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Il suffirait de presque rien | mattena
Mar 26 Déc 2017 - 1:17
La fin de l’année approchait et avec elle cette peur de ce jour qui aurait dû être un jour de fête. Mais tu ne t’y voyais pas. Toi au milieu de tes frères et sœurs en train de prétendre que tout était normal, que tout allait bien. Parce que tu n’allais pas bien, tu n’irais plus bien. Et leur présence était pire que tout. Pourtant, eux aussi avaient perdu une sœur ou une fille. Tu fermes les yeux quelques secondes alors que tu glisses dans les rues d’Inverness. Tu ne sais pas vraiment où tu te rends. Tu cherches la tranquillité loin de l’ambiance festive du château. Ca fait déjà quelques semaines que tu l’as retrouvée pour mieux la perdre. Tu revois encore cet anneau qu’elle te tend et tu peux encore sentir ton cœur se briser définitivement en même temps qu’elle te rendait ce dernier lien vous liant. Pourtant, tu ne peux pas passer à autre chose. Parce qu’elle est là, si proche et en même temps tellement loin. Un océan vous sépare alors qu’elle ne veut pas d’un sorcier dans sa vie. Et toi, tu regrettes ce jour où tu lui as dit la vérité. Parce que t’aurais certainement pu continuer encore un peu. Ou t’aurais pu attendre qu’elle fasse le premier pas. Alors, peut-être que tout aurait été différent. T’en sais rien à vrai dire. Tu crèves d’envie d’aller la revoir mais d’un autre côté tu lui en veux encore. Et puis tu ne peux retirer cette image d’elle avec Isaak de ton esprit. Y avait peut-être rien entre eux, t’étais peut-être juste jaloux de celui qui était un proche, mais t’en sais rien. Tu lui en veux parce qu’elle est proche de lui, lui qui est un sorcier tout comme toi. Tu ne la comprends pas. Pourquoi n’avait-elle pas de soucis à trainer avec lui et que c’était le cas avec toi ? Vous aviez ce même sang dans les veines, vous aviez cette même magie, vous n’étiez pas différents l’un de l’autre. Et si c’était le cas, tu lui en voulais d’avoir réussi à refaire sa vie aussi rapidement là où tu savais que ça ne serait pas ton cas. Car t’avais gardé cette bague encore un peu. Un peu trop longtemps après qu’elle ne te l’ait rendu. Elle était là, toujours accrochée autour de ton cou. Et puis, tu avais fini par la retirer. Parce qu’elle ne voulait plus rien dire si elle n’avait pas la sienne avec elle.
Tu te poses sur un banc au milieu d’un parc et le silence t’enveloppe. Quelques instants de quiétude avant que tu ne retournes dans cette salle commune en effervescence. Quelques instants où tu espères pouvoir réussir à te concentrer suffisamment. Loin des regards de tes camarades, tu espères qu’elle va te répondre. Tu espères que tu vas enfin réussir à la dompter alors qu’elle se refuse depuis plus d’un an. Peut-être est-ce possible. Il y a cette baguette qui glisse entre tes doigts. Celle que tu caresses alors que tu t’apprêtes à lancer le premier sort. Mais déjà la peur te saisit. Cette peur de ne pas y arriver. Cette peur de voir qu’une fois de plus tu n’y arrives pas. Que tu n’es plus que l’ombre de ce que tu pouvais être lorsque tu étais à ses côtés. Toi qui avais toutes les qualités pour faire un bon auror et qui était partie en droit magique. Toi qui étais doué dans les cours de défenses contre les forces du mal et de sortilèges, et qui pourtant n’arrivait même plus à lancer le sort le plus simple, celui que tu avais pu apprendre en première année à Ilvermorny.
La feuille morte se trouve devant toi et pourtant elle ne bouge pas d’un centimètre alors que ton sort s’élève dans les airs. Elle aurait dû commencer à voler comme la plume l’avait fait du deuxième coup en cours. Mais elle reste là, inerte. Deuxième essai. Troisième. Quatrième. Et pourtant son image s’impose dans ton esprit. Et tu n’y arrives plus. Tu n’avais jamais su les détails, tu n’avais pas voulu les savoir. Mais le peu que tu savais été déjà bien suffisant pour t’empêcher de lancer le moindre sort. Parce que dans le fond, tu la détestais autant que tu l’aimais cette magie. Tu la haïssais de t’avoir pris ce que tu aimais le plus au monde, de t’avoir volé cette moitié qui t’avait toujours accompagné. Tu te laisses retomber sur le banc, le regard fixé sur la feuille. Ce n’était pas encore pour aujourd’hui.
Tu te poses sur un banc au milieu d’un parc et le silence t’enveloppe. Quelques instants de quiétude avant que tu ne retournes dans cette salle commune en effervescence. Quelques instants où tu espères pouvoir réussir à te concentrer suffisamment. Loin des regards de tes camarades, tu espères qu’elle va te répondre. Tu espères que tu vas enfin réussir à la dompter alors qu’elle se refuse depuis plus d’un an. Peut-être est-ce possible. Il y a cette baguette qui glisse entre tes doigts. Celle que tu caresses alors que tu t’apprêtes à lancer le premier sort. Mais déjà la peur te saisit. Cette peur de ne pas y arriver. Cette peur de voir qu’une fois de plus tu n’y arrives pas. Que tu n’es plus que l’ombre de ce que tu pouvais être lorsque tu étais à ses côtés. Toi qui avais toutes les qualités pour faire un bon auror et qui était partie en droit magique. Toi qui étais doué dans les cours de défenses contre les forces du mal et de sortilèges, et qui pourtant n’arrivait même plus à lancer le sort le plus simple, celui que tu avais pu apprendre en première année à Ilvermorny.
La feuille morte se trouve devant toi et pourtant elle ne bouge pas d’un centimètre alors que ton sort s’élève dans les airs. Elle aurait dû commencer à voler comme la plume l’avait fait du deuxième coup en cours. Mais elle reste là, inerte. Deuxième essai. Troisième. Quatrième. Et pourtant son image s’impose dans ton esprit. Et tu n’y arrives plus. Tu n’avais jamais su les détails, tu n’avais pas voulu les savoir. Mais le peu que tu savais été déjà bien suffisant pour t’empêcher de lancer le moindre sort. Parce que dans le fond, tu la détestais autant que tu l’aimais cette magie. Tu la haïssais de t’avoir pris ce que tu aimais le plus au monde, de t’avoir volé cette moitié qui t’avait toujours accompagné. Tu te laisses retomber sur le banc, le regard fixé sur la feuille. Ce n’était pas encore pour aujourd’hui.
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Re: Il suffirait de presque rien | mattena
Dim 7 Jan 2018 - 23:17
Le froid te brulait les mains tandis que la prise de tes doigts s’affirmait sur le crayon : tu avais besoin d’extérioriser et tu l’avais toujours fait par l’art. Ainsi tu avais profité de quelques heures de répit pour t’éloigner de l’agitation de la ville et dépeindre les lumières de la nature. Tu n’avais pas beaucoup de temps pour toi : alors tu profitais de toutes les occasions pour faire ce qui te plaisait le plus au monde. C’était écrire, sur une serviette de papier au Vampire’s Night ou sur le coin d’un parchemin pendant tes journées à la radio. C’était dessiner quand les lumières de la lune donnaient une lueur fantomatique aux visages et aux paysages ou bien lorsqu’enfin la danse enivrante de ton quotidien te laissait un instant de repos. Tu te souvenais encore des journées que tu passais à Washington, à peindre et à composer : c’était là bas que tu avais recommencé à chanter, parce qu’il t’avait poussée à reprendre, parce qu’il savait que ça te plaisait. Parfois tu te disais que Matthew te connaissait par coeur et finalement tu te rappelais vos dernières entrevues et ce sentiment disparaissait aussi vite qu’il était venu. Alors tu recommençais à écrire, à dessiner à peindre, jusqu’à en avoir mal et ne plus en pouvoir : car tu en avais besoin.
Peut-être cette nouvelle valse d’effusions créatives cherchait seulement à mettre des mots sur les troubles auxquels tu cherchais à échapper : Malgré les sourires et les paroles l’oiseau s’essoufflait déjà dans sa cage aux attraits de prison. Tu rêvais de liberté, déjà, une liberté que le monde sorcier ne t’offrait pas plus que ce que le monde moldu avait tenté de faire. Tu te sentais étouffer dans ce rôle taillé bien trop grand pour toi. Tu n’étais qu’une enfant après tout, qui avait pris les traits d’une adulte bien trop mesurée et détachée pour pouvoir t’y tenir réellement. Tu virevoltais, bien trop vite, bien trop fort : tu changeais de rôle autant que de tenues et tu finissais par te perdre. Si tu ne prenais pas le temps de t’inquiéter de ton visage qui s’amaigrissait a mesure que le temps passait, la fatigue était de plus en plus difficile à supporter aux dernières heures de ta journée. Pourtant, tu restais vigilante, car si tu souffrais, ton épuisement n’était pas partagé par les oiseaux de nuit qui poussaient les portes du club. Alors tu souriais, et tu recommençais le jour d’après, comme les jours qui s’enchainaient les pages de croquis se remplissaient, se retournaient se déchiraient : tu grattais frénétiquement le papier pour essayer de laisser une trace, mais il n’y avait rien d’indélébile.
Un bruit attire ton attention et tu lèves la tête de ton carnet de croquis pour apercevoir un jeune homme qui s’escrimait à tenter de lancer un sort. Malgré toi tu ne peux t’empêcher de l’observer, curieuse et au début envieuse tu te rends bien compte qu’il n’y a rien à envier dans le situation du soucier. La scène te faisait penser à un souvenir bien ancré dans ta mémoire si ce n’était qu’à la place du jeune homme, c’était toi qui t’escrimais à lancer un sort des plus élémentaires. Tu te souvenais de la honte et de la colère, de la douleur surtout de ne pas comprendre, de ne pas être à la hauteur. Heureusement, ton frère avait été présent pendant ces moments de difficultés, le sorcier qui te faisait maintenant face était seul et c’était sans doute le plus dangereux… L’homme redresse légèrement la tête et tu laisses échapper un hoquet étonnée, décidément vous vous croisiez toujours dans des endroits incongrus : « Matthew ? » Tu fronces légèrement les sourcils en t’approchant du banc où il s’était laissé choir, tes croquis sous le bras : « Je suis désolée je ne voulais pas espionner. » Tu tentes un léger sourire en guise d’excuses mais il se bloque dans ta gorge. Soupirant légèrement tu reportes ton attention sur le visage de Matthew en demandant : « Tout va bien ? » La question, si elle t’avait été adressée t’aurait certainement imposé une grimace peu aimable mais tu avais finalement l’habitude des hypocrisie de ce genre. L’observant d’un regard interrogateur qui créait une lueur dans tes yeux sombres tu te racles légèrement la gorge, mal à l’aise. Tandis qu’il se rend compte de ta présence tu restes à l’écart, n’osant t’approcher plus de celui que tu avais repoussé. Il paraissait à la fois résigné et épuisé et même si tu estimais ne plus avoir droit à ses confidences tu te sentais capable de lui offrir une épaule attentive s’il lui venait l’idée, ou plutôt l’envie, de te parler. Ta main se serre légèrement sur le carnet tandis que l’absence de bague à ton annulaire se fait à nouveau sentir : pourquoi fallait-il que tout soit si compliqué ? « Je.. Je suis désolée de te déranger, je vais y aller. »
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Re: Il suffirait de presque rien | mattena
Dim 21 Jan 2018 - 15:26
Tu reposes ta baguette sur le banc alors qu’une fois de plus, la magie n’était pas venue. Tu ne savais pas si tu étais heureux qu’elle ait disparue de ta vie ou si tu en avais marre de ne parvenir à rien. Etrange sentiment que de vouloir posséder quelque chose que l’on déteste. C’était pourtant ce qu’il se passait depuis que tu l’avais perdue à cause d’elle. Tu détestais cette magie, tu n’avais plus voulu en entendre parler pendant des mois. Et pourtant, tu étais de retour là où tu devais apprendre à la dompter parfaitement, mais tu en étais bien incapable. Tu en venais même à te dire que tes parents avaient bien fait de t’inscrire dans le cursus de droit magique. Au moins là-bas, personne ne pouvait voir que tu étais incapable de lancer le moindre sort. Tu n’en avais pas besoin pour réfléchir, apprendre par cœur des textes et parler devant un oratoire. Des choses que tu n’avais jamais appréciées mais que tu avais toujours faite pour les rendre fiers de toi, pour votre nom. Et aujourd’hui, aujourd’hui tu ne pouvais plus user de ta magie alors que tu te rendais dans les cours qui te permettaient jadis de souffler. Tu finissais par prendre les sorts en plein visage alors que tu n’arrivais pas à les contrer. T’as le regard qui se perd dans le vide, sur ses trop nombreuses feuilles que tu ne parviens pas à faire bouger comme tu le désirais. Avant tu aimais tellement cette saison, l’automne. C’était là que tu partais faire des balades en forêt avec ta jumelle. Désormais, c’est devenu une saison comme toutes les autres. Elle était peut-être même pire puisque tout en elle te rappelait qu’elle n’était plus là pour aller dans la forêt ou au parc en ta compagnie. Tu n’entends pas les pas de celle qui approche. Tu n’y prêtes pas attention serait peut-être plus vrai. T’es au milieu d’un parc, évidemment qu’il peut y avoir des gens qui passent malgré la météo peu clémente de ce début d’hiver.
« Matthew ? » Tu relèves la tête et tu te tournes vers cette voix qui t’appelle. Cette voix que tu connais par cœur. Celle qui faisait toujours battre ton cœur un peu trop rapidement. Ton regard croise celui de celle qui avait brisé ton cœur déjà meurtri quelques semaines plus tôt. « Je suis désolée je ne voulais pas espionner. » Tu restes silencieux alors que tu as l’impression de faire face à une fantome d’une ancienne époque, d’une époque révolue, mais elle est bien là. Et toi qui lui en veut encore tant, tu ne sais pas vraiment comment réagir. Alors tu restes silencieux. Parce que tu n’es pas encore prêt à démarrer une discussion sur la pluie et le beau-temps avec celle qui a pulvérisé les restes de ton cœur déjà brisé. « Tout va bien ? » A ton avis ? Tu ne réponds même pas à cette question. Elle avait perdu le droit de te la poser le jour où elle t’avait rendu cette bague. Comment pouvait-elle penser que tu pouvais aller bien alors que tu l’aimais et qu’elle t’avait abandonné ? Tu sens ton visage qui se crispe et tu détournes le regard de celle que tu aurais peut-être préféré ne pas recroiser aujourd’hui. Parce que tu lui en voulais encore beaucoup. Et tu l’aimais encore beaucoup aussi, ce qui semblait plus forcément réciproque. Mais tu ne lui parles pas de lui, celui en compagnie de qui tu l’avais vue ce soir-là. Parce que tu préférais peut-être ne pas savoir. C’était encore bien trop tôt pour que tu acceptes l’idée qu’elle était passée à autre chose quelques semaines seulement après avoir rompu vos fiançailles.
« Je.. Je suis désolée de te déranger, je vais y aller. » Tu relèves ton regard vers elle alors qu’elle vient de briser le silence. Il y a ta main qui se resserre doucement sur son poignet alors qu’elle commence à amorcer son retournement. « Non, reste. » Ton regard triste heurte le sien qui semble tout aussi perdu. « S’il te plait. » Murmure alors que tu ne sais pas vraiment pourquoi tu la retiens. Peut-être parce que malgré tout, tu ne peux pas te passer d’elle et de sa présence. Peut-être parce que tu as besoin d’elle, bien plus qu’elle ne peut l’imaginer. Parce qu’elle était celle qui t’avait permis de retrouver le goût de la vie et que sans elle, elle semblait si terne. Ton regard se pose quelques secondes sur son carnet de croquis. Certaines choses étaient véritables dans cette relation que vous aviez partagée malgré les trop nombreux non-dits. « Qu’est-ce que tu dessinais ? »
« Matthew ? » Tu relèves la tête et tu te tournes vers cette voix qui t’appelle. Cette voix que tu connais par cœur. Celle qui faisait toujours battre ton cœur un peu trop rapidement. Ton regard croise celui de celle qui avait brisé ton cœur déjà meurtri quelques semaines plus tôt. « Je suis désolée je ne voulais pas espionner. » Tu restes silencieux alors que tu as l’impression de faire face à une fantome d’une ancienne époque, d’une époque révolue, mais elle est bien là. Et toi qui lui en veut encore tant, tu ne sais pas vraiment comment réagir. Alors tu restes silencieux. Parce que tu n’es pas encore prêt à démarrer une discussion sur la pluie et le beau-temps avec celle qui a pulvérisé les restes de ton cœur déjà brisé. « Tout va bien ? » A ton avis ? Tu ne réponds même pas à cette question. Elle avait perdu le droit de te la poser le jour où elle t’avait rendu cette bague. Comment pouvait-elle penser que tu pouvais aller bien alors que tu l’aimais et qu’elle t’avait abandonné ? Tu sens ton visage qui se crispe et tu détournes le regard de celle que tu aurais peut-être préféré ne pas recroiser aujourd’hui. Parce que tu lui en voulais encore beaucoup. Et tu l’aimais encore beaucoup aussi, ce qui semblait plus forcément réciproque. Mais tu ne lui parles pas de lui, celui en compagnie de qui tu l’avais vue ce soir-là. Parce que tu préférais peut-être ne pas savoir. C’était encore bien trop tôt pour que tu acceptes l’idée qu’elle était passée à autre chose quelques semaines seulement après avoir rompu vos fiançailles.
« Je.. Je suis désolée de te déranger, je vais y aller. » Tu relèves ton regard vers elle alors qu’elle vient de briser le silence. Il y a ta main qui se resserre doucement sur son poignet alors qu’elle commence à amorcer son retournement. « Non, reste. » Ton regard triste heurte le sien qui semble tout aussi perdu. « S’il te plait. » Murmure alors que tu ne sais pas vraiment pourquoi tu la retiens. Peut-être parce que malgré tout, tu ne peux pas te passer d’elle et de sa présence. Peut-être parce que tu as besoin d’elle, bien plus qu’elle ne peut l’imaginer. Parce qu’elle était celle qui t’avait permis de retrouver le goût de la vie et que sans elle, elle semblait si terne. Ton regard se pose quelques secondes sur son carnet de croquis. Certaines choses étaient véritables dans cette relation que vous aviez partagée malgré les trop nombreux non-dits. « Qu’est-ce que tu dessinais ? »
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Re: Il suffirait de presque rien | mattena
Mar 30 Jan 2018 - 23:18
C’était comme si les astres se refusaient à vous laisser vous éloigner : pourtant, les blessures étaient encore sanguinolentes, pour l’un comme pour l’autre la présence de l’être qui faisait battre le coeur un peu trop fort était plus douloureuse que salvatrice. Pourtant, tu n’avais pas pu t’empêcher de répondre à l’appel de sa présence : si seulement les regrets n’avaient pas bloqué ta voix tu aurais certainement présenté de réelles excuses mais tu n’y arrivais pas, surtout pas lorsque tu sentais la rancoeur poindre au fond de ses yeux azur. Alors, tu cherches à fuir, à nouveau, mais cette fois : il est là pour t’en empêcher.
Tu sursautes lorsqu’il te retient et tes yeux noirs papillonnent un instant sans que tu ne comprennes réellement la scène qui était entrain de se jouer entre vous. Cela n’était ni logique ni rassurant, tu te souvenais aisément du regard haineux qu’il t’avait lancé en quittant les locaux de la radio et tout ce qui dépassait la logique ou l’entendement te mettait particulièrement mal à l’aise. Il y avait bien des choses que tu ne savais pas appréhender derrière ce visage trop mur pour ton âge. Tu sens que ton coeur a manqué un battement et pourtant, tu tentes de rester impassible : ce n’était pas vous rendre service que de lui montrer que sa présence t’atteignait n’est-ce pas ? « Je reste, si tu veux Matthew. » Tu te fends d’un léger sourire qui se voulait rassurant. Tu n’avais pas la force de t’éloigner de lui, pas avec son regard triste qui croise un instant le tien, pas avec sa main qui vient capturer ton poignet, pas avec l’appel à l’aide que tu crois pouvoir lire dans ses traits. Tu finis par t’assoir sur le banc où il se trouvait, conservant une distance respectable entre vous tu croises tes jambes engourdies par le froid tout en plongeant ton regard dans la contemplation d’Inverness qui s’étendait devant vous. Tu restais et pourtant tu ne savais comment lui parler à nouveau : c’était comme si l’Atlantique vous séparait de toute son immensité. Tu te forçais à ne pas le regarder, tu ne voulais pas qu’il prenne ta présence comme de la curiosité mal placée, et pourtant tu avais terriblement envie d’essayer de comprendre ce qu’il pouvait penser.
« Qu’est-ce que tu dessinais ? » Tu fronces les sourcils un instant, ayant presque oublié le carnet qui avait pris sa place sur tes genoux avant de faire glisser tes doigts inconsciemment sur la couverture de celui-ci : « Inverness est magnifique une fois la nuit tombée, ce n’est pas Washington, mais… » Tu te coupes en pleine phrase consciente d’en avoir un peu trop dis. Ton regard, inquiet, ose finalement glisser vers le visage de Matthew : par la barbe de Merlin vous méritiez tellement mieux que ça… « Tu veux voir ? » Tes mains, légèrement tremblantes, peut-être à cause du froid penserait-il certainement, viennent relever la couverture du carnet. Ce dernier, reflet de tes pensées et états d’âme renfermait tous tes secrets pour qui savait passer derrière les enchevêtrements de vague et les visages parfois un peu mystérieux mais tu avais assez confiance en Matthew pour lui montrer. Les pages se tournent assez rapidement, passant les croquis du Vampire’s Night et de ses oiseaux de nuit, passant les portraits des Sugar Quill, passant tes souvenirs un peu flous de la Russie avant d’en arriver à tes activités nocturnes, Inverness et ses lumières, la jetée, le parc, et même le château. Tu tends le carnet à Matthew en accompagnant ton geste d’un léger sourire.
« Ce n’est pas au niveau de ce que j’ai pu faire, mais c’est déjà quelque chose… » Certainement tes soucis personnels jouaient sur ta créativité mais tu ne comptais pas aborder le sujet plus en détail, ni ce soir, ni jamais et certainement pas avec lui. Le silence glisse à nouveau son voile sur vous, êtres qui avaient su se comprendre sans les mots mais qui aujourd’hui semblaient ne plus savoir comment traduire les maux de l’autre. « Je… » Tu cherches tes mots un instant, ne sachant pas trop comment aborder le sujet. Finalement, le plus simple te semble aussi être le moins hypocrite : « J'ai appris pour ta soeur… Je suis désolée... » Tu n’avais pu t’empêcher de chercher à en apprendre un peu plus sur le sorcier suite à votre dernière rencontre : tu avais besoin de comprendre Ravena, l’ignorance la tuait et maintenant qu’elle avait appris le drame qui s’était noué quelques mois auparavant elle ne pouvait s’empêcher de faire part de ses condoléances au jeune homme. Elle se doutait bien que ses paroles n’enlèveraient à la peine de Matthew, elle ne pouvait imaginer ce que c’était de perdre un proche.
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Re: Il suffirait de presque rien | mattena
Jeu 8 Fév 2018 - 0:46
Quand tu la reconnais, tu ne sais pas ce qui te passe dans la tête. Tu ne sais pas si t’es heureux qu’elle soit là, si proche, ou si tu lui en veux encore. C’est très certainement un mélange des deux. Parce qu’elle te manque. Beaucoup trop. Et tu lui en veux. Beaucoup trop. Pourtant, y a les battements de ton cœur qui accélère lorsqu’elle se met à te parler. Beaucoup trop. Et il y a ton regard que tu n’arrives pas vraiment à détacher d’elle. Tu lui en veux, tu lui en veux autant que tu souffres de son absence. T’aimerais lui dire de revenir, de repartir avec toi à New-York. T’aimerais remonter le temps, faire les choses différemment, jamais lui dire la vérité et l’empêcher de partir. Mais tu sais bien que c’est impossible. Parce que t’as une magie qui ne répond pas. Parce que les non-dits étaient de toute façon trop importants et ils avaient fini par vous rattraper tous les deux. Parce que la douleur du départ était trop forte. Tu lui en veux encore trop pour le reparler tout de suite. Peut-être même beaucoup trop. Encore plus quand elle prend de tes nouvelles comme si c'était facile d'aller bien. Et puis tu te souviens que tu les avais vu au loin quittant la soirée ensembles. Peut-être que c'était beaucoup plus facile pour elle que pour toi. T'en sais rien, ça te tut mais tu préfères rien savoir. Mais tu lui en veux si elle a vraiment réussi à passer à autre chose aussi vite. Tu lui en veux déjà de l'avoir fait sans en avoir aucune preuve. Pourtant, lorsqu’elle s’apprête à s’éloigner, t’arrives pas à la laisser partir. Parce que malgré tout, elle restait trop de choses pour toi. Elle avait achevé ton cœur déjà meurtri mais elle était aussi celle qui avait réussi à le rafistoler la première fois. Alors il y a la main qui attrape doucement son poignet, comme pour l’empêcher de te fuir une nouvelle fois. La dernière fois, vous aviez pas réussi à communiquer. La douleur était trop forte d’un côté comme de l’autre, mais tu ne vois pas pourquoi ça ne pourrait pas fonctionner entre vous. T’étais le même que celui que tu avais été pendant un an. T’étais juste un sorcier en plus. Et elle, elle aussi elle était pareille. Tu remontes un peu dans le temps quand tu vois son carnet à croquis qu’elle a à la main.
« Je reste, si tu veux Matthew. » Elle s’assoie et pourtant le silence règne entre vous. Il y a cette distance qui vous sépare sans que tu ne puisses la rejoindre. Parce que vous ne saviez plus comment faire. Vous ne saviez plus depuis que la vérité était venue s’immiscer entre vous. Ça avait été trop simple de vivre dans le mensonge mais la vérité était bien plus dure à entendre. Pourtant, rien que le fait qu’elle soit là, qu’elle ne soit pas partie, ça te fait quelque chose. Tu l’observes quelques secondes avant de finalement te décider à briser ce silence trop pesant qui s’installe progressivement entre vous, qui prend ses aises. « Inverness est magnifique une fois la nuit tombée, ce n’est pas Washington, mais… » Cœur qui se serre à l’évocation de souvenirs. Pourtant, jusqu’à quelques semaines, tu ne retenais que du bon de cette vie aux Etats-Unis. Parce qu’elle était simple. Parce que t’étais heureux, plus heureux que tu ne l’avais été pendant longtemps, plus heureux que tu n’aurais pu l’être ailleurs. Maintenant, lorsque t’y pensais, tu pensais juste à cet appart vide. C’est fou comme un mauvais souvenir pouvait venir remplacer tous ceux que l’on pensait irremplaçable et ternir la beauté des moments passés. « Tu veux voir ? » Tu hoches doucement la tête alors qu’elle te le propose. Si vous aviez été dans un autre lieu, cette question, elle n’aurait même pas eu vraiment besoin de la poser. Parce que c’était trop naturel. Elle qui rentre et qui te montre ce qu’elle a dessiné dans la ville pendant que tu allais en balade ailleurs. Une scène classique qui n’en avait plus rien ici, dans ce contexte. Il y a les pages qui défilent sans que tu ne puisses tout saisir avant qu’elle ne te le tende. Tu le feuillettes lentement. Il y a le trait si reconnaissable. Les paysages qui ne sont pas les mêmes qu’à l’époque et pourtant. « Ce n’est pas au niveau de ce que j’ai pu faire, mais c’est déjà quelque chose… » Tu tournes une nouvelle page sur laquelle tu reconnais avec un sourire le visage de ton amie Emma. L’une de tes plus proches amies même. Tu ne relèves pas. Pas tout de suite. « Ils sont juste différents. » Peut-être un peu moins colorés. Différents. Après tout, l’ambiance n’était pas la même, le pays, les odeurs, la foule. Tout était différent ici. Il y a le silence qui s’installe de nouveau. « Je… » T’as atteint la dernière page et tu le refermes délicatement avant de lui rendre. Tu relèves ton regard vers elle. Qui aurait cru que cela serait si difficile de communiquer un jour. « J'ai appris pour ta soeur… Je suis désolée... » Il y a la phrase qui tombe et ton regard étourdi. Etourdi puis triste. Il y a ta gorge qui se serre. Tu t’attendais pas à ça. Pas maintenant. Pas venant d’elle. Pas alors qu’elle voulait plus de toi. Y a le « Merci. » qui franchit la barrière de tes lèvres un peu machinalement. « Comment ? » T’arrives pas vraiment à finir ta phrase. Tu veux comprendre d’où elle la tient cette information. Et puis, presque machinalement ta main se glisse dans ta poche d’où tu sors ton portefeuille. T’as ton cœur qui se serre bien trop fort lorsque tes yeux retombent sur la photo. Parce que ça fait des mois que tu ne l’as pas regardée. Parce que c’était toujours un peu trop dur. Et tu lui tends. « C’est ma jumelle. » Tu te souviens encore nettement du jour où vous l’aviez prise cette photo. Ça te semblait être il y a une éternité maintenant. Et t’y étais plus jamais retourné, dans ce lieu magnifique. Parce que c’était juste trop dur sans elle. Y a cette lueur qui brille dans le regard du Matthew de la photo, cette lueur qui n’éclaire plus le tien depuis bien longtemps. T'en dis pas plus. Parce que ta jumelle, c'est une plaie ouverte et pas encore refermée. C'est le sujet dont t'arrive pas à parler, même si ça fait plus d'un an. T'as la gorge serrée à revoir la photo. C'était ta moitié, et sans elle t'es plus complètement toi.
« Je reste, si tu veux Matthew. » Elle s’assoie et pourtant le silence règne entre vous. Il y a cette distance qui vous sépare sans que tu ne puisses la rejoindre. Parce que vous ne saviez plus comment faire. Vous ne saviez plus depuis que la vérité était venue s’immiscer entre vous. Ça avait été trop simple de vivre dans le mensonge mais la vérité était bien plus dure à entendre. Pourtant, rien que le fait qu’elle soit là, qu’elle ne soit pas partie, ça te fait quelque chose. Tu l’observes quelques secondes avant de finalement te décider à briser ce silence trop pesant qui s’installe progressivement entre vous, qui prend ses aises. « Inverness est magnifique une fois la nuit tombée, ce n’est pas Washington, mais… » Cœur qui se serre à l’évocation de souvenirs. Pourtant, jusqu’à quelques semaines, tu ne retenais que du bon de cette vie aux Etats-Unis. Parce qu’elle était simple. Parce que t’étais heureux, plus heureux que tu ne l’avais été pendant longtemps, plus heureux que tu n’aurais pu l’être ailleurs. Maintenant, lorsque t’y pensais, tu pensais juste à cet appart vide. C’est fou comme un mauvais souvenir pouvait venir remplacer tous ceux que l’on pensait irremplaçable et ternir la beauté des moments passés. « Tu veux voir ? » Tu hoches doucement la tête alors qu’elle te le propose. Si vous aviez été dans un autre lieu, cette question, elle n’aurait même pas eu vraiment besoin de la poser. Parce que c’était trop naturel. Elle qui rentre et qui te montre ce qu’elle a dessiné dans la ville pendant que tu allais en balade ailleurs. Une scène classique qui n’en avait plus rien ici, dans ce contexte. Il y a les pages qui défilent sans que tu ne puisses tout saisir avant qu’elle ne te le tende. Tu le feuillettes lentement. Il y a le trait si reconnaissable. Les paysages qui ne sont pas les mêmes qu’à l’époque et pourtant. « Ce n’est pas au niveau de ce que j’ai pu faire, mais c’est déjà quelque chose… » Tu tournes une nouvelle page sur laquelle tu reconnais avec un sourire le visage de ton amie Emma. L’une de tes plus proches amies même. Tu ne relèves pas. Pas tout de suite. « Ils sont juste différents. » Peut-être un peu moins colorés. Différents. Après tout, l’ambiance n’était pas la même, le pays, les odeurs, la foule. Tout était différent ici. Il y a le silence qui s’installe de nouveau. « Je… » T’as atteint la dernière page et tu le refermes délicatement avant de lui rendre. Tu relèves ton regard vers elle. Qui aurait cru que cela serait si difficile de communiquer un jour. « J'ai appris pour ta soeur… Je suis désolée... » Il y a la phrase qui tombe et ton regard étourdi. Etourdi puis triste. Il y a ta gorge qui se serre. Tu t’attendais pas à ça. Pas maintenant. Pas venant d’elle. Pas alors qu’elle voulait plus de toi. Y a le « Merci. » qui franchit la barrière de tes lèvres un peu machinalement. « Comment ? » T’arrives pas vraiment à finir ta phrase. Tu veux comprendre d’où elle la tient cette information. Et puis, presque machinalement ta main se glisse dans ta poche d’où tu sors ton portefeuille. T’as ton cœur qui se serre bien trop fort lorsque tes yeux retombent sur la photo. Parce que ça fait des mois que tu ne l’as pas regardée. Parce que c’était toujours un peu trop dur. Et tu lui tends. « C’est ma jumelle. » Tu te souviens encore nettement du jour où vous l’aviez prise cette photo. Ça te semblait être il y a une éternité maintenant. Et t’y étais plus jamais retourné, dans ce lieu magnifique. Parce que c’était juste trop dur sans elle. Y a cette lueur qui brille dans le regard du Matthew de la photo, cette lueur qui n’éclaire plus le tien depuis bien longtemps. T'en dis pas plus. Parce que ta jumelle, c'est une plaie ouverte et pas encore refermée. C'est le sujet dont t'arrive pas à parler, même si ça fait plus d'un an. T'as la gorge serrée à revoir la photo. C'était ta moitié, et sans elle t'es plus complètement toi.
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Re: Il suffirait de presque rien | mattena
Jeu 22 Fév 2018 - 9:54
Vous pourriez presque sembler apaisés si un oeil extérieur vous observait, pourtant, l’un et l’autre pouvait sentir la tension, mêlée au ressentiment amer de la perte de l’autre. Il fait allusion à la différence de tes oeuvres avec celles que tu avais créées aux Etats Unis et tu ne peux t’empêcher de repenser à ces mois passés de l’autre côté de l’Atlantique. « Comme beaucoup de choses sont différentes ici… » Et tu ne faisais qu’à peine allusion à cette relation qui ne rimait plus à rien. Tu avais découvert Inverness avait l’innocence de l’enfance, le monde sorcier t’avait frappé et piétiné en te repoussant comme nombreux étaient ceux l’avaient déjà fait. Tu ne savais pas s’il s’était rendu au bal, ayant disparu de la grand salle bien trop vite pour pouvoir faire la liste des invités mais tu savais bien que le nom de l’association pour laquelle il était donné n’était inconnu de personne. Ton regard s’assombrit un instant avant que tu ne te reprennes, hors de question de lui donner l’impression de ta faiblesse.
Les condoléances sont prononcées sans que tu ne penses à la réaction que cela pourrait entrainer de son côté, il fallait avouer que chacune de tes paroles depuis que tu l’avais dérangé était des plus irréfléchies. Quelque peu surpris il te demande comment tu as appris la situation et tu te retrouves encore une fois à ne pas savoir quoi répondre. Tu n’avais jamais été des plus bavardes mais tu avais toujours eu assez de jugeote et de charisme pour transmettre tes idées à ton entourage. Force était de remarquer que ce n’était pas le cas aujourd’hui car il te faut quelques secondes pour rassembler tes esprits : « Je… » Tu serres les dents, agacée par ce comportement qui te ressemblait si peu avant de reprendre légèrement contenance : « Je travaille à la fois au journal et au Vampire’s Night, je pense que je dois en savoir plus sur les habitants de la ville que la plus part des gens… » Autant les journalistes que les fêtards avaient tendance à être bavards plus que de raison et il n’était pas rare que tu apprennes des choses qui auraient du rester intimes et secrètes. « Et mes collègues ont été plutôt… Insistants après ce qu’il s’est passé la dernière fois à la radio. » Il fallait avouer que la scène n’avait pas été des plus discrètes et que tu avais été bien plus affectée que tu ne l’aurais voulu. Gideon lui même avait pu observer à quel point lorsque tu étais rentrée à l’appartement au bord des larmes et de la crise de nerfs totalement décontenancée par le retour du sorcier dans ta vie. Il avait fallu des heures pour que tu retrouves ton calme et Gideon avait du être bien patient pour que tu puisses finalement lui expliquer la situation dans laquelle vous vous trouviez tous deux. Finalement, tu avais pris la décision de ne plus parler de cet événement, de tenter de tourner la page autant que tu pensais avoir réussi à le faire, et finalement tu te retrouvais liée à lui par cet évènement que tu avais appris sans même le vouloir : « Je suis désolée je ne voulais pas être indiscrète… »
Il porte sa main à son portefeuille et en sort une photo légèrement écornée à force d’avoir été regardée. Il y plonge le regard quelques instants et tu peux sentir la tristesse s’installer dans tout son être. Tu n’avais jamais très emphatique mais tu connaissais assez Matthew pour te rendre compte de tout la détresse qui l’habitait. « Vous aviez l’air très heureux. » C’était la première chose que tu avais remarquée, la première idée qui t’était venue à l’esprit : ils étaient heureux tous les deux. Tu fais légèrement glisser tes doigts sur la photo, tu observes tour à tour la jeune femme et le Matthew de la photo, il y avait dans son regard une lueur que tu n’avais jamais pu y lire. Cet air nostalgique, cet éclat résigné qui se trouvait fond de ses yeux bleus lui avait toujours donné une aura mystérieuse qui t’avait plu au premier regard, jamais tu n’aurais pu t’imaginer le drame que cela cachait. Tu te souvenais aussi des rires, des journées passées à explorer la ville, des soirées à se perdre dans les rues, les mois d’innocence où tu t’étais plu à endosser le rôle d’une autre. T’étais tombée amoureuse de ce rôle que tu jouais en même temps que du sien : si seulement vous aviez pu être honnêtes l’un envers l’autre vous ne seriez certainement pas dans cette situation aujourd’hui. Tu regrettais de ne pas pouvoir être présente pour lui, de ne pas avoir pu l’être l’an passé car tu ne savais rien du drame qui c’était noué quelques mois plus tôt : aujourd’hui tu ne savais pas comment réagir non plus, trop coupable pour lui offrir le réconfort, trop attachée pour te détourner totalement de lui tu oscillais entre les deux extrêmes incapable de trouver ton équilibre.
Le silence s’installe à nouveau, délicatement tu reposes la photo dans la main du sorcier toujours aussi gênée de ne plus être capable de le comprendre. Faisant tourner frénétiquement ton pendentif entre tes doigts tu finis par te tourner légèrement vers l’américain : « Tu… Tu as d’autres frères et soeurs ? » Félicitations Ravena, c’était vraiment le bon moment pour en parler. Tu te mords la langue quelques secondes avant de soupirer, c’était maladroit mais tu avais besoin d’en apprendre plus sur lui, tu voulais le connaitre vraiment : tu ne te rendais pas compte à quel point.
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Re: Il suffirait de presque rien | mattena
Mer 28 Fév 2018 - 23:45
Les sentiments contradictoires s’étaient emparés de ton cœur alors qu’elle était là. Tu oscillais entre la colère due à votre précédente conversation, à cette bague rendue, à son départ que tu vivais aujourd’hui encore plus comme une trahison qu’à l’époque et la joie de la revoir. Parce que tu avais besoin d’elle. Elle était bien plus qu’une ancienne fiancée. Elle était celle aux cotés de qui tu t’étais reconstruit. Cette personne qui avait réussi à ramener un semblant de paix et de joie dans ton cœur meurtri, avant de tout pulvériser avec son départ. Pourtant, alors que tu tournes les pages de son livre de dessins, on pourrait presque croire que tout était comme avant, à cette époque où tu les regardais lorsqu’elle rentrait d’une après-midi à aller dessiner. Mais ce n’était pas le cas. Parce que c’était différent. Parce que ce n’était pas la même ville. Parce que ces dessins ils te rappelaient un peu ta jumelle. « Comme beaucoup de choses sont différentes ici… » Gorge qui se noue légèrement. Oui, c’était différent ici, et ça te détruisait. Parce que tu l’avais tellement cherchée pour finir par la retrouver ici, pour mieux la perdre il semblerait. Alors tu restes silencieux. Tu restes silencieux jusqu’à ce qu’elle te parle de ton double, de ta moitié, de cette jumelle que tu avais perdue. Il y a ton regard qui s’étonne alors que tu ne comprends pas comment elle peut savoir ça. Ou qui ne veut pas comprendre. Parce qu’elle n’a pas d’intérêt à se renseigner sur toi. Elle avait été plutôt claire la fois précédente. Ou pas, tu n’en sais rien. T’étais trop en colère, tu lui en voulais trop, tu lui en voulais toujours bien trop. Mais pas quand elle parle d’elle. Pas lorsqu’elle parle de celle qui a été tout ton monde pendant bien trop longtemps.
« Je… » Ton regard qui s’était perdu sur l’étendue d’herbe devant toi se repose sur elle. « Je travaille à la fois au journal et au Vampire’s Night, je pense que je dois en savoir plus sur les habitants de la ville que la plus part des gens… » Ouais… T’étais moyennement convaincu mais dans le fond tu t’en moquais un peu de comment elle avait su. Ça n’avait jamais été un secret la mort de ta sœur. Ça n’en avait été qu’un entre vous pendant que tu te faisais passer pour ce que tu n’étais pas aux Etats-Unis, pendant que tu cherchais à l’oublier loin de la magie. « Et mes collègues ont été plutôt… Insistants après ce qu’il s’est passé la dernière fois à la radio. » Tu détournes de nouveau le regard. Cette après-midi à la radio, tu n’avais plus envie d’en entendre parler. C’était l’un des pires jours de ta vie et tu n’avais plus envie d’y repenser. Il faisait partie de ces moments que tu aurais aimé pouvoir effacer mais que tu ne pouvais pas. « Je suis désolée je ne voulais pas être indiscrète… » Tu ne sais pas quoi répondre. Parce que dans le fond, ce n’était qu’une question de temps avant qu’elle sache. Dans le fond c’était logique qu’elle sache, comme tu savais pour sa famille désormais, comme tu avais toujours su dès lors que son nom était sorti.
Alors tu te contentes de sortir cette photo. Celle de ta jumelle et toi. Celle que tu emmènes partout avec toi. Celle que tu avais avant et que tu as gardée après. Cette photo que t’avais toujours adoré depuis le jour où elle te l’avait donné. Cette photo où tu n’as rien à voir avec celui que tu es désormais. T’avais le regard vif, rieur, le visage lumineux et souriant. T’étais en vie complétement et pas en train de faire le deuil d’une ancienne vie sans y parvenir. « Vous aviez l’air très heureux. » T’as cet air nostalgique et triste qui passe sur ton visage. Ouais, t’étais heureux avant. T’étais heureux qu’elle le soit et pas forcément de ta vie, du futur qu’on planifiait pour toi mais t’étais heureux. Maintenant qu’elle est là, face à la photo, tu te demandes pourquoi tu ne lui en as pas parlé avant. Pourquoi tu n’as rien dit là-bas. Tu te sens tellement con à pas avoir parlé quand il l’aurait fallu. Et regarde-toi maintenant. T’avais vraiment tout gagné à prétendre être un autre, à mettre de côté toute une part de ton existence pour oublier, pour refaire une vie loin de la douleur. Tu t’étais bien loupé, c’était une évidence. T’avais toujours tes souvenirs, t’avais pas refait ta vie, t’étais de retour à la case départ Hungcalf à devoir être l’héritier parfait et t’avais perdu Ravena. Ouais, c’était un beau gâchis. En même temps, t’étais peut-être enfin prêt à lui en parler, à sortir cette partie de toi ce fameux jour où tu lui avais dit que t’étais un sorcier. Tu te perds quelques instants dans tes pensées avant qu’elle ne vienne t’en sortir de nouveau et ce n’était peut-être pas plus mal comme ça. Tu récupères la photo et tu la regardes une nouvelle fois. Tu ne sais pas vraiment quoi dire. Pourtant y a tellement de choses que t’aimerais lui dire, que t’aurais aimé lui dire, parce que maintenant, c’était trop tard. « Tu… Tu as d’autres frères et soeurs ? » Les autres, ceux que tu aimais énormément et que tu avais presque oubliés dans ta douleur. D’eux, t’as pas de photo c’est une évidence. Et ce n’est pas à coup de baguette magique que tu pourras en faire apparaitre le portrait. Il est loin le temps où t’étais celui que certains de tes camarades enviaient à moitié lorsqu’il s’agissait de sortilèges. T’étais passé de prodige à qui on prédisait un grand avenir à la risée de la classe. « Oui. » Tu marques quelques secondes de pause. L’entendre poser ses questions, rester, ne pas t’abandonner, ça te redonne le sourire. Parce que tu te dis que peut-être que tout n’était pas perdu. Votre lien, il existait, il était là il fallait juste le retrouver. Elle aurait pu être cracmole, moldue, sorcière et avoir n’importe quel nom, venir de n’importe quel pays, elle ne pouvait pas avoir prétendu tant que ça être une autre. Le dessin, l’art, votre relation, c’était réel – au moins un minimum. « Un cadet à Hungcalf, et après j’ai deux sœurs encore aux Etats-Unis. » Y a ce silence qui s’installe un peu. Parce qu’il n’y a plus rien d’évident entre vous, ça coule plus de source comme c’était le cas avant. « Elle a pris un sort perdu. » Ca n’a rien à voir avec la nouvelle conversation mais t’avais trop cogité, tu t’étais trop posé la question. Et ça, ça c’était la raison de tout. De tes secrets, de ton départ, de tes mensonges et inventions à propos de ta vie, de votre rencontre – aussi.
« Je… » Ton regard qui s’était perdu sur l’étendue d’herbe devant toi se repose sur elle. « Je travaille à la fois au journal et au Vampire’s Night, je pense que je dois en savoir plus sur les habitants de la ville que la plus part des gens… » Ouais… T’étais moyennement convaincu mais dans le fond tu t’en moquais un peu de comment elle avait su. Ça n’avait jamais été un secret la mort de ta sœur. Ça n’en avait été qu’un entre vous pendant que tu te faisais passer pour ce que tu n’étais pas aux Etats-Unis, pendant que tu cherchais à l’oublier loin de la magie. « Et mes collègues ont été plutôt… Insistants après ce qu’il s’est passé la dernière fois à la radio. » Tu détournes de nouveau le regard. Cette après-midi à la radio, tu n’avais plus envie d’en entendre parler. C’était l’un des pires jours de ta vie et tu n’avais plus envie d’y repenser. Il faisait partie de ces moments que tu aurais aimé pouvoir effacer mais que tu ne pouvais pas. « Je suis désolée je ne voulais pas être indiscrète… » Tu ne sais pas quoi répondre. Parce que dans le fond, ce n’était qu’une question de temps avant qu’elle sache. Dans le fond c’était logique qu’elle sache, comme tu savais pour sa famille désormais, comme tu avais toujours su dès lors que son nom était sorti.
Alors tu te contentes de sortir cette photo. Celle de ta jumelle et toi. Celle que tu emmènes partout avec toi. Celle que tu avais avant et que tu as gardée après. Cette photo que t’avais toujours adoré depuis le jour où elle te l’avait donné. Cette photo où tu n’as rien à voir avec celui que tu es désormais. T’avais le regard vif, rieur, le visage lumineux et souriant. T’étais en vie complétement et pas en train de faire le deuil d’une ancienne vie sans y parvenir. « Vous aviez l’air très heureux. » T’as cet air nostalgique et triste qui passe sur ton visage. Ouais, t’étais heureux avant. T’étais heureux qu’elle le soit et pas forcément de ta vie, du futur qu’on planifiait pour toi mais t’étais heureux. Maintenant qu’elle est là, face à la photo, tu te demandes pourquoi tu ne lui en as pas parlé avant. Pourquoi tu n’as rien dit là-bas. Tu te sens tellement con à pas avoir parlé quand il l’aurait fallu. Et regarde-toi maintenant. T’avais vraiment tout gagné à prétendre être un autre, à mettre de côté toute une part de ton existence pour oublier, pour refaire une vie loin de la douleur. Tu t’étais bien loupé, c’était une évidence. T’avais toujours tes souvenirs, t’avais pas refait ta vie, t’étais de retour à la case départ Hungcalf à devoir être l’héritier parfait et t’avais perdu Ravena. Ouais, c’était un beau gâchis. En même temps, t’étais peut-être enfin prêt à lui en parler, à sortir cette partie de toi ce fameux jour où tu lui avais dit que t’étais un sorcier. Tu te perds quelques instants dans tes pensées avant qu’elle ne vienne t’en sortir de nouveau et ce n’était peut-être pas plus mal comme ça. Tu récupères la photo et tu la regardes une nouvelle fois. Tu ne sais pas vraiment quoi dire. Pourtant y a tellement de choses que t’aimerais lui dire, que t’aurais aimé lui dire, parce que maintenant, c’était trop tard. « Tu… Tu as d’autres frères et soeurs ? » Les autres, ceux que tu aimais énormément et que tu avais presque oubliés dans ta douleur. D’eux, t’as pas de photo c’est une évidence. Et ce n’est pas à coup de baguette magique que tu pourras en faire apparaitre le portrait. Il est loin le temps où t’étais celui que certains de tes camarades enviaient à moitié lorsqu’il s’agissait de sortilèges. T’étais passé de prodige à qui on prédisait un grand avenir à la risée de la classe. « Oui. » Tu marques quelques secondes de pause. L’entendre poser ses questions, rester, ne pas t’abandonner, ça te redonne le sourire. Parce que tu te dis que peut-être que tout n’était pas perdu. Votre lien, il existait, il était là il fallait juste le retrouver. Elle aurait pu être cracmole, moldue, sorcière et avoir n’importe quel nom, venir de n’importe quel pays, elle ne pouvait pas avoir prétendu tant que ça être une autre. Le dessin, l’art, votre relation, c’était réel – au moins un minimum. « Un cadet à Hungcalf, et après j’ai deux sœurs encore aux Etats-Unis. » Y a ce silence qui s’installe un peu. Parce qu’il n’y a plus rien d’évident entre vous, ça coule plus de source comme c’était le cas avant. « Elle a pris un sort perdu. » Ca n’a rien à voir avec la nouvelle conversation mais t’avais trop cogité, tu t’étais trop posé la question. Et ça, ça c’était la raison de tout. De tes secrets, de ton départ, de tes mensonges et inventions à propos de ta vie, de votre rencontre – aussi.
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Re: Il suffirait de presque rien | mattena
Dim 11 Mar 2018 - 21:47
Il y avait ce fossé entre ce que tu pensais connaitre de lui et ce qu’il était réellement. Ce côté artiste incompris qui finalement n’était que le miroir du deuil et de la perte encore bien trop douloureuse. Comment avais-tu pu être si aveugle ? Comment avait-il fait pour garder tout cela pour lui pendant tout ce temps ? Tu n’arrivais pas à comprendre, il te manquait encore bien trop d’éléments certainement et ce, même si tu en apprenais plus depuis quelques minutes que pendant les dernières semaines où tu avais fait semblant de ne pas te préoccuper de sa présence en ville.
« Oui. » Il marque une pause et tu scrutes un instant son visage pour tenter d’y trouver un éclat de ce que tu connaissais de lui : « Un cadet à Hungcalf, et après j’ai deux sœurs encore aux Etats-Unis. » Malgré toi, tu fais le parallèle, cinq enfants, quatre maintenant… Comme la fratrie Vautier aujourd’hui. Astoria, Mirena et Joshua avaient tous leur tords et leur défauts, ils t’insupportaient parfois, souvent même pour certains mais tu ne te serais certainement pas relevée de leur disparition, à l’un ou l’autre. Pourtant tu n’étais pas connue pour ton sens de la famille exacerbé, ni pour ton affection débordante envers tes soeurs mais leur disparition laisserait un trou béant dans ton coeur. Pour ton frère c’était encore différent et ce même si le temps vous avait arraché votre complicité. « Comment sont-ils ? Les plus jeunes sont à Ilvermorny ? » Demandes-tu doucement en tentant d’imaginer leur visage en t’inspirant des expressions de leur grand frère et de la photo de sa jumelle qu’il t’avait montré : peut-être avais-tu croisé le frère cadet au Vampire’s Night ou dans les rues d’Inverness sans même savoir à quel point tu aurais pu le connaitre. Au final, tu ne savais même pas ce que tu cherchais à faire en lui posant ces questions, ce que tu cherchais à obtenir de lui, de ses réponses. Mais tu ne voulais pas partir, pas encore une fois alors qu’il avait, du moins tu le pensais, besoin d’une présence si ce n’était amicale, déjà bienveillante. Ton esprit d’artiste s’éveille, comme si, à chacune de ses paroles tu ajoutais un trait à un croquis pour le moment encore flou de la personne qu’il était réellement. Finalement, tu avais comme l’impression que l’étudiant que tu avais rencontré à Washington ressemblait assez au sorcier que tu avais retrouvé à Inverness.
« Elle a pris un sort perdu. » Ton coeur manque un battement quand la nouvelle tombe : c’était des choses qui ne semblaient arriver que dans les faits divers et pourtant… Tu n’avais pas voulu lui demander, parce que ce n’était pas des confessions que tu pouvais espérer de sa part, et pourtant, il l’avait dit… Si seulement tu avais eu le tact de lui poser ces questions quelques mois auparavant, aux Etats-Unis plutôt que de te refermer, et t’enfuir comme tu savais si bien le faire depuis toujours. « Oh non… » Les seuls mots qui parviennent à sortir de ta bouche tandis que tes mains se coincent entre tes cuisses comme pour en cacher les légers tremblements. « Matthew je suis tellement désolée. » Il y a les mots qui s’échappent de ta bouche sans aucun filtre, et ton regard qui se perd dans la contemplation feinte d’un oisillon pour ne pas croiser le sien. Il te semblait que le puzzle prenait forme dans ton esprit, le mensonge originel, cette scène de désolation que tu avais volée sans même le vouloir réellement. La magie lui avait volé ce qu’il avait de plus cher, tu pouvais le lire dans sa posture, dans ce regard que tu évitais de croiser désormais car tu ne t’en sentais plus digne. Un instant tu aurais voulu prendre son bras, l’étreindre comme vous l’aviez fait si souvent, mais le geste serait malvenu, même étrange alors que vous aviez tellement perdu dans votre relation. « Les études en socio… » Tu marques une pause, cherchant à ne pas être trop rustre dans la formulation de tes interrogations… La colère avait depuis un moment laissé place à l’incompréhension et les questions se pressaient dans ton esprit mais tu savais les difficultés que tu avais toujours eues à la douceur : « La vie auprès des moldus, c’était pour ça ? Je veux dire, à cause de ce drame..? » Tu cherches à comprendre, à obtenir des réponses claires au delà de ton imagination parfois un peu trop fertile. Pourquoi avais-tu imaginé autre chose ? Pourquoi dans ton esprit il n’avait été qu’un sorcier moqueur qui avait fait une expérience auprès des pauvres moldus. Comment avais-tu pu lui donner de si mauvaises pensées alors qu’il cherchait seulement à faire son deuil ? Tu te sentais terriblement honteuse, et si ta fierté t’empêcher de lui en faire part tu cherchais à compenser du moins autant que possible ton erreur. Même si c’était trop tard, même si le mal était fait et que rien ne changerait ça.
« Je suis désolée je ferais mieux te cesser avec mes questions... » Reprends-tu en te rendant compte de la portée des questions que tu lui posais : « Je… je voudrais seulement comprendre. » Tu te rends bien compte de l’ironie de la situation, mais aussi du fait qu’il pourrait très bien te renvoyer à la figure que tu avais réduit à néant ta chance de comprendre en l’abandonnant sur le Nouveau Continent. En fuyant comme tu savais si bien le faire. « Mais... Est-ce que tu tiens le coup ? » Tu ne voulais pas brusquer les choses, tu ne comptais pas quitter Inverness de si-tôt, malgré le bal, grâce au bal peut être. Et, peut-être qu’il refuserait de te parler, tu ne pourrais certainement pas lui en vouloir après tout ce que tu lui avais fait subir…
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Re: Il suffirait de presque rien | mattena
Dim 8 Avr 2018 - 21:16
Y avait Ravena qui était là et pourtant, y avait rien de ce que ça avait pu être avant. Tu lui en voulais, beaucoup, mais t’avais tellement besoin d’elle. Elle était celle personne à qui t’avais réussi à te raccrocher, ce rayon de soleil qui avait transpercé ta vie de noirceur au moment où tu en avais le plus besoin. Alors tu lui parles de cette jumelle, cette jumelle que t’avais perdue, ton double, ta moitié qu’on t’avait arraché, que la magie t’avait arraché. Et puis tu lui parles de ta famille. parce qu’elle est là et qu’elle pose des questions. Parce que t’en avais besoin de cette présence. Peut-être aussi parce que tu voulais lui montrer que t’étais pas différent de celui qu’elle avait rencontré, peut-être aussi parce que tant que tu parlerais elle serait là. « Comment sont-ils ? Les plus jeunes sont à Ilvermorny ? » Ca faisait tellement longtemps que tu ne les avais pas vu. L’océan vous séparait, tout comme la vie. Parce qu’ils étaient bien plus jeunes, parce qu’ils n’avaient pas cette pression familiale que tu avais eu toute ta vie, cette pression que tu avais toujours supporté pour qu’elle puisse être libre de faire ce qu’elle voulait. Mais cette pression, désormais, elle reposait entièrement sur toi et ce n’était plus pour personne que tu devais être le fils prodige. Ce fils qui étudiait le droit alors qu’il rêvait d’être auror. Ce fils qui était retourné à Hungcalf alors qu’il savait qu’il n’y avait plus rien pour lui là-bas si ce n’est des mauvais souvenirs. Comment étaient-ils ? C’était une bonne question. « Tu verras peut-être mon frère, il est en arts sportifs, il rêve de quidditch et de faire carrière aux Etats-Unis. Tout le monde dit qu’il me ressemble. » Ta jumelle aussi, tout le monde disait qu’on ne pouvait pas se tromper sur votre lien. « Oui, elles vont pas être à Hungcalf avant deux ans. » Elles étaient beaucoup plus jeunes tes sœurs. Et puis tu t’en étais éloigné aussi parce qu’elles lui ressemblaient un peu trop. Parce que lorsque tu les voyais, c’était elle que tu voyais et t’arrivais pas à cacher ta tristesse. Et puis, ça faisait longtemps que vous ne vous voyiez plus que pendant les vacances, toi à Ilvermorny ou à Hungcalf et elle à l’école primaire ou à Ilvermorny. Comme toutes les familles dans le fond.
Tu lui parles pas de sa famille, pas encore. Et puis, t’as bien compris que les choses étaient différentes chez elle. Parce qu’elle était différente. Et puis parce qu’en parler, c’est lui rappeler qu’elle était pas comme toi, pas comme eux. Tu sais pas trop sur quel pied danser. Et y a la révélation qui tombe. Cette révélation qui explique tout dans le fond. Ton éloignement de la magie, tes mensonges, cette envie de te couper de ce monde. Tu veux qu’elle sache, parce que c’est le début de tout. Tu l’aurais pas rencontrée s’il y avait pas eu ça, si ça n’avait pas été la raison de sa mort, la raison de ton éloignement de ton monde, de tes échecs constants en sorts. « Oh non… » Ton regard se perd dans le parc, sur tout sauf sur elle. La vérité, elle fait encore plus mal lorsqu’elle est dite à voix-haute. Et de ta sœur, t’en parles plus beaucoup. Y a pas grand monde qui sait pour sa mort. Y a pas grand monde qui t’entend en parler non plus. Parce qu’après plus d’un an, ça restait encore bien trop sensible, bien trop difficile d’en parler. Parce que ton deuil, tu savais pas trop comment le faire. T’avais essayé dans le monde moldu mais il fallait te rendre à l’évidence que même loin de la magie tu n’avais pas complètement réussi. C’était qu’une illusion qui avait été brisé du jour où elle était partie. « Matthew je suis tellement désolée. » Tu sais qu’elle est sincère. Tu peux même sentir qu’elle est bouleversée. Parce que ses mots, ses intonations de voix, tu les connais trop bien. T’aurais pu lui dire tout ça, avant, peut-être que ça aurait tout changé, si elle avait su. Mais t’avais pas réussi. Parce que tu t’étais enfermé dans ton mensonge. Peut-être aussi parce que t’y arrivais pas, à en parler. « Les études en socio… » Ton regard quitte l’arbre aux feuilles rougies et se tourne vers elle. « La vie auprès des moldus, c’était pour ça ? Je veux dire, à cause de ce drame..? » Y a les pensées qui se bousculent dans ton esprit sans que t’arrives à le formuler en mots. Il suffirait de presque rien, juste d’un simple oui. Mais c’était plus compliqué que ça et elle le savait aussi. Mais comment on peut dire à une cramole qui rêve d’être sorcière et de pouvoir s’en servir qu’on supporte plus la vue de la magie, pire que tu la haïssais pour ce qu’elle t’avait prise. Que t’aurais préféré rester loin d’elle, perdu au milieu des moldus que de revenir ici à Hungcalf où tout te rappelait qu’elle n’était plus là et que c’était à cause d’un sort, un sort comme tu en apprenais en cours de sortilège ou de défense contre les forces du mal. Tu dois rester silencieux un peu trop longtemps, avec les pensées qui se bousculent dans ton crane, parce qu’elle finit par rompre le silence. « Je suis désolée je ferais mieux te cesser avec mes questions... » Elle te sort de tes pensées et tu te tournes vers elle. « Je… je voudrais seulement comprendre. » Si seulement elle t’avait laissé une chance là-bas, de lui expliquer, de lui dire la vérité, cette vérité qu’elle n’avait pas supportée d’entendre. Pourtant, t’avais jamais parlé de quitter le monde moldu. Tu voulais juste qu’elle sache, parce que c’était une part de ta vie même si t’étais alors en train de tirer un trait dessus. T’aurais pu vivre à New-York avec elle, t’aurais pu même ne jamais savoir qu’elle était une cracmole. Peut-être que tu serais retourné au monde magique à un moment, mais t’aurais été prêt, bien plus prêt que tu ne l’étais aujourd’hui. Mais vivre parmi les moldus sans elle, ça n’avait pas de sens. Et tes parents avaient fini par te rappeler à l’ordre. Et comme d’habitude, t’avais pas pu t’empêcher d’obéir, pour leur faire plaisir, pour les rendre heureux, parce que tu voulais pas être celui qui briserait votre famille. « Mais... Est-ce que tu tiens le coup ? » Cette question. Qu’est-ce que tu pouvais répondre à cette question ? Que tu le tenais quand elle était encore là ? De toute façon, c’était assez évident que tu ne vivais plus pleinement. T’étais vide. Il restait plus que le noir et la tristesse, les souvenirs éparpillés et l’incompréhension devant cette mort bien trop soudaine. Le vide en toi. Cette moitié qui n’était plus là pour avancer à tes cotés. Alors t’étais paumé. « Faut bien non ? » Y a cette légère ironie qui pointe. Et puis tout ton désarroi que t'arrives pas à cacher. De toute façon, c’était ce que tout le monde faisait, tenir le coup. Y avait pas d’autres choix que de tenter de le tenir.
Ton regard se détourne de nouveau. « J’voulais t’en parler avant. Mais j’y arrivais pas. » Non, tu t’étais perdu dans ton mensonge loin de la magie. Et puis, on ne parlait pas de magie avec le premier inconnu qui passait. Et puis parler d’elle, c’était peut-être encore plus dur. Parce que c’était la vérité sur ta nature dont t’avais d’abord réussi à parler. « Je pouvais plus vivre avec la magie. Elle me rappelle trop… » Ouais, elle te rappelait trop. « Au moins, avec les moldus, je pouvais vivre sans que chaque son, chaque sort, chaque personne croisée, chaque devanture de magasin me rappelle qu’elle était plus là et ce qu’il s’était passé. » Là-bas, tout était plus simple par rapport à Hungcalf. Là-bas, on aurait même pas remarqué que tu n’étais plus capable de lancer le moindre sort. « C’était tellement plus simple. » Ouais, bien plus simple de te bercer d’illusions et de fuir la réalité qui aurait bien fini par te rattraper à un moment ou à un autre.
Tu lui parles pas de sa famille, pas encore. Et puis, t’as bien compris que les choses étaient différentes chez elle. Parce qu’elle était différente. Et puis parce qu’en parler, c’est lui rappeler qu’elle était pas comme toi, pas comme eux. Tu sais pas trop sur quel pied danser. Et y a la révélation qui tombe. Cette révélation qui explique tout dans le fond. Ton éloignement de la magie, tes mensonges, cette envie de te couper de ce monde. Tu veux qu’elle sache, parce que c’est le début de tout. Tu l’aurais pas rencontrée s’il y avait pas eu ça, si ça n’avait pas été la raison de sa mort, la raison de ton éloignement de ton monde, de tes échecs constants en sorts. « Oh non… » Ton regard se perd dans le parc, sur tout sauf sur elle. La vérité, elle fait encore plus mal lorsqu’elle est dite à voix-haute. Et de ta sœur, t’en parles plus beaucoup. Y a pas grand monde qui sait pour sa mort. Y a pas grand monde qui t’entend en parler non plus. Parce qu’après plus d’un an, ça restait encore bien trop sensible, bien trop difficile d’en parler. Parce que ton deuil, tu savais pas trop comment le faire. T’avais essayé dans le monde moldu mais il fallait te rendre à l’évidence que même loin de la magie tu n’avais pas complètement réussi. C’était qu’une illusion qui avait été brisé du jour où elle était partie. « Matthew je suis tellement désolée. » Tu sais qu’elle est sincère. Tu peux même sentir qu’elle est bouleversée. Parce que ses mots, ses intonations de voix, tu les connais trop bien. T’aurais pu lui dire tout ça, avant, peut-être que ça aurait tout changé, si elle avait su. Mais t’avais pas réussi. Parce que tu t’étais enfermé dans ton mensonge. Peut-être aussi parce que t’y arrivais pas, à en parler. « Les études en socio… » Ton regard quitte l’arbre aux feuilles rougies et se tourne vers elle. « La vie auprès des moldus, c’était pour ça ? Je veux dire, à cause de ce drame..? » Y a les pensées qui se bousculent dans ton esprit sans que t’arrives à le formuler en mots. Il suffirait de presque rien, juste d’un simple oui. Mais c’était plus compliqué que ça et elle le savait aussi. Mais comment on peut dire à une cramole qui rêve d’être sorcière et de pouvoir s’en servir qu’on supporte plus la vue de la magie, pire que tu la haïssais pour ce qu’elle t’avait prise. Que t’aurais préféré rester loin d’elle, perdu au milieu des moldus que de revenir ici à Hungcalf où tout te rappelait qu’elle n’était plus là et que c’était à cause d’un sort, un sort comme tu en apprenais en cours de sortilège ou de défense contre les forces du mal. Tu dois rester silencieux un peu trop longtemps, avec les pensées qui se bousculent dans ton crane, parce qu’elle finit par rompre le silence. « Je suis désolée je ferais mieux te cesser avec mes questions... » Elle te sort de tes pensées et tu te tournes vers elle. « Je… je voudrais seulement comprendre. » Si seulement elle t’avait laissé une chance là-bas, de lui expliquer, de lui dire la vérité, cette vérité qu’elle n’avait pas supportée d’entendre. Pourtant, t’avais jamais parlé de quitter le monde moldu. Tu voulais juste qu’elle sache, parce que c’était une part de ta vie même si t’étais alors en train de tirer un trait dessus. T’aurais pu vivre à New-York avec elle, t’aurais pu même ne jamais savoir qu’elle était une cracmole. Peut-être que tu serais retourné au monde magique à un moment, mais t’aurais été prêt, bien plus prêt que tu ne l’étais aujourd’hui. Mais vivre parmi les moldus sans elle, ça n’avait pas de sens. Et tes parents avaient fini par te rappeler à l’ordre. Et comme d’habitude, t’avais pas pu t’empêcher d’obéir, pour leur faire plaisir, pour les rendre heureux, parce que tu voulais pas être celui qui briserait votre famille. « Mais... Est-ce que tu tiens le coup ? » Cette question. Qu’est-ce que tu pouvais répondre à cette question ? Que tu le tenais quand elle était encore là ? De toute façon, c’était assez évident que tu ne vivais plus pleinement. T’étais vide. Il restait plus que le noir et la tristesse, les souvenirs éparpillés et l’incompréhension devant cette mort bien trop soudaine. Le vide en toi. Cette moitié qui n’était plus là pour avancer à tes cotés. Alors t’étais paumé. « Faut bien non ? » Y a cette légère ironie qui pointe. Et puis tout ton désarroi que t'arrives pas à cacher. De toute façon, c’était ce que tout le monde faisait, tenir le coup. Y avait pas d’autres choix que de tenter de le tenir.
Ton regard se détourne de nouveau. « J’voulais t’en parler avant. Mais j’y arrivais pas. » Non, tu t’étais perdu dans ton mensonge loin de la magie. Et puis, on ne parlait pas de magie avec le premier inconnu qui passait. Et puis parler d’elle, c’était peut-être encore plus dur. Parce que c’était la vérité sur ta nature dont t’avais d’abord réussi à parler. « Je pouvais plus vivre avec la magie. Elle me rappelle trop… » Ouais, elle te rappelait trop. « Au moins, avec les moldus, je pouvais vivre sans que chaque son, chaque sort, chaque personne croisée, chaque devanture de magasin me rappelle qu’elle était plus là et ce qu’il s’était passé. » Là-bas, tout était plus simple par rapport à Hungcalf. Là-bas, on aurait même pas remarqué que tu n’étais plus capable de lancer le moindre sort. « C’était tellement plus simple. » Ouais, bien plus simple de te bercer d’illusions et de fuir la réalité qui aurait bien fini par te rattraper à un moment ou à un autre.
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Re: Il suffirait de presque rien | mattena
Lun 16 Avr 2018 - 22:27
Le froid piquait tes joues et tes mains s’engourdissaient légèrement, néanmoins tu conservais ton attention braquée sur l’étudiant à tes côtés, tu n’avais que faire des jérémiades de ton corps, ce sont celles de son coeur qui t’intéressaient ce jour là. La langue s’est déliée plus vite que tu ne l’aurais cru et vous arriviez à avoir une conversation que vous auriez dû avoir il y a bien longtemps. Du moins, tu en apprenais sur lui, tu n’étais pas encore prête à t’ouvrir de même sur ta famille : le sujet était pourtant brulant. « Tu verras peut-être mon frère, il est en arts sportifs, il rêve de quidditch et de faire carrière aux Etats-Unis. Tout le monde dit qu’il me ressemble. » Tandis qu’il te parles, tu imagines aisément un Matthew, un peu plus jeune, un sportif passionné, il n’avait pas la lueur de tristesse au fond des yeux lorsqu’il volait, du moins pas autant que celui qui avait partagé ta vie pendant une année. Et s’il évite ton regard alors qu’il parle tu peux aisément la distinguer, tu la connais tellement bien que tu pourrais dessiner ses traits les yeux fermés, et passer des heures à tenter, sans grand succès, de faire transparaitre toutes les nuances de ses yeux en aquarelle. Tu te demandes ce que tu aurais choisi si tu avais eu la possibilité de rejoindre Hungcalf : les arts magiques te passionnaient, néanmoins tu te doutais bien que ta famille n’aurait pas accepté un tel écart de conduite. Tu aurais donc rejoint une filière prestigieuse, justice magique ou médicomagie, et tu aurais sans doute excellé car ton sérieux et ton acharnement te l’auraient imposé. « Oui, elles vont pas être à Hungcalf avant deux ans. » L’école de magie américaine éveillait les passions des britanniques, même Poudlard ne semblait pas si magique. Néanmoins tu aurais tout donné pour continuer ta scolarité là-bas. A la place, tu enchainais les boulots peu rémunérateurs entourée de sorciers qui étaient amenés à faire de grandes choses. « J’aurais peut-être l’occasion de les croiser un jour… Si ton frère traine vers le Vampire’s Night peut-être, mais ce n’est pas réellement le repère des sportifs. »
Le ton que tu emploies est calme, presque doux alors que tu te réfugies souvent dans la froideur et la sévérité. Avec lui c’était différent, encore plus ce jour-là où la rancoeur laissait place à bien d’autres choses. « Faut bien non ? » Tu grimaces légèrement en tournant la tête de l'autre côté pour cacher la tristesse qui passe dans tes yeux noirs. Visiblement, à ta question, ça coince, à quoi t’attendais-tu Rave ? A ce qu’il te sourit et qu’il te dise que ça allait ? Cela n’était pas quelque chose qui s’oubliait en un claquement de doigts, pas quelque chose avec quoi on arrivait à vivre du jour au lendemain.
Il détourne à nouveau le regard et tu ne peux t’empêcher de continuer à l’observer, comme si inconsciemment tu compensais ces semaines passées sans le voir. « J’voulais t’en parler avant. Mais j’y arrivais pas. » Tu baisses les yeux, honteuse. Honteuse de ce comportement qui t’avait poussée à le blâmer sans savoir toute la vérité sur cette histoire. Honteuse de lui en vouloir encore pour quelque chose que tu avais toi-même caché. Cette magie, ce don du ciel et cette malédiction qui avait brisé sa famille comme elle avait brisé la tienne par son absence. « Je pouvais plus vivre avec la magie. Elle me rappelle trop… » Tu finis par relever les yeux vers lui tandis qu’il s’ouvre un peu à toi. Si tu ne comprenais certainement pas tous les tenants et les aboutissants, toutes les blessures et les fêlures de l’âme de celui qui fut ton compagnon tu te rendais bien compte qu’il n’y avait eu aucune sournoiserie dans sa décision de cacher sa véritable nature. « Au moins, avec les moldus, je pouvais vivre sans que chaque son, chaque sort, chaque personne croisée, chaque devanture de magasin me rappelle qu’elle était plus là et ce qu’il s’était passé. » Tu comprenais un peu mieux cette admiration qu’il avait pour la ville, pour tout ce qui pouvait sembler banal. Cet émerveillement lié à la découverte qui avait fait écho en toi dès le premier jour : car vous vous ressembliez déjà plus que vous ne le pensiez. « C’était tellement plus simple. » Tu ne sais pas quoi répondre, peu taciturne à l’origine tu te sentais rongée par la culpabilité. T’avais l’impression de lui avoir arraché sa bouffée d’oxygène, son moyen de faire son deuil. Et si tu ne l’avais pas forcé à rejoindre Inverness tu t’en sentais tout de même responsable. Si tu n’étais pas parti, si tu n’avais pas fuis, peut être que vous seriez toujours là bas. Tu aurais pu l’aider autrement, à avancer pas à pas et à se reconstruire; Et, au moment venu vous auriez peut-être pu rejoindre à nouveau le monde sorcier, unis.
Tu laisses le silence se poser quelques secondes sur le parc, tu as besoin de digérer la nouvelle, tu cherches à savoir ce qu’il valait mieux faire. Tu avais envie de le serrer contre toi, de lui murmurer que tout allait aller mieux mais c’était un mensonge et la distance entre vous était trop importante pour que tu puisses te permettre le geste. Alors, tu prends la résolution de te repentir : « Pour ce que ça peut valoir à tes yeux… » Tu serres légèrement les dents, ta fierté t’empêche de penser réellement que ces aveux étaient une bonne idée. Néanmoins tu continues d’une voix plus assurée : « Je suis désolée d'avoir agis comme je l'ai fait, là bas. » Ton regard se plante dans le sien, tu n’as pas la pudeur d’une inconnue, tu as croisé ce regard de nombreuses fois et tu n’avais pas peur de le croiser à nouveau : même si tu devais y croiser la haine et la déception mêlées à la tristesse : « Sincèrement. » Tu appuies sur le dernier mots et tentes un léger sourire qui avait pour objectif de le rassurer sur tes intentions. Tu n’avais guère envie d’un conflit supplémentaire avec lui, tu serais bien cruelle après les aveux qu’il t’avait faits et le temps avait su gommer ta rancune pourtant tenace bien que mal placée. « Je… Je n’avais pas du tout imaginé ça et j’ai pas eu le tact, ou le courage, de te demander de t’expliquer. » Car tu avais été lâche, apeurée, paniquée, assaillie par tes vieux démons tu avais laissé ta haine des sorciers prendre le pas sur l’amour que tu avais pour Matthew. « Je sais que les paroles c’est bien beau mais j’aimerais que tu saches que même si on est plus à Washington au milieu des moldus, fin je veux dire, ok on est plus dans la même situation et tout, mais si t’as besoin je suis là. » Il pouvait prendre cette invitation à se reposer un peu sur toi comme il le voulait, tu te sentais trop mal pour te battre s’il le prenait mal.
Le ton que tu emploies est calme, presque doux alors que tu te réfugies souvent dans la froideur et la sévérité. Avec lui c’était différent, encore plus ce jour-là où la rancoeur laissait place à bien d’autres choses. « Faut bien non ? » Tu grimaces légèrement en tournant la tête de l'autre côté pour cacher la tristesse qui passe dans tes yeux noirs. Visiblement, à ta question, ça coince, à quoi t’attendais-tu Rave ? A ce qu’il te sourit et qu’il te dise que ça allait ? Cela n’était pas quelque chose qui s’oubliait en un claquement de doigts, pas quelque chose avec quoi on arrivait à vivre du jour au lendemain.
Il détourne à nouveau le regard et tu ne peux t’empêcher de continuer à l’observer, comme si inconsciemment tu compensais ces semaines passées sans le voir. « J’voulais t’en parler avant. Mais j’y arrivais pas. » Tu baisses les yeux, honteuse. Honteuse de ce comportement qui t’avait poussée à le blâmer sans savoir toute la vérité sur cette histoire. Honteuse de lui en vouloir encore pour quelque chose que tu avais toi-même caché. Cette magie, ce don du ciel et cette malédiction qui avait brisé sa famille comme elle avait brisé la tienne par son absence. « Je pouvais plus vivre avec la magie. Elle me rappelle trop… » Tu finis par relever les yeux vers lui tandis qu’il s’ouvre un peu à toi. Si tu ne comprenais certainement pas tous les tenants et les aboutissants, toutes les blessures et les fêlures de l’âme de celui qui fut ton compagnon tu te rendais bien compte qu’il n’y avait eu aucune sournoiserie dans sa décision de cacher sa véritable nature. « Au moins, avec les moldus, je pouvais vivre sans que chaque son, chaque sort, chaque personne croisée, chaque devanture de magasin me rappelle qu’elle était plus là et ce qu’il s’était passé. » Tu comprenais un peu mieux cette admiration qu’il avait pour la ville, pour tout ce qui pouvait sembler banal. Cet émerveillement lié à la découverte qui avait fait écho en toi dès le premier jour : car vous vous ressembliez déjà plus que vous ne le pensiez. « C’était tellement plus simple. » Tu ne sais pas quoi répondre, peu taciturne à l’origine tu te sentais rongée par la culpabilité. T’avais l’impression de lui avoir arraché sa bouffée d’oxygène, son moyen de faire son deuil. Et si tu ne l’avais pas forcé à rejoindre Inverness tu t’en sentais tout de même responsable. Si tu n’étais pas parti, si tu n’avais pas fuis, peut être que vous seriez toujours là bas. Tu aurais pu l’aider autrement, à avancer pas à pas et à se reconstruire; Et, au moment venu vous auriez peut-être pu rejoindre à nouveau le monde sorcier, unis.
Tu laisses le silence se poser quelques secondes sur le parc, tu as besoin de digérer la nouvelle, tu cherches à savoir ce qu’il valait mieux faire. Tu avais envie de le serrer contre toi, de lui murmurer que tout allait aller mieux mais c’était un mensonge et la distance entre vous était trop importante pour que tu puisses te permettre le geste. Alors, tu prends la résolution de te repentir : « Pour ce que ça peut valoir à tes yeux… » Tu serres légèrement les dents, ta fierté t’empêche de penser réellement que ces aveux étaient une bonne idée. Néanmoins tu continues d’une voix plus assurée : « Je suis désolée d'avoir agis comme je l'ai fait, là bas. » Ton regard se plante dans le sien, tu n’as pas la pudeur d’une inconnue, tu as croisé ce regard de nombreuses fois et tu n’avais pas peur de le croiser à nouveau : même si tu devais y croiser la haine et la déception mêlées à la tristesse : « Sincèrement. » Tu appuies sur le dernier mots et tentes un léger sourire qui avait pour objectif de le rassurer sur tes intentions. Tu n’avais guère envie d’un conflit supplémentaire avec lui, tu serais bien cruelle après les aveux qu’il t’avait faits et le temps avait su gommer ta rancune pourtant tenace bien que mal placée. « Je… Je n’avais pas du tout imaginé ça et j’ai pas eu le tact, ou le courage, de te demander de t’expliquer. » Car tu avais été lâche, apeurée, paniquée, assaillie par tes vieux démons tu avais laissé ta haine des sorciers prendre le pas sur l’amour que tu avais pour Matthew. « Je sais que les paroles c’est bien beau mais j’aimerais que tu saches que même si on est plus à Washington au milieu des moldus, fin je veux dire, ok on est plus dans la même situation et tout, mais si t’as besoin je suis là. » Il pouvait prendre cette invitation à se reposer un peu sur toi comme il le voulait, tu te sentais trop mal pour te battre s’il le prenait mal.
- InvitéInvité
Re: Il suffirait de presque rien | mattena
Dim 20 Mai 2018 - 17:22
Y a toi qui espères peut-être un peu bêtement que tu vas réussir à recontruire un lien brisé il y a plusieurs mois. Idiot peut-être, mais t’es heureux qu’elle soit là, qu’elle soit attentive. Parce que t’avais eu besoin d’elle et son départ avait laissé un vide au plus profond de ton cœur. Ravena, c’était celle qui t’avait empêché de te noyer après la mort de ta jumelle, et sans elle, t’étais complètement à la dérive. Alors tu lui parles un peu de ta famille même si tu lui en veux encore beaucoup. Tu lui parles de toutes ces choses dont tu n’avais pas osé lui parler avant que vous ne soyez fiancés, de toutes ces choses dont tu n’avais pas eu le temps de lui parler là-bas, parce que tu cherchais à les éviter et non par manque d’envie. « J’aurais peut-être l’occasion de les croiser un jour… Si ton frère traine vers le Vampire’s Night peut-être, mais ce n’est pas réellement le repère des sportifs. » Y a ce léger sourire qui étire tes traits. Parce que tu ne sais pas trop s’il y traine. T’as beau être dans la même école que lui, vos liens ils se sont rompus au moment où ta sœur était décédée. Ils s’étaient rompus et t’arrivais pas à les reconstruire. Parce qu’il avait ses yeux et toi il restait plus que la douleur dans ton cœur lorsque tu le croisais. C’était moche, c’était triste, mais c’était la vie. Il te fallait du temps, peut-être un peu trop d’ailleurs. « Peut-être… » Y a ton regard qui croise le sien quelques instant. « Tu devrais pas avoir de mal à le reconnaitre. » Y a ton ton qui est doux. Parce qu’il te ressemblait, beaucoup. Parfois, c’était avec lui qu’on disait que t’étais jumeau. Alors, elle ne pourrait que le reconnaitre.
Et puis tu lui parles de tes secrets. Ce lourd secret que t’avais gardé bien trop longtemps. Ce secret qui vous avait emporté, qui avait brisé tout ce que vous pouviez avoir. Ta vie là-bas, tes raisons. Pourquoi t’avais tout arrêté et pourquoi t’avais quitté le monde sorcier. Ce secret dont t’avais jamais réussi à lui parler, parce que c’était beaucoup plus simple de prétendre être un moldu que de faire face à la dure réalité. Que t’avais plus envie de ce monde, que tu tentais de l’oublier elle. Qu’il y avait tout qui t’aurais rappelé qu’elle n’était plus là dans ton propre monde. Ce monde qui tu avais fui à ses cotés, le temps que ça avait duré. « Pour ce que ça peut valoir à tes yeux… » Tu serres légèrement les dents, ta fierté t’empêche de penser réellement que ces aveux étaient une bonne idée. Néanmoins tu continues d’une voix plus assurée : « Je suis désolée d'avoir agis comme je l'ai fait, là bas. » Y a son regard qui croise le tien. Tu sais pas quoi dire. Il reste plus que la tristesse et les regrets. Ses excuses, tu sais pas comment les prendre après autant de temps. T’es heureux qu’elle les fasse mais ça rattrapera rien de tout ce que vous avez perdu. T’as l’impression d’avoir tout gaché en parlant. « Sincèrement. » Et tu peux pas t’empêcher de lui sourire un peu en retour. Parce qu’elle a toujours eu ce pouvoir sur toi Ravena, et même avec la colère diminuant suite à tes dernières découvertes, même avec la déception et la tristesse de l’avoir perdu, elle continue de l’avoir. « Je… Je n’avais pas du tout imaginé ça et j’ai pas eu le tact, ou le courage, de te demander de t’expliquer. » Tu détournes le regard quelques seconde. Dans le fond, le problème, c’est que vous aviez manqué tous les deux de courage. Toi de lui dire avant, et elle d'essayer de comprendre. Tu la comprenais, un peu, maintenant avec le recul. Parce que même si tu lui en avais voulu puisqu’elle connaissait votre monde plus que quiconque, qu’elle aussi t’avait menti, t’avais compris. Parce que rien ne devait être simple pour elle, mais ça ne l’était pas plus pour toi alors que tu étais prêt à tourner le dos à ta famille pour une moldue. « Je sais que les paroles c’est bien beau mais j’aimerais que tu saches que même si on est plus à Washington au milieu des moldus, fin je veux dire, ok on est plus dans la même situation et tout, mais si t’as besoin je suis là. » Pourquoi ils te font si mal ces derniers mots. Pourquoi tu veux pas comprendre que c’est terminé alors que ça semble l’être de son côté ? « Merci. » Peut-être que la tristesse et la déception que tu tentes de contenir ressort un peu. C’est certainement le cas. Mais tu n’y peux rien. « Il me faut juste du temps. » Du temps pour accepter sa mort, du temps pour passer à autre chose, du temps pour supporter son départ aussi. Du temps et une personne sur qui compter. Et Ravena, même si tu savais qu’elle aurait pu l’être, t’étais plus sûr que ce soit le cas, maintenant. Parce que t’étais pas sûr que t’allais pas finir de briser ton cœur en lui laissant ce rôle. A te rapprocher d’elle alors qu’il n’y avait certainement plus rien de possible.
Et puis tu lui parles de tes secrets. Ce lourd secret que t’avais gardé bien trop longtemps. Ce secret qui vous avait emporté, qui avait brisé tout ce que vous pouviez avoir. Ta vie là-bas, tes raisons. Pourquoi t’avais tout arrêté et pourquoi t’avais quitté le monde sorcier. Ce secret dont t’avais jamais réussi à lui parler, parce que c’était beaucoup plus simple de prétendre être un moldu que de faire face à la dure réalité. Que t’avais plus envie de ce monde, que tu tentais de l’oublier elle. Qu’il y avait tout qui t’aurais rappelé qu’elle n’était plus là dans ton propre monde. Ce monde qui tu avais fui à ses cotés, le temps que ça avait duré. « Pour ce que ça peut valoir à tes yeux… » Tu serres légèrement les dents, ta fierté t’empêche de penser réellement que ces aveux étaient une bonne idée. Néanmoins tu continues d’une voix plus assurée : « Je suis désolée d'avoir agis comme je l'ai fait, là bas. » Y a son regard qui croise le tien. Tu sais pas quoi dire. Il reste plus que la tristesse et les regrets. Ses excuses, tu sais pas comment les prendre après autant de temps. T’es heureux qu’elle les fasse mais ça rattrapera rien de tout ce que vous avez perdu. T’as l’impression d’avoir tout gaché en parlant. « Sincèrement. » Et tu peux pas t’empêcher de lui sourire un peu en retour. Parce qu’elle a toujours eu ce pouvoir sur toi Ravena, et même avec la colère diminuant suite à tes dernières découvertes, même avec la déception et la tristesse de l’avoir perdu, elle continue de l’avoir. « Je… Je n’avais pas du tout imaginé ça et j’ai pas eu le tact, ou le courage, de te demander de t’expliquer. » Tu détournes le regard quelques seconde. Dans le fond, le problème, c’est que vous aviez manqué tous les deux de courage. Toi de lui dire avant, et elle d'essayer de comprendre. Tu la comprenais, un peu, maintenant avec le recul. Parce que même si tu lui en avais voulu puisqu’elle connaissait votre monde plus que quiconque, qu’elle aussi t’avait menti, t’avais compris. Parce que rien ne devait être simple pour elle, mais ça ne l’était pas plus pour toi alors que tu étais prêt à tourner le dos à ta famille pour une moldue. « Je sais que les paroles c’est bien beau mais j’aimerais que tu saches que même si on est plus à Washington au milieu des moldus, fin je veux dire, ok on est plus dans la même situation et tout, mais si t’as besoin je suis là. » Pourquoi ils te font si mal ces derniers mots. Pourquoi tu veux pas comprendre que c’est terminé alors que ça semble l’être de son côté ? « Merci. » Peut-être que la tristesse et la déception que tu tentes de contenir ressort un peu. C’est certainement le cas. Mais tu n’y peux rien. « Il me faut juste du temps. » Du temps pour accepter sa mort, du temps pour passer à autre chose, du temps pour supporter son départ aussi. Du temps et une personne sur qui compter. Et Ravena, même si tu savais qu’elle aurait pu l’être, t’étais plus sûr que ce soit le cas, maintenant. Parce que t’étais pas sûr que t’allais pas finir de briser ton cœur en lui laissant ce rôle. A te rapprocher d’elle alors qu’il n’y avait certainement plus rien de possible.
- InvitéInvité
Re: Il suffirait de presque rien | mattena
Dim 3 Juin 2018 - 16:20
Tandis qu’il te parle de sa famille tu te surprends à imaginer ce que votre vie aurait été si la situation avait été différente. Tu te demandais si tu te serais entendue avec ses frères et soeurs, si, à Hungcalf, tu aurais rencontré sa jumelle, si Matthew et toi seriez tombés amoureux l’un de l’autre sans ces drames qui ont forgé votre caractère et votre histoire. Bien des choses auraient été différentes, peut-être même trop. Durant des années tu avais appris à ne pas te réfugier dans les et si et pourtant ils paraissaient parfois si accueillants que tu t’y perdais malgré toi. Aujourd’hui, le reflet du miroir paraissait encore plus attrayant que n’importe quel autre diamant.
« Merci. » Même s’il tente de la cacher, tu parviens aisément à déceler la déception dans sa voix et un instant tu te demandes ce que tu as bien pu faire pour la créer. T’avais toujours été maladroite avec les mots, bien plus douée dans tes gestes que dans tes discours tu blessais plus que de raison en voulant seulement t’exprimer. Baissant légèrement les yeux tu écoutes la suite d’une oreille attentive. « Il me faut juste du temps. » Une partie de toi se dit que vous aviez tous deux déjà perdu bien assez de temps : cette partie de toi qui espère encore que malgré tout, vous, du moins ce que vous représentiez tous les deux, n’avait pas totalement disparu. L’autre partie de toi, la sage, acquiesce doucement en détournant le regard pour en cacher les lueurs brillantes. « Bien sûr, je comprends. » Evidemment, il avait besoin de temps, certainement en avais tu aussi besoin pour faire la part des choses entre vérité et mensonge et peut-être faire pour lui ce qu’il avait fait pour toi : être honnête. Il y avait bien des choses que tu devrais lui avouer, bien des mensonges, des non dits à réfuter, à éclaircir. Beaucoup de chemin à parcourir en somme pour repartir sur des bases saines. Tu savais qu’un jour viendrait où tu n’aurais plus d’autre choix que de jouer cartes sur table, lui parler de ta famille, de ta condition, de ta fuite, de tes fuites plutôt, de l’Allemagne puis de la Russie, de la raison de ton arrivée en terres américaines et de celle de ton départ précipité.
Il y avait beaucoup trop de choses que tu devais encore lui avouer, beaucoup de choses dont tu ne te sentais pas prête de parler comme autant de stigmates invisibles que tu tentais de faire oublier au monde entier. Tu tentais de conserver les apparences, de paraître intouchable mais il y avait beaucoup trop de failles à ton masque. Matthew lui même le savait, il était sans doute un des seuls à pouvoir les détecter d’un coup d’oeil et tu n’avais pas envie de paraître faible, pas aujourd’hui du moins. De vous deux, c’était de loin le plus mature. « Je ferais peut être mieux de te laisser. » Finis-tu finalement par lâcher en scrutant son visage d’un regard inquiet. Ce n’était pas tant que tu souhaitais partir, sa présence était plutôt apaisante, néanmoins tu n’étais pas certaine que la réciproque soit vraie. Il avait lui même avoué avoir besoin de temps, tu ne voulais pas t’imposer, lui imposer de se perdre un peu plus dans des souvenirs douloureux. « Si jamais tu veux… » Tu te reprends rapidement en regroupant tes affaires de dessins dans ton sac : « Si jamais tu as besoin de quoi que ce soit en somme, je t’en prie n’hésite pas. » Tu n’étais même pas sûre de pouvoir tenir cette promesse néanmoins l’intention était pure et ton envie de l’aider, si c’était possible, réelle. « Tu sais où me trouver. » Après tout il l’avait bien fait une fois, journée que tu aurais bien voulu effacer mais dont le moindre détail tournait encore et encore dans ton esprit.
Te levant du banc resserres les pans de ta veste autours de ton buste avant de lui faire un léger sourire qui se voulait avenant : « Peut-être à très vite. » Malgré toi ta main vient serrer doucement son épaule tandis que tu passes derrière lui pour quitter le parc. Cette froide rencontre avait réveillé en toi des questions, des sentiments que tu pensais enfouis, disparus, après tout, peut-être qu’Inverness était synonyme de renouveau.
- x:
- je te propose de clôturer ici ? on pourra redémarrer un nouveau rp plus actuel quand tu veux ?
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