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un éléphant dans un magasin de porcelaine (frey&vael)
Lun 2 Avr 2018 - 2:18
Un Poco Loco - Luis Ángel & Gómez Jarmillo
Vael appréciait vraiment sa journée. Il avait quitté un peu les murs et les jardins de l’université pour se balader dans le quartier des sorciers. Il prenait un peu l’air, profitant du soleil timide mais si agréable avec la fraicheur de la brise, s’imprégnant de l’énergie de la petite ville dans la ville. L’activité, les bruits, les gens... Les renfrognés à la marche rapide, les pressés et nerveux, les étudiantes qui se tenaient par le bras tout en gloussant, une mère qui appelait son enfant car il touchait à tout, … Autant Vael pouvait être solitaire, il aimait bien se nourrir un peu de la vie des gens. Il avait l’illusion d’être un peu moins seul. Être-un-génie avait son fardeaux. Il en profitait pour faire quelques courses. De quoi s’occuper et occuper les quartier des Lufkin chez Licorne & fils, quelques caramels rien que pour lui à la Plume en Sucre. Bon peut-être que je partagerais avec Jo s’il est gentil. Il se perdit même pas loin de deux bonnes heures dans la célèbre librairie et en sortit avec deux livres sous le bras, le reste de ses achats enfournés dans sa besace en cuir qui avait l’air d’avoir fait la guerre.
Il continuait de se balader, laissant son nez trainer sur les vitrines, sur ce qui se passait dans la rue, écoutant des brides de conversation, répondant tout bas par réflexe face à certaine question qui lui sautèrent dans les oreilles. « Et tu sais où était ma baguette ? – dans ton cul… » par exemple… Puis parfois il chantonnait des brides de phrases, sans aucun complexe dans la rue. En ce moment c’était « Un Poco Loco » du film Coco de Pixar. C’est là alors, à travers les vieux carreaux épais d’une échoppe qu’il vit cette tresse qu’il reconnaitrait entre mille. Sa chevelure si clair avait l’air de luir dans la boutique mal éclairée. Il s’arrêta net. Une dame derrière lui le percuta, lui emboitant un peu trop le pas et ce fut si soudain. Elle pesta alors que Vael ne fit même pas attention à elle. Il était ébahi devant l’apparition. Un sourire et il se décida d’entrer dans Les Trois Corneilles.
Une clochette tinta lorsqu’il poussa la porte. Entré en trombe, il avait mal visé l’entrée et serra un peu trop à gauche. La chèche enroulée à la sangle de son sac s’accrocha à un clou du cadre extérieur de la porte. Il avait prit son élan pour entrer, un pas assuré pour aller jusqu’à son objectif : Freyja, mais il fut freiné brusquement et repartit en arrière pour se manger de plein fouet la porte fermée. Il avait fait un vacarme du tonnerre. Les clients présents avait presque tous cessé leur occupation pour le dévisager. Il grogna, rouvrit la porte, décrocha son foulard en tirant dessus. Il en laissa un lambeau sur le clou à l’extérieur. Il reprit sa mine sûr de lui avec son petit air juste assez idiot pour être insolent. Plus il s’approchait d’elle plus il étirait son sourire qui donnait souvent envie de le claquer. Il agita sa main pour saluer Freyja, maintenant qu’il était à côté d’elle. « Comment j’ai trop de la chance… » dit-il tout bas mais malheureusement il pensait tout haut.
Il y eut un silence. « Tu fais quoi ? » la question était idiote, mais il ne savait pas comment entamer la conversation. Il était heureux, il était devant elle et maintenant ? C’est pas tout de la regarder et rester silencieux, car franchement entre nous : moi ça me va… Non mais faut vraiment que j’arrête de faire ça, c’est trop bizarre je suis entièrement d’accord… J’arrive pas à m’en empêcher. C’est pas de ma faute. Tant qu’il pouvait la retenir encore quelques minutes en parlant de n’importe quoi avant qu’elle ne trouve une excuse pour l’esquiver. Son regard glissa sur les mains de sa belle tenant divers ingrédients et j’ai eu un moment de flippe. « Y’avais un truc à faire pour le cours de potion ?! » demanda t-il les yeux grands ouverts, un peu affolé. Peut-être que lui devrait voir aussi pour faire un peu le plein. J’espère que c’est ça en vrai, quitte à ce que je passe mes nuits dessus car je suis encore une fois à la bourre. Je lui demanderais de m’aider et qu’elle sera obligée d’accepter. Donc, je m’assure de passer beaucoup de temps avec elle, juste tous les deux. Et pendant qu’il se faisait des films, il regardait dans le vide, des étoiles dans les yeux avec un sourire crétin.
acidbrain
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