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Quelque chose a changé, quelque chose a bougé | isaak
Sam 30 Déc 2017 - 2:05
Les cours de sortilèges étaient devenus une véritable torture alors que tu n’étais plus capable de lancer le moindre sort depuis des mois. Des mois sans tenter et là, maintenant que tu étais de retour dans ce monde magique, rien. Rien que des étincelles mais rien de digne de celui que tu avais un jour été. Toi qui aurais pu te destiner à une carrière en lien avec les sorts comme auror ou tireur d’élite pour le macusa. Toi qui en rêvais depuis des années et les professeurs qui partageaient ce rêve avec toi. Parce qu’ils voyaient que ça te plaisait. Parce qu’ils devaient sentir que tu aurais été doué là-dedans. Mais il était loin ce rêve. De toute façon, tu suivais les vœux de ta famille et ils n’avaient pas les mêmes rêves. Et puis, comment être auror lorsqu’on était incapable de lancer le moindre sort. Tu sens les regards des troisièmes années qui se posent sur toi. Ils sont nombreux à ne pas te connaitre. Après tout, ils étaient plus jeunes que toi lorsque tu avais quitté Hungcalf plus d’un an plus tôt. Et tu n’étais là que depuis quelques jours. Il y a aussi les deuxièmes années dont tu sens les jugements. Oui, qu’est-ce que tu pouvais bien faire dans ce cours alors que tu étais tellement incompétent ? La seule chose qui te remonte le moral, c’est qu’il soit là. Parce qu’il était cette personne avec qui tu t’étais toujours bien entendue. Vous n’étiez peut-être pas du même pays ni même de la même maison mais vous aviez tissé un lien fort avant que tu ne plaques tout. Des familles similaires, la même pression familiale et lui poursuivant ce rêve que tu faisais. Lui qui allait devenir auror lorsque tu ne le pourrais pas. Oh, il avait bien tenté de te convaincre bien des fois, mais ce n’était pas une chose que tu pouvais faire à l’époque. Parce que tu ne pouvais pas briser l’image que tu reflétais au monde pour tes parents. Tu étais l’héritier et ils t’avaient donné tout leur espoir. Alors tu suivais ces études qui ne t’intéressaient guère. Parce que tu te disais qu’ainsi il la laisserait tranquille. Elle pourrait faire et être tout ce qu’elle désirait. Ça valait bien la peine pour rendre ta sœur un peu plus heureuse alors qu’elle ne supportait guère toute cette pression familiale. Tu braquais les projecteurs sur toi pour qu’elle soit libre. C’était plus simple pour lui, ces études qu’il suivait l’intéressaient. C’était facile de proposer le changement sans avoir à être celui qui se mettait à dos sa famille.
Alors c’est presque naturellement que tu te retrouves avec lui, en binôme, alors qu’un deuxième année doit travailler avec un troisième. Parce que vous étiez souvent binôme à l’époque. Et tu te dis que peut-être que ça ne changera rien le fait qu’il soit maintenant dans une autre année. Que ton année d’absence ne changera rien. Et pourtant, il y a ce sort qui t’atteint alors que tu ne parviens pas à lancer un sort de protection pour le contrer. Ce qui aurait dû être un jeu d’enfant. Il y a cette magie qui ne semble plus vouloir couler en toi depuis que tu la haïes de t’avoir arraché la prunelle de tes yeux. Mais tu essaies, encore et toujours. Et tu échoues, encore et toujours. C’est avec impatience que tu attendais cette fin de cours lorsqu’elle arrive enfin. Tu allais enfin pouvoir oublier le désastre que tu étais devenu. Tu ranges les quelques parchemins et livres que tu avais sorti en début de cours et tu relèves ton regard vers lui. Pourtant, il y a cette légère honte qui brille dans le tien alors que tu te demandes ce qu’il doit bien pouvoir penser de toi. Et tu ne sais pas vraiment quoi dire. Parce que c’était il y a si peu de temps, mais ça te parait une éternité. Et puis, il y a cette réflexion que tu te fais. Qu’il devait aussi lui être arrivé quelque chose pour qui ne soit de retour que maintenant. Mais tu ne sais pas trop comment aborder le sujet. Parce que tu l’avais juste salué en début de cours mais tu n’avais pas eu le temps d’approfondir par la suite. Alors tu poses cette question bateau, celle que l’on pose pour engager une conversation lorsqu’on ne sait pas trop quoi dire. « T’as quoi après ? »
Alors c’est presque naturellement que tu te retrouves avec lui, en binôme, alors qu’un deuxième année doit travailler avec un troisième. Parce que vous étiez souvent binôme à l’époque. Et tu te dis que peut-être que ça ne changera rien le fait qu’il soit maintenant dans une autre année. Que ton année d’absence ne changera rien. Et pourtant, il y a ce sort qui t’atteint alors que tu ne parviens pas à lancer un sort de protection pour le contrer. Ce qui aurait dû être un jeu d’enfant. Il y a cette magie qui ne semble plus vouloir couler en toi depuis que tu la haïes de t’avoir arraché la prunelle de tes yeux. Mais tu essaies, encore et toujours. Et tu échoues, encore et toujours. C’est avec impatience que tu attendais cette fin de cours lorsqu’elle arrive enfin. Tu allais enfin pouvoir oublier le désastre que tu étais devenu. Tu ranges les quelques parchemins et livres que tu avais sorti en début de cours et tu relèves ton regard vers lui. Pourtant, il y a cette légère honte qui brille dans le tien alors que tu te demandes ce qu’il doit bien pouvoir penser de toi. Et tu ne sais pas vraiment quoi dire. Parce que c’était il y a si peu de temps, mais ça te parait une éternité. Et puis, il y a cette réflexion que tu te fais. Qu’il devait aussi lui être arrivé quelque chose pour qui ne soit de retour que maintenant. Mais tu ne sais pas trop comment aborder le sujet. Parce que tu l’avais juste salué en début de cours mais tu n’avais pas eu le temps d’approfondir par la suite. Alors tu poses cette question bateau, celle que l’on pose pour engager une conversation lorsqu’on ne sait pas trop quoi dire. « T’as quoi après ? »
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Re: Quelque chose a changé, quelque chose a bougé | isaak
Mar 2 Jan 2018 - 16:03
QUELQUE CHOSE A CHANGÉ
QUELQUE CHOSE A BOUGÉ
matthew & isaak
In the eyes of a teenage crystallized, oh the prettiest of lights that hang the hallways of the home. And the cries from the strangers out at night, they don't keep us up at night. We have the curtains drawn and closed. We all are living in a dream but life ain't what it seems and all these sorrows I have seen, they lead me to believe that everything's a mess.
Le tourbillon de nos vies reprenait ses droits. J’avais l’impression que c’était encore hier que mes pieds foulaient à nouveau la terre d’Ecosse. Je devais me rendre à l’évidence que le temps passait bien trop vite et dans son insolence, il se désintéressait du moindre effet qu’il pouvait avoir. Peut-être que ce n’était pas plus mal ainsi. Je n’étais qu’un ombre, trop imposante pour demeurer discrète et pourtant, ce n’était pas faute d’essayer. Les visages familiers s’étaient vites montrés, parfois avec une certaine chaleur, parfois avec une certaine rancœur. Je m’ennuyais, préférant de loin passer de longues heures seul à étudier et à approfondir, qu’être assis dans un salle à écouter des paroles un peu trop identiques. Trois ans et rien n’avait pris la peine de changer, ou presque. La peur de l’échec s’est muée en peur du déshonneur d’un homme mort, rongé par la haine et sa propre violence. Il avait été consumé. Jamais je n’avais vu ses yeux devenir aussi gris, presque transparents, et injectés de sang alors que l’instant de son dernier souffle arrivait. Au fond et en avance, je m’installe, observe les deuxièmes années prendre place à leur tour et mon regard se balade avec froideur. J’échappe un grognement à un sorcier qui voulait s’asseoir à côté de moi. La brise sibérienne l’embarque loin, ce qui ne manque pas de m’amuser alors que mon regard tombe par hasard sur Matthew. Si les visages n’avaient été que familiers jusque là, je pouvais aller jusqu’à dire que le sien était amical. Pourtant la joie de le voir se troque vite en inquiétude à la vision de ses traits tirés. En trois ans d’absence, je me demandais bien ce qui avait pu lui arriver à lui. Je présumais qu’il était en deuxième année, lui qui était brillant et qui excellait dans tout. Je l’idéalisais, sans jamais l’envier, d’une part parce qu’il était mon ami et que chaque talent est assorti de poids toujours plus lourds. Je le comprenais sans vraiment tout savoir. J’avais fini par me plaire dans ce cursus mais ce goût n’avait jamais été sans conséquence.
Lorsque les binômes doivent être faits, je m’avance vers lui, sans un mot. Je ne fais qu’épier ses traits, les sourcils froncés et un air inquiet que je peine à dissimuler. Je le vois être là sans y être, il y a quelque chose qui, dans son regard, s’est éteint. Je ne lui pas l’offense de le traiter différemment. Baguette en main, je l’arme et un éclair jaillit. Le sort percute violemment Matthew alors que je serre le poing et fais un pas dans sa direction sans pour autant l’atteindre. Je sens les regards moqueurs sur lui. Il n’avait pas pu se protéger et je m’en voulais de l’avoir blessé. Qu’est-ce qui s’était passé ? Ce n’était pas lui. La fin du cours sonne, je prends mes affaires et le surplombe, sourcils froncés et mâchoire serrée. Je guettais s’il était blessé. Silencieusement, je l’accompagne à l’extérieur de la salle. Je le fixe sans doute un peu trop. « Rien. » Je me racle la gorge. « Et toi ? » Je baisse le regard un instant et le relève après un léger silence, le temps que les deuxièmes années s’en aillent. « Qu’est-ce qui s’est passé à l’intérieur ? » Le temps qui s’était écoulé, à la fois tant et si peu, n’avait en rien changé l’affection et l’amitié que je lui portais, bien au contraire. Je tapote lourdement ma main épaisse sur sa joue plusieurs fois avant de le guider jusqu’à un banc, hors de portée des oreilles indiscrètes. Enfin, je décoche un sourire amical. Mon père refusait d’entendre parler de l’Ethelred. Enfin, il refusait d’entendre parler de tout mais particulièrement de lui, à croire qu’être américain était bien plus grave à ses yeux qu’être né-moldu.
Made by Neon Demon
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Re: Quelque chose a changé, quelque chose a bougé | isaak
Sam 6 Jan 2018 - 0:30
Le sort te propulse dans la salle sans que tu ne puisses rien faire. Et il y a l’autre, cet ami, qui s’approche de toi alors que tu oses à peine croiser son regard. T’es le fantôme de ce que tu as un jour pu être. Toi, si vivant, toujours entouré de monde même si tu étais plus calme que ta jumelle. Toi si doué pour la magie alors que tu adorais ça. T’avais toujours aimé ça. C’était une part de toi, cette part que tu avais rejetée. Peut-être qu’elle t’en voulait d’être parti, d’avoir vécu loin d’elle. Peut-être que tu ne l’aimais plus assez pour réussir à lancer des sorts. Parce que c’était le cas. Voir des sorts te brisait le cœur. Tu la haïssais pour ce qu’elle t’avait pris et tu n’arrivais pas à passer outre alors que ta baguette se lever. Il y avait ce blocage dans ton cerveau certainement. Tu t’empêchais peut-être de lancer le sort. Tu n’en savais rien. Tu ne savais plus. T’étais paumé avec cette magie qui te faisait défaut, bien trop défaut. T’entends les quelques rires, tu sens les regards moqueurs qui se posent sur toi. Mais tu relèves pas le regard. Parce que tu ne veux pas les voir. Dire qu’avant t’aurais pu leur rabattre le caquet à bon coup de sorts, c’était terminé désormais. Tu fermes les yeux quelques instants pour tenter de te remettre les idées en place. Ton épaule est légèrement douloureuse et tu voir l’air inquiet du russe lorsque vos regards se croisent pendant quelques secondes. Mais il n’y a plus rien qui brille dans le tien. Parce que ta vie a perdu toute saveur. Il y a quelques semaines encore il y avait la présence de Ravena pour le rallumer. Mais elle était bien loin désormais et ta vie semblait bien fade sans elle.
Bientôt te voilà en train de ranger tes affaires. C’est un soulagement de savoir ce cours enfin terminé. Tu avais eu l’impression d’avoir assisté à une séance de torture tellement il t’était difficile de t’imaginer que tu ne parvenais à rien. Et surtout, à ressasser ses sorts que tu ne parvenais à lancer. A te demander quand tu y parviendrais de nouveau. A espérer puis à baisser les bras un peu trop vite. Parce que tu n’avais pas idée. T’étais un sorcier, t’avais besoin de ta magie ici à Hungcalf. Il y a ton regard qui se tourne bien trop naturellement vers Isaak. Il y a les quelques mots que tu lui glisses. Des mots bien en deça de l’affection que tu as pu lui porter un jour. Mais c’était il y a si longtemps et tu es si détruit. Alors tu te demandes ce qu’il va penser de tout ça, comme tu te demandes ce qu’il fait ici et pas des années au-dessus. Parce que ça aurait dû être le cas pour lui aussi. Vous quittez la salle et vous voilà dans le couloir à vous faire à moitié face. Toi qui ne sais pas quoi lui dire de plus. « Rien. » C’est assez étrange. D’ordinaire t’aurais pu lui aller le voir pour lui parler de choses et d’autres. Mais peut-être que c’était un peu trop compliqué désormais. Peut-être aussi que tu ne savais plus comment aborder les choses ni plus ni moins. Et tu te doutais qu’il devait se poser des questions sur ce qu’il s’était passé dans cette salle, alors que tu avais été bien incapable d’arrêter un sort pourtant pas si compliqué que cela. « Et toi ? » Il y a la salle qui se vide en même temps que vous commencez cette conversation. Une question en réponse à la tienne. « Rien. » Il n’y a pas beaucoup plus à dire. Parce que la suite est dans la réponse. Une évidence alors que tu n’aurais certainement pas posé cette question si tu n’avais pas eu envie de discuter avec lui. Tu te serais juste contenté de quitter la salle sans te retourner. « Qu’est-ce qui s’est passé à l’intérieur ? » Tu tressautes à sa question. T’aurais aimé qu’il évite le sujet. Ou t’es peut-être content qu’il le fasse. T’en sais rien. Il y a sa main qui se pose sur ton épaule et tu le suis jusqu’à ce banc quelques mètres plus loin. Au moins vous serez tranquilles. « Je sais pas. » Oh si tu savais. Mais l’admettre à voix haute, c’était passer un cap que tu n’avais pas encore fait. Parce que jusqu’à présent personne ne s’en était encore aperçu. Parce que tu n’avais pas eu à en user en public de cette magie qui te faisait défaut. Mais c’était différent maintenant que tu étais de retour à Hungcalf, avec ces cours de sortilèges et de défense contre les forces du mal. Il y a ton regard qui évite le sien. Qui se fixe partout dans l’espoir de trouver une source de courage quelque part. Le courage de faire face à la vérité. Mais il n’y a rien pour t’aider ici, il n’y a que toi, et lui peut-être. « La magie, j’y arrive plus. » L’aveu tombe, et ça devient réel.
Bientôt te voilà en train de ranger tes affaires. C’est un soulagement de savoir ce cours enfin terminé. Tu avais eu l’impression d’avoir assisté à une séance de torture tellement il t’était difficile de t’imaginer que tu ne parvenais à rien. Et surtout, à ressasser ses sorts que tu ne parvenais à lancer. A te demander quand tu y parviendrais de nouveau. A espérer puis à baisser les bras un peu trop vite. Parce que tu n’avais pas idée. T’étais un sorcier, t’avais besoin de ta magie ici à Hungcalf. Il y a ton regard qui se tourne bien trop naturellement vers Isaak. Il y a les quelques mots que tu lui glisses. Des mots bien en deça de l’affection que tu as pu lui porter un jour. Mais c’était il y a si longtemps et tu es si détruit. Alors tu te demandes ce qu’il va penser de tout ça, comme tu te demandes ce qu’il fait ici et pas des années au-dessus. Parce que ça aurait dû être le cas pour lui aussi. Vous quittez la salle et vous voilà dans le couloir à vous faire à moitié face. Toi qui ne sais pas quoi lui dire de plus. « Rien. » C’est assez étrange. D’ordinaire t’aurais pu lui aller le voir pour lui parler de choses et d’autres. Mais peut-être que c’était un peu trop compliqué désormais. Peut-être aussi que tu ne savais plus comment aborder les choses ni plus ni moins. Et tu te doutais qu’il devait se poser des questions sur ce qu’il s’était passé dans cette salle, alors que tu avais été bien incapable d’arrêter un sort pourtant pas si compliqué que cela. « Et toi ? » Il y a la salle qui se vide en même temps que vous commencez cette conversation. Une question en réponse à la tienne. « Rien. » Il n’y a pas beaucoup plus à dire. Parce que la suite est dans la réponse. Une évidence alors que tu n’aurais certainement pas posé cette question si tu n’avais pas eu envie de discuter avec lui. Tu te serais juste contenté de quitter la salle sans te retourner. « Qu’est-ce qui s’est passé à l’intérieur ? » Tu tressautes à sa question. T’aurais aimé qu’il évite le sujet. Ou t’es peut-être content qu’il le fasse. T’en sais rien. Il y a sa main qui se pose sur ton épaule et tu le suis jusqu’à ce banc quelques mètres plus loin. Au moins vous serez tranquilles. « Je sais pas. » Oh si tu savais. Mais l’admettre à voix haute, c’était passer un cap que tu n’avais pas encore fait. Parce que jusqu’à présent personne ne s’en était encore aperçu. Parce que tu n’avais pas eu à en user en public de cette magie qui te faisait défaut. Mais c’était différent maintenant que tu étais de retour à Hungcalf, avec ces cours de sortilèges et de défense contre les forces du mal. Il y a ton regard qui évite le sien. Qui se fixe partout dans l’espoir de trouver une source de courage quelque part. Le courage de faire face à la vérité. Mais il n’y a rien pour t’aider ici, il n’y a que toi, et lui peut-être. « La magie, j’y arrive plus. » L’aveu tombe, et ça devient réel.
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Re: Quelque chose a changé, quelque chose a bougé | isaak
Dim 21 Jan 2018 - 18:09
QUELQUE CHOSE A CHANGÉ
QUELQUE CHOSE A BOUGÉ
matthew & isaak
In the eyes of a teenage crystallized, oh the prettiest of lights that hang the hallways of the home. And the cries from the strangers out at night, they don't keep us up at night. We have the curtains drawn and closed. We all are living in a dream but life ain't what it seems and all these sorrows I have seen, they lead me to believe that everything's a mess.
Le poids de la culpabilité commence à écraser mes pensées, même les plus légères, comme celle de la joie de retrouver Matthew. Qui saluerait un vieil ami en lui jetant un sort aussi fort ? J’étais persuadé qu’il l’éviterait, sans aucune difficulté. Matthew était un excellent sorcier, les sortilèges qu’il formulait étaient comme une mélodie, aux accords parfaits, envoûtante plus que de raison. La magie avait quelque chose de sacré, elle faisait partie de nous et même au-delà, elle nous donnait cette étincelle supplémentaire à nos vies. Le visage de Matthew se fait pâle, ses traits se déforment entre ce que je présume être de la douleur mais aussi une forme de haine. Son regard me semblait sombre. J’y avais déjà vu de la tristesse mais jamais une telle douleur. Il était devenu terne, comme si déserté par l’amour de la magie, à moins que ce ne soit que la magie, à mois que ce ne soit que d’amour. Les rires s’élèvent et je ne peux m’empêcher d’échapper un grognement et de tourner la tête dans leur direction, les poings serrés, mâchoire saillante et le plus froid des regards que je pouvais formuler. Ils étaient en troisième année, des idiots. Le Matthew que je connaissais aurait été capable de les faire taire d’un simple geste du poignet. Mais il fallait croire qu’en trois ans, un monde pouvait s’écrouler, voire même plusieurs. Je n’avais pas été là. La culpabilité s’alourdit un peu plus, me faisant alors baisser un court instant les yeux sur le sol.
Sa froideur ne me heurte pas. Je ne la remarque même pas, parce que le froid habite mon cœur depuis bien trop longtemps pour qu’il soit un jour douloureux. C’était son regard, en revanche, qui m’inquiétait. Je fronce les sourcils, le fixe, l’épie même. Je ne le prends pas en pitié, jamais. Ce serait une insulte à la fois pour lui, pour moi et notre amitié. D’un naturel peu loquace, j’avais pourtant des mots qui me brûlaient les lèvres. La salle se vide, et nous voilà tous deux à ne rien avoir à faire. Pourtant, nous avions tant à nous dire. La glace se brise, ma langue se délie et laisse sortir une question, sans me rendre compte de l’impact que mes mots pourraient avoir sur les siens de maux. Il ne savait pas. J’eus un geste d’étonnement, fronçant mes sourcils à nouveau. J’entrouvre la bouche, balbutie quelques mots qui s’apparentent plus à des sons dans la langue des Tsars et puis me ravise. Ma main sur son épaule, je l’amène jusqu’au banc dans la coursive. Son regard évite le mien et je le cherche un peu plus encore. Ses mots sont lourds de sens et je me rends compte que ce qu’il vit est ce que chaque sorcier redoute : que la magie cesse d’animer son âme et déserte. Peut-être était-ce pour cette raison qu’il était en deuxième année. Le puzzle, bien que toujours aussi mystérieux, se retrouvait clairsemé par endroit. « Depuis longtemps ? » Il n’était pas malade, il avait seulement l’air.. mal. La magie ne disparaissait pas sans raison. Elle ne laissait rien au hasard. Je savais à quel point elle pouvait compter pour nous, et surtout pour lui, qui en avait été une sorte de fils prodige. Devenu fils prodigue, je me demandais ce qui avait pu se briser pour qu’elle le déserte. A moins qu’elle soit toujours à ses côtés, mais qu’il soit aveuglé par des maux indicibles qui s’érigent en murailles. J’attrape fermement sa nuque, sans me rendre compte de la pression que je pouvais lui infliger, le forçant à me regarder. « Je.. T’es plus tout seul maintenant Matthew. Je suis là et si je peux t’aider, je le ferai. » Je relâche sa nuque et m’écarte de lui légèrement. Il était mon ami, un des rares que j’osais qualifier ainsi. La voix de mon père bourdonnait dans ma tête, je me montrais faible à ses yeux et je le savais. Il n’était plus là et plus jamais son amour ne déchirera ma chair à nouveau. Pourtant, sa voix est bien présente et je décide de ne pas l’écouter.
Made by Neon Demon
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Re: Quelque chose a changé, quelque chose a bougé | isaak
Mer 7 Fév 2018 - 23:28
Tu le suis lorsqu’il te guide jusqu’à ce banc. S’il ne l’avait pas fait, tu n’es pas sûr que tu l’aurais suivi. Bien que c’était peut-être ce que tu voulais lorsque tu avais maladroitement relancé la conversation à la fin de ce cours, alors que tout le monde quittait la salle, alors que tout venait de tourner au carnage et que tu avais fini à terre. Peut-être que c’était un appel à l’aide lancé à cet ami dont tu avais désespérément besoin. Tu n’en savais rien. Mais dire ces mots, cette phrase à voix haute, ça bousculait ton monde. Parce que subitement, il y avait tout qui devenait réel. La magie. Cette magie que tu aimais tellement, elle ne te répondait plus et tu n’arrivais pas à faire sans. Peut-être que tu n’arrivais pas non plus à faire avec. Difficile choix que d’être un sorcier sans magie et un sorcier détestant cette magie pour ce qu’elle t’avait pris. T’essayes encore d’éviter son regard. Parce que la honte occupe ton cœur tout autant que la douleur de sa perte. Celle qui ne fait que te suivre, perpétuellement. Tu vois bien le regard qu’il te lance. L’incompréhension, le questionnement. Parce qu’il ne comprend pas comment c’est possible. Comment pourrait-il ? La magie, ça ne disparait pas comme ça. On nait avec ou non mais une fois qu’elle coule dans nos veines, elle n’est pas censée en partir. Toi aussi tu croyais ça. Tu le croyais jusqu’à ce que tu essaies de t’en servir et que rien ne sorte, pas même une petite étincelle. Rien. Le vide. Le néant.
« Depuis longtemps ? » Tu relèves le regard vers lui. Le pire, c’est que tu ne sais pas vraiment depuis quand. Parce que tu ne t’en étais pas servi après sa mort. Et puis tu avais tout fui alors que tu étais parti aux Etats-Unis pour vivre loin d’elle, de son souvenir, loin de la magie qui te l’avait arraché. Tu t’étais bâtie une nouvelle vie, loin de tout ça. Une vie où tu avais cherché à devenir autre chose, pour ne plus penser à elle. Parce que chaque instant passé dans les mêmes lieux, chaque sortilège lancé, chaque éclat de rire te rappelaient sa douloureuse absence. « Je… » Tu balbuties. Tu te noies. « Je sais pas vraiment. » Comment est-ce que tu pourrais savoir si ça faisait un an ou six mois. Ça ne faisait que quelques semaines que tu essayais de nouveau vraiment, parce que c’était indispensable à Hungcalf. « Peut-être un an, peut-être moins… » Réponse vague qu’il ne comprendrait pas vraiment. Pourtant, il faudrait que tu lui donnes des explications. Mais t’as pas le temps, parce qu’il a déjà repris le russe aux accents des plaines glacées. « Je.. T’es plus tout seul maintenant Matthew. Je suis là et si je peux t’aider, je le ferai. » T’as un nœud dans la gorge qui veut pas descendre. Parce que malgré tout, ça sera jamais suffisant. T’es pas sûr qu’on puisse venir t’aider. Parce que c’est ton cœur qui va pas bien. Il ne va pas bien depuis que ta jumelle est morte et il ne va pas bien depuis qu’elle est partie. Et lui, de l’extérieur, t’es pas sûr qu’il pourra grand-chose pour toi. Mais tu l’espères. Parce que t’as désespérément besoin d’aide. T’es à la dérive. « Merci. » C’est un regard plein de gratitude et sincère qui croise le sien. Et il y a cette question que tu as sur le bouts des lèvres. Celle qui t’effraie parce que tu as peur de la réponse. Parce que tu n’as aucune idée de si c’est plausible mais qui te ronge un peu plus alors que les raisons de tout ça tournoient dans ton esprit. « Tu crois que si on s’en sert pas pendant longtemps, elle peut nous quitter ? » La magie. Est-ce qu’elle pouvait t’avoir quitté cette magie ? A tout jamais ? Elle avait beau te briser le coeur quand tu la voyais, te savoir démunie de sa présence te terrifiait.
« Depuis longtemps ? » Tu relèves le regard vers lui. Le pire, c’est que tu ne sais pas vraiment depuis quand. Parce que tu ne t’en étais pas servi après sa mort. Et puis tu avais tout fui alors que tu étais parti aux Etats-Unis pour vivre loin d’elle, de son souvenir, loin de la magie qui te l’avait arraché. Tu t’étais bâtie une nouvelle vie, loin de tout ça. Une vie où tu avais cherché à devenir autre chose, pour ne plus penser à elle. Parce que chaque instant passé dans les mêmes lieux, chaque sortilège lancé, chaque éclat de rire te rappelaient sa douloureuse absence. « Je… » Tu balbuties. Tu te noies. « Je sais pas vraiment. » Comment est-ce que tu pourrais savoir si ça faisait un an ou six mois. Ça ne faisait que quelques semaines que tu essayais de nouveau vraiment, parce que c’était indispensable à Hungcalf. « Peut-être un an, peut-être moins… » Réponse vague qu’il ne comprendrait pas vraiment. Pourtant, il faudrait que tu lui donnes des explications. Mais t’as pas le temps, parce qu’il a déjà repris le russe aux accents des plaines glacées. « Je.. T’es plus tout seul maintenant Matthew. Je suis là et si je peux t’aider, je le ferai. » T’as un nœud dans la gorge qui veut pas descendre. Parce que malgré tout, ça sera jamais suffisant. T’es pas sûr qu’on puisse venir t’aider. Parce que c’est ton cœur qui va pas bien. Il ne va pas bien depuis que ta jumelle est morte et il ne va pas bien depuis qu’elle est partie. Et lui, de l’extérieur, t’es pas sûr qu’il pourra grand-chose pour toi. Mais tu l’espères. Parce que t’as désespérément besoin d’aide. T’es à la dérive. « Merci. » C’est un regard plein de gratitude et sincère qui croise le sien. Et il y a cette question que tu as sur le bouts des lèvres. Celle qui t’effraie parce que tu as peur de la réponse. Parce que tu n’as aucune idée de si c’est plausible mais qui te ronge un peu plus alors que les raisons de tout ça tournoient dans ton esprit. « Tu crois que si on s’en sert pas pendant longtemps, elle peut nous quitter ? » La magie. Est-ce qu’elle pouvait t’avoir quitté cette magie ? A tout jamais ? Elle avait beau te briser le coeur quand tu la voyais, te savoir démunie de sa présence te terrifiait.
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