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how far we've come (abigail)
Sam 5 Oct 2019 - 12:37
La rentrée scolaire passée, ses nouvelles responsabilités de directeur de la maison la plus disparate qui soit assumées, Evan avait également repris son mentorat auprès de la discrète étudiante rencontrée au détour d'une nuit de sommeil écourtée par la catastrophe. Abigail avait un talent réel, raffiné par les interventions de son directeur de maison, mais si les derniers mois avaient été consacrés à la technique musicale, Evan avait la ferme intention de s'attaquer tôt ou tard à la timidité maladive de la jeune femme. Quel gâchis ce serait, que personne n'entende l'apprentie dragonologue chanter alors que ses progrès étaient réels. Le professeur consulta sa montre de poche et, sursautant en réalisant qu'il était presque en retard, adressa un salut gracieux à @Cléopatra Amonwë, à qui il avait rendu une visite dans sa salle de cours. L'Écossais était loyal - son ancienne binôme de métamorphose devenue amie très proche était celle à qui il devait l'entrevue lors de laquelle il était devenu professeur à l'université. Une vocation accidentelle et cent fois bienvenue pour celui qui n'était jamais parvenu à se poser par le passé. Parcourant le premier étage à grandes enjambées afin de rejoindre les escaliers qui le mèneraient à sa propre salle de classe, Evan s'arrêta nettement en reconnaissant une poignée distinctive - qui n'avait rien à faire sur l'étage.
Fortuna major. On avait déjà affirmé à celui qui deviendrait professeur de musique qu'il semblait parfois avoir constamment ingéré une bouteille de felix felicis - le destin lui souriait souvent, il fallait l'admettre. Sourire fin aux lèvres, Evan ne répliquait jamais (un défi) que les catastrophes de sa vie avaient été assez spectaculaires pour compenser. À l'aune des petits coups d'éclat semblant si aisés pour le géant à l'esprit vif, pouvait-on réellement le mesurer en tant qu'être touché par les doigts aveugles de la fortune? Le pianiste pouvait le paraître, pourtant, cultivait inconsciemment cette image de talent quasi-accidentel - toujours le bon mot, la bonne réplique, le sourire tantôt affable, tantôt goguenard, et une éternelle lueur de malice dansant au creux de son regard couleur forêt. La vie ne servait à rien d'autre qu'être vécue, une fois - aussi bien que ce soit la bonne, et d'en partir en ayant copieusement ri. Pourtant, la séance de tutorat musical qu'il s'apprêtait à offrir à sa protégée avait tout d'une occasion caressée par la chance. Si rares étaient ceux pouvant se vanter d'avoir eu accès à la salle du bon vouloir qu'on disait parfois que la porte verrouillée à l'apparition aléatoire ne donnerait que sur un vulgaire pan de mur, blague architecturale plantée là par on ne savait qui, attrape-nigauds. La porte n'apparaissait jamais exactement au même endroit, et se présentait verrouillée de façon générale - mais lorsqu'un certain étudiant frustré et empêtré dans les chaînes de son père ainsi que de son destin tracé d'avance en était presque venu au point de mettre le feu à son dortoir, la salle lui était apparue, déverrouillée ... nue, si ce n'était un piano trônant en son centre. Elle ne mentait pas - c'était ce dont l'âme du musicien avait eu si cruellement besoin, un endroit secret où admettre, une fois, que son cœur assoiffé requérait autre chose que facéties et rires. Never enough.
Large sourire aux lèvres, le professeur étira un bras pour sentir la fraîcheur du métal, qui se réchauffa sensiblement au contact de sa paume. Signe d'invitation, d'acceptation? Fortuna major. Torsion du poignet, cœur battant un peu plus fort dans sa poitrine, le professeur jubilait intérieurement bien que son air externe soit mesuré et traversé d'un léger sourire en coin. Comme s'il s'agissait d'une banalité toute simple, de ces moments répétitifs mais agréables qu'on accueille avec un air affable, sans plus. Son regard se posa sur l'intérieur de la salle pour la seconde fois de son existence - disparu, le simple piano dans une pièce sobre et nue. Une salle de concert. Le directeur des ethelred laissa échapper une petite exclamation, et adressa un regard à la poignée de porte. Merci. Silhouette encastrée dans le cadre de porte, un pied à l'intérieur et un autre sur le plancher du premier étage, le géant roux tira sa baguette de sa poche et songea à la cérémonie de son mariage. Happy thoughts. « Expecto patronum », prononça-t-il à voix haute, produisant une silhouette d'argent de haute stature. Un sombral - les double-sens, éternellement. Le sorcier y glissa son message pour sa protégée, qui l'attendait certainement dans sa salle de classe. « Dowell, venez le plus rapidement possible au premier étage, face à la salle de classe de défense contre les forces du mal ». Avec un peu de chance, la salle demeurerait ouverte - n'était-ce pas pour Abigail qu'elle était apparue? Fortuna major.
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Re: how far we've come (abigail)
Dim 20 Oct 2019 - 19:11
- Ggbbbmmmmhhaaaaa……….Aaatchoum ! Et merde…
Poussant ma chaise en arrière, je me relevais de mon bureau pour le contourner, me baisser et ramasser les copies que je venais de souffler en éternuant. Je détestais l'approche de l'automne et la perte de chaleur. Même si je pouvais aussi aisément tomber malade en été, l'approche de l'hiver était une véritable condamnation pour moi. Reniflant en me grattant le nez, je reposais les feuilles sur la table avant de sortir un mouchoir de ma poche. Bien que simplement dérangée pour le moment, et pas complétement malade, je craignais que cela ne s'aggrave rapidement. Après tout, les microbes étaient abonnés à vie dans mon organisme qui ne pouvait les combattre.
Chienne de vie pour une sorcière animagus comme moi.
J'allais me rassoir dans un profond soupir, là, dans cette grande salle de cours de dragonologie vide, lorsqu'une forme fantomatique nacrée traversa le mur pour se planter devant moi. S'aurait été une loutre… ou un petit chaton, je n'aurais pas réagi. Mais un Sombral, c'était pour le moins surprenant, et gros. Je sursautais en laissant échapper un petit cri de souris avant d'entendre le message que l'apparition avait à me fournir. Là, je roulais des yeux en affaissant mes épaules tout en maugréant.
- Wakefield… il veut quoi put…. HO PUTAIN !!
J'avais oublié. C'était ce soir que nous avions rendez-vous pour un cours privé. Trop prise dans les millions d'activités que j'avais à faire depuis la rentrée, j'en oubliais certaine.
D'un coup de baguette rapide, je rangeais toutes les affaires que j'avais étalée, attrapais mon sac et me précipitais hors de la salle de dragonolgie. En chemin, je profitais d'envoyer un texto à ma compagne pour la prévenir que je rentrais plus tard que prévu parce que "j'ai oublié". Ce n'était pas comme si elle avait l'habitude après tout…
Docile, je suivais les instructions de mon professeur et me rendais au premier étage, là où il l'avait signalé. Quelle ne fut pas ma surprise en découvrant une porte ouverte qui… ben qui n'était pas là d'habitude. Dafuck ?
Pourtant, j'étais bien en face de la salle de cours de défense contre les forces du mal. Poussée par la curiosité, et aussi les ordres que j'avais reçus, je passais la tête à l'entrée pour observer l'intérieur de la salle d'un air intrigué. C'est là que j'y voyais le grand professeur roux, dressé au centre de la pièce, non loin d'un piano. Osant m'avancer à pas feutrés, je reniflais un peu pour faire passer une démangeaison avant de prendre la parole dans un sourire léger.
- Bonsoir professeur… Plutôt étrange comme endroit pour... notre cours.
Poussant ma chaise en arrière, je me relevais de mon bureau pour le contourner, me baisser et ramasser les copies que je venais de souffler en éternuant. Je détestais l'approche de l'automne et la perte de chaleur. Même si je pouvais aussi aisément tomber malade en été, l'approche de l'hiver était une véritable condamnation pour moi. Reniflant en me grattant le nez, je reposais les feuilles sur la table avant de sortir un mouchoir de ma poche. Bien que simplement dérangée pour le moment, et pas complétement malade, je craignais que cela ne s'aggrave rapidement. Après tout, les microbes étaient abonnés à vie dans mon organisme qui ne pouvait les combattre.
Chienne de vie pour une sorcière animagus comme moi.
J'allais me rassoir dans un profond soupir, là, dans cette grande salle de cours de dragonologie vide, lorsqu'une forme fantomatique nacrée traversa le mur pour se planter devant moi. S'aurait été une loutre… ou un petit chaton, je n'aurais pas réagi. Mais un Sombral, c'était pour le moins surprenant, et gros. Je sursautais en laissant échapper un petit cri de souris avant d'entendre le message que l'apparition avait à me fournir. Là, je roulais des yeux en affaissant mes épaules tout en maugréant.
- Wakefield… il veut quoi put…. HO PUTAIN !!
J'avais oublié. C'était ce soir que nous avions rendez-vous pour un cours privé. Trop prise dans les millions d'activités que j'avais à faire depuis la rentrée, j'en oubliais certaine.
D'un coup de baguette rapide, je rangeais toutes les affaires que j'avais étalée, attrapais mon sac et me précipitais hors de la salle de dragonolgie. En chemin, je profitais d'envoyer un texto à ma compagne pour la prévenir que je rentrais plus tard que prévu parce que "j'ai oublié". Ce n'était pas comme si elle avait l'habitude après tout…
Docile, je suivais les instructions de mon professeur et me rendais au premier étage, là où il l'avait signalé. Quelle ne fut pas ma surprise en découvrant une porte ouverte qui… ben qui n'était pas là d'habitude. Dafuck ?
Pourtant, j'étais bien en face de la salle de cours de défense contre les forces du mal. Poussée par la curiosité, et aussi les ordres que j'avais reçus, je passais la tête à l'entrée pour observer l'intérieur de la salle d'un air intrigué. C'est là que j'y voyais le grand professeur roux, dressé au centre de la pièce, non loin d'un piano. Osant m'avancer à pas feutrés, je reniflais un peu pour faire passer une démangeaison avant de prendre la parole dans un sourire léger.
- Bonsoir professeur… Plutôt étrange comme endroit pour... notre cours.
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Re: how far we've come (abigail)
Mar 22 Oct 2019 - 12:47
Son coeur battait la chamade à l'idée que le château puisse lui prêter assistance de cette manière, et le professeur passa une main sur le cadre de la porte dans lequel il se tenait, comme s'il cherchait à adresser des remerciements silencieux à l'université. De prison, elle était devenue sa maison, et aujourd'hui ... Son alliée? De musicien qui ne parvenait pas à joindre les ambitions de sa famille à celles faisant vibrer son âme, son destin n'était-il pas (un peu) de devenir la bouée d'autres? Peut-être certains l'auraient-ils plutôt décrit comme une agaçante épine dans le pied, Evan était trop lucide pour ne pas s'en douter - ils me remercieront plus tard. Piaffant presque d'impatience, le géant espérait que la pièce ne disparaîtrait pas avant l'arrivée de sa pupille. Adressant un sourire à la structure ancienne et enchantée comme s'il pouvait en voir une personnification. « Puis-je assumer que cette salle n'est pas pour mon usage exclusif? », fit le professeur d'un air affable, presque comme s'il s'attendait réellement à une réponse (on pouvait toujours être surpris, à Hungcalf). « Le cas échéant, serait-il exagéré de demander à cette auguste porte de demeurer ouverte? » Quittant l'embrasure de la pièce, Evan pénétra véritablement en son sein. L'air vibrait déjà - presque imperceptible, mais le musicien ne vivait que de vibrations dans l'éther (qu'était la musique, sinon?). Acquiescement? « Merci », murmura le musicien, et les paroles n'auraient pu être plus sincères. Dos tourné à la porte, Evan ferma les yeux, témoin unique d'une symphonie qu'il était seul à entendre. Peut-être la composerait-il un jour.
Les ondes changèrent, accueillant un nouvel obstacle auquel se confronter dans leur circulation. Calmement, un nouveau fil se glissa dans la tapisserie. « Bonsoir professeur… Plutôt étrange comme endroit pour... notre cours. » La voix légère d'Abigail le détourna de ses rêveries musicales, et le professeur se retourna pour faire face à son étudiante, lui adressant un sourire solaire.« N'est-ce pas? » Le sorcier tourna gracieusement sur lui-même, cherchant à englober la pièce en entier de ses doigts. « Elle n'est apparue que pour vous, je crois ». Avisant son accoutrement et l'air déglingué de la jeune femme, un pli rieur envahit le sourire du musicien, qui retira le veston de son trois-pieces, le posant nettement sur le banc du piano à queue auprès duquel il se tenait. « M'aviez-vous oublié, Dowell? », fit-il, trémolo facétieux dans la voix. Abigail et lui travaillaient ensemble depuis près d'un an - l'étudiante savait désormais reconnaître les accents mélodieux de la voix grave de son professeur, surtout lorsqu'il avait un mauvais coup en tête. Curieuse relation qu'était la leur, entre volonté, musique et confessions particulières. Non pas que l'aspect relationnel prenne le pas sur la musique dans leur cas, mais il semblait que l'Ethelred se soit souvent trouvée au bon endroit, au mauvais moment avec son enseignant, qui s'était rapprochée d'elle. l'Écossais trouvait si aisément les contacts humains que le contraire aurait été surprenant, mais il aurait mis sa main au feu qu'il ne s'agissait pas d'une habitude chez l'élève timide. Invitant la jeune femme à s'avancer, Evan posa un index sur sa bouche en position de réflexion. « Je réfléchis depuis un certain temps à l'idée de vous projeter sur une vraie scène, en contexte plus formel », avoua-t-il à Abigail. « Il semblerait que cet illustre bâtiment ait eu pitié de vous et choisi de tempérer mes idées impulsives », compléta le professeur en adressant une oeillade amusée à la brune.
- InvitéInvité
Re: how far we've come (abigail)
Sam 26 Oct 2019 - 19:26
Je l'observais avec de l'amusement lisible aux coins des mirettes. Depuis le temps j'avais appris à le connaître, et j'avais bien compris qu'il n'était pas l'homme de sang à la voix grave que je pensais qu'il était lors de notre première rencontre. Solaire, chantant et dansant, je devais reconnaître que l'énergie positive du professeur faisait chaud au cœur. J'étais certaine qu'il pouvait illuminer la vie de bien des élèves lors de ses cours. Cela dit, je n'étais pas l'une de ses élèves, tout le moins, pas à proprement parlé puisque je me contentais de cours privés, de plus, ma vie irradiait bien assez en ce moment. J'essayais de ne rien en montrer car je craignais toujours le retour du bâton, la perte de l'être cher, car c'était ce qui m'était toujours arrivée jusque-là, mais je n'en profitais pas moins. Simplement moins démonstrative, le tout emballé soigneusement par ma timidité, je restais discrète sur ce qui touchait ma vie privée. Cela dit, j'étais persuadée que ce soir, monsieur Wakefield allait pouvoir en entendre (à défaut d'admirer) une démonstration, car je chantais toujours avec le cœur, et je ne mentais pas avec les notes. Il m'était impossible de produire quelque chose de dansant alors que mon moral était au plus bas, et inversement.
Haussant un sourcil, je répondais du tac au tac, car j'étais toujours étonnée lorsque quelque chose de spontané se faisait pour moi alors que je n'avais rien demandé, parce que je restais cet être humble qui ne se mettait jamais en avant.
- Pour moi ?
Question rhétorique évidemment, je m'avançais jusqu'à mon professeur qui avait les bras écartés comme s'il voulait englober la salle. Le rose montant aux joues, je constatais avec gêne que la porte de la salle magique se referma après mon passage, nous laissant alors totalement seuls, et surtout, invisibles de l'extérieur. Plus personne n'allait pouvoir nous trouver pour le moment. Ça avait un goût étrange dit ainsi. Une intimité recherchée et désirée, mais aucunement déplacée. Grand Merlin pourvu que ça n'arrive pas aux oreilles d'une certaine louve, j'allais me faire arracher les yeux sinon.
Soupirant à cette pensée, je posais mon sac aux pieds du piano, comme à mon habitude dans la salle de cours de musique ordinaire, puis, je sursautais à la remarque du grand écossais.
- Hein ? Quoi ? Moi ? Jenonpasdutoutcenestquecalomnie… je roulais des yeux tout en adoptant un air coupable. Si. Ouais, je vous ai oublié. Je suis un peu dépassée en ce moment, navrée. Mais bon, pour ma défense, je commence à être enrhumée aussi.
C'était à moitié une fausse excuse même si je l'avais dit sur un ton trop goguenard pour être sérieux. En dehors du fait que je ne prenais plus spécialement soin de mon apparence en ce moment car je n'avais plus le temps, la maladie n'aidait pas à ce que je garde des allures fraiches et disponibles comme à l'ordinaire. Vent de rappel, souvenir de l'une de nos premières leçons où j'étais si malade que ma voix en était enrouée comme un adolescent en rut. Quel cauchemar, je souffrais encore des cordes vocales d'avoir autant forcé pour faire mes preuves.
Retirant mon blouson en cuir, je le posais de manière négligée sur mon sac avant de m'écarter un peu tout en passant une main sur ma nuque, fermant un instant les yeux. Le tout était que je reste bien concentrée et tout allait bien se passer. Ça avait toujours été le cas après tout alors bon, aucune raison que ce soit différent ce soir, si ?
Ah bah si en fait.
Je rouvrais de grands yeux ahuris aux paroles de monsieur Wakefield, sentant le poids du piano à côté de nous venir peser lourdement sur mes épaules. Aussi gentil soit cet homme, il avait le don pour me mettre une pression monstrueuse lorsqu'il s'agissait de mon talent en chant, et peut-être de cette carrière que je commençais à envisager.
- Une… une vraie scène ? Vous n'êtes pas sérieux, je ne suis pas du tout prête… enplusilfautquejemepréparepsychologiquementetlàjenelesuispasdutoutolala
Maugréant à toute allure à cause de l'angoisse qui montait en moi, la simple image mentale que je me projetais, de me voir sur scène, avait semblé suffire à la salle magique nous enveloppant. Car en effet, le décor changea alors drastiquement. Une salle boisée laissa sa place aux murs immaculés. D'un côté un bar, de l'autre, une scène d'où trônait le piano, et donc, nous.
Si ce n'était pas être propulsé par le destin, je ne savais pas trop ce que c'était. Lentement, des personnes pénétrèrent dans la salle pour se positionner devant la scène et me fixer. J'avais la sensation de les connaître, pourtant j'ignorais totalement qui ils étaient. Exact phénomène qui pouvait aussi se produire dans les rêves.
Olala à l'aide.
Reculant d'un pas, je préférais me faxer (oui, faxer, c'est le mot) discrètement derrière les rideaux pour disparaître aux yeux de mon publique.
Non mais jamais en fait.
Haussant un sourcil, je répondais du tac au tac, car j'étais toujours étonnée lorsque quelque chose de spontané se faisait pour moi alors que je n'avais rien demandé, parce que je restais cet être humble qui ne se mettait jamais en avant.
- Pour moi ?
Question rhétorique évidemment, je m'avançais jusqu'à mon professeur qui avait les bras écartés comme s'il voulait englober la salle. Le rose montant aux joues, je constatais avec gêne que la porte de la salle magique se referma après mon passage, nous laissant alors totalement seuls, et surtout, invisibles de l'extérieur. Plus personne n'allait pouvoir nous trouver pour le moment. Ça avait un goût étrange dit ainsi. Une intimité recherchée et désirée, mais aucunement déplacée. Grand Merlin pourvu que ça n'arrive pas aux oreilles d'une certaine louve, j'allais me faire arracher les yeux sinon.
Soupirant à cette pensée, je posais mon sac aux pieds du piano, comme à mon habitude dans la salle de cours de musique ordinaire, puis, je sursautais à la remarque du grand écossais.
- Hein ? Quoi ? Moi ? Jenonpasdutoutcenestquecalomnie… je roulais des yeux tout en adoptant un air coupable. Si. Ouais, je vous ai oublié. Je suis un peu dépassée en ce moment, navrée. Mais bon, pour ma défense, je commence à être enrhumée aussi.
C'était à moitié une fausse excuse même si je l'avais dit sur un ton trop goguenard pour être sérieux. En dehors du fait que je ne prenais plus spécialement soin de mon apparence en ce moment car je n'avais plus le temps, la maladie n'aidait pas à ce que je garde des allures fraiches et disponibles comme à l'ordinaire. Vent de rappel, souvenir de l'une de nos premières leçons où j'étais si malade que ma voix en était enrouée comme un adolescent en rut. Quel cauchemar, je souffrais encore des cordes vocales d'avoir autant forcé pour faire mes preuves.
Retirant mon blouson en cuir, je le posais de manière négligée sur mon sac avant de m'écarter un peu tout en passant une main sur ma nuque, fermant un instant les yeux. Le tout était que je reste bien concentrée et tout allait bien se passer. Ça avait toujours été le cas après tout alors bon, aucune raison que ce soit différent ce soir, si ?
Ah bah si en fait.
Je rouvrais de grands yeux ahuris aux paroles de monsieur Wakefield, sentant le poids du piano à côté de nous venir peser lourdement sur mes épaules. Aussi gentil soit cet homme, il avait le don pour me mettre une pression monstrueuse lorsqu'il s'agissait de mon talent en chant, et peut-être de cette carrière que je commençais à envisager.
- Une… une vraie scène ? Vous n'êtes pas sérieux, je ne suis pas du tout prête… enplusilfautquejemepréparepsychologiquementetlàjenelesuispasdutoutolala
Maugréant à toute allure à cause de l'angoisse qui montait en moi, la simple image mentale que je me projetais, de me voir sur scène, avait semblé suffire à la salle magique nous enveloppant. Car en effet, le décor changea alors drastiquement. Une salle boisée laissa sa place aux murs immaculés. D'un côté un bar, de l'autre, une scène d'où trônait le piano, et donc, nous.
Si ce n'était pas être propulsé par le destin, je ne savais pas trop ce que c'était. Lentement, des personnes pénétrèrent dans la salle pour se positionner devant la scène et me fixer. J'avais la sensation de les connaître, pourtant j'ignorais totalement qui ils étaient. Exact phénomène qui pouvait aussi se produire dans les rêves.
Olala à l'aide.
Reculant d'un pas, je préférais me faxer (oui, faxer, c'est le mot) discrètement derrière les rideaux pour disparaître aux yeux de mon publique.
Non mais jamais en fait.
- InvitéInvité
Re: how far we've come (abigail)
Mer 6 Nov 2019 - 13:09
Salle en cadeau, occasion offerte sur un plateau d’argent – pour lui retirer sa couronne de ronces de timidité et mieux la pousser, peut-être. Pour enserrer son front des lauriers d’un public appréciateur, certainement. Pourtant, la jeune femme ne semblait pas prête, et le grand sorcier le lui fit remarquer, fils amusés tissés dans la chaleur grave de sa voix. « Dowell, vous me crevez le cœur », fit le professeur en entendant les excusesnullesacceptables de l’étudiante. Pétillement malicieux dansant au creux de ses prunelles boisées, Evan se contenta de pincer les lèvres en un sourire amusé (celui qui le quittait si peu, au fina). « Si j’étais plus sadique (mais nous savons tous deux que je ne le suis pas), je vous claquerais la porte au nez et je vous pousserais sur une vraie scène ». Le ton en était un de menace enveloppée dans une grimace bienveillante – Abigail commençait à connaître les réflexes de son professeur, qui n’aimait rien de plus que surprendre ses élèves. Pull the rug from under them. Il y avait une grâce, une honnêteté, dans les situations de surprise dans lesquelles s’enlisaient les êtres humains – loin de ce qui est ressassé, répété, préparé, une incarnation de vérité se faisait si aisément. Balbutiante, souvent, malhabile, parfois, mais un prisme pur éclairant les intentions et réactions des humains – n’était-ce pas ce que tous les artistes cherchaient à faire, au final? Préférant enfoncer le clou plus loin (la subtilité était un art, mais en la matière, le musicien ne se sentait pas l’âme d’un artiste, ce soir-là), Evan fit remarquer à la jeune femme qu’il aurait bien l’intention de lui faire la surprise d’un vrai public, éventuellement. « Une… une vraie scène ? Vous n'êtes pas sérieux, je ne suis pas du tout prête… enplusilfautquejemepréparepsychologiquementetlàjenelesuispasdutoutolala » L’âme de la salle sembla épouser l’esprit de la sorcière, traduisant par son architecture une de ces salles sans prétention dans lesquelles certains musiciens se produisaient. Le professeur disparut avec l’Ethelred derrière le rideau alors que le public désincarné remplissait la pièce.
Pouffant de rire sans grande compassion pour l’étudiante qu’il malmenait tant, Evan se contenta de désigner le piano trônant sur la scène, invitant la jeune femme à s’y installer d’un regard sans équivoque. « Quand serez-vous prête, Dowell, hm? », demanda le professeur, sourcils haussés, l’expression toujours affable, mais dans laquelle un trait plus intransigeant se glissait. Depuis le temps, l’Ethelred devait savoir que son mentor ne la pousserait jamais dans des situations pour lesquelles elle n’était pas prête, mais l’attente avait assez duré. Si le petit oiseau n’avait pas été aussi craintif, l’Écossais l’aurait poussé hors du nid bien plus rapidement – et ce soir, il avait l’occasion parfaite de provoquer son premier envol véritable, dans des conditions on ne peut plus contrôlées. « Un soir de pleine lune, lorsque Jupiter, Saturne et Neptune traceront un axe parfait, lorsque les étoiles seront alignées pour vous souhaiter bonne chance? » Ironie sans grande méchanceté, ridicule par l’absurde – Evan était sensible à la timidité de la jeune femme, mais il savait aussi qu’elle avait besoin d’être poussée (et le géant roux pouvait se montrer exceptionnellement têtu, lorsqu’il en avait envie). Micro en main, il le tendit à la petite sorcière. « J’ai failli vomir de stress, la première fois que je me suis produit en public », lui confia-t-il, la guidant doucement vers l’avant de la scène. « J’ai été découvert dans un endroit comme celui-ci, vous le savez ». À quelques pas du piano, il s’arrêta. Ces derniers pas, Abigail devait les prendre seule. « Il est temps de vous envoler, Dowell ».
- InvitéInvité
Re: how far we've come (abigail)
Lun 11 Nov 2019 - 18:23
Mais c'est qu'il se foutait de ma gueule, monsieur Wakefield là ! Et pourtant c'était la vérité que je lui disais là, je commençais véritablement à être malade… bon cela dit, il était vrai que ce n'était pas une réelle excuse. En dehors de ça, j'avais un emploi du temps titanesque, et ce serait un miracle si je parvenais vivante à l'été prochain avec tout ce que j'avais à faire. Toutefois, j'étais bien heureuse des cours que je prenais pour améliorer mon talent musical, c'était mon moment à moi, celui où je pouvais m'exprimer autrement, ou je pouvais faire vibrer mes émotions, quelle qu’elle soit. Le seul témoin à ces différentes confidences était mon grand professeur roux.
Toutefois, à sa menace, même si elle était teintée de ce ton taquin et de ce sourire, j'enfonçais ma tête dans mes épaules. J'appréciais beaucoup le grand écossais et maintenant nous nous connaissions bien, néanmoins, je craignais toujours qu'il mette ses menaces à exécution. Simple réflexe défensif soufflé par ma timidité ou relent du souvenir de cette rencontre chaotique et mouvementée que nous avions eue tous deux ?
En vérité, je savais que j'abusais du temps de Wakefield, et je connaissais très bien son but ultime, celui de m'envoyer sur une véritable scène. Il fallait dire que j'avais formulé à demi-mots ce désir d'y arriver, de combattre ma timidité, de pouvoir me présenter au monde et de faire connaître ma voix. Dans le fond, j'appréciais l'adrénaline qu'offrait la montée sur les feux de la rampe, c'était un peu ce que je ressentais lorsque j'étais proche d'un dragon et qu'il me menaçait de me transformer en rôti. Sans doute bien idiote que j'étais, il me semblait être devenue dépendante à ce goût de l'aventure, à cette adrénaline qui enflammait mon corps et mon esprit.
Évidemment c'était quelque chose que je gardais au maximum pour moi, sinon, j'allais sans doute me faire attacher par certains de mes proches, une en particulier.
Pourtant, sa question rhétorique me fit cette fois détourner le regard, gardant ma tête dans mes épaules à l'instar d'une petite tortue. Dans le fond, il n'avait pas tort. Sans doute que si je n'osais pas sauter le pas, je ne serais jamais totalement prête. Mains jointes, doigts se tortillant entre eux, je fixais obstinément le mur à côté de moi comme si je souhaitais me cacher. Mais lorsque le professeur suggéra le moment idéal, je me redressais, comme remontée sur ressort, et, pleine d'enthousiasme, je hochais vigoureusement la tête. Levant l'index, je le fixais avec un grand sourire mutin.
- Oui sûrement ! Plus un petit peu de temps genre mmh…. Deux ou trois cent ans ?
Grande expression naïve sur le visage, je fixais le grand roux comme si j'avais enfin trouvé une échappatoire, mais voilà qu'il m'agrippa pour m'entrainer sur la scène que la salle venait de former devant nous. Si je m'écoutais, je renâclerais tel un chien tiré de force par la laisse. De plus, ce qu'il me confiait n'avait rien de très rassurant, et tandis que je l'imaginais presque en train de vomir lors de sa première prestation, je ne pus m'empêcher de laisser échapper un très lent rire nerveux.
Au secours.
Fixant alors le piano, j'osais à peine regarder le faux public du coin de l'œil. Lourd silence s'installant autour de moi, j'en sentais tout le poids sur mes épaules, ce qui ne fit que me donner davantage de sueur froide. Violent frisson me traversant, je remuais les épaules tout en regardant mon enseignant.
- Découvert comment ? Vous voulez dire qu'après vous avez pu lancer votre carrière ? Jetant un nouveau regard nerveux à l'instrument, je ne m'installais pas, essayant encore de gagner du temps. C'est que je ne sais pas ce que vous voudriez que je fasse… je joue ? Je chante ? Ho et il faudrait peut-être vérifier s'il est bien accordé ? En plus… je n'ai même pas chauffé ma voix alors ce sera sûrement tout moisi…
Toutefois, à sa menace, même si elle était teintée de ce ton taquin et de ce sourire, j'enfonçais ma tête dans mes épaules. J'appréciais beaucoup le grand écossais et maintenant nous nous connaissions bien, néanmoins, je craignais toujours qu'il mette ses menaces à exécution. Simple réflexe défensif soufflé par ma timidité ou relent du souvenir de cette rencontre chaotique et mouvementée que nous avions eue tous deux ?
En vérité, je savais que j'abusais du temps de Wakefield, et je connaissais très bien son but ultime, celui de m'envoyer sur une véritable scène. Il fallait dire que j'avais formulé à demi-mots ce désir d'y arriver, de combattre ma timidité, de pouvoir me présenter au monde et de faire connaître ma voix. Dans le fond, j'appréciais l'adrénaline qu'offrait la montée sur les feux de la rampe, c'était un peu ce que je ressentais lorsque j'étais proche d'un dragon et qu'il me menaçait de me transformer en rôti. Sans doute bien idiote que j'étais, il me semblait être devenue dépendante à ce goût de l'aventure, à cette adrénaline qui enflammait mon corps et mon esprit.
Évidemment c'était quelque chose que je gardais au maximum pour moi, sinon, j'allais sans doute me faire attacher par certains de mes proches, une en particulier.
Pourtant, sa question rhétorique me fit cette fois détourner le regard, gardant ma tête dans mes épaules à l'instar d'une petite tortue. Dans le fond, il n'avait pas tort. Sans doute que si je n'osais pas sauter le pas, je ne serais jamais totalement prête. Mains jointes, doigts se tortillant entre eux, je fixais obstinément le mur à côté de moi comme si je souhaitais me cacher. Mais lorsque le professeur suggéra le moment idéal, je me redressais, comme remontée sur ressort, et, pleine d'enthousiasme, je hochais vigoureusement la tête. Levant l'index, je le fixais avec un grand sourire mutin.
- Oui sûrement ! Plus un petit peu de temps genre mmh…. Deux ou trois cent ans ?
Grande expression naïve sur le visage, je fixais le grand roux comme si j'avais enfin trouvé une échappatoire, mais voilà qu'il m'agrippa pour m'entrainer sur la scène que la salle venait de former devant nous. Si je m'écoutais, je renâclerais tel un chien tiré de force par la laisse. De plus, ce qu'il me confiait n'avait rien de très rassurant, et tandis que je l'imaginais presque en train de vomir lors de sa première prestation, je ne pus m'empêcher de laisser échapper un très lent rire nerveux.
Au secours.
Fixant alors le piano, j'osais à peine regarder le faux public du coin de l'œil. Lourd silence s'installant autour de moi, j'en sentais tout le poids sur mes épaules, ce qui ne fit que me donner davantage de sueur froide. Violent frisson me traversant, je remuais les épaules tout en regardant mon enseignant.
- Découvert comment ? Vous voulez dire qu'après vous avez pu lancer votre carrière ? Jetant un nouveau regard nerveux à l'instrument, je ne m'installais pas, essayant encore de gagner du temps. C'est que je ne sais pas ce que vous voudriez que je fasse… je joue ? Je chante ? Ho et il faudrait peut-être vérifier s'il est bien accordé ? En plus… je n'ai même pas chauffé ma voix alors ce sera sûrement tout moisi…
- InvitéInvité
Re: how far we've come (abigail)
Dim 24 Nov 2019 - 14:53
Evan avait jadis souffert d’une forme d’évitement aussi aigue que sa pupille, malgré leurs caractères foncièrement différents. Lui aussi avait longtemps trouvé toutes les excuses plausibles et valables pour ne pas franchir le pas – combien d’entre elles l’étudiante utiliserait-elle aujourd’hui, pour se défiler de l’exercice relativement simple que son enseignant lui proposait? Un an, presque, qu’ils travaillaient ensemble, mais le professeur à la haute stature en venait de plus en plus à se dire que ce dont le petit oiseau que le musicien avait pris sous son aile avait besoin, c’était d’être jeté hors du nid pour constater qu’il avait toujours été capable de voler. Prononçant une plaisanterie ayant tout de même un fond de vérité, l’Écossais ne put s’empêcher de rire en entendant la réponse de la jeune femme, qui proposait un délai de deux ou trois cent ans. Le visage plein d’espoir, comme si Abigail croyait réellement pouvoir échapper au professeur le plus entêté du corps universitaire. Compatissant tout de même (un peu), Evan confia un élément de son propre passé à l’étudiante alors même qu’il la menait fermement vers l’avant de la scène. « J’ai failli vomir de stress, la première fois que je me suis produit en public . J’ai été découvert dans un endroit comme celui-ci, vous le savez. Il est temps de vous envoler, Dowell ». Dans la salle, un silence rempli d’attente se faisait sentir – la salle du bon vouloir se montrait particulièrement efficace, le musicien n’aurait pu rêver mieux comme conditions expérimentales pour sa pupille. Pourtant, le petit être nerveux se rebellait, tentant de gagner du temps. « Découvert comment ? Vous voulez dire qu'après vous avez pu lancer votre carrière ? » Soupirant, Evan garda le silence, lançant un regard déçu à l’Ethelred. Il était possible de passer la bride à la jument, l’amener à la rivière … mais pas de la forcer à boire. « C'est que je ne sais pas ce que vous voudriez que je fasse… je joue ? Je chante ? Ho et il faudrait peut-être vérifier s'il est bien accordé ? En plus… je n'ai même pas chauffé ma voix alors ce sera sûrement tout moisi… »
Evan avait toujours été patient avec la jeune femme, comprenant trop bien le caractère timide du petit oiseau. Généralement tout en douceur pour ne pas la brusquer, ils avaient développé une complicité particulière, rapprochés par les longues heures de pratique et les circonstances ayant fait que les musiciens en étaient venus à se confier à l’autre. Duo improbable, que rien ne rapprochait sinon leur relation de maître à élève : et pourtant, le caractère protecteur et prévenant du géant roux l’avait toujours porté à faire des ponts entre les âmes. Malgré tout, le pianiste sentit une vague de frustration l’envahir, et il adressa un regard à son étudiante. La déception la ferait-elle fuir? Il n’en savait rien, mais comment expliquer ce pourquoi le professeur se dévouait depuis tous ces mois? L’étudiante comprenait-elle seulement que s’il donnait son temps avec bonheur, il n’en avait pas des stocks inépuisables et que d’autres seraient probablement ravis de pouvoir en bénéficier? « Dowell, voilà près d'un an que nous travaillons ensemble », commença le professeur, se passant une main sur le visage, incertain de la marche à suivre pour faire comprendre à la jeune femme qu’il faudrait qu’elle sorte du confort rassurant du nid un jour. « Je vous ai vue évoluer en termes de technicité à un degré impressionnant ». La vérité, simple, qui annonçait également la suite, moins reluisante. « Mais je ne sais plus quoi faire pour votre timidité », admit l’enseignant, ouvrant les mains comme s’il voulait lui montrer qu’il manquait de tours, d’artifices. Out of carrots, out of sticks. « Il s'agit de la plus petite poussée possible - ce ne sont même pas de vrais personnages. ». Caractère faux, parfaite mise en scène pour la jeune femme, mais ce n’était pas suffisant, semblait-il. Que lui faudrait-il? Des ombres chinoises plutôt qu’un public? « Me diriez-vous que je perds mon temps avec vous, Dowell? »
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Re: how far we've come (abigail)
Dim 1 Déc 2019 - 21:47
Lentement, petit à petit, je voyais le visage de mon professeur se décomposer un peu. Sans doute que j'avais poussé un peu trop loin cette fois-ci, mais me présenter devant les autres étaient une véritable épreuve pour moi. Je n'étais pas du genre à attirer l'attention et être au centre des regards. Pourtant, si je voulais chanter davantage, il fallait effectivement que je passe outre ma timidité. Confuse, je rentrais légèrement ma tête dans mes épaules, ne sachant trop comment réagir. Sûrement que je lui faisais perdre son temps, et je détestais ça, autre trait de ma timidité. Je ne voulais jamais rien imposer, et surtout pas ma présence. Alors le faire sans le vouloir, c'était difficile pour moi d'y être confrontée.
Soupir traversant ma bouche, je fixais le piano, puis la foule. Là, les battements de mon cœur s'accélérèrent considérablement et je me sentais vaciller légèrement. Voilà pourquoi je vins m'asseoir sur le banc du piano. C'était mieux que de m'effondrer. Une main posée sur le clavier de l'instrument, le visage baissé, je réfléchissais. En fait, il suffisait de s'y mettre. Poser mes dix doigts sur les touches blanches et noires et jouer les centaines de mélodies que je connaissais si bien. Je savais que j'en étais capable, pourtant, là, présentement, mon corps refusait d'obéir. J'étais comme bloquée. Le souffle coupé. J'étais paralysée sans trop savoir pourquoi, car j'étais lucide. Je savais bien que la foule était fausse, mais il n'empêchait que j'étais impressionnée.
- Je vous demande de m'excuser monsieur Wakefield. C'est vraiment une épreuve pour moi...
Jetant un œil au professeur, j'essayais de lui sourire, un peu maladroitement. Je ne plaisantais plus, et, consciente que la salle était apparue sous cette forme pour moi, je me mordais la lèvre inférieure essayant de trouver une solution. Ouvrant la bouche comme pour commencer une phrase, je me ravisais, craignant que le grand roux perde cette fois belle et bien patience. Toutefois, s'il avait pu avoir des conseils pour gérer le trac, ça m'aurait été utile.
Iris valsant entre le piano et le public, je fis finalement face au piano en pivotant avec raideur. Muscles tendus, je posais mes mains sur le clavier en entamant une mélodie qui se voulait harmonieuse. Mais si pétrifiée, les notes étaient confondues, entremêlées et il n'y avait aucune logique. Grimaçant, enfonçant encore ma tête dans mes épaules, je m'interrompais devant ce massacre. Ce résultat n'aidait en rien mon angoisse, mon regard se posant rapidement sur le public que je voyais chuchoter. Vision d'horreur.
Tétanisée, je me mis à avoir des spasmes contre mon gré, penchant la tête en avant, j'écarquillais les paupières d'horreur. Me mordant l'intérieur de la joue, j'osais m'adresser à nouveau à mon professeur, la voix cassée par le stress.
- Je vous jure que j'essaie… mais… est-ce que vous n'auriez pas une astuce pour… combattre la peur ? Ne pas fixer le public peut-être ?
Toujours avec la même appréhension, je regardais les gens devant nous tandis que je prononçais mes mots. Peut-être que si je fermais les yeux… ?
Soupir traversant ma bouche, je fixais le piano, puis la foule. Là, les battements de mon cœur s'accélérèrent considérablement et je me sentais vaciller légèrement. Voilà pourquoi je vins m'asseoir sur le banc du piano. C'était mieux que de m'effondrer. Une main posée sur le clavier de l'instrument, le visage baissé, je réfléchissais. En fait, il suffisait de s'y mettre. Poser mes dix doigts sur les touches blanches et noires et jouer les centaines de mélodies que je connaissais si bien. Je savais que j'en étais capable, pourtant, là, présentement, mon corps refusait d'obéir. J'étais comme bloquée. Le souffle coupé. J'étais paralysée sans trop savoir pourquoi, car j'étais lucide. Je savais bien que la foule était fausse, mais il n'empêchait que j'étais impressionnée.
- Je vous demande de m'excuser monsieur Wakefield. C'est vraiment une épreuve pour moi...
Jetant un œil au professeur, j'essayais de lui sourire, un peu maladroitement. Je ne plaisantais plus, et, consciente que la salle était apparue sous cette forme pour moi, je me mordais la lèvre inférieure essayant de trouver une solution. Ouvrant la bouche comme pour commencer une phrase, je me ravisais, craignant que le grand roux perde cette fois belle et bien patience. Toutefois, s'il avait pu avoir des conseils pour gérer le trac, ça m'aurait été utile.
Iris valsant entre le piano et le public, je fis finalement face au piano en pivotant avec raideur. Muscles tendus, je posais mes mains sur le clavier en entamant une mélodie qui se voulait harmonieuse. Mais si pétrifiée, les notes étaient confondues, entremêlées et il n'y avait aucune logique. Grimaçant, enfonçant encore ma tête dans mes épaules, je m'interrompais devant ce massacre. Ce résultat n'aidait en rien mon angoisse, mon regard se posant rapidement sur le public que je voyais chuchoter. Vision d'horreur.
Tétanisée, je me mis à avoir des spasmes contre mon gré, penchant la tête en avant, j'écarquillais les paupières d'horreur. Me mordant l'intérieur de la joue, j'osais m'adresser à nouveau à mon professeur, la voix cassée par le stress.
- Je vous jure que j'essaie… mais… est-ce que vous n'auriez pas une astuce pour… combattre la peur ? Ne pas fixer le public peut-être ?
Toujours avec la même appréhension, je regardais les gens devant nous tandis que je prononçais mes mots. Peut-être que si je fermais les yeux… ?
- InvitéInvité
Re: how far we've come (abigail)
Dim 1 Déc 2019 - 22:38
Personne n’aurait qualifié le professeur de musique de l’université d’impatient – sauf peut-être une certaine rouquine qui n’avait pas son sens de la démesure et de l’excès (mais la médicomage manquait elle-même de retenue, parfois). Pourtant, le géant roux avait perdu patience face à sa pupille. Ses phrases prononcées pour gagner du temps lui paraissaient lâches (ô, ironie), et Evan ne demandait rien de mieux que de projeter la jeune femme sur scène, comme si le fait de la faire valser hors du nid suffirait à la laisser voler – mais tous les oiseaux ne se ressemblaient pas, et peut-être l’oisillon en question était-il encore trop jeune. Un an de leçons, ou presque. Envolé, son temps, disparus, leurs efforts? À quoi servait de se rendre disponible à la gent estudiantine, le cas échéant? L’Écossais devrait apprendre à mieux choisir ses protégés, semblait-il, au risque de se retrouver avec de moins bons étudiants, mais plus volontaires. Quel gâchis. Après le refus de Delarco de poursuivre ses études en musique et la détresse provoquée chez son ancien directeur de maison lorsque la jeune femme avait claqué la porte des gris, qui serait la prochaine? Abigail était une élève capable et docile, mais le trac la vaincrait-il? La déception se lisait sur les traits du pianiste, qui suivit Abigail du regard alors qu’elle s’installait au piano, incapable de chanter, mais le mentor garda le silence alors que son étudiante se rependait en excuses une première fois. Diables, croyait-elle qu’il était aisé pour les artistes de partager les fragments de leur âme face à un public? Grimaçant, Evan fronça les sourcils en entendant le chaos de notes produit par l’instrument malmené. Impatience tempérée par les tremblements qu’il percevait désormais chez l’Ethelred, l’Écossais hocha la tête lorsque la sorcière s’adressa à un lui une seconde fois. « Je vous jure que j'essaie… mais… est-ce que vous n'auriez pas une astuce pour… combattre la peur ? Ne pas fixer le public peut-être? » Plaisantant, le sorcier lança « imaginez que ce sont des dragons? » Échec de la plaisanterie.
Posant ses mains en un signe de prière contre sa bouche, signe de réflexion, le musicien jeta un regard à la foule. Visages anonymes, foule qui semblait vouloir engloutir la jeune femme – la salle réagissait-elle aux craintes d’Abigail? Pub confortable quelques instants plus tôt, cohue de gens aux visages indistingables les uns des autres dès que la sorcière avait posé les doigts sur le piano, que faudrait-il employer comme méthode pour qu’enfin, la grise se laisse aller à faire vibrer l’air de ses notes? Adressant un regard forêt à la salle, Evan se laissa gracieusement tomber dans l’assemblée, laissant la petite silhouette seule pour affronter lesmonstresspectateurs. « Regardez un visage rassurant, plutôt », proposa-t-il à la chanteuse en herbe, qui tenta une fois de plus de s’exécuter, avant de se perdre dans une cacophonie de notes emmêlées. Soupirant, le facétieux professeur était presque prêt à plier bagages et s’avouer vaincu. Peut-être n’y avait-il aucun remède face à la timidité maladive de son étudiante, peut-être était-il légitime qu’elle continue de s’exercer en solitaire, mais, diables, ne voulait-elle pas en faire une possible carrière, un jour? N’était-ce pas pour cette raison qu’ils travaillaient ensemble depuis tous ces mois? Entêté, le géant regarda autour de lui, mains à nouveau jointes sous son nez, soufflant un long coup. « Je crois que la salle réagit à votre angoisse, Dowell », formula le sorcier en guise d’hypothèse. « N’y a-t-il pas quelqu’un de rassurant auquel vous pourriez penser? Peut-être que la magie habitant ces lieux aura pitié de vous », avança le géant à tout hasard – le jeu en valait la chandelle.
- InvitéInvité
Re: how far we've come (abigail)
Ven 6 Déc 2019 - 15:25
La déception que je lisais dans le regard de mon professeur ne faisait qu'accentuer ma perte de moyen. Il m'avait tant appris en bientôt une année, et voilà où j'en étais. Ma voix et ma technique s'étaient perfectionnées, et pourtant je restais paralysée devant mon public. C'était plus fort que moi. Vieil instinct qui m'avait permis de rester en vie et de me protéger des violences extérieures jusque-là, j'étais née avec cette timidité. Elle avait toujours guidé ma manière d'agir et de penser, m'en débarrasser ainsi n'était pas chose aisée. Pourtant, lorsque je savais faire la fête, je ne ressentais plus cette gêne. Je me souvenais de ma soirée karaoké avec Aedan au Rainbow. Alors, qu'est-ce qui changeait fondamentalement entre les deux situations ? L'enjeu ? L'un était un amusement, l'autre, un devoir ? Ce n'était clairement pas l'envie de préserver ma voix et de ne pas l'exposer puisque face à des gens dans un bar, cela ne me dérangeait pas. À moins que le fait d'avoir l'impression qu'ils ne m'écoutaient pas était en cause ?
C'était là qu'était le nœud du problème. Être au centre de l'attention.
Souriant maladroitement à l'enseignant en reconnaissant son envie de détendre l'atmosphère en plaisantant, j'essayais inconsciemment d'imaginer mon public en dragon… mais étrangement, ça n'arrangeait pas ma crainte.
Confuse, je regardais devant moi, les touches du piano, me mordant la lèvre inférieure tout en essayant de trouver une solution. Du coin de l'œil, je voyais monsieur Wakefield descendre de la scène pour se mêler aux espèces d'ombres qui avaient davantage l'air de fantômes. Petit frisson me parcourant l'échine, je remuais les épaules pour un second essai, en vain.
La honte et le désespoir gagnait du terrain. Un long soupir traversa mes narines alors que j'étais prête à abandonner, à baisser les bras. Pourtant, ce n'était pas dans mes habitudes de m'avouer vaincue. Moi qui faisais face à des dragons et à des loups garous, j'étais incapable de faire face à de simples gens qui, finalement, viendraient écouter ma musique ? Craignais-je peut-être d'être jugée ? Il y avait sûrement un peu de ça. Mais depuis quand l'avis des autres m'importait à ce point ? J'étais perdue en essayant de trouver une explication rationnelle à ce qui était en train de m'arriver, histoire de pouvoir combattre ce comportement.
Mais voilà que j'allais déclarer forfait lorsque mon enseignant repris la parole. Osant lui jeter un regard en biais, trop honteuse pour véritablement lui faire face, je prenais en considération ses suggestions. Pourtant, une petite grimace vint tirer mes traits. Pitié… je ne demandais aucune pitié, ni de la part de mon professeur, et encore moins de la magie d'une salle de l'université. Cela ne faisait qu'accentuer ce sentiment que je ressentais de ne pas y arriver.
Mais malgré tout, et pour prouver ma bonne volonté, je me concentrais sur l'exercice qu'il venait de me soumettre. Quelqu'un de rassurant, dans l'intention de le faire apparaître. Il me fallut quelque secondes, avant que la forme à côté du grand musicien roux prenne la forme d'une femme, ses traits se faisant de plus en plus précis au fur et à mesure. Elle était fine, élancée, aux longs cheveux bruns. Un regard bleu perçant illuminait son visage. Il n'y avait que bonté et bienveillance qui se dégageait de cette femme. Allures communes aux miennes, il ne faisait aucun doute qu'elle était ma mère. Car au fond, qu'y avait-il de plus rassurant qu'une mère ? Celle qui garde son enfant en son sein durant de longs mois. Celle qui est la première voix, le premier contact, le premier regard à la naissance. Celle qui est là pour protéger, pour consoler, pour rassurer, pour encourager contre vent et marrées.
Déglutissant, nerveuse, je pivotais à nouveau sur le clavier du piano, fermant un instant les paupières pour me concentrer. Tout ce qui importait, c'était que monsieur Wakefield et ma mère soient présents. Les autres, je n'en avais cure. C'était avant tout eux deux que je ne voulais pas décevoir.
Doigts fins se posant sur les touches blanches, ils semblaient soudainement se délier, caressant l'instrument avec cette grâce et cette facilité qui m'étaient propres. Voix s'élevant ensuite, il me fallut quelques notes pour trouver l'ajustement, pour balayer la peur et prendre enfin conscience.
Morceau particulièrement bien choisi, c'était la chanson que j'avais chanté à l'adresse de mon professeur lors de notre première rencontre, cette nuit, alors que j'avais bousculé ses cuivres.
J'avais envie de lui prouver que j'étais capable. Que durant ces mois, il n'avait pas perdu son temps. Que la boucle pouvait être bouclée.
Notes reprises à une artiste moldue que j'appréciais écouter de temps en temps, les paroles m'avaient souvent intéressées. Aujourd'hui, je m'y retrouvais un peu, par ma propre histoire. Par là, j'espérais pouvoir transmettre davantage d'émotion et de moi dans ma prestation, car finalement, c'était aussi ça qui était important.
Une fois terminé, la dernière note raisonnant dans la salle, je reprenais mon souffle en un long et silencieux soupir tandis que je reposais mes doigts sur mes cuisses, enfonçant à nouveau ma tête dans mes épaules, retrouvant immédiatement ma position de timidité. Crispée, je craignais l'avis de mon enseignant, et c'est nerveuse que je lui jetais un nouveau coup d’œil rapide.
- C... C'était mieux ?
C'était là qu'était le nœud du problème. Être au centre de l'attention.
Souriant maladroitement à l'enseignant en reconnaissant son envie de détendre l'atmosphère en plaisantant, j'essayais inconsciemment d'imaginer mon public en dragon… mais étrangement, ça n'arrangeait pas ma crainte.
Confuse, je regardais devant moi, les touches du piano, me mordant la lèvre inférieure tout en essayant de trouver une solution. Du coin de l'œil, je voyais monsieur Wakefield descendre de la scène pour se mêler aux espèces d'ombres qui avaient davantage l'air de fantômes. Petit frisson me parcourant l'échine, je remuais les épaules pour un second essai, en vain.
La honte et le désespoir gagnait du terrain. Un long soupir traversa mes narines alors que j'étais prête à abandonner, à baisser les bras. Pourtant, ce n'était pas dans mes habitudes de m'avouer vaincue. Moi qui faisais face à des dragons et à des loups garous, j'étais incapable de faire face à de simples gens qui, finalement, viendraient écouter ma musique ? Craignais-je peut-être d'être jugée ? Il y avait sûrement un peu de ça. Mais depuis quand l'avis des autres m'importait à ce point ? J'étais perdue en essayant de trouver une explication rationnelle à ce qui était en train de m'arriver, histoire de pouvoir combattre ce comportement.
Mais voilà que j'allais déclarer forfait lorsque mon enseignant repris la parole. Osant lui jeter un regard en biais, trop honteuse pour véritablement lui faire face, je prenais en considération ses suggestions. Pourtant, une petite grimace vint tirer mes traits. Pitié… je ne demandais aucune pitié, ni de la part de mon professeur, et encore moins de la magie d'une salle de l'université. Cela ne faisait qu'accentuer ce sentiment que je ressentais de ne pas y arriver.
Mais malgré tout, et pour prouver ma bonne volonté, je me concentrais sur l'exercice qu'il venait de me soumettre. Quelqu'un de rassurant, dans l'intention de le faire apparaître. Il me fallut quelque secondes, avant que la forme à côté du grand musicien roux prenne la forme d'une femme, ses traits se faisant de plus en plus précis au fur et à mesure. Elle était fine, élancée, aux longs cheveux bruns. Un regard bleu perçant illuminait son visage. Il n'y avait que bonté et bienveillance qui se dégageait de cette femme. Allures communes aux miennes, il ne faisait aucun doute qu'elle était ma mère. Car au fond, qu'y avait-il de plus rassurant qu'une mère ? Celle qui garde son enfant en son sein durant de longs mois. Celle qui est la première voix, le premier contact, le premier regard à la naissance. Celle qui est là pour protéger, pour consoler, pour rassurer, pour encourager contre vent et marrées.
Déglutissant, nerveuse, je pivotais à nouveau sur le clavier du piano, fermant un instant les paupières pour me concentrer. Tout ce qui importait, c'était que monsieur Wakefield et ma mère soient présents. Les autres, je n'en avais cure. C'était avant tout eux deux que je ne voulais pas décevoir.
Doigts fins se posant sur les touches blanches, ils semblaient soudainement se délier, caressant l'instrument avec cette grâce et cette facilité qui m'étaient propres. Voix s'élevant ensuite, il me fallut quelques notes pour trouver l'ajustement, pour balayer la peur et prendre enfin conscience.
Morceau particulièrement bien choisi, c'était la chanson que j'avais chanté à l'adresse de mon professeur lors de notre première rencontre, cette nuit, alors que j'avais bousculé ses cuivres.
J'avais envie de lui prouver que j'étais capable. Que durant ces mois, il n'avait pas perdu son temps. Que la boucle pouvait être bouclée.
Notes reprises à une artiste moldue que j'appréciais écouter de temps en temps, les paroles m'avaient souvent intéressées. Aujourd'hui, je m'y retrouvais un peu, par ma propre histoire. Par là, j'espérais pouvoir transmettre davantage d'émotion et de moi dans ma prestation, car finalement, c'était aussi ça qui était important.
Une fois terminé, la dernière note raisonnant dans la salle, je reprenais mon souffle en un long et silencieux soupir tandis que je reposais mes doigts sur mes cuisses, enfonçant à nouveau ma tête dans mes épaules, retrouvant immédiatement ma position de timidité. Crispée, je craignais l'avis de mon enseignant, et c'est nerveuse que je lui jetais un nouveau coup d’œil rapide.
- C... C'était mieux ?
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