes intentions. Tu sens des trémolos dans ta voix, mais te forces à continuer. Je veux... Je voudrais être là pour cet enfant, Holly, et pour toi, si tu es d'accord... Tu sais que je te laisserai pas seule... Mais si je dois être dans l'ombre, s'il faut qu'il ne sache pas qui je suis, je le ferai... Pour le protéger. Tu sais pas si elle va comprendre ta façon de voir les choses, si elle va pas te donner une liste d'arguments contraires pour te faire changer d'avis, mais ton avis est plutôt bien arrêté. Tu veux pas qu'il vive la même chose que toi et, si par le plus grand des bonheurs, il naît sans être lycanthrope, tu veux pas qu'il soit associé à toi quand même. Qui sait de quoi les gens sont capables... Et puis, tu te demandes si Holly a pas déjà pensé à tout ça. Si elle pense pas comme toi, que ça serait mieux que l'enfant ne te connaisse jamais...
- Diane de CornouillerADMIN 🌹 hermine bretonne
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» âge : Presque 32 ans (20/09/1992)
» situation : mère célibataire (et multi-crush)
» nature du sang : sang-pur
» particularité : semi-vélane
» année d'études : 4e année
» options obligatoires & facultatives : Nouveau cursus (4e année, Ducs validés) :
Option obligatoire :
Stylisme enchanté
Option facultative :
Potions
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Ancien cursus avorté en 7e année (Magics obtenus) :
Options obligatoires :
Histoire de la magie,
Etude des moldus,
Sciences politiques magiques.
Options facultatives :
Sortilèges,
Littérature magique,
Musique.
» profession : Organisatrice d'événements à temps partiel, associée au Loch d'Inès, étudiante et prez des Nymphes, et accessoirement maman
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Re: walking the wire ㄨ holly (terminé)
Ven 1 Déc 2017 - 9:42
- Merci Holly.
On est convaincu ni l'un ni l'autre de l'utilité de ce que je viens de passer quelques minutes à faire, mais il fallait que je m'occupe les mains, et l'esprit aussi. Histoire de ne pas complètement perdre pied, de me raccrocher à quelque chose de concret, quand tout le reste est en train de s'effondrer. Mais ça ne dure qu'un temps, et s'il ne m'avait pas acceptée dans son périmètre, je ne suis pas sûre que j'aurais eu la force de rester bien plus longtemps. Pourtant je sens bien que les minutes qui vont suivre ne vont pas être faciles à supporter, mais je me verrai encore moins les passer seule loin de tout et de tous. Je serais retournée à l'intérieur, sans doute, mais j'aurais eu toutes les peines du monde à ne pas fondre en larmes, alors pourtant que je refuse de le faire au milieu de toute cette foule. Ou je serais rentrée au domaine, alors pourtant que je n'en ai pas la moindre envie, et que je suis presque sûre de trouver une chambre vide... Alors même si ça ne s'annonce pas facile, clairement, je préfère être encore près de lui, sentir sa main sur mon ventre, même si la discussion qui s'engage ne commence pas vraiment bien, et qu'il la retire presque trop vite à mon goût. La preuve, c'est que je lui lance d'ores et déjà les billes pour qu'il puisse s'éloigner, si c'est ce qu'il souhaite. Il n'a aucune obligation de prendre la responsabilité de cet enfant, et ses premiers propos vont d'ailleurs dans ce sens.
- Tu crois qu'ils peuvent garder ça pour eux.
- Sans doute.
Si je leur demande, je ne doute pas un instant que mes frangins autant que mes amis, ma famille de coeur, garderont le secret de l'identité du père de mon enfant. J'ai l'air de dire ça avec le plus grand calme, pourtant je suis loin de l'être, et l'idée qu'il ne veuille, donc, rien avoir à faire avec nous me vrille le coeur. Je ne peux plus retenir mes larmes, et s'il ne les avait pas encore remarquées, c'est à présent chose faite.
- Il ne faut pas que le Ministère apprenne que je suis son père... Il... Il se pourrait qu'il naisse... Comme moi... Et je refuse que le Ministère connaisse son état, ou même garde un oeil sur lui toute sa vie en sachant qui est son père. Et s'ils ne l'apprennent jamais, alors il sera tranquille.....
Je l'écoute parler, et comprends que son point de vue n'est pas vraiment celui que j'imaginais jusque-là. Que la peur qui l'étreint n'a rien à voir avec le fait d'être père, en soi, mais va bien au-delà, et ses craintes, je les comprends parfaitement. Je ne dirais pas que je les accepte complètement, je ne suis pas tout à fait d'accord avec tout, mais...
- Je comprends...
J'inspire profondément, cherchant un semblant de calme quelque part tout au fond de moi alors que je suis bien loin de réellement le ressentir.
- Je ne suis pas sûre que ça soit la meilleure solution, parce que je ne suis pas certaine que même si tous autant que nous sommes, nous tenons notre langue, ça ne finisse pas par filtrer, d'une part, et puis parce qu'il se peut qu'il développe la nature lycane et on n'y pourra rien, par ailleurs, mais je comprends.
C'est déjà plus que ce que j'ai fait cet été, tu vois ? Mais ça n'empêche que je ne partage pas son avis, et, par ailleurs, je n'ai aucune idée de ce qu'il en est du bureau de régulation des créatures concernant les vélanes, concernant tout le monde, même, en fait. J'imagine bien que notre statut n'a rien à voir avec celui des loup-garous, je ne me fais aucune illusion à ce sujet, mais qui sait s'il n'y a pas quand même une entité qui surveille nos débordements ? C'est rare qu'on parle de nos excès, mais j'en ai bien fait deux en moins de deux mois alors...
- Imagine qu'ils mettent son nom dans un registre, ou l'empêchent d'aller à Poudlard, ou... Ou qu'ils nous le prennent ?
Nous ? Tu as bien dit nous ? Je reste bloquée sur ce tout petit mot pourtant si lourd de sens. Et les craintes qu'il évoque, je n'y suis pas plus indifférente que lui, bien au contraire. Toutes ces questions, je me les pose, évidemment. Je ne sais pas comment ça se passera, s'il développe une nature comme les nôtres, quelle qu'elle soit. Tout ce que je sais, c'est que je ne peux pas imaginer de ne pas être là pour lui.
- Je veux... Je voudrais être là pour cet enfant, Holly, et pour toi, si tu es d'accord...
Bien sûr que je suis d'accord. Est-ce qu'il y avait vraiment lieu d'en douter ?
- Tu sais que je te laisserai pas seule... Mais si je dois être dans l'ombre, s'il faut qu'il ne sache pas qui je suis, je le ferai... Pour le protéger.
Merlin, si tu savais comme ces mots me touchent ! Est-ce que tu t'en rends compte ? Je suis déjà en larmes, si bien que celles qui roulent encore sur mes joues ne semblent sans doute pas bien différentes que les précédentes pourtant... pourtant elles le sont, clairement. Même si l'émotion de ce que tout ça implique entre nous n'en est pas le seul moteur. Parce que savoir que tu veux être présent dans nos vies futures, à cet enfant et moi, fait faire un bond à mon coeur au fond de ma poitrine. Mais aussi parce que j'ai peur, terriblement, même. Oh Morgane ! Bien sûr que je suis terrifiée ! De ne pas être à la hauteur, de ne pas être une bonne mère, de ne pas savoir gérer. J'ai peur de lui avoir transmis mes gènes, peur qu'il lui ait transmis sa condition, parce qu'on sait tous les deux que ce n'est pas un cadeau à faire à un enfant. J'ai peur de ne pas réussir à le protéger du reste du monde et de leur intolérance, de ne pas parvenir à lui faire comprendre qu'il n'a pas à avoir honte de ce qu'il sera. J'ai peur de ne pas réussir à joindre les deux bouts, aussi, je ne sais même pas comment je vais pouvoir gagner ma vie, et si mon compte à Gringott's n'est pas vide, la fortune familiale ne m'appartient pas, et il ne tiendra pas longtemps si mes parents décident de me couper les vivres parce que j'aurais décidé de garder cet enfant. Mais j'ai plus peur encore de le laisser à qui que ce soit, de l'abandonner à des gens peut-être bien intentionnés, peut-être pas, mais qui en tout état de cause, ne sauront pas ce que c'est qu'être vélane ou lycanthrope, ne sauront pas le gérer, et auront, peut-être peur de cet enfant qui ne pourra rien contre sa nature. J'ai peur qu'il soit étudié, analysé dans tous les sens parce que fruit d'un couple hors normes, qu'on lui refuse ainsi la vie d'un enfant comme les autres. Mais je ne peux pas y faire grand chose, mes craintes ne se dissiperont pas d'elles-mêmes, et je ne saurais si elles sont légitimes ou non que devant le fait accompli. Alors je fais avec, et j'avise au jour le jour. Parce que c'est la meilleure chose que je puisse faire pour lui. N'est-ce pas ? Un moment de silence a passé avant que je tente en vain de sécher mes larmes - et que de nouvelles les remplacent presque aussitôt.
- Tu te souviens quand on en parlait comme d'un lointain projet, peut-être, un jour ? On se disait "peut-être que d'ici là, les médicomages auront trouvé un truc pour isoler les gènes vélanes et lycans, et qu'on pourra éviter ça à un bébé"... Si seulement c'était si simple...
Je secoue la tête. Rien n'est jamais simple, je devrais le savoir pourtant.
- Si ça se trouve on est déjà fichés lui et moi. Pour ce que j'en sais, le département de régulation des créatures peut bien avoir un fichier des vélanes connues et de leur descendance ou n'importe quelle autre hérédité magique. Ou un fichier de tous les sorciers et cracmols même, qui sait ? Et c'est pas comme si j'avais été discrète ces dernières semaines... Ou ils peuvent déjà savoir qu'on a été ensemble. Peut-être qu'ils nous ont tenu à l'oeil en même temps que toi, et que c'est trop tard, que comme je suis enceinte depuis plusieurs mois et que Ste Mangouste le sait, l'information est remontée... Je n'en sais rien Gid, et je ne dis pas qu'il ne faut pas avoir peur, parce que je suis terrifiée en vrai... Mais la peur n'efface pas le danger, que je reste paralysée par elle n'arrangera rien, et je ne veux pas vivre en sursautant à chaque rencontre ou coup de sonnette. S'ils doivent agir un jour, ils le feront. En attendant, je gère ce que je sais pouvoir gérer, ou en tout cas j'essaie. J'aviserai le moment venu.
Et si je suis pas la personne la plus terrifiante qui soit de prime abord, il y a cet éclat particulièrement sauvage dans mon regard à cet instant alors que ma prise sur ma baguette s'affermit.
- Mais qu'ils essaient seulement de vous arracher à moi, je te jure que je les laisserai pas faire.
Est-ce que j'ai l'air d'être inconsciente du danger que ça peut représenter ? Peut-être que c'est l'impression que ça donne, pourtant ça n'est pas vraiment le cas, seulement je suis déterminée à protéger ceux qui comptent plus que tout à mes yeux, envers et contre tous. Il faut croire qu'il ou elle le ressent, ou peut-être que ce sont les émotions diverses ou les battements de mon coeur qui l'ont fait réagir, mais c'est le moment qu'il ou elle choisit pour manifester sa présence, et je pose ma main libre sur mon ventre, lui parle comme s'il allait me répondre, aussi incongru cette scène puisse-t-elle paraître après tout ce qu'il vient de se passer.
- Je laisserai personne te faire du mal, jamais.
Un murmure, adressé à mon ventre arrondi. Et puis j'inspire à nouveau profondément, cherche enfin le regard de l'ancien Wright.
- Je ne peux pas prendre de décision pour toi, Gid, et si tu penses que c'est mieux d'être... distant, je respecterai ton choix. Savoir que tu seras au moins un peu là, c'est déjà énorme, tu sais ? Je ne partage pas complètement ton point de vue, mais... mais je comprends. Je pense juste qu'on est plus forts ensemble qu'isolés...
C'est mon opinion. Tu as la tienne, et je ne peux pas aller contre ça, au contraire, c'est la moindre des choses de la respecter. Même si je donnerais n'importe quoi - ou presque - pour que tu changes d'avis.
On est convaincu ni l'un ni l'autre de l'utilité de ce que je viens de passer quelques minutes à faire, mais il fallait que je m'occupe les mains, et l'esprit aussi. Histoire de ne pas complètement perdre pied, de me raccrocher à quelque chose de concret, quand tout le reste est en train de s'effondrer. Mais ça ne dure qu'un temps, et s'il ne m'avait pas acceptée dans son périmètre, je ne suis pas sûre que j'aurais eu la force de rester bien plus longtemps. Pourtant je sens bien que les minutes qui vont suivre ne vont pas être faciles à supporter, mais je me verrai encore moins les passer seule loin de tout et de tous. Je serais retournée à l'intérieur, sans doute, mais j'aurais eu toutes les peines du monde à ne pas fondre en larmes, alors pourtant que je refuse de le faire au milieu de toute cette foule. Ou je serais rentrée au domaine, alors pourtant que je n'en ai pas la moindre envie, et que je suis presque sûre de trouver une chambre vide... Alors même si ça ne s'annonce pas facile, clairement, je préfère être encore près de lui, sentir sa main sur mon ventre, même si la discussion qui s'engage ne commence pas vraiment bien, et qu'il la retire presque trop vite à mon goût. La preuve, c'est que je lui lance d'ores et déjà les billes pour qu'il puisse s'éloigner, si c'est ce qu'il souhaite. Il n'a aucune obligation de prendre la responsabilité de cet enfant, et ses premiers propos vont d'ailleurs dans ce sens.
- Tu crois qu'ils peuvent garder ça pour eux.
- Sans doute.
Si je leur demande, je ne doute pas un instant que mes frangins autant que mes amis, ma famille de coeur, garderont le secret de l'identité du père de mon enfant. J'ai l'air de dire ça avec le plus grand calme, pourtant je suis loin de l'être, et l'idée qu'il ne veuille, donc, rien avoir à faire avec nous me vrille le coeur. Je ne peux plus retenir mes larmes, et s'il ne les avait pas encore remarquées, c'est à présent chose faite.
- Il ne faut pas que le Ministère apprenne que je suis son père... Il... Il se pourrait qu'il naisse... Comme moi... Et je refuse que le Ministère connaisse son état, ou même garde un oeil sur lui toute sa vie en sachant qui est son père. Et s'ils ne l'apprennent jamais, alors il sera tranquille.....
Je l'écoute parler, et comprends que son point de vue n'est pas vraiment celui que j'imaginais jusque-là. Que la peur qui l'étreint n'a rien à voir avec le fait d'être père, en soi, mais va bien au-delà, et ses craintes, je les comprends parfaitement. Je ne dirais pas que je les accepte complètement, je ne suis pas tout à fait d'accord avec tout, mais...
- Je comprends...
J'inspire profondément, cherchant un semblant de calme quelque part tout au fond de moi alors que je suis bien loin de réellement le ressentir.
- Je ne suis pas sûre que ça soit la meilleure solution, parce que je ne suis pas certaine que même si tous autant que nous sommes, nous tenons notre langue, ça ne finisse pas par filtrer, d'une part, et puis parce qu'il se peut qu'il développe la nature lycane et on n'y pourra rien, par ailleurs, mais je comprends.
C'est déjà plus que ce que j'ai fait cet été, tu vois ? Mais ça n'empêche que je ne partage pas son avis, et, par ailleurs, je n'ai aucune idée de ce qu'il en est du bureau de régulation des créatures concernant les vélanes, concernant tout le monde, même, en fait. J'imagine bien que notre statut n'a rien à voir avec celui des loup-garous, je ne me fais aucune illusion à ce sujet, mais qui sait s'il n'y a pas quand même une entité qui surveille nos débordements ? C'est rare qu'on parle de nos excès, mais j'en ai bien fait deux en moins de deux mois alors...
- Imagine qu'ils mettent son nom dans un registre, ou l'empêchent d'aller à Poudlard, ou... Ou qu'ils nous le prennent ?
Nous ? Tu as bien dit nous ? Je reste bloquée sur ce tout petit mot pourtant si lourd de sens. Et les craintes qu'il évoque, je n'y suis pas plus indifférente que lui, bien au contraire. Toutes ces questions, je me les pose, évidemment. Je ne sais pas comment ça se passera, s'il développe une nature comme les nôtres, quelle qu'elle soit. Tout ce que je sais, c'est que je ne peux pas imaginer de ne pas être là pour lui.
- Je veux... Je voudrais être là pour cet enfant, Holly, et pour toi, si tu es d'accord...
Bien sûr que je suis d'accord. Est-ce qu'il y avait vraiment lieu d'en douter ?
- Tu sais que je te laisserai pas seule... Mais si je dois être dans l'ombre, s'il faut qu'il ne sache pas qui je suis, je le ferai... Pour le protéger.
Merlin, si tu savais comme ces mots me touchent ! Est-ce que tu t'en rends compte ? Je suis déjà en larmes, si bien que celles qui roulent encore sur mes joues ne semblent sans doute pas bien différentes que les précédentes pourtant... pourtant elles le sont, clairement. Même si l'émotion de ce que tout ça implique entre nous n'en est pas le seul moteur. Parce que savoir que tu veux être présent dans nos vies futures, à cet enfant et moi, fait faire un bond à mon coeur au fond de ma poitrine. Mais aussi parce que j'ai peur, terriblement, même. Oh Morgane ! Bien sûr que je suis terrifiée ! De ne pas être à la hauteur, de ne pas être une bonne mère, de ne pas savoir gérer. J'ai peur de lui avoir transmis mes gènes, peur qu'il lui ait transmis sa condition, parce qu'on sait tous les deux que ce n'est pas un cadeau à faire à un enfant. J'ai peur de ne pas réussir à le protéger du reste du monde et de leur intolérance, de ne pas parvenir à lui faire comprendre qu'il n'a pas à avoir honte de ce qu'il sera. J'ai peur de ne pas réussir à joindre les deux bouts, aussi, je ne sais même pas comment je vais pouvoir gagner ma vie, et si mon compte à Gringott's n'est pas vide, la fortune familiale ne m'appartient pas, et il ne tiendra pas longtemps si mes parents décident de me couper les vivres parce que j'aurais décidé de garder cet enfant. Mais j'ai plus peur encore de le laisser à qui que ce soit, de l'abandonner à des gens peut-être bien intentionnés, peut-être pas, mais qui en tout état de cause, ne sauront pas ce que c'est qu'être vélane ou lycanthrope, ne sauront pas le gérer, et auront, peut-être peur de cet enfant qui ne pourra rien contre sa nature. J'ai peur qu'il soit étudié, analysé dans tous les sens parce que fruit d'un couple hors normes, qu'on lui refuse ainsi la vie d'un enfant comme les autres. Mais je ne peux pas y faire grand chose, mes craintes ne se dissiperont pas d'elles-mêmes, et je ne saurais si elles sont légitimes ou non que devant le fait accompli. Alors je fais avec, et j'avise au jour le jour. Parce que c'est la meilleure chose que je puisse faire pour lui. N'est-ce pas ? Un moment de silence a passé avant que je tente en vain de sécher mes larmes - et que de nouvelles les remplacent presque aussitôt.
- Tu te souviens quand on en parlait comme d'un lointain projet, peut-être, un jour ? On se disait "peut-être que d'ici là, les médicomages auront trouvé un truc pour isoler les gènes vélanes et lycans, et qu'on pourra éviter ça à un bébé"... Si seulement c'était si simple...
Je secoue la tête. Rien n'est jamais simple, je devrais le savoir pourtant.
- Si ça se trouve on est déjà fichés lui et moi. Pour ce que j'en sais, le département de régulation des créatures peut bien avoir un fichier des vélanes connues et de leur descendance ou n'importe quelle autre hérédité magique. Ou un fichier de tous les sorciers et cracmols même, qui sait ? Et c'est pas comme si j'avais été discrète ces dernières semaines... Ou ils peuvent déjà savoir qu'on a été ensemble. Peut-être qu'ils nous ont tenu à l'oeil en même temps que toi, et que c'est trop tard, que comme je suis enceinte depuis plusieurs mois et que Ste Mangouste le sait, l'information est remontée... Je n'en sais rien Gid, et je ne dis pas qu'il ne faut pas avoir peur, parce que je suis terrifiée en vrai... Mais la peur n'efface pas le danger, que je reste paralysée par elle n'arrangera rien, et je ne veux pas vivre en sursautant à chaque rencontre ou coup de sonnette. S'ils doivent agir un jour, ils le feront. En attendant, je gère ce que je sais pouvoir gérer, ou en tout cas j'essaie. J'aviserai le moment venu.
Et si je suis pas la personne la plus terrifiante qui soit de prime abord, il y a cet éclat particulièrement sauvage dans mon regard à cet instant alors que ma prise sur ma baguette s'affermit.
- Mais qu'ils essaient seulement de vous arracher à moi, je te jure que je les laisserai pas faire.
Est-ce que j'ai l'air d'être inconsciente du danger que ça peut représenter ? Peut-être que c'est l'impression que ça donne, pourtant ça n'est pas vraiment le cas, seulement je suis déterminée à protéger ceux qui comptent plus que tout à mes yeux, envers et contre tous. Il faut croire qu'il ou elle le ressent, ou peut-être que ce sont les émotions diverses ou les battements de mon coeur qui l'ont fait réagir, mais c'est le moment qu'il ou elle choisit pour manifester sa présence, et je pose ma main libre sur mon ventre, lui parle comme s'il allait me répondre, aussi incongru cette scène puisse-t-elle paraître après tout ce qu'il vient de se passer.
- Je laisserai personne te faire du mal, jamais.
Un murmure, adressé à mon ventre arrondi. Et puis j'inspire à nouveau profondément, cherche enfin le regard de l'ancien Wright.
- Je ne peux pas prendre de décision pour toi, Gid, et si tu penses que c'est mieux d'être... distant, je respecterai ton choix. Savoir que tu seras au moins un peu là, c'est déjà énorme, tu sais ? Je ne partage pas complètement ton point de vue, mais... mais je comprends. Je pense juste qu'on est plus forts ensemble qu'isolés...
C'est mon opinion. Tu as la tienne, et je ne peux pas aller contre ça, au contraire, c'est la moindre des choses de la respecter. Même si je donnerais n'importe quoi - ou presque - pour que tu changes d'avis.
- ça remonte...:
- InvitéInvité
Re: walking the wire ㄨ holly (terminé)
Lun 4 Déc 2017 - 20:34
Cette conversation est probablement la plus difficile que t'as eu dans ta vie, et pourtant Merlin sait combien de discussions éprouvantes t'as pu avoir. Que ça soit sur ta condition de lycanthrope, sur ton accident de Quidditch, sur ton envie d'arrêter Hungcalf... Non, vraiment, rien n'était comparable à ce que tu vivais maintenant. Le pire, sans doute, c'est que tu ne voulais pas dire toutes ces choses, que t'aurais voulu avoir une vie normale, mais tu sais très bien que tu l'auras jamais, cette vie idyllique. Et probablement qu'Holly le savait aussi, en étant avec toi, mais maintenant, elle avait plus trop le choix. Et malgré toi, tu allais continuer à lui rendre la vie difficile. Elle avait pas encore l'air de s'en rendre compte, la Summerbee. Peut-être parce qu'elle a peur, qu'elle veut pas voir la vérité en face, mais malheureusement, tu vois clair pour vous deux. Bien qu'elle te dise qu'elle comprend ton point de vue, t'entends très bien qu'elle n'est pas convaincue. Et tu la connais par cœur, elle va essayer de te faire changer d'avis, de te faire voir les choses autrement. Sauf que, pour une fois, t'as l'intime conviction de mieux savoir qu'elle, d'avoir la meilleure solution... Chose rarissime. Toi qui t'en remettais toujours à son bon jugement, qui te tournais toujours vers elle lorsque tu ne savais pas quoi faire. Sauf qu'aujourd'hui, la vie d'un petit être que vous aviez conçue à deux, certes pas volontairement, était en jeu. Et il n'était pas question de suppositions, de peut-être, de si jamais. Juste des questions de certitudes, de bien-être pour ce futur petit qui allait naître.
Déjà, Holly commence à t'asséner ses paroles pleines de sens, qui ne font pourtant pas écho en toi. Peut-être que le fait que tu es le père va filtrer, oui. Peut-être qu'il va naître loup-garou, oui. Mais t'as pensé à tout ça. Et t'as des solutions pour tout ça, aussi. Faut juste que tu trouves comment formuler tout ça, comment lui dire... Comment réussir à lui faire voir les choses telles que tu les vois, toi. Tu sais pertinemment que c'est une mission impossible. Tu espères pourtant qu'elle prendra au moins le temps d'y réfléchir. T'as l'esprit perdue dans tes réflexions, lorsqu'elle reprend la parole, la voix tremblotante entre ses larmes qui continuent à couler.
Tu te souviens quand on en parlait comme d'un lointain projet, peut-être, un jour ? On se disait "peut-être que d'ici là, les médicomages auront trouvé un truc pour isoler les gènes vélanes et lycans, et qu'on pourra éviter ça à un bébé"... Si seulement c'était si simple... Ça te semble tellement loin, tout ça. Parce que tu pensais que tout histoire avec Holly, c'était du passé, parce que tu pensais que la question n'aurait plus à se poser, parce que t'allais plus avoir une histoire aussi forte que pour envisager d'avoir des bébés. Quand t'avais appris que t'étais un lycan, après ton attaque dans les bois, tu avais arrêté ta décision : tu voulais pas d'enfants, pas imposer ça à quelqu'un d'autre. Tu t'étais même éloigné d'Holly, parce que ça faisait que quelques mois que vous étiez ensemble et que t'étais sûr qu'une fille de sa gamme refuserait d'être au bras d'un homme comme toi. Et pourtant. Tu avais eu faux sur toute la ligne. Elle te l'avait dit tout de suite, la blonde, qu'elle t'aimait malgré tout. Et au fil du temps, elle avait réussi à te donner l'envie de fonder une famille. C'était arrivé, que vous le vouliez ou non, à présent... Mais vous formeriez jamais une vraie famille, t'en étais convaincu aussi, de ça. Tu essayes de lui sourire malgré tout, lorsqu'elle dit ça. Je t'avais dit de faire le cursus médicomagie... Je suis sûr qu'à l'heure qu'il est, tu aurais trouvé la solution. Tu restes assis, face à elle, et tu prends une de ses mains dans l'une des tiennes. Puis, elle se met à parler, à déballer un discours sur le fait que si ça se trouve, ils sont déjà au courant de tout. Puis, elle dit qu'elle avisera le moment venu. Que s'ils doivent venir, ils viendront. Et tu lui lâches la main. Parce que t'arrives pas à croire qu'elle puisse dire ça. Elle murmure à son ventre qu'elle laissera personne lui faire du mal, et tu fronces les sourcils, te relevant.
T'es sûre de toi ? Parce que tu m'as pas l'air très convaincue. Malgré toi, t'es fâché, mécontent des paroles qu'elle a utilisées. Comme si la vie de cet enfant allait se jouer à pile ou face ? Jamais de la vie. Non mais tu entends ce que tu dis, Holly ? "S'ils doivent agir un jour, ils le feront ?" Je pense pas que tu puisses être sérieuse, là. Tu secoues la tête. Tu hausses pas la voix, parce que ça servirait à rien, mais le fait qu'elle reste si aveugle à une solution si évidente te laisse pantois. C'est justement maintenant qu'il faut agir... Maintenant qu'on a toutes les cartes en main et que personne ne peut rien faire ! Tu ne vois donc pas ? Ces fiançailles avec Léandre... Elles tombent à point nommé ! Ça te coûte de dire ça. Ça te coûte tellement, et c'est pourtant la meilleure solution. Réfléchis-y un instant... Des fiançailles qui tombent de nulle part, pourquoi ? Parce que le gamin de la Rosière a engrossé l'aînée de Launay, tiens ! Tu joues les mauvaises langues, mais c'est ce que tout le monde se dira. S'il est vraiment bon, comme tu dis, s'il est ton ami... Il acceptera bien de faire ça pour toi, non ? Je vous dis pas de rester mariés toute la vie, mais ça assurerait au petit la meilleure des sécurités ! Une sécurité que tu seras jamais en capacité de lui offrir. Et Holly non plus, si elle assume auprès de ses parents de dire qui est le véritable père de son enfant. Vos parents seront mécontents, et alors... Les parents de Léandre auront réussi à le faire rentrer dans le rang, et les tiens seront enfin ravis de voir que tu es une bonne petite femme au foyer. Peut-être, on s'en fout de tout ça ! Le gamin, il aura tout. Il sera protégé s'il est un loup-garou, parce que vous direz rien. Il manquera de rien, parce que vos parents seront gagas d'un nouveau petit-enfant si attendu. Et il sera bien, Holly, et personne viendra jamais sonner à ta porte pour te poser des questions, parce que personne ne saura jamais rien. Ça te vrille le cœur, si seulement elle savait... Parce que tu détestes l'idée même qu'il puisse pas porter ton nom. Et le nom de ce mec que tu détestes ! Mais c'est pas à toi que tu penses en cet instant. Tu penses à tout, sauf à toi. Holly... Je t'en prie, réfléchis... Tu t'en rends pas compte, ma ta voix tremble, parce que tu essayes malgré toi de retenir des larmes, des larmes que tu retiens probablement depuis que t'as appris pour sa grossesse. Faut pas que tu flanches. Nous... Moi... Je pourrais rien lui offrir à cet enfant, à part des emmerdes... Et toi, si tu fais route seule, ça sera pas mieux. Faut qu'on pense à lui offrir la meilleure vie qu'il pourrait avoir. Ça signifie des sacrifices... Sans doute les pires qu'on aura à faire. Mais c'est plus à nous-mêmes qu'il faut penser. Tu lâches un profond soupir. T'espères qu'elle verra les choses comme toi, qu'elle y réfléchira, au moins... Qu'elle sera prête à en faire autant. Il en vaut la peine, non ? Ta volonté pourrait flancher telle la flamme d'une bougie soufflée, pourtant, t'imagines distinctement deux avenirs pour cet enfant, selon la décision d'Holly. Et à sa place... Tu sais quel avenir tu choisirais pour lui.
holly &
gideon
gideon
walking the wire
Déjà, Holly commence à t'asséner ses paroles pleines de sens, qui ne font pourtant pas écho en toi. Peut-être que le fait que tu es le père va filtrer, oui. Peut-être qu'il va naître loup-garou, oui. Mais t'as pensé à tout ça. Et t'as des solutions pour tout ça, aussi. Faut juste que tu trouves comment formuler tout ça, comment lui dire... Comment réussir à lui faire voir les choses telles que tu les vois, toi. Tu sais pertinemment que c'est une mission impossible. Tu espères pourtant qu'elle prendra au moins le temps d'y réfléchir. T'as l'esprit perdue dans tes réflexions, lorsqu'elle reprend la parole, la voix tremblotante entre ses larmes qui continuent à couler.
Tu te souviens quand on en parlait comme d'un lointain projet, peut-être, un jour ? On se disait "peut-être que d'ici là, les médicomages auront trouvé un truc pour isoler les gènes vélanes et lycans, et qu'on pourra éviter ça à un bébé"... Si seulement c'était si simple... Ça te semble tellement loin, tout ça. Parce que tu pensais que tout histoire avec Holly, c'était du passé, parce que tu pensais que la question n'aurait plus à se poser, parce que t'allais plus avoir une histoire aussi forte que pour envisager d'avoir des bébés. Quand t'avais appris que t'étais un lycan, après ton attaque dans les bois, tu avais arrêté ta décision : tu voulais pas d'enfants, pas imposer ça à quelqu'un d'autre. Tu t'étais même éloigné d'Holly, parce que ça faisait que quelques mois que vous étiez ensemble et que t'étais sûr qu'une fille de sa gamme refuserait d'être au bras d'un homme comme toi. Et pourtant. Tu avais eu faux sur toute la ligne. Elle te l'avait dit tout de suite, la blonde, qu'elle t'aimait malgré tout. Et au fil du temps, elle avait réussi à te donner l'envie de fonder une famille. C'était arrivé, que vous le vouliez ou non, à présent... Mais vous formeriez jamais une vraie famille, t'en étais convaincu aussi, de ça. Tu essayes de lui sourire malgré tout, lorsqu'elle dit ça. Je t'avais dit de faire le cursus médicomagie... Je suis sûr qu'à l'heure qu'il est, tu aurais trouvé la solution. Tu restes assis, face à elle, et tu prends une de ses mains dans l'une des tiennes. Puis, elle se met à parler, à déballer un discours sur le fait que si ça se trouve, ils sont déjà au courant de tout. Puis, elle dit qu'elle avisera le moment venu. Que s'ils doivent venir, ils viendront. Et tu lui lâches la main. Parce que t'arrives pas à croire qu'elle puisse dire ça. Elle murmure à son ventre qu'elle laissera personne lui faire du mal, et tu fronces les sourcils, te relevant.
T'es sûre de toi ? Parce que tu m'as pas l'air très convaincue. Malgré toi, t'es fâché, mécontent des paroles qu'elle a utilisées. Comme si la vie de cet enfant allait se jouer à pile ou face ? Jamais de la vie. Non mais tu entends ce que tu dis, Holly ? "S'ils doivent agir un jour, ils le feront ?" Je pense pas que tu puisses être sérieuse, là. Tu secoues la tête. Tu hausses pas la voix, parce que ça servirait à rien, mais le fait qu'elle reste si aveugle à une solution si évidente te laisse pantois. C'est justement maintenant qu'il faut agir... Maintenant qu'on a toutes les cartes en main et que personne ne peut rien faire ! Tu ne vois donc pas ? Ces fiançailles avec Léandre... Elles tombent à point nommé ! Ça te coûte de dire ça. Ça te coûte tellement, et c'est pourtant la meilleure solution. Réfléchis-y un instant... Des fiançailles qui tombent de nulle part, pourquoi ? Parce que le gamin de la Rosière a engrossé l'aînée de Launay, tiens ! Tu joues les mauvaises langues, mais c'est ce que tout le monde se dira. S'il est vraiment bon, comme tu dis, s'il est ton ami... Il acceptera bien de faire ça pour toi, non ? Je vous dis pas de rester mariés toute la vie, mais ça assurerait au petit la meilleure des sécurités ! Une sécurité que tu seras jamais en capacité de lui offrir. Et Holly non plus, si elle assume auprès de ses parents de dire qui est le véritable père de son enfant. Vos parents seront mécontents, et alors... Les parents de Léandre auront réussi à le faire rentrer dans le rang, et les tiens seront enfin ravis de voir que tu es une bonne petite femme au foyer. Peut-être, on s'en fout de tout ça ! Le gamin, il aura tout. Il sera protégé s'il est un loup-garou, parce que vous direz rien. Il manquera de rien, parce que vos parents seront gagas d'un nouveau petit-enfant si attendu. Et il sera bien, Holly, et personne viendra jamais sonner à ta porte pour te poser des questions, parce que personne ne saura jamais rien. Ça te vrille le cœur, si seulement elle savait... Parce que tu détestes l'idée même qu'il puisse pas porter ton nom. Et le nom de ce mec que tu détestes ! Mais c'est pas à toi que tu penses en cet instant. Tu penses à tout, sauf à toi. Holly... Je t'en prie, réfléchis... Tu t'en rends pas compte, ma ta voix tremble, parce que tu essayes malgré toi de retenir des larmes, des larmes que tu retiens probablement depuis que t'as appris pour sa grossesse. Faut pas que tu flanches. Nous... Moi... Je pourrais rien lui offrir à cet enfant, à part des emmerdes... Et toi, si tu fais route seule, ça sera pas mieux. Faut qu'on pense à lui offrir la meilleure vie qu'il pourrait avoir. Ça signifie des sacrifices... Sans doute les pires qu'on aura à faire. Mais c'est plus à nous-mêmes qu'il faut penser. Tu lâches un profond soupir. T'espères qu'elle verra les choses comme toi, qu'elle y réfléchira, au moins... Qu'elle sera prête à en faire autant. Il en vaut la peine, non ? Ta volonté pourrait flancher telle la flamme d'une bougie soufflée, pourtant, t'imagines distinctement deux avenirs pour cet enfant, selon la décision d'Holly. Et à sa place... Tu sais quel avenir tu choisirais pour lui.
- Diane de CornouillerADMIN 🌹 hermine bretonne
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» situation : mère célibataire (et multi-crush)
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» année d'études : 4e année
» options obligatoires & facultatives : Nouveau cursus (4e année, Ducs validés) :
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Option facultative :
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Ancien cursus avorté en 7e année (Magics obtenus) :
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Sortilèges,
Littérature magique,
Musique.
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Inventaire Sorcier
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Re: walking the wire ㄨ holly (terminé)
Mar 5 Déc 2017 - 6:58
Est-ce que je me voile la face ? Est-ce que je me berce d'illusions ? Peut-être. Je ne crois pas, au fond, mais c'est bien le cas quand on est aveugle à ce qui crève pourtant les yeux des autres, n'est-ce pas ? Je ne suis pas convaincue par le bien-fondé de sa démarche, c'est un fait. Je ne suis pas convaincue que sa décision soit la meilleure à prendre, mais je tente de respecter son choix, aussi douloureux soit-il pour moi. Pourquoi est-ce que ça doit être encore plus difficile que ça ne l'est déjà ?
On savait que fonder une famille, ça ne serait pas quelque chose de simple pour nous. On savait que ce serait un projet difficile, si on en arrivait là un jour. On n'était pas prêts du tout à ce que ce soit maintenant, certainement pas dans ces conditions. Mais Merlin ! Est-ce qu'il a vraiment encore besoin de savoir ce que je pense de sa nature lycane après tout ce temps ? Ca n'est pas là le problème, au fond, je le sais bien. Mais ça n'empêche que ses propos mes laissent un goût amer dans la bouche, quand bien même je m'efforce de respecter son choix. Je ne peux pas m'empêcher de revenir sur notre passé commun, sur ces moments où ce qui nous arrive aujourd'hui apparaissait comme un lointain projet, qui, peut-être, un jour serait réalisable...
- Je t'avais dit de faire le cursus médicomagie... Je suis sûr qu'à l'heure qu'il est, tu aurais trouvé la solution.
Sa réponse ne m'arrache même pas un sourire, bien que je comprenne qu'il tente de faire de l'humour. Parce qu'elle ne fait que me laisser l'impression d'avoir fait les mauvais choix et de ne pas être à la hauteur. Je secoue faiblement la tête, explique mon point de vue sans m'attarder sur mes choix d'études inutiles. Sa main a pris la mienne un instant, mais quand il la relâche, je sais que mes mots n'ont pas trouvé écho en lui, bien loin de là. Je m'en doutais un peu, je crois qu'on peut être aussi têtu l'un que l'autre, et que le sujet est bien trop important pour qu'on ne s'accroche pas à nos idées, l'un comme l'autre. Je suis prête à en rester là, à simplement tourner les talons et à rentrer à Hungcalf, parce que c'est sans doute tout ce qui me reste à faire - pour l'instant toujours, tant que j'y ai encore une place - mais ça ne s'arrête pourtant pas là, non, loin de là. Et ce qu'il rajoute en se redressant est pire encore.
- T'es sûre de toi ? Parce que tu m'as pas l'air très convaincue.
Il a beau ne pas hausser le ton, la violence de ses propos me frappe de plein fouet, et je pressens une suite qui ne sera pas d'un ton différent.
- Non mais tu entends ce que tu dis, Holly ? "S'ils doivent agir un jour, ils le feront ?" Je pense pas que tu puisses être sérieuse, là.
Je n'aime pas le ton qu'il emploie, je n'aime pas ce qu'il insinue. Comme si je prenais cette décision à la légère ! Comme s'il pouvait, une seconde, croire que je n'ai pas retourné cette situation dans tous les sens ! Mais je ne peux pas savoir ce qui se trame dans le labyrinthe du ministère, qu'est-ce que je peux faire d'autre que faire au mieux, en espérant qu'ils n'agissent pas ?
- C'est justement maintenant qu'il faut agir... Maintenant qu'on a toutes les cartes en main et que personne ne peut rien faire ! Tu ne vois donc pas ? Ces fiançailles avec Léandre... Elles tombent à point nommé !
Je suis sous le choc, peinant à réaliser qu'il vient réellement de dire ça. Léandre... Léandre n'a rien à voir avec tout ça, et ces fiançailles ne devraient même pas exister, encore moins entrer dans l'équation. Je n'arrive pas à croire qu'il les prenne un instant en considération, pourtant je vois très bien où il veut en venir, et j'ai du mal à rester concentrée sur ces mots que je refuse d'entendre, bien que mon regard reste fixé sur ses lèvres qui n'en finissent plus d'exposer le plan qu'il a l'air d'avoir projeté pour nous.
- Réfléchis-y un instant... Des fiançailles qui tombent de nulle part, pourquoi ? Parce que le gamin de la Rosière a engrossé l'aînée de Launay, tiens ! S'il est vraiment bon, comme tu dis, s'il est ton ami... Il acceptera bien de faire ça pour toi, non ? Je vous dis pas de rester mariés toute la vie, mais ça assurerait au petit la meilleure des sécurités !
Les termes me donnent envie de vomir. L'idée même me donne envie de vomir. Oh ! Peut-être que Léandre accepterait, pour notre bien-être, peut-être bien, oui, parce que oui, quoi qu'il en pense, il est mon ami. Mais qu'est-ce que ça fait de nous ? Des gens prêts à sacrifier le bonheur des autres par peur de se battre pour ce en quoi ils croient ? Je mentirais si je disais que je n'y ai pas pensé. Bien sûr que j'y ai pensé ! Parce que je sais que c'est aussi ce à quoi mes parents vont se raccrocher quand je vais leur annoncer ma grossesse. Parce qu'ils auront pour premier réflexe de me demander de le mettre à l'adoption, d'étouffer l'affaire, et de préserver l'honneur des De Launay, ce que je refuse absolument. Et qu'ensuite, leur accord pour les demandes pressentes des De La Rosière leur semblera finalement légitime, et qu'ils m'enjoindront à accepter ce que Léandre et moi avons passé sous silence pendant de trop longues semaines, sans doute.
- Vos parents seront mécontents, et alors... Les parents de Léandre auront réussi à le faire rentrer dans le rang, et les tiens seront enfin ravis de voir que tu es une bonne petite femme au foyer.
Je vais vomir.
- Peut-être, on s'en fout de tout ça ! Le gamin, il aura tout. Il sera protégé s'il est un loup-garou, parce que vous direz rien. Il manquera de rien, parce que vos parents seront gagas d'un nouveau petit-enfant si attendu. Et il sera bien, Holly, et personne viendra jamais sonner à ta porte pour te poser des questions, parce que personne ne saura jamais rien.
Il sera bien ? Il sera bien ? Avec des parents qui auront tout sacrifié, y compris le bonheur d'autrui ? Avec des grands-parents comme les parents De La Rosière, qui n'auront de cesse d'en faire le parfait héritier ou la parfaite héritière ? A vivre dans un mensonge toute sa vie ?
- Holly... Je t'en prie, réfléchis... Nous... Moi... Je pourrais rien lui offrir à cet enfant, à part des emmerdes... Et toi, si tu fais route seule, ça sera pas mieux.
- Ca tu n'en sais rien...
- Faut qu'on pense à lui offrir la meilleure vie qu'il pourrait avoir. Ça signifie des sacrifices... Mais c'est plus à nous-mêmes qu'il faut penser.
- Parce que c'est ce que tu crois que je fais ?
Ma voix est à peine audible, et il est tellement sur sa lancée que je ne suis pas vraiment sûre qu'il m'ait entendue comme il lâche un profond soupir. Je me rends seulement compte que sa voix tremblait jusque-là, que malgré tout ce qu'il est en train d'asséner comme si c'était la solution miracle avec toute la conviction dont il est capable, tout ça ne le laisse pas indifférent... Et comment pourrait-il en être autrement, en réalité ? Mes larmes sont loin de se tarir, mes mains restent crispées sur ma baguette, mais je peine à trouver mes mots tant le simple fait qu'il puisse envisager cette "solution" me laisse abasourdie.
- Il en vaut la peine, non ?
- Bien sûr qu'il en vaut la peine ! Il vaut tous les sacrifices que je pourrais faire. Et tu crois que c'est facile pour moi aujourd'hui ? Je vais te dire ce qui aurait été facile et égoïste...
Parce qu'au fond, c'est ce qui ressort de son discours et qui me rend malade : cette impression que je suis une enfant gâtée qui fait un caprice en refusant de me plier à leurs volontés à tous.
- ...Ce que mes parents préconiseront en premier lieu pour préserver l'honneur de la famille : le mettre à l'adoption. L'abandonner. Sans me demander s'il sera un jour comme toi ou comme moi, si quelqu'un prendra soin de lui, ou s'il passera sa vie dans un orphelinat ou balloté de famille en famille parce que tout le monde en aura peur. Sans chercher à savoir comment il vivra ça, parce que personne saura lui expliquer ce que c'est qu'être vélane ou lycan, personne sera là pour lui en faire une force et pas une honte indicible.
Je suis furieuse, déçue, blessée. Je n'arrive pas à croire que je doive expliquer tout ça.
- Et quand je refuserai ça, ils feront comme toi, ils se raccrocheront à cette mascarade de fiançailles, quitte à ce qu'on passe tous les deux pour des écervelés. Le fils De La Rosière a engrossé l'aînée des De Launay, comme tu dis. C'est ce qu'on dira. C'est ce qu'il entendra toute sa vie. Et puis quelle importance que sa mère soit une traînée assez idiote pour tomber enceinte, puisqu'elle rentre dans le rang et devient une parfaite petite femme au foyer, et qu'il grandit dans une grande maison entouré de domestiques ? C'est vrai, c'est un bien maigre sacrifice à faire...
Est-ce que ça a l'air que c'est l'image que je vais renvoyer qui me chagrine ? Parce qu'en réalité, ça n'est pas ça : c'est l'impact que ça aura sur cet enfant qui me fait peur. Je serais prête à passer pour n'importe quoi si j'étais sûre qu'il n'en pâtirait pas. Mais ce qu'on dira sur sa mère, ça ne le laissera pas indifférent, c'est une certitude.
- Quelle importance que ses grands-parents soient tous aussi rétrogrades, rigides et qu'ils cherchent à le façonner dans la parfaite lignée qu'ils avaient prévu pour leur fils ! Mais tu crois qu'ils vont réagir comment s'il s'avère qu'il tient de toi ? Le père de Léandre renie son fils pour sa débauche, parce qu'il n'est pas le parfait héritier qu'il espérait, tu crois qu'il fera quoi à un enfant qu'il considérera comme un monstre ?
Je me sens à bout de souffle, comme si j'avais couru un marathon alors que j'ai pas bougé d'un millimètre. Mes phalanges sont tellement crispées sur ma baguette qu'elles en deviennent blanches, et je suppose que je suis épuisée par la soirée, par tout ça, par cette conversation qui me rend malade, parce que je me sens tremblante. Sans doute que m'effondrer sur ce rebord de fenêtre diminue l'impact de mes propos, mais tant pis, ce sera toujours mieux que m'effondrer par terre : je m'assois, ferme les yeux un instant, ma main libre appuyée sur le montant de la fenêtre.
- Tu crois que je n'ai pas réfléchi à tout ça ? Tu crois que je fais quoi depuis quinze jours ?
C'est à mon tour d'inspirer et d'expirer profondément, comme si ça pouvait me donner du courage. Ou effacer le malaise qui me gagne davantage à mesure que je parle.
- Je suis prête à nier que tu es son père, à faire en sorte que les autres en fassent de même. Je suis même prête à affirmer...
Je vais littéralement vomir, le coeur au bord des lèvres à l'idée seule de ce que je vais finir par accepter.
- ...que c'est parce que j'ai été voir ailleurs qu'on s'est séparés. Devant mes parents, devant n'importe qui, c'est ce que je dirai.
Si c'est ce que tu veux, je le ferai. Si tu ne veux pas qu'on se batte ensemble, je le ferai.
- Que c'est de là qu'il vient, que je ne sais même plus qui était le père, parce que c'était un moment d'égarement complet. Je suis prête à avoir ce rôle-là, s'il faut, et à laisser croire que ces fiançailles en sont le fruit. Mais je ne les accepterai pas pour autant. Quitte à être l'héritière qui se rebelle et enchaîne les conneries, qui s'entête, même, dans celles-ci...
Et Merlin sait que ça me coûte, parce que je n'ai jamais été cette fille-là !
- Mais je n'épouserai personne par souci des convenances ou par sécurité, toute relative soit-elle.
Je ne peux pas le regarder, je ne peux pas croiser son regard, alors qu'il me fait accepter ça, alors même que je n'y crois pas réellement. Parce que c'est tout ce que je peux faire pour ne pas m'opposer à sa décision de rester dans l'ombre. Parce que je ne vois plus d'autre issue - de toute façon, je savais bien qu'il n'y avait pas de bonne solution, simplement de moins mauvaises que les autres.
- Ca fait de toi le petit-ami trompé... et je ne sais pas trop comment on peut justifier ce soir... Un moment d'égarement en souvenir du passé, je suppose...
A bien des niveaux, d'ailleurs.
- Et ça signifie que... C'est sans doute la dernière fois qu'on se parle en public...
Je rouvre finalement mes yeux pleins de larmes pour chercher son visage, comme si je voulais en graver les traits dans ma mémoire. Je ne suis pas prête à ça, je ne suis pas prête à tirer un trait sur nous, alors que je sens bien que ça n'est pas fini, qu'il y a toujours quelque chose. Mais est-ce que j'ai vraiment le choix ? Pas vraiment en réalité. Et je sens bien que si je ne pars pas maintenant, je ne parviendrai pas à le faire. Je ne sais même pas si mes jambes parviendront à me porter, mais je me relève. Je dois partir, m'éloigner. Parce que je ne suis pas sûre de parvenir à tenir les résolutions que je viens d'énoncer, sinon, alors que j'ai seulement envie de me blottir dans ses bras.
- Je vais rentrer...
Ca devait sonner comme une affirmation ferme, mais je n'y parviens pas. Je sèche mes larmes, comme si ça pouvait en empêcher d'autres de couler, mais je sais parfaitement que le répit ne sera que de courte durée. Je vais porter mon masque neutre habituel... demain. Ce soir, j'en suis incapable.
- Je verrai mes parents ce week-end, et je préviendrai les jumeaux et les licornes d'ici là...
Ma voix tremble tout autant que mon corps, et je me sens lasse, terriblement lasse. Le dortoir me paraît terriblement loin d'ici, mais je n'ai guère de choix, il faudra bien que j'y parvienne - je m'y efforcerai en tout cas, mais je crains un transplanage raté et me rabattrai sur des moyens de locomotions moins sorciers s'il le faut. Je lui tourne même déjà le dos quand ces quelques mots passent mes lèvres dans un souffle presque inaudible.
- Pourquoi ça ne suffit pas qu'on s'aime ?...
Je secoue la tête. Je n'attends pas vraiment de réponse à cette question adressée à personne en particulier, au fond. Je sais qu'il n'y en a pas vraiment, et si je paierais cher pour qu'il me retienne à cet instant, je doute fortement que ce soit le cas.
On savait que fonder une famille, ça ne serait pas quelque chose de simple pour nous. On savait que ce serait un projet difficile, si on en arrivait là un jour. On n'était pas prêts du tout à ce que ce soit maintenant, certainement pas dans ces conditions. Mais Merlin ! Est-ce qu'il a vraiment encore besoin de savoir ce que je pense de sa nature lycane après tout ce temps ? Ca n'est pas là le problème, au fond, je le sais bien. Mais ça n'empêche que ses propos mes laissent un goût amer dans la bouche, quand bien même je m'efforce de respecter son choix. Je ne peux pas m'empêcher de revenir sur notre passé commun, sur ces moments où ce qui nous arrive aujourd'hui apparaissait comme un lointain projet, qui, peut-être, un jour serait réalisable...
- Je t'avais dit de faire le cursus médicomagie... Je suis sûr qu'à l'heure qu'il est, tu aurais trouvé la solution.
Sa réponse ne m'arrache même pas un sourire, bien que je comprenne qu'il tente de faire de l'humour. Parce qu'elle ne fait que me laisser l'impression d'avoir fait les mauvais choix et de ne pas être à la hauteur. Je secoue faiblement la tête, explique mon point de vue sans m'attarder sur mes choix d'études inutiles. Sa main a pris la mienne un instant, mais quand il la relâche, je sais que mes mots n'ont pas trouvé écho en lui, bien loin de là. Je m'en doutais un peu, je crois qu'on peut être aussi têtu l'un que l'autre, et que le sujet est bien trop important pour qu'on ne s'accroche pas à nos idées, l'un comme l'autre. Je suis prête à en rester là, à simplement tourner les talons et à rentrer à Hungcalf, parce que c'est sans doute tout ce qui me reste à faire - pour l'instant toujours, tant que j'y ai encore une place - mais ça ne s'arrête pourtant pas là, non, loin de là. Et ce qu'il rajoute en se redressant est pire encore.
- T'es sûre de toi ? Parce que tu m'as pas l'air très convaincue.
Il a beau ne pas hausser le ton, la violence de ses propos me frappe de plein fouet, et je pressens une suite qui ne sera pas d'un ton différent.
- Non mais tu entends ce que tu dis, Holly ? "S'ils doivent agir un jour, ils le feront ?" Je pense pas que tu puisses être sérieuse, là.
Je n'aime pas le ton qu'il emploie, je n'aime pas ce qu'il insinue. Comme si je prenais cette décision à la légère ! Comme s'il pouvait, une seconde, croire que je n'ai pas retourné cette situation dans tous les sens ! Mais je ne peux pas savoir ce qui se trame dans le labyrinthe du ministère, qu'est-ce que je peux faire d'autre que faire au mieux, en espérant qu'ils n'agissent pas ?
- C'est justement maintenant qu'il faut agir... Maintenant qu'on a toutes les cartes en main et que personne ne peut rien faire ! Tu ne vois donc pas ? Ces fiançailles avec Léandre... Elles tombent à point nommé !
Je suis sous le choc, peinant à réaliser qu'il vient réellement de dire ça. Léandre... Léandre n'a rien à voir avec tout ça, et ces fiançailles ne devraient même pas exister, encore moins entrer dans l'équation. Je n'arrive pas à croire qu'il les prenne un instant en considération, pourtant je vois très bien où il veut en venir, et j'ai du mal à rester concentrée sur ces mots que je refuse d'entendre, bien que mon regard reste fixé sur ses lèvres qui n'en finissent plus d'exposer le plan qu'il a l'air d'avoir projeté pour nous.
- Réfléchis-y un instant... Des fiançailles qui tombent de nulle part, pourquoi ? Parce que le gamin de la Rosière a engrossé l'aînée de Launay, tiens ! S'il est vraiment bon, comme tu dis, s'il est ton ami... Il acceptera bien de faire ça pour toi, non ? Je vous dis pas de rester mariés toute la vie, mais ça assurerait au petit la meilleure des sécurités !
Les termes me donnent envie de vomir. L'idée même me donne envie de vomir. Oh ! Peut-être que Léandre accepterait, pour notre bien-être, peut-être bien, oui, parce que oui, quoi qu'il en pense, il est mon ami. Mais qu'est-ce que ça fait de nous ? Des gens prêts à sacrifier le bonheur des autres par peur de se battre pour ce en quoi ils croient ? Je mentirais si je disais que je n'y ai pas pensé. Bien sûr que j'y ai pensé ! Parce que je sais que c'est aussi ce à quoi mes parents vont se raccrocher quand je vais leur annoncer ma grossesse. Parce qu'ils auront pour premier réflexe de me demander de le mettre à l'adoption, d'étouffer l'affaire, et de préserver l'honneur des De Launay, ce que je refuse absolument. Et qu'ensuite, leur accord pour les demandes pressentes des De La Rosière leur semblera finalement légitime, et qu'ils m'enjoindront à accepter ce que Léandre et moi avons passé sous silence pendant de trop longues semaines, sans doute.
- Vos parents seront mécontents, et alors... Les parents de Léandre auront réussi à le faire rentrer dans le rang, et les tiens seront enfin ravis de voir que tu es une bonne petite femme au foyer.
Je vais vomir.
- Peut-être, on s'en fout de tout ça ! Le gamin, il aura tout. Il sera protégé s'il est un loup-garou, parce que vous direz rien. Il manquera de rien, parce que vos parents seront gagas d'un nouveau petit-enfant si attendu. Et il sera bien, Holly, et personne viendra jamais sonner à ta porte pour te poser des questions, parce que personne ne saura jamais rien.
Il sera bien ? Il sera bien ? Avec des parents qui auront tout sacrifié, y compris le bonheur d'autrui ? Avec des grands-parents comme les parents De La Rosière, qui n'auront de cesse d'en faire le parfait héritier ou la parfaite héritière ? A vivre dans un mensonge toute sa vie ?
- Holly... Je t'en prie, réfléchis... Nous... Moi... Je pourrais rien lui offrir à cet enfant, à part des emmerdes... Et toi, si tu fais route seule, ça sera pas mieux.
- Ca tu n'en sais rien...
- Faut qu'on pense à lui offrir la meilleure vie qu'il pourrait avoir. Ça signifie des sacrifices... Mais c'est plus à nous-mêmes qu'il faut penser.
- Parce que c'est ce que tu crois que je fais ?
Ma voix est à peine audible, et il est tellement sur sa lancée que je ne suis pas vraiment sûre qu'il m'ait entendue comme il lâche un profond soupir. Je me rends seulement compte que sa voix tremblait jusque-là, que malgré tout ce qu'il est en train d'asséner comme si c'était la solution miracle avec toute la conviction dont il est capable, tout ça ne le laisse pas indifférent... Et comment pourrait-il en être autrement, en réalité ? Mes larmes sont loin de se tarir, mes mains restent crispées sur ma baguette, mais je peine à trouver mes mots tant le simple fait qu'il puisse envisager cette "solution" me laisse abasourdie.
- Il en vaut la peine, non ?
- Bien sûr qu'il en vaut la peine ! Il vaut tous les sacrifices que je pourrais faire. Et tu crois que c'est facile pour moi aujourd'hui ? Je vais te dire ce qui aurait été facile et égoïste...
Parce qu'au fond, c'est ce qui ressort de son discours et qui me rend malade : cette impression que je suis une enfant gâtée qui fait un caprice en refusant de me plier à leurs volontés à tous.
- ...Ce que mes parents préconiseront en premier lieu pour préserver l'honneur de la famille : le mettre à l'adoption. L'abandonner. Sans me demander s'il sera un jour comme toi ou comme moi, si quelqu'un prendra soin de lui, ou s'il passera sa vie dans un orphelinat ou balloté de famille en famille parce que tout le monde en aura peur. Sans chercher à savoir comment il vivra ça, parce que personne saura lui expliquer ce que c'est qu'être vélane ou lycan, personne sera là pour lui en faire une force et pas une honte indicible.
Je suis furieuse, déçue, blessée. Je n'arrive pas à croire que je doive expliquer tout ça.
- Et quand je refuserai ça, ils feront comme toi, ils se raccrocheront à cette mascarade de fiançailles, quitte à ce qu'on passe tous les deux pour des écervelés. Le fils De La Rosière a engrossé l'aînée des De Launay, comme tu dis. C'est ce qu'on dira. C'est ce qu'il entendra toute sa vie. Et puis quelle importance que sa mère soit une traînée assez idiote pour tomber enceinte, puisqu'elle rentre dans le rang et devient une parfaite petite femme au foyer, et qu'il grandit dans une grande maison entouré de domestiques ? C'est vrai, c'est un bien maigre sacrifice à faire...
Est-ce que ça a l'air que c'est l'image que je vais renvoyer qui me chagrine ? Parce qu'en réalité, ça n'est pas ça : c'est l'impact que ça aura sur cet enfant qui me fait peur. Je serais prête à passer pour n'importe quoi si j'étais sûre qu'il n'en pâtirait pas. Mais ce qu'on dira sur sa mère, ça ne le laissera pas indifférent, c'est une certitude.
- Quelle importance que ses grands-parents soient tous aussi rétrogrades, rigides et qu'ils cherchent à le façonner dans la parfaite lignée qu'ils avaient prévu pour leur fils ! Mais tu crois qu'ils vont réagir comment s'il s'avère qu'il tient de toi ? Le père de Léandre renie son fils pour sa débauche, parce qu'il n'est pas le parfait héritier qu'il espérait, tu crois qu'il fera quoi à un enfant qu'il considérera comme un monstre ?
Je me sens à bout de souffle, comme si j'avais couru un marathon alors que j'ai pas bougé d'un millimètre. Mes phalanges sont tellement crispées sur ma baguette qu'elles en deviennent blanches, et je suppose que je suis épuisée par la soirée, par tout ça, par cette conversation qui me rend malade, parce que je me sens tremblante. Sans doute que m'effondrer sur ce rebord de fenêtre diminue l'impact de mes propos, mais tant pis, ce sera toujours mieux que m'effondrer par terre : je m'assois, ferme les yeux un instant, ma main libre appuyée sur le montant de la fenêtre.
- Tu crois que je n'ai pas réfléchi à tout ça ? Tu crois que je fais quoi depuis quinze jours ?
C'est à mon tour d'inspirer et d'expirer profondément, comme si ça pouvait me donner du courage. Ou effacer le malaise qui me gagne davantage à mesure que je parle.
- Je suis prête à nier que tu es son père, à faire en sorte que les autres en fassent de même. Je suis même prête à affirmer...
Je vais littéralement vomir, le coeur au bord des lèvres à l'idée seule de ce que je vais finir par accepter.
- ...que c'est parce que j'ai été voir ailleurs qu'on s'est séparés. Devant mes parents, devant n'importe qui, c'est ce que je dirai.
Si c'est ce que tu veux, je le ferai. Si tu ne veux pas qu'on se batte ensemble, je le ferai.
- Que c'est de là qu'il vient, que je ne sais même plus qui était le père, parce que c'était un moment d'égarement complet. Je suis prête à avoir ce rôle-là, s'il faut, et à laisser croire que ces fiançailles en sont le fruit. Mais je ne les accepterai pas pour autant. Quitte à être l'héritière qui se rebelle et enchaîne les conneries, qui s'entête, même, dans celles-ci...
Et Merlin sait que ça me coûte, parce que je n'ai jamais été cette fille-là !
- Mais je n'épouserai personne par souci des convenances ou par sécurité, toute relative soit-elle.
Je ne peux pas le regarder, je ne peux pas croiser son regard, alors qu'il me fait accepter ça, alors même que je n'y crois pas réellement. Parce que c'est tout ce que je peux faire pour ne pas m'opposer à sa décision de rester dans l'ombre. Parce que je ne vois plus d'autre issue - de toute façon, je savais bien qu'il n'y avait pas de bonne solution, simplement de moins mauvaises que les autres.
- Ca fait de toi le petit-ami trompé... et je ne sais pas trop comment on peut justifier ce soir... Un moment d'égarement en souvenir du passé, je suppose...
A bien des niveaux, d'ailleurs.
- Et ça signifie que... C'est sans doute la dernière fois qu'on se parle en public...
Je rouvre finalement mes yeux pleins de larmes pour chercher son visage, comme si je voulais en graver les traits dans ma mémoire. Je ne suis pas prête à ça, je ne suis pas prête à tirer un trait sur nous, alors que je sens bien que ça n'est pas fini, qu'il y a toujours quelque chose. Mais est-ce que j'ai vraiment le choix ? Pas vraiment en réalité. Et je sens bien que si je ne pars pas maintenant, je ne parviendrai pas à le faire. Je ne sais même pas si mes jambes parviendront à me porter, mais je me relève. Je dois partir, m'éloigner. Parce que je ne suis pas sûre de parvenir à tenir les résolutions que je viens d'énoncer, sinon, alors que j'ai seulement envie de me blottir dans ses bras.
- Je vais rentrer...
Ca devait sonner comme une affirmation ferme, mais je n'y parviens pas. Je sèche mes larmes, comme si ça pouvait en empêcher d'autres de couler, mais je sais parfaitement que le répit ne sera que de courte durée. Je vais porter mon masque neutre habituel... demain. Ce soir, j'en suis incapable.
- Je verrai mes parents ce week-end, et je préviendrai les jumeaux et les licornes d'ici là...
Ma voix tremble tout autant que mon corps, et je me sens lasse, terriblement lasse. Le dortoir me paraît terriblement loin d'ici, mais je n'ai guère de choix, il faudra bien que j'y parvienne - je m'y efforcerai en tout cas, mais je crains un transplanage raté et me rabattrai sur des moyens de locomotions moins sorciers s'il le faut. Je lui tourne même déjà le dos quand ces quelques mots passent mes lèvres dans un souffle presque inaudible.
- Pourquoi ça ne suffit pas qu'on s'aime ?...
Je secoue la tête. Je n'attends pas vraiment de réponse à cette question adressée à personne en particulier, au fond. Je sais qu'il n'y en a pas vraiment, et si je paierais cher pour qu'il me retienne à cet instant, je doute fortement que ce soit le cas.
- ça remonte...:
- InvitéInvité
Re: walking the wire ㄨ holly (terminé)
Jeu 7 Déc 2017 - 20:02
Ton cœur bat la chamade. Si t'étais pas aussi concentré sur Holly, sur la manière dont elle reçoit ton discours qui lui semble peut-être farfelu, sur ton désir fou de la convaincre, tu serais peut-être plus attentif aux battement dans ton torse qui s'affolent, de manière incontrôlée. Tu te rendrais compte que ça te fait mal aux côtes, qu'il est prêt à s'échapper par tes lèvres pour plus ressentir la pression que tu fous sur ses épaules. T'es vraiment pas délicat avec ton cœur, Gideon. Tu lui en fais subir des vertes et des pas mûres, et tu devrais te réjouir qu'il soit encore là à pomper et faire circuler la vie dans ton corps, parce que d'autres cœurs auraient lâché depuis longtemps et t'aurais planté là avec un infarctus. T'espères tellement qu'elle verra les choses comme toi, qu'elle prendra la bonne décision... Enfin, la bonne, pour toi. Parce que tu peux pas choisir pour elle, c'est sûr et certain. Même si tu sais qu'elle souhaite que tu t'impliques dans la vie de cet enfant, le fait que tout ça n'était pas planifié, le fait que t'aies pas été au courant de son existence avant presque la fin du terme... T'as presque l'impression de pas être légitime. D'être un acteur secondaire, dans le background de sa vie que tu verras défiler de loin. Et t'espères, t'espères tellement, que tu assisteras à quelque chose de bien. Quelque chose de beau. Pas comme le fiasco de la tienne. Tu peux faire que conseiller Holly pour que tout ça arrive, tu veux juste lui assurer une vie épanouie, heureuse, sans souci... Tu veux qu'elle prenne la bonne décision, parce que t'es intimement convaincu que toi, t'y arriveras pas. T'arriveras pas à lui donner tout ça, si tu restes un protagoniste dans son développement. C'est clair et net, non ? Parce que t'as jamais réussi à prendre de bonnes décisions pour toi-même. Alors, pour les autres ? Pour un bébé ? T'as l'impression de déjà tout gâcher alors qu'il n'a pas encore vu le jour.
Et ton cœur qui continue à tambouriner, à te crier stop, de tout arrêter, parce qu'il peut pas le supporter. Il le peut plus, c'est trop difficile. Mais tu restes sourd à ses supplications, parce que c'est ta tête qui parle, et c'est pas ce que la Summerbee attend de toi, non. Elle, elle veut que vous affrontiez ça ensemble, que tu penses avec les sentiments. Elle te pense sans doute plus fort que tu ne l'es en réalité. Parce que tu lui as toujours montré le contraire. Mais c'est pas te défiler que tu fais là... Au contraire. Ça pourrait être bien, c'est sûr. Ça pourrait être tellement bien, de rester auprès de ce bébé. Ça pourrait être un cauchemar pour tout le monde, aussi. T'aurais presque envie de trouver une voyante et de lui demander de lire dans sa boule de cristal quel futur est destiné à cet enfant. Qu'est-ce qui se passerait, si jamais... Tu décidais de rester avec eux ? Mais tu sais aussi qu'on peut pas faire confiance aux prophéties. Non, tu dois juste croire ton instinct, et les certitudes que tu peux poser avec ce mariage arrangé. Tu peux pas te permettre de juste y croire. Pour ça, faut encore que la blonde partage ton point de vue. Tu sais qu'elle a probablement déjà pensé à tout ça, à tout ce que tu lui as dit. Après tout, comme tu le disais, c'était elle la tête pensante du couple, pas toi, d'habitude. Cependant, l'air dégoûté qu'elle affiche déjà entre ses larmes, alors que tu lui exposes ton plan, il laisse deviner, lire, même, comme dans un livre, ce qu'elle pense réellement de tout ça. Autant dire que c'est mal barré.
Holly t'affirme qu'en effet, cet enfant en vaut la peine, et vaut tous les sacrifices. Et même si t'en avais jamais douté, ça te rassure qu'elle te le répète, ça signifie peut-être... Qu'elle verra les choses comme toi. Mais t'en doutes encore. Elle a l'impression que tu penses que les choses sont faciles pour elle, que tu dénigres ses décisions, mais c'est pas ça. C'est juste la peur qui te fait parler, celle de ne pas prendre les bonnes décisions au bon moment ou d'en prendre de mauvaises alors que t'aurais pu arranger le tir. Elle te parle de sa famille, du fait qu'ils le mettraient à l'adoption, s'ils savaient la vérité. C'est pour ça que je te parle de Léandre, et de ne pas dire à tes parents qu'il est de moi... S'ils pensent qu'il est de lui, et avec les fiançailles, ils l'accepteront, non ? C'est l'espoir qui parle, cette fois. L'idée même qu'ils puissent vouloir le mettre à l'adoption, l'abandonner à son sort, te fait serrer les poings. Je préfère encore le savoir avec les de la Rosière, que perdu n'importe où dans le monde. Tu rajoutes rien sur le fait qu'il pourrait avoir des gênes vélanes ou naître lycanthrope, sur le fait qu'elle voudrait lui inculquer que c'est une force... Parce que pour toi, c'est loin de l'être. Certes, c'est beau de voir les choses comme ça, mais toi, tu vois tellement ça comme un fardeau, une malédiction... Tu sais vraiment pas comment on pourrait apprendre à un enfant à en être fier. Mais peu importe. Il y a des chances pour qu'il soit tout à fait normal, et tant qu'il n'est pas né, vous ne pouvez pas y faire grand chose.
Holly part ensuite sur un monologue où, dans un futur assez proche, elle sera traité de traînée. Où votre enfant n'entendra que ça toute sa vie, où on essayera de le façonner à l'image des sang-purs. Et tu fronces les sourcils, tu secoues la tête. Parce que ça te paraît tellement dérisoire... Oh ! Quel calvaire ! Ma mère m'a eu hors mariage et je dors dans des draps de soie ! N'importe quoi... Tous les enfants héritent du passé de leurs parents, il ne sera pas le premier ni le dernier, et t'es sûr qu'il surmonterait très bien tout ça. Néanmoins, tu peux pas te permettre de laisser éclater l'ironie qui prend place dans ton esprit. Parce que ça serait rejeter la faute sur des fausses excuses qu'elle se donne, mais elle y a droit. Tu peux pas lui dicter quoi faire, comme si tu lui faisais des remontrances, parce que c'est votre faute à tous les deux, ce qui arrive. Mais tu rebondis sur le mot qu'elle emploie, le monstre, parce que malgré toi, ça te fait un pincement au cœur, ça te fait mal d'entendre ce mot dans sa bouche, bien que tu sais que c'est la pure vérité. D'où l'importance de garder le secret. Si on met tout en oeuvre pour, il ne l'apprendra jamais... Merlin, Holly, est-ce qu'au moins tu m'écoutes ?, t'as serré les dents, parce que t'as l'impression qu'elle fait la sourde oreille. C'est logique. Légitime. Tu la comprends, c'est elle qui subira tout ça, pas toi. Toi, t'auras aucune répercussion sur ta vie, à la limite, c'est son avenir à elle, qui va être chamboulé. Enfin, tu seras juste privé de ton enfant pour le reste de ta vie, quoi. Maigre prix à payer contre une réputation gâchée, non ? Pourtant, la peur continue à t'habiter. Et si elle disait vrai ? Au bout du compte, t'as l'impression qu'aucune solution que tu pourras trouver ne sera la plus bénéfique...
Tu te rends compte qu'elle tremble, tout autant que toi. Elle est beaucoup plus faible dans sa situation, cependant, et finit par prendre la place que tu avais occupée jusque là, sur cet appui de fenêtre, les yeux fermés. Tu crois que je n'ai pas réfléchi à tout ça ? Tu crois que je fais quoi depuis quinze jours ? Tu secoues la tête, la plonges entre tes mains. La situation te file entre les doigts, tu peux rien contrôler, et ça te bouffe, parce que dans toutes les choses qui t'échappent, dans la vie, c'est la seule que t'aurais voulu réussir. Je suis prête à nier que tu es son père, à faire en sorte que les autres en fassent de même. Je suis même prête à affirmer que c'est parce que j'ai été voir ailleurs qu'on s'est séparés. Devant mes parents, devant n'importe qui, c'est ce que je dirai. Tu laisses retomber tes mains, finis par la regarder, les yeux dans le flou. Je te demande pas de faire ça. Je te demande pas de te dénigrer. Si elle ne ressentait pas le sentiment constant de se justifier auprès de tout le monde, elle comprendrait. Mais elle n'est pas comme ça, c'est plutôt toi. T'as jamais eu de soucis à éluder des questions, à envoyer paître ou même à mentir, parce que t'avais pas envie de dire quelque chose ou de partager des informations. Pas à tout le monde, bien sûr, pas avec elle. Mais t'étais comme ça. Et tu te rends compte que tout le monde est pas comme toi. Tout le monde peut pas réussir à inventer n'importe quoi dans la seconde pour se couvrir. C'est peut-être ta condition qui avait fait ça, aussi. Et certaines personnes avaient besoin de sincérité, malgré tout. Ni de passer pour une fille facile, ou une trompeuse. On s'était éloigné, et sans forcer dans les détails, ça serait passé crème. Personne te demande de ressortir les dates exactes de ce qu'il s'est passé et quand. Soit... Mais je n'épouserai personne par souci des convenances ou par sécurité, toute relative soit-elle. Et tous les rêves que tu t'étais mentalement construit pour cet enfant tombent à l'eau avec cette simple phrase. Et t'as les larmes qui te montent, parce que tu peux rien y faire, parce que tu peux pas la forcer, et que tu veux pas la forcer de toute façon, mais maintenant tu sens que tout va partir en sucette et malgré tout ce que tu pourras faire, ça pourra rien arranger. Fais ce que tu veux, Holly... C'est tout ce que t'arrives à lui dire. C'est sans doute la dernière fois qu'on se parle en public... Sûrement. Le ton est plus dur et froid que prévu, malgré toi. T'arrives pas à avaler la pilule, vos divergences d'opinion et rien qui ne se passe comme tu l'aurais voulu. Pas seulement ce soir. T'as pas envie de plus la revoir, t'as pas envie de pas connaître... Ton fils ou ta fille, et ça te fait mal au ventre rien que d'y penser. Mais c'est bien ce qu'il va se passer, parce que tu l'as cherché, Gideon.
Je vais rentrer... Seule, dans cet état ? Mais la retenir, ou l'accompagner, ça serait contradictoire avec tout ce que tu viens de lui dire. Et le fait de ne plus être vu en public ensemble. Mais après tout, vous êtes déjà ensemble, et tout le monde vous a déjà vu. Disons que cette nouvelle règle sera d'application dès demain. Elle te tourne le dos, t'entends pas la question qu'elle semble adresser à l'univers tout entier. Tu fais un pas en sa direction, t'as comme l'impression de te rendre compte que maintenant de tout ce que tu viens de lui demander de faire... Tout ça parce que t'as eu le malheur d'être différent. Holly... Tu sais pas exactement pourquoi tu l’appelles, pourquoi tu la retiens après cet échange houleux. Son prénom attire son attention et elle se tourne à demi vers toi, assez pour que tu puisses voir son visage. Tu te souviens soudainement de la première fois où tu l'as vue, à Poudlard, quand tu ne présageais rien de ce qui allait arriver et que tu es tombé directement amoureux d'elle. Tu combles le maigre espace qui se trouvait encore entre vous, essuies quelques larmes sur son menton d'un geste du pouce, puis, sans contrôle et sans raison, te penches finalement pour que tes lèvres rencontrent les siennes. Ça fait des mois que ce n'était plus arrivé, tu pensais que ça n'arriverait plus jamais, d'ailleurs, et en tout cas, pas dans ces conditions. Tu as goûté d'autres lèvres pendant ce temps-là, mais aucunes comme les siennes ; le goût sucré de centaines d'éclats de rire partagés ensemble, salé, par les larmes qui ont coulées, l'amertume des regrets et surtout, la douceur de l'amour. Il ne doit durer qu'une fraction de secondes, ou peut-être bien plus, t'en sais rien, t'arrives pas à estimer. Tu finis par te reculer, échangeant avec elle un regard embué. Je suis désolé, pour tout ce que tu as subi par ma faute... Désolé de t'avoir aimé, presque. Tu seras mieux sans moi Holly. Même si tu penses toujours tes paroles, celles où tu lui promets d'être là pour elle... Et votre enfant. T'espères qu'elle s'en souviendra, mais pour le moment, ça fait bien trop, et plutôt qu'avoir à faire à une nouvelle conversation, où tu pourras pas tenir les résolutions que tu t'es fixées, tu préfères t'éloigner d'elle et cette fois, sans te retourner.
holly &
gideon
gideon
walking the wire
Et ton cœur qui continue à tambouriner, à te crier stop, de tout arrêter, parce qu'il peut pas le supporter. Il le peut plus, c'est trop difficile. Mais tu restes sourd à ses supplications, parce que c'est ta tête qui parle, et c'est pas ce que la Summerbee attend de toi, non. Elle, elle veut que vous affrontiez ça ensemble, que tu penses avec les sentiments. Elle te pense sans doute plus fort que tu ne l'es en réalité. Parce que tu lui as toujours montré le contraire. Mais c'est pas te défiler que tu fais là... Au contraire. Ça pourrait être bien, c'est sûr. Ça pourrait être tellement bien, de rester auprès de ce bébé. Ça pourrait être un cauchemar pour tout le monde, aussi. T'aurais presque envie de trouver une voyante et de lui demander de lire dans sa boule de cristal quel futur est destiné à cet enfant. Qu'est-ce qui se passerait, si jamais... Tu décidais de rester avec eux ? Mais tu sais aussi qu'on peut pas faire confiance aux prophéties. Non, tu dois juste croire ton instinct, et les certitudes que tu peux poser avec ce mariage arrangé. Tu peux pas te permettre de juste y croire. Pour ça, faut encore que la blonde partage ton point de vue. Tu sais qu'elle a probablement déjà pensé à tout ça, à tout ce que tu lui as dit. Après tout, comme tu le disais, c'était elle la tête pensante du couple, pas toi, d'habitude. Cependant, l'air dégoûté qu'elle affiche déjà entre ses larmes, alors que tu lui exposes ton plan, il laisse deviner, lire, même, comme dans un livre, ce qu'elle pense réellement de tout ça. Autant dire que c'est mal barré.
Holly t'affirme qu'en effet, cet enfant en vaut la peine, et vaut tous les sacrifices. Et même si t'en avais jamais douté, ça te rassure qu'elle te le répète, ça signifie peut-être... Qu'elle verra les choses comme toi. Mais t'en doutes encore. Elle a l'impression que tu penses que les choses sont faciles pour elle, que tu dénigres ses décisions, mais c'est pas ça. C'est juste la peur qui te fait parler, celle de ne pas prendre les bonnes décisions au bon moment ou d'en prendre de mauvaises alors que t'aurais pu arranger le tir. Elle te parle de sa famille, du fait qu'ils le mettraient à l'adoption, s'ils savaient la vérité. C'est pour ça que je te parle de Léandre, et de ne pas dire à tes parents qu'il est de moi... S'ils pensent qu'il est de lui, et avec les fiançailles, ils l'accepteront, non ? C'est l'espoir qui parle, cette fois. L'idée même qu'ils puissent vouloir le mettre à l'adoption, l'abandonner à son sort, te fait serrer les poings. Je préfère encore le savoir avec les de la Rosière, que perdu n'importe où dans le monde. Tu rajoutes rien sur le fait qu'il pourrait avoir des gênes vélanes ou naître lycanthrope, sur le fait qu'elle voudrait lui inculquer que c'est une force... Parce que pour toi, c'est loin de l'être. Certes, c'est beau de voir les choses comme ça, mais toi, tu vois tellement ça comme un fardeau, une malédiction... Tu sais vraiment pas comment on pourrait apprendre à un enfant à en être fier. Mais peu importe. Il y a des chances pour qu'il soit tout à fait normal, et tant qu'il n'est pas né, vous ne pouvez pas y faire grand chose.
Holly part ensuite sur un monologue où, dans un futur assez proche, elle sera traité de traînée. Où votre enfant n'entendra que ça toute sa vie, où on essayera de le façonner à l'image des sang-purs. Et tu fronces les sourcils, tu secoues la tête. Parce que ça te paraît tellement dérisoire... Oh ! Quel calvaire ! Ma mère m'a eu hors mariage et je dors dans des draps de soie ! N'importe quoi... Tous les enfants héritent du passé de leurs parents, il ne sera pas le premier ni le dernier, et t'es sûr qu'il surmonterait très bien tout ça. Néanmoins, tu peux pas te permettre de laisser éclater l'ironie qui prend place dans ton esprit. Parce que ça serait rejeter la faute sur des fausses excuses qu'elle se donne, mais elle y a droit. Tu peux pas lui dicter quoi faire, comme si tu lui faisais des remontrances, parce que c'est votre faute à tous les deux, ce qui arrive. Mais tu rebondis sur le mot qu'elle emploie, le monstre, parce que malgré toi, ça te fait un pincement au cœur, ça te fait mal d'entendre ce mot dans sa bouche, bien que tu sais que c'est la pure vérité. D'où l'importance de garder le secret. Si on met tout en oeuvre pour, il ne l'apprendra jamais... Merlin, Holly, est-ce qu'au moins tu m'écoutes ?, t'as serré les dents, parce que t'as l'impression qu'elle fait la sourde oreille. C'est logique. Légitime. Tu la comprends, c'est elle qui subira tout ça, pas toi. Toi, t'auras aucune répercussion sur ta vie, à la limite, c'est son avenir à elle, qui va être chamboulé. Enfin, tu seras juste privé de ton enfant pour le reste de ta vie, quoi. Maigre prix à payer contre une réputation gâchée, non ? Pourtant, la peur continue à t'habiter. Et si elle disait vrai ? Au bout du compte, t'as l'impression qu'aucune solution que tu pourras trouver ne sera la plus bénéfique...
Tu te rends compte qu'elle tremble, tout autant que toi. Elle est beaucoup plus faible dans sa situation, cependant, et finit par prendre la place que tu avais occupée jusque là, sur cet appui de fenêtre, les yeux fermés. Tu crois que je n'ai pas réfléchi à tout ça ? Tu crois que je fais quoi depuis quinze jours ? Tu secoues la tête, la plonges entre tes mains. La situation te file entre les doigts, tu peux rien contrôler, et ça te bouffe, parce que dans toutes les choses qui t'échappent, dans la vie, c'est la seule que t'aurais voulu réussir. Je suis prête à nier que tu es son père, à faire en sorte que les autres en fassent de même. Je suis même prête à affirmer que c'est parce que j'ai été voir ailleurs qu'on s'est séparés. Devant mes parents, devant n'importe qui, c'est ce que je dirai. Tu laisses retomber tes mains, finis par la regarder, les yeux dans le flou. Je te demande pas de faire ça. Je te demande pas de te dénigrer. Si elle ne ressentait pas le sentiment constant de se justifier auprès de tout le monde, elle comprendrait. Mais elle n'est pas comme ça, c'est plutôt toi. T'as jamais eu de soucis à éluder des questions, à envoyer paître ou même à mentir, parce que t'avais pas envie de dire quelque chose ou de partager des informations. Pas à tout le monde, bien sûr, pas avec elle. Mais t'étais comme ça. Et tu te rends compte que tout le monde est pas comme toi. Tout le monde peut pas réussir à inventer n'importe quoi dans la seconde pour se couvrir. C'est peut-être ta condition qui avait fait ça, aussi. Et certaines personnes avaient besoin de sincérité, malgré tout. Ni de passer pour une fille facile, ou une trompeuse. On s'était éloigné, et sans forcer dans les détails, ça serait passé crème. Personne te demande de ressortir les dates exactes de ce qu'il s'est passé et quand. Soit... Mais je n'épouserai personne par souci des convenances ou par sécurité, toute relative soit-elle. Et tous les rêves que tu t'étais mentalement construit pour cet enfant tombent à l'eau avec cette simple phrase. Et t'as les larmes qui te montent, parce que tu peux rien y faire, parce que tu peux pas la forcer, et que tu veux pas la forcer de toute façon, mais maintenant tu sens que tout va partir en sucette et malgré tout ce que tu pourras faire, ça pourra rien arranger. Fais ce que tu veux, Holly... C'est tout ce que t'arrives à lui dire. C'est sans doute la dernière fois qu'on se parle en public... Sûrement. Le ton est plus dur et froid que prévu, malgré toi. T'arrives pas à avaler la pilule, vos divergences d'opinion et rien qui ne se passe comme tu l'aurais voulu. Pas seulement ce soir. T'as pas envie de plus la revoir, t'as pas envie de pas connaître... Ton fils ou ta fille, et ça te fait mal au ventre rien que d'y penser. Mais c'est bien ce qu'il va se passer, parce que tu l'as cherché, Gideon.
Je vais rentrer... Seule, dans cet état ? Mais la retenir, ou l'accompagner, ça serait contradictoire avec tout ce que tu viens de lui dire. Et le fait de ne plus être vu en public ensemble. Mais après tout, vous êtes déjà ensemble, et tout le monde vous a déjà vu. Disons que cette nouvelle règle sera d'application dès demain. Elle te tourne le dos, t'entends pas la question qu'elle semble adresser à l'univers tout entier. Tu fais un pas en sa direction, t'as comme l'impression de te rendre compte que maintenant de tout ce que tu viens de lui demander de faire... Tout ça parce que t'as eu le malheur d'être différent. Holly... Tu sais pas exactement pourquoi tu l’appelles, pourquoi tu la retiens après cet échange houleux. Son prénom attire son attention et elle se tourne à demi vers toi, assez pour que tu puisses voir son visage. Tu te souviens soudainement de la première fois où tu l'as vue, à Poudlard, quand tu ne présageais rien de ce qui allait arriver et que tu es tombé directement amoureux d'elle. Tu combles le maigre espace qui se trouvait encore entre vous, essuies quelques larmes sur son menton d'un geste du pouce, puis, sans contrôle et sans raison, te penches finalement pour que tes lèvres rencontrent les siennes. Ça fait des mois que ce n'était plus arrivé, tu pensais que ça n'arriverait plus jamais, d'ailleurs, et en tout cas, pas dans ces conditions. Tu as goûté d'autres lèvres pendant ce temps-là, mais aucunes comme les siennes ; le goût sucré de centaines d'éclats de rire partagés ensemble, salé, par les larmes qui ont coulées, l'amertume des regrets et surtout, la douceur de l'amour. Il ne doit durer qu'une fraction de secondes, ou peut-être bien plus, t'en sais rien, t'arrives pas à estimer. Tu finis par te reculer, échangeant avec elle un regard embué. Je suis désolé, pour tout ce que tu as subi par ma faute... Désolé de t'avoir aimé, presque. Tu seras mieux sans moi Holly. Même si tu penses toujours tes paroles, celles où tu lui promets d'être là pour elle... Et votre enfant. T'espères qu'elle s'en souviendra, mais pour le moment, ça fait bien trop, et plutôt qu'avoir à faire à une nouvelle conversation, où tu pourras pas tenir les résolutions que tu t'es fixées, tu préfères t'éloigner d'elle et cette fois, sans te retourner.
- Diane de CornouillerADMIN 🌹 hermine bretonne
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Option facultative :
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Re: walking the wire ㄨ holly (terminé)
Jeu 7 Déc 2017 - 23:17
Comment je pourrais avoir une vie épanouie, heureuse, sans souci... sans lui ? Sans que mon fils ou ma fille ait son père auprès de lui ? Comment je peux réussir à lui faire comprendre ça, alors qu'il est tellement focalisé sur sa malédiction et ce qu'elle peut impliquer de tragique ? Je ne peux pas, c'est bien là le problème. Je voudrais qu'il voie comme moi qu'on ne peut pas baser nos décisions sur des hypothèses qu'on n'est pas sûres de voir se réaliser, et s'il y en a bien qui sont certaines à mes yeux, c'est qu'on ne sera pas heureux, cet enfant ni moi, en suivant ce qu'il pense être la bonne solution. Et lui non plus, en réalité, même si à cet instant, je ne l'entrevois pas encore complètement. Ca crève les yeux, pourtant, qu'il ne peut pas être heureux d'être tenu éloigner de son enfant. Alors pourquoi le propose-t-il ainsi, comme si c'était la seule chose qui pouvait nous sauver ? Comme s'il n'y avait pas d'autre solution pour qu'on ne me force pas à faire adopter le petit être qui grandit en moi.
- C'est pour ça que je te parle de Léandre, et de ne pas dire à tes parents qu'il est de moi... S'ils pensent qu'il est de lui, et avec les fiançailles, ils l'accepteront, non ?
Oui, évidemment, ils l'accepteront. Ils râleront sur notre inconscience, mais ils l'accepteront. Parce qu'il ou elle sera l'héritier, parce que ce mariage effacera sa conception hâtive.
- Je préfère encore le savoir avec les de la Rosière, que perdu n'importe où dans le monde.
Certes, et moi aussi, je préfère savoir qui se trouve auprès de lui que n'importe où dans le monde, qu'abandonné à son sort, ou transféré de famille en famille. Et j'ai beau tenter de montrer nos natures sous un jour positif, je vois bien qu'il n'y croit pas, mais en réalité, je ne suis sans doute pas très convaincante. Cela étant, l'idée de fond reste là : je veux que mon enfant puisse apprendre à accepter cette nature, si tant est qu'il la possède, et à ne pas la vivre comme un fardeau toute sa vie. Ce que je peine à faire moi-même, et que j'échoue manifestement à faire avec Gideon depuis toutes ces années, c'est indéniable. Je me rends même pas compte de l'impact de ce mot, odieux, que je suis la première à détester, celui que d'autres utilise pour décrire ceux qui ont été mordus, ou parfois ceux qui descendent comme moi des créatures aussi séduisantes par moment que terrifiantes à d'autres. Ce mot n'est pas le mien, il est celui que d'autres emploieront, celui que je ne doute pas un instant d'entendre dans la bouche de M. De La Rosière père. Mais c'est ma voix qui le prononce à cet instant, ce sont mes lèvres qui en façonnent les phonèmes, qui l'assènent à ses oreilles.
- D'où l'importance de garder le secret. Si on met tout en oeuvre pour, il ne l'apprendra jamais... Merlin, Holly, est-ce qu'au moins tu m'écoutes ?
Oh oui ! Je l'ai écouté. Il n'en reste pas moins que je ne suis pas d'accord avec lui. Et tout comme il doute que j'aie pu l'entendre, je ne suis pas certaine un instant qu'il ait tenté de se mettre à ma place. Alors je capitule. Concède une partie de ce qu'il demande, soulignant ce que ça implique pour moi. Parce qu'on ne me laissera pas m'en tirer avec des réponses évasives, je ne le sais que trop bien. Et s'il croit une seconde que ce puisse être possible, il est encore plus dans l'erreur que je ne l'imaginais jusque-là.
- Je te demande pas de faire ça. Je te demande pas de te dénigrer.
Non, tu ne le demandes pas en ces termes, mais ça revient au même, parce qu'il faudra bien justifier au moins l'affirmation qui te tient à coeur : "il n'est pas de Gideon". Parce qu'une réponse évasive ne fera que semer le doute, et parce que ce que tu recherches, c'est à ce que personne n'identifie cet enfant comme le tien. Pour sa sécurité, dis-tu, quoi que je doute de l'efficacité de la chose. Il n'empêche qu'il faut des certitudes chez les autres. Et celles-là ne s'obtiendront qu'en étant capable d'affirmer un mensonge qui tienne la route.
- Ni de passer pour une fille facile, ou une trompeuse. On s'était éloigné, et sans forcer dans les détails, ça serait passé crème. Personne te demande de ressortir les dates exactes de ce qu'il s'est passé et quand. Soit...
Je secoue la tête. Les dates exactes, non. Mais faire le compte d'une grossesse n'est pas si difficile, et la taille de mon ventre ne laissera que difficilement le doute quant à l'avancée de celle-ci. Oh, certes, il pourrait être arrivé quelque peu en avance, certes. Mais n'importe quelle femme qui a un jour été mère saura, à peu de choses près, quand il a pu être conçu, c'est une certitude. Et quand je refuse encore ce mariage que d'autres ourdissent pour Léandre et moi, les larmes lui montent aux yeux. Merlin ! Qui aurait pu croire que l'idée que je refuse d'en épouser un autre puisse un jour le décevoir à ce point ?
- Fais ce que tu veux, Holly...
Ce que je veux, c'est rester auprès de toi. Mais ça, c'est une option qui est tout simplement hors de ma portée, et les mots restent bloqués dans ma gorge. La déception dans son regard, dans le ton de sa voix me tuent, le fait que ce soit sans doute la dernière conversation qu'on pourra avoir davantage encore.
- Sûrement.
Et je ne parle pas de ce seul petit mot prononcé si durement. Un frisson me parcourt l'échine que la froideur hivernale n'a pas engendré. Alors je me suis relevée, prête à partir, tentant de le faire avec le peu de dignité qui peut me rester à présent. Droite, rigide, même, j'ai fait quelques pas pour m'éloigner de lui quand sa voix a retenti dans mon dos, stoppant directement mon avancée laborieuse.
- Holly...
J'ai amorcé le mouvement pour me retourner vers lui, mais ce geste là non plus, je ne suis pas capable de le terminer. Lui faire à nouveau complètement face, après les propos qu'on vient d'échanger, après ce que je viens d'accepter et qui me brise le coeur ? C'est sa main sur mon visage, son pouce essuyant mes larmes qui me fait me retourner un peu plus ; c'est ce baiser qu'il me donne qui, un instant, effacerait tout ce qui vient de se produire, si seulement il pouvait durer plus que ces quelques secondes. Mais il s'est reculé, et ses yeux embués répondent aux miens. Je ne sais pas exactement ce qu'il va dire, mais je sais que ça n'arrangera rien, et ses lèvres sur les miennes ont le goût d'un dernier adieu.
- Je suis désolé, pour tout ce que tu as subi par ma faute...
Je n'arrive même pas à identifier de quoi il veut parler, en réalité, parce qu'à part cette décision qui me met le coeur au bord des lèvres, je ne regrette pas grand chose d'autre que ce baiser à une autre cet été.
- Tu seras mieux sans moi Holly.
- Non...
Mais il n'y a même pas vraiment de son qui s'échappe de ma gorge, et ce petit mot ne retentit qu'à mes oreilles, dans un souffle inaudible.
- Gid...
Il ne m'entend pas. Il ne m'entend plus, et je reste incapable de faire le moindre geste, le moindre pas, alors qu'il s'éloigne de moi. Statue de sel immobile, je fixe sa tignasse rousse jusqu'à ce qu'elle disparaisse de mon champ de vision, de nouvelles larmes remplaçant sur mes joues celles qui, quelques instants plutôt, en ont été chassées par mes doigts ou les siens. Alors seulement parviens-je à me retourner, et à terminer le mouvement que j'avais commencé peu avant, pour rentrer, avec peine, à l'université et au dortoir que je devrai bientôt quitter...
- C'est pour ça que je te parle de Léandre, et de ne pas dire à tes parents qu'il est de moi... S'ils pensent qu'il est de lui, et avec les fiançailles, ils l'accepteront, non ?
Oui, évidemment, ils l'accepteront. Ils râleront sur notre inconscience, mais ils l'accepteront. Parce qu'il ou elle sera l'héritier, parce que ce mariage effacera sa conception hâtive.
- Je préfère encore le savoir avec les de la Rosière, que perdu n'importe où dans le monde.
Certes, et moi aussi, je préfère savoir qui se trouve auprès de lui que n'importe où dans le monde, qu'abandonné à son sort, ou transféré de famille en famille. Et j'ai beau tenter de montrer nos natures sous un jour positif, je vois bien qu'il n'y croit pas, mais en réalité, je ne suis sans doute pas très convaincante. Cela étant, l'idée de fond reste là : je veux que mon enfant puisse apprendre à accepter cette nature, si tant est qu'il la possède, et à ne pas la vivre comme un fardeau toute sa vie. Ce que je peine à faire moi-même, et que j'échoue manifestement à faire avec Gideon depuis toutes ces années, c'est indéniable. Je me rends même pas compte de l'impact de ce mot, odieux, que je suis la première à détester, celui que d'autres utilise pour décrire ceux qui ont été mordus, ou parfois ceux qui descendent comme moi des créatures aussi séduisantes par moment que terrifiantes à d'autres. Ce mot n'est pas le mien, il est celui que d'autres emploieront, celui que je ne doute pas un instant d'entendre dans la bouche de M. De La Rosière père. Mais c'est ma voix qui le prononce à cet instant, ce sont mes lèvres qui en façonnent les phonèmes, qui l'assènent à ses oreilles.
- D'où l'importance de garder le secret. Si on met tout en oeuvre pour, il ne l'apprendra jamais... Merlin, Holly, est-ce qu'au moins tu m'écoutes ?
Oh oui ! Je l'ai écouté. Il n'en reste pas moins que je ne suis pas d'accord avec lui. Et tout comme il doute que j'aie pu l'entendre, je ne suis pas certaine un instant qu'il ait tenté de se mettre à ma place. Alors je capitule. Concède une partie de ce qu'il demande, soulignant ce que ça implique pour moi. Parce qu'on ne me laissera pas m'en tirer avec des réponses évasives, je ne le sais que trop bien. Et s'il croit une seconde que ce puisse être possible, il est encore plus dans l'erreur que je ne l'imaginais jusque-là.
- Je te demande pas de faire ça. Je te demande pas de te dénigrer.
Non, tu ne le demandes pas en ces termes, mais ça revient au même, parce qu'il faudra bien justifier au moins l'affirmation qui te tient à coeur : "il n'est pas de Gideon". Parce qu'une réponse évasive ne fera que semer le doute, et parce que ce que tu recherches, c'est à ce que personne n'identifie cet enfant comme le tien. Pour sa sécurité, dis-tu, quoi que je doute de l'efficacité de la chose. Il n'empêche qu'il faut des certitudes chez les autres. Et celles-là ne s'obtiendront qu'en étant capable d'affirmer un mensonge qui tienne la route.
- Ni de passer pour une fille facile, ou une trompeuse. On s'était éloigné, et sans forcer dans les détails, ça serait passé crème. Personne te demande de ressortir les dates exactes de ce qu'il s'est passé et quand. Soit...
Je secoue la tête. Les dates exactes, non. Mais faire le compte d'une grossesse n'est pas si difficile, et la taille de mon ventre ne laissera que difficilement le doute quant à l'avancée de celle-ci. Oh, certes, il pourrait être arrivé quelque peu en avance, certes. Mais n'importe quelle femme qui a un jour été mère saura, à peu de choses près, quand il a pu être conçu, c'est une certitude. Et quand je refuse encore ce mariage que d'autres ourdissent pour Léandre et moi, les larmes lui montent aux yeux. Merlin ! Qui aurait pu croire que l'idée que je refuse d'en épouser un autre puisse un jour le décevoir à ce point ?
- Fais ce que tu veux, Holly...
Ce que je veux, c'est rester auprès de toi. Mais ça, c'est une option qui est tout simplement hors de ma portée, et les mots restent bloqués dans ma gorge. La déception dans son regard, dans le ton de sa voix me tuent, le fait que ce soit sans doute la dernière conversation qu'on pourra avoir davantage encore.
- Sûrement.
Et je ne parle pas de ce seul petit mot prononcé si durement. Un frisson me parcourt l'échine que la froideur hivernale n'a pas engendré. Alors je me suis relevée, prête à partir, tentant de le faire avec le peu de dignité qui peut me rester à présent. Droite, rigide, même, j'ai fait quelques pas pour m'éloigner de lui quand sa voix a retenti dans mon dos, stoppant directement mon avancée laborieuse.
- Holly...
J'ai amorcé le mouvement pour me retourner vers lui, mais ce geste là non plus, je ne suis pas capable de le terminer. Lui faire à nouveau complètement face, après les propos qu'on vient d'échanger, après ce que je viens d'accepter et qui me brise le coeur ? C'est sa main sur mon visage, son pouce essuyant mes larmes qui me fait me retourner un peu plus ; c'est ce baiser qu'il me donne qui, un instant, effacerait tout ce qui vient de se produire, si seulement il pouvait durer plus que ces quelques secondes. Mais il s'est reculé, et ses yeux embués répondent aux miens. Je ne sais pas exactement ce qu'il va dire, mais je sais que ça n'arrangera rien, et ses lèvres sur les miennes ont le goût d'un dernier adieu.
- Je suis désolé, pour tout ce que tu as subi par ma faute...
Je n'arrive même pas à identifier de quoi il veut parler, en réalité, parce qu'à part cette décision qui me met le coeur au bord des lèvres, je ne regrette pas grand chose d'autre que ce baiser à une autre cet été.
- Tu seras mieux sans moi Holly.
- Non...
Mais il n'y a même pas vraiment de son qui s'échappe de ma gorge, et ce petit mot ne retentit qu'à mes oreilles, dans un souffle inaudible.
- Gid...
Il ne m'entend pas. Il ne m'entend plus, et je reste incapable de faire le moindre geste, le moindre pas, alors qu'il s'éloigne de moi. Statue de sel immobile, je fixe sa tignasse rousse jusqu'à ce qu'elle disparaisse de mon champ de vision, de nouvelles larmes remplaçant sur mes joues celles qui, quelques instants plutôt, en ont été chassées par mes doigts ou les siens. Alors seulement parviens-je à me retourner, et à terminer le mouvement que j'avais commencé peu avant, pour rentrer, avec peine, à l'université et au dortoir que je devrai bientôt quitter...
- ça remonte...: