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it's snowing outside x abigail
Dim 22 Déc 2019 - 0:09
it's snowing outside
Abigail & Lisandre
Tes orbes balaient une dernière fois les lignes que tu corriges depuis maintenant plusieurs heures. Il doit être aux alentours de quatorze heures en ce weekend annonciateur de congés universitaires bien mérités. Tu as décidé de passer un peu de temps ici, au sein de tes appartements, afin d’y travailler au calme. Tu déposes ta plume sur les copies, relevant le regard vers la baie vitrée juste au-dessus de ta tête. Celle-ci commence lentement à se couvrir de flocons. C’est plutôt agréable, reposant même. Dans un coin non loin, ta propre guitare, enchantée par tes soins, joue le son de mélodies familières.
Tu prends une profonde inspiration, expirant la totalité de l’air de tes poumons, faisant demi-tour sur ta chaise, allumant ta lampe de bureau sous l’obscurité du ciel enneigé. Cette immense pièce qui te sers de bureau et d’appartement possède de chaque côté plusieurs étendues vitrées qui donnent sur les autres toits, cheminées et tours du domaine, également le parc, le lac et la forêt. C’est un endroit dans lequel tu te sens bien, à un détail près. Tu te rends compte qu’à quelques mètres de là, en haut de ta bibliothèque, tu as laissé traîner une bouteille de potion Tue-Loup. La dernière pleine lune datant du douze décembre.
Esquissant un rictus morne, tu abandonnes tes activités afin de monter plusieurs marches de l’échelle pour te saisir du récipient en cristal. Ce n’est pas une bonne idée de laisser trainer ce genre de choses. Elément bien trop personnel, sans doute refoulé à bien des égards. Tu penses qu’il est mieux de la mettre sous clefs, à savoir dans une armoire située à l’autre bout de la pièce. Armoire dans laquelle tu conserves des ingrédients de potions, plusieurs types d’herbe que tu laisses à sécher, quelques fioles, plusieurs petits crânes.
Tu refermes les portes du meuble quand tu entends frapper à la porte de tes appartements. Les sourcils délicatement froncés sur ton visage qui inspire davantage la douceur que la colère, tu te questionnes sur l’identité de la personne qui s’aventure ici. Euphrasie ? Tu penses instantanément à ta petite sœur, seule individu de cette Université avec laquelle tu te permets d’être toi-même. C’est-à-dire, l’homme, le frère, mais aussi le lycanthrope. Tes pas te font passer aux côtés de divers squelettes que tu as toi-même reconstitués et installés le long du couloir menant à l’entrée. Là, trône fièrement un squelette de dragon suspendu dans les airs, tout comme dans la salle de cours de dragonologie. Cela confère à ton bureau un cachet inestimable. Le fruit de ton travail de dragonologue et de paléontologue.
« Abigail ? » murmures-tu, d’abord étonné par cette visite en ce début de vacances. « Je ne m’attendais pas à de la visite aujourd’hui. En quoi puis-je vous être utile ? » Serviable et sympathique, la bonne poire comme on aime à t’appeler parfois. « Entrez, je vous en prie » glisses-tu en lui désignant le chemin de l’entrée d’une main tendue. « Je vous propose un café, un chocolat chaud ? Asseyez-vous, j’étais justement sur les partiels de cette fin de semestre. Pour l’instant c’est une réussite. »
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Re: it's snowing outside x abigail
Sam 28 Déc 2019 - 7:32
Il y avait de ces instants où le relâchement n'était pas possible. En cette fin d'année, et malgré ma petite santé, je me devais de terminer à temps tous les devoirs que l'on m'avait confiés. Dernières paperasses signées à l'attention de mon stage au ministère, dernières révisions urgentes faites pour ma formation à l'université, dernières visites en Amazonie pour ma thèse, il ne me restait plus qu'une dernière chose à régler avant que je ne puisse me considérer en vacances. Avant de pouvoir profiter de mon départ imminent dans un pays étranger.
Voilà pourquoi aujourd'hui je n'avais pas encore quitté le campus universitaire, cloitrée avec le plus grand des courages et la meilleure volonté du monde dans la bibliothèque afin de terminer toutes les corrections que monsieur Till'Orian m'avait demandé de terminer. Même si le tout pouvait attendre la rentrée pour début 2020, je ne voulais pas garder du travail chez moi. Je mettais un point d'honneur à n'amener que mes révisions sur l'Insubmersible III, afin que toutes mes obligations empiètent le moins possible sur ma vie de couple.
Pourtant, l'heure tournait, et avant qu'il ne soit trop tard, je me devais d'apporter tous ces documents à mon professeur. Bientôt, le glas de mon repos allait sonner.
De ma petite hauteur tout à fait discrète, véritable ombre humaine ignorée de la plupart du commun des mortels, je rangeais toute mes affaires avec soin dans mon sac agrandit par magie, avant que je ne quitte la salle d'étude, lanière sur l'épaule. Sans trop y réfléchir, je déambulais dans les couloirs jusqu'à rejoindre la salle qui m'enchantait le plus. Celle que je préférais par-dessus toutes les autres. Celle qui m'apportait une joie hors norme dans le cadre de ma vie estudiantine. Admirant le squelette qui trônait au plafond, j'énumérais le nom des os que mes prunelles sombres s'amusaient à contempler pour une énième fois. Ici, je connaissais tout par cœur. J'avais passé de si nombreuses heures entre ces quatre murs qu'il serait sûrement impossible de le chiffrer précisément. C'était un peu ma fierté. Si j'avais intégré Hungcalf il y a dix ans de cela, c'était pour une raison claire, nette et précise : celle de devenir dragonologue diplômée, pour enfin pouvoir vivre un rêve.
Durant toutes ses années, jamais ma motivation n'avait failli, elle n'avait même jamais été ébranlée. Bien qu'ayant dû faire face à la fatigue, à l'impatience, et à la lassitude d'être encore étudiante et non pas encore professionnelle agréée, je n'avais jamais failli à mon devoir. Douée et particulièrement appliquée dans cette matière, je raflais le titre de meilleure élève en dragonologie alors que je n'avais aucune prétention de vouloir l'obtenir.
J'étais passionnée, tout simplement.
Toquant à la porte de l'appartement de mon enseignant, je lui souriais avec cette bienveillance et cette innocence qui me caractérisaient alors qu'il me proposait d'entrer. Ce fut avec un léger soubresaut d'hésitation que finalement, je me permettais de pénétrer chez lui, mes iris se promenant rapidement sur la décoration. Non pas pour paraître indiscrète, mais davantage pour me rassurer. Si monsieur Till'Orian faisait partie de ces personnes que j'admirais, qui s'étaient hissés un peu au rang de héros pour moi, il n'empêchait que je restais un être de timidité et de crainte lorsque je me devais d'affronter un autre être humain, aussi gentil et bienveillant soit-il. Lui faisant à nouveau face après avoir rapidement pris mes marques, je lui souriais avec une légère maladresse.
- Bonjour professeur, j'espère ne pas vous déranger, mais je viens vous apporter les derniers documents que vous m'avez demandés. Je baissais légèrement le menton comme pour appuyer les derniers mots qu'il avait prononcé. Pour la fin du semestre. Inspirant rapidement, je reniflais un peu. Malade depuis plusieurs semaines maintenant, j'oscillais comme une funambule entre l'éveil de pleine santé et la chute de tension soudaine. Du thé, si vous en avez, ce sera parfait, si non, alors, un chocolat chaud. Boisson de prédilection pour m'aider à adoucir mes hivers, j'obéissais alors au sorcier, retirant mon blouson pour le poser sur le dossier de la chaise. Là, j'ouvrais mon sac pour en sortir les dossiers soigneusement rangés que je venais de terminer de corriger, compléter et signer. J'espère ne pas avoir fait d'erreur, je… hésitation. Enfin, c'est nouveau pour moi tout ça. Je me suis beaucoup relue mais j'ai peur que des inattentions aient pu se glisser quelque part.
Voilà pourquoi aujourd'hui je n'avais pas encore quitté le campus universitaire, cloitrée avec le plus grand des courages et la meilleure volonté du monde dans la bibliothèque afin de terminer toutes les corrections que monsieur Till'Orian m'avait demandé de terminer. Même si le tout pouvait attendre la rentrée pour début 2020, je ne voulais pas garder du travail chez moi. Je mettais un point d'honneur à n'amener que mes révisions sur l'Insubmersible III, afin que toutes mes obligations empiètent le moins possible sur ma vie de couple.
Pourtant, l'heure tournait, et avant qu'il ne soit trop tard, je me devais d'apporter tous ces documents à mon professeur. Bientôt, le glas de mon repos allait sonner.
De ma petite hauteur tout à fait discrète, véritable ombre humaine ignorée de la plupart du commun des mortels, je rangeais toute mes affaires avec soin dans mon sac agrandit par magie, avant que je ne quitte la salle d'étude, lanière sur l'épaule. Sans trop y réfléchir, je déambulais dans les couloirs jusqu'à rejoindre la salle qui m'enchantait le plus. Celle que je préférais par-dessus toutes les autres. Celle qui m'apportait une joie hors norme dans le cadre de ma vie estudiantine. Admirant le squelette qui trônait au plafond, j'énumérais le nom des os que mes prunelles sombres s'amusaient à contempler pour une énième fois. Ici, je connaissais tout par cœur. J'avais passé de si nombreuses heures entre ces quatre murs qu'il serait sûrement impossible de le chiffrer précisément. C'était un peu ma fierté. Si j'avais intégré Hungcalf il y a dix ans de cela, c'était pour une raison claire, nette et précise : celle de devenir dragonologue diplômée, pour enfin pouvoir vivre un rêve.
Durant toutes ses années, jamais ma motivation n'avait failli, elle n'avait même jamais été ébranlée. Bien qu'ayant dû faire face à la fatigue, à l'impatience, et à la lassitude d'être encore étudiante et non pas encore professionnelle agréée, je n'avais jamais failli à mon devoir. Douée et particulièrement appliquée dans cette matière, je raflais le titre de meilleure élève en dragonologie alors que je n'avais aucune prétention de vouloir l'obtenir.
J'étais passionnée, tout simplement.
Toquant à la porte de l'appartement de mon enseignant, je lui souriais avec cette bienveillance et cette innocence qui me caractérisaient alors qu'il me proposait d'entrer. Ce fut avec un léger soubresaut d'hésitation que finalement, je me permettais de pénétrer chez lui, mes iris se promenant rapidement sur la décoration. Non pas pour paraître indiscrète, mais davantage pour me rassurer. Si monsieur Till'Orian faisait partie de ces personnes que j'admirais, qui s'étaient hissés un peu au rang de héros pour moi, il n'empêchait que je restais un être de timidité et de crainte lorsque je me devais d'affronter un autre être humain, aussi gentil et bienveillant soit-il. Lui faisant à nouveau face après avoir rapidement pris mes marques, je lui souriais avec une légère maladresse.
- Bonjour professeur, j'espère ne pas vous déranger, mais je viens vous apporter les derniers documents que vous m'avez demandés. Je baissais légèrement le menton comme pour appuyer les derniers mots qu'il avait prononcé. Pour la fin du semestre. Inspirant rapidement, je reniflais un peu. Malade depuis plusieurs semaines maintenant, j'oscillais comme une funambule entre l'éveil de pleine santé et la chute de tension soudaine. Du thé, si vous en avez, ce sera parfait, si non, alors, un chocolat chaud. Boisson de prédilection pour m'aider à adoucir mes hivers, j'obéissais alors au sorcier, retirant mon blouson pour le poser sur le dossier de la chaise. Là, j'ouvrais mon sac pour en sortir les dossiers soigneusement rangés que je venais de terminer de corriger, compléter et signer. J'espère ne pas avoir fait d'erreur, je… hésitation. Enfin, c'est nouveau pour moi tout ça. Je me suis beaucoup relue mais j'ai peur que des inattentions aient pu se glisser quelque part.
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