Hyacinthe n'avait pas su comment réagir quand Caleb lui avait déposé ce baiser sur la joue. Il avait voulu blagué en parlant de gui, et ne s'était pas attendu à ce que son professeur assistant de Soins aux créatures magiques l'embrasse. Un baiser fou, impromptu, qui avait déstabilisé le canadien. Lui qui pourtant n'était pas très impressionnable, était resté bouche bée, ne sachant qu'y répondre. Devait-il lui retourner ce baiser ou cela aurait-il été mal perçu ? Devait-il en rire comme s'il s'agissait d'une suite à sa blague ? Il ne le savait pas, mais il avait été perturbé, et depuis ce soir-là il ne cessait d'y penser. Hyacinthe n'avait pas eu de nombreuses relations amoureuses et à dire vrai il n'était même jamais véritablement tombé amoureux, ça se voyait ne serait-ce que par sa relation passée avec Niamh, les deux jeunes gens étaient davantage amis qu'amants et ils avaient vite mis fin à leur relation s'en rendant compte, et désormais ils s'entendaient extrêmement bien. Est-ce que Hyacinthe était incapable de ressentir des sentiments ? C'était une bonne question qu'il ne s'était à vrai dire jamais posé, mais ce qui est sûr c'est que ce baiser, bien qu'innocent, l'avait bouleversé. Il fallait avouer que Caleb était un homme de belle stature, assez charismatique avec une aura qui plaisait bien au québécois, mais à ce qu'il en savait il était fiancé, il ne pouvait donc pas imaginer un seul moment que ce baiser était plus que de l'amitié. Et pourtant … Au fond de lui, bien qu'il le nie avec force, il avait un petit espoir. Mais jamais il ne se l'avouerait, il préférait penser que c'était juste l'émoi de la soirée et l'admiration qu'il avait pour Caleb qui lui donnait cette impression.

Et pourtant, c'était bientôt la Saint-Valentin, et par la même occasion le Blue Love's Day, et pour l'événement des festivités auraient lieu à côté du Loch Ness, dans un esprit d'amitié et de communion avec les êtres de l'eau, un peuple qui avait toujours fasciné Hyacinthe, tout comme le peuple des fées, il trouvait leur intelligence et leur réflexion si singulière qu'il trouvait dommageable qu'on ne les considère pas davantage. Il y aurait des promenades, des petits concerts, même si pour cette fois Hyacinthe n'en ferait pas partie, mais aussi et surtout une visite du village des sirènes. Hyacinthe ne l'avait encore jamais visité bien entendu, et il pensa immédiatement à Caleb. Il était tout aussi passionné par les autres peuples magiques que lui et Hyacinthe trouvait que ça pourrait être sympa d'avoir le droit à une visite guidée particulière faite par l'assistant du professeur aux soins aux créatures magiques, une visite de qualité et il n'imaginait pas visiter le village sans lui. C'est pour cette raison qu'il s'était innocemment, sans aucune arrière-pensée, rapproché de Caleb à la fin d'un cours, profitant de ranger avec lui des sacs de viande pour Hyppogriffe, pour lui demander cette faveur : une visite particulière, rien qu'eux deux, du village des sirènes. Et à sa grande joie, Caleb avait accepté.

C'est pour cette raison qu'Hyacinthe l'attendait impatiemment sur le bord du lac, vêtu en simple short de bain marin, s'était quand même appliqué un sortilège pour protéger sa peau du froid, nous n'étions qu'en février et les températures étaient très basses. Hyacinthe n'était pas frileux, mais il voulait éviter les engelures, surtout vu sa tenue très légère. La particularité du sortilège ? Sa peau était légèrement phosphorescente, ce qui ne serait pas un problème dans les profondeurs du lac bien au contraire, même s'il serait une cible vivante en cas de présence malsainte. Dans sa main dégoulinait une plante bien baveuse et gluante, de la branchiflore, ce qui lui permettrait de respirer sans difficulté sous l'eau. En attendant que Caleb n'arrive, Hyacinthe se tenait devant le lac, respirant à plein poumon l'air glacé de février. Il se retourna quand il entendit son ami arriver dans son dos.

Hé Caleb, te voilà !

Un grand sourire ornait le visage toujours radieux de Hyacinthe, malgré le peu de vêtements qu'il portait.

Hyacinthe n'avait pas froid aux yeux, ça c'était sûr, qui aurait osé attendre en maillot de bain sur le bord d'un lac en plein mois d'hiver à part un québécois comme lui ? Bon, il avait un secret, le sortilège qu'il s'était lancé sur la peau lui permettait de ne pas ressentir le froid, même si en contrepartie sa peau était phosphorescente. Mais rien ne faisait peur à Hyacinthe, même pas le ridicule.

Un vrai Canadien n'a jamais froid ! Bon allez je le confesse, j'ai appliqué un petit sortilège pour repousser le froid. Tu veux que je te l'applique également ou tu as trop peur de ma baguette ?

Le jeune homme taquinait Caleb, lui qui portait encore un gros pull pour lutter contre le froid hivernal, ainsi qu'un jean. Bon sur le coup c'est vrai qu'il s'était senti un peu bête, déjà à moitié nu alors que son professeur assistant lui était encore habillé. Bien que Hyacinthe ne soit pas pudique, il se sentait quand même un peu intimidé, peut-être parce que justement il était avec Caleb. Mais il n'eut pas le temps de plus réfléchir à cela, car celui-ci faisait une moue de dégoût en voyant que l'étudiant avait pris du branchiflore.

Bien sûr que j'en ai déjà goûté ! Avant d'arriver à Hungcalf, j'étais un des meilleurs élèves en Botanique, même si maintenant je ne l'ai plus qu'en matière facultative. Mes frères me charriaient quand j'étais plus jeune, me défiant d'en prendre avant de plonger dans les lacs près de chez nous l'été. Depuis, je m'y suis habitué, je trouve que l'on ait plus à l'aise dans l'eau après.

C'est sûr, ce n'était pas fait pour les petites natures. Hyacinthe avait failli le dire, mais il avait peur de se montrer trop taquin avec Caleb et que celui-ci le prenne mal, il l'avait donc gardé pour lui. Une précaution qui ne lui ressemblait pas mais qu'il attribuait à la faible différence d'âge entre eux deux. Et puis, son attention était quelque peu détourné par Caleb en train de se déshabiller. Bon sang, Hyacinthe n'aurait jamais pensé que l'assistant était aussi musclé et large d'épaule. Il en était bouche bée. Une bouche qu'il referma bien vite, ne voulant pas que l'autre le voit, ce qui l'aurait mis mal à l'aise. Il avait l'air d'une crevette à côté de lui... Caleb rangeait sa baguette dans son maillot en demandant au canadien s'il était prêt à plonger. Ce dernier lui fit un signe de tête approbateur, et se prépara mentalement au choc thermique avant de se rappeler sa protection magique, et plongea sans crainte, tenant fermement sa branchiflore d'une main, et rangeant comme Caleb sa baguette dans son maillot. L'eau était fraîche, très fraîche, même Hyacinthe le sentait malgré le sortilège. Il attendit que Caleb le rejoigne.

Alors, pas trop froide cette eau ? Dit-il malicieusement.

Hyacinthe, un tricheur ? Mais non, pas du tout, il est juste malin et a appris à ne pas s'enrhumer si facilement. Caleb fait son dur, à refuser poliment le sortilège pour ne plus craindre le froid, quitte à frissonner et à tomber malade. Hyacinthe n'hésita pas à se moquer en le voyant avoir froid. Le voilà qu'il mettait en doute sa virilité ! Mais pour qui se prenait-il ? Hyacinthe fit une mine outrée exégarée, en faisant semblé d'être piqué au vif.


Mais je suis bel et bien un homme n'en doute pas ! Un véritable homme n'a pas besoin de tatouage pour affirmer sa virilité à ce qu'il paraît.


Hyacinthe accompagnait sa blague d'un léger coup de poing sur l'épaule de Caleb, il ne pouvait jamais s'empêcher de rigoler, et avec Caleb, il y avait une telle proximité qui était né qu'ils n'arrêtaient pas de se taquiner l'un et l'autre. Des vrais gosses.


Et un véritable homme n'a pas peur d'un peu de branchiflore, je dis ça mais je dis rien.


Hyacinthe lui n'avait pas peur d'une telle plante, certes le goût était horrible, spongieux et gluant, avec un arrière goût iodé, et la transformation n'était pas des plus agréables, un mélange de coton dans les membres et de douleurs aux mains, aux pieds et au cou, là où s'opéraient des transformations. La première fois que le canadien en avait consommé, il avait cru qu'il était en train de s'étouffer avant de comprendre qu'il devait plonger la tête sous l'eau. Oh il pouvait bien garder la tête hors de l'eau avec ces nouvelles branchies, mais le cou lui devait rester dans l'eau, de sorte qu'il était à peine visible au dessus de l'eau. Alors que lui-même avait plongé dans le lac, Caleb fit de même, de manière franche et sans chichis, sûrement pour lui prouver qu'il n'était pas une chiffe molle, bien que Hyacinthe n'en ait jamais douté. Il rejoint Caleb quand celui-ci lance un regard amusé à son maillot de bain en sous-entendant que le froid a eu certains effets visibles. Véritablement outré, mais aussi gêné, le rouge monte aux joues du jeune homme. Comment ose-t-il ? Personne ne lui avait jamais dit cela et il ne sait pas trop comment réagir. Il ne savait même pas ce qui était le plus gênant, que Caleb ait regardé son maillot ou qu'il fasse des sous-entendus puérils. Le québécois tente de rétorquer comme il peut.


Arrête, je pense que le froid a eu bien plus d'effet sur toi, enfin à ce que je vois. Ne fais pas ton jaloux, ce n'est pas grave tu sais, c'est un détail à ce qu'on dit. Hyacinthe lui renvoie son clin d'oeil après avoir également regardé le maillot de Caleb.


Bon, c'était un jeu parfaitement puéril, mais il fallait avouer qu'il s'amusait. L'assistant lui aspergea la tête en lui lançant de l'eau et partit à la nage, mais Hyacinthe ne se laissa pas faire et partit à sa rencontre, nageant au plus vite pour le rejoindre et une fois à proximité, il lui sauta dessus, s'accrochant à son torse, pour s'amuser à le faire à moitié couler en plongeant sa tête dans l'eau glaciale du lac.


Tu as vraiment cru que tu m'aurais hein !

Louveteau ! Hyacinthe est toujours en train de rire, mais quelque chose se réveille en lui, il se souvient cette nuit où il a rencontré ce loup aux yeux bleus et où quelques instants après c'était un autre mâle aux yeux bleus qui le rejoignait : Caleb. Il n'avait pas eu le fin mot de l'histoire, mais ce petit sobriquet réveilla ses souvenirs. Il s'interrogeait toujours sur le lien entre le loup qu'il avait voulu caresser et son professeur, il était persuadé au fond de lui que ce n'était pas une coïncidence, et que la présence de l'un expliquait la présence de l'autre. Si ses doutes étaient fondés, alors en effet, Caleb n'avait pas besoin de tatouage pour être virile, être capable de se transformer en loup était bien plus impressionnant, et Hyacinthe en serait admiratif. Devenir un jour animagus était son rêve, et si ses doutes se confirmaient, il verrait clairement son professeur comme un demi-dieu. Seule question : comment faire avouer une telle chose à Caleb ? S'il le gardait secret c'est qu'il y avait une bonne raison, et le canadien ne voulait pas lui donner l'impression d'être trop insistant. L'espionner semblait une bien meilleure solution que Hyacinthe mit dans un coin de sa tête.

Une fillette louve, je n'avais jamais vu ça avant ! Si je suis un louveteau, il me faut bien un loup non ? Bingo c'est toi !

Hyacinthe aime cette détente qu'il ressent avec Caleb. Il n'a jamais été du genre à se prendre la tête pour des broutilles et ce n'est pas maintenant que ça allait commencer, mais avec Caleb il se sentait encore plus à l'aise qu'avec quiconque, comme s'il aurait pu tout lui confier sans jamais rien craindre. Il avait toujours peur qu'on l'abandonne, mais au fond de lui, il espérait tellement que jamais Caleb lui ne ferait ce que ses parents biologiques lui avaient fait il y a si longtemps...

Ouf, Hyacinthe n'a pas été trop loin en rétorquant à sa blague pleine de sous-entendus, au contraire il a l'air de bien le prendre, ce qui rassure le jeune homme. Il a beau en rire, Hyacinthe n'a jamais eu beaucoup d'expériences en la matière, contrairement à Caleb qui devait avoir bien plus d'expériences à son actif. Pour le coup, le québécois est vraiment un débutant, il ne sait pas grand chose en la matière, le peu de ses expériences ayant été cette aventure avec une femme bien plus âgée que lui et deux-trois amourettes sans aucune conséquence. Caleb était joueur et il ne s'était pas laissé démonter quand Hyacinthe avait fait semblant de le couler. Au contraire, il l'avait agrippé pour essayer de le chatouiller. Très mauvaise idée ou plutôt une idée de génie, tout dépendait du point de vue : Hyacinthe était extrêmement chatouilleux, même sous l'eau. Il se tortillait ainsi dans les bras de Caleb, riant aux éclats, n'en pouvant plus de ses doigts qui chatouillaient ses côtés, et dut se résoudre à le supplier d'arrêter.

Caleb arrête s'il te plait ! Je t'en supplie j'en peux plus ! T'as trouvé mon point faible ! Je vais devoir le payer ? Et comment dis moi ? Essaie donc !

Hyacinthe avait réussi à se dégager suffisamment des bras de Caleb pour essayer une contre-attaque, elle aussi en chatouillis en tout genre, sur les côtés, mais aussi des zones plus sensibles comme la plante des pieds ou encore l'intérieur des cuisses. Il espérait parvenir à ses fins, mais en soi cela n'avait pas tant d'importance, tant qu'il rigolait et s'amusait avec Caleb. Ils avaient noué en très peu de temps une proximité qu'il n'aurait pas cru possible, et en lui-même il savait bien que ce n'était pas une simple amitié, et ce depuis le baiser sous le gui à Noël, ses gestes le trahissaient car jamais il n'avait chatouillé quelqu'un comme ça, à part ses frères mais c'était complètement différent, avec Caleb il ressentait davantage d'intimité.

Un loup magnifique, ça c'est sûr. Déjà que Caleb était très mignon, c'était sûr que s'il avait été un loup il aurait été magnifique, et s'il avait été ce loup rencontré dans la forêt l'hiver dernier, ce n'était même plus une possibilité mais une réalité. Hyacinthe avait fait exprès de dépeindre le loup d'alors comme boiteux et pas très frais, pour voir si son instinct était le bon, et maintenant voilà que Caleb semblait marcher dans son jeu. Etait-ce un indice pour tout avouer à Hyacinthe, preuve de la confiance que l'assistant lui témoignait ? Le rictus de Caleb était trop énigmatique pour que Hyacinthe en soit sûr mais il en avait la conviction profonde, ce loup c'était bel et bien Caleb. Mais la question demeurait toujours : s'était-il transformé par un sortilège particulier ou était-il un animagus ? Hyacinthe n'en connaissait pas personnellement mais il rêvait d'en être un. Il s'imaginait déjà, les pattes foulant une terre fraîche, alerte des bruits de la nature, ressentant tout ce plein de vie que semblent éprouver les créatures, magiques comme moldues. Il se demandait bien quelle forme pourrait être son animagus, serait-ce un élan comme son patronus ? Si tel est le cas il ne serait pas très discret mais il aurait été magnifique. Si réellement Caleb était un animagus, alors l'admiration que Hyacinthe avait pour lui serait vraiment sans borne, sans pareille mesure. Plus il le regardait et plus son regard changeait sur lui, passant d'un respect à l'origine très correcte à une admiration ambiguë. Une admiration qui pourrait même laisser à penser que Hyacinthe commençait à développer des sentiments nouveaux pour Caleb, mais il ne s'en rendait pas encore compte. Non, pour le moment, ils s'amusaient juste tous les deux dans le lac, tels de grands enfants, sans tenir compte des autres sorciers. Hyacinthe essayait de couler Caleb mais c'était un échec, il était trop fort pour la frêle carrure du canadien. Par contre les chatouilles de son aîné marchaient comme jamais. Après l'avoir supplié d'arrêté, et alors que le québécois essayait de se venger, Caleb fit semblant d'être sensible aux chatouilles avant de plonger en entraînant Hyacinthe à sa suite, lui tirant la langue. Heureusement, la branchiflore faisait son effet et le jeune homme parvenait à parfaitement respirer sous l'eau. Il fut particulièrement surpris, dans le bon sens, quand Caleb lui prit la main pour l'emmener plus loin, vers le village des sirènes. Un contact surprenant qui lui plaisait plutôt bien sans qu'il ne comprenne bien pourquoi.


Alors qu'ils arrivent tous les deux près du village, Hyacinthe peut apercevoir les gardes marins qui protègent l'entrée du village. Caleb semble s'adresser à l'une des sirènes qu'ils croisent, ce qui étonne particulièrement Hyacinthe, ignorant que le professeur assistant connaît la langue des sirènes, mais après tout ce n'est pas si étonnant vu sa discipline. L'admiration ne cesse de grandir, et à défaut de participer à la conversation, le jeune homme écoute avec attention, pour retenir ce qu'ils disent et en demander la traduction plus tard à Caleb. Cette même sirène semble apprécier ce dernier et les invite tous deux à la suivre pour leur faire visiter le village. Hyacinthe essaie de retenir un maximum de choses, toujours dans un esprit bon enfant, bousculé par un Caleb qui se montre de plus en plus taquin, même s'il continue à lui expliquer comme il peut ce qu'ils voient. Le temps semble passer à grande vitesse car très vite, plus vite que le canadien ne l'imaginait, les voilà obligé de revenir à la surface et il était temps car les effets de la branchiflore commencent déjà à s'évanouir, et voilà que le jeune homme retrouve un cou normal sans branchie et des pieds et des mains humains et non plus palmés. Caleb se débarrasse de sa Têtenbulle et rejoint son sac pour se rhabiller et se séchait d'un coup de baguette. Hyacinthe le suit et en fait de même, l'effet du sortilège sur sa peau ayant pour effet de dégager des volutes de vapeur autour de lui. Il en profite pour revêtir des vêtements un peu plus convenable et répond à l'invitation de Caleb.


C'était vraiment super cette visite ! J'ignorais que tu parlais le langage des Êtres de l'Eau ! Faudra m'apprendre tout ça, je suis tellement curieux. Tu ne te transformes qu'en loup ou aussi en poisson parfois ? Hyacinthe se met à rire, oui il ose, il verra bien ce qu'y répondra Caleb après tout.


Une faim de loup comme diraient certains ! Je suis prêt à me bourrer la fraise, un caribou ne serait pas de trop. J'espère qu'ils ont de quoi, ou bien on va les dévaliser à nous deux.


La natation donnait toujours très faim à Hyacinthe et il ne rigolait pas, il était déjà gourmand de nature, alors en de telles circonstances il était prêt à dévorer tout ce qui passerait à sa portée.

Hyacinthe ne s'était pas attendu à s'amusait autant avec Caleb. Bon, à la base c'est vrai qu'il avait été très touché par l'accord de son aîné pour lui faire visiter le village des êtres de l'eau, mais il avait eu peur que cela se résume à une simple visite scolaire et que le peu de complicité qu'ils avaient eu en forêt n'ait été que temporaire. A sa grande joie, ça n'avait pas été le cas, au contraire, ils s'étaient encore rapprochés. Comme s'ils se connaissaient depuis très longtemps en somme, Hyacinthe se sentait vraiment bien avec Caleb, mieux encore qu'avec sa fratrie. Il aurait aimé que le moment dure une éternité mais la branchiflore n'était pas éternelle. En plus, plus il passait de temps avec Caleb, et plus il se rendait compte de sa culture très étendue. L'admiration qu'il lui vouait était grandissante, et Hyacinthe le regardait parfois avec des étoiles dans les yeux, mais il faisait attention pour que Caleb ne le voit pas. Lui aussi avait quelques secrets. Caleb répond à la remarque de Hyacinthe sur un ton amusé mais le jeune canadien sent que quelque chose de louche traîne là dessous. Il est peut-être loin de tout savoir, mais il espère être proche d'au moins quelques éléments.

A choisir entre le loup et le poisson, je te préfère en loup, crois moi ! Ca te ressemble plus !

Caleb change néanmoins de sujet en revenant sur le langage de l'eau.

Oh mais justement, plus c'est compliqué et plus ça m'intéresse. Je suis bosseur tu sais, je ne suis pas chez les Summerbee pour rien après tout. Et puis tu es bon professeur, je suis sûr que tu peux m'apprendre plein de choses. Les obstacles ne me font pas peur.

Malgré le changement de sujet, Hyacinthe continue à insister, peut-être qu'avec les bons mots placés au bon endroit Caleb lui avouera-t-il la vérité ? A moins que le québécois ne fasse totalement fausse route et qu'il interprète mal les paroles de l'assistant, il serait tellement capable de s'autopersuader au final. Mais c'est plus fort que lui, sa curiosité a été piquée, et impossible de l'éteindre depuis. Il est pourtant surpris quand Caleb lui glisse quelques mots à l'oreille, en prenant sous son bras. Sans bouger, appréciant étrangement ce contact, il répond :

Tous mes mots sont choisis avec attention Caleb, je suis sûr que tu me caches quelque chose et je veux savoir ce que c'est ! Hyacinthe change de stratégie et attaque Caleb de face. Pour moi, le loup du bois que j'ai rencontré et toi ne faites qu'un. Ose me dire que je me trompe !

Intérieurement, Hyacinthe prie pour que Caleb approuve ses soupçons. Quoique l'homme lui dise, il le croira, il sait, vu leur nouvelle proximité, qu'il ne peut lui mentir. Ce n'est pas possible pour Hyacinthe. Pour le moment, il ne lui répond pas, mais se sert au stand de nourriture, un plat bien copieux de poulet rôti et de frites, avec une bière. Le jeune homme lui n'a pas envie d'alcool, il veut garder l'esprit clair et ne pas avoir l'air idiot devant Caleb. Il se sert donc et prend également du poulet, avec des frites, tout comme son ami, mais il rajoute du cheddar sur les frites et de la sauce brune sur le poulet. Un vrai plat canadien quoi ! Le tout arrosé d'un grand vert de cola à la cerise, son péché mignon. Une fois installé, ils reviennent sur la journée qui vient de s'écouler.

Oh tellement de choses que je ne sais même pas par où commencer ! J'ai notamment été impressionné par l'architecture du village, c'était si particulier, on s'imagine des ruines comme dans les aquariums moldus mais en réalité leurs bâtiments sont vraiment magnifiques. Ce qui m'a surtout surpris ce sont leurs gardes, on dirait qu'ils ont toujours peur du danger car j'ai remarqué que beaucoup d'entre eux étaient armés. Ah et évidemment, leur langage, c'est peut-être le mystère qui m'a le plus interloqué. Même si toi apparemment tu sais déjà tout là dessus.

Hyacinthe n'avait même pas fait exprès de rappeler qu'il était un Summerbee, et pourtant Caleb l'approuva dans ses propos, ce qui rappela au jeune canadien qu'avant d'être l'assistant du professeur de Soins aux créatures magiques Caleb avait été un jaune, tout comme lui. Des points communs qui faisaient plaisir au jeune homme, il admirait tellement son aîné que lui ressembler était un bonheur en soi. Se voir après les cours ? Hyacinthe en mourrait d'envie, sans savoir précisément pourquoi au fond, mais il se sentait tellement à l'aise avec Caleb que le voir plus le tentait vraiment. C'était bien la première fois que je le jeune homme ressentait ça, il voulait passer du temps avec Caleb, cette petite visite du village des êtres de l'eau le lui avait confirmé. Avec lui les heures paraissaient des minutes. Oui c'était sûr Hyacinthe avait une folle envie de passer du temps avec Caleb après les cours, que ce soit pour apprendre de nouvelles choses ou tout simplement parler de leurs passions communes comme le voyage, les créatures fantastiques ou encore la botanique. Il se demandait bien où ils se verraient mais il y avait plein d'endroits où ils pourraient bavarder et échanger en paix. Hyacinthe ne savait pas commet le remercier, ce qui expliquait sans doute son excès de satisfaction dans sa réponse. Quel maladroit !

Oh oui ! Je veux dire, je serai vraiment ravi de passer du temps avec toi après les cours. Pour que tu m'apprennes la langue des êtres de l'eau je veux dire, et même plein d'autres choses si tu veux, je suis sûr que tu as plein de choses à m'apprendre, je serai une vraie éponge vivante !

Il ne répondra pas à sa question. Mais au moins la franchise du canadien aura eu le mérite de fendre le masque secret de Caleb, car son visage se fendait d'un magnifique sourire de plus en plus grand, et le comble fut quand il se mit à lécher ses lèvres avant de les mordiller. Mon dieu qu'il était mignon. Hyacinthe se trouvait étrangement émoustillé par ces petites mimiques, il commençait à se poser de sévères questions, mais il ne voyait pas vraiment à qui en parler. Comment était-il possible que de si petites choses le mettent dans tous ses états. Ses joues rosissaient gentiment, et il espérait secrètement que Caleb mette ça sur le compte du froid plus que de l'émotion. Sourire, clin d'oeil. Ca sera son unique réponse. Mais aucun mot ne sort de sa bouche. Pourtant pour le québécois le message est clair. Il avait raison ! Il ne sait pas encore le fin mot de cette histoire, s'il s'agissait d'un simple sortilège de métamorphose excellement réalisé dans ce cas ou si Caleb était un animagus mais en tout cas Hyacinthe était vraiment impressionné. Et d'autant plus admiratif. Des étoiles naissaient dans ses yeux quand il regardait son aîné. Il avait envie de l'embrasser... Intérieurement, il secoua la tête pour chasser cette idée parasite qui ne lui ressemblait pas du tout. L'eau froide du Loch Ness avait dû avoir des effets bien étranges pour qu'il se mette à avoir ce genre d'idées.

Franchement, je ne sais pas, je pense juste que j'ai un bon métabolisme, ça doit me venir de mon sang canadien ça ! Mais toi aussi tu as un bon coup de fourchette, le sport c'est ça ?

C'est vrai que Hyacinthe est un bon mangeur, mais il faut dire que passer du temps sous l'eau l'a toujours terriblement fatigué et affamé. Il ne sait pas pourquoi mais c'est comme ça, il se fatigue bien plus vite à nager qu'à courir dans la neige. Le moindre effort sportif lui donne faim de toute manière, et il ne prend pas de poids. Il a de la chance sûrement, même si parfois il aimerait bien être un peu plus épais, il a toujours peur d'avoir l'air d'une crevette et que personne ne s'intéresse à lui. Personne, aucune fille en fait, quoi que en y pensant ce n'est pas ce mot qui est venu à son esprit... Toujours est-il qu'il a faim et qu'il a bien l'intention d'y mettre un terme. Il continue donc de manger en écoutant attentivement les histoires de Caleb sur sa rencontre avec le peuple de l'eau. Ce peuple a vraiment l'air méfiant envers les autres espèces, et bien plus catégoriques que les sorciers ne peuvent l'être parfois, ou en tout cas actuellement. Le passé a montré que les sorciers aussi savaient être intolérants...

Tu as eu de la chance qu'ils se soient contentés de t'expulser hors de l'eau, vu le tranchant de leur trident j'ose à peine imaginer s'ils t'avaient embroché ! On n'aurait pas pu manger ce délicieux repas d'ogre, et tu n'aurais pas pu subir ma curiosité, ça aurait été dommage non ?

Hyacinthe fait alors une tête d'ange pour attendrir Caleb et le faire rire. Puis il en vient à la cicatrice qu'il a sur la cuisse. Bien sûr que Hyacinthe l'a vu, même s'il ne veut pas donner l'apparence d'avoir observer avec attention le corps de l'assistant … Il l'a pourtant observé sous toutes ses coutures, discrètement bien sûr, et avait bel et bien remarqué ses cicatrices, sans autant pour autant demander d'où elles venaient. Un piège à loup ? Adam ? Une chose est sûre maintenant, si Caleb a été blessé par un piège à loup, c'est qu'il a souvent cette forme lupine. Serait-il un animagus ? Hyacinthe aimerait tellement que ce soit le cas, car si tel était le cas il supplierait Caleb de lui enseigner la discipline, lui-même rêvant d'en devenir un pour ressentir ce que peuvent ressentir les animaux. Ca doit être une sensation merveilleuse. Mais qui est cet Adam ? Curieux, peut-être un peu trop, Hyacinthe l'interroge à ce sujet.

Oui j'ai vu la cicatrice, mais je n'osais pas te poser de questions là dessus, je me suis dit que c'était peut-être trop personnel... Elles ne te font pas souffrir ? Un piège à loup ça doit faire super mal, j'ose à peine imaginer la douleur que peuvent ressentir les pauvres bêtes. Rien qu'à m'imaginer le loup de la dernière fois dans un tel piège me révulse d'horreur. Tu as prononcé le prénom d'Adam ? Qui est-ce ? Un de tes compagnons de voyage quand tu faisais le tour du monde ? Je ne le connais pas, mais il faudra vraiment que je le remercie de t'avoir sauvé si je le croise un jour !

Si Hyacinthe savait que cet Adam était l'homme qu'avait aimé et aimait peut-être encore Caleb... il ne manifesterait peut-être pas cette demande... mais la naïveté était un des traits principaux du jeune canadien...

Passer à la maison ? C'est vrai que Hyacinthe n'avait pas pensé à l'endroit où pourrait avoir lieu ces cours mais l'idée de passer du temps chez Caleb le ravissait. Il était vraiment en admiration devant son aîné, il avait fait tellement de choses. Et au final, ils avaient suivi un chemin presque identique, ils avaient tous les deux été chez les Summerbee et ils partageaient une passion pour les créatures fantastiques et la botanique. Oui vraiment, Hyacinthe rêvait de devenir comme Caleb, il était si grand, si beau, si fort, et avec de telles capacités. Si ses doutes se confirmaient, ce qui semblait être de plus en plus le cas d'après les signaux corporels que lui envoyait Caleb, ce dernier était un animagus, et c'était un des rêves du canadien, il rêvait de ressentir ce que ressent un animal, pouvoir avancer dans la nature sans aucune entrave. Une sensation de liberté qu'il rêve de posséder et peut-être que Caleb pourrait lui apprendre ce chemin si ardu ? Les animagus étaient rares, et leur capacité était souvent l'objet de fantasme et de respect. Hyacinthe avait donc de quoi être admiratif.

Je te prends au mot, ne t'étonne pas de me voir arriver un soir avec une bonne poutine pour que tu puisses m'apprendre la langue des êtres de l'eau ou autre chose. Oui, je viens rarement les mains vides.

Caleb lui explique que s'il ne faisait pas autant de sport, il serait une vraie boule, et qu'il se sentait bien plus à l'aise dans son corps aujourd'hui que quelques années auparavant. Pourtant, Hyacinthe se souvenait de Caleb quand il n'était encore que son parrain chez les Summerbee, et même s'ils étaient moins proches à ce moment-là, à aucun moment il n'avait trouvé Caleb mal dans sa peau, il devait bien le cacher. Et puis il était déjà très mignon. Enfin charismatique. Oui c'est ça le mot, le jeune homme n'arrive pas à comprendre pourquoi c'est ce genre de mot qui lui vient en tête quand il pense à Caleb.

Mal dans ta peau ? Pourtant je suis sûr que tu faisais déjà des ravages dans le cœur des jeunes filles !

Le canadien ne vient jamais les mains vides mais ce qui est sûr c'est qu'il a les oreilles grandes ouvertes. Il écoute avec attention et passion les aventures de son aîné, absorbant tout comme une éponge qui absorbe de l'eau. La meilleure après-midi de sa vie ? Hyacinthe est touché même s'il se doute qu'il ne s'agit que d'une expression exagérée pour dire ce qu'il ressent, Caleb a déjà dû vivre des moments plus exaltants même si le jeune homme est heureux de savoir qu'il a vraiment passé un bon moment en sa compagnie. Il le rassure d'ailleurs avant de lui confirmer la douleur intense qu'a été ce piège à loup. Un piège à loup … Comment les hommes peuvent-ils être à ce point cruel ? C'est horrible d'en arriver là pour des intérêts purement économiques, où est le respect de la vie animale ? Tout bonnement horrible. Sur le coup, ça coupe même l'appétit du jeune homme. Si le canadien se sent aussi proche des créatures magiques, c'est parce qu'il sait qu'elles ont une âme et une sensibilité bien à elle, et les animaux ont cette même sensibilité. Caleb a été courageux de défendre la cause animale lors de son tour du monde. C'était un héros en quelque sorte, il protégeait les plus faibles au risque de sa propre vie. Un vrai modèle. Hyacinthe n'avait jamais été aussi loin, mais il savait bien que s'il avait été dans la même situation il aurait agi de la même façon. Comment ne pas être attendri par un animal après tout ? Comment pouvait-on vouloir faire du mal à un être vivant ?

Les hommes sont cruels quand ils le décident ...Ils ne pensent pas au mal qu'ils peuvent faire...

A ce moment-là, Hyacinthe pense à tous ces braconniers mais pas seulement. Au fond de lui, une douleur se réveille, qu'il parvient pourtant d'ordinaire à oublier. Il se rappelle que les premiers êtres humains à avoir été cruels pour lui sont ses parents, ceux qui l'ont abandonné dans ce orphelinat, sans jamais se préoccuper de lui. Il ne savait rien d'eux, mais ne voulait rien savoir, à part peut-être une chose : pourquoi ? Pourquoi l'avoir abandonné ? Qu'avait-il fait de mal pour mériter ça ? Certains hommes sont cruels, et Hyacinthe s'était promis de ne jamais l'être. L'expression de Caleb change quand Hyacinthe lui parle d'Adam. Le jeune homme ne le relève pas, pensant qu'il s'agit encore d'un souvenir douloureux dû à cette rencontre avec le piège à loup. Il est bien loin d'imaginer la vérité. S'il avait su aurait-il prononcé ce prénom ? Sûrement pas, mais maintenant il était trop tard. C'était donc son compagnon de voyage apparemment, un amoureux des bêtes sûrement. Mais Hyacinthe n'a pas le temps d'y penser plus longtemps, il est perturbé par le regard que lui adresse Caleb, ses yeux bleus sont magnifiques mais ils sont devenus plus sérieux et moins rieurs. Ce regard se double d'une pression sur son bras. Sa main est agréable, Hyacinthe en frissonne légèrement. Caleb lui parle d'une façon qu'il ne lui a jamais parlé, il se confie. C'est une situation étrange, ils sont là tous les deux en train de manger du poulet et voilà qu'il se confie à Hyacinthe. La façon dont il le regarde isole Hyacinthe du reste du monde. Il ne peut que lui répondre en posant sa main sur la sienne, dans un symbole pour lui montrer qu'il peut lui faire confiance.

Caleb … Tu peux me faire confiance. Je n'en parlerai jamais. C'est notre secret maintenant. Je serai une tombe …

Cette confiance touche Hyacinthe au plus profond de lui. Jamais il ne s'est senti si intime avec quelqu'un. Il avait donc raison... Hyacinthe est heureux de cette nouvelle étape dans le lien qu'il a noué avec son aîné, et il se permet de lui murmurer rapidement.

Tu m'apprendras ? …. A faire pareil ...

Hyacinthe ne pouvait plus s'empêcher d'admirer Caleb. Il était plus vieux que lui ,avait réalisé ses rêves, semblait tellement sûr de lui et il était tellement charmant … Oui le jeune québécois admirait vraiment son aîné, il aimerait tant lui ressembler et passer du temps avec lui... Mais apparemment Caleb ne voit pas ces étoiles qui brillent dans les yeux de Hyacinthe quand il lui parle. C'est peut-être mieux car même Hyacinthe ignore l'origine de ces sentiments à l'égard de son professeur, c'est bien la première fois qu'il en éprouve de tels. Il ne le savait pas encore, mais ces questions allaient le hanter pendant les semaines à venir...

Ne me dis pas ça, sinon je risque de squatter souvent chez toi ! Et puis je te ferai la recette de ma mère, elle fait la meilleure poutine de tout le Québec, parole d'un castor !

Une bonne poutine, ces frites recouvertes de sauce brune et de cheddar blanc, un plat très gras mais nécessaire pour tenir dans le froid canadien. C'est sûr qu'en manger en Ecosse c'est risquer de prendre du poids, mais Hyacinthe a de la chance pour le moment, il est mince comme une crevette. A son grand désarroi parfois, lui qui aimerait être un peu plus fort comme Caleb. Ses paroles le font d'ailleurs tiquer. Il n'a jamais été concerné par les filles ? Est-ce que cela voudrait dire que … les hommes ? C'est vrai que Hyacinthe ne s'est jamais posé la question de la préférence de Caleb, mais très vite ses « espoirs » (?) sont vite douchés. Il ne s'est jamais intéressé aux filles car il est fiancé depuis qu'il a 12 ans. Fiancé... Hyacinthe a du mal à finir sa bouchée, alors qu'il avait encore une faim de loup juste avant. Ca le gêne de savoir que Caleb est fiancé... Il ne sait pas pourquoi, mais ça le met mal à l'aise... Les morceaux du puzzle commencent à apparaître mais le jeune québécois ne parvient pas encore à les assembler. Une lueur triste passait dans les yeux du jeune homme, pouvant très bien passer comme une conséquence de sa réflexion sur la cruauté des hommes, mais la réalité était tout autre. Il ne le savait pas mais il avait éprouvé de la jalousie et de la tristesse en même temps, une sensation qu'il ne connaissait pas...

Passant à autre chose, Caleb remercie son cadet. Au fond, Hyacinthe s'en doutait depuis le début, mais il n'avait pas voulu faire de conclusions hâtives. Bien sûr qu'il était animagus, un magnifique loup aux yeux bleus comme lui. Une bête capable de rassurer n'importe qui aux yeux du québécois. Alors que Caleb lui tapote le bras, il n'a qu'une envie, lui faire un câlin. Hyacinthe a toujours été démonstratif mais là il se surprend mais surtout se retient. Que lui arrive-t-il bon sang ? Il profite que son aîné prenne une gorgée pour se rafraîchir également.

C'est vraiment mon rêve Caleb ! Je me suis toujours senti proche de la nature, et je rêve de pouvoir ressentir ce que ressent un animal quand ses pattes foulent le sol frais et humide, voir le monde avec ses yeux, son âme, il n'y a rien de plus beau à mes yeux. Je sais que c'est dur, j'ai déjà lu plein de livres sur le sujet, mais je suis sûr que tu sauras tout m'apprendre, tu es bon pédagogue. Et surtout n'hésite pas à être dur avec moi s'il le faut. Je sais que c'est difficile mais je suis courageux !

Pour être comme toi et avec toi