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Casse toi tu pues, et marche à l'ombre ft Thomas Cioban
Mar 20 Fév 2018 - 23:19
Son installation dans la grande université d'Hungcalf avait été plutôt rapide. Et pour cause, il n'avait pas emporté grand-chose avec lui : quelques vêtements, une ou deux photos de famille, son nécessaire de toilette, son violon et sa baguette. Autant dire que tout cela tenait dans une valise moldue.
Ce gain de temps sur son aménagement lui avait permis d'en accorder plus à son adaptation dans l'école. Il avait dû se réhabituer au tumulte constant des étudiants qui ne semblaient jamais aspirer au calme, à devoir côtoyer tout ce beau monde chaque jour qui passait, à devoir se fondre dans la masse et échanger avec ses "collègues de travail" plutôt que de rester en retrait comme à son habitude. Sans mentir, cela avait été rude et dur.
Pourtant, cela faisait maintenant deux-trois mois qu'il abritait les murs de la bâtisse, et Søren avait fini par trouver une certaine routine dans ces journées chargées.
Il devait d'abord supporter le monde et le brouhaha lors des repas dans la grande salle, puis il regagnait non sans hâte la paisible bibliothèque où il régnait en maître.
A partir de là commençait son travail de fourmis : il devait ranger les livres rendus la veille, rappeler à l'ordre les élèves en retard dans leurs prêts, indiquer les emplacements de certains ouvrages aux étudiants, se tenir au courant des nouveautés pour passer commande afin d'étoffer le savoir présent dans ces lieux, et enfin de ramasser et trier les bouquins qui étaient abandonnés aux quatre coins de l'enceinte de façon continue tout le long de la journée.
Entre les rares moments de répit qu'il avait, Søren se plaisait à s'installer sur son bureau duquel il pouvait observer une bonne partie des tables mises à disposition pour les étudiants, afin de les observer avec insistance.
Cette phase d'observation lui tenait à coeur puisqu'elle représentait en grande partie ce pour quoi il avait postulé pour ce poste. Cela lui permettait d'analyser chaque geste et chaque parole prononcées et de s'en faire des notes, afin de pouvoir comprendre un peu plus le mode de fonctionnement de ces pairs, qui restait un mystère pour lui.
Il ne pouvait faire cela que dans son royaume de livres, puisqu'il n'y avait pas spécialement foule et qu'il pouvait se concentrer sur une personne sans qu'un nombre incalculable de facteurs ne viennent le déranger.
Ce jour-là ne dérogeait pas à la règle. Le repas du matin avait été bref, et il se retrouvait à présent avec un petit chariot enchanté à ranger avec assiduité les volumes rendus.
Pourtant quelque chose retint son attention, une odeur désagréable venait titiller ses narines de manière déplaisante, une odeur qu'il reconnaissait entre mille : le tabac.
Il n'avait rien contre les autres qui fumaient, ça ne le regardait pas et grand bien leur fasse qu'ils entretiennent leur cancer. Ce qui le gênait dans l'instant présent, c'était que cette odeur se retrouvait ici, dans son antre. Ce qu'il y avait de mal avec le tabac, c'est que cela s'imprégnait partout : dans les vêtements, les cheveux, et surtout les livres. C'est ce dernier point qui agaçait le plus Søren. Des livres chargés de cette odeur, c'était niet et il n'allait certainement pas laisser le futur cancéreux abimer ses précieux livres.
Suivant l'odeur à la trace, il finit par tomber entre deux étagères sur un homme plutôt âgé comparé à la moyenne d'âge du campus. Søren n'avait pas une bonne mémoire des visages puisqu'il n'en avait pas besoin en temps normal, mais ce dernier lui semblait néanmoins familier. Il ne s'en formalisa pas plus que cela et détailla l'individu rapidement.
Il ne fumait pas, ce qui était une bonne chose, mais il empestait tout de même la cigarette et trifouillait sans vergogne dans des livres de sortilèges, ce qui ne lui plaisait pas plus.
Non. Décidément, il ne pouvait pas le laisser imprégner impunément les manuscrits sans rien faire. D'un pas assuré, il s'avança vers l'homme pour se planter à ses côtés, le fixant sans sourciller de ses yeux azur, le visage inexpressif. Sans appel, il lâcha d'un ton formel et un poil trop sec :
"Lâchez ça, et sortez d'ici."
Voilà pour toi mon grand @Thomas Cioban
Ce gain de temps sur son aménagement lui avait permis d'en accorder plus à son adaptation dans l'école. Il avait dû se réhabituer au tumulte constant des étudiants qui ne semblaient jamais aspirer au calme, à devoir côtoyer tout ce beau monde chaque jour qui passait, à devoir se fondre dans la masse et échanger avec ses "collègues de travail" plutôt que de rester en retrait comme à son habitude. Sans mentir, cela avait été rude et dur.
Pourtant, cela faisait maintenant deux-trois mois qu'il abritait les murs de la bâtisse, et Søren avait fini par trouver une certaine routine dans ces journées chargées.
Il devait d'abord supporter le monde et le brouhaha lors des repas dans la grande salle, puis il regagnait non sans hâte la paisible bibliothèque où il régnait en maître.
A partir de là commençait son travail de fourmis : il devait ranger les livres rendus la veille, rappeler à l'ordre les élèves en retard dans leurs prêts, indiquer les emplacements de certains ouvrages aux étudiants, se tenir au courant des nouveautés pour passer commande afin d'étoffer le savoir présent dans ces lieux, et enfin de ramasser et trier les bouquins qui étaient abandonnés aux quatre coins de l'enceinte de façon continue tout le long de la journée.
Entre les rares moments de répit qu'il avait, Søren se plaisait à s'installer sur son bureau duquel il pouvait observer une bonne partie des tables mises à disposition pour les étudiants, afin de les observer avec insistance.
Cette phase d'observation lui tenait à coeur puisqu'elle représentait en grande partie ce pour quoi il avait postulé pour ce poste. Cela lui permettait d'analyser chaque geste et chaque parole prononcées et de s'en faire des notes, afin de pouvoir comprendre un peu plus le mode de fonctionnement de ces pairs, qui restait un mystère pour lui.
Il ne pouvait faire cela que dans son royaume de livres, puisqu'il n'y avait pas spécialement foule et qu'il pouvait se concentrer sur une personne sans qu'un nombre incalculable de facteurs ne viennent le déranger.
Ce jour-là ne dérogeait pas à la règle. Le repas du matin avait été bref, et il se retrouvait à présent avec un petit chariot enchanté à ranger avec assiduité les volumes rendus.
Pourtant quelque chose retint son attention, une odeur désagréable venait titiller ses narines de manière déplaisante, une odeur qu'il reconnaissait entre mille : le tabac.
Il n'avait rien contre les autres qui fumaient, ça ne le regardait pas et grand bien leur fasse qu'ils entretiennent leur cancer. Ce qui le gênait dans l'instant présent, c'était que cette odeur se retrouvait ici, dans son antre. Ce qu'il y avait de mal avec le tabac, c'est que cela s'imprégnait partout : dans les vêtements, les cheveux, et surtout les livres. C'est ce dernier point qui agaçait le plus Søren. Des livres chargés de cette odeur, c'était niet et il n'allait certainement pas laisser le futur cancéreux abimer ses précieux livres.
Suivant l'odeur à la trace, il finit par tomber entre deux étagères sur un homme plutôt âgé comparé à la moyenne d'âge du campus. Søren n'avait pas une bonne mémoire des visages puisqu'il n'en avait pas besoin en temps normal, mais ce dernier lui semblait néanmoins familier. Il ne s'en formalisa pas plus que cela et détailla l'individu rapidement.
Il ne fumait pas, ce qui était une bonne chose, mais il empestait tout de même la cigarette et trifouillait sans vergogne dans des livres de sortilèges, ce qui ne lui plaisait pas plus.
Non. Décidément, il ne pouvait pas le laisser imprégner impunément les manuscrits sans rien faire. D'un pas assuré, il s'avança vers l'homme pour se planter à ses côtés, le fixant sans sourciller de ses yeux azur, le visage inexpressif. Sans appel, il lâcha d'un ton formel et un poil trop sec :
"Lâchez ça, et sortez d'ici."
Voilà pour toi mon grand @Thomas Cioban
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Re: Casse toi tu pues, et marche à l'ombre ft Thomas Cioban
Mer 21 Fév 2018 - 17:41
Cela devait faire à peu près deux mois que je prenais des cours avec Castilla tous les mardi soir. Je n'avais jamais été aussi assidu que depuis ce fameux jour où elle m'avait récupéré au Vampire's. Et comme je veillais à régulièrement m’entraîner, je faisais mécaniquement des progrès.
Bien sûr, ce n'était pas grand chose. Je crois même que j'étais à peine plus avancé qu'avant de l'avoir en prof particulier. Mais niveau capacité de concentration, je remarquais quand même du mieux.
Il faut dire que j'en avais invoqué des hirondelles, sur la muraille... Je faisais ça presque tous les soirs maintenant. J’essayais d'en invoquer le plus possible sur le temps de ma ronde, sur le chemin qui allait d'Ouest en Est. A la fin, je comptais combien j'avais réussi à en maintenir. Ça me faisait un genre de courbe de progression.
Grâce à cela, suivre les cours était devenu beaucoup moins pénible. Typiquement, j'arrivais à écouter tout ce qu'elle me disait sans décrocher. Après, pour la réalisation, ça dépendait de la difficulté... Mais je pense que je commençais doucement à piger des trucs.
Il faut dire que je reviens de loin. C'est là qu'on se rend compte que les capacités cognitives s'entretiennent comme n'importe quel fonction du corps. C'est pas tellement éloigné du sport, finalement.
Bref, tout ça pour dire que je commence à y prendre goût, mine de rien.
Et comme j'avais réussi ma petite expérience avec les orchidées, je voulais essayer quelque chose d'un peu plus compliqué cette fois-ci. En fait, pour tout dire, j'avais dans l'idée de trouver un truc sympa à enchanter. Quelque chose de joli que je pourrais offrir à Castilla en guise de remerciement.
Je ne sais pas encore trop quoi, d'ailleurs. Mais idéalement, il faudrait quelque chose qu'elle ait un minimum envie de garder. Donc, euh... Du bon goût et de la finesse, de préférence. Le truc avec les fleurs n'est pas mal, mais je pense pouvoir trouver mieux en me creusant un peu la cervelle.
Pour l'inspiration, rien de mieux que les bons vieux manuels poussiéreux de la bibliothèque. Sans déconner, je crois que je ne mettais pratiquement jamais les pieds dans cet endroit. Déjà parce que c'était le domaine du bibliothécaire et que tout ce qui est sous la garde d'un autre, en général, je n'y vais pas...
Mais aussi parce-que les livres n'avaient jamais suscité mon intérêt avant aujourd'hui. Enfin, façon de parler... Mais c'est vrai que je n'étais pas un grand lecteur. En dehors de la presse moldue, peu de lectures m'attiraient. J'étais plutôt le genre de mec à regarder les images, pour dire les choses simplement.
Bref, fort de ce petit plan, je m'en vais donc fouiner les rayonnages antiques de la bibliothèque du château. L'odeur des vieux parchemisn et de la poussière me rappelle les années passées à Poudlard. Ce ne sont pas de très bons souvenirs, mais cela reste une sorte de madeleine malgré tout. J'ai l'impression de retomber en enfance, d'une certaine façon.
Enfin, du coup je fouille... Je me glisse entre les étudiants studieux et furète, comme un élément dissonant à ce grand tableau. Accroupis, je détaille la couverture d'une rangée de livres consacrés aux enchantements d'objet. La chose ne se présente pas trop mal, quand soudain, une voix m'interpelle. Tout du moins, je crois...
Jetant mon regard par dessus mon épaule, j'aperçois la silhouette du bibliothécaire. Quelque chose Erikson, je crois... On n'avait jamais tellement eu l'occasion de se présenter. Il était arrivé plutôt récemment et... Euh... Il ne parlait pas à grand monde.
Je ne sais pas comment dire.
Pour résumer, disons qu'il était une incarnation vivante de l'expression « rat de bibliothèque ». Certainement le type le moins fun du monde... Tout du moins, à première vue.
L'ordre est prononcé assez froidement, de manière presque robotique. En réaction, je me lève donc et fait volte face, de sorte à ce que l'on se retrouve face à face. Je n'aime pas trop qu'on me parle sur ce ton, d'autant que je ne crois pas avoir fait quoique ce soit d'interdit. A moins que ce soit simplement ma tronche qui ne lui revienne pas ? Va savoir... Ce ne serait pas le premier.
« C'est quoi le problème ? Fais-je. Je cherche un bouquin. J'ai pas le droit ?
Mon intonation est tranchée, mais pas particulièrement froide.
J'ai l'impression d'être un gosse que l'on réprimande : j'aime pas ça. Le regard un brin sévère, j'approche de quelques pas, réduisant la distance entre nous, comme une bête cherchant à réaffirmer son territoire. Je le toise, avant de constater qu'il est plus grand que moi et que, de fait, je ne dois pas avoir l'air plus intimidant que cela. Quand bien même, mon assurance n'en demeure pas moins entière et, d'un regard perçant, j'attends ses explications.
Bien sûr, ce n'était pas grand chose. Je crois même que j'étais à peine plus avancé qu'avant de l'avoir en prof particulier. Mais niveau capacité de concentration, je remarquais quand même du mieux.
Il faut dire que j'en avais invoqué des hirondelles, sur la muraille... Je faisais ça presque tous les soirs maintenant. J’essayais d'en invoquer le plus possible sur le temps de ma ronde, sur le chemin qui allait d'Ouest en Est. A la fin, je comptais combien j'avais réussi à en maintenir. Ça me faisait un genre de courbe de progression.
Grâce à cela, suivre les cours était devenu beaucoup moins pénible. Typiquement, j'arrivais à écouter tout ce qu'elle me disait sans décrocher. Après, pour la réalisation, ça dépendait de la difficulté... Mais je pense que je commençais doucement à piger des trucs.
Il faut dire que je reviens de loin. C'est là qu'on se rend compte que les capacités cognitives s'entretiennent comme n'importe quel fonction du corps. C'est pas tellement éloigné du sport, finalement.
Bref, tout ça pour dire que je commence à y prendre goût, mine de rien.
Et comme j'avais réussi ma petite expérience avec les orchidées, je voulais essayer quelque chose d'un peu plus compliqué cette fois-ci. En fait, pour tout dire, j'avais dans l'idée de trouver un truc sympa à enchanter. Quelque chose de joli que je pourrais offrir à Castilla en guise de remerciement.
Je ne sais pas encore trop quoi, d'ailleurs. Mais idéalement, il faudrait quelque chose qu'elle ait un minimum envie de garder. Donc, euh... Du bon goût et de la finesse, de préférence. Le truc avec les fleurs n'est pas mal, mais je pense pouvoir trouver mieux en me creusant un peu la cervelle.
Pour l'inspiration, rien de mieux que les bons vieux manuels poussiéreux de la bibliothèque. Sans déconner, je crois que je ne mettais pratiquement jamais les pieds dans cet endroit. Déjà parce que c'était le domaine du bibliothécaire et que tout ce qui est sous la garde d'un autre, en général, je n'y vais pas...
Mais aussi parce-que les livres n'avaient jamais suscité mon intérêt avant aujourd'hui. Enfin, façon de parler... Mais c'est vrai que je n'étais pas un grand lecteur. En dehors de la presse moldue, peu de lectures m'attiraient. J'étais plutôt le genre de mec à regarder les images, pour dire les choses simplement.
Bref, fort de ce petit plan, je m'en vais donc fouiner les rayonnages antiques de la bibliothèque du château. L'odeur des vieux parchemisn et de la poussière me rappelle les années passées à Poudlard. Ce ne sont pas de très bons souvenirs, mais cela reste une sorte de madeleine malgré tout. J'ai l'impression de retomber en enfance, d'une certaine façon.
Enfin, du coup je fouille... Je me glisse entre les étudiants studieux et furète, comme un élément dissonant à ce grand tableau. Accroupis, je détaille la couverture d'une rangée de livres consacrés aux enchantements d'objet. La chose ne se présente pas trop mal, quand soudain, une voix m'interpelle. Tout du moins, je crois...
Jetant mon regard par dessus mon épaule, j'aperçois la silhouette du bibliothécaire. Quelque chose Erikson, je crois... On n'avait jamais tellement eu l'occasion de se présenter. Il était arrivé plutôt récemment et... Euh... Il ne parlait pas à grand monde.
Je ne sais pas comment dire.
Pour résumer, disons qu'il était une incarnation vivante de l'expression « rat de bibliothèque ». Certainement le type le moins fun du monde... Tout du moins, à première vue.
L'ordre est prononcé assez froidement, de manière presque robotique. En réaction, je me lève donc et fait volte face, de sorte à ce que l'on se retrouve face à face. Je n'aime pas trop qu'on me parle sur ce ton, d'autant que je ne crois pas avoir fait quoique ce soit d'interdit. A moins que ce soit simplement ma tronche qui ne lui revienne pas ? Va savoir... Ce ne serait pas le premier.
« C'est quoi le problème ? Fais-je. Je cherche un bouquin. J'ai pas le droit ?
Mon intonation est tranchée, mais pas particulièrement froide.
J'ai l'impression d'être un gosse que l'on réprimande : j'aime pas ça. Le regard un brin sévère, j'approche de quelques pas, réduisant la distance entre nous, comme une bête cherchant à réaffirmer son territoire. Je le toise, avant de constater qu'il est plus grand que moi et que, de fait, je ne dois pas avoir l'air plus intimidant que cela. Quand bien même, mon assurance n'en demeure pas moins entière et, d'un regard perçant, j'attends ses explications.
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Re: Casse toi tu pues, et marche à l'ombre ft Thomas Cioban
Jeu 22 Fév 2018 - 14:59
L'homme en face de lui se redressa un peu précipitamment, mais Søren ne semblait pas le moins du monde perturbé par ce changement soudain de position et n'esquissa aucun geste ni même ne cligna des yeux. Droit comme un "i" et toujours aussi stoïque, il le regarda faire en s'attendant à ce qu'il s'en aille comme demander.
Pourtant, rien de tout ça ne se produisit. Au contraire, ce dernier s'avança de quelques pas en sa direction afin de se planter bien devant lui, ne laissant qu'un faible espace entre eux.
Le bibliothécaire ne comprit pas vraiment son intention derrière un tel geste mais ce manque d'espace vital avait le don de le mettre mal à l'aise et nerveux. Ce qui n'allait pas rendre l'échange plus aisé.
L'autre ouvrit la bouche pour lui demander des explications sur un ton qu'il qualifierait d'autoritaire, le tout accompagné d'un regard perçant qu'il ne semblait pas émaner de la sympathie, mais ça il n'en était pas bien sur.
Toutefois, quelques questions restèrent en suspens. Comment pouvait-il ne pas se rendre compte de l'odeur ? Ne sentait-il rien ? Le cancer avait-il déjà affecté ses voies respiratoires ?
Dans chacun de ces cas, il devait absolument lui signifier que l'odeur de tabac ne devait en aucun cas pénétrer en ces lieux. Surtout que s'il n'était pas intransigeant, ça commencerait par l'odeur de cigarette, puis ensuite la nourriture et les boissons, et à la fin il se retrouverait avec des ouvrages totalement dégradés.
Autant dire qu'il était hors de question que cela se produise tant qu'il serait à ce poste. Il portait bien trop en estime les livres pour laisser les autres leur infliger un tel châtiment.
Il fallait donc qu'il éclaire la lanterne de cet irrespectueux personnage.
"Pas avec cette odeur. Vous puez." lâcha-t-il du même ton que précédemment, sans la moindre émotion transpirant dans sa voix.
Au moins, s'il avait pu être évasif au premier abord, cette fois-ci il avait été clair sur le pourquoi du comment. Il ne souhaitait pas user de la force si l'homme opposait la moindre résistance, et il espérait qu'il soit assez adulte pour comprendre que ça ne se faisait pas d’agresser le matériel ainsi, et obtempérer. Après tout, il pourrait revenir plus tard lorsque l'odeur se serait dissipée, quoiqu'il en doutât au vu de la frénésie des fumeurs à griller leurs poumons; ou bien passer commande auprès de lui, mais là encore l'odeur risquait de s'imprégner tout autant. Néanmoins s'il revenait dégradé, il pouvait le lui facturer pour en avoir un nouveau tout beau tout neuf, la bonne affaire.
Maintenant que le quiproquo venait d'être levé, Søren redressa son bras afin de lui indiquer la sortie, il était temps de laisser respirer ses pauvres livres. De plus il souhaitait régler ça au plus vite. En effet, il avait encore du travail sur les bras, et en plus certains regards s'étaient tournés dans leur direction. Attirer l'attention était une des choses qu'il aimait le moins, surtout quand cela se faisait de manière non voulue. Et en plus, cela entraînerait un grand nombre de chuchotements dans son havre de paix. Non, vraiment, il fallait qu'il boucle l'échange au plus vite.
Pourtant, rien de tout ça ne se produisit. Au contraire, ce dernier s'avança de quelques pas en sa direction afin de se planter bien devant lui, ne laissant qu'un faible espace entre eux.
Le bibliothécaire ne comprit pas vraiment son intention derrière un tel geste mais ce manque d'espace vital avait le don de le mettre mal à l'aise et nerveux. Ce qui n'allait pas rendre l'échange plus aisé.
L'autre ouvrit la bouche pour lui demander des explications sur un ton qu'il qualifierait d'autoritaire, le tout accompagné d'un regard perçant qu'il ne semblait pas émaner de la sympathie, mais ça il n'en était pas bien sur.
Toutefois, quelques questions restèrent en suspens. Comment pouvait-il ne pas se rendre compte de l'odeur ? Ne sentait-il rien ? Le cancer avait-il déjà affecté ses voies respiratoires ?
Dans chacun de ces cas, il devait absolument lui signifier que l'odeur de tabac ne devait en aucun cas pénétrer en ces lieux. Surtout que s'il n'était pas intransigeant, ça commencerait par l'odeur de cigarette, puis ensuite la nourriture et les boissons, et à la fin il se retrouverait avec des ouvrages totalement dégradés.
Autant dire qu'il était hors de question que cela se produise tant qu'il serait à ce poste. Il portait bien trop en estime les livres pour laisser les autres leur infliger un tel châtiment.
Il fallait donc qu'il éclaire la lanterne de cet irrespectueux personnage.
"Pas avec cette odeur. Vous puez." lâcha-t-il du même ton que précédemment, sans la moindre émotion transpirant dans sa voix.
Au moins, s'il avait pu être évasif au premier abord, cette fois-ci il avait été clair sur le pourquoi du comment. Il ne souhaitait pas user de la force si l'homme opposait la moindre résistance, et il espérait qu'il soit assez adulte pour comprendre que ça ne se faisait pas d’agresser le matériel ainsi, et obtempérer. Après tout, il pourrait revenir plus tard lorsque l'odeur se serait dissipée, quoiqu'il en doutât au vu de la frénésie des fumeurs à griller leurs poumons; ou bien passer commande auprès de lui, mais là encore l'odeur risquait de s'imprégner tout autant. Néanmoins s'il revenait dégradé, il pouvait le lui facturer pour en avoir un nouveau tout beau tout neuf, la bonne affaire.
Maintenant que le quiproquo venait d'être levé, Søren redressa son bras afin de lui indiquer la sortie, il était temps de laisser respirer ses pauvres livres. De plus il souhaitait régler ça au plus vite. En effet, il avait encore du travail sur les bras, et en plus certains regards s'étaient tournés dans leur direction. Attirer l'attention était une des choses qu'il aimait le moins, surtout quand cela se faisait de manière non voulue. Et en plus, cela entraînerait un grand nombre de chuchotements dans son havre de paix. Non, vraiment, il fallait qu'il boucle l'échange au plus vite.
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Re: Casse toi tu pues, et marche à l'ombre ft Thomas Cioban
Jeu 22 Fév 2018 - 18:02
Le bibliothécaire ne tressaille pas. C'est assez étonnant d'ailleurs... J'ai le sentiment qu'on n'est pas du tout sur le même registre lui et moi. Je veux dire, ce n'est pas comme quelqu'un qui garde la face pour ne pas se laisser marcher dessus. Non, on dirait plutôt qu'il ne réalise pas que je nous place dans un rapport de force.
Il a toujours cette même expression dénuée d'émotion... Quoique j'ai vaguement l'impression que la proximité physique ne lui plaise pas plus que ça. Et encore, c'est peut-être interprété de ma part. Sa réponse est du même tonneau que la première intervention en terme de concision et de ton. Cela dit, elle a au moins le mérite de me renseigner sur ma faute présumée.
« Je... Quoi ?!
Je réplique d'un air à moitié scandalisé. Qu'est-ce qui lui arrive de me parler comme ça le gratte papier ? Tournant la tête, je renifle ma veste de costume, avant de répliquer.
« Quoi, l'odeur de cigarette, c'est ça ?
A part ça, je ne crois pas sentir grand chose d'autre. Je veux dire, je suis plutôt propre et soigné comme garçon. Probablement plus que la plupart des jeunes qui viennent coller leurs doigts tout gras au sortir de la cantine, sur ses précieux bouquins.
« Hey, désolé si je suis fumeur ! Je ne vais pas me priver de lire des bouquins pour ça, si ?
Ma voix laisse clairement filtrer l'état d'énervement dans lequel je me trouve. Cette directive me semble aussi arbitraire qu'absurde. Il faut dire que je suis tellement habitué à l'odeur de cigarette et à ce qu'elle imprègne de mon appartement à mes fringues, que j'en oublie la nuisance que cela peut représenter pour les autres. De toute façon, il n'était pas question que j'admette un quelconque tort maintenant. Question de fierté masculine primaire, à ce stade.
« Et y'avait pas moyen de me dire ça sur un autre ton, non ? Je ne suis pas un chien, sans déconner.
J'ajoute, mes yeux noirs lançant des éclairs, tandis que j'approche encore d'un pas.
Il a toujours cette même expression dénuée d'émotion... Quoique j'ai vaguement l'impression que la proximité physique ne lui plaise pas plus que ça. Et encore, c'est peut-être interprété de ma part. Sa réponse est du même tonneau que la première intervention en terme de concision et de ton. Cela dit, elle a au moins le mérite de me renseigner sur ma faute présumée.
« Je... Quoi ?!
Je réplique d'un air à moitié scandalisé. Qu'est-ce qui lui arrive de me parler comme ça le gratte papier ? Tournant la tête, je renifle ma veste de costume, avant de répliquer.
« Quoi, l'odeur de cigarette, c'est ça ?
A part ça, je ne crois pas sentir grand chose d'autre. Je veux dire, je suis plutôt propre et soigné comme garçon. Probablement plus que la plupart des jeunes qui viennent coller leurs doigts tout gras au sortir de la cantine, sur ses précieux bouquins.
« Hey, désolé si je suis fumeur ! Je ne vais pas me priver de lire des bouquins pour ça, si ?
Ma voix laisse clairement filtrer l'état d'énervement dans lequel je me trouve. Cette directive me semble aussi arbitraire qu'absurde. Il faut dire que je suis tellement habitué à l'odeur de cigarette et à ce qu'elle imprègne de mon appartement à mes fringues, que j'en oublie la nuisance que cela peut représenter pour les autres. De toute façon, il n'était pas question que j'admette un quelconque tort maintenant. Question de fierté masculine primaire, à ce stade.
« Et y'avait pas moyen de me dire ça sur un autre ton, non ? Je ne suis pas un chien, sans déconner.
J'ajoute, mes yeux noirs lançant des éclairs, tandis que j'approche encore d'un pas.
- InvitéInvité
Re: Casse toi tu pues, et marche à l'ombre ft Thomas Cioban
Jeu 22 Fév 2018 - 22:16
La réponse se fit rapide et sans appel.
Søren ouvrit légèrement la bouche sans pour autant émettre le moindre mot, décontenancé. Il savait que l'homme était énervé, le ton plus élevé et rapide ainsi que les sourcils froncés indiquaient clairement un état d'agacement avancé. Ce qu'il ne comprenait pas c'était pourquoi l'homme semblait dans cette disposition-là. Il avait pourtant été simple, court et non grossier dans ses propos; et voilà qu'en plus l'individu se refusait à être coopératif.
"Non, vous n'êtes pas… Mon ton ?"
L'incompréhension de Søren était totale. La cigarette lui avait-elle aussi grillé ses neurones ? Parce qu'il voyait très bien qu'il n'était pas un canidé ou autres animal à quatre pattes. Et de plus, qu'avait-il son ton ? Il parlait comme à son habitude, de façon simple et posée, et jusqu'à présent personne n'avait trouvé quoi que ce soit à lui redire là-dessus.
Ajouter à ça le remue-ménage que l'homme était en train de faire, rameutant tous les yeux des curieux aux alentours, ainsi que le rétrécissement continue de son espace vital dû aux enjamber de l'autre, Erikson ne se sentait vraiment pas à son aise pour le coup.
Pour commencer, il tendit le bras et posa sa main sur le poitrail de son comparse pour le stopper net dans son avancée, et être bien clair sur le fait qu'il ne voulait pas qu'il fasse un pas de plus dans sa direction. Puis il fallait le faire baisser d'un ton au bonhomme, il ne fallait pas oublier qu'ils se trouvaient dans une bibliothèque, et qu'en plus de cela ils attiraient trop l'attention avec leur échange.
"Taisez-vous."
Il avait tenté de dire cela d'un ton un peu plus bas, histoire de montrer l'exemple et que l'autre le suive dans sa démarche. Mais ce dernier n'avait pas l'air de comprendre où il voulait en venir et cela prenait un peu Søren au dépourvu. Il savait qu'il n'était pas un expert dans les relations sociales mais en général, il arrivait à se faire comprendre quand il demandait quelque chose. Or, ce n'était pas le cas ici, et il devait avouer que c'était plutôt frustrant. Devait-il le lui écrire noir sur blanc ?
Søren ouvrit légèrement la bouche sans pour autant émettre le moindre mot, décontenancé. Il savait que l'homme était énervé, le ton plus élevé et rapide ainsi que les sourcils froncés indiquaient clairement un état d'agacement avancé. Ce qu'il ne comprenait pas c'était pourquoi l'homme semblait dans cette disposition-là. Il avait pourtant été simple, court et non grossier dans ses propos; et voilà qu'en plus l'individu se refusait à être coopératif.
"Non, vous n'êtes pas… Mon ton ?"
L'incompréhension de Søren était totale. La cigarette lui avait-elle aussi grillé ses neurones ? Parce qu'il voyait très bien qu'il n'était pas un canidé ou autres animal à quatre pattes. Et de plus, qu'avait-il son ton ? Il parlait comme à son habitude, de façon simple et posée, et jusqu'à présent personne n'avait trouvé quoi que ce soit à lui redire là-dessus.
Ajouter à ça le remue-ménage que l'homme était en train de faire, rameutant tous les yeux des curieux aux alentours, ainsi que le rétrécissement continue de son espace vital dû aux enjamber de l'autre, Erikson ne se sentait vraiment pas à son aise pour le coup.
Pour commencer, il tendit le bras et posa sa main sur le poitrail de son comparse pour le stopper net dans son avancée, et être bien clair sur le fait qu'il ne voulait pas qu'il fasse un pas de plus dans sa direction. Puis il fallait le faire baisser d'un ton au bonhomme, il ne fallait pas oublier qu'ils se trouvaient dans une bibliothèque, et qu'en plus de cela ils attiraient trop l'attention avec leur échange.
"Taisez-vous."
Il avait tenté de dire cela d'un ton un peu plus bas, histoire de montrer l'exemple et que l'autre le suive dans sa démarche. Mais ce dernier n'avait pas l'air de comprendre où il voulait en venir et cela prenait un peu Søren au dépourvu. Il savait qu'il n'était pas un expert dans les relations sociales mais en général, il arrivait à se faire comprendre quand il demandait quelque chose. Or, ce n'était pas le cas ici, et il devait avouer que c'était plutôt frustrant. Devait-il le lui écrire noir sur blanc ?
- InvitéInvité
Re: Casse toi tu pues, et marche à l'ombre ft Thomas Cioban
Jeu 22 Fév 2018 - 23:36
Rien ne semble à même d'ébranler ce maudit bibliothécaire. En dépit de la pointe de trouble que je crois déceler dans son regard, il demeure stoïque et droit comme un piquet. Et cela n'a pour effet que de m'énerver davantage. J'ignore s'il se paye ma tête ou est véritablement à côté de la plaque, mais sa façon de répondre me laisse à penser que nous ne sommes pas du tout sur la même longueur d'onde. Je m'attendais à une confrontation franche, que les choses puissent être dites... Mais rien de cela. Et quand il s'en vient poser la main sur ma poitrine, ma colère s’accroît encore. Je suis comme un chien prêt à lui sauter à la gorge, mon caractère sanguin prenant le dessus sur le reste.
Et puis...
Et puis il me dit de me taire et la tension s'abaisse d'un cran. Je détourne le regard et constate que les regards sont braqués vers nous. Apparemment, la situation n'a pas échappé aux élèves présents et tout le monde semble plus ou moins curieux, voire amusé, par la situation de deux membres du personnel en train de s'écharper.
Faisant deux pas en arrière, je lève les mains comme on le ferait pour montrer qu'elles sont vides, puis réajuste la position de ma veste d'un geste sec. Mon expression traduit toujours un désappointement profond. Mais laisser libre cours à un comportement plus belliqueux serait tout bonnement inacceptable de ma part... Même si ce n'est pas l'envie qui me manque. Je ne peux décemment glisser sur ce terrain là avec un collègue en fonction. Surtout pour... Pour de pareilles broutilles.
Il faut bien l'admettre : je m'agace d'un rien.
Mon petit ego blessé devra s'en remettre.
« C'est bon. Fais-je d'une voix redevenue calme. Je m'en vais.
Je veille toutefois à lui adresser un dernier regard assassin avant de disparaître dans l'allée centrale et rejoindre la sortie. Cette histoire me restera probablement en travers de la gorge un petit moment...
Qui sait.
Quelques jours ont passé depuis l'incident à la bibliothèque. Quelques jours durant lesquels je n'ai cessé de décortiquer notre étrange conversation, dans mon petit cerveau contrarié. J'ai même été jusqu'à mener l'enquête en interrogeant des élèves à son sujet. Malheureusement, il n'en est pas ressorti grand chose. L'homme semble fort discret et peu loquace. Certains jeunes affirmèrent même ignorer son existence. C'est dire.
En tout cas, ce coup-ci, je me suis préparé : j'ai fait en sorte de garder mes vêtements vierge de toute odeur de tabac, je me suis soigneusement lavé et me suis abstenu de fumer depuis le matin. Inutile de préciser que je suis dans un état de nerf pas possible, en passant... Il m'a fallu barder mes bras d'une demi douzaine de patch à la nicotine pour garder contenance et éviter d'envoyer en colle la moitié de l'établissement au seul motif que la respiration produit un son agaçant.
Cependant, ma détermination est sans limite, dans cette affaire, et je suis prêt à endurer les affres du manque, si c'est pour gagner la partie. Partie que je suis le seul à me figurer d'ailleurs : la chose est certaine. Mais peu importe... La question n'est pas là.
Je veux percer à jour Erikson.
Et emprunter mon foutu bouquin aussi.
Avançant à pas de loup, je me glisse donc dans la bibliothèque. Naturellement, je veille bien à n'attirer aucune attention sur moi, au moment de partir en quête de ma cible. A ce titre, sa silhouette ne tarde pas à m'apparaître, au détour d'un rayonnage. Furetant toujours, je me planque derrière une étagère et tend simplement l'oreille... D'ici à ce qu'une idée me vienne quand à une tournure à donner à la suite des événements.
Me connaissant, ça ne devrait pas être long.
Et puis...
Et puis il me dit de me taire et la tension s'abaisse d'un cran. Je détourne le regard et constate que les regards sont braqués vers nous. Apparemment, la situation n'a pas échappé aux élèves présents et tout le monde semble plus ou moins curieux, voire amusé, par la situation de deux membres du personnel en train de s'écharper.
Faisant deux pas en arrière, je lève les mains comme on le ferait pour montrer qu'elles sont vides, puis réajuste la position de ma veste d'un geste sec. Mon expression traduit toujours un désappointement profond. Mais laisser libre cours à un comportement plus belliqueux serait tout bonnement inacceptable de ma part... Même si ce n'est pas l'envie qui me manque. Je ne peux décemment glisser sur ce terrain là avec un collègue en fonction. Surtout pour... Pour de pareilles broutilles.
Il faut bien l'admettre : je m'agace d'un rien.
Mon petit ego blessé devra s'en remettre.
« C'est bon. Fais-je d'une voix redevenue calme. Je m'en vais.
Je veille toutefois à lui adresser un dernier regard assassin avant de disparaître dans l'allée centrale et rejoindre la sortie. Cette histoire me restera probablement en travers de la gorge un petit moment...
Qui sait.
Quelques jours ont passé depuis l'incident à la bibliothèque. Quelques jours durant lesquels je n'ai cessé de décortiquer notre étrange conversation, dans mon petit cerveau contrarié. J'ai même été jusqu'à mener l'enquête en interrogeant des élèves à son sujet. Malheureusement, il n'en est pas ressorti grand chose. L'homme semble fort discret et peu loquace. Certains jeunes affirmèrent même ignorer son existence. C'est dire.
En tout cas, ce coup-ci, je me suis préparé : j'ai fait en sorte de garder mes vêtements vierge de toute odeur de tabac, je me suis soigneusement lavé et me suis abstenu de fumer depuis le matin. Inutile de préciser que je suis dans un état de nerf pas possible, en passant... Il m'a fallu barder mes bras d'une demi douzaine de patch à la nicotine pour garder contenance et éviter d'envoyer en colle la moitié de l'établissement au seul motif que la respiration produit un son agaçant.
Cependant, ma détermination est sans limite, dans cette affaire, et je suis prêt à endurer les affres du manque, si c'est pour gagner la partie. Partie que je suis le seul à me figurer d'ailleurs : la chose est certaine. Mais peu importe... La question n'est pas là.
Je veux percer à jour Erikson.
Et emprunter mon foutu bouquin aussi.
Avançant à pas de loup, je me glisse donc dans la bibliothèque. Naturellement, je veille bien à n'attirer aucune attention sur moi, au moment de partir en quête de ma cible. A ce titre, sa silhouette ne tarde pas à m'apparaître, au détour d'un rayonnage. Furetant toujours, je me planque derrière une étagère et tend simplement l'oreille... D'ici à ce qu'une idée me vienne quand à une tournure à donner à la suite des événements.
Me connaissant, ça ne devrait pas être long.
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Re: Casse toi tu pues, et marche à l'ombre ft Thomas Cioban
Ven 23 Fév 2018 - 11:08
Son geste sembla faire effet puisque ce dernier prit enfin de la distance, ce qui permit à Søren de pouvoir respirer un peu. Cette proximité oppressante n'était décidément pas sa tasse de thé et il lui faudrait sûrement plus que toute une vie pour s'y faire.
De plus, l'homme entendit enfin raison en signifiant qu'il partait enfin, évitant ainsi d'incommoder la salle et les livres d'une odeur de tabac froid un peu trop persistante.
Ce dernier le fixa une dernière fois avant de disparaître entre les rayonnages, laissant Erikson songeur quant à la signification de la remise en place de sa veste qui lui semblait déjà parfaitement positionnée ainsi que cette insistance dans le regard.
S'était-il mal exprimé ? Oui définitivement, au vu de la réaction de ce celui-ci, il avait dû faire quelque chose de travers mais ne pouvait mettre le doigt dessus à l'heure actuelle. Il lui faudrait s'excuser, peut-être, hypothétiquement, il verrait plus tard.
Mais avant toute chose, il allait devoir travailler avec plus d'acharnement et observer avec plus d'assiduités ses pairs. Il était vrai qu'il avait quelque peu négligé cette partie-là, entre ses tâches quotidiennes et ses obligations envers les autres qui venaient le voir, il ne s'en félicitait pas. Les vacances étaient finies, le dur labeur allait vraiment commencer.
Aujourd'hui ne faisait pas exception à la règle. Ayant terminé son travail de la matinée à la vitesse d'un nimbus 2000, il était maintenant prostré sur son bureau à zieuter un couple d'étudiants un peu plus loin depuis une bonne petite heure. Ces derniers ne semblaient pas avoir remarqués son regard insistant, ce qui était une bonne chose et lui permettait d'avoir des résultats moins faussés.
En effet la veille, les élèves qu'il avait pris pour modèle ne cessaient de lui jeter des petits regards en coin tout en affichant des légers sourires grimaçants, et en se chuchotant des choses à l'oreille. Søren n'avait pas vraiment compris ce que cela pouvait signifier mais ces derniers n'étaient pas resté longtemps dans la bibliothèque, coupant court à ses recherches.
Griffonnant, raturant, sa concentration était sans failles, et il ne comptait pas à nouveau laisser passer une occasion pareille.
Pourtant, il avait beau récupérer le plus d'informations possible, il ne parvenait pas à faire la liaison entre ce qu'il avait, trop de choses semblaient concorder, et en même temps ne pas faire sens. Ce fourbil qui avait le don de le frustrer un tant soit peu.
Poussant un discret soupir, il se recula dans son fauteuil en prenant grand soin de refermer son carnet, puis retira ses lunettes pour se masser l'arête du nez.
Qui a dit que le savoir était une chose aisée ?
De plus, l'homme entendit enfin raison en signifiant qu'il partait enfin, évitant ainsi d'incommoder la salle et les livres d'une odeur de tabac froid un peu trop persistante.
Ce dernier le fixa une dernière fois avant de disparaître entre les rayonnages, laissant Erikson songeur quant à la signification de la remise en place de sa veste qui lui semblait déjà parfaitement positionnée ainsi que cette insistance dans le regard.
S'était-il mal exprimé ? Oui définitivement, au vu de la réaction de ce celui-ci, il avait dû faire quelque chose de travers mais ne pouvait mettre le doigt dessus à l'heure actuelle. Il lui faudrait s'excuser, peut-être, hypothétiquement, il verrait plus tard.
Mais avant toute chose, il allait devoir travailler avec plus d'acharnement et observer avec plus d'assiduités ses pairs. Il était vrai qu'il avait quelque peu négligé cette partie-là, entre ses tâches quotidiennes et ses obligations envers les autres qui venaient le voir, il ne s'en félicitait pas. Les vacances étaient finies, le dur labeur allait vraiment commencer.
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Cela faisait quelques jours que Søren maintenait une cadence folle, ne s'accordant des moments de répit que lorsqu'il fermait la bibliothèque. Il avait pris sa décision très à coeur et passait autant de temps que possible à observer et retranscrire tous les comportements qu'il pouvait apercevoir : une expression, un haussement de sourcils, un changement dans la voix, tout était noté dans son petit carnet qu'il ne quittait plus. Et le soir venue, il tentait d'en comprendre le sens et d'imiter ces mimiques devant son miroir, sans grand succès.Aujourd'hui ne faisait pas exception à la règle. Ayant terminé son travail de la matinée à la vitesse d'un nimbus 2000, il était maintenant prostré sur son bureau à zieuter un couple d'étudiants un peu plus loin depuis une bonne petite heure. Ces derniers ne semblaient pas avoir remarqués son regard insistant, ce qui était une bonne chose et lui permettait d'avoir des résultats moins faussés.
En effet la veille, les élèves qu'il avait pris pour modèle ne cessaient de lui jeter des petits regards en coin tout en affichant des légers sourires grimaçants, et en se chuchotant des choses à l'oreille. Søren n'avait pas vraiment compris ce que cela pouvait signifier mais ces derniers n'étaient pas resté longtemps dans la bibliothèque, coupant court à ses recherches.
Griffonnant, raturant, sa concentration était sans failles, et il ne comptait pas à nouveau laisser passer une occasion pareille.
Pourtant, il avait beau récupérer le plus d'informations possible, il ne parvenait pas à faire la liaison entre ce qu'il avait, trop de choses semblaient concorder, et en même temps ne pas faire sens. Ce fourbil qui avait le don de le frustrer un tant soit peu.
Poussant un discret soupir, il se recula dans son fauteuil en prenant grand soin de refermer son carnet, puis retira ses lunettes pour se masser l'arête du nez.
Qui a dit que le savoir était une chose aisée ?
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Re: Casse toi tu pues, et marche à l'ombre ft Thomas Cioban
Dim 25 Fév 2018 - 17:30
Le bibliothécaire est là, installé sournoisement derrière son bureau. Quoique « sournoisement », non : il affiche plutôt cet éternel air parfaitement neutre et indéchiffrable. Celui-là même auquel je me confrontai l'autre jour, en m'entendant dire que je refoulais. En vérité le plus sournois des deux, en cet instant, c'est moi.
Silencieux comme on peut l'être, j'examine donc attentivement le moindre de ses mouvements, toujours soigneusement caché derrière l'imposante bibliothèque. A ce titre, je ne tarde pas à remarquer la direction de son regard... Et là, ô surprise : il est en train d’espionner un couple d'élève. Pire encore, ses coups d’œil répétés succèdent à de frénétiques griffonnages dans un petit carnet. Mon sang ne fait qu'un tour, tandis que mon expression se crispe pour former un genre de grimace.
Que peut-il donc bien noter de si intéressant au sujet d'un couple de jeune en train de se faire du pied sous la table ? Des dizaines de connexions se font immédiatement dans mon petit esprit corrompu. Je ne tarde pas à envisager une foule de possibilités toutes plus tordues les unes que les autres. Mais aucune ne fournit d'explication réellement satisfaisante à ce curieux manège. Assurément, ce comportement ne fait aucun sens.
Cela dit, je sais désormais quoi faire.
Un sourire malsain sur le visage, je dégaine donc précautionneusement ma baguette : mon plan est très simple et vu le degré de réactivité de ma cible, son succès ne fait aucun doute. D'un petit geste sec, j'envoie d'abord voler une pile de parchemins sur son bureau. Vu l'homme, je préfère m'abstenir de m'attaquer aux livres : il serait fichu de me poursuivre jusqu'au fond de l'enfer pour me le faire payer. Les registres d'entrée et de sortie des bouquins, en revanche, c'est innocent.
Après cela, je profite de l'effet de surprise ainsi créé pour lancer un simple « accio » en direction carnet. Ce dernier ne tarde pas à s'envoler vers moi, comme guidé par un fil invisible. Une fois l'objet en main je laisse échapper un petit rire de satisfaction et m'enfuis, comme le voleur que je suis, à travers les rayonnages de la bibliothèque.
Je ne prends toutefois pas la peine de sortir, parce qu'il serait fichu de me voir passer par l'allée centrale. Non : au lieu de cela j'emprunte plutôt les couloirs périphériques, de sorte à bien rester hors de vue. Une fois relativement éloigné du lieu de mon forfait, je m'accroupis simplement contre un rayonnage et commence à feuilleter nerveusement le carnet tant convoité.
Malheureusement, ce que j'y trouve ne fait guère de sens. Une suite de mots reliés entre eux par des flèches... Des points d'interrogation ? Et cette annotation « récupérer des cordes » entourée trois fois ? On dirait que la vérité est pire que ce que j'imaginais, finalement...
Silencieux comme on peut l'être, j'examine donc attentivement le moindre de ses mouvements, toujours soigneusement caché derrière l'imposante bibliothèque. A ce titre, je ne tarde pas à remarquer la direction de son regard... Et là, ô surprise : il est en train d’espionner un couple d'élève. Pire encore, ses coups d’œil répétés succèdent à de frénétiques griffonnages dans un petit carnet. Mon sang ne fait qu'un tour, tandis que mon expression se crispe pour former un genre de grimace.
Que peut-il donc bien noter de si intéressant au sujet d'un couple de jeune en train de se faire du pied sous la table ? Des dizaines de connexions se font immédiatement dans mon petit esprit corrompu. Je ne tarde pas à envisager une foule de possibilités toutes plus tordues les unes que les autres. Mais aucune ne fournit d'explication réellement satisfaisante à ce curieux manège. Assurément, ce comportement ne fait aucun sens.
Cela dit, je sais désormais quoi faire.
Un sourire malsain sur le visage, je dégaine donc précautionneusement ma baguette : mon plan est très simple et vu le degré de réactivité de ma cible, son succès ne fait aucun doute. D'un petit geste sec, j'envoie d'abord voler une pile de parchemins sur son bureau. Vu l'homme, je préfère m'abstenir de m'attaquer aux livres : il serait fichu de me poursuivre jusqu'au fond de l'enfer pour me le faire payer. Les registres d'entrée et de sortie des bouquins, en revanche, c'est innocent.
Après cela, je profite de l'effet de surprise ainsi créé pour lancer un simple « accio » en direction carnet. Ce dernier ne tarde pas à s'envoler vers moi, comme guidé par un fil invisible. Une fois l'objet en main je laisse échapper un petit rire de satisfaction et m'enfuis, comme le voleur que je suis, à travers les rayonnages de la bibliothèque.
Je ne prends toutefois pas la peine de sortir, parce qu'il serait fichu de me voir passer par l'allée centrale. Non : au lieu de cela j'emprunte plutôt les couloirs périphériques, de sorte à bien rester hors de vue. Une fois relativement éloigné du lieu de mon forfait, je m'accroupis simplement contre un rayonnage et commence à feuilleter nerveusement le carnet tant convoité.
Malheureusement, ce que j'y trouve ne fait guère de sens. Une suite de mots reliés entre eux par des flèches... Des points d'interrogation ? Et cette annotation « récupérer des cordes » entourée trois fois ? On dirait que la vérité est pire que ce que j'imaginais, finalement...
- InvitéInvité
Re: Casse toi tu pues, et marche à l'ombre ft Thomas Cioban
Lun 26 Fév 2018 - 21:21
A l'instant même où Søren remit ses lunettes sur son nez, tous ces précieux parchemins retranscrivant les allées et venues des différents ouvrages de la bilbiothéque se mirent à voler dans tous les sens, comme si une bourrasque de vent avait décidé de venir le déranger dans son travail.
Il se laissa aller à la surprise avant de rapidement se reprendre, et se redressa pour aller ramasser tous ces papiers avec la plus grande précaution sous le regard amusé du peu d'étudiants qui avaient été alerté par le froissement intempestif de papier.
Il allait falloir tout remettre dans l'ordre… Heureusement pour lui, il avait l'habitude de numéroter et dater tout ce qu'il faisait. Être organisé l'aidait beaucoup dans son travail et lui permettait de se dégager pas mal de temps libre pour ses petites occupations personnelles.
Ayant enfin récupéré tous ces registres qu'il déposa sur la table, il releva la tête afin de déterminer d'où pouvait bien provenir ce vilain courant d'air. Si quelqu'un avait oublié de fermer une fenêtre, cela pouvait s'avairer problématique pour les occupants de la bilbiothéque qui risquaient de prendre froid par ce mois de février, mais aussi et surtout parce que l'humidité risquait d'abîmer les livres présents.
Or à son grand étonnement, toute la pièce semblait parfaitement hermétique et personne d'autre ne semblaient avoir été perturbé par le vent, puisque tous les élèves présents avaient le nez plongé dans leurs parchemins et manuels.
Mettant de côté ce petit incident dont il éluciderait le mystère plus tard, il se reconcentra sur ces papiers qu'il remit en ordre en un rien de temps, rendant à nouveau son bureau propre et parfaitement rangé.
Trop bien rangé même, puisque plus rien d'autre n'occupait le meuble.
Vu de l'extérieur, on pouvait apercevoir un léger haussement de sourcils chez le bibliothécaire, ce qui était une sacrée différence par rapport à d'habitude. Pourtant intérieurement, c'était la panique totale pour ce pauvre Erikson qui suait à grosses gouttes mentales. Son livre. Son précieux livre de notes avait disparu.
Un peu précipitamment par rapport à ces habitudes gestuelles, il souleva la pile de papiers qu'il venait de trier, puis regarda tout autour de lui par terre dans l'espoir que ce dernier avait juste glissé avec la bourrasque. Pourtant il n'en fut rien, son carnet avait bel et bien pris la poudre de cheminette.
Réalisant qu'il se trouvait dans un état de panique en plein service, il tenta de se reprendre afin de faire bonne figure. Il devait penser avec logique sans se laisser déborder par ses émotions. Il souffla un grand coup et énuméra toutes les possibilités qui s'offraient à lui. Cette liste de courses mentale lui permit de se calmer un petit peu et une idée lui vint.
S'il ne retrouvait pas son carnet, alors ce serait ce dernier qui viendrait à lui.
"Accio carnet." Enonça-t-il distinctement mais à mi-voix pour ne pas perturber le silence mortuaire de la bibliothèque.
Pourtant, rien ne vint. Fronçant imperceptiblement les sourcils, Søren réitéra le sort pour n'entendre qu'un bruit de choc sur sa droite. Soudain, un gros doute l'envahit. Sans attendre une seconde de plus, il se dirigea immédiatement en direction du bruit, entre deux étagères.
Quelle ne fut pas sa surprise quand il y découvrit l'homme de la dernière fois, avec son précieux livret entre les mains.
Lui.
Son sang ne fit qu'un tour et, chose qui arrivait peu souvent, une multitude d'émotions contradictoires se bousculèrent en lui : gêne, honte, colère, malaise, peur aussi. Ce cocktail de sensation lui fit perdre ses moyens et sans réfléchir, il s'avança vers l'individu, menaçant, et tendit la main dans sa direction en lâchant d'un ton presque glacial :
"Rendez-le moi."
Il se laissa aller à la surprise avant de rapidement se reprendre, et se redressa pour aller ramasser tous ces papiers avec la plus grande précaution sous le regard amusé du peu d'étudiants qui avaient été alerté par le froissement intempestif de papier.
Il allait falloir tout remettre dans l'ordre… Heureusement pour lui, il avait l'habitude de numéroter et dater tout ce qu'il faisait. Être organisé l'aidait beaucoup dans son travail et lui permettait de se dégager pas mal de temps libre pour ses petites occupations personnelles.
Ayant enfin récupéré tous ces registres qu'il déposa sur la table, il releva la tête afin de déterminer d'où pouvait bien provenir ce vilain courant d'air. Si quelqu'un avait oublié de fermer une fenêtre, cela pouvait s'avairer problématique pour les occupants de la bilbiothéque qui risquaient de prendre froid par ce mois de février, mais aussi et surtout parce que l'humidité risquait d'abîmer les livres présents.
Or à son grand étonnement, toute la pièce semblait parfaitement hermétique et personne d'autre ne semblaient avoir été perturbé par le vent, puisque tous les élèves présents avaient le nez plongé dans leurs parchemins et manuels.
Mettant de côté ce petit incident dont il éluciderait le mystère plus tard, il se reconcentra sur ces papiers qu'il remit en ordre en un rien de temps, rendant à nouveau son bureau propre et parfaitement rangé.
Trop bien rangé même, puisque plus rien d'autre n'occupait le meuble.
Vu de l'extérieur, on pouvait apercevoir un léger haussement de sourcils chez le bibliothécaire, ce qui était une sacrée différence par rapport à d'habitude. Pourtant intérieurement, c'était la panique totale pour ce pauvre Erikson qui suait à grosses gouttes mentales. Son livre. Son précieux livre de notes avait disparu.
Un peu précipitamment par rapport à ces habitudes gestuelles, il souleva la pile de papiers qu'il venait de trier, puis regarda tout autour de lui par terre dans l'espoir que ce dernier avait juste glissé avec la bourrasque. Pourtant il n'en fut rien, son carnet avait bel et bien pris la poudre de cheminette.
Réalisant qu'il se trouvait dans un état de panique en plein service, il tenta de se reprendre afin de faire bonne figure. Il devait penser avec logique sans se laisser déborder par ses émotions. Il souffla un grand coup et énuméra toutes les possibilités qui s'offraient à lui. Cette liste de courses mentale lui permit de se calmer un petit peu et une idée lui vint.
S'il ne retrouvait pas son carnet, alors ce serait ce dernier qui viendrait à lui.
"Accio carnet." Enonça-t-il distinctement mais à mi-voix pour ne pas perturber le silence mortuaire de la bibliothèque.
Pourtant, rien ne vint. Fronçant imperceptiblement les sourcils, Søren réitéra le sort pour n'entendre qu'un bruit de choc sur sa droite. Soudain, un gros doute l'envahit. Sans attendre une seconde de plus, il se dirigea immédiatement en direction du bruit, entre deux étagères.
Quelle ne fut pas sa surprise quand il y découvrit l'homme de la dernière fois, avec son précieux livret entre les mains.
Lui.
Son sang ne fit qu'un tour et, chose qui arrivait peu souvent, une multitude d'émotions contradictoires se bousculèrent en lui : gêne, honte, colère, malaise, peur aussi. Ce cocktail de sensation lui fit perdre ses moyens et sans réfléchir, il s'avança vers l'individu, menaçant, et tendit la main dans sa direction en lâchant d'un ton presque glacial :
"Rendez-le moi."
- InvitéInvité
Re: Casse toi tu pues, et marche à l'ombre ft Thomas Cioban
Lun 26 Fév 2018 - 21:40
J'ai à peine le temps d'organiser mes idées que le bibliothécaire me retrouve. Ce type ne fait manifestement qu'un avec les lieux : il n'aura vraiment pas perdu de temps. En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, le voilà qui s'avance vers moi d'un pas décidé et, d'un ton plus froid que la dernière fois si tant est que cela soit possible, m’intime de lui rendre son précieux carnet de note.
De mon côté, j'ai eu largement le temps de spéculer sur le sens à donner à ces mystérieux empilements de mot. La seule hypothèse convaincante que j'en retiens, cela dit, ramène Erikson au rang de tueur psychopathe en quête d'une opportunité pour accomplir son méfait dans l'ombre. Je sais que tout ceci n'a aucun sens, mais mon état de nerf est tel que je me sens prêt à tout pour avoir une raison valable de passer ma frustration sur quelqu'un.
Bondissant sur mes deux pieds, je me dresse face à lui à la vitesse de l'éclair. Et c'est presque nez à nez que je lance :
« Qu'est-ce que tu mijotes Erikson ?
Je brandis le carnet comme on le ferait d'un martinet et m'en sers pour lui adresser un bref coup sur le pectoral.
« C'est quoi tous ces mots sans queue ni tête ?
Je dois avoir l'air véritablement ridicule de chuchoter ainsi de manière aussi autoritaire : c'est que je ne veux pas attirer trop l'attention sur nous. Sans compter qu'il serait fichu de me demander de parler moins fort. A croire que je commence à comprendre comment il fonctionne.
« Parle !
Fais-je finalement, le carnet toujours en main. Je le tiens à distance, comme pour lui signifier qu'il ne l'aura que s'il consent à me dire la vérité. Tout ceci a pris des proportions totalement exagérées, mais mes capacités de discernement sont véritablement altérées par l'envie de fumer, actuellement. Je vis les choses d'une intensité déraisonnable : c'est au moins ça de sûr.
De mon côté, j'ai eu largement le temps de spéculer sur le sens à donner à ces mystérieux empilements de mot. La seule hypothèse convaincante que j'en retiens, cela dit, ramène Erikson au rang de tueur psychopathe en quête d'une opportunité pour accomplir son méfait dans l'ombre. Je sais que tout ceci n'a aucun sens, mais mon état de nerf est tel que je me sens prêt à tout pour avoir une raison valable de passer ma frustration sur quelqu'un.
Bondissant sur mes deux pieds, je me dresse face à lui à la vitesse de l'éclair. Et c'est presque nez à nez que je lance :
« Qu'est-ce que tu mijotes Erikson ?
Je brandis le carnet comme on le ferait d'un martinet et m'en sers pour lui adresser un bref coup sur le pectoral.
« C'est quoi tous ces mots sans queue ni tête ?
Je dois avoir l'air véritablement ridicule de chuchoter ainsi de manière aussi autoritaire : c'est que je ne veux pas attirer trop l'attention sur nous. Sans compter qu'il serait fichu de me demander de parler moins fort. A croire que je commence à comprendre comment il fonctionne.
« Parle !
Fais-je finalement, le carnet toujours en main. Je le tiens à distance, comme pour lui signifier qu'il ne l'aura que s'il consent à me dire la vérité. Tout ceci a pris des proportions totalement exagérées, mais mes capacités de discernement sont véritablement altérées par l'envie de fumer, actuellement. Je vis les choses d'une intensité déraisonnable : c'est au moins ça de sûr.
- InvitéInvité
Re: Casse toi tu pues, et marche à l'ombre ft Thomas Cioban
Jeu 1 Mar 2018 - 19:36
L'homme face à lui ne sembla pas le moins du monde montrer une once de regret ou de honte face à son geste. Cela voulait logiquement dire qu'il savait exactement ce qu'il avait fait et qu'il était conscient que ce n'était pas quelque chose qui se faisait ça, de voler les affaires des autres; et encore moins des affaires personnelles; ou alors il avait dû manquer un épisode dans ses leçons de vie en société.
Cette constatation eut pour seul effet d'agacer un peu plus notre bibliothécaire qui décidément, avait de plus en plus de mal à garder une opinion neutre sur cet individu.
A cela s'ajouta la question désobligeante de son homologue. Ce qu'il mijotait ? Il devrait plutôt lui retourner la question, parce que des deux, celui qui n'arrêtait pas de comploter à la moindre occasion, c'était bien lui ! Il n'avait pas eu assez d'échanges avec ces pairs pour se faire une idée de la chose, mais il espérait sincèrement que tous n'étaient pas comme lui.
Puis, au moment même où il ouvrit la bouche pour lui exprimer le fond de sa pensée, ce dernier lui agita son précieux carnet sous le nez en lui demandant des explications sur le contenu de son précieux livret.
Un détraqueur passa dans son regard et Søren devint plus livide qu'il ne l'était déjà.
Il avait lu.
Soudain, toute la bibliothèque autour de lui sembla disparaitre dans les ténèbres, ne laissant que Søren avec ses doutes et ses peurs. Son plus grand secret venait d'être révélé au grand jour, et avec cela la chute de sa tentative de paraître normal auprès des autres. La nouvelle ne tarderait pas à se répandre comme une traînée de poudre de cheminette et il lui serait impossible de continuer ses recherches.
Le rappel à l'ordre de l'autre homme face à son silence le ramena à la réalité.
Il était piégé. Il n'avait pas le choix. Il devait lui révéler le pourquoi du comment de tous ces mystères. Néanmoins, il devait choisir avec soin chacun de ses mots. Prendre avec pincette les moindres syllabes qu'il allait articuler. Il pouvait certes révéler son secret, mais il ne comptait pas tout déballer non plus, surtout pour éviter tout colportage de sa part.
"Ce sont… Des notes. J'en ai besoin. Pour des recherches."
Il devait avouer qu'en cet instant précis, il ne s'était encore jamais senti aussi mal à l'aise de toute sa vie. Le fait qu'il ait été percé à jour, et que son carnet ait été lu jouaient pour beaucoup.
De plus, cette sentence était sortie avec peine. En effet, avouer tout ceci le rendait presque malade car cela le confrontait à son plus grand échec, et ce qu'il était au fond : un corps avec un gros défaut de fabrication; un robot doué d'intelligence mais incapable de comprendre la vie et de l'imiter.
Cette situation le mettait dos au mur et c'était à la fois frustrant, terrifiant, et en révéler même une infime partie à quelqu'un d'autre que lui lui donnait envie de jeter des oubliettes à tous organismes vivants et s'échapper di'ici.
Pourtant le voilà, à s'expliquer sous la contrainte. Il détestait ça. Il en voulait à cet homme. Il s'en voulait à lui-même. Il en voulait au monde.
Tendant à nouveau la main après ce qu'il pensa être une explication valable et complète, il réitéra sa demande, le ton moins sec, et plus implorant pour qui tendait bien l'oreille.
"Rendez-le-moi maintenant."
Cette constatation eut pour seul effet d'agacer un peu plus notre bibliothécaire qui décidément, avait de plus en plus de mal à garder une opinion neutre sur cet individu.
A cela s'ajouta la question désobligeante de son homologue. Ce qu'il mijotait ? Il devrait plutôt lui retourner la question, parce que des deux, celui qui n'arrêtait pas de comploter à la moindre occasion, c'était bien lui ! Il n'avait pas eu assez d'échanges avec ces pairs pour se faire une idée de la chose, mais il espérait sincèrement que tous n'étaient pas comme lui.
Puis, au moment même où il ouvrit la bouche pour lui exprimer le fond de sa pensée, ce dernier lui agita son précieux carnet sous le nez en lui demandant des explications sur le contenu de son précieux livret.
Un détraqueur passa dans son regard et Søren devint plus livide qu'il ne l'était déjà.
Il avait lu.
Soudain, toute la bibliothèque autour de lui sembla disparaitre dans les ténèbres, ne laissant que Søren avec ses doutes et ses peurs. Son plus grand secret venait d'être révélé au grand jour, et avec cela la chute de sa tentative de paraître normal auprès des autres. La nouvelle ne tarderait pas à se répandre comme une traînée de poudre de cheminette et il lui serait impossible de continuer ses recherches.
Le rappel à l'ordre de l'autre homme face à son silence le ramena à la réalité.
Il était piégé. Il n'avait pas le choix. Il devait lui révéler le pourquoi du comment de tous ces mystères. Néanmoins, il devait choisir avec soin chacun de ses mots. Prendre avec pincette les moindres syllabes qu'il allait articuler. Il pouvait certes révéler son secret, mais il ne comptait pas tout déballer non plus, surtout pour éviter tout colportage de sa part.
"Ce sont… Des notes. J'en ai besoin. Pour des recherches."
Il devait avouer qu'en cet instant précis, il ne s'était encore jamais senti aussi mal à l'aise de toute sa vie. Le fait qu'il ait été percé à jour, et que son carnet ait été lu jouaient pour beaucoup.
De plus, cette sentence était sortie avec peine. En effet, avouer tout ceci le rendait presque malade car cela le confrontait à son plus grand échec, et ce qu'il était au fond : un corps avec un gros défaut de fabrication; un robot doué d'intelligence mais incapable de comprendre la vie et de l'imiter.
Cette situation le mettait dos au mur et c'était à la fois frustrant, terrifiant, et en révéler même une infime partie à quelqu'un d'autre que lui lui donnait envie de jeter des oubliettes à tous organismes vivants et s'échapper di'ici.
Pourtant le voilà, à s'expliquer sous la contrainte. Il détestait ça. Il en voulait à cet homme. Il s'en voulait à lui-même. Il en voulait au monde.
Tendant à nouveau la main après ce qu'il pensa être une explication valable et complète, il réitéra sa demande, le ton moins sec, et plus implorant pour qui tendait bien l'oreille.
"Rendez-le-moi maintenant."
- InvitéInvité
Re: Casse toi tu pues, et marche à l'ombre ft Thomas Cioban
Dim 4 Mar 2018 - 19:59
Je vois le visage du bibliothécaire se décomposer peu à peu. C'est comme si l'entièreté de son univers tenait dans les quelques pages de ce petit carnet, que je m'efforçais de maintenir hors de portée. Son regard traduit un genre de désespoir très particulier et dont la teinte me rappellerais probablement mes pires soirées de loose, si ma rationalité n'avait pas fichu le camp entre temps.
Malgré cela, il n'y a pas besoin d'être un aigle pour comprendre ce que cela veut dire : je touche à quelque chose d'éminemment important. Quelque chose de personnel et dont la teneur diffère certainement très largement des hypothèses fumeuses envisagées jusqu'alors.
La fébrilité de sa réplique me fait redescendre d'un cran. Je réalise seulement m'être, peut-être, un peu emporté. Il faut dire ce qui est : même si tout ceci est bizarre, il n'y a pas lieu de soupçonner quoique ce soit.
Erikson n'a aucun compte à me rendre, dans le fond, et il est bien libre d'écrire ce qu'il veut où il veut. Il suffit de le regarder pour comprendre qu'il ne s'agit pas d'un malade ou je ne sais quoi d'autre... Contrairement à moi, je suppose. C'est vrai qu'on ne peut pas dire que mon comportement ait été bien exemplaire jusqu'ici. Ma vexation aura pris le pas sur le reste et me voilà à me comporter comme le dernier des connards.
Cela dit, je dois bien admettre que cette histoire m'intrigue. Le fait qu'il évoque « des recherches » ne va pas franchement dans le sens d'une disculpation en bonne et due forme. Je ne peux m'empêcher de demeurer suspicieux, même si un combat interne se livre en ce moment même au sein de mon petit esprit étriqué, pour démêler la rancune d'avec une méfiance véritablement fondée.
Je ne sais pas quoi en penser. Tout ce que je sais, c'est qu'il y a anguille sous roche et que, quoiqu'on en dise, ce n'est pas « rien ».
« Ok.
Fais-je finalement, en lui rendant son carnet. Mes yeux noirs le scrutent avec méfiance. Mais son expression ne me renvoie que du malaise... Et de l'animosité aussi, sans doute : tout ceci ne l'amuse manifestement pas du tout. Ce que l'on peut aisément comprendre.
« C'est quoi comme genre de recherches ?
Je demande quand-même. J'ai beau avoir conscience d'avoir largement dépassé les limites avec lui, je ne peux m'empêcher d'insister.
« Tu relies les gestes des gens à des mots ? C'est quoi le truc ? Je t'ai vu observer les élèves, tout à l'heure.
Peut-être que si je mets ça sur le tapis, il consentira à m'en dire plus : je ne suis pas persuadé que les jeunes apprécient beaucoup de savoir que le bibliothécaire prend des notes sur eux à leur insu. Indirectement, c'est une menace. Je ne sais pas si il le comprendra comme ça, mais au pire, je me ferais un plaisir de l'expliciter davantage.
Malgré cela, il n'y a pas besoin d'être un aigle pour comprendre ce que cela veut dire : je touche à quelque chose d'éminemment important. Quelque chose de personnel et dont la teneur diffère certainement très largement des hypothèses fumeuses envisagées jusqu'alors.
La fébrilité de sa réplique me fait redescendre d'un cran. Je réalise seulement m'être, peut-être, un peu emporté. Il faut dire ce qui est : même si tout ceci est bizarre, il n'y a pas lieu de soupçonner quoique ce soit.
Erikson n'a aucun compte à me rendre, dans le fond, et il est bien libre d'écrire ce qu'il veut où il veut. Il suffit de le regarder pour comprendre qu'il ne s'agit pas d'un malade ou je ne sais quoi d'autre... Contrairement à moi, je suppose. C'est vrai qu'on ne peut pas dire que mon comportement ait été bien exemplaire jusqu'ici. Ma vexation aura pris le pas sur le reste et me voilà à me comporter comme le dernier des connards.
Cela dit, je dois bien admettre que cette histoire m'intrigue. Le fait qu'il évoque « des recherches » ne va pas franchement dans le sens d'une disculpation en bonne et due forme. Je ne peux m'empêcher de demeurer suspicieux, même si un combat interne se livre en ce moment même au sein de mon petit esprit étriqué, pour démêler la rancune d'avec une méfiance véritablement fondée.
Je ne sais pas quoi en penser. Tout ce que je sais, c'est qu'il y a anguille sous roche et que, quoiqu'on en dise, ce n'est pas « rien ».
« Ok.
Fais-je finalement, en lui rendant son carnet. Mes yeux noirs le scrutent avec méfiance. Mais son expression ne me renvoie que du malaise... Et de l'animosité aussi, sans doute : tout ceci ne l'amuse manifestement pas du tout. Ce que l'on peut aisément comprendre.
« C'est quoi comme genre de recherches ?
Je demande quand-même. J'ai beau avoir conscience d'avoir largement dépassé les limites avec lui, je ne peux m'empêcher d'insister.
« Tu relies les gestes des gens à des mots ? C'est quoi le truc ? Je t'ai vu observer les élèves, tout à l'heure.
Peut-être que si je mets ça sur le tapis, il consentira à m'en dire plus : je ne suis pas persuadé que les jeunes apprécient beaucoup de savoir que le bibliothécaire prend des notes sur eux à leur insu. Indirectement, c'est une menace. Je ne sais pas si il le comprendra comme ça, mais au pire, je me ferais un plaisir de l'expliciter davantage.
- InvitéInvité
Re: Casse toi tu pues, et marche à l'ombre ft Thomas Cioban
Lun 5 Mar 2018 - 20:10
L'homme semble accepter sa révélation plutôt facilement, contrairement à ce qu'il aurait pu penser, et surtout suite à ses petites manigances ces derniers jours.
Au moins eut-il la gentillesse, si l'on pouvait appeler ça de la gentillesse, de lui rendre son précieux carnet dérobé dans la foulée.
Plus rapide qu'un nifleur dans une bijouterie, Søren s'empara du livret tendu dans sa direction avec détermination, et rangea ce dernier dans une des poches de sa veste, bien à l'abri. Il ne pouvait se permettre de prendre le risque d'égarer à nouveau son ouvrage, ou même de le laisser à portée de tous. Il s'était montré bien trop négligent et le bibliothécaire se promit de rectifier le tir.
Enfin, pour le moment, il profita simplement du fait d'avoir à nouveau à ses côtés tout ce qui lui permettait d'avancer dans sa quête de devenir un homme normal de la société.
Néanmoins, il n'en restait pas moins fâché auprès de l'homme devant lui qui l'avait mis dans une position bien délicate et qui l'avait forcé à s'exposer ainsi, et penser à tout ce que cela impliquait le rendait plus morose encore.
Mais maintenant qu'il avait retrouvé un semblant de calme et d'impassibilité, il pouvait commencer à réfléchir au sujet épineux dans lequel il se trouvait. Peut-être pouvait-il se débarrasser du "problème" à l'aide d'un petit oubliettes, mais le sort serait trop visible dans la bibliothèque. Les menaces semblaient aussi une solution plus qu'envisageable mais peu éthique, de ce qu'il avait compris au cours de ses nombreuses années.
Sûrement le chantage alors, mais dans son cas, c'était plus lui-même qui était en position de faiblesse. De plus, connaissant l'homme au travers de ces échanges avec lui, il ne semblait pas être le genre de personne à accepter gentiment de garder le secret juste en lui demandant poliment.
En bref, il était coincé avec un témoin qui semblait tout sauf docile.
Pendant qu'il réfléchissait à un plan d'attaque, tout en pensant que leur conversation était terminée, il fut surpris de voir l'autre homme lui adresser une nouvelle fois la parole.
Ce qui l'étonna d'autant plus, et eut le don de lui faire hausser très légèrement les sourcils, fut que ce dernier ne semblait ne pas avoir réellement compris le sens de ce qu'il avait lu.
Søren aperçu la chose comme une échappatoire, et comptait bien prendre avantage de cette ignorance. Pourtant, il fut rapidement ramené à la réalité par ces derniers mots. Il l'avait aussi vu observer les élèves. Décidément cet homme était une fouine en plus d'être un voleur. Mais Erikson réalisa soudain que cela le mettait dans une position fâcheuse : s'il n'éclaircissait pas rapidement ce point, l'homme pourrait aisément se fourvoyer et aller raconter n'importe quoi à qui voulait bien l'écouter. Et les nouvelles allaient vite à Hungcalf de ce qu'il avait pu comprendre…
Expirant longuement par le nez, il consentit à lui en révéler un peu plus, mais non sans éprouver à nouveau une gêne qui semblait un peu trop présente à son goût ces derniers temps.
"J'ai…" Il prit quelques instants pour bien réfléchir aux mots qu'il devait employer pour se faire comprendre "Quelques difficultés à relier des gestes à leurs significations. Ce carnet regroupe mes observations, sur des jeunes très expressifs. Pour m'aider."
Søren se surprit lui-même. Cela faisait bien longtemps qu'il n'avait pas formulé une phrase aussi longue. C'était épuisant de garder un débit oral et il se garda bien de continuer pour le moment. Néanmoins, il était plutôt fier de lui en cet ainsi, c'était pour ainsi dire un petit exploit de sa part.
Au moins eut-il la gentillesse, si l'on pouvait appeler ça de la gentillesse, de lui rendre son précieux carnet dérobé dans la foulée.
Plus rapide qu'un nifleur dans une bijouterie, Søren s'empara du livret tendu dans sa direction avec détermination, et rangea ce dernier dans une des poches de sa veste, bien à l'abri. Il ne pouvait se permettre de prendre le risque d'égarer à nouveau son ouvrage, ou même de le laisser à portée de tous. Il s'était montré bien trop négligent et le bibliothécaire se promit de rectifier le tir.
Enfin, pour le moment, il profita simplement du fait d'avoir à nouveau à ses côtés tout ce qui lui permettait d'avancer dans sa quête de devenir un homme normal de la société.
Néanmoins, il n'en restait pas moins fâché auprès de l'homme devant lui qui l'avait mis dans une position bien délicate et qui l'avait forcé à s'exposer ainsi, et penser à tout ce que cela impliquait le rendait plus morose encore.
Mais maintenant qu'il avait retrouvé un semblant de calme et d'impassibilité, il pouvait commencer à réfléchir au sujet épineux dans lequel il se trouvait. Peut-être pouvait-il se débarrasser du "problème" à l'aide d'un petit oubliettes, mais le sort serait trop visible dans la bibliothèque. Les menaces semblaient aussi une solution plus qu'envisageable mais peu éthique, de ce qu'il avait compris au cours de ses nombreuses années.
Sûrement le chantage alors, mais dans son cas, c'était plus lui-même qui était en position de faiblesse. De plus, connaissant l'homme au travers de ces échanges avec lui, il ne semblait pas être le genre de personne à accepter gentiment de garder le secret juste en lui demandant poliment.
En bref, il était coincé avec un témoin qui semblait tout sauf docile.
Pendant qu'il réfléchissait à un plan d'attaque, tout en pensant que leur conversation était terminée, il fut surpris de voir l'autre homme lui adresser une nouvelle fois la parole.
Ce qui l'étonna d'autant plus, et eut le don de lui faire hausser très légèrement les sourcils, fut que ce dernier ne semblait ne pas avoir réellement compris le sens de ce qu'il avait lu.
Søren aperçu la chose comme une échappatoire, et comptait bien prendre avantage de cette ignorance. Pourtant, il fut rapidement ramené à la réalité par ces derniers mots. Il l'avait aussi vu observer les élèves. Décidément cet homme était une fouine en plus d'être un voleur. Mais Erikson réalisa soudain que cela le mettait dans une position fâcheuse : s'il n'éclaircissait pas rapidement ce point, l'homme pourrait aisément se fourvoyer et aller raconter n'importe quoi à qui voulait bien l'écouter. Et les nouvelles allaient vite à Hungcalf de ce qu'il avait pu comprendre…
Expirant longuement par le nez, il consentit à lui en révéler un peu plus, mais non sans éprouver à nouveau une gêne qui semblait un peu trop présente à son goût ces derniers temps.
"J'ai…" Il prit quelques instants pour bien réfléchir aux mots qu'il devait employer pour se faire comprendre "Quelques difficultés à relier des gestes à leurs significations. Ce carnet regroupe mes observations, sur des jeunes très expressifs. Pour m'aider."
Søren se surprit lui-même. Cela faisait bien longtemps qu'il n'avait pas formulé une phrase aussi longue. C'était épuisant de garder un débit oral et il se garda bien de continuer pour le moment. Néanmoins, il était plutôt fier de lui en cet ainsi, c'était pour ainsi dire un petit exploit de sa part.
- InvitéInvité
Re: Casse toi tu pues, et marche à l'ombre ft Thomas Cioban
Mar 6 Mar 2018 - 22:22
Le bibliothécaire expire longuement, avant de finalement me livrer sa réponse. Cette dernière est aussi étrange qu'évidente, quand on y pense. Je ne m'attendais pas spécialement à cela, mais maintenant qu'il me l'a dit, j'aurais du mal à imaginer autre chose.
Il apparaît de manière assez évidente que cet homme éprouve des difficultés en terme de socialisation. Ces notes sont donc le moyen qu'il a trouvé pour arranger ça... Essayer de relier des gestes aux mots... J'en viens à me dire que cet étrange comportement qu'il a eu à mon égard n'est peut-être qu'une autre conséquence de cette difficulté à interagir avec autrui. Un genre de froideur émotionnelle apparente, conséquence d'une mauvaise compréhension des expressions en général.
En fait, pour un peu, ce mec est autiste... Ou quelque chose du genre.
« Oh... Fais-je finalement, après ce court moment de réflexion. Hé bien... Désolé alors. Je n'avais pas compris ça comme ça.
Je le scrute brièvement, tout en me disant que j'ai été bien con de m'emporter de la sorte. Il faut dire que la chose n'était pas spécialement évidente non plus.
« C'est vrai que c'est un peu déconcertant. J'ajoute. Quand tu m'as dit de me barrer l'autre jour, j'ai vraiment cru que... C'était pas dit d'une manière franchement aimable. C'est pour ça que... Que je l'ai pris de travers, quoi.
Je suis encore un peu embarrassé par mon comportement... Même si, bon, c'est plus un genre de quiproquo qu'autre chose. On ne va pas passer le nouvel an là dessus non plus.
« Cela dit, je ne suis pas persuadé que tu sois bien parti avec tes notes. Du peu que j'ai lu, t'es un peu à côté de la plaque, mon gars.
J'ai une moue perplexe, tandis que mes yeux naviguent de la poche où est rangé le carnet jusqu'à ses yeux.
« Vaudrait mieux directement demander à quelqu'un de t'expliquer. Ça serait plus simple.
Si la chose n'est déjà pas naturelle de base, je vois mal comment il pourrait s'en dépatouiller tout seul. La socialisation et le sens de la gestuelle humaine sont des domaines particulièrement complexe... Même pour une personne « normale », y'a moyen de se planter. Ce serait comme vouloir apprendre une langue juste en écoutant : ce n'est pas impossible, mais t'as intérêt à être patient et à bien t'accrocher...
Il apparaît de manière assez évidente que cet homme éprouve des difficultés en terme de socialisation. Ces notes sont donc le moyen qu'il a trouvé pour arranger ça... Essayer de relier des gestes aux mots... J'en viens à me dire que cet étrange comportement qu'il a eu à mon égard n'est peut-être qu'une autre conséquence de cette difficulté à interagir avec autrui. Un genre de froideur émotionnelle apparente, conséquence d'une mauvaise compréhension des expressions en général.
En fait, pour un peu, ce mec est autiste... Ou quelque chose du genre.
« Oh... Fais-je finalement, après ce court moment de réflexion. Hé bien... Désolé alors. Je n'avais pas compris ça comme ça.
Je le scrute brièvement, tout en me disant que j'ai été bien con de m'emporter de la sorte. Il faut dire que la chose n'était pas spécialement évidente non plus.
« C'est vrai que c'est un peu déconcertant. J'ajoute. Quand tu m'as dit de me barrer l'autre jour, j'ai vraiment cru que... C'était pas dit d'une manière franchement aimable. C'est pour ça que... Que je l'ai pris de travers, quoi.
Je suis encore un peu embarrassé par mon comportement... Même si, bon, c'est plus un genre de quiproquo qu'autre chose. On ne va pas passer le nouvel an là dessus non plus.
« Cela dit, je ne suis pas persuadé que tu sois bien parti avec tes notes. Du peu que j'ai lu, t'es un peu à côté de la plaque, mon gars.
J'ai une moue perplexe, tandis que mes yeux naviguent de la poche où est rangé le carnet jusqu'à ses yeux.
« Vaudrait mieux directement demander à quelqu'un de t'expliquer. Ça serait plus simple.
Si la chose n'est déjà pas naturelle de base, je vois mal comment il pourrait s'en dépatouiller tout seul. La socialisation et le sens de la gestuelle humaine sont des domaines particulièrement complexe... Même pour une personne « normale », y'a moyen de se planter. Ce serait comme vouloir apprendre une langue juste en écoutant : ce n'est pas impossible, mais t'as intérêt à être patient et à bien t'accrocher...
- InvitéInvité
Re: Casse toi tu pues, et marche à l'ombre ft Thomas Cioban
Ven 9 Mar 2018 - 18:32
La réponse de son acolyte ne permis pas à Søren de savoir s'il devait se sentir soulagé qu'il sache enfin de quoi il en retournait afin qu'il arrête avec les questions, ou bien s'il devait se sentir menacé maintenant que la vérité avait éclaté.
Dans tous les cas, il venait enfin de recevoir les excuses qu'il méritait, depuis le temps que l'homme se fourvoyait à son propos, c'était dans un sens tout à fait normal qu'il assume sa bêtise.
Mais après ce petit interlude, le bibliothécaire se demanda ce que ce dernier pouvait avoir compris à son sujet. Parce qu'honnêtement, à part apercevoir des connexions qu'il n'avait même pas comprises dans son carnet, et l'observer fixer les gens, il ne voyait pas vraiment ce qu'il avait pu en déduire autrement que ce que c'était déjà. Surtout que pour lui, ces agissements étaient clairs, logiques et il ne pouvait en émaner autre conclusion. Les gens pouvaient parfois se montrer bizarres dans leurs raisonnements, voir totalement incompréhensibles. A croire que les rôles étaient inversés à ce moment.
Néanmoins, il préféra se justifier afin qu'il n'y ait plus aucune ambiguïté.
"C'était loin de là mon intention. Je voulais simplement que vous partiez parce que vous empestiez."
Søren ne comprenait pas vraiment en quoi ce qu'il avait dit quelques jours plus tôt semblait aimable ou non. Il était allé à l'essentiel, comme toujours, soucieux de faire passer le message rapidement et simplement. De plus, son ton qu'il jugeait monotone par rapport aux autres ne pouvait pas paraître peu aimable, puisque de son point de vue, rien ne reflétait une quelconque émotion dans sa façon de parler ou sur son visage, à son grand désarroi. Parce que contrairement à ce qu'on pouvait penser, Erikson il en avait des émotions. Il ne les comprenait certes pas toujours et ne savait les exprimer, mais une chose était sûre, ça grouillait là-dedans.
La preuve en était que maintenant, c'était de la contrariété qui dominait. La faute à l'homme devant lui qui critiquait allègrement sa façon de faire ainsi que son travail, osant même le qualifier d' "à côté de la plaque". C'était insultant compte tenu des progrès qu'il avait faits de cette manière. D'autant plus quand il avait toujours fonctionné ainsi dans ces études et que jusqu'à présent, il avait toujours eu des d'excellents résultats.
Alors, que le premier venu lui fasse des reproches sur ses méthodes, ça lui mettait les nerfs en coton. Finalement l'idée d'une sort bien placé entre les deux yeux ne semblait pas si mal, si l'on omettait le lieu dans lequel ils se trouvaient et la foule autour.
Pourtant il n'en fit rien, mais répondit d'un ton qui sonnait vexé dans sa tête, mais qui gardait le même timbre au-dehors.
"Faites le, vous."
Puisque ce dernier avait à redire sur ses méthodes, alors qu'il s'en occupe.
Søren était certain qu'il se débrouillait très bien comme ça et que des deux, l'homme face à lui n'était pas ce qu'il y avait de plus avancé dans la sociabilisation au vu de ces performances vis-à-vis de sa propre personne, et surtout, si ça pouvait lui prouver à quel point il avait tort alors il n'hésiterait pas une seconde. Qu'il lui montre et qu'il se trompe en beauté, il regarderait.
Dans tous les cas, il venait enfin de recevoir les excuses qu'il méritait, depuis le temps que l'homme se fourvoyait à son propos, c'était dans un sens tout à fait normal qu'il assume sa bêtise.
Mais après ce petit interlude, le bibliothécaire se demanda ce que ce dernier pouvait avoir compris à son sujet. Parce qu'honnêtement, à part apercevoir des connexions qu'il n'avait même pas comprises dans son carnet, et l'observer fixer les gens, il ne voyait pas vraiment ce qu'il avait pu en déduire autrement que ce que c'était déjà. Surtout que pour lui, ces agissements étaient clairs, logiques et il ne pouvait en émaner autre conclusion. Les gens pouvaient parfois se montrer bizarres dans leurs raisonnements, voir totalement incompréhensibles. A croire que les rôles étaient inversés à ce moment.
Néanmoins, il préféra se justifier afin qu'il n'y ait plus aucune ambiguïté.
"C'était loin de là mon intention. Je voulais simplement que vous partiez parce que vous empestiez."
Søren ne comprenait pas vraiment en quoi ce qu'il avait dit quelques jours plus tôt semblait aimable ou non. Il était allé à l'essentiel, comme toujours, soucieux de faire passer le message rapidement et simplement. De plus, son ton qu'il jugeait monotone par rapport aux autres ne pouvait pas paraître peu aimable, puisque de son point de vue, rien ne reflétait une quelconque émotion dans sa façon de parler ou sur son visage, à son grand désarroi. Parce que contrairement à ce qu'on pouvait penser, Erikson il en avait des émotions. Il ne les comprenait certes pas toujours et ne savait les exprimer, mais une chose était sûre, ça grouillait là-dedans.
La preuve en était que maintenant, c'était de la contrariété qui dominait. La faute à l'homme devant lui qui critiquait allègrement sa façon de faire ainsi que son travail, osant même le qualifier d' "à côté de la plaque". C'était insultant compte tenu des progrès qu'il avait faits de cette manière. D'autant plus quand il avait toujours fonctionné ainsi dans ces études et que jusqu'à présent, il avait toujours eu des d'excellents résultats.
Alors, que le premier venu lui fasse des reproches sur ses méthodes, ça lui mettait les nerfs en coton. Finalement l'idée d'une sort bien placé entre les deux yeux ne semblait pas si mal, si l'on omettait le lieu dans lequel ils se trouvaient et la foule autour.
Pourtant il n'en fit rien, mais répondit d'un ton qui sonnait vexé dans sa tête, mais qui gardait le même timbre au-dehors.
"Faites le, vous."
Puisque ce dernier avait à redire sur ses méthodes, alors qu'il s'en occupe.
Søren était certain qu'il se débrouillait très bien comme ça et que des deux, l'homme face à lui n'était pas ce qu'il y avait de plus avancé dans la sociabilisation au vu de ces performances vis-à-vis de sa propre personne, et surtout, si ça pouvait lui prouver à quel point il avait tort alors il n'hésiterait pas une seconde. Qu'il lui montre et qu'il se trompe en beauté, il regarderait.
- InvitéInvité
Re: Casse toi tu pues, et marche à l'ombre ft Thomas Cioban
Dim 11 Mar 2018 - 21:17
C'est amusant mais quand il me dit qu'il n'avait pas l'intention de me vexer tout en justifiant cela par le fait que je sentais mauvais, je ne me sens pas très convaincu. Un peu comme si les deux propos s'annulaient, finalement. Mais bon, je commence à comprendre comment il cogite, cet homme là... Et il y a fort à parier pour que ça ne soit pas dit dans le mauvais sens, même si ça en a tout l'air.
En fait, c'est un peu comme si il parlait sans filtre, j'ai l'impression. Il dit les choses telles quel, sans prendre la peine de mettre les formes qui vont bien. Ce qui apparaîtrait choquant au commun des mortels n'est sans doute, pour lui, qu'une expression de la vérité pure. Les choses sont ce qu'elles sont et puis c'est tout... Mais, naturellement, ce n'est pas comme ça que ça marche en société.
Finalement, après un court instant laissé en suspend, Erikson m'invite simplement à prendre moi-même les rennes de ce que je lui ai suggéré un peu plus tôt. C'est à dire, lui expliquer le b.a.-ba des relations sociales.
Je dois bien admettre que la formulation de la phrase pourrait laisser penser à du sarcasme, genre « fais le, puisque tu es si malin »... Mais son intonation ne me permet pas de trancher. Si ça se trouve, la demande est tout à fait sérieuse... Je n'en sais rien.
« D'accord.
Fais-je alors, après une courte seconde d'hésitation. Au cas où il me l'aurait sérieusement demandé, je fais bien d'accepter. Dans le cas contraire, je pourrais toujours jouer au fier en assumant mes suggestions jusqu'au bout.
« Par quoi on commence ?
Je demande alors, un mince rictus de défis au visage.
Qui aurait pu croire que les choses tournent de cette manière ? Assurément, je n'avais aucune idée de ce dans quoi je venais de m'engager... Et il y avait fort à parier pour que cela soit aussi son cas.
En fait, c'est un peu comme si il parlait sans filtre, j'ai l'impression. Il dit les choses telles quel, sans prendre la peine de mettre les formes qui vont bien. Ce qui apparaîtrait choquant au commun des mortels n'est sans doute, pour lui, qu'une expression de la vérité pure. Les choses sont ce qu'elles sont et puis c'est tout... Mais, naturellement, ce n'est pas comme ça que ça marche en société.
Finalement, après un court instant laissé en suspend, Erikson m'invite simplement à prendre moi-même les rennes de ce que je lui ai suggéré un peu plus tôt. C'est à dire, lui expliquer le b.a.-ba des relations sociales.
Je dois bien admettre que la formulation de la phrase pourrait laisser penser à du sarcasme, genre « fais le, puisque tu es si malin »... Mais son intonation ne me permet pas de trancher. Si ça se trouve, la demande est tout à fait sérieuse... Je n'en sais rien.
« D'accord.
Fais-je alors, après une courte seconde d'hésitation. Au cas où il me l'aurait sérieusement demandé, je fais bien d'accepter. Dans le cas contraire, je pourrais toujours jouer au fier en assumant mes suggestions jusqu'au bout.
« Par quoi on commence ?
Je demande alors, un mince rictus de défis au visage.
Qui aurait pu croire que les choses tournent de cette manière ? Assurément, je n'avais aucune idée de ce dans quoi je venais de m'engager... Et il y avait fort à parier pour que cela soit aussi son cas.
- InvitéInvité
Re: Casse toi tu pues, et marche à l'ombre ft Thomas Cioban
Mer 14 Mar 2018 - 21:41
L'homme, surprenamment, accepta sa requête lancée sous le coup de la frustration, ce qui était tout à son honneur. D'après ce qu'il avait pu voir de lui, Søren se serait plutôt attendu à ce qu'il se défile en continuant de se moquer façon passif-aggressif. Finalement, sous ses airs perfides, il semblait un brin respectable.
Par contre, le nordique ne s'attendait pas à ce qu'il lui propose de commencer la leçon de suite, ce qui eut pour effet de lui faire légèrement hausser un sourcil. Décidément, il ne perdait pas de temps. Mais dans un sens, cela ne le dérangeait guère. Plus tôt il aurait des réponses, et plus tôt il pourrait mettre en application ses connaissances. Restait à savoir si ce dernier ne se jouait pas de lui. Et avec sa grande capacité d'interprétation du comportement de l'être humain, il ne pouvait savoir ce que son fauteur de troubles pouvait bien avoir derrière la tête. Etait-il honnête ? Ou bien se jouait-il encore de lui ? Il ne pouvait en être sûr qu'en laissant faire les choses. Dans le meilleur des cas, il pourrait avoir de précieuses informations, et dans l'autre cas il ferait sortir l'individu de la bibliothèque fissa et à coup de stupéfix aux fesses.
Néanmoins, il y avait bien une chose qui le dérangeait quelque peu : faire ce genre de chose pendant ses horaires de travail était tout sauf professionnel, et bien loin de sa façon de faire habituelle.
Qu'importe, il pouvait bien lui accorder quelques minutes de son temps dans l'immédiat, et il aviserait si l'homme en face de lui s'avérait utile. Mais il était clair que s'il devait réitérer l'expérience, il allait devoir se concerter avec son vis-à-vis pour des tranches horaires qui satisfassent tout le monde.
Imperturbable de l'extérieur, il se tourna légèrement en direction des bureaux mis à disposition pour les élèves.
"Eux." dit-il en désignant du doigt le couple d'étudiants qu'il observait un peu plus tôt "Pourquoi sourient-ils en s'évitant du regard ?"
Ce genre de comportement contradictoire était intrigant et un brin irritant pour le bibliothécaire qui ne savait plus à quel elfe de maison se vouer. De ce qu'il avait pu comprendre jusqu'à présent, le sourire était quelque chose reflétant la joie et l'honnêteté. Pourtant ces deux-là, bien qu'assis l'un en face de l'autre, se fuyaient du regard sans perdre leur sourire rayonnant. Leur petit manège durait déjà depuis un petit moment et leurs échanges verbaux avaient été plus que limités.
Il y avait vraiment de quoi se poser des questions.
Par contre, le nordique ne s'attendait pas à ce qu'il lui propose de commencer la leçon de suite, ce qui eut pour effet de lui faire légèrement hausser un sourcil. Décidément, il ne perdait pas de temps. Mais dans un sens, cela ne le dérangeait guère. Plus tôt il aurait des réponses, et plus tôt il pourrait mettre en application ses connaissances. Restait à savoir si ce dernier ne se jouait pas de lui. Et avec sa grande capacité d'interprétation du comportement de l'être humain, il ne pouvait savoir ce que son fauteur de troubles pouvait bien avoir derrière la tête. Etait-il honnête ? Ou bien se jouait-il encore de lui ? Il ne pouvait en être sûr qu'en laissant faire les choses. Dans le meilleur des cas, il pourrait avoir de précieuses informations, et dans l'autre cas il ferait sortir l'individu de la bibliothèque fissa et à coup de stupéfix aux fesses.
Néanmoins, il y avait bien une chose qui le dérangeait quelque peu : faire ce genre de chose pendant ses horaires de travail était tout sauf professionnel, et bien loin de sa façon de faire habituelle.
Qu'importe, il pouvait bien lui accorder quelques minutes de son temps dans l'immédiat, et il aviserait si l'homme en face de lui s'avérait utile. Mais il était clair que s'il devait réitérer l'expérience, il allait devoir se concerter avec son vis-à-vis pour des tranches horaires qui satisfassent tout le monde.
Imperturbable de l'extérieur, il se tourna légèrement en direction des bureaux mis à disposition pour les élèves.
"Eux." dit-il en désignant du doigt le couple d'étudiants qu'il observait un peu plus tôt "Pourquoi sourient-ils en s'évitant du regard ?"
Ce genre de comportement contradictoire était intrigant et un brin irritant pour le bibliothécaire qui ne savait plus à quel elfe de maison se vouer. De ce qu'il avait pu comprendre jusqu'à présent, le sourire était quelque chose reflétant la joie et l'honnêteté. Pourtant ces deux-là, bien qu'assis l'un en face de l'autre, se fuyaient du regard sans perdre leur sourire rayonnant. Leur petit manège durait déjà depuis un petit moment et leurs échanges verbaux avaient été plus que limités.
Il y avait vraiment de quoi se poser des questions.
- InvitéInvité
Re: Casse toi tu pues, et marche à l'ombre ft Thomas Cioban
Jeu 15 Mar 2018 - 23:50
Erikson semble légèrement surpris par la promptitude avec laquelle j'accepte sa non proposition. Je dois bien admettre que, bêtement, cela me procure un sentiment diffus de satisfaction. Jouer au plus malin est une seconde nature chez moi. Du haut de mes trente-huit ans, je reste un gosse insolent qui attend de se faire réparer le nez après une bagarre.
C'est sans doute idiot, mais l'idée de lui expliquer le pourquoi du comment des relations sociale m'amuse par anticipation. Tout ceci me semble assez surréaliste, à dire vrai. Je ne serais même pas étonné s'il se mettait soudain à rire et m'avouait que tout ceci n'est qu'une blague, depuis le début.
Enfin, il semblerait bien que non, vu l'expression d'un sérieux inébranlable qui orne toujours son visage...
L'imitant, je me tourne en direction des élèves désignés par le bibliothécaire. Ce dernier m'interroge sur la valeur de leurs sourires, expliquant qu'il ne comprend pas le sens à donner à leur petit jeu de regard. J'esquisse un sourire en coin, tout en observant les deux jeunes.
« Hé bien... Probablement parce qu'ils se plaisent bien. Voilà...
Fais-je, le plus naturellement du monde. Mon regard s'en vient accrocher celui du blond. Je me rappelle alors de notre dernier échange et comprends qu'il vaudrait mieux que j'argumente.
« Le sourire c'est pas que la joie... ça peut être la compassion, l'encouragement... Même la peine, parfois. Et dans le cas présent, c'est la séduction.
J'ai une moue perplexe. Tout ceci me semble tellement naturel que l'expliquer n'est pas si simple, en fin de compte.
« Ils se plaisent manifestement beaucoup... Mais il y a fort à parier pour qu'aucun d'eux n'ait fait part de ses sentiments à l'autre. Alors ils se lancent des petits regards en coin de temps en temps, tout en souriant parce-que... Parce que ça rend plutôt heureux, ce genre de sentiment.
Je ne suis pas persuadé d'être bien clair.
« Et s'ils s'évitent du regard, c'est pour pas afficher trop ouvertement leurs émotions. Quand tu dragues, faut... Hé bien, il faut éviter d'y aller trop frontalement, quoi.
Ma perplexité s’accroît à mesure que filent mes explications. Imaginer Erikson en train de séduire quelqu'un me semble tout à fait absurde. Enfin, j'imagine qu'un homme de son âge a déjà eu l'occasion de draguer dans sa vie... Tout du moins, je suppose. Je m'interromps finalement, pour l'observer pendant quelques secondes, ne sachant trop qu'en penser.
« Je... ça fait sens ce que je dis, ou...?
C'est sans doute idiot, mais l'idée de lui expliquer le pourquoi du comment des relations sociale m'amuse par anticipation. Tout ceci me semble assez surréaliste, à dire vrai. Je ne serais même pas étonné s'il se mettait soudain à rire et m'avouait que tout ceci n'est qu'une blague, depuis le début.
Enfin, il semblerait bien que non, vu l'expression d'un sérieux inébranlable qui orne toujours son visage...
L'imitant, je me tourne en direction des élèves désignés par le bibliothécaire. Ce dernier m'interroge sur la valeur de leurs sourires, expliquant qu'il ne comprend pas le sens à donner à leur petit jeu de regard. J'esquisse un sourire en coin, tout en observant les deux jeunes.
« Hé bien... Probablement parce qu'ils se plaisent bien. Voilà...
Fais-je, le plus naturellement du monde. Mon regard s'en vient accrocher celui du blond. Je me rappelle alors de notre dernier échange et comprends qu'il vaudrait mieux que j'argumente.
« Le sourire c'est pas que la joie... ça peut être la compassion, l'encouragement... Même la peine, parfois. Et dans le cas présent, c'est la séduction.
J'ai une moue perplexe. Tout ceci me semble tellement naturel que l'expliquer n'est pas si simple, en fin de compte.
« Ils se plaisent manifestement beaucoup... Mais il y a fort à parier pour qu'aucun d'eux n'ait fait part de ses sentiments à l'autre. Alors ils se lancent des petits regards en coin de temps en temps, tout en souriant parce-que... Parce que ça rend plutôt heureux, ce genre de sentiment.
Je ne suis pas persuadé d'être bien clair.
« Et s'ils s'évitent du regard, c'est pour pas afficher trop ouvertement leurs émotions. Quand tu dragues, faut... Hé bien, il faut éviter d'y aller trop frontalement, quoi.
Ma perplexité s’accroît à mesure que filent mes explications. Imaginer Erikson en train de séduire quelqu'un me semble tout à fait absurde. Enfin, j'imagine qu'un homme de son âge a déjà eu l'occasion de draguer dans sa vie... Tout du moins, je suppose. Je m'interromps finalement, pour l'observer pendant quelques secondes, ne sachant trop qu'en penser.
« Je... ça fait sens ce que je dis, ou...?
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Re: Casse toi tu pues, et marche à l'ombre ft Thomas Cioban
Lun 19 Mar 2018 - 20:10
Ce dernier sembla se plaire dans son rôle d'instructeur social puisqu'il s'empressa presque de le renseigner sur sa question du mieux qu'il pouvait. Pourtant, l'homme semblait avoir tout autant de mal à définir de quoi il s'agissait à haute voix. Si même les gens intégrés dans la société ne savaient pas comment expliquer ce qui faisait d'eux des êtres ordinaires, alors il était dans de beaux draps pour la suite, avec toutes ces lacunes qu'il trainait derrière lui. Mais au moins cela expliquait pourquoi il ne progressait que lentement dans ses recherches, avec tous ces codes, tous ces signes, tous ces sentiments et expressions hors de sa portée.
Surtout qu'en plus de cela, même s'il s'en était un peu douté suite à ses observations, un sourire pouvait avoir bien plus qu'une facette et pouvait être utilisé tout le temps sans forcément dire la même chose.
Son regard sembla se perdre un instant dans le vide en imaginant toutes les combinaisons possibles qui s'offraient à lui. Une infinité d'essentiels à apprendre, à moduler, à distordre pour faire partie des autres. C'était peut-être ces nuances qui étaient compliquées, au fond.
"…Oh."
Oui. Oh. C'était tout ce qu' Erikson pouvait répondre au développement qui venait de lui être soumis.
Même si dans la théorie, il avait globalement compris, le bibliothécaire devait bien avouer qu'il ne comprenait pas du tout la portée de cette histoire de sentiments et de drague, et on pouvait dire que c'était même carrément au-dessus de ses compétences. Les histoires de cœurs, de ce qu'il avait pu en voir ou entendre, ça ne rendait personne heureux et ça finissait généralement en eau de boudin. Et puis en plus, à quoi ça servait de garder tout secret ? Si les gens avaient quelque chose à dire à une autre personne, il ne voyait pas ce qui les retenait de s'exprimer.
Ça faisait un peu faux-semblant et ça ne rendait que plus confus ce pauvre Søren qui ne faisait que gratter le dessus de l'iceberg sans s'en apercevoir.
"C'est … Hum… Compliqué."
Et encore, le mot était faible. Il venait de s'attaquer un gros morceau en prenant ces deux jeunes apparemment. Ou alors ce qu'il entrapercevait là n'était que le début de quelque chose de plus grand encore. L'ampleur de la tâche le fit se sentir ridicule pendant une fraction de seconde mais il se ressaisit assez vite. Il ne devait pas laisser ses nouvelles informations lui glisser entre les doigts. Pour cela, il ressortit son carnet qu'il ouvrit à une nouvelle page, puis se saisit d'un stylo rangé soigneusement dans une de ses poches de sa chemise avant de retranscrire avec application ce que son acolyte venait de lui expliquer, tout faisant bien attention à ce que ce dernier ne s'en approche pas trop. Il venait aussi de lui apprendre à être méfiant.
Au fur et à mesure qu'il inscrivait ses notes, il se rendit compte d'une chose : tout convergeait constamment envers ce seul mot "sourire". Sourire qui avait tout un panel de faciès, et qui pourtant était indiscernable à ses yeux.
Étant sur une bonne lancée, Erikson interrogea à nouveau son comparse.
"Comment différencier les sourires ?"
Surtout qu'en plus de cela, même s'il s'en était un peu douté suite à ses observations, un sourire pouvait avoir bien plus qu'une facette et pouvait être utilisé tout le temps sans forcément dire la même chose.
Son regard sembla se perdre un instant dans le vide en imaginant toutes les combinaisons possibles qui s'offraient à lui. Une infinité d'essentiels à apprendre, à moduler, à distordre pour faire partie des autres. C'était peut-être ces nuances qui étaient compliquées, au fond.
"…Oh."
Oui. Oh. C'était tout ce qu' Erikson pouvait répondre au développement qui venait de lui être soumis.
Même si dans la théorie, il avait globalement compris, le bibliothécaire devait bien avouer qu'il ne comprenait pas du tout la portée de cette histoire de sentiments et de drague, et on pouvait dire que c'était même carrément au-dessus de ses compétences. Les histoires de cœurs, de ce qu'il avait pu en voir ou entendre, ça ne rendait personne heureux et ça finissait généralement en eau de boudin. Et puis en plus, à quoi ça servait de garder tout secret ? Si les gens avaient quelque chose à dire à une autre personne, il ne voyait pas ce qui les retenait de s'exprimer.
Ça faisait un peu faux-semblant et ça ne rendait que plus confus ce pauvre Søren qui ne faisait que gratter le dessus de l'iceberg sans s'en apercevoir.
"C'est … Hum… Compliqué."
Et encore, le mot était faible. Il venait de s'attaquer un gros morceau en prenant ces deux jeunes apparemment. Ou alors ce qu'il entrapercevait là n'était que le début de quelque chose de plus grand encore. L'ampleur de la tâche le fit se sentir ridicule pendant une fraction de seconde mais il se ressaisit assez vite. Il ne devait pas laisser ses nouvelles informations lui glisser entre les doigts. Pour cela, il ressortit son carnet qu'il ouvrit à une nouvelle page, puis se saisit d'un stylo rangé soigneusement dans une de ses poches de sa chemise avant de retranscrire avec application ce que son acolyte venait de lui expliquer, tout faisant bien attention à ce que ce dernier ne s'en approche pas trop. Il venait aussi de lui apprendre à être méfiant.
Au fur et à mesure qu'il inscrivait ses notes, il se rendit compte d'une chose : tout convergeait constamment envers ce seul mot "sourire". Sourire qui avait tout un panel de faciès, et qui pourtant était indiscernable à ses yeux.
Étant sur une bonne lancée, Erikson interrogea à nouveau son comparse.
"Comment différencier les sourires ?"
- InvitéInvité
Re: Casse toi tu pues, et marche à l'ombre ft Thomas Cioban
Mer 21 Mar 2018 - 21:10
Pendant un bref instant, j'ai l'impression de perdre mon comparse dans des abysses insondables. Je vois son regard se dissoudre dans le vide entre nous, l'air de considérer une foule de pensées nouvelles. Après un court instant, il émet finalement une réponse sous la forme d'un simple « oh ». Le genre de chose qui veut tout dire et rien dans le même temps. Je devine sans mal la difficulté que mes explications doivent lui donner, à en croire mes propres observations à l'endroit de ses lacunes.
Sans m'avancer, je suis pratiquement sûr qu'il s'y connaît autant en drague que moi en classement thématique. L'imaginer en compagnie d'une femme m'inspire un sentiment étrange d'absurdité, comme s'il était clair que ça ne pouvait pas coller, de base.
Après, je me trompe peut-être... Qui sait ?
Il doit avoir une décennie de plus que moi, ce mec là. J'ai du mal à croire que cela ait pu se passer sans la moindre histoire un tant soit peu sentimentale. Même une « chasse au bisou » en maternelle, ce serait toujours ça de pris.
Rompant le silence, le bibliothécaire me fait part de son ressenti : « compliqué », dit-il.
Ouais, non. Je ne crois pas me tromper, en fin de compte.
Je l'observe sortir son précieux carnet de note et commencer à griffonner différentes choses, un brin sur la défensive. Je suppose qu'il a toujours en tête mon petit vol improvisé. Cela dit, maintenant que je sais ce qu'il y a dedans, je n'ai plus aucune raison de vouloir le lui chiper.
Après un nouveau moment de flottement, le nordique m'interroge à nouveau sur la question des sourires. Visiblement, c'est le nerf de la guerre, pour lui. Il faut dire que question sourire, on ne peut pas dire qu'il en affiche beaucoup.
Mais je dois bien reconnaître que répondre à une telle question n'est pas si simple. Et c'est là que l'on se rend vraiment compte du caractère absolu de ces signes. Tout le monde comprend ce qu'ils signifient, tant et si bien que l'on ne prend jamais la peine de s'interroger sur leur valeur, leurs spécificités, ou que sais-je...
« Hé bien... Je prends quelques secondes pour rassembler mes idées. Il n'y a pas de règle absolue, malheureusement. Cela dit, le contexte peut aider.
Comment expliquer cela ? Bon sang... Si je m'étais douté qu'aider Erikson représenterait un tel défi philosophique...
« Si quelqu'un sourit lors d'un événement triste, comme un enterrement par exemple... On peut être à peu près sûr qu'il s'agit d'un sourire de compassion.
Bon, ce pourrait tout aussi bien être le type trop content de voir la personne enfin six pied sous terre... Mais ne compliquons pas les choses plus qu'elles ne le sont déjà.
« Si on reprend l'exemple de nos deux jeunes, là... Je détourne brièvement le regard dans leur direction. Ils sont à la bibliothèque, donc ils n'ont pas vraiment de raison de sourire.
Pour moi, c'est une évidence. Mais qui sait... Erikson est peut-être givré au point de considérer les livres comme hilarants.
« C'est donc que ça se joue entre eux. Bien. On a un garçon et une fille, ce qui nous donne la probabilité d'un petit couple. Ok. Ils se regardent l'un l'autre par intermittence, donc c'est bien que c'est eux qui se font sourire mutuellement. Donc à partir de là : attirance.
Je regarde le grand blond à nouveau.
« C'est un genre de jeu de déduction.
Ouais, ça, ça devrait lui plaire. Les mecs de son genre, ça raisonne de manière cartésienne, non ? A base de logique, comme une enquête.
« Et surtout, surtout... Il faut faire attention au regard : c'est essentiel. Le sourire juste, ça ne suffit pas. Tout dépend de l'expression dans les yeux et les sourcils. Un exemple...
Je fronce les sourcils d'un air inquiétant, tout en esquissant un sourire. Typiquement, je dois avoir l'air d'un taré sur le point de suriner le pauvre bibliothécaire.
« Là, je souris, mais j'ai l'air menaçant. Alors que là...
Je détend mon regard, affichant une expression beaucoup plus douce.
« Je souris toujours, mais ça ne veut plus du tout dire la même chose.
Sans m'avancer, je suis pratiquement sûr qu'il s'y connaît autant en drague que moi en classement thématique. L'imaginer en compagnie d'une femme m'inspire un sentiment étrange d'absurdité, comme s'il était clair que ça ne pouvait pas coller, de base.
Après, je me trompe peut-être... Qui sait ?
Il doit avoir une décennie de plus que moi, ce mec là. J'ai du mal à croire que cela ait pu se passer sans la moindre histoire un tant soit peu sentimentale. Même une « chasse au bisou » en maternelle, ce serait toujours ça de pris.
Rompant le silence, le bibliothécaire me fait part de son ressenti : « compliqué », dit-il.
Ouais, non. Je ne crois pas me tromper, en fin de compte.
Je l'observe sortir son précieux carnet de note et commencer à griffonner différentes choses, un brin sur la défensive. Je suppose qu'il a toujours en tête mon petit vol improvisé. Cela dit, maintenant que je sais ce qu'il y a dedans, je n'ai plus aucune raison de vouloir le lui chiper.
Après un nouveau moment de flottement, le nordique m'interroge à nouveau sur la question des sourires. Visiblement, c'est le nerf de la guerre, pour lui. Il faut dire que question sourire, on ne peut pas dire qu'il en affiche beaucoup.
Mais je dois bien reconnaître que répondre à une telle question n'est pas si simple. Et c'est là que l'on se rend vraiment compte du caractère absolu de ces signes. Tout le monde comprend ce qu'ils signifient, tant et si bien que l'on ne prend jamais la peine de s'interroger sur leur valeur, leurs spécificités, ou que sais-je...
« Hé bien... Je prends quelques secondes pour rassembler mes idées. Il n'y a pas de règle absolue, malheureusement. Cela dit, le contexte peut aider.
Comment expliquer cela ? Bon sang... Si je m'étais douté qu'aider Erikson représenterait un tel défi philosophique...
« Si quelqu'un sourit lors d'un événement triste, comme un enterrement par exemple... On peut être à peu près sûr qu'il s'agit d'un sourire de compassion.
Bon, ce pourrait tout aussi bien être le type trop content de voir la personne enfin six pied sous terre... Mais ne compliquons pas les choses plus qu'elles ne le sont déjà.
« Si on reprend l'exemple de nos deux jeunes, là... Je détourne brièvement le regard dans leur direction. Ils sont à la bibliothèque, donc ils n'ont pas vraiment de raison de sourire.
Pour moi, c'est une évidence. Mais qui sait... Erikson est peut-être givré au point de considérer les livres comme hilarants.
« C'est donc que ça se joue entre eux. Bien. On a un garçon et une fille, ce qui nous donne la probabilité d'un petit couple. Ok. Ils se regardent l'un l'autre par intermittence, donc c'est bien que c'est eux qui se font sourire mutuellement. Donc à partir de là : attirance.
Je regarde le grand blond à nouveau.
« C'est un genre de jeu de déduction.
Ouais, ça, ça devrait lui plaire. Les mecs de son genre, ça raisonne de manière cartésienne, non ? A base de logique, comme une enquête.
« Et surtout, surtout... Il faut faire attention au regard : c'est essentiel. Le sourire juste, ça ne suffit pas. Tout dépend de l'expression dans les yeux et les sourcils. Un exemple...
Je fronce les sourcils d'un air inquiétant, tout en esquissant un sourire. Typiquement, je dois avoir l'air d'un taré sur le point de suriner le pauvre bibliothécaire.
« Là, je souris, mais j'ai l'air menaçant. Alors que là...
Je détend mon regard, affichant une expression beaucoup plus douce.
« Je souris toujours, mais ça ne veut plus du tout dire la même chose.
- InvitéInvité
Re: Casse toi tu pues, et marche à l'ombre ft Thomas Cioban
Sam 24 Mar 2018 - 15:12
La réponse que lui donna son vis-à-vis concernant les sourires ne l'enchanta guère. "Pas de règles" qu'il disait. Un sourire restait un sourire quoique l'on en dise, tous identiques et pourtant si différents, c'était à n'y rien comprendre . Apparemment, le contexte y était pour beaucoup dans ces histoires. Pourtant c'était bien là le problème, car le contexte échappait bien trop souvent à Søren, et lui rendait la possibilité de réagir correctement souvent impossible, d'où ses nombreux problèmes de communications. Les jours précédents avec le concierge en étaient une preuve incontestable parmi tant d'autres.
Néanmoins, son homologue masculin eut la gentillesse d''éclairer sa lanterne sur quelques points, afin de ne pas le laisser dans le flou et de lui donner quelques indications sur des situations types.
Par exemple un enterrement, c'était triste. Mais un sourire dans un enterrement, c'était de la compassion. Tout ça ressemblait de très loin à un jeu des additions où chaque élément greffé pouvait complètement changer la donne. Dans son cas, il était fort probable qu'il devrait s'atteler à apprendre toutes les combinaisons possibles, auquel cas il ne pourrait deviner la signification de ces expressions.
Par contre, le bibliothécaire tiqua lorsque l'homme insista sur le fait qu'on ne pouvait pas avoir de raison de sourire dans une bibliothèque. Certes il n'était pas le mieux placé pour contredire ce fait, mais il ne voyait pas en quoi cette pièce interdisait l'étirement des lèvres. Tout ce qui était proscrit ici était la nourriture, les boissons et le bruit.
Peut-être bien alors qu'il existait des pièces qui poussaient les gens à avoir une expression faciale particulière, mais là encore, le pourquoi du comment lui échappait complètement.
Søren n'eut pas le temps de demander plus d'explication que l'homme enchaina aussitôt sur ces histoires d'attirances. Il s'agissait là aussi d'un sujet plutôt brumeux pour le plus âgé, mais il considéra qu'il avait déjà beaucoup à faire avec son premier sujet, et préféra garder sous le coude cette interrogation pour une prochaine fois.
Toutefois, cette idée de déduction lui parla. Rassembler tous les éléments pour ensuite en tirer des conclusions, il savait le faire puisqu'il avait fonctionné ainsi depuis le départ. Mais sans grand succès étant donné qu'il semblait s'être trompé sur beaucoup de ses hypothèses. Logiquement, il pensa qu'il lui manquait juste le coup de pouce pour le mener dans la direction. Et ce coup de pouce se tenait actuellement à ses côtés. Les choses devraient devenir plus faciles ainsi.
Du moins, c'est ce qu'il pensa pendant quelques instants, avant que son acolyte ne décide de corser à nouveau les choses en affichant des grimaces ridicules comme exemple.
"Qu'est-ce que cela veut dire ? Comment lit-on un œil ? "
Il n'avait jamais entendu parler de ce genre de pratique, hormis pour les sourcils où il avait déjà potentiellement une petite idée de la chose puisqu'il s'agissait essentiellement de la seule partie de son visage qui soit le plus expressif.
Et puis voilà qu'en plus de l'expression de la bouche et du contexte, il devait également arriver à déchiffrer celle des yeux des gens. Toujours plus de variables et de combinaisons s'ajoutaient entre eux. La tâche allait être colossale et il lui faudrait bien plus qu'un carnet pour retranscrire toutes ses "leçons", ainsi qu'énormément de pratique.
Le concierge risquait de souvent être sollicité. D'autant plus qu'à partir du moment où Erikson arriverait à comprendre plus ou moins bien les interactions sociales, il faudra transposer tout ce savoir dans sa façon de faire, et pour cela il lui faudrait un cobaye de choix tout désigné.
L'année risquait d'être longue pour nos deux bonshommes.
Néanmoins, son homologue masculin eut la gentillesse d''éclairer sa lanterne sur quelques points, afin de ne pas le laisser dans le flou et de lui donner quelques indications sur des situations types.
Par exemple un enterrement, c'était triste. Mais un sourire dans un enterrement, c'était de la compassion. Tout ça ressemblait de très loin à un jeu des additions où chaque élément greffé pouvait complètement changer la donne. Dans son cas, il était fort probable qu'il devrait s'atteler à apprendre toutes les combinaisons possibles, auquel cas il ne pourrait deviner la signification de ces expressions.
Par contre, le bibliothécaire tiqua lorsque l'homme insista sur le fait qu'on ne pouvait pas avoir de raison de sourire dans une bibliothèque. Certes il n'était pas le mieux placé pour contredire ce fait, mais il ne voyait pas en quoi cette pièce interdisait l'étirement des lèvres. Tout ce qui était proscrit ici était la nourriture, les boissons et le bruit.
Peut-être bien alors qu'il existait des pièces qui poussaient les gens à avoir une expression faciale particulière, mais là encore, le pourquoi du comment lui échappait complètement.
Søren n'eut pas le temps de demander plus d'explication que l'homme enchaina aussitôt sur ces histoires d'attirances. Il s'agissait là aussi d'un sujet plutôt brumeux pour le plus âgé, mais il considéra qu'il avait déjà beaucoup à faire avec son premier sujet, et préféra garder sous le coude cette interrogation pour une prochaine fois.
Toutefois, cette idée de déduction lui parla. Rassembler tous les éléments pour ensuite en tirer des conclusions, il savait le faire puisqu'il avait fonctionné ainsi depuis le départ. Mais sans grand succès étant donné qu'il semblait s'être trompé sur beaucoup de ses hypothèses. Logiquement, il pensa qu'il lui manquait juste le coup de pouce pour le mener dans la direction. Et ce coup de pouce se tenait actuellement à ses côtés. Les choses devraient devenir plus faciles ainsi.
Du moins, c'est ce qu'il pensa pendant quelques instants, avant que son acolyte ne décide de corser à nouveau les choses en affichant des grimaces ridicules comme exemple.
"Qu'est-ce que cela veut dire ? Comment lit-on un œil ? "
Il n'avait jamais entendu parler de ce genre de pratique, hormis pour les sourcils où il avait déjà potentiellement une petite idée de la chose puisqu'il s'agissait essentiellement de la seule partie de son visage qui soit le plus expressif.
Et puis voilà qu'en plus de l'expression de la bouche et du contexte, il devait également arriver à déchiffrer celle des yeux des gens. Toujours plus de variables et de combinaisons s'ajoutaient entre eux. La tâche allait être colossale et il lui faudrait bien plus qu'un carnet pour retranscrire toutes ses "leçons", ainsi qu'énormément de pratique.
Le concierge risquait de souvent être sollicité. D'autant plus qu'à partir du moment où Erikson arriverait à comprendre plus ou moins bien les interactions sociales, il faudra transposer tout ce savoir dans sa façon de faire, et pour cela il lui faudrait un cobaye de choix tout désigné.
L'année risquait d'être longue pour nos deux bonshommes.
- InvitéInvité
Re: Casse toi tu pues, et marche à l'ombre ft Thomas Cioban
Dim 25 Mar 2018 - 9:40
Chaque voile levé sur un élément découvre des dizaines de nouvelles questions. J'ai le sentiment de me trouver face à un enfant découvrant le monde et dont il faudrait étancher la soif de « pourquoi » et « comment », jusqu'à ce que l'on en arrive à la formation de l'univers et le sens de la vie.
Bon sang, c'est harassant...
Je crois que le jour où j'aurais des gosses... Ouais, non. Je vais éviter de commencer à partir trop loin, je suis déjà assez dans la merde comme ça avec ses questions de sourire et d’œil, ou je ne sais quoi. Thomas, concentre toi un peu...
C'est qu'il me donne envie de fumer, l'animal.
Mon histoire de regard a sans doute contribué à répondre à sa question sur les sourires, mais maintenant, il veut en apprendre davantage : mécanique. Je cligne plusieurs fois des yeux, un petit rictus crispé sur le visage, tout en réfléchissant.
« Comment lit-on un œil...
Je répète après lui, tout en me creusant les méninges.
« Faut regarder la direction. Genre, qu'est-ce qu'on regarde... Il faut... Il faut se demander si la personne regarde l'autre dans les yeux ou non. Si elle regarde ailleurs, est-ce qu'elle regarde en haut... En bas... Il faut noter tous ces petits détails et les mettre en relation les uns avec les autres.
J'ai un genre de sourire en coin, l'air de dire « on n'est pas sorti du sable ». C'est à peu près ma philosophie, depuis une dizaine de minutes, faut dire. Je vois mal comment tout ceci pourrait lui faciliter la vie... C'est même plutôt l'inverse. Il va s'embrouiller et se galérer pour rien. Le moindre échange lui prendra autant de temps qu'une connexion Internet en 1998, si il commence à tout analyser.
« Mais en vérité, je pense que tu peux te débrouiller sans t'embêter avec tout ça si tu maîtrises un minimum les conventions sociales.
Ouais, c'est peut-être un meilleur angle d'attaque... Je ne sais pas.
« Il suffit parfois de mettre quelques formes au bon endroit pour que ça passe, sans pour autant avoir besoin de comprendre le pourquoi du comment.
Comprendre les expressions faciales, c'est utile on est d'accord. Mais un mec comme Erikson, est-ce qu'il en a vraiment besoin dans le fond ? Je ne suis pas persuadé qu'il ait pour projet de passer ses soirées au Coco Bongo, à tenter de pécho du mannequin russe. Lui donner quelques astuces pour gérer dans sa fonction, ça peut amplement suffire, en vérité. La base de la courtoisie : merci de rien, au revoir messieurs dames et ça roule.
Bon sang, c'est harassant...
Je crois que le jour où j'aurais des gosses... Ouais, non. Je vais éviter de commencer à partir trop loin, je suis déjà assez dans la merde comme ça avec ses questions de sourire et d’œil, ou je ne sais quoi. Thomas, concentre toi un peu...
C'est qu'il me donne envie de fumer, l'animal.
Mon histoire de regard a sans doute contribué à répondre à sa question sur les sourires, mais maintenant, il veut en apprendre davantage : mécanique. Je cligne plusieurs fois des yeux, un petit rictus crispé sur le visage, tout en réfléchissant.
« Comment lit-on un œil...
Je répète après lui, tout en me creusant les méninges.
« Faut regarder la direction. Genre, qu'est-ce qu'on regarde... Il faut... Il faut se demander si la personne regarde l'autre dans les yeux ou non. Si elle regarde ailleurs, est-ce qu'elle regarde en haut... En bas... Il faut noter tous ces petits détails et les mettre en relation les uns avec les autres.
J'ai un genre de sourire en coin, l'air de dire « on n'est pas sorti du sable ». C'est à peu près ma philosophie, depuis une dizaine de minutes, faut dire. Je vois mal comment tout ceci pourrait lui faciliter la vie... C'est même plutôt l'inverse. Il va s'embrouiller et se galérer pour rien. Le moindre échange lui prendra autant de temps qu'une connexion Internet en 1998, si il commence à tout analyser.
« Mais en vérité, je pense que tu peux te débrouiller sans t'embêter avec tout ça si tu maîtrises un minimum les conventions sociales.
Ouais, c'est peut-être un meilleur angle d'attaque... Je ne sais pas.
« Il suffit parfois de mettre quelques formes au bon endroit pour que ça passe, sans pour autant avoir besoin de comprendre le pourquoi du comment.
Comprendre les expressions faciales, c'est utile on est d'accord. Mais un mec comme Erikson, est-ce qu'il en a vraiment besoin dans le fond ? Je ne suis pas persuadé qu'il ait pour projet de passer ses soirées au Coco Bongo, à tenter de pécho du mannequin russe. Lui donner quelques astuces pour gérer dans sa fonction, ça peut amplement suffire, en vérité. La base de la courtoisie : merci de rien, au revoir messieurs dames et ça roule.
- InvitéInvité
Re: Casse toi tu pues, et marche à l'ombre ft Thomas Cioban
Mar 3 Avr 2018 - 21:36
Encore une fois, son acolyte tenta comme il pouvait de le renseigner sur ses questions épineuses. Il devait bien se l'avouer, le voir peiner ainsi à expliquer quelque chose d'innée chez les autres, quelque chose qui se faisait tout seul sans prendre une seconde pour y penser le rendait frustré et envieux d'être privé d'une telle capacité.
Mettant de côté ses états d'âme, il se reconcentra sur ce que lui enseignait son vis-à-vis.
Néanmoins, ses commentaires rendaient d'autant plus flou tout ce qu'il avait pu emmagasiner jusque-là. Il y avait vraiment trop de choses à prendre en compte en même temps, et il devait bien s'avouer être incapable de pouvoir discerner toutes ces variables en même temps, et ce malgré toute la bonne volonté du monde.
Son visage devait d'ailleurs exprimer son état d'esprit. Certes, il arborait toujours cette expression vide d'émotions, mais il s'était figé avec la bouche à moitié ouverte, et l'on pouvait presque apercevoir la mort passer dans son regard.
Bref, il était perdu.
Pourtant, il discerna où il voulait en venir quand il lui conseilla de ne s'en tenir qu'au B-A-BA des interactions sociales, chose qui semblait plus à sa portée.
"Comme par exemple… ne pas dire casse toi tu pues même si c'est vrai ?"
Il était clair que sur le moment, ces propos bien que tournés différemment, ne lui semblaient à présent pas des plus appropriés dans une conversation avec un autre être humain. Son honnêteté lui avait joué une fois de plus un mauvais tour dans sa quête de socialisation. Il le savait en plus, puisque ce n'était pas la première fois qu'il se retrouvait dans la panade due à ses propos qu'il jugeait lui-même comme étant correcte, et toujours sans mauvaises arrière pensées.
La dernière fois, se souvint-il, ça c'était passé dans une boutique de vêtements à Reykjavik. Une jeune femme bien en chair essayait des vêtements en compagnie d'une de ses amies, et lui demandait son avis sur les robes qu'elle essayait. Passant tout proche, Søren n'avait pu se retenir d'exprimer ses pensées en lui signifiant qu'elle ressemblait ainsi à un gros saucisson bien ficelé. La réponse de cette dernière avait été rapide et violente puisqu'elle lui avait mis son poing en pleine figure.
Comme quoi toute vérité n'était pas bonne à prendre. Et les exemples comme celui-là étaient nombreux, finissant constamment avec des bleus ou des coupures. Ce genre de mésaventures avait poussé le bibliothécaire à s'exprimer peu, souhaitant ainsi éviter les foudres de ses pairs avec qui il ne savait pas encore correctement communiquer.
Il fallait dire que ce jonglage entre la vérité qu'on pouvait exprimer, et celle qu'il valait mieux taire était une tâche bien trop ardue pour Erikson qui ne savait jamais quand le moment était adéquat pour dire tout haut ce qu'il pensait tout bas.
Enfin, il trouverait réponse à cette question un autre jour, il avait à faire.
"Je crains devoir retourner travailler. Votre aide m'a été précieuse. Je me tournerai à nouveau vers vous pour ces …" Il prit une seconde de réflexion "conventions sociales."
Toute cette conversation, bien que laborieuse, lui avait tout de même permis de comprendre un peu plus les ressortissants humains ainsi que leur complexité. Regardant droit dans les yeux l'homme face à lui, il lui lança incertain, mais voulant bien faire un :
"… Au revoir ?"
Et pendant qu'il retournait à son bureau et que chacun regagnait ses occupations premières, il se rendit compte qu'il ne connaissait le nom de son possible instructeur, et qu'il ne l'avait pas renseigné sur le sien non plus.
Il espérait que cela ne le gênerait pas pour le retrouver, ou même lui envoyer des points de rendez-vous par hiboux.
Mettant de côté ses états d'âme, il se reconcentra sur ce que lui enseignait son vis-à-vis.
Néanmoins, ses commentaires rendaient d'autant plus flou tout ce qu'il avait pu emmagasiner jusque-là. Il y avait vraiment trop de choses à prendre en compte en même temps, et il devait bien s'avouer être incapable de pouvoir discerner toutes ces variables en même temps, et ce malgré toute la bonne volonté du monde.
Son visage devait d'ailleurs exprimer son état d'esprit. Certes, il arborait toujours cette expression vide d'émotions, mais il s'était figé avec la bouche à moitié ouverte, et l'on pouvait presque apercevoir la mort passer dans son regard.
Bref, il était perdu.
Pourtant, il discerna où il voulait en venir quand il lui conseilla de ne s'en tenir qu'au B-A-BA des interactions sociales, chose qui semblait plus à sa portée.
"Comme par exemple… ne pas dire casse toi tu pues même si c'est vrai ?"
Il était clair que sur le moment, ces propos bien que tournés différemment, ne lui semblaient à présent pas des plus appropriés dans une conversation avec un autre être humain. Son honnêteté lui avait joué une fois de plus un mauvais tour dans sa quête de socialisation. Il le savait en plus, puisque ce n'était pas la première fois qu'il se retrouvait dans la panade due à ses propos qu'il jugeait lui-même comme étant correcte, et toujours sans mauvaises arrière pensées.
La dernière fois, se souvint-il, ça c'était passé dans une boutique de vêtements à Reykjavik. Une jeune femme bien en chair essayait des vêtements en compagnie d'une de ses amies, et lui demandait son avis sur les robes qu'elle essayait. Passant tout proche, Søren n'avait pu se retenir d'exprimer ses pensées en lui signifiant qu'elle ressemblait ainsi à un gros saucisson bien ficelé. La réponse de cette dernière avait été rapide et violente puisqu'elle lui avait mis son poing en pleine figure.
Comme quoi toute vérité n'était pas bonne à prendre. Et les exemples comme celui-là étaient nombreux, finissant constamment avec des bleus ou des coupures. Ce genre de mésaventures avait poussé le bibliothécaire à s'exprimer peu, souhaitant ainsi éviter les foudres de ses pairs avec qui il ne savait pas encore correctement communiquer.
Il fallait dire que ce jonglage entre la vérité qu'on pouvait exprimer, et celle qu'il valait mieux taire était une tâche bien trop ardue pour Erikson qui ne savait jamais quand le moment était adéquat pour dire tout haut ce qu'il pensait tout bas.
Enfin, il trouverait réponse à cette question un autre jour, il avait à faire.
"Je crains devoir retourner travailler. Votre aide m'a été précieuse. Je me tournerai à nouveau vers vous pour ces …" Il prit une seconde de réflexion "conventions sociales."
Toute cette conversation, bien que laborieuse, lui avait tout de même permis de comprendre un peu plus les ressortissants humains ainsi que leur complexité. Regardant droit dans les yeux l'homme face à lui, il lui lança incertain, mais voulant bien faire un :
"… Au revoir ?"
Et pendant qu'il retournait à son bureau et que chacun regagnait ses occupations premières, il se rendit compte qu'il ne connaissait le nom de son possible instructeur, et qu'il ne l'avait pas renseigné sur le sien non plus.
Il espérait que cela ne le gênerait pas pour le retrouver, ou même lui envoyer des points de rendez-vous par hiboux.
- InvitéInvité
Re: Casse toi tu pues, et marche à l'ombre ft Thomas Cioban
Jeu 5 Avr 2018 - 22:52
Il semblerait que mon dernier conseil ait touché le bibliothécaire d'une manière ou d'une autre, puisqu'il fait rapidement le lien avec notre petit « quiproquo » de l'autre jour. Comme quoi, en dépit de sa maladresse sociale chronique, il a bien comprit que quelque chose avait merdé à cet endroit. Il faut dire que ma réaction avait été plutôt explicite dans le genre. Je suppose que ce n'est pas tout le temps le cas, vu que la plupart des gens savent se tenir et se contente de ravaler leur colère.
Enfin bon, je m'empresse donc d'acquiescer à sa suite, comme pour bien imprégner dans son esprit cartésien le fait qu'il touche à quelque chose en disant cela.
« Oui voilà. Par exemple.
Fais-je d'une intonation qui insiste bien sur le « par exemple », dans une ironie à peine voilée. Cela dit, un progrès en chassant un autre, je ne me formalise pas du « même si c'est vrai »... Et pourtant, je peux dire que ça me gratte de réagir. Sans déconner, je suis dans un état de nerf de plus en plus instable. Et il est clair que dès que je sortirai d'ici, j'irai directement fumer un demi paquet de clope.
« De manière générale, on évite les remarques qui touchent à l'ego des gens qu'on ne connaît pas.
Je rajoute dans la foulée. Au point où on en est, ça ne peut pas faire de mal. Et puis, il a l'air de pas mal capter les trucs que j'essaye de lui dire. C'est plutôt positif.
Enfin bon... En définitive, cette histoire est plus tragique qu'autre chose. Ce mec est vraiment profondément handicapé, quand on y pense. J'ose à peine imaginer toutes les situations dans lesquelles il a dû se mettre au cour de sa vie. Il doit avoir... Je ne sais pas, quelque chose comme cinquante ans ? Ne pas savoir décrypter le sens d'un sourire à cet âge là, ça file le vertige.
Sérieusement, je ne vais pas m'en remettre.
Non, en vrai, ça ira mieux dès que j'aurais une clope au coin de la bouche.
Faut pas déconner non plus.
Cela dit, mon comparse semble avoir eu son compte pour la journée, puisqu'il m'informe qu'il va s'en retourner travailler. Je lui adresse un petit signe de tête, tandis qu'il me salue, avant de repartir en direction du bureau... Et puis la raison pour laquelle j'étais venu en premier lieu me reviens comme un éclair frappant dans un ciel sans nuage.
« Hey Erikson, attends !
Je m'empresse de le rattraper d'un pas vif.
« J'aurais besoin d'un conseil pour des livres. C'est ton truc, les livres, non ? Il me faudrait un manuel de sortilège qui explique comment sur-enchanter un objet...
L'objet sur lequel j'avais l'intention d'apposer mon charme était déjà bardé de magie, ce qui complexifiait pas mal mes affaires. J'avais donc besoin d'un manuel spécialisé.
« Et aussi un ou deux bouquins sur les runes...
Enfin bon, je m'empresse donc d'acquiescer à sa suite, comme pour bien imprégner dans son esprit cartésien le fait qu'il touche à quelque chose en disant cela.
« Oui voilà. Par exemple.
Fais-je d'une intonation qui insiste bien sur le « par exemple », dans une ironie à peine voilée. Cela dit, un progrès en chassant un autre, je ne me formalise pas du « même si c'est vrai »... Et pourtant, je peux dire que ça me gratte de réagir. Sans déconner, je suis dans un état de nerf de plus en plus instable. Et il est clair que dès que je sortirai d'ici, j'irai directement fumer un demi paquet de clope.
« De manière générale, on évite les remarques qui touchent à l'ego des gens qu'on ne connaît pas.
Je rajoute dans la foulée. Au point où on en est, ça ne peut pas faire de mal. Et puis, il a l'air de pas mal capter les trucs que j'essaye de lui dire. C'est plutôt positif.
Enfin bon... En définitive, cette histoire est plus tragique qu'autre chose. Ce mec est vraiment profondément handicapé, quand on y pense. J'ose à peine imaginer toutes les situations dans lesquelles il a dû se mettre au cour de sa vie. Il doit avoir... Je ne sais pas, quelque chose comme cinquante ans ? Ne pas savoir décrypter le sens d'un sourire à cet âge là, ça file le vertige.
Sérieusement, je ne vais pas m'en remettre.
Non, en vrai, ça ira mieux dès que j'aurais une clope au coin de la bouche.
Faut pas déconner non plus.
Cela dit, mon comparse semble avoir eu son compte pour la journée, puisqu'il m'informe qu'il va s'en retourner travailler. Je lui adresse un petit signe de tête, tandis qu'il me salue, avant de repartir en direction du bureau... Et puis la raison pour laquelle j'étais venu en premier lieu me reviens comme un éclair frappant dans un ciel sans nuage.
« Hey Erikson, attends !
Je m'empresse de le rattraper d'un pas vif.
« J'aurais besoin d'un conseil pour des livres. C'est ton truc, les livres, non ? Il me faudrait un manuel de sortilège qui explique comment sur-enchanter un objet...
L'objet sur lequel j'avais l'intention d'apposer mon charme était déjà bardé de magie, ce qui complexifiait pas mal mes affaires. J'avais donc besoin d'un manuel spécialisé.
« Et aussi un ou deux bouquins sur les runes...
- InvitéInvité
Re: Casse toi tu pues, et marche à l'ombre ft Thomas Cioban
Jeu 12 Avr 2018 - 20:32
Alors qu'il revenait vers son bureau, l'individu avec qui il venait d'avoir une conversation des plus longues et constructives de sa carrière le héla à nouveau en prononçant son nom de famille. Plus qu'étonné que ce dernier soit au courant de son patronyme alors que lui-même se trouvait dans l'ignorance la plus totale., il se retourna vers ce dernier, un sourcil légèrement relevé.
Ce dernier le rattrapa bien vite et vint se poster à nouveau à ses côtés, mais Søren faisait tout de même en sorte de garder une certaine distance de sécurité, sa petite bulle de confort quoi. Il avait assez donné niveau proximité lorsque l'homme l'avait mis au pied du mur après lui avoir dérobé son carnet.
Néanmoins, il se trouvait à présent dans une situation bien embarrassante. En effet, il venait à l'instant d'exprimer une formule de politesse signifiant une fin de conversation, il se retrouvait pourtant à nouveau à devoir converser avec son homologue, et ce à peine quelques secondes plus tard.
Le libraire, n'ayant encore jamais fait face à de telles circonstances, ne savait comment répondre à ceci. Devait-il l'ignorer pour que les choses aillent dans le sens qu'il le voulait ? Ou bien reprendre le dialogue comme si de rien n'était ? Trop de questions qui restèrent en suspens par son inexpérimentation sociale; et à défaut d'agir, il se contenta de rester immobile, fixant de ces yeux perçant l'homme qui osait rendre branlant tous ces efforts de conventions sociales.
Heureusement pour lui, il n'eut pas à faire le premier pas, et la requête de ce dernier ne semblait pas requiert plus d'échanges que nécessaire. Tout ce qu'il devait faire, c'était de lui ramener des livres précis. Rien de bien compliqué pour lui qui avait déjà ses repères bien marqués dans ses lieux.
Se reprenant, il osa enfin répondre, sans trop d'extravagance.
"Ah… Oui. Attendez ici."
Esquivant habilement le concierge afin de garder son petit espace personnel, il s'engouffra dans les nombreux rayons que la bibliothèque pouvait offrir, baguette bien en main.
A la manière d'un chef d'orchestre, il exécuta des mouvements précis, faisant à chaque fois venir à lui un livre bien précis. Pour chacun d'entre eux, il feuilleta une page bien précise et ne garda que ceux qu'il jugeait convenir à la demande du concierge.
Deux à cinq minutes plus tard, le voilà qui revenait vers le brun avec à sa suite une petite dizaine de livres qui flottait bien sagement en file indienne. D'un coup sec de baguette magique, il les fit s'empiler sur son bureau, puis les désigna.
"Les trois premiers sont sur le sur-enchantement. Les autres concernent les runes à tous les niveaux."
Puis, de son ton monotone, il récita tout comme un robot son petit speech de bibliothécaire
"Inscrivez votre nom et prénom et signature pour le registre. Vous avez deux semaines de prêt qui peut-être allongé si vous le demandez. N'endommagez pas les ouvrages, ne les salissez pas également …" Il prit une légère pause, leva les yeux vers lui, et ajouta "ne fumez pas non plus à proximité des livres. Auquel cas ils vous seront facturés."
Son monologue terminé, il lui tendit le fameux registre ainsi qu'une plume et un encrier. Du même temps, il se rendit compte qu'il pourrait ainsi se renseigner sur l'identité de l'homme sans avoir à le lui demander, ce qui était plutôt un soulagement.
Néanmoins, devait-il renouveler son "au-revoir" alors qu'il le lui avait déjà dit peu longtemps avant ?
Ce dernier le rattrapa bien vite et vint se poster à nouveau à ses côtés, mais Søren faisait tout de même en sorte de garder une certaine distance de sécurité, sa petite bulle de confort quoi. Il avait assez donné niveau proximité lorsque l'homme l'avait mis au pied du mur après lui avoir dérobé son carnet.
Néanmoins, il se trouvait à présent dans une situation bien embarrassante. En effet, il venait à l'instant d'exprimer une formule de politesse signifiant une fin de conversation, il se retrouvait pourtant à nouveau à devoir converser avec son homologue, et ce à peine quelques secondes plus tard.
Le libraire, n'ayant encore jamais fait face à de telles circonstances, ne savait comment répondre à ceci. Devait-il l'ignorer pour que les choses aillent dans le sens qu'il le voulait ? Ou bien reprendre le dialogue comme si de rien n'était ? Trop de questions qui restèrent en suspens par son inexpérimentation sociale; et à défaut d'agir, il se contenta de rester immobile, fixant de ces yeux perçant l'homme qui osait rendre branlant tous ces efforts de conventions sociales.
Heureusement pour lui, il n'eut pas à faire le premier pas, et la requête de ce dernier ne semblait pas requiert plus d'échanges que nécessaire. Tout ce qu'il devait faire, c'était de lui ramener des livres précis. Rien de bien compliqué pour lui qui avait déjà ses repères bien marqués dans ses lieux.
Se reprenant, il osa enfin répondre, sans trop d'extravagance.
"Ah… Oui. Attendez ici."
Esquivant habilement le concierge afin de garder son petit espace personnel, il s'engouffra dans les nombreux rayons que la bibliothèque pouvait offrir, baguette bien en main.
A la manière d'un chef d'orchestre, il exécuta des mouvements précis, faisant à chaque fois venir à lui un livre bien précis. Pour chacun d'entre eux, il feuilleta une page bien précise et ne garda que ceux qu'il jugeait convenir à la demande du concierge.
Deux à cinq minutes plus tard, le voilà qui revenait vers le brun avec à sa suite une petite dizaine de livres qui flottait bien sagement en file indienne. D'un coup sec de baguette magique, il les fit s'empiler sur son bureau, puis les désigna.
"Les trois premiers sont sur le sur-enchantement. Les autres concernent les runes à tous les niveaux."
Puis, de son ton monotone, il récita tout comme un robot son petit speech de bibliothécaire
"Inscrivez votre nom et prénom et signature pour le registre. Vous avez deux semaines de prêt qui peut-être allongé si vous le demandez. N'endommagez pas les ouvrages, ne les salissez pas également …" Il prit une légère pause, leva les yeux vers lui, et ajouta "ne fumez pas non plus à proximité des livres. Auquel cas ils vous seront facturés."
Son monologue terminé, il lui tendit le fameux registre ainsi qu'une plume et un encrier. Du même temps, il se rendit compte qu'il pourrait ainsi se renseigner sur l'identité de l'homme sans avoir à le lui demander, ce qui était plutôt un soulagement.
Néanmoins, devait-il renouveler son "au-revoir" alors qu'il le lui avait déjà dit peu longtemps avant ?
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