- InvitéInvité
Invisible
Dim 11 Mar 2018 - 22:49
Mardi : les derniers cours viennent de finir. Les couloirs de l'université sont encore en train de se vider quand j'arrive au premier étage. J'ai le pas rapide, mais ce n'est pas tant pour arriver à l'heure que pour aborder, avec Adora, un sujet qui me taraude depuis le matin.
Comme tous les mois, en effet, paraît un nouvel exemplaire du Chineur. J'avais eu affaire au journal à ragot pas plus tard que le mois dernier, lorsque celui-ci avait révélé mon aventure avec Scylla Muller en Décembre. La parution d'un nouveau numéro me laissait à penser que j'allais enfin pouvoir retrouver ma tranquillité : il n'y a rien de tel qu'une rumeur fraîche pour en chasser une autre.
C'était sans compter cette petite phrase, glissée au sujet d'Hermès Delacroix. Le sous entendu, quand à son lien de parenté avec Adora, n'est pas flagrant. Néanmoins, il laisse tout de même à penser que l'équipe de rédaction sait de quoi elle parle. N'importe quelle personne au courant de l'affaire y verrait une allusion.
Je me doute bien que la professeure de sortilège se moque éperdument de cette feuille de chou. Et selon toute vraisemblance, elle ignore complètement ce que je m'apprête à lui dire. En l’occurrence, que je n'y suis pour rien et que j'ignore tout de la manière dont cette information a pu tomber entre les mains des rédacteurs.
Cela dit, je pourrais tout aussi bien garder la chose pour moi. Le sous entendu est à ce point subtil qu'il y a fort à parier pour qu'elle ne l'apprenne jamais d'une autre bouche. Mais lui cacher serait manquer d'honneur. Je ne veux pas de ça entre nous.
J'attends qu'elle m'invite à entrer pour pénétrer dans son bureau et refermer soigneusement la porte derrière moi.
« Bonjour Adora.
Fais-je, en étirant un sourire en coin. Je ne me perds pas davantage en politesses. Adora et moi nous connaissons suffisamment maintenant pour que je me permette d'aborder les sujets délicats de but en blanc.
« Tu as vu le dernier exemplaire du Chineur ? Fais-je en brandissant l'arme du crime. Regarde... J'ai entouré l'article au marqueur...
Je lui tend le journal, la bonne page en évidence. Et tandis qu'elle lit, je m'empresse d'ajouter :
« Je t'assure que je n'y suis pour rien.
Je suis la seule personne au courant de cette affaire : elle me l'a dit. Il est donc évident que si l'information a fuité, c'est forcément par moi... Et pourtant. J'ai beau me creuser la cervelle, je demeure bien incapable d'expliquer comment ils s'y sont pris ce coup-ci.
Comme tous les mois, en effet, paraît un nouvel exemplaire du Chineur. J'avais eu affaire au journal à ragot pas plus tard que le mois dernier, lorsque celui-ci avait révélé mon aventure avec Scylla Muller en Décembre. La parution d'un nouveau numéro me laissait à penser que j'allais enfin pouvoir retrouver ma tranquillité : il n'y a rien de tel qu'une rumeur fraîche pour en chasser une autre.
C'était sans compter cette petite phrase, glissée au sujet d'Hermès Delacroix. Le sous entendu, quand à son lien de parenté avec Adora, n'est pas flagrant. Néanmoins, il laisse tout de même à penser que l'équipe de rédaction sait de quoi elle parle. N'importe quelle personne au courant de l'affaire y verrait une allusion.
Je me doute bien que la professeure de sortilège se moque éperdument de cette feuille de chou. Et selon toute vraisemblance, elle ignore complètement ce que je m'apprête à lui dire. En l’occurrence, que je n'y suis pour rien et que j'ignore tout de la manière dont cette information a pu tomber entre les mains des rédacteurs.
Cela dit, je pourrais tout aussi bien garder la chose pour moi. Le sous entendu est à ce point subtil qu'il y a fort à parier pour qu'elle ne l'apprenne jamais d'une autre bouche. Mais lui cacher serait manquer d'honneur. Je ne veux pas de ça entre nous.
J'attends qu'elle m'invite à entrer pour pénétrer dans son bureau et refermer soigneusement la porte derrière moi.
« Bonjour Adora.
Fais-je, en étirant un sourire en coin. Je ne me perds pas davantage en politesses. Adora et moi nous connaissons suffisamment maintenant pour que je me permette d'aborder les sujets délicats de but en blanc.
« Tu as vu le dernier exemplaire du Chineur ? Fais-je en brandissant l'arme du crime. Regarde... J'ai entouré l'article au marqueur...
Je lui tend le journal, la bonne page en évidence. Et tandis qu'elle lit, je m'empresse d'ajouter :
« Je t'assure que je n'y suis pour rien.
Je suis la seule personne au courant de cette affaire : elle me l'a dit. Il est donc évident que si l'information a fuité, c'est forcément par moi... Et pourtant. J'ai beau me creuser la cervelle, je demeure bien incapable d'expliquer comment ils s'y sont pris ce coup-ci.
- InvitéInvité
Re: Invisible
Dim 11 Mar 2018 - 23:34
Comme tous les mardis, j’attends dans mon bureau que Thomas vienne me retrouver pour sa leçon hebdomadaire. Il a plutôt bien progressé depuis ce fameux soir où j’étais allée le chercher au Vampire’s Night. Plus encore que ce que j’ai bien voulu lui dire d’ailleurs. J’attends encore quelques progrès de plus avant de lui mettre réellement sous le nez le potentiel que j’ai vu en lui dès les premiers cours. Sa satisfaction n’en sera que plus grande il me semble.
Pourtant c’est autre chose qu’il vient mettre sous le mien de nez alors qu’il se présente, pile à l’heure. J’ai déjà entendu parler du Chineur bien entendu. Impossible de passer à côté de l’existence du journal qui s’est spécialisé dans le récit des ragots d’Hungcalf. Cependant, je n’ai jamais pris la peine de le lire, et encore moins de m’en procurer un exemplaire. Racontars et potins, très peu pour moi. Pourtant, lorsque Thomas m’en tend un exemplaire ouvert à la page supposée m’intéresser et qu’il s’empresse de décliner toute responsabilité, je ne peux m’empêcher d’être intriguée.
Il ne me faut qu’à peine un instant pour parcourir les quelques lignes entourées au marqueur. Mon sang ne fait qu’un tour. À en juger par le picotement que je sens dans mes joues, je crois que j’ai pâli. Posant le journal sur mon bureau, je m’assois avant que mes jambes ne décident de ne plus me porter. Lorsque finalement je retrouve l’usage de la parole, c’est pour demander à Thomas d’une voix blanche.
- Comment peuvent-ils savoir ?
Il n’y a aucune accusation dans ma question. Il n’y a aucune raison pour qu’il soit allé révéler le secret que je lui ai confié. Et même s’il y en avait eu une, je doute qu’il soit venu s’en vanter de la sorte. Pourtant, il semble un brin paniqué en me voyant réagir ainsi.
- Je ne sais pas ! Je n'en ai aucune idée...
Il se mord la lèvre avant d’ajouter.
- Mais je te jure que je n'ai rien dit. Je te le jure.
C’est sans hésitation que je réponds.
- Je te crois.
Je reporte mon attention pour l’article pour le relire. Une angoisse sourde me serre la poitrine et m’empêche de réfléchir. Si Hermès l’a lu et… non, le journal ne dit pas clairement que je suis sa mère. Ça doit être une simple coïncidence. Après tout il a déjà dit à la presse qu’il me voyait comme une seconde mère. Ce doit être ça. Pourvu que ce ne soit que ça. Je tente de le dire à voix haute, comme pour m’en convaincre.
- Ça doit être une coïncidence. Peut-être qu’ils ne savent pas. Ce doit être en référence au fait qu’Hermès m’ait souvent présentée comme une seconde mère…
Je parle vite, un peu trop peut-être. Même lorsque sous l’effet de l’alcool j’en étais venue à me confier à Thomas au Vampire’s, je n’avais pas autant perdu mes moyens qu’à cet instant. J’ai peur, je ne peux le nier. Si Hermès venait à l’apprendre par quelqu’un d’autre que moi, je crois que toute notre relation s’effondrerait aussitôt. Je ne crois pas qu’il pourrait me le pardonner.
Pourtant c’est autre chose qu’il vient mettre sous le mien de nez alors qu’il se présente, pile à l’heure. J’ai déjà entendu parler du Chineur bien entendu. Impossible de passer à côté de l’existence du journal qui s’est spécialisé dans le récit des ragots d’Hungcalf. Cependant, je n’ai jamais pris la peine de le lire, et encore moins de m’en procurer un exemplaire. Racontars et potins, très peu pour moi. Pourtant, lorsque Thomas m’en tend un exemplaire ouvert à la page supposée m’intéresser et qu’il s’empresse de décliner toute responsabilité, je ne peux m’empêcher d’être intriguée.
Il ne me faut qu’à peine un instant pour parcourir les quelques lignes entourées au marqueur. Mon sang ne fait qu’un tour. À en juger par le picotement que je sens dans mes joues, je crois que j’ai pâli. Posant le journal sur mon bureau, je m’assois avant que mes jambes ne décident de ne plus me porter. Lorsque finalement je retrouve l’usage de la parole, c’est pour demander à Thomas d’une voix blanche.
- Comment peuvent-ils savoir ?
Il n’y a aucune accusation dans ma question. Il n’y a aucune raison pour qu’il soit allé révéler le secret que je lui ai confié. Et même s’il y en avait eu une, je doute qu’il soit venu s’en vanter de la sorte. Pourtant, il semble un brin paniqué en me voyant réagir ainsi.
- Je ne sais pas ! Je n'en ai aucune idée...
Il se mord la lèvre avant d’ajouter.
- Mais je te jure que je n'ai rien dit. Je te le jure.
C’est sans hésitation que je réponds.
- Je te crois.
Je reporte mon attention pour l’article pour le relire. Une angoisse sourde me serre la poitrine et m’empêche de réfléchir. Si Hermès l’a lu et… non, le journal ne dit pas clairement que je suis sa mère. Ça doit être une simple coïncidence. Après tout il a déjà dit à la presse qu’il me voyait comme une seconde mère. Ce doit être ça. Pourvu que ce ne soit que ça. Je tente de le dire à voix haute, comme pour m’en convaincre.
- Ça doit être une coïncidence. Peut-être qu’ils ne savent pas. Ce doit être en référence au fait qu’Hermès m’ait souvent présentée comme une seconde mère…
Je parle vite, un peu trop peut-être. Même lorsque sous l’effet de l’alcool j’en étais venue à me confier à Thomas au Vampire’s, je n’avais pas autant perdu mes moyens qu’à cet instant. J’ai peur, je ne peux le nier. Si Hermès venait à l’apprendre par quelqu’un d’autre que moi, je crois que toute notre relation s’effondrerait aussitôt. Je ne crois pas qu’il pourrait me le pardonner.
- InvitéInvité
Re: Invisible
Mar 13 Mar 2018 - 21:20
La réaction d'Adora était prévisible, mais elle me fait néanmoins paniquer. J'ai peur qu'elle me croit coupable d'avoir vendu la mèche. C'est, après tout, la seule possibilité crédible pour que l'information ait filtré jusqu'aux journalistes du Chineur... Si tant est qu'on puisse les qualifier ainsi.
Comme elle questionne cet état de fait, je m'empresse de me disculper. Malheureusement, je n'ai que ma parole à lui offrir pour la convaincre. Pas de preuves, rien... Comment pourrais-je seulement en avoir, d'ailleurs ? Jurer, c'est tout ce que j'ai. Et je serais prêt à ingurgiter tout le veritaserum qu'elle veut pour qu'elle me croit.
Fort heureusement pour moi, il semblerait que la confiance qu'Adora me porte soit assez solide pour que l'on s'épargne d'en arriver là. Elle n'hésite pas une seconde à affirmer qu'elle me croit ce qui, il faut bien l'avouer, me soulage grandement. Soulagé, je me laisse mollement tomber sur la chaise qui fait face à son bureau et la dévisage, tandis qu'elle décortique l'article une nouvelle fois.
La professeure relativise finalement la situation, après un court moment de réflexion. Mais il apparaît de manière assez évidente, à l'intonation particulière de sa voix, qu'elle est sous l'emprise du stress. Elle semble avoir perdu une bonne partie de ses moyens et de la voir ainsi m'inquiète, par empathie. Posant un bras sur la table, je regarde le vide en soupirant, tandis que mes neurones tentent de faire des connexions.
« Peut-être. Fais-je, le ton un brin dépité. Présenter les choses de manière subtile, ce n'est pas tellement dans le style du Chineur, d'habitude.
Une fois de plus, j'en savais quelque chose. Les mots employés à mon sujet avaient été plus que crus... Voire franchement vulgaire. Il en allait de même pour le reste des affaires que le papier s'amusait à déterrer, pour le plaisir d'on ne sait trop qui, d'ailleurs.
Mais tout de même, le doute persiste. Notre conversation n'avait aucune raison de fuiter : nous avions échangé de manière discrète. Le Vampire's était pratiquement vide, ce soir là. Nous étions seuls à la table et sans personne autour. Tout du moins, dans un rayon permettant de suivre la discutions. C'est à croire qu'ils disposent d'espions invisibles, ou je ne sais quoi du même acabits.
« Je ne sais pas quoi en penser.
Adora a l'air de vouloir se rassurer en déclarant qu'Hermès n'a peut-être pas lu le journal, car selon toutes probabilités, il serait venu la voir si ça avait été le cas. Je suppose qu'elle a raison. Dans le fond, elle le connaît bien mieux que moi. Sans doute assez pour prédire ce type de réaction.
« Oui... Je tapote nerveusement sur le bois du bureau, du bout des doigts. De toute façon, ce n'est qu'un journal à ragot et l'allusion est mince. Même s'il l'avait lu...
Je hausse les épaules. A dire vrai, une fois le sujet sur la table, je vois mal comment Adora pourrait s'en tirer autrement qu'en disant la vérité. Relativiser le sujet ou mentir reviendrait à rendre une révélation ultérieure délicate.
« Je n'en sais rien.
Je passe la main sur mon front, laissant échapper un soupir.
« Je suis désolé.
Comme elle questionne cet état de fait, je m'empresse de me disculper. Malheureusement, je n'ai que ma parole à lui offrir pour la convaincre. Pas de preuves, rien... Comment pourrais-je seulement en avoir, d'ailleurs ? Jurer, c'est tout ce que j'ai. Et je serais prêt à ingurgiter tout le veritaserum qu'elle veut pour qu'elle me croit.
Fort heureusement pour moi, il semblerait que la confiance qu'Adora me porte soit assez solide pour que l'on s'épargne d'en arriver là. Elle n'hésite pas une seconde à affirmer qu'elle me croit ce qui, il faut bien l'avouer, me soulage grandement. Soulagé, je me laisse mollement tomber sur la chaise qui fait face à son bureau et la dévisage, tandis qu'elle décortique l'article une nouvelle fois.
La professeure relativise finalement la situation, après un court moment de réflexion. Mais il apparaît de manière assez évidente, à l'intonation particulière de sa voix, qu'elle est sous l'emprise du stress. Elle semble avoir perdu une bonne partie de ses moyens et de la voir ainsi m'inquiète, par empathie. Posant un bras sur la table, je regarde le vide en soupirant, tandis que mes neurones tentent de faire des connexions.
« Peut-être. Fais-je, le ton un brin dépité. Présenter les choses de manière subtile, ce n'est pas tellement dans le style du Chineur, d'habitude.
Une fois de plus, j'en savais quelque chose. Les mots employés à mon sujet avaient été plus que crus... Voire franchement vulgaire. Il en allait de même pour le reste des affaires que le papier s'amusait à déterrer, pour le plaisir d'on ne sait trop qui, d'ailleurs.
Mais tout de même, le doute persiste. Notre conversation n'avait aucune raison de fuiter : nous avions échangé de manière discrète. Le Vampire's était pratiquement vide, ce soir là. Nous étions seuls à la table et sans personne autour. Tout du moins, dans un rayon permettant de suivre la discutions. C'est à croire qu'ils disposent d'espions invisibles, ou je ne sais quoi du même acabits.
« Je ne sais pas quoi en penser.
Adora a l'air de vouloir se rassurer en déclarant qu'Hermès n'a peut-être pas lu le journal, car selon toutes probabilités, il serait venu la voir si ça avait été le cas. Je suppose qu'elle a raison. Dans le fond, elle le connaît bien mieux que moi. Sans doute assez pour prédire ce type de réaction.
« Oui... Je tapote nerveusement sur le bois du bureau, du bout des doigts. De toute façon, ce n'est qu'un journal à ragot et l'allusion est mince. Même s'il l'avait lu...
Je hausse les épaules. A dire vrai, une fois le sujet sur la table, je vois mal comment Adora pourrait s'en tirer autrement qu'en disant la vérité. Relativiser le sujet ou mentir reviendrait à rendre une révélation ultérieure délicate.
« Je n'en sais rien.
Je passe la main sur mon front, laissant échapper un soupir.
« Je suis désolé.
- InvitéInvité
Re: Invisible
Mer 14 Mar 2018 - 20:59
Je m’efforce de retrouver mon calme. Il n’est pas dans mes habitudes de perdre ainsi mes moyens à cause de l’angoisse et je peine à réfléchir de façon rationnelle. La seule certitude que j’ai dans cette affaire et ce en dépit des apparences, c’est que Thomas n’y est pour rien. Je me focalise donc sur cet aspect dans un premier temps pour retrouver un semblant de contenance et je balaie ses excuses d’un geste de la main.
- Ne sois pas désolé, tu n’y es pour rien.
- Je sais. Dit-il à demi convaincu. C'est la situation qui me désole...
Sa compassion me touche mais pour l’heure, je ne suis pas certaine de vouloir m’attarder sur le sujet. Si je le fais, je ne pourrai m’empêcher de penser à tous les scénarii possibles si Hermès venait à apprendre la vérité par le biais de cette feuille de chou. L’angoisse qui m’a saisie à la lecture de l’article est encore bien trop présente pour que je m’y risque. Je préfère donc changer de sujet. Je pousse le journal de côté et me relève.
- En discuter n’effacera pas l’article. Peut-être devrions-nous commencer la leçon ?
J’imagine que Thomas ne sera pas dupe mais j’ai besoin de m’occuper l’esprit. Il relève les yeux vers moi, affichant un air un peu décontenancé.
- Euh... Oui. Oui, bien sûr.
Quelques secondes s'écoulent avant qu’il n’ajoute, prévenant.
- Seulement si tu m'assures que ça va.
Je m’efforce d’afficher un sourire qui ne sonne pas trop faux pour répondre.
- Ça va aller. Et puis je crois qu’il vaut mieux que je m’occupe l’esprit.
Il me regarde un moment, comme pour s’assurer que derrière ma volonté de faire bonne figure je suis réellement en état de lui faire cours. Il finit alors par répondre.
- Bon. Je te fais confiance.
Je hoche simplement la tête te sors ma baguette, l’invitant à faire de même.
- Voyons voir où tu en es depuis la semaine dernière.
- Ne sois pas désolé, tu n’y es pour rien.
- Je sais. Dit-il à demi convaincu. C'est la situation qui me désole...
Sa compassion me touche mais pour l’heure, je ne suis pas certaine de vouloir m’attarder sur le sujet. Si je le fais, je ne pourrai m’empêcher de penser à tous les scénarii possibles si Hermès venait à apprendre la vérité par le biais de cette feuille de chou. L’angoisse qui m’a saisie à la lecture de l’article est encore bien trop présente pour que je m’y risque. Je préfère donc changer de sujet. Je pousse le journal de côté et me relève.
- En discuter n’effacera pas l’article. Peut-être devrions-nous commencer la leçon ?
J’imagine que Thomas ne sera pas dupe mais j’ai besoin de m’occuper l’esprit. Il relève les yeux vers moi, affichant un air un peu décontenancé.
- Euh... Oui. Oui, bien sûr.
Quelques secondes s'écoulent avant qu’il n’ajoute, prévenant.
- Seulement si tu m'assures que ça va.
Je m’efforce d’afficher un sourire qui ne sonne pas trop faux pour répondre.
- Ça va aller. Et puis je crois qu’il vaut mieux que je m’occupe l’esprit.
Il me regarde un moment, comme pour s’assurer que derrière ma volonté de faire bonne figure je suis réellement en état de lui faire cours. Il finit alors par répondre.
- Bon. Je te fais confiance.
Je hoche simplement la tête te sors ma baguette, l’invitant à faire de même.
- Voyons voir où tu en es depuis la semaine dernière.
- InvitéInvité
Re: Invisible
Jeu 15 Mar 2018 - 23:02
Tout ceci est trop bête : la situation d'Adora est déjà assez complexe comme cela pour que le Chineur s'en mêle. D'imaginer la professeure avoir à précipiter le moment des révélations à cause d'un bête article me révolte. Je peux comprendre l'attrait régressif que procurent les ragots, mais ce type d'information va bien au delà d'un simple commérage. Il ne s'agit pas de sujets anodins, mais bien de détails intimes et dont la mise à jour risque d'avoir de lourdes conséquences sur les intéressés. A quel moment passe-t-on de l'amusement puéril au préjudice ? En ce qui me concerne, je considère la limite largement franchie depuis longtemps.
Adora, de son côté, tente de relativiser. La connaissant, j'imagine qu'elle préfère s'occuper l'esprit plutôt que de ressasser tout cela indéfiniment. Après tout, nous pourrions bien en discuter pendant deux heures que cela ne changerait rien à l'affaire.
Il n'empêche que je perçois bien l'état de trouble dans lequel elle se trouve. C'est bien la première fois que je la vois à ce point atteinte par quelque chose... Et c'est bien naturel... Néanmoins, cela m'inquiète. Je me sens concerné.
Adora est quelqu'un que j'apprécie et malgré tout, je ne peux m'empêcher de ressentir quelque culpabilité rapport à tout cela. Les émotions se passent souvent de raison pour s'exprimer. J'ai beau savoir n'y être pour rien, cela ne m'empêche pas de regretter l'avoir incité à parler. Assurément, son secret en serait encore un, si elle s'était abstenue de m'en faire part.
Enfin... Puisqu'elle m'assure que ça va et qu'elle préfère faire autre chose, je ne peux qu'agréer. La force de caractère de la professeure me dissuade d'insister. Je préfère lui faire confiance pour cette fois, quitte à revenir sur le sujet un peu plus tard, si nécessaire.
« Je me suis beaucoup entraîné.
Dis-je simplement, tandis qu'elle sort sa baguette. Ce n'est pas une façon de lui plaire, ni de la vantardise : juste un fait.
Je vivais une agitation perpétuelle depuis quelque temps. La nouvelle de la fausse couche de Scylla me hantait et tout était bon pour m'occuper l'esprit. L'ennui me faisait ressasser des pensées idiotes et voyait ressurgir les vieux démons. Je luttais bon gré mal gré contre moi-même, m'obligeant à faire aller, au moins jusqu'à ce que les choses s'arrangent.
Scylla était encore trop vulnérable pour que je m'autorise à m'abandonner à la déprime ou aux questionnements. Je forçais donc mon esprit à demeurer fermé aux supplications internes. Cela rendait la situation juste vivable... Mais je savais qu'il me serait impossible de tenir indéfiniment.
Pratiquer les sortilèges, c'était ce que j'avais trouvé pour tenir. Il s'agissait d'une activité nouvelle, porteuse. Quelque chose qui n'appartient qu'à moi et que je faisais pour mon propre épanouissement.
C'était mon moment.
D'aucuns imaginent combien j'en avais besoin, ces jours-ci.
Me levant, je vais me placer au milieu de la pièce, de sorte à n'être pas gêné dans mon mouvement. Ma baguette de sycomore en main, je rassemble soigneusement toute ma concentration : les heures passées à invoquer des oiseaux sur la muraille m'avaient, à ce titre, bien aidé.
J'avais gagné en attention et cela m'avait même amené à diminuer ma consommation de stupéfiant : comme je disposais différemment de mon temps, j'avais naturellement délaissé certaines activités délétères, au profit de celle-ci.
Tout du moins, en partie.
Une fois prêt, j'élève simplement ma baguette et exécute l'enchantement : l'effet est immédiat. A ce titre, il me semble l'avoir particulièrement réussi, cette fois-ci. Je suis curieux de savoir ce qu'Adora en pensera. Ce n'était pas un sort que j'avais tellement eu l'occasion de pratiquer à Poudlard. J'ignorais quel niveau on était en droit d'attendre.
Adora, de son côté, tente de relativiser. La connaissant, j'imagine qu'elle préfère s'occuper l'esprit plutôt que de ressasser tout cela indéfiniment. Après tout, nous pourrions bien en discuter pendant deux heures que cela ne changerait rien à l'affaire.
Il n'empêche que je perçois bien l'état de trouble dans lequel elle se trouve. C'est bien la première fois que je la vois à ce point atteinte par quelque chose... Et c'est bien naturel... Néanmoins, cela m'inquiète. Je me sens concerné.
Adora est quelqu'un que j'apprécie et malgré tout, je ne peux m'empêcher de ressentir quelque culpabilité rapport à tout cela. Les émotions se passent souvent de raison pour s'exprimer. J'ai beau savoir n'y être pour rien, cela ne m'empêche pas de regretter l'avoir incité à parler. Assurément, son secret en serait encore un, si elle s'était abstenue de m'en faire part.
Enfin... Puisqu'elle m'assure que ça va et qu'elle préfère faire autre chose, je ne peux qu'agréer. La force de caractère de la professeure me dissuade d'insister. Je préfère lui faire confiance pour cette fois, quitte à revenir sur le sujet un peu plus tard, si nécessaire.
« Je me suis beaucoup entraîné.
Dis-je simplement, tandis qu'elle sort sa baguette. Ce n'est pas une façon de lui plaire, ni de la vantardise : juste un fait.
Je vivais une agitation perpétuelle depuis quelque temps. La nouvelle de la fausse couche de Scylla me hantait et tout était bon pour m'occuper l'esprit. L'ennui me faisait ressasser des pensées idiotes et voyait ressurgir les vieux démons. Je luttais bon gré mal gré contre moi-même, m'obligeant à faire aller, au moins jusqu'à ce que les choses s'arrangent.
Scylla était encore trop vulnérable pour que je m'autorise à m'abandonner à la déprime ou aux questionnements. Je forçais donc mon esprit à demeurer fermé aux supplications internes. Cela rendait la situation juste vivable... Mais je savais qu'il me serait impossible de tenir indéfiniment.
Pratiquer les sortilèges, c'était ce que j'avais trouvé pour tenir. Il s'agissait d'une activité nouvelle, porteuse. Quelque chose qui n'appartient qu'à moi et que je faisais pour mon propre épanouissement.
C'était mon moment.
D'aucuns imaginent combien j'en avais besoin, ces jours-ci.
Me levant, je vais me placer au milieu de la pièce, de sorte à n'être pas gêné dans mon mouvement. Ma baguette de sycomore en main, je rassemble soigneusement toute ma concentration : les heures passées à invoquer des oiseaux sur la muraille m'avaient, à ce titre, bien aidé.
J'avais gagné en attention et cela m'avait même amené à diminuer ma consommation de stupéfiant : comme je disposais différemment de mon temps, j'avais naturellement délaissé certaines activités délétères, au profit de celle-ci.
Tout du moins, en partie.
Une fois prêt, j'élève simplement ma baguette et exécute l'enchantement : l'effet est immédiat. A ce titre, il me semble l'avoir particulièrement réussi, cette fois-ci. Je suis curieux de savoir ce qu'Adora en pensera. Ce n'était pas un sort que j'avais tellement eu l'occasion de pratiquer à Poudlard. J'ignorais quel niveau on était en droit d'attendre.
- InvitéInvité
Re: Invisible
Dim 18 Mar 2018 - 9:54
L’esprit préoccupé par cet article qu’il m’a montré, ce n’est pas avec autant de concentration que d’habitude que j’observe Thomas jeter le sortilège sur lequel nous travaillons depuis maintenant plusieurs semaines. En réalité, il s’agit d’un sortilège de désillusion. Un sortilège qu’il m’arrivait d’enseigner à mes élèves en dernière année à Beauxbâtons dans sa version la plus basique. Un résultat que j’ai d’ailleurs rapidement obtenu avec Thomas après qu’il ait consenti à se reprendre en main suite à cette fameuse soirée au Vampire’s Night. Cependant, je me suis bien gardée de lui préciser que cette transparence qu’il parvenait à obtenir était le résultat dont se contentaient la majorité des sorciers. J’ai continué de le faire travailler pour qu’il améliore encore la qualité et la puissance de son sortilège jusqu’à un jour parvenir à une parfaite invisibilité. Autrement dit, le résultat que j’ai à présent sous les yeux. Enfin sous les yeux, façon de parler. Pendant un instant, j’en oublierais presque l’article et le chineur. Je souris.
- Il semblerait que je ne me sois pas trompée sur ton compte.
Il dissipe le sort d’un coup de baguette et je dois reconnaître qu’il est plus agréable de pouvoir le voir en face de moi pour discuter.
- Ouais, je crois que j'ai pigé un truc, sur ce coup.
Je secoue légèrement la tête.
- Le truc, comme tu dis, tu l’avais pigé dès le cours qui a suivi celui que tu avais séché. Quand tu as réussi à devenir… transparent.
Je penche légèrement la tête sur le côté pour admettre.
- Simplement je ne te l’ai pas dit.
- Ah...
Il esquisse un sourire.
- Du coup, je m'en sors bien ?
Je hausse les sourcils. Comme beaucoup de gens doués, il n’a pas conscience de son propre talent. Son histoire personnelle et son manque de confiance en lui y sont sans doute pour beaucoup. Mais je crois qu’il est temps pour moi de lui laisser voir par lui-même ce qu’il en est.
- Bien ? C’est peu dire. Sais-tu combien de temps il m’a fallu pour obtenir le résultat que tu as obtenu aujourd’hui ?
Il me répond d’un haussement et d’un regard qui demande « combien ? ». Je ne tourne pas davantage autour du pot et lui réponds directement.
- Trois ans. Thomas tu ne t’en sors pas bien, tu es surdoué.
- Il semblerait que je ne me sois pas trompée sur ton compte.
Il dissipe le sort d’un coup de baguette et je dois reconnaître qu’il est plus agréable de pouvoir le voir en face de moi pour discuter.
- Ouais, je crois que j'ai pigé un truc, sur ce coup.
Je secoue légèrement la tête.
- Le truc, comme tu dis, tu l’avais pigé dès le cours qui a suivi celui que tu avais séché. Quand tu as réussi à devenir… transparent.
Je penche légèrement la tête sur le côté pour admettre.
- Simplement je ne te l’ai pas dit.
- Ah...
Il esquisse un sourire.
- Du coup, je m'en sors bien ?
Je hausse les sourcils. Comme beaucoup de gens doués, il n’a pas conscience de son propre talent. Son histoire personnelle et son manque de confiance en lui y sont sans doute pour beaucoup. Mais je crois qu’il est temps pour moi de lui laisser voir par lui-même ce qu’il en est.
- Bien ? C’est peu dire. Sais-tu combien de temps il m’a fallu pour obtenir le résultat que tu as obtenu aujourd’hui ?
Il me répond d’un haussement et d’un regard qui demande « combien ? ». Je ne tourne pas davantage autour du pot et lui réponds directement.
- Trois ans. Thomas tu ne t’en sors pas bien, tu es surdoué.
- InvitéInvité
Re: Invisible
Lun 19 Mar 2018 - 16:56
La démonstration faite, je dissipe le sortilège d'un coup de baguette. Adora esquisse un petit sourire, ce qui me laisse à penser qu'elle est satisfaite du résultat. Aussi, quand elle me rappelle ses prédictions au sujet de mes capacités, je reconnais avoir compris quelque chose. Assimiler le fonctionnement d'un sortilège complexe n'a rien d'évident, mais pour une fois mon sentiment est bon. J'ai l'impression de progresser concrètement.
C'est très plaisant.
Cela dit, la professeure semble plus optimiste encore que moi. Je la vois qui fait des mystères, à force de phrases lourdes de sous entendus. Mais je ne suis pas certain de comprendre où elle veut en venir, à m'expliquer qu'elle m'a caché des trucs lors des dernières leçons. Tout ce que je vois, c'est son petit sourire et un regard qui ne trompe pas.
Comme elle me demande finalement combien de temps j'estime qu'il lui a fallu pour en arriver là, je demeure silencieux, me contentant de l'interroger du regard. Intérieurement, j'imagine que la réponse doit se situer dans une fourchette comparable à la mienne... Mais vu qu'elle n'en dit rien, je présume qu'il y a un piège quelque part.
J'attends donc qu'elle lève le voile...
Et quand la réponse tombe, je demeure sans voix. Trois ans, me dit-elle : c'est impossible. Mes sourcils se froncent légèrement. Je cligne plusieurs fois des yeux, comme si cela pouvait m'aider à chasser le doute sur ce qu'elle vient de dire.
« Mais non... Fais-je, avant de laisser échapper un rire. Tu te payes ma tête.
La professeure réplique par la négative, d'un simple mouvement de tête : apparemment pas. J'avoue ne pas savoir quoi en penser. Elle a beau avoir l'air tout à fait sérieuse, je n'arrive pas à la croire. Adora a toujours voulu m'encourager. Je me dis qu'elle en rajoute sans doute un peu, histoire de me donner l'impression d'avoir très bien réussi.
Je lui lance un nouveau regard, l'air toujours incrédule, comme si je m'attendais à ce qu'elle remette les choses à leur place en relativisant un peu la performance. Mais là encore, elle persiste et signe en me répétant qu'effectivement, il lui a fallu trois ans pour en arriver là.
« Je ne sais pas quoi dire.
Dis-je alors. Comment suis-je censé réagir ? Pour n'avoir jamais fait preuve d'une quelconque facilité en quoi que ce soit, j'admets me trouver bien dépourvu.
« Merci. J'ajoute dans la foulée. C'est grâce à toi, tout ça.
Adora possède toutes les qualités d'enseignement dont j'avais besoin pour parvenir à un tel résultat. Sans sa patience, sa compréhension et sa rigueur, il est clair que j'en serais toujours au même point... C'est à dire en deçà du minimum que l'on est en droit d'exiger d'un sorcier fraîchement sorti de Poudlard.
« Je crois que je ne me rends pas bien compte.
J'ajoute l'instant d'après. C'est dit presque comme une confidence, le regard dans le vague.
Non, en effet : je ne me rends pas bien compte.
C'est très plaisant.
Cela dit, la professeure semble plus optimiste encore que moi. Je la vois qui fait des mystères, à force de phrases lourdes de sous entendus. Mais je ne suis pas certain de comprendre où elle veut en venir, à m'expliquer qu'elle m'a caché des trucs lors des dernières leçons. Tout ce que je vois, c'est son petit sourire et un regard qui ne trompe pas.
Comme elle me demande finalement combien de temps j'estime qu'il lui a fallu pour en arriver là, je demeure silencieux, me contentant de l'interroger du regard. Intérieurement, j'imagine que la réponse doit se situer dans une fourchette comparable à la mienne... Mais vu qu'elle n'en dit rien, je présume qu'il y a un piège quelque part.
J'attends donc qu'elle lève le voile...
Et quand la réponse tombe, je demeure sans voix. Trois ans, me dit-elle : c'est impossible. Mes sourcils se froncent légèrement. Je cligne plusieurs fois des yeux, comme si cela pouvait m'aider à chasser le doute sur ce qu'elle vient de dire.
« Mais non... Fais-je, avant de laisser échapper un rire. Tu te payes ma tête.
La professeure réplique par la négative, d'un simple mouvement de tête : apparemment pas. J'avoue ne pas savoir quoi en penser. Elle a beau avoir l'air tout à fait sérieuse, je n'arrive pas à la croire. Adora a toujours voulu m'encourager. Je me dis qu'elle en rajoute sans doute un peu, histoire de me donner l'impression d'avoir très bien réussi.
Je lui lance un nouveau regard, l'air toujours incrédule, comme si je m'attendais à ce qu'elle remette les choses à leur place en relativisant un peu la performance. Mais là encore, elle persiste et signe en me répétant qu'effectivement, il lui a fallu trois ans pour en arriver là.
« Je ne sais pas quoi dire.
Dis-je alors. Comment suis-je censé réagir ? Pour n'avoir jamais fait preuve d'une quelconque facilité en quoi que ce soit, j'admets me trouver bien dépourvu.
« Merci. J'ajoute dans la foulée. C'est grâce à toi, tout ça.
Adora possède toutes les qualités d'enseignement dont j'avais besoin pour parvenir à un tel résultat. Sans sa patience, sa compréhension et sa rigueur, il est clair que j'en serais toujours au même point... C'est à dire en deçà du minimum que l'on est en droit d'exiger d'un sorcier fraîchement sorti de Poudlard.
« Je crois que je ne me rends pas bien compte.
J'ajoute l'instant d'après. C'est dit presque comme une confidence, le regard dans le vague.
Non, en effet : je ne me rends pas bien compte.
- InvitéInvité
Re: Invisible
Mar 20 Mar 2018 - 21:34
J’imagine aisément qu’il ne doit pas être facile pour Thomas d’appréhender ce que je viens de lui dire. Il est toujours difficile d’avoir conscience de sa propre valeur. Je l’ai souvent constaté avec mes élèves. Il y a ceux qui se surestiment et à qui il est toujours délicat de faire comprendre qu’ils ne sont pas aussi doués qu’ils le pensent. Et puis il y a ceux qui comme Thomas se sous-estiment et n’ont aucune conscience de leurs capacités réelles. Une caractéristique commune à la plupart de ceux que j’ai pris sous mon aile au cours de ma carrière, que ce soit pour les pousser dans mon domaine ou dans un autre. Je souris alors que Thomas me remercie.
- Ne me remercie pas trop vite. À présent que tu sais ce dont tu es capable, je serai plus exigeante.
Il sourit en retour.
- Je ne vais pas passer ma vie à me défiler.
Cette fois je ris légèrement.
- Tu peux toujours tenter, ça n’a pas très bien marché la dernière fois que tu as essayé.
Il retrouve un peu son sérieux pour déclarer.
- Non... Je crois que j'y ai pris goût.
Je hoche la tête.
- Tant mieux.
Je prépare ma baguette avant d’ajouter.
- Dans ce cas maintenant que tu maîtrises le sortilège de désillusion, que dirais-tu d’en travailler un autre pour la semaine prochaine.
C’est plus une question rhétorique qu’autre chose et je n’attends pas vraiment de réponse. Joignant le geste à la parole, je récite une formule et lance le sort à titre d’exemple avant de lui en expliquer les subtilités. L’objectif n’est pas de le tester ou de le mettre volontairement en difficulté cette fois et je ne néglige aucun détail dans mes explications de sorte qu’il ait tous les éléments en main pour travailler d’ici notre prochain cours.
- Ne me remercie pas trop vite. À présent que tu sais ce dont tu es capable, je serai plus exigeante.
Il sourit en retour.
- Je ne vais pas passer ma vie à me défiler.
Cette fois je ris légèrement.
- Tu peux toujours tenter, ça n’a pas très bien marché la dernière fois que tu as essayé.
Il retrouve un peu son sérieux pour déclarer.
- Non... Je crois que j'y ai pris goût.
Je hoche la tête.
- Tant mieux.
Je prépare ma baguette avant d’ajouter.
- Dans ce cas maintenant que tu maîtrises le sortilège de désillusion, que dirais-tu d’en travailler un autre pour la semaine prochaine.
C’est plus une question rhétorique qu’autre chose et je n’attends pas vraiment de réponse. Joignant le geste à la parole, je récite une formule et lance le sort à titre d’exemple avant de lui en expliquer les subtilités. L’objectif n’est pas de le tester ou de le mettre volontairement en difficulté cette fois et je ne néglige aucun détail dans mes explications de sorte qu’il ait tous les éléments en main pour travailler d’ici notre prochain cours.
- InvitéInvité
Re: Invisible
Sam 24 Mar 2018 - 21:45
Savoir reconnaître ses propres succès n'est pas une évidence. Quand on a l'habitude de voir les choses mal tourner, la moindre réussite devient suspect : on relativise alors ses capacités, le jugement des autres et tous ce qui est susceptible de nous donner du crédit. C'est un fonctionnement en soi, validé par l'expérience et la répétition de conduites destructrice pendant des années. Il ne suffit pas d'arriver à accomplir une chose pour soudain changer sa vision du monde. C'est une démarche ardue et qui demande beaucoup de patience et de persévérance.
Je sais que je ne suis pas au bout de mes peines, avec tout ça : il y aura certainement beaucoup d'autres moments de doute et d'échecs. Mais cette réussite n'en demeurera pas moins un bon point d'accroche... Je suppose que je pourrais m'y référer, la prochaine fois que je remettrais en question mes capacités. Et qui sait, peut-être qu'à terme cette dynamique porteuse animera les autres versants de ma vie, comme elle fait vivre mon engagement dans les cours de sortilèges.
Adora répond en me faisant miroiter les défis à venir. Je la connais assez bien maintenant pour savoir qu'elle ne me laissera pas aller vers la facilité. Je lui adresse donc un petit sourire, répliquant à mon tour : non, je ne vais pas passer ma vie à me défiler. Elle peut en être certaine.
En fait, j'ai le droit de revendiquer des choses pour moi-même... Et il va falloir me mettre en tête que je ne suis pas un intrus dans le monde, que j'ai le droit à ma part et qu'il n'y a aucune raison pour que je continue à me considérer comme un sorcier de seconde zone.
Je mérite toutes les bonnes choses qui m'arrivent.
Comme elle plaisante, je mets en avant la notion de plaisir dans cette aventure. Et ce n'est pas rien. A l'école, les cours de sortilèges étaient une occasion de me sentir frustré et rabaissé. Je n'y arrivais pas et ce pour diverses raisons. Pouvoir redécouvrir ce monde là avec bonheur, c'est une petite révolution, pour moi.
Oui, ça me permet de comprendre que j'y ai droit.
Peut-être que pour la plupart des gens, tout ceci est évident... Mais quand on n'a jamais eu de problème, on ne se rend pas compte du nombre d'évidences qui n'en sont pas.
Les semi-vampires peuvent faire de la magie. Ils peuvent être doués.
Ils peuvent.
Fort de toutes ces considérations nouvelles, je plante mon regard dans les yeux noirs de la professeure, tandis qu'elle me propose d'attaquer la suite. Acquiesçant brièvement, j'écoute l'ensemble de ses explications avec attention, tout en veillant à prendre quelques notes sur les points clé dans un petit carnet.
Cette fois-ci, il s'agit du sortilège d'extension, un enchantement permettant d'augmenter la contenance d'un objet sans en modifier la taille physique. Il s'agit là d'un charme très pratique et que l'on retrouve sur de nombreux objets sorciers, tels que des sacs à main, des valises, des tentes ou que sais-je. Il était réputé comme étant assez épineux. Et, de la même manière que le sortilège de désillusion, on pouvait aisément en mesurer la qualité en se référant au volume gagné par rapport au contenant initial.
« Capacious extremis.
Je lance l'enchantement sur une petite boîte disposée sur la table. Après quoi, je m'en vais glisser la main dedans et parviens à l'enfoncer jusqu'au coude avant de rencontrer le fond.
« Je crois que je vais bien m'amuser avec celui-ci...
Fais-je, le regard brillant de malice. Moi qui prévoyait justement de réaménager mon appartement. Avec un sortilège pareil, j'allais pouvoir gagner pas mal d'espace. Sans parler de toutes les autres possibilités. Cela dit, il allait falloir que je pratique encore pas mal : sur la boite d'Adora, on ne voyait pas le fond. Je m'étais amusé à lâcher une pièce à l'intérieur et cela avait pris plusieurs secondes pour que l'on entende le petit « toc » caractéristique de la fin de chute.
Je sais que je ne suis pas au bout de mes peines, avec tout ça : il y aura certainement beaucoup d'autres moments de doute et d'échecs. Mais cette réussite n'en demeurera pas moins un bon point d'accroche... Je suppose que je pourrais m'y référer, la prochaine fois que je remettrais en question mes capacités. Et qui sait, peut-être qu'à terme cette dynamique porteuse animera les autres versants de ma vie, comme elle fait vivre mon engagement dans les cours de sortilèges.
Adora répond en me faisant miroiter les défis à venir. Je la connais assez bien maintenant pour savoir qu'elle ne me laissera pas aller vers la facilité. Je lui adresse donc un petit sourire, répliquant à mon tour : non, je ne vais pas passer ma vie à me défiler. Elle peut en être certaine.
En fait, j'ai le droit de revendiquer des choses pour moi-même... Et il va falloir me mettre en tête que je ne suis pas un intrus dans le monde, que j'ai le droit à ma part et qu'il n'y a aucune raison pour que je continue à me considérer comme un sorcier de seconde zone.
Je mérite toutes les bonnes choses qui m'arrivent.
Comme elle plaisante, je mets en avant la notion de plaisir dans cette aventure. Et ce n'est pas rien. A l'école, les cours de sortilèges étaient une occasion de me sentir frustré et rabaissé. Je n'y arrivais pas et ce pour diverses raisons. Pouvoir redécouvrir ce monde là avec bonheur, c'est une petite révolution, pour moi.
Oui, ça me permet de comprendre que j'y ai droit.
Peut-être que pour la plupart des gens, tout ceci est évident... Mais quand on n'a jamais eu de problème, on ne se rend pas compte du nombre d'évidences qui n'en sont pas.
Les semi-vampires peuvent faire de la magie. Ils peuvent être doués.
Ils peuvent.
Fort de toutes ces considérations nouvelles, je plante mon regard dans les yeux noirs de la professeure, tandis qu'elle me propose d'attaquer la suite. Acquiesçant brièvement, j'écoute l'ensemble de ses explications avec attention, tout en veillant à prendre quelques notes sur les points clé dans un petit carnet.
Cette fois-ci, il s'agit du sortilège d'extension, un enchantement permettant d'augmenter la contenance d'un objet sans en modifier la taille physique. Il s'agit là d'un charme très pratique et que l'on retrouve sur de nombreux objets sorciers, tels que des sacs à main, des valises, des tentes ou que sais-je. Il était réputé comme étant assez épineux. Et, de la même manière que le sortilège de désillusion, on pouvait aisément en mesurer la qualité en se référant au volume gagné par rapport au contenant initial.
« Capacious extremis.
Je lance l'enchantement sur une petite boîte disposée sur la table. Après quoi, je m'en vais glisser la main dedans et parviens à l'enfoncer jusqu'au coude avant de rencontrer le fond.
« Je crois que je vais bien m'amuser avec celui-ci...
Fais-je, le regard brillant de malice. Moi qui prévoyait justement de réaménager mon appartement. Avec un sortilège pareil, j'allais pouvoir gagner pas mal d'espace. Sans parler de toutes les autres possibilités. Cela dit, il allait falloir que je pratique encore pas mal : sur la boite d'Adora, on ne voyait pas le fond. Je m'étais amusé à lâcher une pièce à l'intérieur et cela avait pris plusieurs secondes pour que l'on entende le petit « toc » caractéristique de la fin de chute.
- InvitéInvité
Re: Invisible
Dim 25 Mar 2018 - 16:28
Je partage l’enthousiasme de Thomas. Pour être honnête, j’apprécie également ces leçons. Sa satisfaction fait plaisir à voir et pour ma part je trouve gratifiant de permettre à quelqu’un d’aussi doué d’exprimer son plein potentiel. D’autant plus qu’il s’agit de quelqu’un que j’ai appris à apprécier.
Et comme je m’y attendais, il obtient déjà un bon résultat pour un premier essai. Je le laisse le constater par lui-même avant de rendre à la boite sa capacité d’origine d’un simple sortilège informulé. Je me tourne ensuite vers lui pour l’encourager.
- C’est un bon début.
Il me connait assez pour savoir que je ne fais pas de compliments à la légère et surtout que je pense ce que je dis. Cependant je n’ai pas pour habitude de m’épancher et je préfère poursuivre en lui donnant de nouveaux conseils à appliquer pour le prochain essai. Je lui fais pratiquer ainsi plusieurs fois le sort jusqu’à ce qu’en mettant la main dans la boite, il ne puisse plus en toucher le fond. Il devra encore améliorer la capacité maximale qu’il peut donner à l’objet et travailler ensuite pour contrôler et choisir les dimensions exactes qu’il souhaite obtenir, mais j’estime que pour aujourd’hui c’est un résultat suffisant. D’autant qu’il commence déjà à se faire tard. Je redonne une dernière fois ses dimensions originales à la boite avant de la tendre à Thomas.
- Tiens, ça te permettra de t’entrainer pour la prochaine fois.
Je ne doute pas qu’il ait à sa disposition divers contenants pour s’entrainer, mais s’exercer sur le même objet permet d’avoir un bon point de comparaison pour évaluer ses progrès.
Et comme je m’y attendais, il obtient déjà un bon résultat pour un premier essai. Je le laisse le constater par lui-même avant de rendre à la boite sa capacité d’origine d’un simple sortilège informulé. Je me tourne ensuite vers lui pour l’encourager.
- C’est un bon début.
Il me connait assez pour savoir que je ne fais pas de compliments à la légère et surtout que je pense ce que je dis. Cependant je n’ai pas pour habitude de m’épancher et je préfère poursuivre en lui donnant de nouveaux conseils à appliquer pour le prochain essai. Je lui fais pratiquer ainsi plusieurs fois le sort jusqu’à ce qu’en mettant la main dans la boite, il ne puisse plus en toucher le fond. Il devra encore améliorer la capacité maximale qu’il peut donner à l’objet et travailler ensuite pour contrôler et choisir les dimensions exactes qu’il souhaite obtenir, mais j’estime que pour aujourd’hui c’est un résultat suffisant. D’autant qu’il commence déjà à se faire tard. Je redonne une dernière fois ses dimensions originales à la boite avant de la tendre à Thomas.
- Tiens, ça te permettra de t’entrainer pour la prochaine fois.
Je ne doute pas qu’il ait à sa disposition divers contenants pour s’entrainer, mais s’exercer sur le même objet permet d’avoir un bon point de comparaison pour évaluer ses progrès.
- InvitéInvité
Re: Invisible
Lun 26 Mar 2018 - 21:51
Adora se montre encourageante, toutefois, il va sans dire que ma performance peut encore s'améliorer. Je l'écoute donc me prodiguer ses conseils et réitère l'exercice à plusieurs reprises. Le résultat s'affine graduellement et je gagne un peu d'espace à chaque tentative.
La magie est une chose subtile à manier et difficile à comprendre dans son essence. En dehors de la concentration et de la rigueur qu'elle exige, il est aussi question de perception. C'est comme un fluide, une énergie avec laquelle il faut s'accorder. Tout ne se résume pas aux connaissances, en somme. Mais je dois bien admettre apprécier cette part instinctive de la discipline. Cela m'amène à me connecter à moi-même et, d'une certaine façon, j'en viens à me sentir apaisé jusque dans ma nature profonde. Il va sans dire que n'imaginais pas en arriver à un tel constat, en débutant.
A la fin du cours, la professeure me tend la boîte sur laquelle je me suis entraîné durant l'heure. Je m'en servirai comme référence étalon, pour pratiquer.
« Oui, merci.
Fais-je, tout en la gardant sous ma main : je n'ai pas de sac, alors je la ramènerais juste comme ça. Mon regard s'en vient alors chercher celui de l'espagnole. J'ai le sentiment que les choses se sont déroulées en douceur, ce soir. Comme une partition bien écrite, la musique a doucement filé : le retour du silence étonnerait presque.
« Maintenant que les formalités sont passées...
J'affiche ce petit air de sale gosse impertinent hérité de mes années Poudlard, avant de venir fouiller dans la poche intérieure de ma veste.
« Je voulais t'offrir ceci.
J'avance délicatement la main au dessus de la table, poing fermé. On devine aisément qu'un objet se cache entre mes doigts, à la manière dont ils sont repliés. Un petit sourire en coin, je dirige alors lentement ma paume vers le haut et desserre mon emprise. Un vif d'or se révèle, brillant d'un bel éclat jaune.
Aussitôt, les petites ailettes argentées se déploient et se mettent à battre à toute vitesse. L'objet s'élève, sa trajectoire saccadée évoquant celle du colibris. Il fait quelques tours, agité, pour finalement venir se figer devant la professeure. La petite balle se transforme alors en une fleur blanche élégante, attendant d'être cueillie pour cesser de léviter.
« Je l'ai enchanté moi-même.
Je précise, avec un genre de satisfaction un peu naïve.
La magie est une chose subtile à manier et difficile à comprendre dans son essence. En dehors de la concentration et de la rigueur qu'elle exige, il est aussi question de perception. C'est comme un fluide, une énergie avec laquelle il faut s'accorder. Tout ne se résume pas aux connaissances, en somme. Mais je dois bien admettre apprécier cette part instinctive de la discipline. Cela m'amène à me connecter à moi-même et, d'une certaine façon, j'en viens à me sentir apaisé jusque dans ma nature profonde. Il va sans dire que n'imaginais pas en arriver à un tel constat, en débutant.
A la fin du cours, la professeure me tend la boîte sur laquelle je me suis entraîné durant l'heure. Je m'en servirai comme référence étalon, pour pratiquer.
« Oui, merci.
Fais-je, tout en la gardant sous ma main : je n'ai pas de sac, alors je la ramènerais juste comme ça. Mon regard s'en vient alors chercher celui de l'espagnole. J'ai le sentiment que les choses se sont déroulées en douceur, ce soir. Comme une partition bien écrite, la musique a doucement filé : le retour du silence étonnerait presque.
« Maintenant que les formalités sont passées...
J'affiche ce petit air de sale gosse impertinent hérité de mes années Poudlard, avant de venir fouiller dans la poche intérieure de ma veste.
« Je voulais t'offrir ceci.
J'avance délicatement la main au dessus de la table, poing fermé. On devine aisément qu'un objet se cache entre mes doigts, à la manière dont ils sont repliés. Un petit sourire en coin, je dirige alors lentement ma paume vers le haut et desserre mon emprise. Un vif d'or se révèle, brillant d'un bel éclat jaune.
Aussitôt, les petites ailettes argentées se déploient et se mettent à battre à toute vitesse. L'objet s'élève, sa trajectoire saccadée évoquant celle du colibris. Il fait quelques tours, agité, pour finalement venir se figer devant la professeure. La petite balle se transforme alors en une fleur blanche élégante, attendant d'être cueillie pour cesser de léviter.
« Je l'ai enchanté moi-même.
Je précise, avec un genre de satisfaction un peu naïve.
- InvitéInvité
Re: Invisible
Sam 31 Mar 2018 - 15:26
Je ne peux qu’afficher une expression intriguée alors que Thomas se met à faire des mystères. Je le regarde fouiller dans sa poche en évoquant un cadeau. J’en suis évidemment surprise. Je ne vois aucune occasion particulière ou situation quelconque qui aurait pu me laisser anticiper un éventuel présent de sa part. Ceci étant dit, c’est une surprise agréable et le côté inattendu de la chose n’en rend l’intention que plus sympathique. C’est avec une pointe de curiosité dans le regard que j’observe son poing fermé. Cependant, c’est lorsqu’il déplie ses doigts que ma surprise est totale. Je suis du regard la petite balle dorée et c’est avec un émerveillement sincère que je la vois se transformer en une fleur délicate, me laissant sans voix. Il me faut quelques secondes pour venir la cueillir du bout des doigts et retrouver la parole.
- Thomas, c’est magnifique !
Le mot est faible. J’apprécie autant le cadeau en lui-même que la qualité de l’enchantement qu’il a nécessité. Encore une preuve de ce talent dont il n’a pas vraiment conscience. Je suis réellement impressionnée par ce qu’il est parvenu à faire. Seul de surcroît. Il sourit doucement.
- Je voulais trouver un joli moyen de te remercier pour les cours... Je suis content que ça te plaise.
De ma main libre, je viens effleurer délicatement les pétales de la fleur, du bout des doigts. Je ne me souviens pas avoir reçu un aussi beau cadeau depuis longtemps. C’est sincèrement touchée que je lui réponds.
- Tu plaisantes, ce serait plutôt à moi de te remercier. Ce cadeau est superbe.
Il acquiesce simplement, visiblement content. Pour ma part, cette attention me va droit au cœur. En fait, je crois que je suis un peu émue lorsque je fais quelques pas vers lui pour l’enlacer chaleureusement, la fleur qu’il m’a offerte toujours à la main.
- Merci beaucoup.
Je ne sais pas vraiment quoi dire d’autre. Ma réserve naturelle me freine sans doute pour exprimer réellement à quel point je suis touchée par ce présent.
- Thomas, c’est magnifique !
Le mot est faible. J’apprécie autant le cadeau en lui-même que la qualité de l’enchantement qu’il a nécessité. Encore une preuve de ce talent dont il n’a pas vraiment conscience. Je suis réellement impressionnée par ce qu’il est parvenu à faire. Seul de surcroît. Il sourit doucement.
- Je voulais trouver un joli moyen de te remercier pour les cours... Je suis content que ça te plaise.
De ma main libre, je viens effleurer délicatement les pétales de la fleur, du bout des doigts. Je ne me souviens pas avoir reçu un aussi beau cadeau depuis longtemps. C’est sincèrement touchée que je lui réponds.
- Tu plaisantes, ce serait plutôt à moi de te remercier. Ce cadeau est superbe.
Il acquiesce simplement, visiblement content. Pour ma part, cette attention me va droit au cœur. En fait, je crois que je suis un peu émue lorsque je fais quelques pas vers lui pour l’enlacer chaleureusement, la fleur qu’il m’a offerte toujours à la main.
- Merci beaucoup.
Je ne sais pas vraiment quoi dire d’autre. Ma réserve naturelle me freine sans doute pour exprimer réellement à quel point je suis touchée par ce présent.
- InvitéInvité
Re: Invisible
Mer 4 Avr 2018 - 21:00
J'avais eu à affronter de nombreuses difficultés pour mettre au point cet objet particulier. Transformer un objet en un autre n'est pas un exercice compliqué en soi : il suffit d'avoir recours à la métamorphose. Mais dans le cas présent, il ne s'agissait pas tout à fait de cela : j'avais lié la fleur et le vif d'or en une seule et même entité, de sorte à ce que la transformation opère dans un sens ou dans l'autre, par le biais d'un simple geste. En d'autres termes, la fleur et le vif d'or n'existaient plus en tant que tel : il s'agissait d'un objet tierce à même de changer de forme, comme les deux faces d'une même pièce.
Outre cette manœuvre, déjà piégeuse, j'avais dû composer avec un objet chargé de magie. Les vif d'or portent en eux de nombreux enchantements : le vol, la trajectoire, la mémoire du toucher... Y apposer un sortilège supplémentaire n'avait rien d'évident... D'autant plus s'il s'agissait de magie impactant la structure, comme c'était le cas ici.
Je ne compte plus les tentatives ratées et autres essais infructueux... Cependant, quand je vois le visage émerveillé de la professeure, je me dis que tout ces efforts en valaient la peine. Elle semble surprise, mais aussi impressionnée par le cadeau : pendant quelques secondes, je la vois contempler l'objet avec de grands yeux, semblant privée de parole. C'est bien plus que ce que je pouvais espérer. Je suis ravis.
Je souris donc simplement, quand elle me fait part de ses impressions, avant d'expliquer la raison cachée derrière le présent. La remercier pour sa patience, sa détermination... Je sais qu'elle pensera que ce n'est pas grand chose, mais pour moi, c'est tout.
Et... C'est sans doute bête à dire, mais j'ai toujours été le genre d'élève à fonctionner à l'affect. Sa foi m'a porté d'une certaine façon. Je me suis démené parce que j'avais envie de lui faire plaisir. Parce qu'elle a parié sur moi, à un moment donné et que je ne voulais pas la décevoir en retour. Et quand tous mes vieux démons sont sortis de terre pour m'emmener avec eux, ce sont ses mots qui m'ont ramené sur la route que je m'étais tracé.
Maintenant, je peux me dire tout seul que je vais y arriver. Je persévère plus volontiers. Je me reprend quand le moral baisse et que je doute. Mais sans elle, ce ne serait pas le cas. C'est certain. Elle m'a donné les bons mots, les bonnes armes.
Tout ça, c'est très précieux.
C'est pourquoi, quand Adora s'en vient me remercier d'une embrassade chaleureuse, je la reçois très volontiers.
« Mais non, chut.
Fais-je après elle, avec un petit sourire un brin malicieux. Je laisse mes mains posées sur ses épaules, au moment où l'on se sépare.
« Ne va pas dire que je fayote, par contre. J'ai une réputation.
Toujours prompt à désacraliser les situations un peu trop chargées émotionnellement par de l'humour, je lui adresse un petit clin d’œil. Mes mains quittent ses épaules après les avoir doucement serrées, comme une manière de lui signifier mon empathie : je vois qu'elle est touchée et moi aussi. C'est ce que le geste signifie et dans le cas présent, il est inutile d'en dire plus. Tout est là.
Outre cette manœuvre, déjà piégeuse, j'avais dû composer avec un objet chargé de magie. Les vif d'or portent en eux de nombreux enchantements : le vol, la trajectoire, la mémoire du toucher... Y apposer un sortilège supplémentaire n'avait rien d'évident... D'autant plus s'il s'agissait de magie impactant la structure, comme c'était le cas ici.
Je ne compte plus les tentatives ratées et autres essais infructueux... Cependant, quand je vois le visage émerveillé de la professeure, je me dis que tout ces efforts en valaient la peine. Elle semble surprise, mais aussi impressionnée par le cadeau : pendant quelques secondes, je la vois contempler l'objet avec de grands yeux, semblant privée de parole. C'est bien plus que ce que je pouvais espérer. Je suis ravis.
Je souris donc simplement, quand elle me fait part de ses impressions, avant d'expliquer la raison cachée derrière le présent. La remercier pour sa patience, sa détermination... Je sais qu'elle pensera que ce n'est pas grand chose, mais pour moi, c'est tout.
Et... C'est sans doute bête à dire, mais j'ai toujours été le genre d'élève à fonctionner à l'affect. Sa foi m'a porté d'une certaine façon. Je me suis démené parce que j'avais envie de lui faire plaisir. Parce qu'elle a parié sur moi, à un moment donné et que je ne voulais pas la décevoir en retour. Et quand tous mes vieux démons sont sortis de terre pour m'emmener avec eux, ce sont ses mots qui m'ont ramené sur la route que je m'étais tracé.
Maintenant, je peux me dire tout seul que je vais y arriver. Je persévère plus volontiers. Je me reprend quand le moral baisse et que je doute. Mais sans elle, ce ne serait pas le cas. C'est certain. Elle m'a donné les bons mots, les bonnes armes.
Tout ça, c'est très précieux.
C'est pourquoi, quand Adora s'en vient me remercier d'une embrassade chaleureuse, je la reçois très volontiers.
« Mais non, chut.
Fais-je après elle, avec un petit sourire un brin malicieux. Je laisse mes mains posées sur ses épaules, au moment où l'on se sépare.
« Ne va pas dire que je fayote, par contre. J'ai une réputation.
Toujours prompt à désacraliser les situations un peu trop chargées émotionnellement par de l'humour, je lui adresse un petit clin d’œil. Mes mains quittent ses épaules après les avoir doucement serrées, comme une manière de lui signifier mon empathie : je vois qu'elle est touchée et moi aussi. C'est ce que le geste signifie et dans le cas présent, il est inutile d'en dire plus. Tout est là.
- InvitéInvité
Re: Invisible
Sam 14 Avr 2018 - 13:45
L’amitié est un cadeau aussi rare que précieux que j’ai appris à chérir en vieillissant. Je me souviens de mes jeunes années, lorsque j’étais étudiante à Beauxbâtons. Le passage des ainés de ma fratrie avant moi, la réputation et l’argent de ma famille… autant de détails qui rendent vite une adolescente populaire. Sans l’influence et l’amitié d’Astrid, sans doute serais-je devenue une toute autre personne. Imbuvable probablement. Mais la popularité n’a rien à voir avec l’amitié, c’est une nuance que j’avais apprise à mes dépends à l’époque. Le fait est que lorsque j’en avais eu besoin, je m’étais aperçue qu’Astrid était sans doute la seule sur qui je pouvais compter, la seule à qui je pouvais réellement me confier.
Les choses n’ont pas vraiment changé avec les années. Les connaissances ont défilé, qu’il s’agisse de collègues de travail au ministère, des relations de mon ex-mari, ou même des autres enseignants à Beauxbâtons. Jamais je n’avais réellement renoué de tels liens avec quelqu’un d’autre que les parents adoptifs d’Hermès. Jusqu’à maintenant.
Ma relation avec Thomas est totalement différente de celle que j’entretiens avec Astrid, ne serait-ce que par son ancienneté. En fait je dirais qu’elles sont complémentaires d’une certaine manière. Si je partage énormément de choses avec Astrid, il me semble avoir trouvé en Thomas la personne à qui je peux confier ce que je ne parviens pas à livrer à celle qui est devenue au fil des années ma confidente. C’est ce qui rend cette amitié d’autant plus précieuse à mes yeux.
Cependant je ne suis pas du genre à étaler ce que je ressens et je lui suis reconnaissante de détourner la conversation par une de ces plaisanteries pleine d’autodérision dont il a le secret. Je souris pour répondre sur le même ton.
- Pour savoir que tu fayotes, il faudrait qu’on sache que je te donne des cours. Ne t’en fais pas, ta réputation est sauve.
Je sais qu’il est aussi touché que moi et qu’il partage également la même pudeur face à cette situation. C’est pourquoi je n’ajoute rien de plus, préférant prendre congé sur un ton léger, presque comme si de rien n’était.
- Mardi prochain à la même heure ?
Les choses n’ont pas vraiment changé avec les années. Les connaissances ont défilé, qu’il s’agisse de collègues de travail au ministère, des relations de mon ex-mari, ou même des autres enseignants à Beauxbâtons. Jamais je n’avais réellement renoué de tels liens avec quelqu’un d’autre que les parents adoptifs d’Hermès. Jusqu’à maintenant.
Ma relation avec Thomas est totalement différente de celle que j’entretiens avec Astrid, ne serait-ce que par son ancienneté. En fait je dirais qu’elles sont complémentaires d’une certaine manière. Si je partage énormément de choses avec Astrid, il me semble avoir trouvé en Thomas la personne à qui je peux confier ce que je ne parviens pas à livrer à celle qui est devenue au fil des années ma confidente. C’est ce qui rend cette amitié d’autant plus précieuse à mes yeux.
Cependant je ne suis pas du genre à étaler ce que je ressens et je lui suis reconnaissante de détourner la conversation par une de ces plaisanteries pleine d’autodérision dont il a le secret. Je souris pour répondre sur le même ton.
- Pour savoir que tu fayotes, il faudrait qu’on sache que je te donne des cours. Ne t’en fais pas, ta réputation est sauve.
Je sais qu’il est aussi touché que moi et qu’il partage également la même pudeur face à cette situation. C’est pourquoi je n’ajoute rien de plus, préférant prendre congé sur un ton léger, presque comme si de rien n’était.
- Mardi prochain à la même heure ?
- InvitéInvité
Re: Invisible
Ven 27 Avr 2018 - 20:17
Adora me répond avec la même légèreté, même si je sais que dans le fond, elle est aussi émue que moi. On se connaît depuis peu et pourtant, ça colle : on se confie, on se conseille. Ce n'est pas faute d'avoir des tempéraments franchement différents, pourtant. Comme quoi, c'est bien la preuve que certains traits sont fait pour se compléter.
A dire vrai, je n'aurais jamais pensé qu'une telle relation puisse naître entre nous. Mais maintenant, je suis heureux d'avoir quelqu'un comme ça à mes côtés. L'amitié est une chose rare. Je trouve important de la célébrer quand on peut, cela fait parti du meilleur de l'existence, après tout...
La professeure marque la fin de notre petit entretien en rappelant la date du prochain cours à travers une question rhétorique. J'acquiesce simplement, tout en lançant un simple :
« Oui. A la semaine prochaine.
Avant de prendre la direction de la sortie, comme à l'habitude. Un bref regard avant de quitter le bureau, assorti d'un clin d’œil et je file : une ombre dans les couloirs.
Le sentiment qui m'habite s'apparente à une forme de joie assez intense. Je suis heureux de la tournure de cette entrevue, moi qui craignait que les choses ne tournent mal à cause de l'article du Chineur. Au delà de ça, je me réjouis également de la manière dont elle a reçu mon cadeau. J'ai le sentiment d'avoir accompli quelque chose, ce soir. Je me suis démené pour concevoir quelque chose destiné uniquement à faire plaisir et ça a marché. Ce genre d'acte complètement gratuit me donne l'impression que la vie est parsemée de bonne choses et, pour moi qui ait tendance à accumuler les emmerdes, ce type de sentiment est plus que bienvenue.
En d'autres termes, c'était une bonne soirée.
Et je suis heureux.
A dire vrai, je n'aurais jamais pensé qu'une telle relation puisse naître entre nous. Mais maintenant, je suis heureux d'avoir quelqu'un comme ça à mes côtés. L'amitié est une chose rare. Je trouve important de la célébrer quand on peut, cela fait parti du meilleur de l'existence, après tout...
La professeure marque la fin de notre petit entretien en rappelant la date du prochain cours à travers une question rhétorique. J'acquiesce simplement, tout en lançant un simple :
« Oui. A la semaine prochaine.
Avant de prendre la direction de la sortie, comme à l'habitude. Un bref regard avant de quitter le bureau, assorti d'un clin d’œil et je file : une ombre dans les couloirs.
Le sentiment qui m'habite s'apparente à une forme de joie assez intense. Je suis heureux de la tournure de cette entrevue, moi qui craignait que les choses ne tournent mal à cause de l'article du Chineur. Au delà de ça, je me réjouis également de la manière dont elle a reçu mon cadeau. J'ai le sentiment d'avoir accompli quelque chose, ce soir. Je me suis démené pour concevoir quelque chose destiné uniquement à faire plaisir et ça a marché. Ce genre d'acte complètement gratuit me donne l'impression que la vie est parsemée de bonne choses et, pour moi qui ait tendance à accumuler les emmerdes, ce type de sentiment est plus que bienvenue.
En d'autres termes, c'était une bonne soirée.
Et je suis heureux.
Fin du RP.
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