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Where there is love there is life [PV Abigail]
Dim 8 Juil 2018 - 23:21
Je suis allée voir Abigail tous les jours durant son séjour à l’hôpital Sainte-Mangouste. Bien sûr je devais jongler avec les visites de ses proches afin que personne n’ait vent de ma présence. Mais dans un endroit aussi éloigné de l’université, il n’était pas si compliqué de se cacher. C’est à présent qu’elle est sortie que nous allons devoir redoubler de prudence. Par chance la fréquentation sur le campus à largement diminué avec les vacances d’été et nous devrions parvenir à passer inaperçues en attendant d’avoir pu mettre en place le sortilège fidelitas.
Nous avons prévu de nous rendre en Roumanie pour vérifier la théorie d’Abigail à la fin du mois de juillet. Ainsi une pleine lune sera passée et ma jeune compagne sera fixée sur son état. Je lui ai assuré que quoi qu’il arrive ça ne changerait rien à notre relation et je le pense sincèrement. Pourtant je n’ai pas su faire taire ses inquiétudes. Je peux aisément la comprendre cela dit et c’est pourquoi je me suis surtout employée à la soutenir et à m’assurer qu’elle accepte les soins. À présent qu’elle va revenir sur le campus, je devrai sans doute me montrer plus vigilante encore pour surveiller son observance puisque je serai la seule assez présente pour le faire.
Outre l’état de santé d’Abigail et la clandestinité de notre relation, il y a un autre sujet qui me préoccupe aujourd’hui. Il y a certaines choses que je me dois de lui révéler et dont je n’ai pas encore pris le temps de lui parler. J’ai préféré ne pas le faire à l’hôpital où l’interruption d’un médicomage ou d’un membre de sa famille aurait pu me contraindre à transplaner en coupant court à la conversation. J’ai conscience qu’il est risqué d’en parler à une personne de plus et notre relation est encore jeune pour réellement miser sur la confiance que je lui porte, mais je crois que c’est quelque chose que je ne peux pas non plus taire plus longtemps sous peine de nuire à notre avenir ensemble. J’ai donc décidé d’aborder le sujet ce soir puisqu’elle doit me rejoindre pour la soirée.
Je me suis installée à mon bureau pour l’attendre et je dois reconnaître ressentir une pointe d’appréhension quant à sa réaction. J’imagine que mon inquiétude est superflue mais elle n’en demeure pas moins réelle et s’accompagne étrangement d’une légère impatience. Lorsque pile à l’heure convenue, j’entends frapper à ma porte, je me lève pour aller lui ouvrir moi-même au lieu de le faire d’un simple sortilège informulé.
Nous avons prévu de nous rendre en Roumanie pour vérifier la théorie d’Abigail à la fin du mois de juillet. Ainsi une pleine lune sera passée et ma jeune compagne sera fixée sur son état. Je lui ai assuré que quoi qu’il arrive ça ne changerait rien à notre relation et je le pense sincèrement. Pourtant je n’ai pas su faire taire ses inquiétudes. Je peux aisément la comprendre cela dit et c’est pourquoi je me suis surtout employée à la soutenir et à m’assurer qu’elle accepte les soins. À présent qu’elle va revenir sur le campus, je devrai sans doute me montrer plus vigilante encore pour surveiller son observance puisque je serai la seule assez présente pour le faire.
Outre l’état de santé d’Abigail et la clandestinité de notre relation, il y a un autre sujet qui me préoccupe aujourd’hui. Il y a certaines choses que je me dois de lui révéler et dont je n’ai pas encore pris le temps de lui parler. J’ai préféré ne pas le faire à l’hôpital où l’interruption d’un médicomage ou d’un membre de sa famille aurait pu me contraindre à transplaner en coupant court à la conversation. J’ai conscience qu’il est risqué d’en parler à une personne de plus et notre relation est encore jeune pour réellement miser sur la confiance que je lui porte, mais je crois que c’est quelque chose que je ne peux pas non plus taire plus longtemps sous peine de nuire à notre avenir ensemble. J’ai donc décidé d’aborder le sujet ce soir puisqu’elle doit me rejoindre pour la soirée.
Je me suis installée à mon bureau pour l’attendre et je dois reconnaître ressentir une pointe d’appréhension quant à sa réaction. J’imagine que mon inquiétude est superflue mais elle n’en demeure pas moins réelle et s’accompagne étrangement d’une légère impatience. Lorsque pile à l’heure convenue, j’entends frapper à ma porte, je me lève pour aller lui ouvrir moi-même au lieu de le faire d’un simple sortilège informulé.
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Re: Where there is love there is life [PV Abigail]
Lun 9 Juil 2018 - 18:34
Je sortais avec précaution de la voiture de mes parents qui avaient eu la gentillesse de me pousser jusqu'aux portes de l'université. Tous mes gestes étaient mesurés pour ne pas être brusque et éviter de me faire souffrir inutilement. Prendre un taxi moldu aurait été compliqué, surtout pour expliquer la destination, et je craignais un transport sorcier, bien trop mouvementé pour mon état. J'avais dû négocier sévèrement avec ma mère pour lui faire comprendre que je n'allais pas rentrer chez eux après être sortie de Sainte Mangouste, que j'avais du travail. Ce n'était pas tout à fait vrai, mais ce n'était pas totalement faux non plus. Ainsi, après les avoir tendrement enlacés, pris mon sac et un sachet que ma mère me tendit, je parcourais à pied les derniers mètres qui me séparaient de la grille du campus. Sortant mon téléphone de ma poche ainsi que mes précieux écouteurs Bose de mon sac, je profitais du temps qui me restait pour me plonger dans ma musique. Appuyant simplement sur la touche Play lorsqu'elle apparaissait à mon écran, le mode aléatoire vint choisir une chanson parmi les centaines que j'avais stockées dans l'appareil. À peine les premières notes de musique parvinrent à mes oreilles que je ne pouvais m'empêcher de sourire ironiquement.
"Là
Je réalise
Que tu me fais mal
Mais que j'aime ça
Moi, j'idéalise
Quand tu me fais mal
Mais que j'adore ça
Quand on s'approche de moi je suis
De moins en moins tranquille
Il semblerait que mon fiancé soit une fille
J'aimerais bien te
Raser les cheveux
Voir l'allure que ça te fait
Tes parents
Auront peur de moi
Enlève-toi"
De toutes les chansons que j'avais, il a fallu qu'il choisisse le titre Adora d'Indochine. Ma rentrée à l'université n'en était que plus douce, et je gravissais tranquillement les escaliers pour rejoindre avant tout ma chambre. J'avais des affaires à déposer et d'autres à récupérer. Je me réjouissais de revoir Barbie et de pouvoir lui expliquer ce qui m'était arrivée. Même si nous n'avions jamais vraiment été proches, j'avais appris à l'apprécier. Hélas, je ne pouvais ressentir qu'une profonde déception en voyant sa place totalement vide. Elle était partie sans rien dire. J'en venais à culpabiliser d'avoir été absente aussi longtemps, même si ça n'avait pas été entièrement de ma faute. Enfin… au moins, ne plus avoir de colocataire allait me faciliter la tâche pour les soirs où je ne serai pas dans ma chambre, mais dans une autre.
Soupirant, je me tournais vers mon armoire pour commencer à trier mes affaires en murmurant les paroles de la mélodie que j'avais toujours sur les oreilles.
- Toi, Tu m'apprendras. Que mon heure est grave. Je ne te quitterai jamais. Je reste en vie et je réussis à grandir et à sourire. Ça fait quand même un mal de chien d'être bien.
Une fois mes affaires changées, je posais le sachet de ma mère dans mon sac, le ferma puis l'attrapa pour sortir de la chambre. La chaleur du soir se faisait ressentir contre les vitres, et, habillée chaudement comme je l'étais, d'un jean et d'un pull à col roulé pour cacher mes bandages, je ne pouvais que réaliser que j'allais souffrir durant tout l'été. Qu'importe, il fallait bien ça. Je n'avais pas envie d'attirer les regards à cause de ma nouvelle apparence mutilée. Je préférais attirer les regards à cause de mon goût vestimentaire non adapté.
Retrouvant rapidement mes vieux réflexes, longeant les murs pour me faire discrète, comme si rien n'avait changé, je m'avançais à un rythme mesuré jusqu'à la salle de Sortilèges. L'avantage avec les cours privés que j'avais longuement pris avec Adoración auparavant, était que ma présence ici n'avait rien de surprenant pour les quelques rares personnes que je croisais dans les couloirs. Au fond, je me serai peut-être avant tout dirigée vers la chambre d'Aislin, pour lui annoncer mon retour, pour que nous puissions parler sans que je sois sous l'effet des potions, mais j'ignorais si elle était partie au camp Kelpie ou non. De plus, je ne me sentais pas la force de parcourir l'entier du château universitaire ce soir, je me cantonnais donc avec plaisir au rendez-vous qui m'avait été donné.
Entrant sans hésitation dans la salle, je la parcourais du regard comme si je n'y étais pas revenue durant des années. Je fixais ma place habituelle, là où j'avais eu l'audace d'embrasser mon professeure, et je ne pus m'empêcher de largement la contourner, comme si je voulais éviter le mauvais œil. C'était une fois devant la porte close de son bureau que j'hésitais un instant. J'avais hâte de la revoir, je me réjouissais de la soirée que nous allions passer ensemble, pourtant, je ressentais également une légère appréhension. Il y avait beaucoup de choses dont nous devions discuter. Mais ça n'arrêtait pas mon profond désir d'être avec elle, et c'est pile à l'heure, comme à mon habitude, que je toquais à la porte. Mais sans en entendre le bruit, je réalisais que j'avais encore mes écouteurs et ma musique sur mes oreilles. Je sursautais en glissant mon casque d'un geste conditionné sur ma nuque tout en plongeant ma main dans ma poche afin d'éteindre la lecture du téléphone.
Lorsque la porte s'ouvrit sur Adoración, je ne pouvais m'empêcher de sourire, comme si j'étais soulagée qu'elle soit là et qu'elle accepte de m'ouvrir, comme si j'en doutais encore.
- Bonsoir.
- Bonsoir
Entrant lorsqu'elle m'y invita, je profitais de l'instant que j'avais, le temps qu'elle ferme la porte dans mon dos, pour parcourir son bureau du regard, comme si c'était la première fois que je venais. Essayant rapidement de retrouver mes repères, un peu déboussolée par les derniers événements, je réussissais à me retourner et lui faire face. Une fois certaine que la porte fut soigneusement fermée, je n'eus pas le temps de rajouter quoique ce soit qu'elle venait m'embrasser. Fondant contre elle, je lui répondais avec tendresse en osant venir la prendre délicatement dans mes bras. Après un court instant où je me retenais de ne pas prolonger notre baiser, je plongeais mon regard dans le sien, me sentant déjà davantage épanouie que lorsque j'étais entrée dans la pièce. J'esquissais un léger sourire.
- Tu vas bien ?
Elle se contentait de hocher la tête en guise de réponse avant de reprendre.
- Viens allons à côté.
Me faisant signe de la suivre, je m’exécutais sans rechigner, quittant alors son bureau. Curieuse, mais gardant ma timidité car je ne voulais pas paraître impolie, j'observais l'appartement en m'arrêtant sur quelques éléments décoratifs avant de glisser mon sac devant moi pour l'ouvrir et en sortir le sachet de ma mère.
- Un cookie ? Ma mère a oublié que je suis seule, elle en a fait pour l'université entière…
"Là
Je réalise
Que tu me fais mal
Mais que j'aime ça
Moi, j'idéalise
Quand tu me fais mal
Mais que j'adore ça
Quand on s'approche de moi je suis
De moins en moins tranquille
Il semblerait que mon fiancé soit une fille
J'aimerais bien te
Raser les cheveux
Voir l'allure que ça te fait
Tes parents
Auront peur de moi
Enlève-toi"
De toutes les chansons que j'avais, il a fallu qu'il choisisse le titre Adora d'Indochine. Ma rentrée à l'université n'en était que plus douce, et je gravissais tranquillement les escaliers pour rejoindre avant tout ma chambre. J'avais des affaires à déposer et d'autres à récupérer. Je me réjouissais de revoir Barbie et de pouvoir lui expliquer ce qui m'était arrivée. Même si nous n'avions jamais vraiment été proches, j'avais appris à l'apprécier. Hélas, je ne pouvais ressentir qu'une profonde déception en voyant sa place totalement vide. Elle était partie sans rien dire. J'en venais à culpabiliser d'avoir été absente aussi longtemps, même si ça n'avait pas été entièrement de ma faute. Enfin… au moins, ne plus avoir de colocataire allait me faciliter la tâche pour les soirs où je ne serai pas dans ma chambre, mais dans une autre.
Soupirant, je me tournais vers mon armoire pour commencer à trier mes affaires en murmurant les paroles de la mélodie que j'avais toujours sur les oreilles.
- Toi, Tu m'apprendras. Que mon heure est grave. Je ne te quitterai jamais. Je reste en vie et je réussis à grandir et à sourire. Ça fait quand même un mal de chien d'être bien.
Une fois mes affaires changées, je posais le sachet de ma mère dans mon sac, le ferma puis l'attrapa pour sortir de la chambre. La chaleur du soir se faisait ressentir contre les vitres, et, habillée chaudement comme je l'étais, d'un jean et d'un pull à col roulé pour cacher mes bandages, je ne pouvais que réaliser que j'allais souffrir durant tout l'été. Qu'importe, il fallait bien ça. Je n'avais pas envie d'attirer les regards à cause de ma nouvelle apparence mutilée. Je préférais attirer les regards à cause de mon goût vestimentaire non adapté.
Retrouvant rapidement mes vieux réflexes, longeant les murs pour me faire discrète, comme si rien n'avait changé, je m'avançais à un rythme mesuré jusqu'à la salle de Sortilèges. L'avantage avec les cours privés que j'avais longuement pris avec Adoración auparavant, était que ma présence ici n'avait rien de surprenant pour les quelques rares personnes que je croisais dans les couloirs. Au fond, je me serai peut-être avant tout dirigée vers la chambre d'Aislin, pour lui annoncer mon retour, pour que nous puissions parler sans que je sois sous l'effet des potions, mais j'ignorais si elle était partie au camp Kelpie ou non. De plus, je ne me sentais pas la force de parcourir l'entier du château universitaire ce soir, je me cantonnais donc avec plaisir au rendez-vous qui m'avait été donné.
Entrant sans hésitation dans la salle, je la parcourais du regard comme si je n'y étais pas revenue durant des années. Je fixais ma place habituelle, là où j'avais eu l'audace d'embrasser mon professeure, et je ne pus m'empêcher de largement la contourner, comme si je voulais éviter le mauvais œil. C'était une fois devant la porte close de son bureau que j'hésitais un instant. J'avais hâte de la revoir, je me réjouissais de la soirée que nous allions passer ensemble, pourtant, je ressentais également une légère appréhension. Il y avait beaucoup de choses dont nous devions discuter. Mais ça n'arrêtait pas mon profond désir d'être avec elle, et c'est pile à l'heure, comme à mon habitude, que je toquais à la porte. Mais sans en entendre le bruit, je réalisais que j'avais encore mes écouteurs et ma musique sur mes oreilles. Je sursautais en glissant mon casque d'un geste conditionné sur ma nuque tout en plongeant ma main dans ma poche afin d'éteindre la lecture du téléphone.
Lorsque la porte s'ouvrit sur Adoración, je ne pouvais m'empêcher de sourire, comme si j'étais soulagée qu'elle soit là et qu'elle accepte de m'ouvrir, comme si j'en doutais encore.
- Bonsoir.
- Bonsoir
Entrant lorsqu'elle m'y invita, je profitais de l'instant que j'avais, le temps qu'elle ferme la porte dans mon dos, pour parcourir son bureau du regard, comme si c'était la première fois que je venais. Essayant rapidement de retrouver mes repères, un peu déboussolée par les derniers événements, je réussissais à me retourner et lui faire face. Une fois certaine que la porte fut soigneusement fermée, je n'eus pas le temps de rajouter quoique ce soit qu'elle venait m'embrasser. Fondant contre elle, je lui répondais avec tendresse en osant venir la prendre délicatement dans mes bras. Après un court instant où je me retenais de ne pas prolonger notre baiser, je plongeais mon regard dans le sien, me sentant déjà davantage épanouie que lorsque j'étais entrée dans la pièce. J'esquissais un léger sourire.
- Tu vas bien ?
Elle se contentait de hocher la tête en guise de réponse avant de reprendre.
- Viens allons à côté.
Me faisant signe de la suivre, je m’exécutais sans rechigner, quittant alors son bureau. Curieuse, mais gardant ma timidité car je ne voulais pas paraître impolie, j'observais l'appartement en m'arrêtant sur quelques éléments décoratifs avant de glisser mon sac devant moi pour l'ouvrir et en sortir le sachet de ma mère.
- Un cookie ? Ma mère a oublié que je suis seule, elle en a fait pour l'université entière…
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Re: Where there is love there is life [PV Abigail]
Lun 9 Juil 2018 - 22:57
Notre relation était assez facile à appréhender pour moi tant qu’Abigail était à l’hôpital. À présent que nous sommes dans mon bureau, la réalité de notre situation me met davantage mal à l’aise. C’est pourquoi j’ai rapidement invité ma jeune compagne à passer dans mon appartement – outre le côté plus intime du lieu. Je souris alors qu’elle me propose un cookie. Je lui désigne le canapé pour l’inviter à s’asseoir.
- Installe-toi, je vais nous servir du thé pour les accompagner.
Abigail va poser son sac vers le canapé mais au lieu de s’y asseoir, elle me suit à la cuisine.
- Tu as une assiette pour les mettre ailleurs que dans ce sachet moche ?
Je lui prends alors le sachet des mains tout en lui faisant signe de faire demi-tour.
- Je m’en occupe, vas t’asseoir.
Elle reste un instant un peu penaude et hésitante puis elle se ravise sans insister. Le thé est prêt en quelques coups de baguette et les cookies prennent seuls le chemin d’une assiette de service. Je ne tarde donc pas à la rejoindre avec un plateau que je dépose sur la table basse avant de m’installer à ses côtés. Tout en versant le thé dans les tasses, je demande.
- Comment tu te sens ?
Elle hausse un peu les épaules.
- Je ne sais pas trop. Mieux depuis que je suis sortie de Sainte Mangouste.
Je hoche doucement la tête tout en lui tendant sa tasse de thé.
- Et on va faire en sorte que ça continue.
Abigail pose sa tasse sur ses genoux.
- Je ne suis pas inquiète pour ça.
Je prends alors ma propre tasse en main avant d’ajouter d’un ton un peu incertain.
- Il y a quelque chose, ou plutôt quelqu’un dont j’aimerais de parler. J’ai préféré attendre que tu sois sorti de Sainte Mangouste, tu avais d’autres préoccupations. Je sais que tu n’es pas encore tout à fait rétablie, mais je ne crois pas que ce soit une bonne chose d’attendre plus longtemps.
Je réalise que j’ai parlé bien plus que je ne l’avais anticipé en tentant de me justifier tant bien que mal. Il m’arrive d’avoir encore du mal à verbaliser ce qui me touche profondément. Abigail me regarde un instant et semble avoir mesuré que c'est important. Elle pose sa tasse de thé sur la table et pivote un peu dans ma direction.
- Tu peux tout me dire.
Je lève les yeux vers elle.
- C’est au sujet d’Hermès.
Abigail se contente de me regarder en hochant la tête comme pour m’encourager à poursuivre.
- Je ne suis pas seulement son agent. Je suis aussi sa mère.
- Installe-toi, je vais nous servir du thé pour les accompagner.
Abigail va poser son sac vers le canapé mais au lieu de s’y asseoir, elle me suit à la cuisine.
- Tu as une assiette pour les mettre ailleurs que dans ce sachet moche ?
Je lui prends alors le sachet des mains tout en lui faisant signe de faire demi-tour.
- Je m’en occupe, vas t’asseoir.
Elle reste un instant un peu penaude et hésitante puis elle se ravise sans insister. Le thé est prêt en quelques coups de baguette et les cookies prennent seuls le chemin d’une assiette de service. Je ne tarde donc pas à la rejoindre avec un plateau que je dépose sur la table basse avant de m’installer à ses côtés. Tout en versant le thé dans les tasses, je demande.
- Comment tu te sens ?
Elle hausse un peu les épaules.
- Je ne sais pas trop. Mieux depuis que je suis sortie de Sainte Mangouste.
Je hoche doucement la tête tout en lui tendant sa tasse de thé.
- Et on va faire en sorte que ça continue.
Abigail pose sa tasse sur ses genoux.
- Je ne suis pas inquiète pour ça.
Je prends alors ma propre tasse en main avant d’ajouter d’un ton un peu incertain.
- Il y a quelque chose, ou plutôt quelqu’un dont j’aimerais de parler. J’ai préféré attendre que tu sois sorti de Sainte Mangouste, tu avais d’autres préoccupations. Je sais que tu n’es pas encore tout à fait rétablie, mais je ne crois pas que ce soit une bonne chose d’attendre plus longtemps.
Je réalise que j’ai parlé bien plus que je ne l’avais anticipé en tentant de me justifier tant bien que mal. Il m’arrive d’avoir encore du mal à verbaliser ce qui me touche profondément. Abigail me regarde un instant et semble avoir mesuré que c'est important. Elle pose sa tasse de thé sur la table et pivote un peu dans ma direction.
- Tu peux tout me dire.
Je lève les yeux vers elle.
- C’est au sujet d’Hermès.
Abigail se contente de me regarder en hochant la tête comme pour m’encourager à poursuivre.
- Je ne suis pas seulement son agent. Je suis aussi sa mère.
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Re: Where there is love there is life [PV Abigail]
Mar 10 Juil 2018 - 8:08
J'avais l'impression de m'être faites percutée par le Poudlard Express lancé à pleine vitesse en entendant la nouvelle. Assise droite, juste à côté d'elle, mes mains sur mes cuisses, j'étais en train de prendre conscience de toute l'ampleur de ce qu'elle venait de m'annoncer.
Non pas que l'annonce en soit me dérange, ce qu'elle avait vécu avant notre relation m'était au fond égal, je ne pouvais rien y changer, et je trouvais même normal qu'elle ait un fils. Néanmoins, cela creusait juste sous mes yeux le gouffre de notre différence d'âge. Même si j'en avais évidemment conscience, je ne m'étais jamais attardée dessus, le considérant comme un détail. Trop innocente dans le fantasme de notre relation jusqu'à aujourd'hui, je n'avais jamais réellement réfléchit à tout ce que ça pouvait impliquer. C'était un brusque retour à la réalité, et pourtant, je sentais que ça ne changeait absolument rien aux sentiments que je lui portais.
La conversation de primes abords innocente que nous avions eue dans le parc me revint alors à l'esprit. Je me souvenais que nous avions parlé d'Hermès, et mon instinct aiguës m'avait soufflé quelque chose d'étrange, pourtant, je ne m'étais jamais arrêtée véritablement dessus, après tout, ce n'était pas ma vie, et ça ne me regardait pas. C'était toujours le cas d'ailleurs, seulement, ma relation avec Adoración n'en était que plus étroite depuis. Je commençais également à comprendre l'acceptation de cette fameuse promotion dont elle m'avait parlé, et dans un sens, je ne pouvais que la trouver admirable. Veiller ainsi sur son fils de cette manière, c'était une dévotion dont peu de mères étaient capables.
Je clignais des yeux en revenant à moi, réalisant que j'avais eu une absence durant un instant, et tout ce que je réussissais à répondre était :
- Wow…
Oui, wow… Stop. Temps mort. Rembobinage. Levant les yeux au plafond, mon esprit s'emballait une seconde fois. Nous parlions bien là de la personne dont les coupures de presse décoraient le bureau de l'enseignante ? Mais… il avait quel âge ? Le mien ? À quelques années près bien sûr. L'écart de notre différence d'âge entre elle et moi se creusait d'autant plus, et je fis, malgré moi, une rapide estimation. Ne connaissant pas l'âge véritable de ma compagne ni de son fils, je devinais toutefois qu'elle avait dû l'avoir très jeune, et que ça n'avait pas dû être une période facile pour elle.
Encore une fois, je considérais toute l'ampleur de ce que je venais de comprendre en constatant que ça ne faisait que m'éloigner d'elle.
Pour la majorité des élèves, tomber amoureux de l'un de ses enseignants n'était au fond qu'une dérivation d'une admiration. Le professeur pouvait représenter un genre de figure parental mais aussi et surtout être un modèle de ce que l'élève souhaite devenir plus tard. La fascination pouvait ainsi se muter en un sentiment proche de l'amour. C'était d'ailleurs sans doute ce qui m'était arrivée, sauf que moi, j'avais véritablement été foudroyée. Et avec cette annonce, je n'en étais que plus attristée de constater que je ne connaissais rien de ma compagne, malgré les échanges que nous avions eu, ils étaient restés très en surface.
Non pas que je désirais m'immiscer dans sa vie privée et absolument tout connaître, mais il me paraissait à présent presque étrange que nous puissions entretenir une relation en nous connaissant si peu.
Ce qui me menait à une nouvelle réflexion… si elle avait eu un enfant, c'était forcément qu'elle avait eu un goût prononcé pour les hommes fut un temps. Jusqu'à nouvel avis, j'étais une femme. Étais-je dans ce cas un coup d'essai, ou avait-elle conscience de sa bisexualité aussi bien que moi ?
Et au final… comment me voyait-elle ? Comme une élève ? Comme une enfant, une fille potentielle ? Car je gardais toujours en tête que mon physique n'avait pas suivi mon âge véritable. Ou comme la personne avec qui elle avait envie de, enfin, passer sa vie ?
Et j'avais bien d'autres questions en tête, la liste était aussi grande que la connerie d'un troll à mon esprit, et je me perdais dans mes pensées. Je devais faire attention, si elle s'était confiée à moi, c'est que c'était important pour elle.
Je réussissais donc à cligner des yeux et à remuer un peu, ayant enfin accusé la nouvelle. Une dernière idée me parcourait avant que je réussisse à reprendre la parole. Pour Hermès… j'étais alors un genre de belle-mère ? De son âge ? La situation était aussi ironique que comique. Enfin, pour moi. Tant qu'il ne me voyait pas comme une marâtre, tout ira bien. À cette pensée, je ne pouvais m'empêcher de sourire et même de pouffer une fraction de seconde. Ainsi, c'est après être passée par différents stades d'émotions, qui sans doute ce sont lus sans mal sur mon visage, que je réussissais à parler d'un ton léger.
- Tu es véritablement surprenante.
Même si je venais de réaliser tout ce qui nous séparait, je n'en avais que plus envie de mieux la connaître, pour mieux l'aimer encore.
- Il l'ignore. Et à l'université Thomas est le seul à savoir. Avec toi maintenant.
Mais ce qu'elle disait là me faisait perdre mon sourire instantanément. Pourquoi l'ignorait-il ? C'était une situation bien étrange, et surtout, qui me dépassait largement. Je ne pouvais ni la conseiller, ni lui dire quoi faire, ni forcer le passage et lui demander de but en blanc de m'expliquer la situation.
Son jardin secret était le sien, et j'avais bien deviné qu'Adoración n'était pas du genre à se confier facilement. La démarche qu'elle venait d'entreprendre à l'instant avait dû lui coûter. Mais je voulais qu'elle puisse comprendre qu'elle pouvait compter sur moi. Je venais poser une main sur sa cuisse, à défaut de ses mains qui tenaient sa tasse de thé, pour plonger mon regard dans le sien.
- Écoute, tu n'as plus à porter ce genre de choses toute seule, je suis là maintenant.
Et pour la première fois depuis qu'elle m'avait repoussé, j'osais enfin me pencher à nouveau vers elle pour reprendre l'initiative d'un baiser. L'accentuant davantage que tous nos précédents, je voulais qu'elle puisse comprendre qu'en joignant ainsi nos lèvres je scellais silencieusement la promesse de ne rien dire, même sous la torture, et que je serai toujours à ses côtés, pour l'aimer comme elle était, avec tout ce qui l'accompagnait.
Non pas que l'annonce en soit me dérange, ce qu'elle avait vécu avant notre relation m'était au fond égal, je ne pouvais rien y changer, et je trouvais même normal qu'elle ait un fils. Néanmoins, cela creusait juste sous mes yeux le gouffre de notre différence d'âge. Même si j'en avais évidemment conscience, je ne m'étais jamais attardée dessus, le considérant comme un détail. Trop innocente dans le fantasme de notre relation jusqu'à aujourd'hui, je n'avais jamais réellement réfléchit à tout ce que ça pouvait impliquer. C'était un brusque retour à la réalité, et pourtant, je sentais que ça ne changeait absolument rien aux sentiments que je lui portais.
La conversation de primes abords innocente que nous avions eue dans le parc me revint alors à l'esprit. Je me souvenais que nous avions parlé d'Hermès, et mon instinct aiguës m'avait soufflé quelque chose d'étrange, pourtant, je ne m'étais jamais arrêtée véritablement dessus, après tout, ce n'était pas ma vie, et ça ne me regardait pas. C'était toujours le cas d'ailleurs, seulement, ma relation avec Adoración n'en était que plus étroite depuis. Je commençais également à comprendre l'acceptation de cette fameuse promotion dont elle m'avait parlé, et dans un sens, je ne pouvais que la trouver admirable. Veiller ainsi sur son fils de cette manière, c'était une dévotion dont peu de mères étaient capables.
Je clignais des yeux en revenant à moi, réalisant que j'avais eu une absence durant un instant, et tout ce que je réussissais à répondre était :
- Wow…
Oui, wow… Stop. Temps mort. Rembobinage. Levant les yeux au plafond, mon esprit s'emballait une seconde fois. Nous parlions bien là de la personne dont les coupures de presse décoraient le bureau de l'enseignante ? Mais… il avait quel âge ? Le mien ? À quelques années près bien sûr. L'écart de notre différence d'âge entre elle et moi se creusait d'autant plus, et je fis, malgré moi, une rapide estimation. Ne connaissant pas l'âge véritable de ma compagne ni de son fils, je devinais toutefois qu'elle avait dû l'avoir très jeune, et que ça n'avait pas dû être une période facile pour elle.
Encore une fois, je considérais toute l'ampleur de ce que je venais de comprendre en constatant que ça ne faisait que m'éloigner d'elle.
Pour la majorité des élèves, tomber amoureux de l'un de ses enseignants n'était au fond qu'une dérivation d'une admiration. Le professeur pouvait représenter un genre de figure parental mais aussi et surtout être un modèle de ce que l'élève souhaite devenir plus tard. La fascination pouvait ainsi se muter en un sentiment proche de l'amour. C'était d'ailleurs sans doute ce qui m'était arrivée, sauf que moi, j'avais véritablement été foudroyée. Et avec cette annonce, je n'en étais que plus attristée de constater que je ne connaissais rien de ma compagne, malgré les échanges que nous avions eu, ils étaient restés très en surface.
Non pas que je désirais m'immiscer dans sa vie privée et absolument tout connaître, mais il me paraissait à présent presque étrange que nous puissions entretenir une relation en nous connaissant si peu.
Ce qui me menait à une nouvelle réflexion… si elle avait eu un enfant, c'était forcément qu'elle avait eu un goût prononcé pour les hommes fut un temps. Jusqu'à nouvel avis, j'étais une femme. Étais-je dans ce cas un coup d'essai, ou avait-elle conscience de sa bisexualité aussi bien que moi ?
Et au final… comment me voyait-elle ? Comme une élève ? Comme une enfant, une fille potentielle ? Car je gardais toujours en tête que mon physique n'avait pas suivi mon âge véritable. Ou comme la personne avec qui elle avait envie de, enfin, passer sa vie ?
Et j'avais bien d'autres questions en tête, la liste était aussi grande que la connerie d'un troll à mon esprit, et je me perdais dans mes pensées. Je devais faire attention, si elle s'était confiée à moi, c'est que c'était important pour elle.
Je réussissais donc à cligner des yeux et à remuer un peu, ayant enfin accusé la nouvelle. Une dernière idée me parcourait avant que je réussisse à reprendre la parole. Pour Hermès… j'étais alors un genre de belle-mère ? De son âge ? La situation était aussi ironique que comique. Enfin, pour moi. Tant qu'il ne me voyait pas comme une marâtre, tout ira bien. À cette pensée, je ne pouvais m'empêcher de sourire et même de pouffer une fraction de seconde. Ainsi, c'est après être passée par différents stades d'émotions, qui sans doute ce sont lus sans mal sur mon visage, que je réussissais à parler d'un ton léger.
- Tu es véritablement surprenante.
Même si je venais de réaliser tout ce qui nous séparait, je n'en avais que plus envie de mieux la connaître, pour mieux l'aimer encore.
- Il l'ignore. Et à l'université Thomas est le seul à savoir. Avec toi maintenant.
Mais ce qu'elle disait là me faisait perdre mon sourire instantanément. Pourquoi l'ignorait-il ? C'était une situation bien étrange, et surtout, qui me dépassait largement. Je ne pouvais ni la conseiller, ni lui dire quoi faire, ni forcer le passage et lui demander de but en blanc de m'expliquer la situation.
Son jardin secret était le sien, et j'avais bien deviné qu'Adoración n'était pas du genre à se confier facilement. La démarche qu'elle venait d'entreprendre à l'instant avait dû lui coûter. Mais je voulais qu'elle puisse comprendre qu'elle pouvait compter sur moi. Je venais poser une main sur sa cuisse, à défaut de ses mains qui tenaient sa tasse de thé, pour plonger mon regard dans le sien.
- Écoute, tu n'as plus à porter ce genre de choses toute seule, je suis là maintenant.
Et pour la première fois depuis qu'elle m'avait repoussé, j'osais enfin me pencher à nouveau vers elle pour reprendre l'initiative d'un baiser. L'accentuant davantage que tous nos précédents, je voulais qu'elle puisse comprendre qu'en joignant ainsi nos lèvres je scellais silencieusement la promesse de ne rien dire, même sous la torture, et que je serai toujours à ses côtés, pour l'aimer comme elle était, avec tout ce qui l'accompagnait.
- InvitéInvité
Re: Where there is love there is life [PV Abigail]
Mar 17 Juil 2018 - 22:17
La surprise d’Abigail n’est pas étonnante. En dehors du semblant de fuite dans le Chineur il y a quelques mois, mon secret est resté bien gardé et nul ne se doute de la vérité. Malgré tout, je suis un peu soulagée que ma jeune compagne prenne la nouvelle aussi bien. Elle aurait pu être gênée d’apprendre que j’avais un fils, qui plus est un fils plus âgé qu’elle. Mais ça ne semble pas être le cas ou en tous cas sa gêne ne semble pas susceptible d’entacher notre relation. C’est justement pour cette raison que j’ai voulu lui en parler.
- Si je t’en parle, c’est surtout parce que c’est une part importante de ma vie même si cela reste un secret. J’ai pensé qu’il valait mieux que tu le saches plutôt que de l’apprendre plus tard. Que ce serait… plus sain, pour notre relation.
Elle sourit.
- J'avais compris ne t'en fais pas.
Je porte ma tasse à mes lèvres pour prendre une gorgée de thé avant de lui sourire en retour. A présent que j’ai abordé le sujet, le développer devient plus facile, moins déstabilisant.
- Pour être honnête, Hermès est une des raisons qui m’ont poussée à venir te voir à l’hôpital quand j’ai su pour ton accident.
Abigail affiche un air étonné en affaissant ses épaules.
- Hein ?
Il est vrai que dit comme ça, c’est assez déroutant. Pourtant c’est la stricte vérité. Je l’avais compris en exposant la situation à Thomas et l’attaque dont ma jeune compagne a été victime n’a été que le coup de fouet dont j’avais besoin pour agir. Je me penche légèrement vers la table basse pour y déposer ma tasse et libérer mes mains. Je viens alors prendre la main d’Abigail pour expliquer.
- Lorsqu’Hermès est né, j’ai cru prendre la bonne décision en laissant ma raison guider mon choix. Vingt-sept ans après je le regrette encore. Je ne voulais pas faire la même erreur avec toi.
- Si je t’en parle, c’est surtout parce que c’est une part importante de ma vie même si cela reste un secret. J’ai pensé qu’il valait mieux que tu le saches plutôt que de l’apprendre plus tard. Que ce serait… plus sain, pour notre relation.
Elle sourit.
- J'avais compris ne t'en fais pas.
Je porte ma tasse à mes lèvres pour prendre une gorgée de thé avant de lui sourire en retour. A présent que j’ai abordé le sujet, le développer devient plus facile, moins déstabilisant.
- Pour être honnête, Hermès est une des raisons qui m’ont poussée à venir te voir à l’hôpital quand j’ai su pour ton accident.
Abigail affiche un air étonné en affaissant ses épaules.
- Hein ?
Il est vrai que dit comme ça, c’est assez déroutant. Pourtant c’est la stricte vérité. Je l’avais compris en exposant la situation à Thomas et l’attaque dont ma jeune compagne a été victime n’a été que le coup de fouet dont j’avais besoin pour agir. Je me penche légèrement vers la table basse pour y déposer ma tasse et libérer mes mains. Je viens alors prendre la main d’Abigail pour expliquer.
- Lorsqu’Hermès est né, j’ai cru prendre la bonne décision en laissant ma raison guider mon choix. Vingt-sept ans après je le regrette encore. Je ne voulais pas faire la même erreur avec toi.
- InvitéInvité
Re: Where there is love there is life [PV Abigail]
Jeu 19 Juil 2018 - 17:34
Vingt-sept ans… il avait vingt-sept ans, il était plus âgé que moi… Et elle semblait bien décidée à vouloir faire durer notre neuve relation. Je sentais bien que je devenais rouge comme une tomate en entendant ses paroles, et je ne pouvais m'empêcher de serrer doucement sa main alors qu'elle venait de saisir la mienne. J'étais profondément touchée par les marques d'attention et de confiance dont elle me gratifiait depuis le début de notre relation. Avec toutes ces émotions, je sentais une bouffée de chaleur monter en moi, et mon pull à col roulé n'était sans doute par pour aider. Le tirant un peu comme pour m'aérer le cou, je réalisais que j'avais toujours mon casque audio placé là. D'un geste souple de ma main libre, non sans grimacer légèrement en levant l'épaule, sentant que je tirais sur mes cicatrices, je me déshabillais de mon appareil pour le poser dans mon sac que j'avais laissé ouvert. Revenant ensuite sur mon aimée, je lui souriais, gênée, essayant de ne pas fuir son regard.
- Hé bien dans ce cas, il faudra que je songe à le remercier prochainement.
- Il risque de ne pas comprendre pourquoi.
Elle souriait, amusée, ce qui ne faisait qu'élargir davantage mon propre sourire. Je plaisantais bien sûr. Il n'était pas question que j'aille adresser la parole à Hermès pour le moment, je n'avais jamais eu de raison de le faire avant aujourd'hui, et même encore maintenant, je n'en avais toujours pas.
Pourtant, j'avais tellement de questions qui restaient pour le moment sans réponses… Pourquoi ne lui avait-elle rien dit ? Pourquoi l'avait-elle laissé aux mains d'autres personnes ? Et, si elle avait eu besoin d'un électrochoc pour venir me voir, était-ce parce que dans le fond elle avait des sentiments pour moi depuis un certain temps ? Sans compter notre orientation sexuelle. Personnellement, j'étais à l'aise avec ça, j'avais compris depuis des années que je pouvais être attirée par les deux genres. Ce n'était pas parce que je ne m'étais jamais intéressée aux relations que j'aurai potentiellement pu avoir que j'étais totalement ignare sur le sujet. Ça ne m'avait jamais choquée de penser qu'une fille pouvait être jolie, voire belle, tout comme je pouvais le penser d'un homme. Mais dans le cas d'Adoración, qu'en était-il vraiment ?
Et, puisque nous étions dans un moment de confidence, peut-être devais-je moi aussi lui parler de mes rares secrets ? Tout du moins un qui pouvait être surprenant lorsque nous n'étions pas aux faits.
Pourtant, peu désireuse de changer de sujet puisque j'avais l'impression que ça lui tenait à cœur, je m'essayais à me risquer à une nouvelle question, essayant de convenablement choisir mes mots.
- Est-ce que tu as envie de me raconter ce qui est arrivé ?
Je n'avais pas envie d'avoir l'air trop curieuse ou de poser des questions mal placées. Je ne voulais pas non plus fouiller dans son passé, il ne me concernait que très peu pour l'instant. Néanmoins, j'avais le profond désir de mieux la connaître et surtout, je voulais lui venir en aide. Voilà vingt-sept ans qu'elle vivait cachée, si ce n'était pas dans le mensonge, de cet événement et de cette relation. Je voulais être prête pour la soutenir au mieux si un jour il me fallait endosser ce rôle pour une raison ou une autre.
Sans doute me mettais-je trop de pression à cause de notre différence d'âge et de notre nouvelle relation. Après tout, pour moi, c'était la première, et j'avais tout à découvrir. De plus, encore déboussolée par ma sortie de Sainte Mangouste, j'avais du mal à rassembler mes esprits et à me comporter normalement.
- Concernant Hermès ? C'est assez simple en fait. J'ai une malformation de l'utérus qui me rend presque impossible toute grossesse. Tout est dans le presque comme tu t'en doutes. Il était tellement improbable pour moi de tomber enceinte que j'ai fait un déni de grossesse. J'ai appris que j'étais enceinte quand Hermès est né. Je n'avais que 17 ans à l'époque, j'étudiais encore à Beauxbâtons. J'étais fiancée à l'héritier d'une grande famille comme la mienne, ma relation avec le père d'Hermès s'était achevée l'été précédent... J'ai pensé que le mieux pour mon fils serait de le confier à une amie très proche qui avait terminé ses études depuis quelques années déjà et avait déjà une fille. Nous avons persuadé le médecin de falsifier l'acte de naissance d'Hermès et personne d'autre n'en a jamais rien su. Jusqu'à ce que j'en parle à Thomas il y a quelques mois et à toi maintenant.
Si je m'attendais à ça… Aussi bien de la nature de son récit que le fait qu'elle se confie à moi si facilement. J'en rougissais d'autant plus… et maintenant j'avais l'air bien conne, plantée là à côté d'elle sans savoir quoi répondre. Ça me dépassait, et de loin. Pourtant, ma grande empathie me donnait l'illusion que je pouvais, à mon échelle, comprendre et ressentir tout ce qu'elle avait vécu. Je venais passer nerveusement ma main sur ma nuque, écartant encore une fois légèrement mon col roulé, plissant les yeux en sentant le bandage contre ma peau avant de répondre.
- Ça n'a pas dû être une période aisée pour toi. Je suis désolée.
- Ne le sois pas. J'ai quand même pu veiller sur lui de loin, je n'en espérais pas tant.
Je hochais lentement de la tête en guide de réponse. C'est vrai que ça semblait être mieux que rien, et je pouvais aisément comprendre qu'elle n'avait pas eu le choix de se contenter de ça. Quoiqu'il en soit, j'estimais avoir été assez indiscrète pour le moment à ce sujet, et je ne voulais pas risquer de créer un malaise entre nous. Pas pour ce premier soir que nous pouvions passer ensemble hors de Sainte Mangouste.
Me penchant à mon tour vers la table pour prendre ma tasse et boire une gorgée de thé, je réfléchissais à comment moi j'allais pouvoir tourner mes phrases. Immédiatement, je le savourais en plissant les yeux. J'étais une grande amatrice de thé, et pour cause. En réalité, seule ma famille connaissait l'un de mes secrets, et je devais lui en faire part à elle également. Prenant exemple sur elle, je décidais de ne pas passer par quatre chemins. Je reposais alors ma tasse sur la table en la regardant à nouveau de mes yeux marron.
- Puisque nous y sommes, moi aussi j'ai quelque chose à te dire.
- Je t'écoute.
- J'ai un déficit immunitaire. Tu le constateras en hiver, je suis sans arrêt malade, et ce n'est pas faute de faire attention. Un courant d'air que tout le monde peut supporter, moi, il va me clouer au lit. J'essaye de vivre au mieux avec, seule ma famille le sait.
C'était pour ça que je toussais à m'en déchirer les poumons lorsqu'elle était venue me voir, entre autres événements…
- Hé bien dans ce cas, il faudra que je songe à le remercier prochainement.
- Il risque de ne pas comprendre pourquoi.
Elle souriait, amusée, ce qui ne faisait qu'élargir davantage mon propre sourire. Je plaisantais bien sûr. Il n'était pas question que j'aille adresser la parole à Hermès pour le moment, je n'avais jamais eu de raison de le faire avant aujourd'hui, et même encore maintenant, je n'en avais toujours pas.
Pourtant, j'avais tellement de questions qui restaient pour le moment sans réponses… Pourquoi ne lui avait-elle rien dit ? Pourquoi l'avait-elle laissé aux mains d'autres personnes ? Et, si elle avait eu besoin d'un électrochoc pour venir me voir, était-ce parce que dans le fond elle avait des sentiments pour moi depuis un certain temps ? Sans compter notre orientation sexuelle. Personnellement, j'étais à l'aise avec ça, j'avais compris depuis des années que je pouvais être attirée par les deux genres. Ce n'était pas parce que je ne m'étais jamais intéressée aux relations que j'aurai potentiellement pu avoir que j'étais totalement ignare sur le sujet. Ça ne m'avait jamais choquée de penser qu'une fille pouvait être jolie, voire belle, tout comme je pouvais le penser d'un homme. Mais dans le cas d'Adoración, qu'en était-il vraiment ?
Et, puisque nous étions dans un moment de confidence, peut-être devais-je moi aussi lui parler de mes rares secrets ? Tout du moins un qui pouvait être surprenant lorsque nous n'étions pas aux faits.
Pourtant, peu désireuse de changer de sujet puisque j'avais l'impression que ça lui tenait à cœur, je m'essayais à me risquer à une nouvelle question, essayant de convenablement choisir mes mots.
- Est-ce que tu as envie de me raconter ce qui est arrivé ?
Je n'avais pas envie d'avoir l'air trop curieuse ou de poser des questions mal placées. Je ne voulais pas non plus fouiller dans son passé, il ne me concernait que très peu pour l'instant. Néanmoins, j'avais le profond désir de mieux la connaître et surtout, je voulais lui venir en aide. Voilà vingt-sept ans qu'elle vivait cachée, si ce n'était pas dans le mensonge, de cet événement et de cette relation. Je voulais être prête pour la soutenir au mieux si un jour il me fallait endosser ce rôle pour une raison ou une autre.
Sans doute me mettais-je trop de pression à cause de notre différence d'âge et de notre nouvelle relation. Après tout, pour moi, c'était la première, et j'avais tout à découvrir. De plus, encore déboussolée par ma sortie de Sainte Mangouste, j'avais du mal à rassembler mes esprits et à me comporter normalement.
- Concernant Hermès ? C'est assez simple en fait. J'ai une malformation de l'utérus qui me rend presque impossible toute grossesse. Tout est dans le presque comme tu t'en doutes. Il était tellement improbable pour moi de tomber enceinte que j'ai fait un déni de grossesse. J'ai appris que j'étais enceinte quand Hermès est né. Je n'avais que 17 ans à l'époque, j'étudiais encore à Beauxbâtons. J'étais fiancée à l'héritier d'une grande famille comme la mienne, ma relation avec le père d'Hermès s'était achevée l'été précédent... J'ai pensé que le mieux pour mon fils serait de le confier à une amie très proche qui avait terminé ses études depuis quelques années déjà et avait déjà une fille. Nous avons persuadé le médecin de falsifier l'acte de naissance d'Hermès et personne d'autre n'en a jamais rien su. Jusqu'à ce que j'en parle à Thomas il y a quelques mois et à toi maintenant.
Si je m'attendais à ça… Aussi bien de la nature de son récit que le fait qu'elle se confie à moi si facilement. J'en rougissais d'autant plus… et maintenant j'avais l'air bien conne, plantée là à côté d'elle sans savoir quoi répondre. Ça me dépassait, et de loin. Pourtant, ma grande empathie me donnait l'illusion que je pouvais, à mon échelle, comprendre et ressentir tout ce qu'elle avait vécu. Je venais passer nerveusement ma main sur ma nuque, écartant encore une fois légèrement mon col roulé, plissant les yeux en sentant le bandage contre ma peau avant de répondre.
- Ça n'a pas dû être une période aisée pour toi. Je suis désolée.
- Ne le sois pas. J'ai quand même pu veiller sur lui de loin, je n'en espérais pas tant.
Je hochais lentement de la tête en guide de réponse. C'est vrai que ça semblait être mieux que rien, et je pouvais aisément comprendre qu'elle n'avait pas eu le choix de se contenter de ça. Quoiqu'il en soit, j'estimais avoir été assez indiscrète pour le moment à ce sujet, et je ne voulais pas risquer de créer un malaise entre nous. Pas pour ce premier soir que nous pouvions passer ensemble hors de Sainte Mangouste.
Me penchant à mon tour vers la table pour prendre ma tasse et boire une gorgée de thé, je réfléchissais à comment moi j'allais pouvoir tourner mes phrases. Immédiatement, je le savourais en plissant les yeux. J'étais une grande amatrice de thé, et pour cause. En réalité, seule ma famille connaissait l'un de mes secrets, et je devais lui en faire part à elle également. Prenant exemple sur elle, je décidais de ne pas passer par quatre chemins. Je reposais alors ma tasse sur la table en la regardant à nouveau de mes yeux marron.
- Puisque nous y sommes, moi aussi j'ai quelque chose à te dire.
- Je t'écoute.
- J'ai un déficit immunitaire. Tu le constateras en hiver, je suis sans arrêt malade, et ce n'est pas faute de faire attention. Un courant d'air que tout le monde peut supporter, moi, il va me clouer au lit. J'essaye de vivre au mieux avec, seule ma famille le sait.
C'était pour ça que je toussais à m'en déchirer les poumons lorsqu'elle était venue me voir, entre autres événements…
- InvitéInvité
Re: Where there is love there is life [PV Abigail]
Jeu 26 Juil 2018 - 18:17
Dans un sens, partager avec Abigail le secret de la naissance d’Hermès me fait du bien. Pas tellement parce que ça me libèrerait du poids d’un secret lourd à porter mais plutôt par la façon dont elle prend les choses. Je dois reconnaître que je crains encore un peu qu’elle soit davantage tombée amoureuse du professeur que de la femme que je suis et la voir accueillir ainsi ma vie privée a quelque chose de réconfortant. C’est à son tour alors de me livrer une part d’elle-même et j’écoute attentivement ses confidences.
Ce qu’elle me révèle sur sa santé fait la lumière sur beaucoup de choses. Je me suis souvent étonnée lors de nos leçons de certaines lacunes qu’elle pouvait avoir sur des éléments clés du programme d’enseignement à Poudlard. En particulier lorsque nous avions travaillé ensemble sur le patronus. Je comprends mieux à présent. J’imagine qu’un tel problème de santé a certainement dû impliquer de nombreuses absences et par voie de conséquence quelques vides dans l’enseignement qu’elle a reçu. Il semble que ce soit quelque chose qu’elle ne soit pas encline à partager bien que j’en ignore la raison et je suis à la fois heureuse et flattée qu’elle le fasse avec moi.
- J’imagine que ce ne doit pas être facile tous les jours.
Elle hausse un peu les épaules.
- Non, mais je n'ai pas le choix de faire avec.
Je hoche doucement la tête et bois une gorgée de thé avant de demander, curieuse.
- Ma question va peut-être te paraître étrange, mais pourquoi garder le secret ?
Abigail sourit, amusée. Elle s'accoude sur ses genoux et vient poser sa joue sur son poing droit pour me regarder.
- Bah on me prend déjà pour une adolescente à cause de mon apparence... je n'ai pas besoin en plus qu'on me prenne pour une pauvre petite chose...
Elle élargit un peu son sourire.
- Encore moins dans les réserves de dragons.
L’explication semble évidente à présent qu’elle la formule et je souris à mon tour.
- Je vois. Je prendrai donc garde aux courants d’air chez moi à l’avenir.
Ce qu’elle me révèle sur sa santé fait la lumière sur beaucoup de choses. Je me suis souvent étonnée lors de nos leçons de certaines lacunes qu’elle pouvait avoir sur des éléments clés du programme d’enseignement à Poudlard. En particulier lorsque nous avions travaillé ensemble sur le patronus. Je comprends mieux à présent. J’imagine qu’un tel problème de santé a certainement dû impliquer de nombreuses absences et par voie de conséquence quelques vides dans l’enseignement qu’elle a reçu. Il semble que ce soit quelque chose qu’elle ne soit pas encline à partager bien que j’en ignore la raison et je suis à la fois heureuse et flattée qu’elle le fasse avec moi.
- J’imagine que ce ne doit pas être facile tous les jours.
Elle hausse un peu les épaules.
- Non, mais je n'ai pas le choix de faire avec.
Je hoche doucement la tête et bois une gorgée de thé avant de demander, curieuse.
- Ma question va peut-être te paraître étrange, mais pourquoi garder le secret ?
Abigail sourit, amusée. Elle s'accoude sur ses genoux et vient poser sa joue sur son poing droit pour me regarder.
- Bah on me prend déjà pour une adolescente à cause de mon apparence... je n'ai pas besoin en plus qu'on me prenne pour une pauvre petite chose...
Elle élargit un peu son sourire.
- Encore moins dans les réserves de dragons.
L’explication semble évidente à présent qu’elle la formule et je souris à mon tour.
- Je vois. Je prendrai donc garde aux courants d’air chez moi à l’avenir.
- InvitéInvité
Re: Where there is love there is life [PV Abigail]
Sam 28 Juil 2018 - 14:15
Je ne pouvais m'empêcher d'élargir mon sourire à sa remarque. En effet certains courants d'air, même lorsque je ne les sentais pas, pouvaient être violents pour moi, et prise trop tard, ma fièvre pouvait crever le plafond et me faire halluciner. Ça m'est déjà arrivé. Néanmoins, ne pas en parler autour de moi me permettait aussi de me sentir comme les autres, normale. Ça me permettait de ne pas faire constamment attention, de ne pas devenir un genre de malade paranoïaque et hypocondriaque. Pousser mes études comme je le faisais n'aurait pas été possible sinon, et étudier les dragons, impensable. J'étais même persuadée que sans l'attaque du loup-garou, j'aurai de toute façon terminé à Sainte Mangouste à cause du trop grand manque de sommeil que j'avais.
Je me dépliais alors en tendant les bras vers ma tasse pour boire quelques gorgées de thé avant de répondre.
- Il ne faut pas non plus trop t'inquiéter… et pour le moment, j'ai plus chaud qu'autre chose.
Hé bah oui hein, boire un thé en plein été avec un pull à col roulé ce n'était peut-être pas l'idée du siècle, mais je n'avais pas trouvé d'autre solution pour cacher tout aussi bien mon corps aux autres qu'à moi-même. Je reposais ma tasse tout en attrapant du bout des doigts le tissu de mon pull pour le secouer, comme si je voulais l'aérer et faire passer de l'air frais, le tout en tirant un peu la langue.
- Tu ne serais pas habillée un peu chaudement pour la saison ?
Je lâchais mon pull pour poser mes mains sur mes cuisses et affaisser un peu mes épaules. Je baissais sensiblement le menton avant de répondre.
- Ben… c'est que j'ai légèrement changé, alors…
Je gardais ma phrase en suspens sans trop parvenir à mettre des mots sur la suite alors que j'en avais bien trop en tête. Faire de l'ordre dans toute cette confusion était difficile. Accepter ce qui m'était arrivé était laborieux, je me sentais coupable, j'avais été imprudente alors que ça ne m'était jamais arrivée auparavant… et pourtant j'étais habituée à errer dans la forêt. Tout ce qui s'était passé était entièrement de ma faute… et maintenant j'avais été si mutilée que je n'arrivais même plus à prendre une douche sans fermer les yeux. J'avais peur, de ce que j'allais devenir, de ce que j'avais fait, de ne plus pouvoir vivre comme avant.
- Tu devrais ôter ce pull.
Et elle avait raison, je le savais, c'était même ce que je désirais. Pourtant, en étant Animagus je prenais des risques, en me promenant dans la forêt j'en prenais, en étudiant les dragons de près j'en prenais… mais mon corps avait toujours été immaculé, sans aucune cicatrice ni marque quelconque. La seule exception était le tatouage que j'ai au poignet. À présent je devais faire face à ce qui n'était pas moi, à ce que je n'étais plus, et que je ne serai peut-être jamais plus. Je n'étais pas certaine d'y arriver.
Un peu nerveuse, je me mordais la lèvre inférieure en hésitant. Il m'était difficile de me rappeler si Adoración m'avait déjà observée, comme je l'étais vraiment aujourd'hui, et je redoutais sa réaction encore plus que je redoutais la mienne. C'est avec les mains moites et en me faisant véritablement violence que je relevais très lentement la manche de mon bras gauche. Remontant le tissu jusqu'à mon biceps, j'avais l'impression d'avoir déjà fait un premier pas, un pas de géant. Les cicatrices descendaient de mes épaules, dépassant mon coude et s'arrêtant sur l'avant-bras, dessinant des cratères droits dans ma peau révélant l'imposante taille de la patte qui m'avait marquée. Obstinément, je regardais droit devant moi, pétrifiée en attendant la réaction de la femme assise à côté de moi.
Je me dépliais alors en tendant les bras vers ma tasse pour boire quelques gorgées de thé avant de répondre.
- Il ne faut pas non plus trop t'inquiéter… et pour le moment, j'ai plus chaud qu'autre chose.
Hé bah oui hein, boire un thé en plein été avec un pull à col roulé ce n'était peut-être pas l'idée du siècle, mais je n'avais pas trouvé d'autre solution pour cacher tout aussi bien mon corps aux autres qu'à moi-même. Je reposais ma tasse tout en attrapant du bout des doigts le tissu de mon pull pour le secouer, comme si je voulais l'aérer et faire passer de l'air frais, le tout en tirant un peu la langue.
- Tu ne serais pas habillée un peu chaudement pour la saison ?
Je lâchais mon pull pour poser mes mains sur mes cuisses et affaisser un peu mes épaules. Je baissais sensiblement le menton avant de répondre.
- Ben… c'est que j'ai légèrement changé, alors…
Je gardais ma phrase en suspens sans trop parvenir à mettre des mots sur la suite alors que j'en avais bien trop en tête. Faire de l'ordre dans toute cette confusion était difficile. Accepter ce qui m'était arrivé était laborieux, je me sentais coupable, j'avais été imprudente alors que ça ne m'était jamais arrivée auparavant… et pourtant j'étais habituée à errer dans la forêt. Tout ce qui s'était passé était entièrement de ma faute… et maintenant j'avais été si mutilée que je n'arrivais même plus à prendre une douche sans fermer les yeux. J'avais peur, de ce que j'allais devenir, de ce que j'avais fait, de ne plus pouvoir vivre comme avant.
- Tu devrais ôter ce pull.
Et elle avait raison, je le savais, c'était même ce que je désirais. Pourtant, en étant Animagus je prenais des risques, en me promenant dans la forêt j'en prenais, en étudiant les dragons de près j'en prenais… mais mon corps avait toujours été immaculé, sans aucune cicatrice ni marque quelconque. La seule exception était le tatouage que j'ai au poignet. À présent je devais faire face à ce qui n'était pas moi, à ce que je n'étais plus, et que je ne serai peut-être jamais plus. Je n'étais pas certaine d'y arriver.
Un peu nerveuse, je me mordais la lèvre inférieure en hésitant. Il m'était difficile de me rappeler si Adoración m'avait déjà observée, comme je l'étais vraiment aujourd'hui, et je redoutais sa réaction encore plus que je redoutais la mienne. C'est avec les mains moites et en me faisant véritablement violence que je relevais très lentement la manche de mon bras gauche. Remontant le tissu jusqu'à mon biceps, j'avais l'impression d'avoir déjà fait un premier pas, un pas de géant. Les cicatrices descendaient de mes épaules, dépassant mon coude et s'arrêtant sur l'avant-bras, dessinant des cratères droits dans ma peau révélant l'imposante taille de la patte qui m'avait marquée. Obstinément, je regardais droit devant moi, pétrifiée en attendant la réaction de la femme assise à côté de moi.
- InvitéInvité
Re: Where there is love there is life [PV Abigail]
Dim 29 Juil 2018 - 19:31
Il ne me faut pas longtemps pour comprendre pourquoi Abigail s’est habillée comme en plein hiver alors que nous sommes au mois de juillet. Certes le climat en Écosse n’est pas aussi chaud que dans ma terre natale mais tout de même. En ce qui me concerne, ses cicatrices ne me posent aucun problème. Nous en avons tous et le fait que celles d’Abigail soient plus visibles que d’autres ne change rien à mes yeux. Mais je peux comprendre qu’elle ait davantage de difficulté à l’accepter. En réalité je ne crois pas que ce soit l’aspect extérieur des cicatrices qui la dérange le plus mais plutôt ce qu’elles signifient. Il lui faudra du temps pour dépasser tout ça et je compte bien l’épauler comme je le peux. La première chose à faire étant de ne pas la laisser se cacher.
- Ce que tu viens de faire, j’appelle ça remonter ses manches, pas retirer son pull.
Elle sourit un peu, crispée.
- Une manche...
Elle marque un silence avant de jeter un regard un peu fuyant dans ma direction.
- C'est que... ce n'est pas facile.
Je lui souris doucement.
- Tu n’as pas besoin de te cacher avec moi.
Elle me regarde, toujours hésitante.
- Je me cache de moi-même.
- Je sais.
Elle soupire et met de longue minute, durant laquelle je ne cherche pas à l’influencer davantage ni à rompre le silence, avant de se décider à retirer son pull avec précaution. En dessous elle porte un simple top, révélant bien les marques de griffes sur ses bras et les traces de morsures sur sa nuque. Sans vraiment m’attarder sur ces stigmates, je lui souris à nouveau.
- Tu vois, tu as réussi.
- Ce que tu viens de faire, j’appelle ça remonter ses manches, pas retirer son pull.
Elle sourit un peu, crispée.
- Une manche...
Elle marque un silence avant de jeter un regard un peu fuyant dans ma direction.
- C'est que... ce n'est pas facile.
Je lui souris doucement.
- Tu n’as pas besoin de te cacher avec moi.
Elle me regarde, toujours hésitante.
- Je me cache de moi-même.
- Je sais.
Elle soupire et met de longue minute, durant laquelle je ne cherche pas à l’influencer davantage ni à rompre le silence, avant de se décider à retirer son pull avec précaution. En dessous elle porte un simple top, révélant bien les marques de griffes sur ses bras et les traces de morsures sur sa nuque. Sans vraiment m’attarder sur ces stigmates, je lui souris à nouveau.
- Tu vois, tu as réussi.
- InvitéInvité
Re: Where there is love there is life [PV Abigail]
Dim 29 Juil 2018 - 22:08
Retirer mon pull c'était comme me faire torturer une seconde fois, et les paroles qu'elle prononçait, même si je savais qu'elle se voulait encourageante, me donnaient l'impression de m'enfoncer encore plus. Je sentais les différentes sensations sur ma peau et mes cicatrices, rien qu'à mes frémissements ou aux petits courants d'air naturel qui circulaient dans son appartement. Je me recroquevillais sur moi-même, et si j'avais pu, je me serai roulée en boule pour me faire toute petite. J'enfonçais ma tête dans mes épaules tout en m'entourant de mes propres bras, mais lorsque mes doigts vinrent effleurer mes cicatrices, je sursautais un peu. Du coup, je coinçais mes mains sous mes cuisses en me ramassant davantage sur moi-même. Pourtant au contraire, je devrais être heureuse d'avoir accompli tout ceci, mais je n'y arrivais pas, j'avais un blocage, c'était trop difficile d'accepter tout ça. Je sentais un frisson me parcourir l'échine, ce qui était visible pour Adoración et je réussissais à relever un regard de chaton battu sur elle.
- Je peux le remettre maintenant ?
Ma voix tremblait un peu. C'était véritablement difficile de faire face à la situation pour moi, et à aucun moment je n'avais osé poser les yeux sur mes bras, même si c'était délicat.
- Donne-moi un instant.
Je regardais mon aimée prendre sa baguette et faire un geste en direction de sa chambre. L'instant suivant une étole légère flottait jusqu'à nous. Elle la prenait et l'ajustait sur mes épaules et mes bras de sorte de masquer en bonne partie des cicatrices.
- Tu auras moins chaud avec ça.
Touchée par ce geste, j'osais repousser mon pull sur l'accoudoir du canapé avant de remuer un peu sur place. Légèrement submergée par mes émotions j'osais pivoter en direction d'Adora pour me blottir contre elle en déposant un baiser sur sa joue au passage, les larmes aux coins des yeux.
- Merci…
Je passais mes bras autour de sa nuque pour la garder étroitement contre moi, ma tête posée sur son épaule, me faisant violence pour contrôler mon trouble. Ce n'était pas facile pour moi qui étais émotive, pourtant, je ne voulais pas perdre la face, pas devant elle. Je savais déjà que je n'allais pas toujours y arriver, mais je voulais essayer de ne pas le faire dès notre première soirée ensemble, je ne voulais pas risquer de tout gâcher. Et ainsi collée à elle, je sentais que je reprenais le contrôle petit à petit. Faire face à mes problèmes allait être le seul moyen pour moi de guérir, je le savais… mais faire face à un traumatisme, était-ce seulement possible ? Son sourire et ses caresses sur ma joue terminaient de me détendre. Non sans me décoller, je relevais la tête pour la regarder, souriant légèrement.
- Excuses moi.
Déposant un baiser sur son nez, je reprenais.
- Tu aurais une envie particulière pour notre première soirée ensemble ?
- Je peux le remettre maintenant ?
Ma voix tremblait un peu. C'était véritablement difficile de faire face à la situation pour moi, et à aucun moment je n'avais osé poser les yeux sur mes bras, même si c'était délicat.
- Donne-moi un instant.
Je regardais mon aimée prendre sa baguette et faire un geste en direction de sa chambre. L'instant suivant une étole légère flottait jusqu'à nous. Elle la prenait et l'ajustait sur mes épaules et mes bras de sorte de masquer en bonne partie des cicatrices.
- Tu auras moins chaud avec ça.
Touchée par ce geste, j'osais repousser mon pull sur l'accoudoir du canapé avant de remuer un peu sur place. Légèrement submergée par mes émotions j'osais pivoter en direction d'Adora pour me blottir contre elle en déposant un baiser sur sa joue au passage, les larmes aux coins des yeux.
- Merci…
Je passais mes bras autour de sa nuque pour la garder étroitement contre moi, ma tête posée sur son épaule, me faisant violence pour contrôler mon trouble. Ce n'était pas facile pour moi qui étais émotive, pourtant, je ne voulais pas perdre la face, pas devant elle. Je savais déjà que je n'allais pas toujours y arriver, mais je voulais essayer de ne pas le faire dès notre première soirée ensemble, je ne voulais pas risquer de tout gâcher. Et ainsi collée à elle, je sentais que je reprenais le contrôle petit à petit. Faire face à mes problèmes allait être le seul moyen pour moi de guérir, je le savais… mais faire face à un traumatisme, était-ce seulement possible ? Son sourire et ses caresses sur ma joue terminaient de me détendre. Non sans me décoller, je relevais la tête pour la regarder, souriant légèrement.
- Excuses moi.
Déposant un baiser sur son nez, je reprenais.
- Tu aurais une envie particulière pour notre première soirée ensemble ?
- InvitéInvité
Re: Where there is love there is life [PV Abigail]
Dim 12 Aoû 2018 - 11:00
Finalement, nous passons la majeure partie de la soirée à discuter, nous découvrant un peu plus l’une l’autre. Je m’aperçois que nous en savons assez peu l’une sur l’autre finalement. Je commence également à identifier quelques séquelles psychologiques que l’attaque qu’elle a subie a laissées à Abigail. Je n’ai pas le même tempérament qu’elle et je n’aurais sans doute pas réagi de la même façon face à une situation similaire. Mais malgré tout je ressens une grande compassion pour elle. C’est sans doute en partie ce qui m’a poussée à lui proposer de rester passer la nuit avec moi aussi rapidement, afin qu’elle n’ait pas à rester seule.
On ne peut pas vraiment dire que cette première nuit ensemble soit la plus agréable qui soit. Le sommeil d’Abigail est agité et plus d’une fois elle se réveille en proie à de terrifiants cauchemars. Elle est en nage à chaque fois et je tente péniblement de calmer ses pleures et ses cris d’angoisse. C’est finalement presque aussi épuisée qu’elle que je me réveille au matin.
Malgré ses protestations et ses excuses pour ne pas perturber mon sommeil, j’insiste pour qu’elle passe également avec moi les nuits suivantes. Je ne tiens pas à la laisser seule face à ses angoisses. Petit à petit, ses cauchemars se font moins nombreux. À moins que ce ne soient ses insomnies qui soient de plus en plus longues. Il n’est pas rare que je me réveille seule pour constater qu’elle a quitté ma chambre depuis plusieurs heures déjà.
Ce n’est qu’à la pleine lune, après qu’elle ait constaté qu’elle ne se transformait pas, qu’Abigail passe enfin une nuit complète à mes côtés. La veille de notre départ en Roumanie.
On ne peut pas vraiment dire que cette première nuit ensemble soit la plus agréable qui soit. Le sommeil d’Abigail est agité et plus d’une fois elle se réveille en proie à de terrifiants cauchemars. Elle est en nage à chaque fois et je tente péniblement de calmer ses pleures et ses cris d’angoisse. C’est finalement presque aussi épuisée qu’elle que je me réveille au matin.
Malgré ses protestations et ses excuses pour ne pas perturber mon sommeil, j’insiste pour qu’elle passe également avec moi les nuits suivantes. Je ne tiens pas à la laisser seule face à ses angoisses. Petit à petit, ses cauchemars se font moins nombreux. À moins que ce ne soient ses insomnies qui soient de plus en plus longues. Il n’est pas rare que je me réveille seule pour constater qu’elle a quitté ma chambre depuis plusieurs heures déjà.
Ce n’est qu’à la pleine lune, après qu’elle ait constaté qu’elle ne se transformait pas, qu’Abigail passe enfin une nuit complète à mes côtés. La veille de notre départ en Roumanie.
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