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Re: I’ll seek you out (PV)
Mar 19 Jan 2010 - 22:04
- Lèvres contre lèvres, cœur contre cœur, corps contre corps… était-ce là une façon de nous tenir ? Ce nous dont tout séparait, ce nous qui n’avait aucun but, ce nous qui en était un bien malgré ma raison, ce nous, enfin, que je chérissais tout autant que je le haïssais. Nous avions finalement brisé tous ces codes qui nous séparaient, toutes ces barrières qui scindaient ce nous en deux parts terriblement vulnérables… Dans ce combat sans merci qui s’était menait des heures durant, mon cœur s’en était retiré vainqueur, victorieux contre cette raison moralisatrice. Etait-ce bien ? Etait-ce mal ? Etait-ce seulement quelque chose ? Ne pouvait-ce-t-il pas être simplement beau sans être bien ou mal, être passionné sans être constrictif ou destructeur ? Et encore une fois je me replongeais dans un tas de questions qui resteraient sans réponse, mais qui malgré tout me tiraillaient l’esprit. J’étais cependant apaisée par le seul contact de la peau de Lust sur la mienne, et pour l’instant cela me suffisait. Ses bras protecteurs étaient tels une muraille nous séparant du monde extérieur, et je me complaisais dans une bulle qui nous était propre, me laisser guider par des pulsions demeurées jusqu’alors insatisfaites. Tandis que nous continuions à nous embrasser dans un rythme endiablé, les lèvres de Lust se détachèrent des miennes pour glisser près de mon oreille. Mon prénom s’échappa de sa gorge dans un souffle brûlant et je ne pus retenir mon cœur qui s’emballait à nouveau. Je ne me contrôlais plus, j’étais effrayée par celle que je devenais par sa seule présence, je savais néanmoins qu’il ne s’agissait que de moi-même, celle que je m’évertuais à cacher, cette Cassandra passionnée et guidée par des pulsions par moment agressives et violentes. Je souffrais de dépendre ainsi de lui et paradoxalement, pleurais de savoir que bientôt s’achèverais ce nirvana que nous nous étions créés. Mon cœur avait mal de battre si vite et si fort, mais laissait cependant échapper une douce jouissance se répandant tout le long de mon échine. Mes sens avaient perdu le nord et je confondais le goût et l’odorat, la vue et l’ouïe, tandis que le toucher prenait le dessus sur le reste, laissant ma main se glisser sur le dos de mon amant. Comme si j’étais retombée dans mon adolescence, je ressentais chaque sensation avec plus d’intensité que jamais, je n’étais pourtant pas sous le joug de la drogue. Je réalisai pourtant que ma nouvelle drogue n’était autre que cet homme dont les lèvres arrachaient avec fougues quelques un de mes baisers, qu’il était junkie et pourtant magnifique, sur ce piédestal de Dépravation. Soudain, ses caresses cessèrent, et de ses lèvres s’échappèrent des mots que je n’aurais jamais crus entendre de la part de Lust. « … Je t’aime ».
Encore une fois, une vague de questions m’engloutit. Le pensait-il, ou était-ce simplement pour m’avoir dans ses bras ? Etait-ce réellement ou simplement sous les pulsions de l’instant ? Quand bien même était-ce vrai, combien de temps cela perdurait ? Car je connaissais tout du junkie à l’état pur, pour en avoir été une moi-même, et savais que leur humeur était changeante et passait souvent du tout ou rien, alors à quoi bon ? J’avais pourtant l’impression infinie que de longs moments à deux suivraient celui-ci, et j’espérais du plus profond de mon être que des mots aussi importants à mes yeux l’étaient à ceux de mon Prince. Réalisait-il seulement dans quoi il s’aventurait ? Je n’étais pas ce genre de femme qui se laisse voler son cœur pour se le faire briser. Je m’offrais à lui par choix personnel et ne lui avait pas demandé de me déclarer ses sentiments, mais il l’avait fait, et dès lors, il s’était engagé à ne pas me briser le cœur. Ma vengeance serait terrible autrement, et connaissant Lust aussi tenace que moi, ce combat sans merci serait des plus sanglants. Encore une fois cependant, mon cœur l’emporta et je me perdis dans la contemplation de ses yeux, enfonçant doucement mes ongles dans sa peau pâle. J’étais sur le point de lui répondre quand il reprit la parole dans des mots enflammés qui ne me laissèrent pas indifférente.
« Et je te veux toi, et aucune autre. Je ne supporterais pas de te voir avec un autre homme... fais moi la promesse de n'être qu'à moi, et je ferais la même en retour. Je serais fidèle... passionnant et passionné. »
Il s’appelait Lust Whitaker, était connu pour son infidélité inouïe, pour les cœurs qu’il avait brisés, les filles qu’il avait perverties. Il était méprisé et adoré pour être l’enfant de Satan. On le détestait, ou on l’aimait, mais on le respectait. Et ce matin, dans mon bain, il me disait qu’il m’aimait et me promettait fidélité en échange de mon exclusivité. Avait-il bu ? S’était-il drogué en cachette ? Ses yeux n’étaient pas plus dilatés que les miens pourtant, il semblait être serein et calme, bien que frémissant à chacun de nos contact, tout comme moi. Il n’avait pas le droit de me dire des choses pareilles, pas le droit de me faire m’attacher à lui ainsi, pas le droit non plus de m’envoûter, de m’enivrer par un seul regard, un seul baiser, une seule caresse. Plongeant mes yeux clairs dans les siens, je remontais mes deux mains vers ses joues que je caressais tendrement. Mes yeux rieurs fixèrent un instant les lèvres de mon amant, avant de remonter vers son regard envoûtant. Un rire cristallin s’échappa de ma voix, et tandis que j’embrassais Lust doucement sur la joue, je murmurais avec défit :
« Pourras-tu tenir cette promesse d'exclusivité, doux Lust, avec toute cette cours qui gravite autour de toi ? Résisteras-tu à la tentation d'une autre chair que la mienne ? murmurais-je, en un sourire provocateur. Pour ma part, je te promets fidélité.. Qui d'autre pourrait-il m'intéresser de toutes façons ? »
Je me moquais ouvertement de lui, dans le but unique de le faire réagir, de lui faire comprendre que je ne m’attendais pas à ce qu’il me promette fidélité mais à ce qu’il se prête vraiment au jeu. Je n’avais aucun moyen de vérifier s’il irait voir ailleurs ou non, je me contentais de lui prêter une confiance aveugle que je retirerais bien vite si j’apprenais par malheur que notre pacte ne serait point respecté. Ma raison regagnait peu à peu du terrain contre mon cœur, et j’avais grand mal à croire en cette exclusivité. Qui étais-je pour lui inspirer tant de respect ? Qu’avais-je de différent des autres pour qu’il me promette ainsi l’exclusivité qu’il a refusée à tant d’autres ? Pourtant profondément amoureuse, je ne pus m’empêcher de passer outre pour aujourd’hui et d’attendre de voir de mes propres yeux un Lust Whitaker fidèle. J’avais l’étrange impression que quelque chose en lui venait de changer au moment même où il m’avait dit qu’il m’aimait et encore une fois, la plus infinie tendresse m’envahit. Sans attendre de réponse de sa part, de toute façon, je n’en voulais pas, je glissais lentement mes mains dans le bas de son dos et descendis doucement l’ultime barrière : un sous vêtement de très bon gout certes, mais dont je me serais passée. S’en suivit alors scène de tendresse et de passion, où nos deux corps ne firent qu’un, où le silence qui nous entourait n’était brisé que par quelques uns de nos gémissements. Ce fut long et délicieux, pour la première fois de ma vie, je voyais la différence entre faire l’amour et me faire sauter, la tendresse qui émanait du corps brûlant de Lust n’en pouvait plus de me faire frissonner de plaisir et très vite, nous sombrèrent dans un monde que je ne connaissais pas mais qui pourtant me mit aux anges. Je ne vous donnerais pas de détails, car encore une fois, cette relation devait demeurer secrète aux yeux de tous, c’était le prix d’un bonheur inattendu et puisque Lust semblait l’accepter, je n’avais pas à m’y opposer. Quand enfin nos corps se séparèrent l’un de l’autre, nous nous glissâmes vers mon lit où je me blottis une fois encore dans ses bras. J’avais à nouveau sommeil, mais je voulais profiter de lui, encore et encore, passer mes mains sur son corps sans aucun interdit, embrasser chacun de ses membres avec une tendresse infinie… Nous nous embrassâmes, encore et encore, lorsqu’enfin, je me décidai à m’engager dans la relation la plus inimaginable :
« Je t’aime, Lust. »
Love is not a victory march, it’s a cold and broken hallelujah Lust…
FIN
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