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Vacances à deux ¤ Hotaru/Adèle
Mer 14 Fév 2018 - 10:22
Vacances à deux
C’est la première fois que ton fils est avec toi, Adèle. S’il t’est arrivé de le voir de temps à autre ces sept dernières années, c’est la première fois qu’il passe plusieurs jours chez toi. A cette occasion, d’ailleurs, tu as posé des vacances, tes toutes premières depuis que tu as quitté Hungcalf. Non, pardon… Tes toutes premières depuis cet été au Japon, juste à la sortie de Poudlard, pour fêter les dix-huit ans d’Hiko et la fin de vos études à l’école de sorcellerie anglaise. L’été où votre fils a été conçu. Après, la naissance de ton fils, lorsque tes fiançailles, puis ton mariage ont été arrangé puis célébrés, tu as toujours fait en sorte de ne pas avoir de vacances : te plongeant dans tes études, et effectuant des stages au ministère lorsque tu n’avais pas cours, au grand dam de tes parents et de ton mari. Mais il n’y a jamais eu d’amour entre vous. Votre union n’a jamais donné la vie. Parce que tu ne le voulais pas. Les rares fois où tu as partagé le lit de ton époux, tu as détesté ça. Tu y étais contrainte, parfois, pour éviter une scène de ménage. Mais le moins souvent possible. A la place, tu as pris des amants, t’arrangeant pour ne pas avoir d’enfant qu’il aurait pu prendre pour sien et qui aurait justifié votre union. C’est d’ailleurs derrière l’absence d’enfant que tu as pu justifier ton divorce. Un divorce à l’amiable… Tu as dû le manipuler, pour y arriver, mais tu y es parvenue, enfin, il y a six mois. Et maintenant, ton fils est là, dans la chambre que tu as préparée pour lui. Toi, tu es dans ta cuisine, entrain de préparer le petit déjeuner pour vous deux.
Si tu ne te trompes pas, il ne devrait plus tarder à se lever. De fait, c’est le cas. Tu entends bientôt le parquet craquer sous ses pieds dans l’escalier et Lux, ton berger australien aboyer de joie d’avoir un jeune garçon dans la maison pour jouer avec lui. Nox, ton chat, est placide sur un coin de la table, comme à son habitude. Tu caresses le félin avant de faire léviter le plateau de petit déjeuner devant toi jusqu’à la table de la salle à manger pour un bon petit déjeuner en famille. Une famille restreinte, certes, mais une famille quand même. Si tu es sincère avec toi, et en cet instant, avant qu’il n’apparaisse dans le chambranle de la porte tu peux l’être, tu es prête à admettre que c’est la première fois que tu as l’impression d’être en famille. Tes parents ne t’ont jamais donné cette sensation. Ils étaient trop froids. Tes sœurs, par contre, oui. Même si tu es en froid avec ta cadette depuis la naissance de ton fils parce qu’elle n’a pas compris – refusé de comprendre, peut-être – pourquoi tu avais cédé à vos parents. De fait, si c’était à refaire aujourd’hui, tu t’opposerais à eux, quitte à être reniée. Tu aurais gardé ton fils avec toi…
« Bonjour Hotaru. As-tu bien dormi ? » lui demandes-tu lorsqu’il arrive enfin dans la pièce. Tu as parlé de ta voix neutre habituelle, même si on peut sentir une pointe d’affection. Tu as du mal avec les manifestations d’affection, Adèle. Mais le regard que tu poses sur ton fils est clairement ampli d’amour pour lui. Impossible de le manquer, et tu ne peux le cacher. Nox marche derrière lui, tentant de glisser sa truffe dans la main du jeune garçon pour quémander une caresse et, malgré toi, cette image t’arrache un sourire attendri.