- InvitéInvité
promis ça m'f'ra rien ♛ penny&eustache
Lun 7 Mai 2018 - 16:41
♛ promis ça m'f'ra rien
Mon cerveau me tend des pièges,
Me laisse croire que j'ai la solution
Mais au fond on est tous les mêmes,
On s'fait du mal et on tourne en rond
Me laisse croire que j'ai la solution
Mais au fond on est tous les mêmes,
On s'fait du mal et on tourne en rond
▼▲▼
Passer ton après-midi à la bibliothèque, c'est pas vraiment ton truc. T'es pas du genre à fouiner dans les bouquins des heures passants pour trouver LE détail crucial qui t'offrira l'optimal. Certes, tu es plutôt sérieux, c'est bien pour ça que tu es là, mais tu n'es pas un acharné. C'était Miss Rosebury qui t'avait obligé à traîner ton derrière dans la bibliothèque. Ton dernier devoir de Sciences politiques magiques était plutôt médiocre, et elle t'avait fermement invité à te re-concentrer sur certains points, tels que la hiérarchie du Ministère et le fonctionnement du Département des Mystères, qui selon elle "sont des points qui devraient être acquis depuis la première année." Tu as bien évidemment soufflé avant de tourner les talons et te rendre comme un bon petit garçon à la bibliothèque. Tu sais très bien que ta professeur ne te lâchera pas tant que tu n'auras pas retravaillé ces bases cruciales.
C'est une après-midi fort calme à la bibliothèque. En effet, le soleil brille haut et fort sur l'Écosse, pour une fois, alors la plupart des étudiants profitent de leur temps libre en extérieur. Et toi, tu t'es enfermé dans le bâtiment, avec des pages et des pages de broutilles politiques. Tu serais bien mieux dans l'herbe du parc à fumer tranquillement. Ton esprit vagabonde quelques minutes sur cette splendide hypothèse, mais les paroles d'Evangeline brisent tout espoir de passer l'après-midi dehors. Si tu veux rentrer au Ministère, Eustache, il va falloir bosser, et arrêter de se la couler douce.
Après avoir attrapé une dizaine de vieux bouquins et autres parchemins, tu te poses à une table, seul. Tu commences à griffonner le papier avec ta plume préalablement trempé dans l'encrier. Et tu commences tes révisions. La suite des D.E.F.I.S se passe en juin, et tu ne peux pas te permettre de te rater. Ça, ton père ne l'acceptera pas, et tu seras retiré du testament familial sans sommation. Alors tu grattes le papier comme si ta vie en dépendait. Mais au bout d'à peine quelques minutes, tu es très vite déconcentré. Il y a un parfum un peu trop familier qui vient te chatouiller les narines. La fragrance finie par te faire lever la tête. C'est bien ce que tu te disais. Et ça ne t'étonne pas. Quelques tables plus loin, c'est un visage que tu connais par cœur pour l'avoir caresser bien souvent, tracer ses contours de tes doigts un nombre de fois incalculables. Penelope Blackwell. Anciennement ta Penny. C'était évident que tu la croises ici, elle, le rat de bibliothèque par excellence. La bosseuse, l'intello. Bien des traits qui lui donnent tout son charme. À l'époque, tu l'avais vu comme le challenge ultime. Cette fille qui faisait fantasmer tes camarades, mais qui était tellement insaisissable. Tu avais impressionné l'université entière en devenant son petit ami. Et c'était cette renommée qui te faisait envie. Une avidité de popularité qui s'est finalement ternie au fil du temps. Vous filiez le parfait amour avant que tu ne gâches tout et que ton ego ne se lasse.
Ni une ni deux, tu abandonnes tes révisions pour rejoindre la table de ton ex. Tu as toujours votre petite altercation au bal en travers de la gorge. Et puis d'autres maux te tracassent sur son cas. Tu aimerais bien lui en toucher deux mots. Tu attrapes la chaise en face d'elle, sans en demander la permission. Tu t'assois, pose tes mains sur la table, et lâche un "Salut" un peu froid. Tu sais bien que tu la déranges, mais discuter avec Penny, surtout pour toi vu votre passif, est plutôt compliqué. Alors pour une fois que tu la tiens, tu ne vas pas manquer l'occasion, quitte à en faire pâtir tes révisions. "Tu profites pas du beau temps ?" Le ton est toujours un peu monotone, froid. Tu n'arbores pas le rictus qui te caractérise, tu n'as pas envie de sourire. Pas vraiment, pas pour le moment. Là, c'est ce que tu as lu dans le Chineur qui t'accapare l'esprit. On prête à ton ex-petite amie une relation torride avec un certain Finnley Jones. Tu n'as pas pu t'empêcher de te renseigner un peu sur lui pour découvrir que ce n'est autre qu'un né-moldu musicien dont les premières années s'arrachent les CDs et les t-shirts de son groupe. Ça t'a quelque peu fait tiquer. Toi qui pensais encore hanter les nuits de la jolie Blackwell, il semblerait qu'elle t'ait remplacé. Et ça, ça ne te plaît pas vraiment. Tu aimes avoir un contrôle total sur tout ce qui te touche de près où de loin, Scylla en a d'ailleurs bien fait les frais. Et tu aimais cette idée que Penny ne t'oublie pas dans les bras d'un autre. Tu passes une main dans tes cheveux. "J'ai entendu dire que tu jouais les groupies. Je pensais pas que c'était ton style." Tu rentres dans le tas, les phrases aiguisées comme des rasoirs. Tu attrapes une pilule dans ta poche, le troisième et dernière de la journée (restriction des médicomages de St Mangouste après ta petite overdose), afin de détendre tes muscles un peu trop contractés par l'agacement. Tu ne voudrais pas lui faire peur. Tu l'as déjà bien trop fait.
C'est une après-midi fort calme à la bibliothèque. En effet, le soleil brille haut et fort sur l'Écosse, pour une fois, alors la plupart des étudiants profitent de leur temps libre en extérieur. Et toi, tu t'es enfermé dans le bâtiment, avec des pages et des pages de broutilles politiques. Tu serais bien mieux dans l'herbe du parc à fumer tranquillement. Ton esprit vagabonde quelques minutes sur cette splendide hypothèse, mais les paroles d'Evangeline brisent tout espoir de passer l'après-midi dehors. Si tu veux rentrer au Ministère, Eustache, il va falloir bosser, et arrêter de se la couler douce.
Après avoir attrapé une dizaine de vieux bouquins et autres parchemins, tu te poses à une table, seul. Tu commences à griffonner le papier avec ta plume préalablement trempé dans l'encrier. Et tu commences tes révisions. La suite des D.E.F.I.S se passe en juin, et tu ne peux pas te permettre de te rater. Ça, ton père ne l'acceptera pas, et tu seras retiré du testament familial sans sommation. Alors tu grattes le papier comme si ta vie en dépendait. Mais au bout d'à peine quelques minutes, tu es très vite déconcentré. Il y a un parfum un peu trop familier qui vient te chatouiller les narines. La fragrance finie par te faire lever la tête. C'est bien ce que tu te disais. Et ça ne t'étonne pas. Quelques tables plus loin, c'est un visage que tu connais par cœur pour l'avoir caresser bien souvent, tracer ses contours de tes doigts un nombre de fois incalculables. Penelope Blackwell. Anciennement ta Penny. C'était évident que tu la croises ici, elle, le rat de bibliothèque par excellence. La bosseuse, l'intello. Bien des traits qui lui donnent tout son charme. À l'époque, tu l'avais vu comme le challenge ultime. Cette fille qui faisait fantasmer tes camarades, mais qui était tellement insaisissable. Tu avais impressionné l'université entière en devenant son petit ami. Et c'était cette renommée qui te faisait envie. Une avidité de popularité qui s'est finalement ternie au fil du temps. Vous filiez le parfait amour avant que tu ne gâches tout et que ton ego ne se lasse.
Ni une ni deux, tu abandonnes tes révisions pour rejoindre la table de ton ex. Tu as toujours votre petite altercation au bal en travers de la gorge. Et puis d'autres maux te tracassent sur son cas. Tu aimerais bien lui en toucher deux mots. Tu attrapes la chaise en face d'elle, sans en demander la permission. Tu t'assois, pose tes mains sur la table, et lâche un "Salut" un peu froid. Tu sais bien que tu la déranges, mais discuter avec Penny, surtout pour toi vu votre passif, est plutôt compliqué. Alors pour une fois que tu la tiens, tu ne vas pas manquer l'occasion, quitte à en faire pâtir tes révisions. "Tu profites pas du beau temps ?" Le ton est toujours un peu monotone, froid. Tu n'arbores pas le rictus qui te caractérise, tu n'as pas envie de sourire. Pas vraiment, pas pour le moment. Là, c'est ce que tu as lu dans le Chineur qui t'accapare l'esprit. On prête à ton ex-petite amie une relation torride avec un certain Finnley Jones. Tu n'as pas pu t'empêcher de te renseigner un peu sur lui pour découvrir que ce n'est autre qu'un né-moldu musicien dont les premières années s'arrachent les CDs et les t-shirts de son groupe. Ça t'a quelque peu fait tiquer. Toi qui pensais encore hanter les nuits de la jolie Blackwell, il semblerait qu'elle t'ait remplacé. Et ça, ça ne te plaît pas vraiment. Tu aimes avoir un contrôle total sur tout ce qui te touche de près où de loin, Scylla en a d'ailleurs bien fait les frais. Et tu aimais cette idée que Penny ne t'oublie pas dans les bras d'un autre. Tu passes une main dans tes cheveux. "J'ai entendu dire que tu jouais les groupies. Je pensais pas que c'était ton style." Tu rentres dans le tas, les phrases aiguisées comme des rasoirs. Tu attrapes une pilule dans ta poche, le troisième et dernière de la journée (restriction des médicomages de St Mangouste après ta petite overdose), afin de détendre tes muscles un peu trop contractés par l'agacement. Tu ne voudrais pas lui faire peur. Tu l'as déjà bien trop fait.
CODAGE PAR AMATIS
- InvitéInvité
Re: promis ça m'f'ra rien ♛ penny&eustache
Mer 9 Mai 2018 - 23:55
♛ promis ça m'f'ra rien
Mon cerveau me tend des pièges,
Me laisse croire que j'ai la solution
Mais au fond on est tous les mêmes,
On s'fait du mal et on tourne en rond
Me laisse croire que j'ai la solution
Mais au fond on est tous les mêmes,
On s'fait du mal et on tourne en rond
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« Je veux quarante centimètres de parchemin sur l'utilisation des Runes durant l'Inquisition. Vous me traduirez également les deux premières pages du texte, il vous préparera à l'examen de juin. » Oh. Crap. C'est la boule au ventre que je sors du cours d'étude des runes, rien qu'en apprenant la tonne de devoirs dispensée par notre professeur. J'ai l'esprit ailleurs alors que je suis les autres étudiants - dont certains sont mes amis - et qu'on va se poser au bord du lac pour décompresser de la journée de cours qu'on vient littéralement de subir. Posée à leurs côtés, je ne peux faire autrement que calculer mentalement tout ce qu'il me reste encore à faire. D'abord, ce devoir de dernière minute. Ensuite, apprendre la fin de mon texte pour le cours de théâtre, celui dont l'interprétation comptera dans la note finale. Continuer les potions qui sont en préparation, en vue d'entamer ma thèse de D.E.F.I.S. Passer les weekends à la Griffe de l'Hippo, le sourire toujours bienveillant et les conseils avisés pour ravir la clientèle. Puis enfin, et surtout, veiller sur mon petit frère. Depuis qu'il avait débarqué chez moi recouvert d'ecchymoses, je ne pouvais faire autrement que de me faire un sang d'encre en pensant à lui. Où était-il ? Avec qui ? Était-il en danger ? Comment j'allais le retrouver, la prochaine fois ? Des questions qui restaient sans réponse, tourbillonnant dans mon esprit sans que je ne puisse rien y faire. Contrôler les faits et gestes de Malcom, c'était tout simplement hors de ma portée. Par contre, mes notes, elles, je pouvais les contrôler. C'était bien l'unique chose tangible dans ma vie en ce moment, et je m'y raccrochais comme je l'avais toujours fait.
Des cris et des rires me parviennent malgré mes tentatives pour me plonger dans la lecture du texte à rendre pour le prochain cours. Il fait beau, alors le lac est pris d'assaut par les étudiants en chaleur. Je soupire et me relève avec discrétion, pensant échapper à la vigilance de mes amis ; mais c'est bien mal me connaître, je suis loin de passer inaperçu. « Penny ! Tu vas où comme ça ? Profite un peu du beau temps ! » « À la bibliothèque, tiens ! », répond une autre à ma place en m'adressant un sourire complice. « Faut vraiment que je fasse ce devoir maintenant, j'suis désolée... » « T'es pas marrante ! » Je lui tire la langue et adresse un signe de main aux autres avant d'entamer quelques foulées vers le château. « On se voit plus tard ! » Je ne sais pas quand, mais honnêtement, l'intention y est.
Machinalement, par une habitude vieille de plusieurs années, mes pas me mènent naturellement au deuxième étage, celui qui abrite la bibliothèque et ses ouvrages tout autant centenaires que modernes. Je passe par le rayonnage habituel, celui de toutes les encyclopédies, et m'empare d'un énorme dictionnaire, celui dont je me sers toujours pour les devoirs tels que celui-ci. Celui qui coûte bien trop cher pour que je puisse me fournir d'un exemplaire bien à moi.
Les lieux sont désertés vu la température ; autant dire que ça m'arrange, je ne risque pas d'avoir de distraction dans un endroit tel que celui-ci. Me plaçant à une table au hasard, je laisse tomber l'énorme bouquin sur celle-ci et relève mes boucles blondes en un chignon lâche, prête à m'atteler à la tâche. J'ai l'impression qu'il fait encore plus chaud ici qu'à l'extérieur, mais peu importe. Je fouille dans mon sac à la recherche de mon encrier, ai à peine le temps d'en sortir également ma plume que quelqu'un vient subrepticement s'asseoir juste en face de moi. Pas n'importe qui. Non, évidemment, ça serait trop facile. « Salut », qu'il me lâche, de son ton distant et condescendant. « Eustache... », son prénom s'échappe de mes lippes sans que je ne puisse le retenir, mélange entre la surprise et l'agacement. Qu'est-ce qu'il peut bien vouloir, cette fois ? Mes doigts se crispent sur mon parchemin. Je ne l'ai pas revu depuis le bal pour les 700 ans d'Hungcalf, où il avait fini aspergé de cocktail. Un geste effectué par une amie Lufkin, que j'avais été très loin d'apprécier. Bien sûr, je détestais l'Ethelred - du moins, c'est ce que je me complaisais à croire - et elle n'avait voulu que prendre ma défense. N'empêche. Ça ne m'avait pas plu. Parce que ce sentiment qui m'habitait à la simple pensée du français, il était mien. C'était ma haine. Malgré tout, c'était une émotion que je gardais jalousement. Que je ne voulais pas partager. Parce que quelque part, c'était tout ce qui me raccrochait à lui.
« Tu profites pas du beau temps ? » Je relève un sourcil, sceptique. Ça m'étonnerait qu'il soit venu me faire la conversation pour des banalités pareilles. « Non. ... Qu'est-ce que tu veux ? » Autant en venir au fait directement. Ce qu'il ne tarde pas à faire, d'ailleurs. « J'ai entendu dire que tu jouais les groupies. Je pensais pas que c'était ton style. » Mon cœur rate un battement. Ça y est. Le voilà lancé. Autant dire que je ne suis pas née de la dernière pluie et que je vois très bien ce qu'il sous-entend, par là. J'avais demandé à Finn de taire cette aventure, malheureusement, des yeux indiscrets nous avaient visiblement remarqué, le soir de mon anniversaire. Je n'arrive pas à retenir ma langue, qui claque sur un ton égal au sien. « J'ai pourtant bien été la tienne. » À quoi bon nier. Il avait tout pour me plaire. De l'esprit, de la caboche, de l'humour et de la poésie à deux balles qui ne pouvait que faire craquer une fleur bleue dans mon genre. Dommage qu'il soit un connard par-dessus tout, mais ça va bien souvent de paire. « Donc oui. Tout à fait mon style », je rajoute en commençant à griffonner sur le parchemin. J'ai juste envie de l'ignorer, même si, malgré moi, je sais que je ne pourrai pas faire l'impasse sur ce qu'il dit... Ou ce qu'il pense. J'avais encore un goût amer des dernières paroles qu'il nous avait adressées. Vous êtes pathétiques.
Un bruit familier me fait redresser l'échine. Une boîte en fer, celle qui contient les fameuses pilules qu'il ne fait qu'engloutir toute la journée. Je n'arrive pas à faire taire la médicomage qui sommeille en moi, alors que je le vois en gober une. Je sais que ça ne lui fait pas du bien, ces soit disant remèdes miracle. C'est pas faute de lui avoir dit. « Je suis étonnée que tu sois toujours en vie avec toutes les conneries que tu avales... » La remarque est plate, sans vague. Ni réellement un reproche, ni pour autant une pique, disons plutôt une constatation. Eustache, il n'a jamais voulu me dire pourquoi il s'obstinait à prendre ça. Tout ce que je sais, c'est que c'est malsain. Merde Penny, laisse-le. C'est plus ton problème.
Des cris et des rires me parviennent malgré mes tentatives pour me plonger dans la lecture du texte à rendre pour le prochain cours. Il fait beau, alors le lac est pris d'assaut par les étudiants en chaleur. Je soupire et me relève avec discrétion, pensant échapper à la vigilance de mes amis ; mais c'est bien mal me connaître, je suis loin de passer inaperçu. « Penny ! Tu vas où comme ça ? Profite un peu du beau temps ! » « À la bibliothèque, tiens ! », répond une autre à ma place en m'adressant un sourire complice. « Faut vraiment que je fasse ce devoir maintenant, j'suis désolée... » « T'es pas marrante ! » Je lui tire la langue et adresse un signe de main aux autres avant d'entamer quelques foulées vers le château. « On se voit plus tard ! » Je ne sais pas quand, mais honnêtement, l'intention y est.
Machinalement, par une habitude vieille de plusieurs années, mes pas me mènent naturellement au deuxième étage, celui qui abrite la bibliothèque et ses ouvrages tout autant centenaires que modernes. Je passe par le rayonnage habituel, celui de toutes les encyclopédies, et m'empare d'un énorme dictionnaire, celui dont je me sers toujours pour les devoirs tels que celui-ci. Celui qui coûte bien trop cher pour que je puisse me fournir d'un exemplaire bien à moi.
Les lieux sont désertés vu la température ; autant dire que ça m'arrange, je ne risque pas d'avoir de distraction dans un endroit tel que celui-ci. Me plaçant à une table au hasard, je laisse tomber l'énorme bouquin sur celle-ci et relève mes boucles blondes en un chignon lâche, prête à m'atteler à la tâche. J'ai l'impression qu'il fait encore plus chaud ici qu'à l'extérieur, mais peu importe. Je fouille dans mon sac à la recherche de mon encrier, ai à peine le temps d'en sortir également ma plume que quelqu'un vient subrepticement s'asseoir juste en face de moi. Pas n'importe qui. Non, évidemment, ça serait trop facile. « Salut », qu'il me lâche, de son ton distant et condescendant. « Eustache... », son prénom s'échappe de mes lippes sans que je ne puisse le retenir, mélange entre la surprise et l'agacement. Qu'est-ce qu'il peut bien vouloir, cette fois ? Mes doigts se crispent sur mon parchemin. Je ne l'ai pas revu depuis le bal pour les 700 ans d'Hungcalf, où il avait fini aspergé de cocktail. Un geste effectué par une amie Lufkin, que j'avais été très loin d'apprécier. Bien sûr, je détestais l'Ethelred - du moins, c'est ce que je me complaisais à croire - et elle n'avait voulu que prendre ma défense. N'empêche. Ça ne m'avait pas plu. Parce que ce sentiment qui m'habitait à la simple pensée du français, il était mien. C'était ma haine. Malgré tout, c'était une émotion que je gardais jalousement. Que je ne voulais pas partager. Parce que quelque part, c'était tout ce qui me raccrochait à lui.
« Tu profites pas du beau temps ? » Je relève un sourcil, sceptique. Ça m'étonnerait qu'il soit venu me faire la conversation pour des banalités pareilles. « Non. ... Qu'est-ce que tu veux ? » Autant en venir au fait directement. Ce qu'il ne tarde pas à faire, d'ailleurs. « J'ai entendu dire que tu jouais les groupies. Je pensais pas que c'était ton style. » Mon cœur rate un battement. Ça y est. Le voilà lancé. Autant dire que je ne suis pas née de la dernière pluie et que je vois très bien ce qu'il sous-entend, par là. J'avais demandé à Finn de taire cette aventure, malheureusement, des yeux indiscrets nous avaient visiblement remarqué, le soir de mon anniversaire. Je n'arrive pas à retenir ma langue, qui claque sur un ton égal au sien. « J'ai pourtant bien été la tienne. » À quoi bon nier. Il avait tout pour me plaire. De l'esprit, de la caboche, de l'humour et de la poésie à deux balles qui ne pouvait que faire craquer une fleur bleue dans mon genre. Dommage qu'il soit un connard par-dessus tout, mais ça va bien souvent de paire. « Donc oui. Tout à fait mon style », je rajoute en commençant à griffonner sur le parchemin. J'ai juste envie de l'ignorer, même si, malgré moi, je sais que je ne pourrai pas faire l'impasse sur ce qu'il dit... Ou ce qu'il pense. J'avais encore un goût amer des dernières paroles qu'il nous avait adressées. Vous êtes pathétiques.
Un bruit familier me fait redresser l'échine. Une boîte en fer, celle qui contient les fameuses pilules qu'il ne fait qu'engloutir toute la journée. Je n'arrive pas à faire taire la médicomage qui sommeille en moi, alors que je le vois en gober une. Je sais que ça ne lui fait pas du bien, ces soit disant remèdes miracle. C'est pas faute de lui avoir dit. « Je suis étonnée que tu sois toujours en vie avec toutes les conneries que tu avales... » La remarque est plate, sans vague. Ni réellement un reproche, ni pour autant une pique, disons plutôt une constatation. Eustache, il n'a jamais voulu me dire pourquoi il s'obstinait à prendre ça. Tout ce que je sais, c'est que c'est malsain. Merde Penny, laisse-le. C'est plus ton problème.
CODAGE PAR AMATIS
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