- InvitéInvité
Something old, something new, something borrowed, something blue (PV)
Mer 27 Jan 2010 - 19:20
Beauty and the beast
Ft. Cassandra Ledoux
& Lust Whitaker
« Lust ! Lust ! Lust ! »
La fête bat son plein et la musique sourde me parvient en écho jusqu'à mes oreilles de débauché ; pourtant je ne l'entends plus, je ne sens plus que le rythme saccadé qui transcende les murs et fait vibrer mon débit sanguin jusqu'à mes tempes. Les notes de musiques brutes n'existent plus, il n'y a que leurs voix qui parviennent jusqu'à moi, délirantes et massives, floues, aériennes... Je jouis dans l'hémisphère droit de leur cerveau, celui qui me permet de les contrôler, car même plein de coke et eux trop saouls, je parviens à les faire me désirer : ils me veulent, ils me scandent, et dieu que j'en abuse et que j'aime ça. Pour autant je ne sais plus qui je suis, ce que je fais ici et ce que l'on fête ; j'entends mon voisin lui aussi affalé dans le canapé me répondre alors d'une voix éteinte et saccadée : nous sommes chez Elise, dans son appartement à Norwich afin de fêter ses vingt ans. Je toise alors mon interlocuteur et l'observe de mes pupilles dilatées et carnassières : lui ai-je posé la question ou a-t-il lu dans mes pensées ? Il éclate alors de rire, me tape le dos et me répond quelque chose que je ne comprends pas : des compliments pour faire son lèche-botte, sans doute a-t-il peur que je l'envoie paître, comme j'ai jeté le jeune homme avant lui venu me faire des avances avant qu'il ne plie sous le poids d'une humiliation publique de ma part... Enfin, sans doute, je ne m'en rappelle plus. Je ne sais plus rien, je suis sans doute le génie le plus amnésique qui soit et dont les neurones amphétaminés délirent le plus sur toute cette maudite terre ; je vois flou et je jubile, l'extase s'empare de mon corps que je donne à la première pute venue et au premier cacheton que je peux gober. Ce que je sais avec certitude, c'est qu'ils m'appellent et que j'aime ça ; j'aime cette plénitude de toute puissance, je suis important, je suis regardé, je suis désiré, ici, maintenant, partout. Violez-moi que j'exulte... Détruisez-moi que je me consume. Et enfin je comprends pourquoi on m'acclame ; mes prunelles sauvages se tournent sur mon verre rempli de plusieurs alcools blancs appelés plus communément "cercueil" et qui vous envoie direct vers le paradis des ébréchés. Cela aurait été sans conséquence sans doute si quelques minutes auparavant, je ne m'étais pas penché sur un rail blanc pour me l'approprier et sentir mon esprit se dessiller sur la lumière divine de la coke. J'avale finalement mon verre d'une traite et le pose avec brutalité sur la table ; mon gosier s'enflamme, mon pouls s'accélère, mon esprit frôle le coma et l'overdose ; enfin le jour béni de ma mort arrive, et j'exulte. Pourtant sans vraiment savoir comment, je me lève de ce canapé tout en repoussant d'un geste les demoiselles pendues à mon bras, ne leur adressant aucun regard ; puis je renifle quelque peu tandis que ma main vient frôler mon nez d'un réflexe bref : c'est le signe de tous les cocaïnomanes en manque. Car oui je suis en manque, et je n'ai pas honte de m'en cacher : je souffre, je ne respire plus, j'ai les poumons qui se resserrent et mon cerveau qui me hurle de combler cette dépendance avant qu'il n'implose ; c'est elle qu'il me faut, et pas une autre.
Les couleurs se mélangent, la musique sourde se contorsionne sous le rire trop aiguë de ces pimbêches, mais moi, junkie invétéré, parvient par le biais de mon expérience gargantuesque en matière de substances hallucinogènes à contrôler encore un tant soit peu mon corps et mon esprit. J'aime ce mot, "gargantuesque", on a que peu l'opportunité de le placer dans une conversation. Mais soit, en l'instant c'est le mot martini qui prime dans mon esprit comme enfin, je m'approche du bar mis en place pour l'occasion : la famille d'Elise est riche, très riche, ce qui lui donne l'avantage d'avoir pour sa soirée un barmaid trop blasé de devoir servir cette jeunesse plombée de whisky et le nez plein de cocaïne. Tant pis pour lui, ce n'est pas mon affaire ; je tape ma main sur le comptoir, appelle ce dernier et lui commande un furtini ; ce n'est pas tant que je n'ai plus envie de mon alcool blanc au profit d'un cocktail au champagne, mais c'est tout ce que mon cerveau allumé au shit, à la coke et au veuve-cliquot parvient à me faire déblatérer. Je n'arrive plus à penser, je parviens à peine à survivre dans cette jungle qui m'étouffe et me brûle la peau et les veines ; d'un oeil terne, je pose un regard sur ces dernières et tente d'y voir des traces blanches. J'ignore pourquoi, mais je suis persuadé que le mot "héroïne" se lit avec transparence dans mon sang de junkie shooté au gin, et pourtant seul un nom s'échappe de mes lèvres. Le plus beau, le plus orgiaque, le plus voluptueux, le plus vivant... C'est son prénom qui me fait vivre, c'est lui que j'aimerai voir gravé dans mes veines et sur ma peau, et pourtant je n'y vois rien, même en plissant les yeux.
« Qui est Cassandra ? »
Une voix sensuellement trop appuyée me fait redresser la tête que je trouve trop lourde, et pourtant je porte sur moi toute cette prestance qui m'est propre. J'empeste l'alcool, le doux parfum de la dépravation s'accroche à mon épiderme ; je sens la débauche et la coke, mais pas encore le sexe et la luxure. Je vois néanmoins dans le regard bleu de cette blonde aguicheuse qu'elle l'a senti. Je sais lorsqu'une femme me désire, car elles ont toutes au fond de leurs prunelles cette lueur d'amazone carnassière qu'elles s'efforcent de cacher en vain ; prude ou décoincées, dans le fond elles sont toutes les mêmes... A quelques exceptions prêt. Je me redresse alors et toise la demoiselle de haut en bas sans un sourire quand je la sens vexée de ne pas se sentir désirée à mes yeux : elle a compris qu'elle n'existait pas. Dans mon délire de drogué, elle n'est que l'ombre, d'une ombre d'une ombre.
« Qui est Cassandra, Lust ? » reprend-elle encore plus sensuellement, appuyant divinement sur mon prénom avant de s'approcher telle une lionne partie chasser. « Ta dernière conquête ? »
La belle se pend alors à mon cou, faisant sauter chacun des boutons de ma chemise d'un geste alangui tandis que son rouge à lèvres vient tâcher le col de mon tissu blanc. Je la soupçonne de vouloir marquer son territoire pour ce soir, mais ma gorge nouée par la coke refuse de lui desservir une parole piquante, car au contraire ma main vient se poser sur sa hanche. Elise, douce Elise, si tu restes trop à mes côtés, tu devras subir l'humiliation sadique d'un Lust beaucoup trop saoul, songes-y.
« C'est vrai, tu n'as que ce prénom à la bouche depuis toutes les dernières soirées. Cassandra, Cassandra, Cassandra... » rajoute-t-elle d'un regard jaloux et méprisant. « Qui c'est cette fille ? »
« Personne. » dis-je alors dans un souffle brûlant tout en lui desservant un sourire en coin. Je ne suis pas encore assez inconscient pour me vendre, grand bien m'en fasse : mon cerveau m'ordonne de me taire pour ne pas lâcher un trop plein de vérité.
« Lust tu n'as jamais pu mentir... Essaie pour voir ? Allez, mens moi pour de vrai... » répond alors la blonde dans un sourire éclatant qu'elle veut complice.
« On te trouve tous carrément bandante. »
« T'es qu'un salaud, Whitaker ! »
« Lust ? »
Un sourire magnifiquement cruel se dessine sur mes lèvres comme je vois la blonde s'éloigner. Outre ses longues jambes, elle n'ignore pas que son visage a la grâce et la beauté d'une jument, fait d'ailleurs insultant pour l'équidée... Parler de sa beauté relative à Elise équivaut à la faire se jeter dans une crise de boulimie en l'instant, aussi je la regarde s'éloigner en pleurs, tout en étant certain qu'elle va s'empiffrer d'une montagne de bouffe pour compenser ma cruauté. Portant mon verre à mes lèvres, je me tourne alors vers mon ami venant de s'asseoir àmes côtés : sa mimique gênée tente de me faire comprendre que j'y suis allé un peu fort.
« Tu devrais aller prendre l'air... Avant de faire déprimer Elise pour de bon. Sois sympa, c'est son anniversaire. »
« Fuck off. Tu m'emmerdes MacHegen. »
Je me lève alors sous le sourire amical de mon camarade véritablement amusé ; mon indélicatesse ne le surprend plus et le choque encore moins : c'est l'avantage d'être un de mes proches amis. Je prends cependant son conseil à la lettre, car je me sens brûlant : mes poumons étouffent d'un poids oppressant comme je sens la chaleur innonder mon corps qui ne réponds plus de rien : j'ignore encore comment je parviens à marcher, à ouvrir cette satanée porte et à descendre dans la rue ; je ne me rends pas même compte que mon verre est encore dans ma main, porté d'un geste automatique à mes lèvres. C'est ainsi que je me retrouve dans les rues désertes de Norwich la nuit tombée, la chemise ouverte, la pupille dilatée et l'équilibre précaire : l'avantage de cet état de non existence c'est que je parviens à sentir la fraîcheur hivernale venir mordre ma peau avec fureur. Je me dis alors, encore une fois et suite à un délire de mon esprit, qu'il est si bon de tomber amoureux l'hiver : la douleur est décuplée, et le coeur endolori par le froid agonise un peu moins. De toutes façons je ne pense qu'à elle, quoiqu'on en dise, quoiqu'ils en pensent, quoiqu'ils en pleurent. Je me fous de leur moralité et de leurs discours éthiques ; la seule barrière à notre amour,ce soir, ce n'est ni mon état de débauché ni même la distance. La seule et unique barrière est celle que je me dois d'abolir sur une décision faite par le délire de mon esprit : il me la faut, officiellement parlant.... Le froid finalement m'oblige à rentrer dans le premier pub à ma portée ; je pousse dès lors la porte, passe le seuil et me laisse innonder de chaleur et de rires : les conversations fusent, les chopes viennent trinquer et la fumée plane dans une atmosphère conviviale... Enfin je suppose, car je n'entends rien ni ne sais vraiment où je vais, jusqu'à ce que mes yeux dorés viennent se poser sur elle. Cassandra, ma belle Cassandra, je savais que le destin voulait que je te retrouve ce soir ; j'entends ton palpitant battre d'ici, malgré le brouhaha incessant des lieux. Je m'avance alors, ignore l'ami avec qui elle se trouve, m'assois à ses côtés et pose mon verre à leur table d'un geste imprécis : plus je la regarde, et plus je sens que je la veux, ici, avec moi, toujours.
« Cassandra... Cassandra... » Je répète son prénom dans un murmure si suave et ardent, que chaque syllabe vient brûler mes lèvres avec passion, comme mes prunelles dilatées ne quittent plus les siennes. « Je savais que tu serais ici, minn àst * » De l'islandais pour mes élans du coeur, comme toujours. Ce n'est pas vrai, j'ignorais qu'elle serait là, mais mon cerveau embrumé à la cocaïne et au whisky en est persuadé et vient à croire notre étrange destinée de ce soir.
La fête bat son plein et la musique sourde me parvient en écho jusqu'à mes oreilles de débauché ; pourtant je ne l'entends plus, je ne sens plus que le rythme saccadé qui transcende les murs et fait vibrer mon débit sanguin jusqu'à mes tempes. Les notes de musiques brutes n'existent plus, il n'y a que leurs voix qui parviennent jusqu'à moi, délirantes et massives, floues, aériennes... Je jouis dans l'hémisphère droit de leur cerveau, celui qui me permet de les contrôler, car même plein de coke et eux trop saouls, je parviens à les faire me désirer : ils me veulent, ils me scandent, et dieu que j'en abuse et que j'aime ça. Pour autant je ne sais plus qui je suis, ce que je fais ici et ce que l'on fête ; j'entends mon voisin lui aussi affalé dans le canapé me répondre alors d'une voix éteinte et saccadée : nous sommes chez Elise, dans son appartement à Norwich afin de fêter ses vingt ans. Je toise alors mon interlocuteur et l'observe de mes pupilles dilatées et carnassières : lui ai-je posé la question ou a-t-il lu dans mes pensées ? Il éclate alors de rire, me tape le dos et me répond quelque chose que je ne comprends pas : des compliments pour faire son lèche-botte, sans doute a-t-il peur que je l'envoie paître, comme j'ai jeté le jeune homme avant lui venu me faire des avances avant qu'il ne plie sous le poids d'une humiliation publique de ma part... Enfin, sans doute, je ne m'en rappelle plus. Je ne sais plus rien, je suis sans doute le génie le plus amnésique qui soit et dont les neurones amphétaminés délirent le plus sur toute cette maudite terre ; je vois flou et je jubile, l'extase s'empare de mon corps que je donne à la première pute venue et au premier cacheton que je peux gober. Ce que je sais avec certitude, c'est qu'ils m'appellent et que j'aime ça ; j'aime cette plénitude de toute puissance, je suis important, je suis regardé, je suis désiré, ici, maintenant, partout. Violez-moi que j'exulte... Détruisez-moi que je me consume. Et enfin je comprends pourquoi on m'acclame ; mes prunelles sauvages se tournent sur mon verre rempli de plusieurs alcools blancs appelés plus communément "cercueil" et qui vous envoie direct vers le paradis des ébréchés. Cela aurait été sans conséquence sans doute si quelques minutes auparavant, je ne m'étais pas penché sur un rail blanc pour me l'approprier et sentir mon esprit se dessiller sur la lumière divine de la coke. J'avale finalement mon verre d'une traite et le pose avec brutalité sur la table ; mon gosier s'enflamme, mon pouls s'accélère, mon esprit frôle le coma et l'overdose ; enfin le jour béni de ma mort arrive, et j'exulte. Pourtant sans vraiment savoir comment, je me lève de ce canapé tout en repoussant d'un geste les demoiselles pendues à mon bras, ne leur adressant aucun regard ; puis je renifle quelque peu tandis que ma main vient frôler mon nez d'un réflexe bref : c'est le signe de tous les cocaïnomanes en manque. Car oui je suis en manque, et je n'ai pas honte de m'en cacher : je souffre, je ne respire plus, j'ai les poumons qui se resserrent et mon cerveau qui me hurle de combler cette dépendance avant qu'il n'implose ; c'est elle qu'il me faut, et pas une autre.
Les couleurs se mélangent, la musique sourde se contorsionne sous le rire trop aiguë de ces pimbêches, mais moi, junkie invétéré, parvient par le biais de mon expérience gargantuesque en matière de substances hallucinogènes à contrôler encore un tant soit peu mon corps et mon esprit. J'aime ce mot, "gargantuesque", on a que peu l'opportunité de le placer dans une conversation. Mais soit, en l'instant c'est le mot martini qui prime dans mon esprit comme enfin, je m'approche du bar mis en place pour l'occasion : la famille d'Elise est riche, très riche, ce qui lui donne l'avantage d'avoir pour sa soirée un barmaid trop blasé de devoir servir cette jeunesse plombée de whisky et le nez plein de cocaïne. Tant pis pour lui, ce n'est pas mon affaire ; je tape ma main sur le comptoir, appelle ce dernier et lui commande un furtini ; ce n'est pas tant que je n'ai plus envie de mon alcool blanc au profit d'un cocktail au champagne, mais c'est tout ce que mon cerveau allumé au shit, à la coke et au veuve-cliquot parvient à me faire déblatérer. Je n'arrive plus à penser, je parviens à peine à survivre dans cette jungle qui m'étouffe et me brûle la peau et les veines ; d'un oeil terne, je pose un regard sur ces dernières et tente d'y voir des traces blanches. J'ignore pourquoi, mais je suis persuadé que le mot "héroïne" se lit avec transparence dans mon sang de junkie shooté au gin, et pourtant seul un nom s'échappe de mes lèvres. Le plus beau, le plus orgiaque, le plus voluptueux, le plus vivant... C'est son prénom qui me fait vivre, c'est lui que j'aimerai voir gravé dans mes veines et sur ma peau, et pourtant je n'y vois rien, même en plissant les yeux.
« Qui est Cassandra ? »
Une voix sensuellement trop appuyée me fait redresser la tête que je trouve trop lourde, et pourtant je porte sur moi toute cette prestance qui m'est propre. J'empeste l'alcool, le doux parfum de la dépravation s'accroche à mon épiderme ; je sens la débauche et la coke, mais pas encore le sexe et la luxure. Je vois néanmoins dans le regard bleu de cette blonde aguicheuse qu'elle l'a senti. Je sais lorsqu'une femme me désire, car elles ont toutes au fond de leurs prunelles cette lueur d'amazone carnassière qu'elles s'efforcent de cacher en vain ; prude ou décoincées, dans le fond elles sont toutes les mêmes... A quelques exceptions prêt. Je me redresse alors et toise la demoiselle de haut en bas sans un sourire quand je la sens vexée de ne pas se sentir désirée à mes yeux : elle a compris qu'elle n'existait pas. Dans mon délire de drogué, elle n'est que l'ombre, d'une ombre d'une ombre.
« Qui est Cassandra, Lust ? » reprend-elle encore plus sensuellement, appuyant divinement sur mon prénom avant de s'approcher telle une lionne partie chasser. « Ta dernière conquête ? »
La belle se pend alors à mon cou, faisant sauter chacun des boutons de ma chemise d'un geste alangui tandis que son rouge à lèvres vient tâcher le col de mon tissu blanc. Je la soupçonne de vouloir marquer son territoire pour ce soir, mais ma gorge nouée par la coke refuse de lui desservir une parole piquante, car au contraire ma main vient se poser sur sa hanche. Elise, douce Elise, si tu restes trop à mes côtés, tu devras subir l'humiliation sadique d'un Lust beaucoup trop saoul, songes-y.
« C'est vrai, tu n'as que ce prénom à la bouche depuis toutes les dernières soirées. Cassandra, Cassandra, Cassandra... » rajoute-t-elle d'un regard jaloux et méprisant. « Qui c'est cette fille ? »
« Personne. » dis-je alors dans un souffle brûlant tout en lui desservant un sourire en coin. Je ne suis pas encore assez inconscient pour me vendre, grand bien m'en fasse : mon cerveau m'ordonne de me taire pour ne pas lâcher un trop plein de vérité.
« Lust tu n'as jamais pu mentir... Essaie pour voir ? Allez, mens moi pour de vrai... » répond alors la blonde dans un sourire éclatant qu'elle veut complice.
« On te trouve tous carrément bandante. »
« T'es qu'un salaud, Whitaker ! »
« Lust ? »
Un sourire magnifiquement cruel se dessine sur mes lèvres comme je vois la blonde s'éloigner. Outre ses longues jambes, elle n'ignore pas que son visage a la grâce et la beauté d'une jument, fait d'ailleurs insultant pour l'équidée... Parler de sa beauté relative à Elise équivaut à la faire se jeter dans une crise de boulimie en l'instant, aussi je la regarde s'éloigner en pleurs, tout en étant certain qu'elle va s'empiffrer d'une montagne de bouffe pour compenser ma cruauté. Portant mon verre à mes lèvres, je me tourne alors vers mon ami venant de s'asseoir àmes côtés : sa mimique gênée tente de me faire comprendre que j'y suis allé un peu fort.
« Tu devrais aller prendre l'air... Avant de faire déprimer Elise pour de bon. Sois sympa, c'est son anniversaire. »
« Fuck off. Tu m'emmerdes MacHegen. »
Je me lève alors sous le sourire amical de mon camarade véritablement amusé ; mon indélicatesse ne le surprend plus et le choque encore moins : c'est l'avantage d'être un de mes proches amis. Je prends cependant son conseil à la lettre, car je me sens brûlant : mes poumons étouffent d'un poids oppressant comme je sens la chaleur innonder mon corps qui ne réponds plus de rien : j'ignore encore comment je parviens à marcher, à ouvrir cette satanée porte et à descendre dans la rue ; je ne me rends pas même compte que mon verre est encore dans ma main, porté d'un geste automatique à mes lèvres. C'est ainsi que je me retrouve dans les rues désertes de Norwich la nuit tombée, la chemise ouverte, la pupille dilatée et l'équilibre précaire : l'avantage de cet état de non existence c'est que je parviens à sentir la fraîcheur hivernale venir mordre ma peau avec fureur. Je me dis alors, encore une fois et suite à un délire de mon esprit, qu'il est si bon de tomber amoureux l'hiver : la douleur est décuplée, et le coeur endolori par le froid agonise un peu moins. De toutes façons je ne pense qu'à elle, quoiqu'on en dise, quoiqu'ils en pensent, quoiqu'ils en pleurent. Je me fous de leur moralité et de leurs discours éthiques ; la seule barrière à notre amour,ce soir, ce n'est ni mon état de débauché ni même la distance. La seule et unique barrière est celle que je me dois d'abolir sur une décision faite par le délire de mon esprit : il me la faut, officiellement parlant.... Le froid finalement m'oblige à rentrer dans le premier pub à ma portée ; je pousse dès lors la porte, passe le seuil et me laisse innonder de chaleur et de rires : les conversations fusent, les chopes viennent trinquer et la fumée plane dans une atmosphère conviviale... Enfin je suppose, car je n'entends rien ni ne sais vraiment où je vais, jusqu'à ce que mes yeux dorés viennent se poser sur elle. Cassandra, ma belle Cassandra, je savais que le destin voulait que je te retrouve ce soir ; j'entends ton palpitant battre d'ici, malgré le brouhaha incessant des lieux. Je m'avance alors, ignore l'ami avec qui elle se trouve, m'assois à ses côtés et pose mon verre à leur table d'un geste imprécis : plus je la regarde, et plus je sens que je la veux, ici, avec moi, toujours.
« Cassandra... Cassandra... » Je répète son prénom dans un murmure si suave et ardent, que chaque syllabe vient brûler mes lèvres avec passion, comme mes prunelles dilatées ne quittent plus les siennes. « Je savais que tu serais ici, minn àst * » De l'islandais pour mes élans du coeur, comme toujours. Ce n'est pas vrai, j'ignorais qu'elle serait là, mais mon cerveau embrumé à la cocaïne et au whisky en est persuadé et vient à croire notre étrange destinée de ce soir.
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* = mon amour
* = mon amour
- InvitéInvité
Re: Something old, something new, something borrowed, something blue (PV)
Mer 27 Jan 2010 - 22:38
Huit heures et demies, déjà, et je franchissais les portes du vieux pub de Norwich. J’étais en retard. Une trentaine de minutes, sans doute, un peu moins peut être, cela m’inquiétait peu. Le pub était plein à craquer, de tout et de rien, surtout de rien en fait. Des vieux pochtrons étaient accoudés au comptoir et reluquaient sans retenue le fessier de la serveuse âgée d’une vingtaine d’année tout au plus, des vielles commères étaient assises autour d’un jus de fruit et racontaient les derniers ragots, dans un coin, cependant, je reconnu une silhouette familière, des cheveux clairsemés, dorés, un sourire angélique : Edouard. Je m’approchai d’un pas léger, ne m’occupant point des gens autour de moi qui me jetaient des coups d’œil étranges, jusqu’à me trouver à quelques centimètres de la table que serait nôtre, ce soir du moins. Edouard n’avait pas changé. Il était toujours aussi musclé, toujours aussi charmant, toujours aussi beau. Oui, il était beau. Je me penchais vers lui pour l’embrasser sur la joue, tandis que ses lèvres s’attarder un peu trop sur ma peau soyeuse, d’un geste simple de me reculais, un peu gênée, un peu amusée, et m’assis face à lui. Je connaissais Edouard depuis des années, cela remontait à Beauxbatons à présent. Nous avions le même âge, les mêmes passions, les mêmes occupations, à ceci près qu’il avait un goût plus prononcé que moi pour les études. Il était mon meilleur ami, puis était devenu mon amant, avant de redevenir mon ami. Nous nous étions liés pour mieux nous délier, nous rapprochant pour mieux nous éloigner. J’en avais été amoureuse, peut être, sûrement… Je ne m’en souvenais plus, mes années d’adolescence étaient troubles et confuses, sans doute un tour de ma mémoire sélective. Nous ne nous étions jamais perdus de vue, en tous cas. Hungcalf nous avait accueillit, lui et moi. Lui à Lufkin, moi à Grymm, il fallait s’y attendre. Nos chemins furent différents, nos opinions divergentes, mais jamais, ô grand jamais nous ne nous serions éloignés l’un de l’autre. Alors que je marchais à la coke et à l’alcool, lui se laissait emporter par la littérature et la musique. J’étais Princesse de la Débauche, il était Roi de l’Erudition. Couple étrange que nous formions, on nous enviait, on nous haïssait, qu’importait, puisqu’on nous respectait. Sur notre passage, la rumeur montait « Couchent-ils ensemble ? », oui, nous couchions ensemble et je réalisais d’ailleurs très vite que nos sentiments n’avait pas cette réciprocité désirée : son amitié pencha bien vite en faveur de l’amour, tandis que je ne m’inquiétais que de la drogue que j’allais m’infliger et de l’alcool qui coulerait à flot. Au fils des années, nous nous perdîmes de vue. Non pas à cause de lui, non, mais à cause de moi. Je n’aimais pas son regard protecteur qu’il gardait figé sur moi, sa manie de me tourner autour tel un vautour, bectant chaque homme osant m’approcher. Il m’emprisonnait de son amour platonique, je le haïssais pour cette cage qu’il me confectionnait jour après jour. Le temps passa, l’amitié aussi. Le temps de la raison arriva bien tard, et le sevrage fut long, difficile, douloureux. Lorsqu’enfin j’acquerrai une maturité de l’âme, je me décidai à lui écrire. Il répondit évidemment. Il n’avait ni femme, ni enfant, il n’attendait que moi, me répétait-il sans cesse. Je refusais de le voir cependant. Jusqu’à ce soir. Oui, j’avais fait le grand saut, lui avait écrit, lui donnait rendez vous. En toute amitié, avais-je dis, et plus si affinités, avait-il sans doute pensé. Mais il n’en était rien. Mon cœur était pris plus que jamais, et douloureusement lié à mon Prince, je me refusais au libertinage qui m’accueillit autrefois en son sein.
Edouard était resté égal à lui-même. Il avait cette lueur d’intelligence qui animait ses yeux, ce sourire doux et tendre qu’il m’adressait sans retenue, cette manie de passer sa main dans cette chevelure que j’eu maintes fois effleuré, cette façon de croiser et décroiser ses bras lorsqu’il me parlait de sa voix suave et grave… Je lui demandai s’il allait bien, ce qu’il devenait, ce qu’il attendait de l’avenir et je compris bien vite que j’étais au fondement même de cette vie qu’il menait. Il allait bien, me dit-il, relativement épanouie dans son métier, tout allait pour le mieux. Médicomage, évidemment qu’il allait pour le mieux, avec un tel salaire à la fin de chaque moi, je n’aurais su m’en plaindre. Il n’avait pas de famille cependant, et je compris bien rapidement qu’il n’attendait que moi pour en fonder une. Alors qu’on nous apportait l’entrée ainsi qu’un vin très bon cru, sa main vint délicatement effleurer la mienne… Que faire ? D’un geste doux je retirais la mienne de la sienne : je ne voulais pas me prêter à ce jeu infâme qu’était la séduction, sachant pertinemment que je n’irais pas plus loin avec lui, ni ce soir, ni jamais, tant que mon corps entier réclamerait celui de Lust. Il me comprit distante, il me questionna.
« Et toi ? Que deviens-tu ?
Comme tu le sais, je suis devenue professeur de sorts et enchantements à Hungcalf. J’ai tourné la page sur ma vie de Junkie, et je reste simple, égale à moi-même.
Un ami, des enfants ?
Pas d’enfant. Un ami oui. Plus qu’un ami en réalité. »
Je le sentis vexé, contrarié, frustré, triste. Je ne pouvais me résoudre à lui mentir, pas à lui à qui j’avais promis sincérité depuis la nuit des temps. Nous continuâmes à parler de nos vies respectives, de l’actualité, tandis qu’il tentait désespérément d’effleurer mes mains, les jambes. Le repas passa à toute allure, et malheureusement, emportée par l’euphorie de le retrouver enfin, je me laissais aller à la beuverie, laissant l’alcool couler à flot dans mon corps alors sevré. Je n’avais plus l’habitude de boire autant, il me proposa même une cigarette que je portais à mes lèvres d’un geste professionnel. Comme le vélo, la débauche ne s’oublie pas. Je soupçonnais la cigarette de ne pas contenir que du tabac, mais une fois encore je fermais les yeux et me laissais bercer par l’odeur âcre et sensible de la fumée. Minuit sonna bien tôt, et je me savais dans un état second. Je riais pour rien, laissais ses mains vagabonder sur mes cuisses peu couvertes, m’abreuvant un peu plus encore de ces substances que j’avais autrefois bannies de ma vie. Edouard s’approcha soudain de moi et ses lèvres s’approchèrent des miennes, mais d’un mouvement fluide je me reculai un peu. J’étais ivre, certes, mais la lucidité, ou du moins une partie, ne m’avait pas abandonné et je n’offrais mes lèvres qu’à celles de Lust à présent, doux élu de mon cœur passionné. Soudain, quelqu’un s’approcha de notre table. Je n’eu aucun mal à le reconnaître, il s’agissait de Lust. Mon beau Lust. Douce créature n’appartenant qu’à moi. Il s’appropria une chaise et vint s’asseoir à mes côtés, murmurant mon prénom de cette voix dont je raffolais tant… « Cassandra... Cassandra... », comme à chaque fois, des frissons s’emparèrent de mon corps imbibé d’alcool. Mes yeux captèrent les siens avec douceur, et je me noyais alors dans l’océan que m’offrais ses pupilles dilatées. Il était ivre et droguait, je ne pouvais le châtier, qu’en était-il de mon état actuel ? « Je savais que tu serais ici, minn àst » je souris à ses mots, me laissant un instant encore bercer par la mélodie de sa voix. Je fus sortie de ma torpeur cependant par une main audacieuse qui s’emparait de la mienne. Ce n’était pas celle de Lust, mais celle d’Edouard, vers qui je me retournais doucement, mais dangereusement, pour le regarder avec rudesse. J’avais en cela de commun, que l’alcool me rendait lunatique et si je pouvais me faire douce et passionnée avec Lust, je me savais monstre de sadisme et de méchanceté envers quiconque obstruerait mon bonheur.
« Qui est ce jeune homme, Cassie ?
Ne m’appelle pas Cassie, Edouard. Cela m’insupporte.
Cela ne te gênait pas autrefois.
J’ai changé.
Tu bois toujours autant.
Tu m’as piégé.
Je t’aime. »
J’éclatai d’un rire cristallin, avant de replonger mes prunelles dans celle de mon ami. Il m’aimait ? Quelle douce attention que de me faire connaître ses sentiments. J’étais cependant dans un état tel que je me fichais totalement de ce qu’il pouvait éprouver, ne m’intéressant qu’à ce que Lust pouvait bien me dire, me faire… Edouard sembla s’acharner pourtant et sa main ne lâcha pas la mienne, s’appropriant mes doigts longs et fins de pianistes, jouant avec l’anneau qui entourait mon auriculaire, glissant ses propres doigts dans ma paume. Je le fixais avec mépris et retira ma main avec dégoût. Qu’étais-je en train de faire ? Je perdais pied, je m’ensevelissais dans les méandres de l’alcool, laissant la divine substance envahir mes veines, mes artères, mon cerveau. Mon pied glissant le long de la jambe de Lust avec passion, je plongeai un regard languissant dans le sien, tandis que je me penchais à son oreille que je mordillai avec amusement et où je murmurai tendrement :
« Embrasse moi… »
Sans doute ce soir redeviendrais-je l’adolescente que je fus autrefois. Sans tabou, sans retenue. Seulement une boule d’énergie passionnée, agressive, violente, ne cherchant qu’à fusionner avec l’âme sœur. Lust, doux Lust, nous voilà en bien mauvais état tous les deux. Est-ce raisonnable que de rester ensemble cette nuit ? Sous l’influence de l’alcool j’ai grand mal à me retenir de parcourir ton corps de mes doigts malins, capturer tes lèvres des miennes désireuses, d’enlacer tes courbes mes les approprier, comme tu faisais autrefois avec tes catins… Il fut un temps où ta couronne m’appartenait, que va-t-il advenir de nous, si ce soir, notre vraie nature refait surface et nous attire dans les profondeurs abyssales de l’amour, de l’alcool, du sexe et de la passion ? Qu’importe, je veux être tienne autant que tu te feras mien, même s’il s’agit de la dernière nuit.
Edouard était resté égal à lui-même. Il avait cette lueur d’intelligence qui animait ses yeux, ce sourire doux et tendre qu’il m’adressait sans retenue, cette manie de passer sa main dans cette chevelure que j’eu maintes fois effleuré, cette façon de croiser et décroiser ses bras lorsqu’il me parlait de sa voix suave et grave… Je lui demandai s’il allait bien, ce qu’il devenait, ce qu’il attendait de l’avenir et je compris bien vite que j’étais au fondement même de cette vie qu’il menait. Il allait bien, me dit-il, relativement épanouie dans son métier, tout allait pour le mieux. Médicomage, évidemment qu’il allait pour le mieux, avec un tel salaire à la fin de chaque moi, je n’aurais su m’en plaindre. Il n’avait pas de famille cependant, et je compris bien rapidement qu’il n’attendait que moi pour en fonder une. Alors qu’on nous apportait l’entrée ainsi qu’un vin très bon cru, sa main vint délicatement effleurer la mienne… Que faire ? D’un geste doux je retirais la mienne de la sienne : je ne voulais pas me prêter à ce jeu infâme qu’était la séduction, sachant pertinemment que je n’irais pas plus loin avec lui, ni ce soir, ni jamais, tant que mon corps entier réclamerait celui de Lust. Il me comprit distante, il me questionna.
« Et toi ? Que deviens-tu ?
Comme tu le sais, je suis devenue professeur de sorts et enchantements à Hungcalf. J’ai tourné la page sur ma vie de Junkie, et je reste simple, égale à moi-même.
Un ami, des enfants ?
Pas d’enfant. Un ami oui. Plus qu’un ami en réalité. »
Je le sentis vexé, contrarié, frustré, triste. Je ne pouvais me résoudre à lui mentir, pas à lui à qui j’avais promis sincérité depuis la nuit des temps. Nous continuâmes à parler de nos vies respectives, de l’actualité, tandis qu’il tentait désespérément d’effleurer mes mains, les jambes. Le repas passa à toute allure, et malheureusement, emportée par l’euphorie de le retrouver enfin, je me laissais aller à la beuverie, laissant l’alcool couler à flot dans mon corps alors sevré. Je n’avais plus l’habitude de boire autant, il me proposa même une cigarette que je portais à mes lèvres d’un geste professionnel. Comme le vélo, la débauche ne s’oublie pas. Je soupçonnais la cigarette de ne pas contenir que du tabac, mais une fois encore je fermais les yeux et me laissais bercer par l’odeur âcre et sensible de la fumée. Minuit sonna bien tôt, et je me savais dans un état second. Je riais pour rien, laissais ses mains vagabonder sur mes cuisses peu couvertes, m’abreuvant un peu plus encore de ces substances que j’avais autrefois bannies de ma vie. Edouard s’approcha soudain de moi et ses lèvres s’approchèrent des miennes, mais d’un mouvement fluide je me reculai un peu. J’étais ivre, certes, mais la lucidité, ou du moins une partie, ne m’avait pas abandonné et je n’offrais mes lèvres qu’à celles de Lust à présent, doux élu de mon cœur passionné. Soudain, quelqu’un s’approcha de notre table. Je n’eu aucun mal à le reconnaître, il s’agissait de Lust. Mon beau Lust. Douce créature n’appartenant qu’à moi. Il s’appropria une chaise et vint s’asseoir à mes côtés, murmurant mon prénom de cette voix dont je raffolais tant… « Cassandra... Cassandra... », comme à chaque fois, des frissons s’emparèrent de mon corps imbibé d’alcool. Mes yeux captèrent les siens avec douceur, et je me noyais alors dans l’océan que m’offrais ses pupilles dilatées. Il était ivre et droguait, je ne pouvais le châtier, qu’en était-il de mon état actuel ? « Je savais que tu serais ici, minn àst » je souris à ses mots, me laissant un instant encore bercer par la mélodie de sa voix. Je fus sortie de ma torpeur cependant par une main audacieuse qui s’emparait de la mienne. Ce n’était pas celle de Lust, mais celle d’Edouard, vers qui je me retournais doucement, mais dangereusement, pour le regarder avec rudesse. J’avais en cela de commun, que l’alcool me rendait lunatique et si je pouvais me faire douce et passionnée avec Lust, je me savais monstre de sadisme et de méchanceté envers quiconque obstruerait mon bonheur.
« Qui est ce jeune homme, Cassie ?
Ne m’appelle pas Cassie, Edouard. Cela m’insupporte.
Cela ne te gênait pas autrefois.
J’ai changé.
Tu bois toujours autant.
Tu m’as piégé.
Je t’aime. »
J’éclatai d’un rire cristallin, avant de replonger mes prunelles dans celle de mon ami. Il m’aimait ? Quelle douce attention que de me faire connaître ses sentiments. J’étais cependant dans un état tel que je me fichais totalement de ce qu’il pouvait éprouver, ne m’intéressant qu’à ce que Lust pouvait bien me dire, me faire… Edouard sembla s’acharner pourtant et sa main ne lâcha pas la mienne, s’appropriant mes doigts longs et fins de pianistes, jouant avec l’anneau qui entourait mon auriculaire, glissant ses propres doigts dans ma paume. Je le fixais avec mépris et retira ma main avec dégoût. Qu’étais-je en train de faire ? Je perdais pied, je m’ensevelissais dans les méandres de l’alcool, laissant la divine substance envahir mes veines, mes artères, mon cerveau. Mon pied glissant le long de la jambe de Lust avec passion, je plongeai un regard languissant dans le sien, tandis que je me penchais à son oreille que je mordillai avec amusement et où je murmurai tendrement :
« Embrasse moi… »
Sans doute ce soir redeviendrais-je l’adolescente que je fus autrefois. Sans tabou, sans retenue. Seulement une boule d’énergie passionnée, agressive, violente, ne cherchant qu’à fusionner avec l’âme sœur. Lust, doux Lust, nous voilà en bien mauvais état tous les deux. Est-ce raisonnable que de rester ensemble cette nuit ? Sous l’influence de l’alcool j’ai grand mal à me retenir de parcourir ton corps de mes doigts malins, capturer tes lèvres des miennes désireuses, d’enlacer tes courbes mes les approprier, comme tu faisais autrefois avec tes catins… Il fut un temps où ta couronne m’appartenait, que va-t-il advenir de nous, si ce soir, notre vraie nature refait surface et nous attire dans les profondeurs abyssales de l’amour, de l’alcool, du sexe et de la passion ? Qu’importe, je veux être tienne autant que tu te feras mien, même s’il s’agit de la dernière nuit.
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Re: Something old, something new, something borrowed, something blue (PV)
Jeu 28 Jan 2010 - 17:23
Les brouhahas incessants autour de moi n'étaient plus qu'échos sourds intraduisibles, mon esprit était ailleurs, vaquant entre les murs épais dans une course effrénée à l'encontre de la logique. Je ne pensais plus, ne voyais plus ni ne respirais : le seul parfum encore perçu par mes soins était cette effluve pâteuse de cocaïne mêlée à l'ardeur enflammée de whisky, de rhum ou de champagne, le tout surplombé de son odeur vanillée. Je n'avais d'yeux que pour elle, mon cerveau endormi et absent ignorait superbement les autres dans une arrogance non feinte et pourtant involontaire : si les autres existaient, alors ils n'étaient que des spectres trop bruyant aux barbarigmes incompréhensibles : je les méprisais dans toute leur splendeur laide, de ne pas avoir conscience qu'auprès d'eux la plus divine des créatures partageait modestement leur lieu d'ivrogne pourtant bien connu par ma propre personne qui y traînait souvent après les cours, qu'elle respirait leur oxygène et les dardait de sa grâce féline. Je les haïssais tout simplement de vouloir me l'arracher, de l'exclure de ma vie avec ferveur : cette opinion n'était pas fondée, mais mon esprit de drogué m'intimait le contraire. Tous, allaient m'enlever Cassandra quand je ne voulais que la blottir dans mes bras pour mieux sentir son coeur contre le mien, m'assurant alors qu'elle était vivante et que les délires psychotiques de mon cerveau ne me jouaient pas des tours ni ne me brodaient des illusions perdues. La gorge asséchée par la soif issue d'un trop plein d'amphétamines, je m'abeuvrais de sa beauté sans jamais la lâcher des yeux, la toisant d'un sourire en coin lubrique et sensuel. Je la voulais ici et maintenant, dans tout mon désir malsain et emporté, pourtant mes gestes alanguis ne vinrent pas : mon cerveau ne contrôlait plus rien, soumis aux lois folles et orgiaques de la poudre blanche chargeant mes veines et excitant mon coeur. Je ne parvenais plus à bouger ; les seuls mouvements subtils de mon corps à la fois brûlant et mordu par le froid n'étaient plus que ce soulèvement de ma poitrine pourvu en de lents soubresauts : au moins je parvenais à respirer physiquement, bien que je ne sentais guère l'oxygène infiltrer mes poumons... Et alors que je redoublais d'efforts pour tenter d'être lucide, de ne pas me jeter sur la femme de tous mes fantasmes et de mes mille et un désirs, tentant néanmoins de poser ma main sur sa cuisse quand bien même je ne parvins à esquisser un seul geste, j'entendis l'écho grave d'une voix proche, si proche de moi, que je ne pouvais dès lors plus l'ignorer. Le temps de tourner vers cet intrus méprisant mes pupilles noires et dilatées, et il parlait déjà d'autre chose sans que je ne comprenne quoi véritablement. Un "Je t'aime" échappé des lèvres de ce blond, et l'envie de lui faire avaler sa langue avec aplomb me prit d'assaut comme je sentis mon estomac se contorsionner avec fureur. Lui aussi souhaitait me l'enlever ; qu'ils aillent crever, tous autant qu'ils sont, de vouloir m'ôter cet ange aux courbes graciles et délicates... Serrant la mâchoire de colère, je le dardais alors avec fureur, prêt à en découdre et me faire monstre de violence ; en l'instant n'importe quoi aurait pu me servir d'arme envers le blond à la posture parfaite, pourvu que je lui fasse ravaler ses paroles. Cassandra était à moi, et quiconque prononçait son doux prénom était accusé d'un blasphème que je jugeais apte à être châtié. Plus encore, sa façon de la toiser, de la dévorer du regard, et de se l'approprier par une simple lueur tendre dans ses yeux d'Apollon, demeurait la raison absolue qui me permettait de faire un homicide. Certes j'étais défoncé à l'alcool, le geste hésitant et l'équilibre précaire, mais ma rage insoumise et froide naissait en écho de mon sadisme monstrueux ; je me faisais loup prêt à mordre dans la chair du rival pour mieux le saigner et le laisser agoniser, de spasmes et de sanglots. Elle était ma vie, mon tout et ma souffrance ; en toute logique donc elle pouvait être la raison de ma hargne nécessaire, passionnée et criminelle.
Mais alors que mon esprit engourdi me sommait de me lever, plantant mes prunelles assassines et carnassières dans l'immensité juste de ses yeux de prince charmant, un geste alangui et tendre me retint. D'un souffle, d'un mot, d'un regard, je la savais capable de me calmer, pourvu que je la comble et qu'elle en redemande... Sa jambe alors pressée contre la mienne dans une caresse sans équivoque, et mon coeur mort loupa un battement, rejouant la sonata de nos débuts. Fermant un instant les yeux, paupières closes et myocarde léger, je revivais nos premiers émois perdus dans l'antre d'une cave humide, et une fois encore je me rejouais en tête cette sonata qu'elle m'inspirait, cette fascination qui endormait mes sens, ce désir ardent brûlant mes veines d'une passion inflammable comme elle se pencha à mon oreille. Et de son souffle chaud et incandescent, le ton de sa voix cristalline et basse me fit ouvrir les yeux sur un sourire trop libidineux pour se voir sage ; mon regard s'alluma d'une lueur perverse et tendre comme ma main vint se poser sur la sienne, emprisonnant ses doigts fins des miens d'une envie possessive et trouble. « Embrasse moi… », me murmura mon ange opalin au souffle séduisant qui souleva mes pulsions érotiques et l'envie de la faire mienne ici. Le rival blond déjà, n'existait plus : par son simple murmure, Cassandra avait balayé l'existence de ces autres à mes yeux, comme elle le faisait si bien... Et d'un élan passionné et ardent du coeur, loin d'être assagi mais véritablement libidineux, je me penchais alors dans un sourire, déposais un baiser fin sur son cou de cygne avant d'y perdre ma langue qui glissa quelques secondes sur son épiderme lumineux qu'elle m'offrit avec envie, comme je remontais mes lèvres sanguines à la coupe des siennes, lui déposant un baiser passionné puis langoureux. Je ne cherchais guère à être trop sage ; ma langue venant à la rencontre de la sienne dans un emportement ivre et suggestif, comme ma main vint alors se poser sur sa cuisse sans même que je ne m'en cache. D'une caresse toujours plus sulfureuse, plus frissonnante, plus indécente, je remontais mes doigts sur sa peau fine et dénudée, les glissant à l'entrejambe de ma dulcinée que j'entrouvris un peu plus tout en esquissant un sourire entre deux baisers trop fougueux. Je sentais alors le regard choqué du rival blond me brûler les omoplates, lorsqu'il vit que le junkie que j'étais dépassait alors les limites : toujours trop loin, toujours trop lascif, toujours trop scabreux... Ne m'arrêtant guère dans ma course à la luxure, je me penchais d'avantage sur ma douce, prêt sans doute à la faire mienne sur cette table s'il le fallait, comme lentement je me glissais vers elle pour mieux vouloir prendre place entre ses cuisses. Un souffle, un gémissement, des doigts fins et délicats glissés dans ma tignasse brune, et soudain le plaisir mutuel que l'on offrait à ces ivrognes sembla déplaire : une main ferme agrippa mon bras pour mieux me repousser en arrière. Voilà que je me retrouvais debout, la prestance d'un prince débauché et la luxure en apparat, le cheveu en bataille et la chemise entrouverte. J'observais alors d'un regard moqueur cet Apollon blond visiblement choqué et au bord de l'apoplexie, fixer le gérant des lieux avant de bégayer d'une mine indignée.
« Il allait abuser d'elle, et personne ne fait rien ? »
Un rire railleur et mauvais s'échappa de mes lèvres comme je peinais à tenir debout, pourtant plein de prestance impressionnante et sensuelle. Ma main plongeant dans la poche de mon pantalon, ressortant par je ne sais quel miracle accompli une cigarette que je posais au coin de mes lèvres, sans encore l'allumer néanmoins. Autour de nous, le silence était passé maître, tandis que les badeaux braquaient sur nous des regards curieux. C'est alors qu'enfin le patron des lieux intervint : un homme robuste et corpulent que je connaissais bien pour être fidèle client en compagnie de nombre de mes camardes.
« Lust n'est pas un jeune homme dangereux, il n'aurait pas fait ça, pas vrai ? »
« Cela dépend... »
Je me retournais alors sur la voix timide et basse qui aussitôt avait rejoint la cause du grand blond, apercevant alors la belle serveuse au regard intimidé comme je lui offris un sourire digne d'une perversité ignoble et pesante. Non, je n'avais pas tenté d'abuser d'elle, mais je n'ignorais pas que cette brune trop frêle était une connaissance d'une de mes anciennes victimes ayant subi ce même sort. Me retournant alors vers ma belle Cassandra et ignorant superbement ces spectres sans saveur, je lui tendis la main, la toisant d'un regard tendre et amoureux.
« Viens. Je t'enlève. » fis-je alors d'un murmure suave porté par un sourire lascif.
Mais alors que mon esprit engourdi me sommait de me lever, plantant mes prunelles assassines et carnassières dans l'immensité juste de ses yeux de prince charmant, un geste alangui et tendre me retint. D'un souffle, d'un mot, d'un regard, je la savais capable de me calmer, pourvu que je la comble et qu'elle en redemande... Sa jambe alors pressée contre la mienne dans une caresse sans équivoque, et mon coeur mort loupa un battement, rejouant la sonata de nos débuts. Fermant un instant les yeux, paupières closes et myocarde léger, je revivais nos premiers émois perdus dans l'antre d'une cave humide, et une fois encore je me rejouais en tête cette sonata qu'elle m'inspirait, cette fascination qui endormait mes sens, ce désir ardent brûlant mes veines d'une passion inflammable comme elle se pencha à mon oreille. Et de son souffle chaud et incandescent, le ton de sa voix cristalline et basse me fit ouvrir les yeux sur un sourire trop libidineux pour se voir sage ; mon regard s'alluma d'une lueur perverse et tendre comme ma main vint se poser sur la sienne, emprisonnant ses doigts fins des miens d'une envie possessive et trouble. « Embrasse moi… », me murmura mon ange opalin au souffle séduisant qui souleva mes pulsions érotiques et l'envie de la faire mienne ici. Le rival blond déjà, n'existait plus : par son simple murmure, Cassandra avait balayé l'existence de ces autres à mes yeux, comme elle le faisait si bien... Et d'un élan passionné et ardent du coeur, loin d'être assagi mais véritablement libidineux, je me penchais alors dans un sourire, déposais un baiser fin sur son cou de cygne avant d'y perdre ma langue qui glissa quelques secondes sur son épiderme lumineux qu'elle m'offrit avec envie, comme je remontais mes lèvres sanguines à la coupe des siennes, lui déposant un baiser passionné puis langoureux. Je ne cherchais guère à être trop sage ; ma langue venant à la rencontre de la sienne dans un emportement ivre et suggestif, comme ma main vint alors se poser sur sa cuisse sans même que je ne m'en cache. D'une caresse toujours plus sulfureuse, plus frissonnante, plus indécente, je remontais mes doigts sur sa peau fine et dénudée, les glissant à l'entrejambe de ma dulcinée que j'entrouvris un peu plus tout en esquissant un sourire entre deux baisers trop fougueux. Je sentais alors le regard choqué du rival blond me brûler les omoplates, lorsqu'il vit que le junkie que j'étais dépassait alors les limites : toujours trop loin, toujours trop lascif, toujours trop scabreux... Ne m'arrêtant guère dans ma course à la luxure, je me penchais d'avantage sur ma douce, prêt sans doute à la faire mienne sur cette table s'il le fallait, comme lentement je me glissais vers elle pour mieux vouloir prendre place entre ses cuisses. Un souffle, un gémissement, des doigts fins et délicats glissés dans ma tignasse brune, et soudain le plaisir mutuel que l'on offrait à ces ivrognes sembla déplaire : une main ferme agrippa mon bras pour mieux me repousser en arrière. Voilà que je me retrouvais debout, la prestance d'un prince débauché et la luxure en apparat, le cheveu en bataille et la chemise entrouverte. J'observais alors d'un regard moqueur cet Apollon blond visiblement choqué et au bord de l'apoplexie, fixer le gérant des lieux avant de bégayer d'une mine indignée.
« Il allait abuser d'elle, et personne ne fait rien ? »
Un rire railleur et mauvais s'échappa de mes lèvres comme je peinais à tenir debout, pourtant plein de prestance impressionnante et sensuelle. Ma main plongeant dans la poche de mon pantalon, ressortant par je ne sais quel miracle accompli une cigarette que je posais au coin de mes lèvres, sans encore l'allumer néanmoins. Autour de nous, le silence était passé maître, tandis que les badeaux braquaient sur nous des regards curieux. C'est alors qu'enfin le patron des lieux intervint : un homme robuste et corpulent que je connaissais bien pour être fidèle client en compagnie de nombre de mes camardes.
« Lust n'est pas un jeune homme dangereux, il n'aurait pas fait ça, pas vrai ? »
« Cela dépend... »
Je me retournais alors sur la voix timide et basse qui aussitôt avait rejoint la cause du grand blond, apercevant alors la belle serveuse au regard intimidé comme je lui offris un sourire digne d'une perversité ignoble et pesante. Non, je n'avais pas tenté d'abuser d'elle, mais je n'ignorais pas que cette brune trop frêle était une connaissance d'une de mes anciennes victimes ayant subi ce même sort. Me retournant alors vers ma belle Cassandra et ignorant superbement ces spectres sans saveur, je lui tendis la main, la toisant d'un regard tendre et amoureux.
« Viens. Je t'enlève. » fis-je alors d'un murmure suave porté par un sourire lascif.
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Re: Something old, something new, something borrowed, something blue (PV)
Jeu 28 Jan 2010 - 21:27
Ivre. Voilà ce que j’étais ce soir. J’aurais du craindre l’état dans le quel je me trouvais, craindre de sombrer dans des délires colorés et inquiétants, craindre enfin de faire une erreur… Mais l’alcool en excès dans mes veines m’empêchait d’avoir peur de quoi que se soit. Et alors que je suppliais presque Lust d’apposer ses lèvres aux courbes si charmantes sur les miennes, alors que mon cœur s’emballait plus que jamais, alors, enfin, que je ne faisais plus attention au monde qui nous entourait, lui et moi, il s’exécuta. D’un geste lent et doux, ses lèvres vinrent effleurer mon cou tendu sous les frissons qu’il me provoquait, me délectant de sa langue caressant ma chair qui en réclamait plus. Toujours plus, lorsqu’il s’agissait de Lust. Et finalement, Lust remontant sûrement sa tête jusqu’à la mienne pour enfin déposer un baiser enflammé sur mes lèvres, plus désireuses que jamais. J’emprisonnai alors sa bouche, me laissant enivrer par son haleine qui fut bien vite accompagnée de sa langue experte qui s’entremêla sans détour à la mienne dans un baiser ardent et langoureux, laissant vaguement pressentir que la soirée ne serait pas des plus chastes. Les autres n’existaient plus, avaient-ils déjà existé ? Même Edouard n’avait plus sa place dans mes pensées alors toutes accaparées pour mon ange démoniaque, à qui je n’attendais que d’offrir mon corps, une fois encore. L’une des mains de Lust s’aventura sur ma cuisse nue et je ne pus réprimander un frisson ainsi que gémissement dont il fut le seul témoin. Nous étions exubérants, extravagants, mais une sorte d’intimité s’était immiscée entre nous, un monde que nous nous étions fondé, et qui, malgré notre démonstration certaine d’affection, n’était réservé qu’à nous. C’était tout un jeu de caresses et de murmures qui s’était instauré entre nous, une sorte de code qui s’était glissé dans notre couple sans que nous en discutions, et encore une fois, je réalisais à quel point j’étais proche de Lust. Ecartant légèrement les cuisses pour facilité le passage de la main de mon amant, j’emmêlais mes doigts dans sa chevelure, laissant se contact seul me provoquer une nouvelle vague de frissons… Et comme à chaque fois, je me laissais envahir par toutes sortes de sentiments contradictoires. Nos caresses étaient douces mais ardentes, j’aimais me montrer aux yeux des autres mais aspirais à une certaine intimité où je pourrais me mettre à nue devant lui, et lui seul, je voulais lui montrer à quel point je vivais d’amour pour lui, alors que cette passion me consumait par sa force insoupçonnée… Qui aurait cru ? Qui aurait parié sur l’étrange sentiment qui allait s’emparer de chacun de nous… Je l’avais d’abord pris sous mon aile, mère protective qui se voulait aimante, maternelle. Je l’avais ensuite haï, oui, détesté de ne pas être indifférente à ce charme fou, à son âme torturée, à sa touchante façon de voir les choses… Et à présent, je l’aimais. Je m’étais hissée à la plus haute branche du plus grand arbre de cette jungle qu’était celle des sentiments et avais découvert par inattention sûrement, les délices de la passion, la douleur de l’amour, la douceur du couple. Bien sûr, j’avais regretté longuement, oui, longuement de l’avoir laissé venir dans mon bain ce dimanche matin là, de m’être offerte à lui comme toutes les autres catins… Mais il était revenu. Oui, je ne l’avais pas appelé, il était venu de lui-même et nous enchaînions alors discussions philosophiques, débats enragés, terminant la plus part du temps nos rendez vous en offrant notre corps à l’autre comme s’il s’agissait de l’ultime nuit. Merlin savait qu’il y en avait eu d’autres pourtant…
Malheureusement, nous n’étions pas seuls. Quand bien même je l’avais souhaité de tout mon être, les alcooliques chroniques, les commères curieuses et le bas peuple observaient sans vergogne le couple royal. Edouard était aux premières loges, et évidemment, il fallait s’y attendre, le spectacle ne lui convint pas. Comment en aurait-il pu être autrement, alors qu’il venait tout juste de me déclarer sa flamme. Je lui avais cruellement rit au nez, mais il ne lâchait pas prise et semblait bien décidé à rentrer cette nuit, avec moi, de gré ou de force. Mais il en était hors de question. Voilà des semaines que j’avais fais mon choix : Lust ou les autres ? Le premier l’emportait. Soudain, une main féroce vint arracher Lust à mon étreinte, le forçant à ranger sa main audacieuse, à éloigner ses douces lèvres acidulées. Je fis volte face pour me retrouver face à Edouard, empoignant le bras de Lust avec force. Un silence de mort s’était alors emparé de la pièce lugubre et tous les regards étaient rivés vers le trio étrange que nous formions. Je n’eu aucun mal à imaginer le tableau que nous formions : la libertine et son amant se dévoilant aux yeux du mari bafoué. Mais Edouard n’était pas mon époux, et ne le serait jamais. Quant à Lust, il m’avait promis de m’être fidèle en échange de mon exclusivité que je n’avais d’ailleurs aucun mal à lui offrir puisque mon âme entière ne réclamait que son corps de dieu grec. La voix d’Edouard retentit soudain, comme un horrible bruit qui blesse vos oreilles : « Il allait abuser d'elle, et personne ne fait rien ? ». Mais quel imbécile, quel salaud… N’avait-il pas honte de dire des choses pareilles, d’oser mentir ainsi en parlant de mon bel ange ? J’enfonçai de force un regard meurtrier, sanguinaire dans les yeux. J’avais envie de lui sauter dessus, de le griffer et le saigner, tant il m’avait blessé en disant de telles choses sur Lust. J’étais d’ailleurs sur le point de lui retourner une gifle magistrale quand la main de Lust vint doucement se glisser dans la mienne, apaisant mon cœur déchaîné. Je jetai un regard sur le reste de la pièce et dans une lueur de lucidité, je fus heureuse de voir qu’il n’y avait aucun élève. Que serions-nous devenus si Lust et moi avions été aperçu, à nous embrasser avec passions, à nous murmurer des mots doux, tous deux ivres morts ? Le propriétaire du vieux bar que je ne connaissais pas tant que cela s’approcha alors, et jeta un coup d’œil à Lust avant d’assurer que mon ange n’était pas capable de faire ce genre de chose. Je pensais cependant qu’il en était capable, sans doute avait-il déjà abusé de jeunes filles, mais je ne voulais pas en savoir plus. Ne m’importaient à présent que la fidélité et l’amour certains qu’il me portait, et la réciprocité des sentiments qui nous unissaient alors. D’un sourire mauvais, je me retournai vers Edouard et le regardai avec mépris, lorsqu’une petite voix, timide et peu assurée, s’éleva dans le silence inquiétant… « Cela dépend... », je l’observai un instant d’un œil critique. Elle était jolie, sans doute encore vierge, et je n’aurai pas été étonnée de savoir que Lust aurait tenté de lui mettre le grappin dessus, mais ce temps là était résolu, du moins je l’espérai du fond du cœur. Je ne lui accordai cependant aucun autre regard car, déjà, la voix mélodieuse, enivrante, envoûtante de Lust vint finement chatouiller mes tympans.
« Viens. Je t'enlève. », me murmura-t-il avant de me tendre sa main.
Je m’en emparé doucement, tendrement aussi, laissant l’amour prendre le dessus sur les pulsions sexuelles. J’empoignai mon manteau que je déposais avec grâce sur mes épaules et le rejoignis alors. Je jetai un dernier coup d’œil à Edouard qui me lança avec rage « Tu fais une belle erreur Cassie. Si tu pars avec lui, il en est finis de nous ». Je lui adressais un sourire triste et pourtant serein et calme, s’accordant atrocement bien à mon expression, avant de retourner vers lui, de l’embrasser tendrement sur la joue et de lui dire avec douceur : « Il n’y a jamais eu de nous, Edouard. Accepte cette non réciprocité et soit heureux. Je suis navrée d’avoir trouvé l’amour autre part qu’avec toi. » Je savais que je l’avais blessé, et qu’il resterai meurtrie un long moment, mais mon bonheur n’attendait pas, et je souhaitais plus que tout en profiter. Peut être cela ne durerait que quelques semaines, quelques moins, quelques années… Toute une vie. Je ne savais pas, comment l’aurais-je su ? Je le désirais ardemment cependant, et je ne comptais pas attendre que l’on me donne la permission. Entrainant Lust avec moi, nous sortîmes du bar où la rumeur gagna en ampleur à nouveau. Il y avait fort à parier que nous alimenterons les conversations de ces gens là jusqu’au petit matin, mais personne ne savait qui j’étais, aux yeux de tous, j’étais la trentenaire qui avait su s’emparer de Lust pour le faire sien, je n’étais plus la jolie enseignante. Lorsque nous nous retrouvâmes dehors, le froid m’attaqua de plein fouet. Un vent du nord s’était levé et faisait virevolter mes cheveux blonds, soulevant par moment ma robe jusqu’à une limite indécente. Je riais. Doucement, je nous guidais, Lust et moi, vers une petite ruelle, qui se révéla être un cul-de-sac, où nous trouverons une intimité certaine. Nous commencerons ici à nous caresser et j’avais dans l’idée de finir notre nuit à l’hôtel, peut être. Pour l’instant cependant, je ne pouvais pas attendre, mon corps de braise réclamait les douces caresses de mon amant…. Je poussais avec amusement Lust contre un mur, avant de m’approcher de lui et de me coller à son corps brûlant, ou peut-être est-ce moi ? Passant doucement une main sur son visage, je la descendis subtilement jusqu’au bas de sa chemise sous la quel je passais tendrement ma main pour l’apposer sur le torse de Lust. Ce contact ne mit pas longtemps à faire frissonner tout mon être… Montant lentement ma jambe contre le sienne, je ne me fis point désirer lorsque ses lèvres effleurèrent les miennes. Je m’en emparais avec tact et douceur, ardeur et passion, tandis que mon autre main titillait la nuque de mon bel amant. Je brisai notre étreinte de temps à autre, en riant avec douceur, telle une adolescence découvrant les merveilles de l’amour et du sexe.
« Tu es beau. Tu as l’art de ma faire vivre. Par ta seule présence, mon cœur s’emballe, ma peau s’enflamme, mon bas ventre s’agite, attendant impatiemment que ton corps s’offre à mes mains désireuses… Je t’aime, Lust. »
L’alcool me seyait si bien. Je n’avais plus aucune retenue, aucun tabou, aucun secret. Je voulais qu’il sache ce que je ressentais, je voulais qu’il comprenne qu’il était important, autant pour la santé de mon corps que pour celle de mon âme. Je savais qu’en ces quelques mots prononcés il comprendrait tout l’amour que j’avais pour lui. Il était mien, oui, et ce pour la soirée, la nuit, et les autres à venir. Je le voulais, un peu plus à moi à chaque instant. Mordillant gentiment la chair de son cou tendu, je vins doucement lover ma tête sur son épaule, laissant son souffle effleurer les miennes. Ma main droite était toujours sous sa chemise, jouant avec son nombril, tandis que la seconde s’était enfoncée dans la poche arrière de son pantalon. Qu’allait-il arriver cette nuit ? Si je l’avais su, peut être n’aurais-je pas laissé ma mai s’aventurer soudain dans le bas de mon bel ange… Cassandra, ici commence la plus douce et la pire nuit de ta vie. Profites-en, c’est peut être la dernière.
Malheureusement, nous n’étions pas seuls. Quand bien même je l’avais souhaité de tout mon être, les alcooliques chroniques, les commères curieuses et le bas peuple observaient sans vergogne le couple royal. Edouard était aux premières loges, et évidemment, il fallait s’y attendre, le spectacle ne lui convint pas. Comment en aurait-il pu être autrement, alors qu’il venait tout juste de me déclarer sa flamme. Je lui avais cruellement rit au nez, mais il ne lâchait pas prise et semblait bien décidé à rentrer cette nuit, avec moi, de gré ou de force. Mais il en était hors de question. Voilà des semaines que j’avais fais mon choix : Lust ou les autres ? Le premier l’emportait. Soudain, une main féroce vint arracher Lust à mon étreinte, le forçant à ranger sa main audacieuse, à éloigner ses douces lèvres acidulées. Je fis volte face pour me retrouver face à Edouard, empoignant le bras de Lust avec force. Un silence de mort s’était alors emparé de la pièce lugubre et tous les regards étaient rivés vers le trio étrange que nous formions. Je n’eu aucun mal à imaginer le tableau que nous formions : la libertine et son amant se dévoilant aux yeux du mari bafoué. Mais Edouard n’était pas mon époux, et ne le serait jamais. Quant à Lust, il m’avait promis de m’être fidèle en échange de mon exclusivité que je n’avais d’ailleurs aucun mal à lui offrir puisque mon âme entière ne réclamait que son corps de dieu grec. La voix d’Edouard retentit soudain, comme un horrible bruit qui blesse vos oreilles : « Il allait abuser d'elle, et personne ne fait rien ? ». Mais quel imbécile, quel salaud… N’avait-il pas honte de dire des choses pareilles, d’oser mentir ainsi en parlant de mon bel ange ? J’enfonçai de force un regard meurtrier, sanguinaire dans les yeux. J’avais envie de lui sauter dessus, de le griffer et le saigner, tant il m’avait blessé en disant de telles choses sur Lust. J’étais d’ailleurs sur le point de lui retourner une gifle magistrale quand la main de Lust vint doucement se glisser dans la mienne, apaisant mon cœur déchaîné. Je jetai un regard sur le reste de la pièce et dans une lueur de lucidité, je fus heureuse de voir qu’il n’y avait aucun élève. Que serions-nous devenus si Lust et moi avions été aperçu, à nous embrasser avec passions, à nous murmurer des mots doux, tous deux ivres morts ? Le propriétaire du vieux bar que je ne connaissais pas tant que cela s’approcha alors, et jeta un coup d’œil à Lust avant d’assurer que mon ange n’était pas capable de faire ce genre de chose. Je pensais cependant qu’il en était capable, sans doute avait-il déjà abusé de jeunes filles, mais je ne voulais pas en savoir plus. Ne m’importaient à présent que la fidélité et l’amour certains qu’il me portait, et la réciprocité des sentiments qui nous unissaient alors. D’un sourire mauvais, je me retournai vers Edouard et le regardai avec mépris, lorsqu’une petite voix, timide et peu assurée, s’éleva dans le silence inquiétant… « Cela dépend... », je l’observai un instant d’un œil critique. Elle était jolie, sans doute encore vierge, et je n’aurai pas été étonnée de savoir que Lust aurait tenté de lui mettre le grappin dessus, mais ce temps là était résolu, du moins je l’espérai du fond du cœur. Je ne lui accordai cependant aucun autre regard car, déjà, la voix mélodieuse, enivrante, envoûtante de Lust vint finement chatouiller mes tympans.
« Viens. Je t'enlève. », me murmura-t-il avant de me tendre sa main.
Je m’en emparé doucement, tendrement aussi, laissant l’amour prendre le dessus sur les pulsions sexuelles. J’empoignai mon manteau que je déposais avec grâce sur mes épaules et le rejoignis alors. Je jetai un dernier coup d’œil à Edouard qui me lança avec rage « Tu fais une belle erreur Cassie. Si tu pars avec lui, il en est finis de nous ». Je lui adressais un sourire triste et pourtant serein et calme, s’accordant atrocement bien à mon expression, avant de retourner vers lui, de l’embrasser tendrement sur la joue et de lui dire avec douceur : « Il n’y a jamais eu de nous, Edouard. Accepte cette non réciprocité et soit heureux. Je suis navrée d’avoir trouvé l’amour autre part qu’avec toi. » Je savais que je l’avais blessé, et qu’il resterai meurtrie un long moment, mais mon bonheur n’attendait pas, et je souhaitais plus que tout en profiter. Peut être cela ne durerait que quelques semaines, quelques moins, quelques années… Toute une vie. Je ne savais pas, comment l’aurais-je su ? Je le désirais ardemment cependant, et je ne comptais pas attendre que l’on me donne la permission. Entrainant Lust avec moi, nous sortîmes du bar où la rumeur gagna en ampleur à nouveau. Il y avait fort à parier que nous alimenterons les conversations de ces gens là jusqu’au petit matin, mais personne ne savait qui j’étais, aux yeux de tous, j’étais la trentenaire qui avait su s’emparer de Lust pour le faire sien, je n’étais plus la jolie enseignante. Lorsque nous nous retrouvâmes dehors, le froid m’attaqua de plein fouet. Un vent du nord s’était levé et faisait virevolter mes cheveux blonds, soulevant par moment ma robe jusqu’à une limite indécente. Je riais. Doucement, je nous guidais, Lust et moi, vers une petite ruelle, qui se révéla être un cul-de-sac, où nous trouverons une intimité certaine. Nous commencerons ici à nous caresser et j’avais dans l’idée de finir notre nuit à l’hôtel, peut être. Pour l’instant cependant, je ne pouvais pas attendre, mon corps de braise réclamait les douces caresses de mon amant…. Je poussais avec amusement Lust contre un mur, avant de m’approcher de lui et de me coller à son corps brûlant, ou peut-être est-ce moi ? Passant doucement une main sur son visage, je la descendis subtilement jusqu’au bas de sa chemise sous la quel je passais tendrement ma main pour l’apposer sur le torse de Lust. Ce contact ne mit pas longtemps à faire frissonner tout mon être… Montant lentement ma jambe contre le sienne, je ne me fis point désirer lorsque ses lèvres effleurèrent les miennes. Je m’en emparais avec tact et douceur, ardeur et passion, tandis que mon autre main titillait la nuque de mon bel amant. Je brisai notre étreinte de temps à autre, en riant avec douceur, telle une adolescence découvrant les merveilles de l’amour et du sexe.
« Tu es beau. Tu as l’art de ma faire vivre. Par ta seule présence, mon cœur s’emballe, ma peau s’enflamme, mon bas ventre s’agite, attendant impatiemment que ton corps s’offre à mes mains désireuses… Je t’aime, Lust. »
L’alcool me seyait si bien. Je n’avais plus aucune retenue, aucun tabou, aucun secret. Je voulais qu’il sache ce que je ressentais, je voulais qu’il comprenne qu’il était important, autant pour la santé de mon corps que pour celle de mon âme. Je savais qu’en ces quelques mots prononcés il comprendrait tout l’amour que j’avais pour lui. Il était mien, oui, et ce pour la soirée, la nuit, et les autres à venir. Je le voulais, un peu plus à moi à chaque instant. Mordillant gentiment la chair de son cou tendu, je vins doucement lover ma tête sur son épaule, laissant son souffle effleurer les miennes. Ma main droite était toujours sous sa chemise, jouant avec son nombril, tandis que la seconde s’était enfoncée dans la poche arrière de son pantalon. Qu’allait-il arriver cette nuit ? Si je l’avais su, peut être n’aurais-je pas laissé ma mai s’aventurer soudain dans le bas de mon bel ange… Cassandra, ici commence la plus douce et la pire nuit de ta vie. Profites-en, c’est peut être la dernière.
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Re: Something old, something new, something borrowed, something blue (PV)
Jeu 28 Jan 2010 - 23:13
Le silence pesant avait succédé au piaillement des conversations inutiles et trop bruyantes, mais dans l'écho de mon cerveau embrumé à l'opium, cela ne faisait aucune différence. J'observais ma douce dans un regard amoureux malgré ces oeillades pleines de griefs pointées sur moi : oui le diable était passé de bonne heure, il s'était penché au -dessus de mon berceau quand d'autres héritaient de bonnes fées. Moi je n'avais eu ni bonne étoile ni bonne conscience, Satan était venu cueillir mon âme à l'aube de ma naissance en échange d'un don de génie devenu ma malédiction. Car en ce moment même, je pouvais si je le souhaitais, et malgré l'inextricable dédale de mon cerveau de toxicomane, vous parler de l'effet du big bang se produisant à l'instant même : des chemins croisés, des particules s'entrechoquant au hasard, et notre destinée était tracée. Avec Cassandra, je vivais l'aventure unique du big bang universel et à la fois unique, entremêlant électrons libres amoureux et pur fruit du hasard. Si je n'étais pas descendu cette nuit là pour abuser des courbes d'une demoiselle dans une cave, où en serions-nous aujourd'hui ? Et si ce soir, dans toute ma prestance de dépravé, j'avais décidé de ne pas suivre l'écho de mes pas me menant aveuglément à ce pub, serait-elle partie avec cet Edouard dont la tête ne me revenait pas ? ... Je n'avais visiblement pas de conscience propre à vouloir la faire mienne ici et maintenant, en toute logique pour leurs yeux de badeaux curieux donc, j'étais fort capable d'abuser de la jolie blonde qu'elle était. Intérieurement, cela me faisait sourire : selon les statistiques, tout le monde va en Enfer, pensaient-ils donc vraiment porter sur moi un jugement équitable alors que leurs âmes mêmes étaient vouées aux géhennes elles aussi ? Pathétiques naïfs... Ma main tendue envers mon ange de douceur et d'insoumission, je la toisais s'emparer de son manteau : dieu qu'elle était belle, couronnée de lumière d'or et de pastel, portant les clairons divins des eden d'un autre monde, soufflante et vaporeuse d'une beauté n'existant nulle part ailleurs... Et elle était à moi. J'avais en ma possession, la plus rare, la plus précieuse, la plus troublante des oeuvres d'art à en faire pâlir les ternes Botticelli, que je conservais dans un écrin d'ivoire pour ne pas la briser. Notre relation devait donc rester secrète ; ce soir, elle était à la portée de bien trop de monde. Mais mon cerveau de junkie saoul et drogué n'y fit guère attention, ce qu'il avait capté en premier lieu c'était encore ce rival à abattre s'il ne me redonnait pas ma Cassandra. Et j'étais prêt à me battre, prêt à blesser, prêt à insuffler le plus acide des poisons rongeant les coeurs et glaçant les sangs s'il s'y refusait : je pouvais me faire autant loup carnassier que vipère vénéneuse, et m'enorgueillais de pouvoir le faire souffrir de la pire façon existante. Me dérober ma Cassandra équivalait à me voler mon bien le plus précieux, et dieu que j'étais un possessif névrosé lorsque la situation s'y prêtait. Peut-être étais-je fou, moi aussi. Fou d'amour pour elle, ivre de cruauté protectrice.
Mais ma belle me rejoignit alors, comme dans un dernier regard pernicieux j'allumais enfin ma cigarette dont la fumée âcre s'échappait de mes lèvres amoureuses. Au loin, l'on pouvait entendre les murmures offusqués de vieilles femmes sans doute jalouses de la beauté de mon ange amouraché du diable que j'étais. Mais qu'ils parlent, qu'ils critiquent, qu'ils envient, pourvu qu'ils s'indignent face à notre couple. Jamais idylle n'a connu si belle épopée que lorsqu'elle a été polémiquée, et je voulais pour Cassandra la plus magnifique et sublimée des histoires, plus belle encore que des vers shakespeariens. Je souhaitais la voir se jouer sur des vers d'Apollinaire, transcender sa symphonie sur des airs de Beethoven, lui faire vivre un conte qu'elle n'avait jamais pu vivre du fait de son enfance difficile... Certes je n'étais pas un prince charmant, mais mon coeur entier se consumait pour ma princesse pour qui j'aurais tout donné, quand bien même je n'avais rien. Offrant un regard narquois et railleurs envers Edouard alors que nous tournions les talons, je resserrais un peu plus la main de Cassandra dans la mienne comme nous sortîmes enfin de ce pub bondé, lieu abject qui avait voulu m'ôter ma dulcinée. Oh non, Cassandra, jamais tu ne pourras t'éloigner de moi désormais, voilà qui est trop tard... Et mon coeur de me chanter ces mêmes paroles quelque peu effrayantes sans doute, alors que j'entendais le rire cristallin de mon ange sublimé par la brise hivernale. Je souriais également, insouciant et éthéré, cigarette à la main et fumée au bord des lèvres : nous avions l'air de stars devant se cacher des paparazzis voulant vendre notre image à des magazines faits de papiers glacés. Car oui, elle était mon idole, et nous étions si beaux dans toute cette dépravation malsaine, malgré ma tenue négligée, mes cheveux bruns en bataille, mon parfum suintant la luxure et la coke. Ivres de bonheur et d'insouciance, nous errions dans les rues jusqu'à ce que ma belle ne m'attire à un cul-de-sac, et bientôt je me retrouvais contre un mur, ma beauté séraphique blottie contre moi comme je la fixais de mon air placide et amusé. Je détournais la tête non sans la lâcher du regard, afin de souffler cette fumée revêche s'échappant de mes poumons contaminés ; mes prunelles pour Cassandra n'étaient plus que concupiscence, envie charnelle et désir amoureux. Sa main alors vint glisser sous ma chemise comme mes doigts libres vinrent se poser sur sa hanche délicate, et alors que sa jambe envieuse vint remonter le long de mon corps, je ne pus m'empêcher de quémander son bassin divin du mien se mouvant un peu plus contre elle.
« Tu es beau. Tu as l’art de ma faire vivre. Par ta seule présence, mon cœur s’emballe, ma peau s’enflamme, mon bas ventre s’agite, attendant impatiemment que ton corps s’offre à mes mains désireuses… Je t’aime, Lust. »
Mes yeux dessillés faits d'ambre et de ténèbres plongèrent dans les siens, d'un air plus sérieux et profond qu'à l'accoutumée. Ses aveux délicats emportaient mon coeur d'un rythme endiablé qui se rapprochait des méfaits mesquins de l'ecstasy : pour une fois cet aplomb du coeur n'était pas du à quelque chose de chimique, mais bien de naturel. Jetant alors ma cigarette au loin comme mon ange posa sa tête dans l'alcôve de mon cou brûlant, je l'enlaçais un peu plus contre moi, d'une ferveur tendre et passionnée. Ils allaient me l'enlever, j'en étais certain : quelle folie attaquait mon cerveau, quel message m'envoyait l'excès de coke, à vouloir me faire penser ainsi... Et pourtant je restais diablement campé sur mes positions ; je craignais qu'on ne me l'arrache, sous prétexte d'une quelconque moralité qui n'avait pas lieu d'être. Posant dès lors mes mains sur son doux visage, l'obligeant à relever les yeux, je m'apprêtais à laisser s'échapper des mots illogiques que je me savais capable de lui prononcer même sobre... Mais néanmoins, il était encore trop tôt pour que je les lui avance, pourtant ce fut tout ce que mon esprit embrumé put alors lui renchérir.
« Minn àst, tu le sais n'est-ce pas ? Ils veulent t'enlever à moi, tous... Epouse-moi, et ils ne pourront rien faire. Je te donne mon nom, et ils te donnent à moi... » murmurais-je dans un sourire amusé, persuadé de mes propos. « Marions-nous ce soir, pour rester ensemble. Tu veux qu'on reste ensemble, pas vrai ? » soufflais-je dans mon éternel sourire arrogant.
Mais ma belle me rejoignit alors, comme dans un dernier regard pernicieux j'allumais enfin ma cigarette dont la fumée âcre s'échappait de mes lèvres amoureuses. Au loin, l'on pouvait entendre les murmures offusqués de vieilles femmes sans doute jalouses de la beauté de mon ange amouraché du diable que j'étais. Mais qu'ils parlent, qu'ils critiquent, qu'ils envient, pourvu qu'ils s'indignent face à notre couple. Jamais idylle n'a connu si belle épopée que lorsqu'elle a été polémiquée, et je voulais pour Cassandra la plus magnifique et sublimée des histoires, plus belle encore que des vers shakespeariens. Je souhaitais la voir se jouer sur des vers d'Apollinaire, transcender sa symphonie sur des airs de Beethoven, lui faire vivre un conte qu'elle n'avait jamais pu vivre du fait de son enfance difficile... Certes je n'étais pas un prince charmant, mais mon coeur entier se consumait pour ma princesse pour qui j'aurais tout donné, quand bien même je n'avais rien. Offrant un regard narquois et railleurs envers Edouard alors que nous tournions les talons, je resserrais un peu plus la main de Cassandra dans la mienne comme nous sortîmes enfin de ce pub bondé, lieu abject qui avait voulu m'ôter ma dulcinée. Oh non, Cassandra, jamais tu ne pourras t'éloigner de moi désormais, voilà qui est trop tard... Et mon coeur de me chanter ces mêmes paroles quelque peu effrayantes sans doute, alors que j'entendais le rire cristallin de mon ange sublimé par la brise hivernale. Je souriais également, insouciant et éthéré, cigarette à la main et fumée au bord des lèvres : nous avions l'air de stars devant se cacher des paparazzis voulant vendre notre image à des magazines faits de papiers glacés. Car oui, elle était mon idole, et nous étions si beaux dans toute cette dépravation malsaine, malgré ma tenue négligée, mes cheveux bruns en bataille, mon parfum suintant la luxure et la coke. Ivres de bonheur et d'insouciance, nous errions dans les rues jusqu'à ce que ma belle ne m'attire à un cul-de-sac, et bientôt je me retrouvais contre un mur, ma beauté séraphique blottie contre moi comme je la fixais de mon air placide et amusé. Je détournais la tête non sans la lâcher du regard, afin de souffler cette fumée revêche s'échappant de mes poumons contaminés ; mes prunelles pour Cassandra n'étaient plus que concupiscence, envie charnelle et désir amoureux. Sa main alors vint glisser sous ma chemise comme mes doigts libres vinrent se poser sur sa hanche délicate, et alors que sa jambe envieuse vint remonter le long de mon corps, je ne pus m'empêcher de quémander son bassin divin du mien se mouvant un peu plus contre elle.
« Tu es beau. Tu as l’art de ma faire vivre. Par ta seule présence, mon cœur s’emballe, ma peau s’enflamme, mon bas ventre s’agite, attendant impatiemment que ton corps s’offre à mes mains désireuses… Je t’aime, Lust. »
Mes yeux dessillés faits d'ambre et de ténèbres plongèrent dans les siens, d'un air plus sérieux et profond qu'à l'accoutumée. Ses aveux délicats emportaient mon coeur d'un rythme endiablé qui se rapprochait des méfaits mesquins de l'ecstasy : pour une fois cet aplomb du coeur n'était pas du à quelque chose de chimique, mais bien de naturel. Jetant alors ma cigarette au loin comme mon ange posa sa tête dans l'alcôve de mon cou brûlant, je l'enlaçais un peu plus contre moi, d'une ferveur tendre et passionnée. Ils allaient me l'enlever, j'en étais certain : quelle folie attaquait mon cerveau, quel message m'envoyait l'excès de coke, à vouloir me faire penser ainsi... Et pourtant je restais diablement campé sur mes positions ; je craignais qu'on ne me l'arrache, sous prétexte d'une quelconque moralité qui n'avait pas lieu d'être. Posant dès lors mes mains sur son doux visage, l'obligeant à relever les yeux, je m'apprêtais à laisser s'échapper des mots illogiques que je me savais capable de lui prononcer même sobre... Mais néanmoins, il était encore trop tôt pour que je les lui avance, pourtant ce fut tout ce que mon esprit embrumé put alors lui renchérir.
« Minn àst, tu le sais n'est-ce pas ? Ils veulent t'enlever à moi, tous... Epouse-moi, et ils ne pourront rien faire. Je te donne mon nom, et ils te donnent à moi... » murmurais-je dans un sourire amusé, persuadé de mes propos. « Marions-nous ce soir, pour rester ensemble. Tu veux qu'on reste ensemble, pas vrai ? » soufflais-je dans mon éternel sourire arrogant.
- InvitéInvité
Re: Something old, something new, something borrowed, something blue (PV)
Sam 30 Jan 2010 - 15:22
Jamais mon être ne s’était sentit si proche d’un autre. Jamais mon cœur n’avait battu avec tant de rage pour un individu. C’était étrange. Etrange et délicieux. Non, c’était douloureux. Douloureux de me sentir dépendante d’un autre, douloureux de me savoir attachée à l’être aimé, douloureux, enfin, de ne vivre que pour lui. Lust. Toujours doucement lovée contre son cou, je sentis ses mains glisser doucement jusqu’à mon visage qu’il prit alors tendrement pour me ramener face à lui où mes yeux bleus plongèrent dans les siens ambrés. Ciel qu’il était beau. Comment une si divine créature pouvait exister ? Et comment pouvait-il m’appartenir, à moi, alors que tant d’autres Reines de Beauté auraient tué pour l’avoir ? Je me sentis flancher. Sans doute avais-je oublié de respirer, perdue dans la profondeur des fenêtres de son âme que je pouvais toucher du doigt avec tant de facilité que c’en était déconcertant. Enfin, sa voix mélodieuse, basse et suave vint chanter à mes oreilles désireuses…
« Minn àst, tu le sais n'est-ce pas ? Ils veulent t'enlever à moi, tous... Epouse-moi, et ils ne pourront rien faire. Je te donne mon nom, et ils te donnent à moi... ». Sa voix était douce et amusée, sûre d’elle aussi. Mon cerveau endormis à l’alcool ne comprit pas immédiatement ce que me disait le bel ange, mais ses mots me semblèrent fort drôles. Un sourire rieur se dessina sur mes lèvres. Qui voulaient m’arracher à Lust ? Je n’aurais laissé personne m’éloigner de lui, j’en avais besoin ne serait-ce que pour respirer. Comme emportée par une vague de puérilité, je regardais autour de nous d’un regard espiègle si personne ne cherchait à me sauter dessus et à m’enlever des bras de mon tendre Grymm. Non, personne, mais Lust avait néanmoins réussis à me faire croire ce qu’il disait et je fus pour le coup persuadée que l’on voulait séparer ce couple en parfait symbiose que nous formions. Je ne répondis pas cependant, je ne savais pas quel réponse donner… « Marions-nous ce soir, pour rester ensemble. Tu veux qu'on reste ensemble, pas vrai ? ». Bien sur, Doux Lust, je souhaite que nous restions ensemble, je le souhaite plus que toute autre chose. Crois-tu que je serais dans tes bras si je ne le souhaitais pas ? Crois tu que je serrerais ton corps contre le mien si je n’avais pas envie de rester à jamais au centre de tes pensées, autant que tu es le centre de ma vie ? Je me sais saoule, je me sais ivre, mais ivre de quoi ? De qui ? Ivre de l’alcool que j’ai osé boire sans me restreindre ou ivre de ton parfum, de ta voix, de ton corps, de ton âme ? Le mariage, Lust, c’est quelque chose de tellement important. Ils nous sépareront, ils nous détruiront, nous anéantirons et alors, que restera-t-il de notre promesse d’éternité ? Je serais renvoyée, pour avoir abusé d’un élève, c’est ce qu’ils diront, dans le meilleur des cas. Dans le pire scénario, on t’accusera de m’avoir drogué, de m’avoir violée, moi qui ne puis être que consentante à tes mains audacieuses… J’ai peur que l’on ne t’arrache à moi, peur qu’une convention, un code, une institution brise ce que j’ai de plus cher, notre couple… Je suis effrayée et pourtant, par ton seul regard je retrouve cette paix intérieure, ce remède à mon âme déchue. Tu n’es pas le premier, pourtant, Lust, à me faire pareille demande...
FLASH BACK __
Des lèvres que je ne connaissais que trop vinrent effleurer la peau de mon ventre, nue. Un délicat baiser, une caresse impromptue, une langue qui chatouille ma chair avide… Un sourire se dessina doucement sur mon visage serein, tandis que mes paupières, jusqu’alors closes, s’ouvrirent pour laisser les rayons de l’astre du jour glisser vers mes yeux endormis. Une tête vint doucement se poser sur mon nombril, et d’un geste tranquille je vins glisser mes longs doigts dans la chevelure sauvage de mon bel amant. Nous avions vingt-et-un an, tout juste. C’était les vacances de noël, une semaine avant la rentrée des classes, à Hungcalf, et nous avions décidé, mon doux prince et moi de profiter de la neige dans un chalet de la Savoie française. Il s’appelait Henry. Il était beau comme un Dieu, tendre et doux à la fois, romantique. Trop romantique. Je l’aimais, un peu. Je ne savais pas, jusque là mon cœur ne s’était tourné que vers la drogue et l’alcool, et c’était la toute première fois que je restais aussi longtemps avec un garçon. Evidemment, je n’étais pas la petite amie modèle, comment aurais-je pu l’être alors que je couchais avec n’importe quel homme lorsque j’étais ivre ? Il n’était pourtant pas dupe, mais fermait les yeux sur ma débauche. Il me suffisait de lui dire que je l’aimais pour qu’il me laisse tranquille. J’avais donc passé ma nuit dans le creux de ses bras, nous avions fait l’amour, lui avec tendresse, moi avec passion, et nous nous étions endormis dans les bras de l’autre. Jusqu’au petit matin où son baiser fortuit vint finement éveiller mes sens. Toujours allongé sur mon ventre, il ne tarda pas à se relever et à plonger ses yeux d’ors dans les miens, de glace, avant de briser ce silence que je pensais éternel :
« Dis-moi que tu m’aimes, mon Ange.
Je t’aime, mentis-je sans vergogne.
Je... Epouse-moi, Cassie. »
Mon sang sembla se figer dans mes artères alors propres de toutes substances. Avais-je bien entendu ? N’étais-je pas en train de rêver ? Si, sans doute. Cela ne pouvait qu’être cela. Autrement, il ne m’aurait pas demandé de l’épouser alors qu’il savait pertinemment que je le trompais presque chaque nuit avec un autre dont le nom m’échappait, alors que j’aimais plus le drogue que sa petite personne, alors que j’étais Reine de Dépravation et de Luxure, que j’aimais mieux crever que de me laisser emprisonner par cette chose incongrue qu’était le mariage. Je compris malheureusement que mon cauchemar n’était que pure réalité et que mon candide amant attendait une réponse. Me relevant brusquement, je plongeais un regard froid dans le sien avant de murmurer avec mesquinerie.
« Tu plaisantes ?
Non.
C’est non.
Pourquoi ?
Hors de question de passer ma vie avec toi. »
Qui étais-je pour me faire monstre d’égoïsme et de sadisme ? Qui étais-je pour briser un cœur ainsi ? Le bel Henry ne souhaitait que mon bonheur, le sien aussi, le nôtre. Mais je n’étais que trop amoureuse de ma petite personne pour m’intéresser au bonheur des autres. Je me levai donc de notre lit d’amour pour me diriger vers la table de chevet sur le quel je pris soin de dessiner un rail de coke. Ne changerais-je donc jamais ?
__ FLASH BACK
Je n’avais que vingt-et-un ans, que savais-je de la vie ? Que savais-je de l’amour ? J’étais cruelle, sans merci, j’ouvrais les cuisses pour un peu de jouissance, fumais un joint pour la liberté, dansais sensuellement pour le plaisir des yeux, regardais avec dédain la populace, me faisait acclamer par ma cours d’hypocrites… Mais ce soir là, dans cette ruelle sombre et froide, mon corps collé à celui de Lust, qui étais-je ? Cette jeune professeure insouciante que couchait avec son élève. Pas n’importe quel élève cependant, j’avais choisi le pire, celui qui me ferait jouir et aimer, celui qui me ferait mal et haïr… Prince de la Débauche, Roi de la Beuverie, Dieu de la Luxure. Et le voilà, grand souverain de mon corps, de mon cœur, de mon âme, qui me demandait en mariage ? Je levai doucement une main pour la poser sur la joue de Lust. Sous l’emprise de l’alcool, je n’étais pas capable de dire quoique se soit de vraiment sensé, le peu de raison qui restait lorsque j’étais en présence de Lust s’était volatilisé à cause du breuvage importun, et mon cœur avait le monopole de mon âme, tandis que mes pulsions sexuelles avait celui de mon corps. Dans un murmure des plus tendres, des plus passionnés aussi, je soufflais doucement à l’oreille de mon Prince Charmant.
« Tu es fou… Tu ne réalises pas. Cela pourrait causer notre perte… »
J’aurais tenu un tout autre discours si j’avais été sobre, celui de l’impossibilité de ce mariage à cause de notre différence d’âge, j’aurais sans doute affirmé que ce serait la plus belle erreur de sa vie, alors que cela aurait été la plus belle chose de la mienne. Avec le temps je lui aurais demandé des enfants, tandis qu’il n’aurait pensé qu’à s’amuser, à ses études peut être, mais certainement pas à la paternité. Mais c’était autre chose, ce soir j’étais ivre, et je ne pensais qu’au fait que l’on pourrait nous séparer. Me rangeant du côté de ses arguments, je décidai alors de faire le plus gros choix de toute mon existence, ne réalisant pas à quel point c’était dangereux, ne prenant pas même compte des conséquences qui s’en suivraient, qui, je n’en doutais pas, serait sans doute au fondement même d’une grande souffrance. Masochiste, peut être, amoureuse, certainement.
« Je veux être tienne. Oui. »
Quelques mots qui voulaient tout dire. Qui en disaient trop.
« Minn àst, tu le sais n'est-ce pas ? Ils veulent t'enlever à moi, tous... Epouse-moi, et ils ne pourront rien faire. Je te donne mon nom, et ils te donnent à moi... ». Sa voix était douce et amusée, sûre d’elle aussi. Mon cerveau endormis à l’alcool ne comprit pas immédiatement ce que me disait le bel ange, mais ses mots me semblèrent fort drôles. Un sourire rieur se dessina sur mes lèvres. Qui voulaient m’arracher à Lust ? Je n’aurais laissé personne m’éloigner de lui, j’en avais besoin ne serait-ce que pour respirer. Comme emportée par une vague de puérilité, je regardais autour de nous d’un regard espiègle si personne ne cherchait à me sauter dessus et à m’enlever des bras de mon tendre Grymm. Non, personne, mais Lust avait néanmoins réussis à me faire croire ce qu’il disait et je fus pour le coup persuadée que l’on voulait séparer ce couple en parfait symbiose que nous formions. Je ne répondis pas cependant, je ne savais pas quel réponse donner… « Marions-nous ce soir, pour rester ensemble. Tu veux qu'on reste ensemble, pas vrai ? ». Bien sur, Doux Lust, je souhaite que nous restions ensemble, je le souhaite plus que toute autre chose. Crois-tu que je serais dans tes bras si je ne le souhaitais pas ? Crois tu que je serrerais ton corps contre le mien si je n’avais pas envie de rester à jamais au centre de tes pensées, autant que tu es le centre de ma vie ? Je me sais saoule, je me sais ivre, mais ivre de quoi ? De qui ? Ivre de l’alcool que j’ai osé boire sans me restreindre ou ivre de ton parfum, de ta voix, de ton corps, de ton âme ? Le mariage, Lust, c’est quelque chose de tellement important. Ils nous sépareront, ils nous détruiront, nous anéantirons et alors, que restera-t-il de notre promesse d’éternité ? Je serais renvoyée, pour avoir abusé d’un élève, c’est ce qu’ils diront, dans le meilleur des cas. Dans le pire scénario, on t’accusera de m’avoir drogué, de m’avoir violée, moi qui ne puis être que consentante à tes mains audacieuses… J’ai peur que l’on ne t’arrache à moi, peur qu’une convention, un code, une institution brise ce que j’ai de plus cher, notre couple… Je suis effrayée et pourtant, par ton seul regard je retrouve cette paix intérieure, ce remède à mon âme déchue. Tu n’es pas le premier, pourtant, Lust, à me faire pareille demande...
FLASH BACK __
Des lèvres que je ne connaissais que trop vinrent effleurer la peau de mon ventre, nue. Un délicat baiser, une caresse impromptue, une langue qui chatouille ma chair avide… Un sourire se dessina doucement sur mon visage serein, tandis que mes paupières, jusqu’alors closes, s’ouvrirent pour laisser les rayons de l’astre du jour glisser vers mes yeux endormis. Une tête vint doucement se poser sur mon nombril, et d’un geste tranquille je vins glisser mes longs doigts dans la chevelure sauvage de mon bel amant. Nous avions vingt-et-un an, tout juste. C’était les vacances de noël, une semaine avant la rentrée des classes, à Hungcalf, et nous avions décidé, mon doux prince et moi de profiter de la neige dans un chalet de la Savoie française. Il s’appelait Henry. Il était beau comme un Dieu, tendre et doux à la fois, romantique. Trop romantique. Je l’aimais, un peu. Je ne savais pas, jusque là mon cœur ne s’était tourné que vers la drogue et l’alcool, et c’était la toute première fois que je restais aussi longtemps avec un garçon. Evidemment, je n’étais pas la petite amie modèle, comment aurais-je pu l’être alors que je couchais avec n’importe quel homme lorsque j’étais ivre ? Il n’était pourtant pas dupe, mais fermait les yeux sur ma débauche. Il me suffisait de lui dire que je l’aimais pour qu’il me laisse tranquille. J’avais donc passé ma nuit dans le creux de ses bras, nous avions fait l’amour, lui avec tendresse, moi avec passion, et nous nous étions endormis dans les bras de l’autre. Jusqu’au petit matin où son baiser fortuit vint finement éveiller mes sens. Toujours allongé sur mon ventre, il ne tarda pas à se relever et à plonger ses yeux d’ors dans les miens, de glace, avant de briser ce silence que je pensais éternel :
« Dis-moi que tu m’aimes, mon Ange.
Je t’aime, mentis-je sans vergogne.
Je... Epouse-moi, Cassie. »
Mon sang sembla se figer dans mes artères alors propres de toutes substances. Avais-je bien entendu ? N’étais-je pas en train de rêver ? Si, sans doute. Cela ne pouvait qu’être cela. Autrement, il ne m’aurait pas demandé de l’épouser alors qu’il savait pertinemment que je le trompais presque chaque nuit avec un autre dont le nom m’échappait, alors que j’aimais plus le drogue que sa petite personne, alors que j’étais Reine de Dépravation et de Luxure, que j’aimais mieux crever que de me laisser emprisonner par cette chose incongrue qu’était le mariage. Je compris malheureusement que mon cauchemar n’était que pure réalité et que mon candide amant attendait une réponse. Me relevant brusquement, je plongeais un regard froid dans le sien avant de murmurer avec mesquinerie.
« Tu plaisantes ?
Non.
C’est non.
Pourquoi ?
Hors de question de passer ma vie avec toi. »
Qui étais-je pour me faire monstre d’égoïsme et de sadisme ? Qui étais-je pour briser un cœur ainsi ? Le bel Henry ne souhaitait que mon bonheur, le sien aussi, le nôtre. Mais je n’étais que trop amoureuse de ma petite personne pour m’intéresser au bonheur des autres. Je me levai donc de notre lit d’amour pour me diriger vers la table de chevet sur le quel je pris soin de dessiner un rail de coke. Ne changerais-je donc jamais ?
__ FLASH BACK
Je n’avais que vingt-et-un ans, que savais-je de la vie ? Que savais-je de l’amour ? J’étais cruelle, sans merci, j’ouvrais les cuisses pour un peu de jouissance, fumais un joint pour la liberté, dansais sensuellement pour le plaisir des yeux, regardais avec dédain la populace, me faisait acclamer par ma cours d’hypocrites… Mais ce soir là, dans cette ruelle sombre et froide, mon corps collé à celui de Lust, qui étais-je ? Cette jeune professeure insouciante que couchait avec son élève. Pas n’importe quel élève cependant, j’avais choisi le pire, celui qui me ferait jouir et aimer, celui qui me ferait mal et haïr… Prince de la Débauche, Roi de la Beuverie, Dieu de la Luxure. Et le voilà, grand souverain de mon corps, de mon cœur, de mon âme, qui me demandait en mariage ? Je levai doucement une main pour la poser sur la joue de Lust. Sous l’emprise de l’alcool, je n’étais pas capable de dire quoique se soit de vraiment sensé, le peu de raison qui restait lorsque j’étais en présence de Lust s’était volatilisé à cause du breuvage importun, et mon cœur avait le monopole de mon âme, tandis que mes pulsions sexuelles avait celui de mon corps. Dans un murmure des plus tendres, des plus passionnés aussi, je soufflais doucement à l’oreille de mon Prince Charmant.
« Tu es fou… Tu ne réalises pas. Cela pourrait causer notre perte… »
J’aurais tenu un tout autre discours si j’avais été sobre, celui de l’impossibilité de ce mariage à cause de notre différence d’âge, j’aurais sans doute affirmé que ce serait la plus belle erreur de sa vie, alors que cela aurait été la plus belle chose de la mienne. Avec le temps je lui aurais demandé des enfants, tandis qu’il n’aurait pensé qu’à s’amuser, à ses études peut être, mais certainement pas à la paternité. Mais c’était autre chose, ce soir j’étais ivre, et je ne pensais qu’au fait que l’on pourrait nous séparer. Me rangeant du côté de ses arguments, je décidai alors de faire le plus gros choix de toute mon existence, ne réalisant pas à quel point c’était dangereux, ne prenant pas même compte des conséquences qui s’en suivraient, qui, je n’en doutais pas, serait sans doute au fondement même d’une grande souffrance. Masochiste, peut être, amoureuse, certainement.
« Je veux être tienne. Oui. »
Quelques mots qui voulaient tout dire. Qui en disaient trop.
- InvitéInvité
Re: Something old, something new, something borrowed, something blue (PV)
Dim 31 Jan 2010 - 1:24
Ses yeux satinés dans les miens, plus fauves et sauvages, m'arrachèrent un sourire complice à la vue également de son visage rieur et enfantin. Jamais je ne l'avais sentie épanouie finalement à mes côtés, fait nouveau pour moi qui me faisait bien plus Passeur cruel vers les portes de l'enfer que celles du paradis. A moins qu'au contraire, elle se délectait de régner avec moi, et de nouveau, dans le gouffre de la déchéance et de la perdition. Qu'étais-je en train de faire de sa vie, elle qui avait voulu se faire femme soignée et rangée avant de me rencontrer autre que comme un élève, mais en tant que prosélyte reconnaissant puis amant passionné. Je n'avais rien exigé en retour de mon amour pour cette créature divine, prêt à me laisser porter par des sentiments douloureux à sens unique si là n'avait été que la seule issue, et pourtant cela avait été partagé. Avec autant de ferveur encensée, d'effluves enivrantes, de passion effrayante, d'ardeur parfumée, elle s'était offerte à moi comme je m'étais donné à elle. Mais avais-je conscience que je bouleversais ce monde qu'elle avait tant peiné à construire, baignant dans un trop plein de douceur sécurisante alors qu'elle avait tant vécu dans l'amertume... Je me risquais de lui revendre l'acidité cocaïnée de mon propre univers, de partager avec elle un peu plus de mon âme tiraillée, et de l'entraîner dans les abysses quand elle ne rêvait que de lumière. L'espace d'un instant dans lequel je me perdais dans le flot brumeux de mes esprits noyés dans les délires psychotiques de toutes sortes de drogues me faisant frôler l'overdose, j'avais cette horrible impression d'être l'envoyé du diable chargé de ravir à ce Tout Puissant l'ange le plus délicat et éthéré qu'il avait dans son jardin d'Eden ; j'avais peut-être, au fond de moi, l'envie de détruire quelque chose de beau tout en la faisant mienne... Mais là n'était qu'un délire pur de sens endormis à l'opium, car seul mon amour poignant et transcendant m'avait poussé à la vouloir pour moi, et rien d'autre. Néanmoins la culpabilité que j'aurais du éprouver en l'arrachant à son monde bien construit ne m'assaillit pas ; j'avais broyé mon coeur au granit de l'irresponsabilité et n'y voyait aucune offense.
Sa main, doucement, se posa sur ma joue glacée et mal rasée ; de son simple effleurement mon métabolisme entier sembla s'inverser. Mon palpitant déjà trop rythmé par les cadences des substances hallucinogènes plombant mes globules rouges et par la beauté enchanteresse de Cassandra, se stoppa en un unique et dernier bond. Premier décès pour mon myocarde trop sensible à la belle pour supporter cette caresse semblant anodine et étourdissant néanmoins mon esprit. D'un geste alangui et lent, sans doute en raison en grande partie de l'alcool embrumant ses sens, ma douce se pencha alors, frôlant de son souffle brûlant ma peau d'albâtre et éveillant mes envies lubriques et mes pulsions graveuleuses ; mon coeur pour la deuxième fois, s'éteignit alors dans un soubresaut majestueux. Ma jolie blonde me souffla alors des mots que je ne compris pas en l'instant, pas assez lucide et raisonné pour pouvoir en comprendre le sens et les toucher de ma logique implacable : la vodka avait pris en otage ma faculté de penser avec clarté. Notre perte... Avait-ce été le mot employé ? Sans savoir pourquoi, je hochais la tête négativement, d'un mouvement si imperceptible qu'il était même possible que je n'étais guère parvenu à esquisser ce geste symbolique malgré l'envie : mon corps anesthésié ne semblait plus vouloir de mon cerveau grisé. Car je n'y voyais pas de perte, mais une avancée au contraire à gagner ; ivre et drogué, tout me paraissait évident, tout me paraissait si aisé, et tout s'ouvrait à moi : nous n'aurions plus à nous cacher, puisqu'elle porterait mon propre nom. Rien de logique, mais bien de dément : la cocaïne pensait en mon nom, mon coeur de toxicomane parlait pour moi. Je l'aimais, et souhaitais la garder à mes côtés, toujours. N'était-ce pas cela la promesse du mariage solennel ?
« Je veux être tienne. Oui. »
Et de trois fois, mon myocarde décéda d'extase amoureuse. D'un sourire enjôleur et princier, je me penchais à mon tour vers ma jolie blonde, déposant un baiser langoureux à la coupe de ses lèvres sans même me soucier de notre état. Car mon ivresse décuplait mon insolence lubrique ; d'un geste j'attrapais ma délicate muse par les hanches et la plaquais sans doute trop brutalement, emporté par mes envies, contre le mur avant de presser mon corps contre le sien, les mains baladeuses et bien peu chastes pour un futur marié qui n'aurait pas du même toucher son épouse avant la cérémonie, et dont les ardeurs portaient à trop de gestes érotiques. Me reprenant alors d'une seule tenue, je finis par me redresser, mettant fin à cette scène sans doute obscène pour d'éventuels passants pouvant les darder d'un oeil voyeur tant j'étais prêt à la faire mienne contre ce mur. Mais mon esprit soudain, semblait vouloir me ramener à cette soit disant raison qui en cette nuit suintant l'amour et la vodka, n'en était pas vraiment une : il nous fallait trouver un endroit. L'attrapant délicatement par la main, j'entraînais alors celle que je voulais ardemment faire femme hors du cul-de-sac plongé dans les ténèbres, ralliant à notre cause les ruelles plus éclairées. D'un regard narquois, je me retournais brièvement tout en marchant, espérant apercevoir la silhouette de cet Edouard par simple arrogance déplacée, mais aucun rival trop propre sur lui ne s'offrit à ma vue. Arrivant alors auprès de la chapelle de Norwich à l'issue de quelques minutes de marche laborieuses, la main de ma douce toujours dans la mienne, je toisais la silhouette sombre de l'édifice d'un oeil interrogatif. Car ivre et drogué, il m'était difficile de réfléchir avec trop de vitesse, moi qui portant avais l'esprit vif et fulgurant : l'ombre de la chapelle s'offrait à mon cerveau délirant comme la clé ultime de la réussite de notre amour, et je me devais de ne pas échouer. Ainsi, après de bien trop longues secondes, j'en vins enfin à déduire que pour tout mariage méritait un prêtre ou du moins homme en soutane, s'égosillant d'une voix monotone afin de bénir l'heureux couple. Mes yeux ambrés dardèrent de ce fait une maison adjointe à la chapelle de pierre, éveillant ainsi tout mon bon sens endormi ; entraînant de nouveau ma belle Cassandra avec moi, je me dirigeais vers la maisonnée avant d'en frapper trois coups francs voire brutaux, l'heure tardive m'important peu. Une lumière jaunâtre passa dès lors sous le seuil, preuve que l'occupant était ainsi éveillé, avant que la porte ne s'ouvre en un grincement, révélant un cinquantenaire en pyjama sombre qui m'avisa d'un oeil torve. Me reconnaissant alors, ledit prêtre eut un hoquet de surprise : l'avantage d'être fils de médicomage, c'est que parfois les secrets de patients n'ont plus aucun secret pour vous...
« Lust Whitaker ? ... Mais enfin qu'est-ce que tu... »
« Mariez-nous. »
« Vous êtes complètement saoul. »
L'homme, gêné, pesta alors avant de hocher négativement la tête, son regard posé à terre comme il commença à fermer la porte grinçante. Mon geste brusque stoppa la course de cette dernière que je bloquais ainsi d'une poigne de fer. Portant de ce fait mon regard brillant et ambré sur la vieille femme ayant perdu sa beauté apparaissant derrière lui, j'eus un sourire en coin mauvais avant de réitérer ma requête sonnant alors comme une menace.
« Mariez-nous. »
« Bien je... Hmm... Laissez-moi m'habiller. »
Je me redressais alors, fier et arrogant, lorsque paniqué, l'homme d'église referma la porte sur la mine interrogative de sa femme. D'un seul regard, le cinquantenaire avait compris que même ivre et au bord de l'overdose, j'étais dans l'optique de vendre la mèche d'un secret médical, incluant le prêtre dans une affaire d'infidélité qui finalement lui avait coûté la santé... Sans doute s'était-il senti véritablement menacé par la crainte que sa femme soit alors au courant, car il ne mit guère de temps à réapparaître non sans un soupir, m'avisant alors.
« J'espère que vous avez conscience de ce que vous faites mes enfants. Avez-vous les alliances, au moins ? »
Et l'homme de me regarder d'abord avec exaspération, se doutant bien que ce n'était guère le cas au vu de notre état peu recommandable. Contre toute attente néanmoins, j'ôtais ma bague en argent avant de tourner mon regard amoureux et sans doute trop ivre vers Cassandra, dans l'attente de notre nouvelle épopée... qui nous laisserait nombre de mauvaises surprises au petit matin.
Sa main, doucement, se posa sur ma joue glacée et mal rasée ; de son simple effleurement mon métabolisme entier sembla s'inverser. Mon palpitant déjà trop rythmé par les cadences des substances hallucinogènes plombant mes globules rouges et par la beauté enchanteresse de Cassandra, se stoppa en un unique et dernier bond. Premier décès pour mon myocarde trop sensible à la belle pour supporter cette caresse semblant anodine et étourdissant néanmoins mon esprit. D'un geste alangui et lent, sans doute en raison en grande partie de l'alcool embrumant ses sens, ma douce se pencha alors, frôlant de son souffle brûlant ma peau d'albâtre et éveillant mes envies lubriques et mes pulsions graveuleuses ; mon coeur pour la deuxième fois, s'éteignit alors dans un soubresaut majestueux. Ma jolie blonde me souffla alors des mots que je ne compris pas en l'instant, pas assez lucide et raisonné pour pouvoir en comprendre le sens et les toucher de ma logique implacable : la vodka avait pris en otage ma faculté de penser avec clarté. Notre perte... Avait-ce été le mot employé ? Sans savoir pourquoi, je hochais la tête négativement, d'un mouvement si imperceptible qu'il était même possible que je n'étais guère parvenu à esquisser ce geste symbolique malgré l'envie : mon corps anesthésié ne semblait plus vouloir de mon cerveau grisé. Car je n'y voyais pas de perte, mais une avancée au contraire à gagner ; ivre et drogué, tout me paraissait évident, tout me paraissait si aisé, et tout s'ouvrait à moi : nous n'aurions plus à nous cacher, puisqu'elle porterait mon propre nom. Rien de logique, mais bien de dément : la cocaïne pensait en mon nom, mon coeur de toxicomane parlait pour moi. Je l'aimais, et souhaitais la garder à mes côtés, toujours. N'était-ce pas cela la promesse du mariage solennel ?
« Je veux être tienne. Oui. »
Et de trois fois, mon myocarde décéda d'extase amoureuse. D'un sourire enjôleur et princier, je me penchais à mon tour vers ma jolie blonde, déposant un baiser langoureux à la coupe de ses lèvres sans même me soucier de notre état. Car mon ivresse décuplait mon insolence lubrique ; d'un geste j'attrapais ma délicate muse par les hanches et la plaquais sans doute trop brutalement, emporté par mes envies, contre le mur avant de presser mon corps contre le sien, les mains baladeuses et bien peu chastes pour un futur marié qui n'aurait pas du même toucher son épouse avant la cérémonie, et dont les ardeurs portaient à trop de gestes érotiques. Me reprenant alors d'une seule tenue, je finis par me redresser, mettant fin à cette scène sans doute obscène pour d'éventuels passants pouvant les darder d'un oeil voyeur tant j'étais prêt à la faire mienne contre ce mur. Mais mon esprit soudain, semblait vouloir me ramener à cette soit disant raison qui en cette nuit suintant l'amour et la vodka, n'en était pas vraiment une : il nous fallait trouver un endroit. L'attrapant délicatement par la main, j'entraînais alors celle que je voulais ardemment faire femme hors du cul-de-sac plongé dans les ténèbres, ralliant à notre cause les ruelles plus éclairées. D'un regard narquois, je me retournais brièvement tout en marchant, espérant apercevoir la silhouette de cet Edouard par simple arrogance déplacée, mais aucun rival trop propre sur lui ne s'offrit à ma vue. Arrivant alors auprès de la chapelle de Norwich à l'issue de quelques minutes de marche laborieuses, la main de ma douce toujours dans la mienne, je toisais la silhouette sombre de l'édifice d'un oeil interrogatif. Car ivre et drogué, il m'était difficile de réfléchir avec trop de vitesse, moi qui portant avais l'esprit vif et fulgurant : l'ombre de la chapelle s'offrait à mon cerveau délirant comme la clé ultime de la réussite de notre amour, et je me devais de ne pas échouer. Ainsi, après de bien trop longues secondes, j'en vins enfin à déduire que pour tout mariage méritait un prêtre ou du moins homme en soutane, s'égosillant d'une voix monotone afin de bénir l'heureux couple. Mes yeux ambrés dardèrent de ce fait une maison adjointe à la chapelle de pierre, éveillant ainsi tout mon bon sens endormi ; entraînant de nouveau ma belle Cassandra avec moi, je me dirigeais vers la maisonnée avant d'en frapper trois coups francs voire brutaux, l'heure tardive m'important peu. Une lumière jaunâtre passa dès lors sous le seuil, preuve que l'occupant était ainsi éveillé, avant que la porte ne s'ouvre en un grincement, révélant un cinquantenaire en pyjama sombre qui m'avisa d'un oeil torve. Me reconnaissant alors, ledit prêtre eut un hoquet de surprise : l'avantage d'être fils de médicomage, c'est que parfois les secrets de patients n'ont plus aucun secret pour vous...
« Lust Whitaker ? ... Mais enfin qu'est-ce que tu... »
« Mariez-nous. »
« Vous êtes complètement saoul. »
L'homme, gêné, pesta alors avant de hocher négativement la tête, son regard posé à terre comme il commença à fermer la porte grinçante. Mon geste brusque stoppa la course de cette dernière que je bloquais ainsi d'une poigne de fer. Portant de ce fait mon regard brillant et ambré sur la vieille femme ayant perdu sa beauté apparaissant derrière lui, j'eus un sourire en coin mauvais avant de réitérer ma requête sonnant alors comme une menace.
« Mariez-nous. »
« Bien je... Hmm... Laissez-moi m'habiller. »
Je me redressais alors, fier et arrogant, lorsque paniqué, l'homme d'église referma la porte sur la mine interrogative de sa femme. D'un seul regard, le cinquantenaire avait compris que même ivre et au bord de l'overdose, j'étais dans l'optique de vendre la mèche d'un secret médical, incluant le prêtre dans une affaire d'infidélité qui finalement lui avait coûté la santé... Sans doute s'était-il senti véritablement menacé par la crainte que sa femme soit alors au courant, car il ne mit guère de temps à réapparaître non sans un soupir, m'avisant alors.
« J'espère que vous avez conscience de ce que vous faites mes enfants. Avez-vous les alliances, au moins ? »
Et l'homme de me regarder d'abord avec exaspération, se doutant bien que ce n'était guère le cas au vu de notre état peu recommandable. Contre toute attente néanmoins, j'ôtais ma bague en argent avant de tourner mon regard amoureux et sans doute trop ivre vers Cassandra, dans l'attente de notre nouvelle épopée... qui nous laisserait nombre de mauvaises surprises au petit matin.
- InvitéInvité
Re: Something old, something new, something borrowed, something blue (PV)
Dim 31 Jan 2010 - 22:58
Nous étions fous. Fous d’amour, de passion et d’aventure, mais la folie n’en était que décuplée. Dans quel état étions-nous ? J’avais passé ce stade d’imprudence, du moins, je le pensais. Je pensais en avoir finis avec la drogue et l’alcool, et si je n’avais pas touché à un seul rail de coke depuis plusieurs années maintenant, je semblais revenir peu à peu vers l’alcool. Je savais que je faisais une bêtise à chaque fois que mes lèvres roses se découpaient sur un verre de vin et s’abreuver de la substance maléfique, je savais que je sombrerais une nouvelle fois dans la dépendance… Mais cette fois, cette dépendance était si belle, si douce. Elle s’infiltrait dans mes veines, mes artères, mes poumons, mes organes, mon cœur pour amadouer mon cerveau finement endormi. J’avais cru aimé, oui, j’avais cru tomber amoureuse de nombreuses fois au paravent, mais maintenant je savais ce que c’était que d’être éprise d’un homme. Je savais que sa faisait battre le cœur plus vite que de coutume, que ça faisait mal au ventre, que ça faisait des frissons… Cupidon avait daigné envoyer sa flèche sur Lust et moi et qu’étions-nous à présent ? Un couple des moins ordinaires, néanmoins amoureux. Alors que je répondais à Lust de ma voix suave que j’acceptai d’être sienne, de porter son nom, et ce pour l’éternité – du moins c’est ce qu’inclus le mariage, normalement – mon doux chevalier s’empara de ma taille et vint me plaquer contre le mur avec une brutalité dont je me délectai étrangement. Ses lèvres se firent passionnées et vinrent capturer les miennes sans que je n’offre de résistance et je laissais nos deux langues s’offrirent une danse des plus somptueuses et des plus délicates. Comment avais-je pu vivre jusqu’ici dans le goût acidulé de ses lèvres, sans ses mains expertes sur mon corps, sans ses yeux ambré dans les miens… Avec envie, je glissais mes mains désireuses descendre le long de son torse pour cesser leur course au niveau de la ceinture de mon bel amant. Me laissant emporter par la passion de l’amour et de la luxure, je ne retenais en aucun cas mes mains de se glisser dans des endroits interdits, pour des mains d’enseignantes, je faisais désormais plus attention au monde qui nous entourait. A mon plus grand regret cependant, mon doux Lust brisa notre étreinte et s’empara de ma main pour nous sortir de la ruelle sombre que j’avais choisie. Nous nous retrouvâmes donc dans la rue principale, déserte, à une heure si tardive il fallait s’en douter. Je ne savais pas où il voulait m’amener, en fait, je ne savais plus vraiment ce que je faisais, je suivais mon cœur, fermement empoigné par Lust.
Nous marchâmes encore quelques instants lorsque je découvris son dessein. Au dessus de nous, haute et royale, se dressait la belle chapelle de Norwich, un bâtiment fort beau où j’aimais passer mon temps libre ne serait-ce que pour me perdre dans mes pensées les plus intimes. Je n’avais jamais cru en la religion, ses dogmes et ses rites. Je croyais en un être suprême, certes, mais certainement pas aux Dieux immortels et parfaits des moldus. Levant les yeux alors vers l’édifice religieux, je réalisais l’ampleur de ma réponse à Lust. Je n’avais pas songé à ce que nous nous mariâmes le soir même. J’étais tout fait pour l’idée de m’unir à lui, ou du moins, je l’étais sous l’influence de l’alcool, mais j’avais imaginé que nous consommerions le mariage avant de le célébrer. Mon bas ventre n’attendait que les caresses peu chastes de mon ben ange, autant que mes lèvres pleuraient celle de Lust, et voilà que ce dernier voulait m’épouser sur le champ ? Qu’il soit prévenu : notre nuit de noce sera faite dans l’hôtel le plus proche de la chapelle et sera la nuit la plus torride que le Prince de la Luxure connaitrait de sa vie, car j’avais pour dessein de le surprendre au plus au point, en me remémorant mes anciennes armes de séduction, celles que j’utilisais autrefois, à l’âge de la déraison. Mes doigts s’entrelaçant avec les siens, je me laissais tirer vers la maison du pasteur, un homme quinquagénaire fort sympathique avec qui j’avais parlé une ou deux fois lors de mes visites à la chapelle. Lust cogna contre la porte de la maisonnée et l’homme de foi ouvrit sans se faire attendre. S’en suivit un discours intriguant entre les deux hommes sans que je n’en saisisse le quart de sens ; Lust lui ordonnait qu’il nous marie, mais le religieux ne semblait pas être tout à fait pour cette union. Lust se montra persuasif sans que je ne comprenne comment, et tantôt, le pasteur se retrouva face à nous, dans le cadre de sa porte, en soutane. Je le toisai de mon regard de glace et attendis patiemment qu’il daigne ouvrir la marche jusqu’à la chapelle. L’homme ne sembla pas de cet avis cependant, et d’un ton mauvais vociféra :
« J'espère que vous avez conscience de ce que vous faites mes enfants. Avez-vous les alliances, au moins ? »
Non, nous ne savions pas ce que nous faisions, mais bien malheureusement, nous ne nous rendrions compte de cette erreur que bien plus tard, une fois le mariage consommé, et les alliances échangées. Enfin, si alliances il y avait. Contre toute attente, cependant, Lust tourna ses yeux amoureux vers moi et d’un geste simple retira sa propre bague en argent. Je l’observai avec crédulité et incompréhension. Il n’allait tout de même pas m’offrir sa bague ? La sienne, sa marque de fabrique… C’était surréaliste. Je n’avais pour ma part aucune alliance à lui offrir. Cherchant désespérément à trouver une idée et une bague à offrir à ce que qui serait désormais mon future époux, je me souvins subitement que j’étais professeur de sortilèges dans l’une des plus grandes écoles d’enseignement supérieur magique : en somme, je savais comment transformer un objet en un autre pour une durée de temps illimité. D’un geste simple, je pris ma baguette et, à l’aide d’un sort informulé, coupai une mèche de mes cheveux. C’était presque romantique. D’un nouveau geste de mon instrument magique, je faisais tournoyer ma mèche de blé dans les airs et la transformai enfin en un anneau d’or, finement taillé. C’était simple, c’était banal, un anneau d’or, mais c’était une partie de moi que je lui offrais. J’observai d’un œil embué mon travail de joaillière improvisée, et jugeant que je pourrais arranger le bijou plus tard, je lançai un regard vers le pasteur en affirmation à ses dires : oui, nous avions des alliances. Le pasteur soupira, nous jeta un coup d’œil puis se mit en marche, en direction de la vieille bâtisse. Nous entrâmes, et je me laissais alors emporter par l’atmosphère féérique de la pièce. C’était grand, certes, mais tous ces cierges qui brillaient par centaines, que dis-je, par milliers me donnaient cette sensation étrange de flotter au dessus d’une petite ville. Ma main se resserra autour de celle de Lust et je le tirai un peu vers moi, afin de me coller à son corps d’Apollon. Je posai un regard serein et amoureux sur ses yeux, et me mis sur la pointe des pieds pour attendre sa joue et y déposer un baiser. Le prêtre, quant à lui, se trouvait déjà derrière l’autel et semblait attendre impatiemment que la cérémonie se termine afin de rejoindre son lit où il prierait pour être pardonné d’avoir marié deux enfants de Satan. Nous nous approchâmes donc de l’homme d’église, afin de n’être séparé de lui que par l’autel, et enfin, le silence qui s’était instauré fut brisé par la voix gutturale du prêtre qui s’adressait à moi d’un air suppliant et murmurant :
« Cassandra, mon enfant, tu ne sais pas dans quoi tu t’aventures. Tu es ivre, reprends tes esprits. Lust est ton élève et tu…
Assez. Mariez-nous, mon père, c’est tout ce que nous vous demandons.
Mais enfin, le mariage est une cérémonie sacrée qui engage deux êtres qui s’aiment et …
Nous nous aimons. »
Mon regard se fit soudain noir et une vague de froid sembla émaner de mon être. Cet homme semblait s’opposer à notre union et j’aurais tué pour cela. Il était hors de question qu’on obstrue notre bonheur, je l’aimais à en mourir, que demandait-il de plus ? Je me retournai soudain vers l’élu de mon cœur et plongeant mon regard alors plus tendre dans le sien, je me laissais aller à des pensées intimes. Tu avais donc raison, mon doux Lust, ils voulaient t’arracher à moi, autant que l’on souhaite m’enlever à toi… Pourquoi nous refuse-t-on ce bonheur si mérité ? Je les haïssais tous, oui, tous autant qu’ils étaient à vouloir me séparer de ma désormais raison de vivre. Je tournai à nouveau mon regard de glace vers l’homme d’église avant de lui assigner un signe : qu’il commence, mes ardeurs ne pouvaient attendre lus longtemps et s’il ne voulait pas que je n’entraîne Lust dans le confessionnal pour toutes sortes de choses peu catholique, il devait faire vite. Enfin, il daigna commencer, non sans un soupire :
« Bien… Lust Whitaker… »
Et là commença la plus grosse erreur de ma vie, sa vie, notre vie. Pathétique, l’amour est pathétique.
Nous marchâmes encore quelques instants lorsque je découvris son dessein. Au dessus de nous, haute et royale, se dressait la belle chapelle de Norwich, un bâtiment fort beau où j’aimais passer mon temps libre ne serait-ce que pour me perdre dans mes pensées les plus intimes. Je n’avais jamais cru en la religion, ses dogmes et ses rites. Je croyais en un être suprême, certes, mais certainement pas aux Dieux immortels et parfaits des moldus. Levant les yeux alors vers l’édifice religieux, je réalisais l’ampleur de ma réponse à Lust. Je n’avais pas songé à ce que nous nous mariâmes le soir même. J’étais tout fait pour l’idée de m’unir à lui, ou du moins, je l’étais sous l’influence de l’alcool, mais j’avais imaginé que nous consommerions le mariage avant de le célébrer. Mon bas ventre n’attendait que les caresses peu chastes de mon ben ange, autant que mes lèvres pleuraient celle de Lust, et voilà que ce dernier voulait m’épouser sur le champ ? Qu’il soit prévenu : notre nuit de noce sera faite dans l’hôtel le plus proche de la chapelle et sera la nuit la plus torride que le Prince de la Luxure connaitrait de sa vie, car j’avais pour dessein de le surprendre au plus au point, en me remémorant mes anciennes armes de séduction, celles que j’utilisais autrefois, à l’âge de la déraison. Mes doigts s’entrelaçant avec les siens, je me laissais tirer vers la maison du pasteur, un homme quinquagénaire fort sympathique avec qui j’avais parlé une ou deux fois lors de mes visites à la chapelle. Lust cogna contre la porte de la maisonnée et l’homme de foi ouvrit sans se faire attendre. S’en suivit un discours intriguant entre les deux hommes sans que je n’en saisisse le quart de sens ; Lust lui ordonnait qu’il nous marie, mais le religieux ne semblait pas être tout à fait pour cette union. Lust se montra persuasif sans que je ne comprenne comment, et tantôt, le pasteur se retrouva face à nous, dans le cadre de sa porte, en soutane. Je le toisai de mon regard de glace et attendis patiemment qu’il daigne ouvrir la marche jusqu’à la chapelle. L’homme ne sembla pas de cet avis cependant, et d’un ton mauvais vociféra :
« J'espère que vous avez conscience de ce que vous faites mes enfants. Avez-vous les alliances, au moins ? »
Non, nous ne savions pas ce que nous faisions, mais bien malheureusement, nous ne nous rendrions compte de cette erreur que bien plus tard, une fois le mariage consommé, et les alliances échangées. Enfin, si alliances il y avait. Contre toute attente, cependant, Lust tourna ses yeux amoureux vers moi et d’un geste simple retira sa propre bague en argent. Je l’observai avec crédulité et incompréhension. Il n’allait tout de même pas m’offrir sa bague ? La sienne, sa marque de fabrique… C’était surréaliste. Je n’avais pour ma part aucune alliance à lui offrir. Cherchant désespérément à trouver une idée et une bague à offrir à ce que qui serait désormais mon future époux, je me souvins subitement que j’étais professeur de sortilèges dans l’une des plus grandes écoles d’enseignement supérieur magique : en somme, je savais comment transformer un objet en un autre pour une durée de temps illimité. D’un geste simple, je pris ma baguette et, à l’aide d’un sort informulé, coupai une mèche de mes cheveux. C’était presque romantique. D’un nouveau geste de mon instrument magique, je faisais tournoyer ma mèche de blé dans les airs et la transformai enfin en un anneau d’or, finement taillé. C’était simple, c’était banal, un anneau d’or, mais c’était une partie de moi que je lui offrais. J’observai d’un œil embué mon travail de joaillière improvisée, et jugeant que je pourrais arranger le bijou plus tard, je lançai un regard vers le pasteur en affirmation à ses dires : oui, nous avions des alliances. Le pasteur soupira, nous jeta un coup d’œil puis se mit en marche, en direction de la vieille bâtisse. Nous entrâmes, et je me laissais alors emporter par l’atmosphère féérique de la pièce. C’était grand, certes, mais tous ces cierges qui brillaient par centaines, que dis-je, par milliers me donnaient cette sensation étrange de flotter au dessus d’une petite ville. Ma main se resserra autour de celle de Lust et je le tirai un peu vers moi, afin de me coller à son corps d’Apollon. Je posai un regard serein et amoureux sur ses yeux, et me mis sur la pointe des pieds pour attendre sa joue et y déposer un baiser. Le prêtre, quant à lui, se trouvait déjà derrière l’autel et semblait attendre impatiemment que la cérémonie se termine afin de rejoindre son lit où il prierait pour être pardonné d’avoir marié deux enfants de Satan. Nous nous approchâmes donc de l’homme d’église, afin de n’être séparé de lui que par l’autel, et enfin, le silence qui s’était instauré fut brisé par la voix gutturale du prêtre qui s’adressait à moi d’un air suppliant et murmurant :
« Cassandra, mon enfant, tu ne sais pas dans quoi tu t’aventures. Tu es ivre, reprends tes esprits. Lust est ton élève et tu…
Assez. Mariez-nous, mon père, c’est tout ce que nous vous demandons.
Mais enfin, le mariage est une cérémonie sacrée qui engage deux êtres qui s’aiment et …
Nous nous aimons. »
Mon regard se fit soudain noir et une vague de froid sembla émaner de mon être. Cet homme semblait s’opposer à notre union et j’aurais tué pour cela. Il était hors de question qu’on obstrue notre bonheur, je l’aimais à en mourir, que demandait-il de plus ? Je me retournai soudain vers l’élu de mon cœur et plongeant mon regard alors plus tendre dans le sien, je me laissais aller à des pensées intimes. Tu avais donc raison, mon doux Lust, ils voulaient t’arracher à moi, autant que l’on souhaite m’enlever à toi… Pourquoi nous refuse-t-on ce bonheur si mérité ? Je les haïssais tous, oui, tous autant qu’ils étaient à vouloir me séparer de ma désormais raison de vivre. Je tournai à nouveau mon regard de glace vers l’homme d’église avant de lui assigner un signe : qu’il commence, mes ardeurs ne pouvaient attendre lus longtemps et s’il ne voulait pas que je n’entraîne Lust dans le confessionnal pour toutes sortes de choses peu catholique, il devait faire vite. Enfin, il daigna commencer, non sans un soupire :
« Bien… Lust Whitaker… »
Et là commença la plus grosse erreur de ma vie, sa vie, notre vie. Pathétique, l’amour est pathétique.
- InvitéInvité
Re: Something old, something new, something borrowed, something blue (PV)
Mar 2 Fév 2010 - 0:20
J'étais prêt... Non, peut-être ne l'étais-je pas. J'étais simplement inconscient, ivre de rhum et d'amour, le nez plein de cocaïne et les veines bleues chargées des drogues aphrodisiaques, je me perdais dans les prémices d'un tourbillon troublant où je perdais pied. Mon esprit demeurait si lointain quand j'étais physiquement bien présent : du rêve à la réalité il me semblait nager entre ces deux abîmes sans que je n'y mette de mot ni de pensées. Car je ne pensais plus, je n'aspirais à rien sinon la sécurité de la garder auprès de moi, dans un pur délire psychotique de mon cerveau. Mais j'ignorais ce que je faisais vraiment, je ne comprenais pas qu'ici s'achèverait ma liberté tant chérie, au même titre que Cassandra. Mon amour ou mon indépendance, là était un cruel dilemme que je n'aurais pu régler sobre mais qui ce soir offrait une réponse si facile. C'était elle, elle et personne d'autre, quand ma raison endormie m'aurait vociféré de me faire prudent, qu'en me perdant dans ses bras j'en oublierais les autres, ceux de mes catins à la cuisse agile et aisément écartable . Choisir le confort d'un amour n'était pas si aisé lorsque l'on avait le libertinage dans les veines, quand bien même l'idylle de notre vie se tenait devant nous. Elle, si belle. Et moi, si cruel. Je l'aimais avec passion, à en crever sans doute : pour ses yeux céruléens j'en aurais frôlé l'overdose amoureuse, dans une souffrance sublimée par cet interdit... D'un autre côté, ma nature indomptable me sommait de fuir, pétrifié par ce bonheur soudain agitant mon palpitant : elle comme les autres, allait m'abandonner. Bien sûr qu'elle le ferait, pourquoi en serait-il autrement puisque j'étais voué aux enfers et que Satan en personne s'était penché sur son berceau. On n'offre guère le bonheur à l'enfant spirituel de Belzébuth, car c'est l'incohérence même qui prône alors. Peut-être était-ce pour cela qu'inconsciement je la voulais éperduement liée à moi, dans un acte de folie passionnel : je ne voulais pas qu'elle parte. Sans doute serais-je pris de panique le lendemain, lorsqu'ouvrant mes paupières sur cet ange blond, je poserais enfin mes rétines fauves sur cet acte de mariage trônant dans une chambrée louée à la va-vite ; asphyxié et angoissé, je tournerais tel un loup en cage hurlant à la liberté, dans une crainte infondée d'être domestiqué. En somme, j'ai toujours eu peur des sentiments, sans doute est-ce pour cela que le rôle de salaud notoire et de libertin accompli me sied si bien : j'ai la désinvolture dans le sang et le coeur libre de toute chaîne, dans la crainte piquante d'être un jour retenu par une demoiselle. Je ne suis pas fait pour être enfermé, je ne suis pas né captif, je vis pour me détruire et goûter au fruit sucré de l'indépendance... Et pourtant je l'aimais, toujours, tout le temps, à en crever. Sobre ou abruti par la coke, d'un sérieux sublime ou d'une légèreté touchante ; je la voulais pour moi et la désirais ardemment. Aussi je me refusais de choisir entre Cassandra et mon goût de liberté : mon choix avait déjà été fait, je l'épouserais ce soir, ivre mort ou sobre. Pour le meilleur et pour le pire... Surtout pour le pire.
« Bien… Lust Whitaker… »
Je n'avais rien retenu de leur échange, mes rétines ambrées fixant les flammes dorées de ces cierges trônant dans la nef qui attiraient mon regard de junkie comme la lumière séduit le papillon de nuit. Mon esprit vagabondait ailleurs, présent et absent à la fois, il ne vivait que par les soubresauts terribles de mon coeur qui chantait le doux prénom de Cassandra ; enfin elle allait être mienne. Et dans les tréfonds de mon délire cocaïné, j'étais persuadé qu'une fois le discours du prêtre terminé, nos problèmes s'envoleraient, que rien ni personne ne nous retiendrait, que notre monde se construirait harmonieusement en exclusion de tous les autres. Je n'attendais donc que cet instant, inconscient et insouciant, je n'avais pas idée de l'erreur monumentale que nous étions en train de faire : j'étais trop jeune pour aspirer à une vie posée et tranquille. Elle était trop bien pour moi et avait le mérite de vivre une vie qui l'épanouirait d'avantage ; après tout je n'avais rien à lui offrir, sinon la perdition et le mauvais chemin. Pour autant ma conscience ce soir, s'était tue au profit de la passion, aussi mon regard s'allumant soudain d'une lueur vive se posa sur le prêtre dès lors qu'il eut prononcé mon nom et commençait les offices. Au nom de l'amour et de la passion éperdue, je m'étais éveillé de cette léthargie imbibée de rhum et de vodka, et me plaçais derrière ma Cassandra, enserrant sa taille trop fine de mes bras quand mes mains vinrent se nouer aux siennes. Doucement, je me penchais à son oreille et d'un murmure sensuel et aguicheur, appelant à la luxure et à la perversité de la jouissance charnelle, je lui soufflais des vers shakespeariens que mon cerveau de junkie aurait eu paradoxalement de la peine à réciter une fois sobre.
« Amen... Mais viennent tous les chagrins possibles, ils ne sauraient contrebalancer le bonheur que me donne la plus courte minute passée en sa présence... »
« ...voulez-vous prendre pour épouse Cassandra Ledoux... »
« ...joins seulement nos mains avec les paroles saintes, et qu'alors la mort, vampire de l'amour... »
« ... ... ... Cassandra Ledoux... » continua le prêtre en me dardant d'un oeil torve, prenant ma transe passionnée pour un oui comme je ne lui répondis pas, ne voyant que ma Cassandra exister alors à mes yeux. « ...voulez-vous prendre pour époux... »
« ...fasse ce qu'elle ose : c'est assez... »
« ...Lust Whitaker ? »
« ...que Juliette soit mienne. »
Je n'entendais rien si ce n'était le souffle court de ma jolie blonde comme je la serrais contre moi, d'une envie de la faire mienne physiquement et en l'instant. Mes paroles se faisaient sensuelles et lascives, muant la froideur alentour en une chaleur oppressante et malsaine tandis que mes mains se pressèrent sur son ventre plat, descendant lentement d'une course alanguie alors que se dessina un sourire au coin de mes lèvres acidulées. Se retenant de faire quelques commentaires, le prêtre que l'on pouvait bien qualifier de patient, nous intima de passer mutuellement nos alliances, ce que je fis d'un geste délicat et tendre : prenant les doigts fins de ma douce entre les miens, le regard dilaté d'un trop plein de cocaïne et d'amour éperdu, je glissais dévotieusement ma propre bague à l'annulaire de ma présente femme, trop grande pour les doigts graciles de la muse qu'elle était. L'échange des alliances se fit dans le silence le plus absolu et sous le regard désolé de l'homme d'église qui n'existait dès lors plus à nos yeux. La cérémonie symbolique achevée, j'embrassais ma belle dans son cou dénudé, mes mains baladeuses se faisant trop lubriques pour des lieux aussi saints ; franchissant la barrière de sa robe courte, relevant le tissu que je plissais de mes paumes désireuses. Avec trop d'envie alors, ma respiration s'accélérant vivement, je la poussais contre un pilier de pierre avant de presser mon corps contre celui qui à présent demeurait ma tant aimée épouse. Des gémissements s'échappant de nos lèvres se rencontrant alors avec passion, je passais une main sur ses cuisses délicates et fines, mes doigts fins s'enfonçant avec appétit dans sa chair blanche et remontant vers l'entrejambe avec passion. L'homme d'église horrifié quitta alors les lieux, pestant contre les sorciers païens et leurs moeurs de dépravés, comme je continuais d'embrasser ma belle avec trop de ferveur dans des caresses peu catholiques. Ma main finalement, parcourut le chemin inverse et s'égara sur la félicité de ses courbes, glissant sur sur ses hanches et sa poitrine rebondie, s'arrêtant sur son cou de cygne après avoir perdu mes doigts experts sur ses lèvres pulpeuses, redessinant leur contour d'un effleurement explicite. Doucement, ou peut-être trop bestialement, je ne savais plus rien, je la forçais à pencher la tête en arrière et à me donner en offrande d'avantage la courbe délicieuse de son cou d'albâtre me mettant en appétit, comme un sourire pervers se dessina sur mes lèvres. Ma voix se faisant murmure, se parfumait d'effluves érotiques et diablement tentatrices.
« Bien, Madame Whitaker... Je vous espère endurante pour supporter de jouir toute une nuit et jusqu'à l'aurore... » murmurais-je d'un souffle brûlant dans un sourire pervers.
La nuit était à nous. Les ennuis à venir également.
« Bien… Lust Whitaker… »
Je n'avais rien retenu de leur échange, mes rétines ambrées fixant les flammes dorées de ces cierges trônant dans la nef qui attiraient mon regard de junkie comme la lumière séduit le papillon de nuit. Mon esprit vagabondait ailleurs, présent et absent à la fois, il ne vivait que par les soubresauts terribles de mon coeur qui chantait le doux prénom de Cassandra ; enfin elle allait être mienne. Et dans les tréfonds de mon délire cocaïné, j'étais persuadé qu'une fois le discours du prêtre terminé, nos problèmes s'envoleraient, que rien ni personne ne nous retiendrait, que notre monde se construirait harmonieusement en exclusion de tous les autres. Je n'attendais donc que cet instant, inconscient et insouciant, je n'avais pas idée de l'erreur monumentale que nous étions en train de faire : j'étais trop jeune pour aspirer à une vie posée et tranquille. Elle était trop bien pour moi et avait le mérite de vivre une vie qui l'épanouirait d'avantage ; après tout je n'avais rien à lui offrir, sinon la perdition et le mauvais chemin. Pour autant ma conscience ce soir, s'était tue au profit de la passion, aussi mon regard s'allumant soudain d'une lueur vive se posa sur le prêtre dès lors qu'il eut prononcé mon nom et commençait les offices. Au nom de l'amour et de la passion éperdue, je m'étais éveillé de cette léthargie imbibée de rhum et de vodka, et me plaçais derrière ma Cassandra, enserrant sa taille trop fine de mes bras quand mes mains vinrent se nouer aux siennes. Doucement, je me penchais à son oreille et d'un murmure sensuel et aguicheur, appelant à la luxure et à la perversité de la jouissance charnelle, je lui soufflais des vers shakespeariens que mon cerveau de junkie aurait eu paradoxalement de la peine à réciter une fois sobre.
« Amen... Mais viennent tous les chagrins possibles, ils ne sauraient contrebalancer le bonheur que me donne la plus courte minute passée en sa présence... »
« ...voulez-vous prendre pour épouse Cassandra Ledoux... »
« ...joins seulement nos mains avec les paroles saintes, et qu'alors la mort, vampire de l'amour... »
« ... ... ... Cassandra Ledoux... » continua le prêtre en me dardant d'un oeil torve, prenant ma transe passionnée pour un oui comme je ne lui répondis pas, ne voyant que ma Cassandra exister alors à mes yeux. « ...voulez-vous prendre pour époux... »
« ...fasse ce qu'elle ose : c'est assez... »
« ...Lust Whitaker ? »
« ...que Juliette soit mienne. »
Je n'entendais rien si ce n'était le souffle court de ma jolie blonde comme je la serrais contre moi, d'une envie de la faire mienne physiquement et en l'instant. Mes paroles se faisaient sensuelles et lascives, muant la froideur alentour en une chaleur oppressante et malsaine tandis que mes mains se pressèrent sur son ventre plat, descendant lentement d'une course alanguie alors que se dessina un sourire au coin de mes lèvres acidulées. Se retenant de faire quelques commentaires, le prêtre que l'on pouvait bien qualifier de patient, nous intima de passer mutuellement nos alliances, ce que je fis d'un geste délicat et tendre : prenant les doigts fins de ma douce entre les miens, le regard dilaté d'un trop plein de cocaïne et d'amour éperdu, je glissais dévotieusement ma propre bague à l'annulaire de ma présente femme, trop grande pour les doigts graciles de la muse qu'elle était. L'échange des alliances se fit dans le silence le plus absolu et sous le regard désolé de l'homme d'église qui n'existait dès lors plus à nos yeux. La cérémonie symbolique achevée, j'embrassais ma belle dans son cou dénudé, mes mains baladeuses se faisant trop lubriques pour des lieux aussi saints ; franchissant la barrière de sa robe courte, relevant le tissu que je plissais de mes paumes désireuses. Avec trop d'envie alors, ma respiration s'accélérant vivement, je la poussais contre un pilier de pierre avant de presser mon corps contre celui qui à présent demeurait ma tant aimée épouse. Des gémissements s'échappant de nos lèvres se rencontrant alors avec passion, je passais une main sur ses cuisses délicates et fines, mes doigts fins s'enfonçant avec appétit dans sa chair blanche et remontant vers l'entrejambe avec passion. L'homme d'église horrifié quitta alors les lieux, pestant contre les sorciers païens et leurs moeurs de dépravés, comme je continuais d'embrasser ma belle avec trop de ferveur dans des caresses peu catholiques. Ma main finalement, parcourut le chemin inverse et s'égara sur la félicité de ses courbes, glissant sur sur ses hanches et sa poitrine rebondie, s'arrêtant sur son cou de cygne après avoir perdu mes doigts experts sur ses lèvres pulpeuses, redessinant leur contour d'un effleurement explicite. Doucement, ou peut-être trop bestialement, je ne savais plus rien, je la forçais à pencher la tête en arrière et à me donner en offrande d'avantage la courbe délicieuse de son cou d'albâtre me mettant en appétit, comme un sourire pervers se dessina sur mes lèvres. Ma voix se faisant murmure, se parfumait d'effluves érotiques et diablement tentatrices.
« Bien, Madame Whitaker... Je vous espère endurante pour supporter de jouir toute une nuit et jusqu'à l'aurore... » murmurais-je d'un souffle brûlant dans un sourire pervers.
La nuit était à nous. Les ennuis à venir également.
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Re: Something old, something new, something borrowed, something blue (PV)
Mar 2 Fév 2010 - 21:56
Enfin, le retissant homme d’église daigna commencer la cérémonie. En était-ce seulement une ? C’était un mariage peu commun qui était sur le point d’avoir lieu. Point de témoin, point de famille des futurs mariés, point de damoiselle d’honneur, point de robe blanche et de cravate, seulement un couple, ivre mort. Un prêtre aussi, à l’air fatigué, angoissé aussi, comme si Dieu ne lui pardonnerait jamais l’union qu’il était sur le point de sceller. Etait-ce mal ? Merlin, était-ce mal que de s’aimer à en mourir, que de vouloir sentir l’autre près de vous, et ce pour l’éternité ? Si ça l’était alors je me voulais reine des enfers, ne serait-ce que pour goûter au bonheur de la quiétude de l’âme, de la passion du cœur, de la luxure du corps. Mon cœur saignait à chaque fois un peu plus de cette distance qui nous menaçait sans cesse, de cette crainte terrible que de se voir séparés… Mon cœur avait choisi. Peut être était-ce peu conventionnel, peut être cela ne plaisait-il pas, qu’importait tant que les mains de mon amant me procuraient une immense jouissance, que sa voix me rassurait, m’apaisait en quelques mots seulement ? Ce monde infâme qui nous entourait ne pouvait pas comprendre. J’avais moi-même grand mal à élucider ce mystère qu’était l’amour, mais encore une fois, ivre et endormie par la douceur rassurante de ce sentiment apaisant, je ne me posais point de question, totalement stoïque, je restais figée, me délectant de Lust qui vint soudain passer ses bras autour de ma taille chétive. Un frisson ne tarda pas à parcourir mon cœur désireux, ne laissant aucune partie de mon corps insensible aux mains délicates de mon amant qui effleuraient mon corps avec parcimonie. Je posais mes mains sur les siennes, entremêlant avec amour mes doigts aux siens, jouant tendrement avec chaque passerelle de sa beau d’albâtre, attendant impatiemment que le prêtre mette fin à ce supplice qu’était l’attente de voir mon beau Lust nu, sa peau contre la mienne dans le but unique, mais partagé, de satisfaire ce besoin à la fois bestial et humain qu’est la jouissance passionnée. La voix du prêtre, dans sa lenteur exaspérante, me semblait fort lointaine, comparé à celle, alanguie, de mon désormais futur époux. Sans peine aucune, je reconnu au milieu de son timbre luxurieux et de son souffle brûlant sur ma nuque frissonnant, quelques vers de cet auteur moldu que j’admirais pour son vocabulaire diversifié. Les mots de Lust eurent l’effet escompté. Je me cambrai, m’adossant un peu mieux sur ce torse que je chérissais tant, laissant ses mains expertes descendre un peu mieux sur mon ventre plat et troublé. Je voulais qu’il cesse, quelle torture que d’entendre cette voix prononcer de tels mots, quelle souffrance de pas pouvoir me jeter à son cou pour le dévorer de milles baisers peu chastes, quelle douleur, enfin, de ne pouvoir laisser mes mains caresser ce corps finement sculpté. Enfin, la phrase, cette phrase tant de fois prononcée pour de nombreux couples, tomba.
« Cassandra Ledoux voulez-vous prendre pour époux Lust Whitaker ? »
Ce nom que je connaissais pourtant par cœur résonna à mes oreilles. Je n’avais jamais pensé un jour porter ce doux nom. Tout nous séparait et pourtant, j’étais sur le point d’unir nos vies à jamais. Il suffisait d’un simple mot, oui un seul, qui pourrait pourtant changer le reste de mes jours, de siens aussi d’ailleurs. Mon cerveau endormis à l’alcool, cependant, je ne pouvais m’imaginer toutes les conséquences que cela engendrerait. J’aurais du peser le pour et le contre, j’aurais du réaliser que ce n’était pas raisonnable, que tout nous séparer et que cette histoire n’aurait pas de lendemain. Si à mes yeux, Lust était désormais ma raison de vivre, qu’en était-il de lui ? Il était jeune et avait la vie devant lui, il n’avait rien à faire avec une femme de dix ans son aînée. Mais l’alcool, toujours l’alcool, avait endormi mes sens et ne faisait que décupler un peu plus cette ardente passion qui m’animait depuis que les yeux ambrés de Lust me déshabillaient d’un seul regard. Jetant un vague coup d’œil à l’homme de foi, je me retournai vers mon bel ange, et, plongeant mes yeux clairs dans les siens, plus sombres, je me perdis dans la contemplation de l’amour que nous partagions alors. Qui l’aurait-cru ? Qui le croirait ? Personne, bien évidemment cette liaison, se mariage, devraient rester secrètes et ce, durant un long moment, mais le seul fait de savoir qu’il était à moi autant que je lui appartenais me faisait le plus grand bien. J’effleurai du bout des doigts sa joue avant de murmurer, plus pour moi que pour eux :
« Je le veux. »
A double tranchant, je le voulais. Je le voulais en tant qu’époux, oui, en tant qu’homme de ma vie. Je voulais porter son nom, sa bague, ses enfants. Je voulais l’épouser, ivre, peut être, mais je savais que c’était la seule façon pour mon cœur d’atteindre la catharsis. De manière moins chaste, moins catholique aussi, je le voulais concrètement. Je voulais son corps sous mes mains désireuses, je voulais qu’il soit entièrement mien, l’arracher aux griffes de ses catins sexys qu’il sautait dans un coin d’une pièce. Oh, oui, je le voulais, je savais pourtant qu’il n’était pas un objet, qu’il ne pouvait pas m’appartenir, que je l’aimais sans doute pour sa soif de liberté et je ne pouvais point l’enfermer dans la cage de mon cœur. Je me contenterais de l’aimer à distance, de l’admirer, de le bader, de l’idéaliser. Non, il était idéal. Déjà. Parfaitement parfait à mes yeux imparfaits. Enfin, le prêtre acheva ce qu’on l’avait pressé de faire et après un échange d’alliances, nous nous retrouvâmes mari et femme. Ses lèvres glissèrent sur mon cou frissonnant, et ses mains pénétrèrent des lieux interdits qui n’appartenaient pourtant qu’à elles cependant. Ma robe se faisait trop lourde, je ne voulais que la retirer, mais je ne pu le faire car très vite, je fus adossée à un pilier de marbre, les deux mains de mon désormais époux m’encadrant tendrement, tandis que ses lèvres se laissaient capturer par les miennes…Ciel que j’aimais la luxure, ce pécher avait été longtemps mon étendard, mais je l’avais lâchement abandonné pour une vie sainte. Lust, tel un maître, me faisait goûter une nouvelle fois à tous ces plaisirs, et je l’en remerciai infiniment pour cela. Depuis combien de temps n’avais-je pas ressenti cette chaleur dans mon bas ventre et cette brûlante passion au fin fond de mon cœur. Ses maints remontant lentement sur ma poitrine, je laissais pour ma part mes mains s’accrocher à la chair de son dos, le griffant avec douceur et passion cependant. J’embrassai ses lèvres avec envie, les mordillant par instant, m’amusant à l’aimer, à le tenter, avant de céder moi-même. Des gémissements s’échappaient d’entre mes lèvres à chaque caresse un peu trop audacieuse… Nos respirations saccadées chantaient en chœur, quant à nos corps ils s’unissaient dans une parfaite harmonie. J’étais frustrée cependant de ne point le voir nu, et j’étais encore trop raisonnable pour consommer le mariage dans une chapelle. J’avais du mal à résister cependant, et les mots passionnés de mon époux n’arrangèrent rien : « Bien, Madame Whitaker... Je vous espère endurante pour supporter de jouir toute une nuit et jusqu'à l'aurore... ». Mme Whitaker… Que cela était étrange. Je ne m’attardais point cependant, laissant les oreilles se délecter des paroles peu chastes qui suivirent mon désormais nom de famille. Pensait-il m’apprendre comment faire ? J’étais sans doute plus endurante que toutes ses autres catins, Lust ne savait pas cependant que j’avais été aussi luxurieuse, car je ne souhaitais point lui révéler trop de mon passé peu glorieux lorsque j’étais sobre. Glissant mes mains sur son torse, je séparais mes lèvres des siennes avant de le regarder avec un sourire sans équivoque. Je pris sa main doucement et l’entraînais vers la porte de la chapelle, de la quelle nous sortîmes pour affronter le grand froid. Le vent s’était levé, et ma chair ne résista pas : elle se mit à frissonner. Ma jupe se soulevait au gré du vent, et je ne pouvais m’empêcher de sourire. Jetant un coup d’œil autour de moi, je ne mis pas longtemps à trouver ce que je voulais : un charmant petit hôtel, l’unique sans doute, se tenait devant nous, les portes grandes ouvertes. C’était dit : notre nuit de noce prendrait place dans cet hôtel miteux, mais qu’important tant qu’amour et passion étaient au rendez vous. Nous entrâmes, nous regardâmes, nous demandâmes. D’un murmure amusé je réclamai une chambre au propriétaire qui me jeta un coup d’œil qui me sembla pervers. Je pris la clé qu’il me tentait et déposais plus de gallions qu’il n’en fallait sur le comptoir, la nuit était payée. Je ne l’entendis même pas me siffler lorsque j’entraînais Lust dans la chambre qui serait nôtre pour la nuit, et le poussais avec amusement sur le lit à l’air confortable. Je pris soin de fermer la porte derrière moi, avant de retirer ma robe avec une certaine perversité. Je retrouvai alors Lust sur le lit, sur le quel nous consommâmes le mariage comme il se devait…
La nuit fut courte, bien trop courte pour le couple que nous formions. Assoiffés de luxure, nous nous endormîmes qu’au petit matin. Nus sous les draps, nos corps se serrèrent l’un contre l’autre, avant de s’endormir tendrement. Lorsque le soleil daigna éclairer la chambre dont nous n’avions pas pris soin de fermer les rideaux, je ne tardai pas à me réveiller. J’ouvris les yeux avec difficultés, la lumière du jour était trop vive pour mes pupilles meurtries et pour mon crâne qui semblait être la victime d’un marteau piqueur. D’une main hésitante, je touchais la place du lit à côté de moi, pour découvrir avec horreur qu’un corps s’y trouvait. Je ne me souvenais de rien de la vieille, absolument rien. Je savais que j’étais nue dans un lit, aux côtés d’un homme dont je ne connaissais pas l’identité. Prenant mon courage à deux mains, je décidai enfin d’ouvrir les yeux pour les poser sur mon partenaire de la nuit. C’est avec une heureuse surprise que je découvris qu’il s’agissait de mon doux Lust, et j’esquissais un petit sourire lorsque son odeur vint chatouiller mes narines avides. Surmontant ma douloureuse migraine, je m’approchai tendrement de mon bel ange et montait doucement sur lui, pour m’allonger sur son corps d’Apollon. Posant mon oreille sur son torse, je me laissais bercer par son cœur qui battait paisiblement. Impatiente de goûter à ses lèvres, et de lui demander s’il avait bien dormi, je glissais une main amusée dans un endroit intime de l’anatomie de mon Lust. Mes lèvres virent alors délicatement se poser sur celle de mon bel amant, et lorsqu’il ouvrit les yeux je murmurais tendrement :
« Bonjour, mon ange. »
Prise d’un soudain excès d’amour et de passion, je descendis de ses lèvres vers sont cou que je dévorais de baisers, avant de descendre plus bas, toujours plus bas. Embrassant chaque passerelle de sa douce peau, j’entremêlais mes doigts aux siens avant de réaliser qu’un étrange anneau entourait son annuaire gauche. Surprise, je me redressais sans pudeur aucune pour ses yeux, et observais, perplexe, l’anneau d’or qui ornait son doigt. Qu’était-ce ? Cela ressemblait beaucoup trop à une alliance. C’était bien évidement sans compter que j’avais moi-même une bague à mon annuaire gauche, pas n’importe quel bijou cependant : l’anneau de mon cher Lust. Ma tête était trop douloureuse pour associer rapidement chaque élément qui s’offrait à moi, mais, après une demie minute, je compris que notre soirée, celle de la vieille, avait été riche en évènements. Totalement horrifiée, toujours à califourchon sur mon Lust, je murmurai avec horreur en lui montrant nos deux doigts décorés :
« Lust… Qu’est-ce que c’est que ça ? »
« Cassandra Ledoux voulez-vous prendre pour époux Lust Whitaker ? »
Ce nom que je connaissais pourtant par cœur résonna à mes oreilles. Je n’avais jamais pensé un jour porter ce doux nom. Tout nous séparait et pourtant, j’étais sur le point d’unir nos vies à jamais. Il suffisait d’un simple mot, oui un seul, qui pourrait pourtant changer le reste de mes jours, de siens aussi d’ailleurs. Mon cerveau endormis à l’alcool, cependant, je ne pouvais m’imaginer toutes les conséquences que cela engendrerait. J’aurais du peser le pour et le contre, j’aurais du réaliser que ce n’était pas raisonnable, que tout nous séparer et que cette histoire n’aurait pas de lendemain. Si à mes yeux, Lust était désormais ma raison de vivre, qu’en était-il de lui ? Il était jeune et avait la vie devant lui, il n’avait rien à faire avec une femme de dix ans son aînée. Mais l’alcool, toujours l’alcool, avait endormi mes sens et ne faisait que décupler un peu plus cette ardente passion qui m’animait depuis que les yeux ambrés de Lust me déshabillaient d’un seul regard. Jetant un vague coup d’œil à l’homme de foi, je me retournai vers mon bel ange, et, plongeant mes yeux clairs dans les siens, plus sombres, je me perdis dans la contemplation de l’amour que nous partagions alors. Qui l’aurait-cru ? Qui le croirait ? Personne, bien évidemment cette liaison, se mariage, devraient rester secrètes et ce, durant un long moment, mais le seul fait de savoir qu’il était à moi autant que je lui appartenais me faisait le plus grand bien. J’effleurai du bout des doigts sa joue avant de murmurer, plus pour moi que pour eux :
« Je le veux. »
A double tranchant, je le voulais. Je le voulais en tant qu’époux, oui, en tant qu’homme de ma vie. Je voulais porter son nom, sa bague, ses enfants. Je voulais l’épouser, ivre, peut être, mais je savais que c’était la seule façon pour mon cœur d’atteindre la catharsis. De manière moins chaste, moins catholique aussi, je le voulais concrètement. Je voulais son corps sous mes mains désireuses, je voulais qu’il soit entièrement mien, l’arracher aux griffes de ses catins sexys qu’il sautait dans un coin d’une pièce. Oh, oui, je le voulais, je savais pourtant qu’il n’était pas un objet, qu’il ne pouvait pas m’appartenir, que je l’aimais sans doute pour sa soif de liberté et je ne pouvais point l’enfermer dans la cage de mon cœur. Je me contenterais de l’aimer à distance, de l’admirer, de le bader, de l’idéaliser. Non, il était idéal. Déjà. Parfaitement parfait à mes yeux imparfaits. Enfin, le prêtre acheva ce qu’on l’avait pressé de faire et après un échange d’alliances, nous nous retrouvâmes mari et femme. Ses lèvres glissèrent sur mon cou frissonnant, et ses mains pénétrèrent des lieux interdits qui n’appartenaient pourtant qu’à elles cependant. Ma robe se faisait trop lourde, je ne voulais que la retirer, mais je ne pu le faire car très vite, je fus adossée à un pilier de marbre, les deux mains de mon désormais époux m’encadrant tendrement, tandis que ses lèvres se laissaient capturer par les miennes…Ciel que j’aimais la luxure, ce pécher avait été longtemps mon étendard, mais je l’avais lâchement abandonné pour une vie sainte. Lust, tel un maître, me faisait goûter une nouvelle fois à tous ces plaisirs, et je l’en remerciai infiniment pour cela. Depuis combien de temps n’avais-je pas ressenti cette chaleur dans mon bas ventre et cette brûlante passion au fin fond de mon cœur. Ses maints remontant lentement sur ma poitrine, je laissais pour ma part mes mains s’accrocher à la chair de son dos, le griffant avec douceur et passion cependant. J’embrassai ses lèvres avec envie, les mordillant par instant, m’amusant à l’aimer, à le tenter, avant de céder moi-même. Des gémissements s’échappaient d’entre mes lèvres à chaque caresse un peu trop audacieuse… Nos respirations saccadées chantaient en chœur, quant à nos corps ils s’unissaient dans une parfaite harmonie. J’étais frustrée cependant de ne point le voir nu, et j’étais encore trop raisonnable pour consommer le mariage dans une chapelle. J’avais du mal à résister cependant, et les mots passionnés de mon époux n’arrangèrent rien : « Bien, Madame Whitaker... Je vous espère endurante pour supporter de jouir toute une nuit et jusqu'à l'aurore... ». Mme Whitaker… Que cela était étrange. Je ne m’attardais point cependant, laissant les oreilles se délecter des paroles peu chastes qui suivirent mon désormais nom de famille. Pensait-il m’apprendre comment faire ? J’étais sans doute plus endurante que toutes ses autres catins, Lust ne savait pas cependant que j’avais été aussi luxurieuse, car je ne souhaitais point lui révéler trop de mon passé peu glorieux lorsque j’étais sobre. Glissant mes mains sur son torse, je séparais mes lèvres des siennes avant de le regarder avec un sourire sans équivoque. Je pris sa main doucement et l’entraînais vers la porte de la chapelle, de la quelle nous sortîmes pour affronter le grand froid. Le vent s’était levé, et ma chair ne résista pas : elle se mit à frissonner. Ma jupe se soulevait au gré du vent, et je ne pouvais m’empêcher de sourire. Jetant un coup d’œil autour de moi, je ne mis pas longtemps à trouver ce que je voulais : un charmant petit hôtel, l’unique sans doute, se tenait devant nous, les portes grandes ouvertes. C’était dit : notre nuit de noce prendrait place dans cet hôtel miteux, mais qu’important tant qu’amour et passion étaient au rendez vous. Nous entrâmes, nous regardâmes, nous demandâmes. D’un murmure amusé je réclamai une chambre au propriétaire qui me jeta un coup d’œil qui me sembla pervers. Je pris la clé qu’il me tentait et déposais plus de gallions qu’il n’en fallait sur le comptoir, la nuit était payée. Je ne l’entendis même pas me siffler lorsque j’entraînais Lust dans la chambre qui serait nôtre pour la nuit, et le poussais avec amusement sur le lit à l’air confortable. Je pris soin de fermer la porte derrière moi, avant de retirer ma robe avec une certaine perversité. Je retrouvai alors Lust sur le lit, sur le quel nous consommâmes le mariage comme il se devait…
La nuit fut courte, bien trop courte pour le couple que nous formions. Assoiffés de luxure, nous nous endormîmes qu’au petit matin. Nus sous les draps, nos corps se serrèrent l’un contre l’autre, avant de s’endormir tendrement. Lorsque le soleil daigna éclairer la chambre dont nous n’avions pas pris soin de fermer les rideaux, je ne tardai pas à me réveiller. J’ouvris les yeux avec difficultés, la lumière du jour était trop vive pour mes pupilles meurtries et pour mon crâne qui semblait être la victime d’un marteau piqueur. D’une main hésitante, je touchais la place du lit à côté de moi, pour découvrir avec horreur qu’un corps s’y trouvait. Je ne me souvenais de rien de la vieille, absolument rien. Je savais que j’étais nue dans un lit, aux côtés d’un homme dont je ne connaissais pas l’identité. Prenant mon courage à deux mains, je décidai enfin d’ouvrir les yeux pour les poser sur mon partenaire de la nuit. C’est avec une heureuse surprise que je découvris qu’il s’agissait de mon doux Lust, et j’esquissais un petit sourire lorsque son odeur vint chatouiller mes narines avides. Surmontant ma douloureuse migraine, je m’approchai tendrement de mon bel ange et montait doucement sur lui, pour m’allonger sur son corps d’Apollon. Posant mon oreille sur son torse, je me laissais bercer par son cœur qui battait paisiblement. Impatiente de goûter à ses lèvres, et de lui demander s’il avait bien dormi, je glissais une main amusée dans un endroit intime de l’anatomie de mon Lust. Mes lèvres virent alors délicatement se poser sur celle de mon bel amant, et lorsqu’il ouvrit les yeux je murmurais tendrement :
« Bonjour, mon ange. »
Prise d’un soudain excès d’amour et de passion, je descendis de ses lèvres vers sont cou que je dévorais de baisers, avant de descendre plus bas, toujours plus bas. Embrassant chaque passerelle de sa douce peau, j’entremêlais mes doigts aux siens avant de réaliser qu’un étrange anneau entourait son annuaire gauche. Surprise, je me redressais sans pudeur aucune pour ses yeux, et observais, perplexe, l’anneau d’or qui ornait son doigt. Qu’était-ce ? Cela ressemblait beaucoup trop à une alliance. C’était bien évidement sans compter que j’avais moi-même une bague à mon annuaire gauche, pas n’importe quel bijou cependant : l’anneau de mon cher Lust. Ma tête était trop douloureuse pour associer rapidement chaque élément qui s’offrait à moi, mais, après une demie minute, je compris que notre soirée, celle de la vieille, avait été riche en évènements. Totalement horrifiée, toujours à califourchon sur mon Lust, je murmurai avec horreur en lui montrant nos deux doigts décorés :
« Lust… Qu’est-ce que c’est que ça ? »
- InvitéInvité
Re: Something old, something new, something borrowed, something blue (PV)
Mar 2 Fév 2010 - 23:50
Le soleil se fit mon ennemi en cette matinée radieuse, ou sans doute était-ce l'après-midi passé, car ses rayons venant frapper à la vitre vinrent réchauffer ma peau et éveiller mon esprit paisiblement endormi. Ma nuit n'avait été que rêves psychotiques et embrumés : mes songes parfumés à la vodka et au rhum s'étaient déroulés dans un pub trop plein et bruyant, dans l'antre duquel un prêtre portant le prénom d'Edouard m'intimait de passer l'anneau au doigt de ma future femme. Mon coeur amoureux ne fit qu'un bond sous les palpitations heureuses de mon estomac comme je me tournais vers ma belle, si belle Cassandra, qui pour je ne savais quelle raison portait le doux prénom de Juliette en cette nuit tendre et passionnée. J'avisais alors mon anneau doré soudainement apparu à mon doigt, avant d'entendre un flot d'applaudissements noyé sous les carillons des cloches fêtant notre mariage. La lumière chaude et agréable entra alors dans le pub dans un flux doré allégeant les esprits ivres et titubant, tandis que celle faisant battre mon coeur se pencha vers moi d'un frôlement parfumé, déposant un baiser sur mes lèvres avant de murmurer quelques paroles résonnant à mes oreilles d'un écho lointain et eurythmique.
« Bonjour, mon ange. »
Mes paupières encore lourdes s'ouvrirent difficilement, attaquées par la lumière blanche et pure se faisant ennemies enfiellées de mes pupilles ternies par la drogue fort heureusement évaporée de mon corps. Un assaut terrible vint sonner à l'intérieur de mon crâne : trompettes et musiciens semblaient s'y tenir dans une mascarade cruelle, m'offrant un mal de tête nauséeux et bancal ; je ne me sentais véritablement pas bien, essuyant les revers d'une nuit trop alcoolisée et trop bercée de cocaïne. Mon corps tout entier semblait s'enfoncer dans le matelas dur et froid, contrastant avec la chaleur douce de ce corps pressé contre le mien ; l'espace d'un instant, une seule seconde, j'en vins à me demander aux côtés de quelle jeune demoiselle j'avais dormi cette nuit, et sur quel visage amoureux se poseraient mes rétines fauves. J'avais tant eu l'habitude de toutes les conquérir, j'avais tant modelé les courbes graciles de nombre de catins, qu'il m'était devenu habituel de me poser cette question aux effluves libertines... jusqu'à ce que je la rencontre. La seconde d'égarement passée, je compris dès lors que la seule silhouette pouvant se presser contre moi avec tant de désinvolture ne pouvait être que ma Cassandra, aussi j'eus un sourire tendre et amoureux lorsque mon regard détailla ce visage tant chéri. Effectivement, c'était bien ma princesse française qui se dressait au-dessus de moi, une main peu chaste vibrant de caresses libidineuses qui étira un peu plus mon sourire devenu lubrique, bien que je n'avais absolument aucune bribe de souvenirs de la veille. Je ne cherchais d'ailleurs guère à comprendre ; tant qu'elle était à mes côtés, tout me paraissait si noble et si juste que les questions dérangeantes n'étaient plus les bienvenues. Le seul frein à cet apaisement du corps et de l'esprit, n'était que cette migraine terrible et ces nausées insoutenables me nouant l'estomac : sans doute devais-je être pâle, bien trop pâle, les joues creusées au même titre que mes cernes grisâtres cernant mon regard ambré, comme chaque lendemain de fête trop chargé de drogues dures. Je n'avais ce matin sans doute pas les traits d'un prince charmant, mais bel et bien d'un junkie à la pâleur des tombeaux, suintant le parfum de la dépravation ; alors que elle, si belle, fraîche et lumineuse, m'offrait ce sourire tendre avant de venir dévorer mon cou de ses lèvres cerises. Mes doigts fins glissèrent alors dans ses cheveux dorés comme je la laissais me faire offrande de ses baisers et de ses caresses accélérant mon palpitant d'une souffrance sublimée ; ma respiration s'accéléra, mon corps quémandeur peu à peu se réchauffa, et mes mains conquérantes partirent vaillamment à l'assaut de son dos gracile, y traçant un sillage de mes ongles s'enfonçant dans sa chair. Et ma belle de descendre plus bas, toujours plus bas, d'une course frissonnante de ses lèvres charnues au contact de ma peau brûlante, dont la langueur déchaîna mon coeur passionné au bord de l'épuisement : un soupir échappé de ma bouche, et je vins pincer mes lèvres d'un désir que je ne dissimulais plus. Je ne savais rien : ce que nous faisions ici, où nous étions, jusqu'au jour, l'heure, voire l'année. Mais mon amour pour elle, éperdu et sacré, me poussait à ne plus rien savoir, jamais : tant qu'elle demeurait à mes côtés, je me sentais la force d'être séquestré, moi le grand adorateur de la liberté. Des gémissements légers vinrent accompagner quelques uns de mes soupirs comme je me sentais frissonner sous ses caresses et sa langue habile, lorsque soudain sa course amoureuse se stoppa, me forçant à ouvrir mes yeux interrogatifs sur ma Cassandra alors redressée. Mon esprit encore embrumé tentait de remettre en place toutes les pièces du puzzle comme je toisais le regard horrifié de ma belle, mais une simple oeillade de sa part suffit dès lors à me faire comprendre. Accompagnant son regard, mes pupilles dorées se posèrent sur nos bagues ressemblant étrangement à des alliances : mieux encore, Cassandra portait mon propre anneau, fait d'argent et gravé à mon nom... Celui là même qu'avait quémandé chacune de mes conquêtes,encore et toujours, sans que je ne leur donne satisfaction : ce bijou portait ma marque de fabrique, et l'avoir pour soit relevait du hautement symbolique, d'où la convoitise qu'il pouvait inspirer.
« Lust… Qu’est-ce que c’est que ça ? »
Je restais un instant sans voix, mes yeux ne quittant plus ces alliances lorsque je sentis mon palpitant s'affoler d'une crainte que je n'avais plus ressentie depuis longtemps. Mes yeux paniqués se posèrent alors sur la fenêtre de la chambre d'hotel, et enfin je commençais à faire le rapprochement d'avec mon rêve certes étrange mais trop réel pour n'être que clairement onirique. Mes yeux observateurs détaillèrent les lieux quelques secondes : les vêtements dispersés partout à terre ainsi que les bibelots jonchant le sol avaient laissé présumer une nuit des plus agitées. Mais plus encore, lorsque je reposais mes rétines perplexes sur l'anneau d'or ornant mon doigt, je remarquais avec horreur qu'il s'agissait de cette même alliance que celle présente dans mes songes.
« Ce n'était pas un rêve ... »
Murmurant ces mots angoissés plus pour moi que pour ma douce, je posais mes mains sur ses hanches délicates et la fis glisser à mes côtés, avant de me lever du lit. Enfilant rapidement mon sous-vêtement trônant au sol, je m'approchais de la fenêtre avant de regarder en contre-bas : la chapelle présente dans mes songes s'offrait à mes yeux sauvages, comme je réalisais l'ampleur du désastre... Car par flashs successifs me revenaient ces bribes de souvenirs amoureux mais qui n'auraient du guère avoir lieu : une fête donnée chez Elisa, du moins me semblait-il que c'était bien son prénom, trop d'alcool, la rencontre de Cassandra, une chapelle, des voeux de mariage... Passant une main sur mon front glacé, je déglutis difficilement avant de sentir mon estomac se nouer sous le trouble violent de la prise de conscience : ma tendre Cassandra était cette nuit devenue ma femme ; quand bien même je l'aimais éperdument, nous nous doutions que cela relevait d'une erreur monstrueuse. Et comme pour parachever le retour violent et rude à la réalité amère, plusieurs coups vinrent cogner à la porte vers laquelle je m'étais dirigé avant de l'ouvrir à la volée : perdu et égaré, je ne contrôlais plus ni la situation, ni les événements. Un spectacle visiblement cynique était alors donné à voir : l'archange même de la manipulation ne savait guère où en donner de la tête, dardant d'un air troublé la demoiselle apparaissant dès lors sur le seuil telle une actrice arrivant au mauvais moment du dernier acte, poussant dans notre chambre un chariot contenant un petit déjeuner copieux. Me toisant de haut en bas, la jeune femme à la beauté toute relative m'offrit un sourire goguenard avant d'affirmer que le repas des jeunes mariés était servi.
« Pardon ? » murmurais-je en fronçant les sourcils, l'avisant d'une oeillade noire et mauvaise, prenant alors conscience du pétrin dans lequel nous nous étions enfoncés.
« Le petit-déjeuner... gratuit pour les jeunes mariés. »
Mon coeur alors loupa un battement ; les paroles concrètes de l'intruse me plongèrent dans une léthargie trouble. Face à mon mutisme, la jeune femme nous dévisagea tour à tour avant de se répandre en excuses gênées et de prendre la porte. Celle-ci refermée, j'avisais l'anneau à mon doigt, laissant planer le silence avant de murmurer quelques paroles qui étaient destinées bien plus à moi-même qu'à ma Cassandra.
« Je suis déjà fiancé, je ne peux pas être marié. »
Doucement, je prenais conscience de la situation inextricable et m'enfonçais encore plus en m'accrochant à ce qui me semblait être des arguments valables, et que, je le savais, j'aurais du m'abstenir alors d'avouer. Glissant mes prunelles fauves sur Cassandra, je restais auprès de la porte avant d'aviser celle qui faisait battre mon coeur, mais qui aujourd'hui partageait avec moi un problème digne d'une comédie lamentable.
« Bonjour, mon ange. »
Mes paupières encore lourdes s'ouvrirent difficilement, attaquées par la lumière blanche et pure se faisant ennemies enfiellées de mes pupilles ternies par la drogue fort heureusement évaporée de mon corps. Un assaut terrible vint sonner à l'intérieur de mon crâne : trompettes et musiciens semblaient s'y tenir dans une mascarade cruelle, m'offrant un mal de tête nauséeux et bancal ; je ne me sentais véritablement pas bien, essuyant les revers d'une nuit trop alcoolisée et trop bercée de cocaïne. Mon corps tout entier semblait s'enfoncer dans le matelas dur et froid, contrastant avec la chaleur douce de ce corps pressé contre le mien ; l'espace d'un instant, une seule seconde, j'en vins à me demander aux côtés de quelle jeune demoiselle j'avais dormi cette nuit, et sur quel visage amoureux se poseraient mes rétines fauves. J'avais tant eu l'habitude de toutes les conquérir, j'avais tant modelé les courbes graciles de nombre de catins, qu'il m'était devenu habituel de me poser cette question aux effluves libertines... jusqu'à ce que je la rencontre. La seconde d'égarement passée, je compris dès lors que la seule silhouette pouvant se presser contre moi avec tant de désinvolture ne pouvait être que ma Cassandra, aussi j'eus un sourire tendre et amoureux lorsque mon regard détailla ce visage tant chéri. Effectivement, c'était bien ma princesse française qui se dressait au-dessus de moi, une main peu chaste vibrant de caresses libidineuses qui étira un peu plus mon sourire devenu lubrique, bien que je n'avais absolument aucune bribe de souvenirs de la veille. Je ne cherchais d'ailleurs guère à comprendre ; tant qu'elle était à mes côtés, tout me paraissait si noble et si juste que les questions dérangeantes n'étaient plus les bienvenues. Le seul frein à cet apaisement du corps et de l'esprit, n'était que cette migraine terrible et ces nausées insoutenables me nouant l'estomac : sans doute devais-je être pâle, bien trop pâle, les joues creusées au même titre que mes cernes grisâtres cernant mon regard ambré, comme chaque lendemain de fête trop chargé de drogues dures. Je n'avais ce matin sans doute pas les traits d'un prince charmant, mais bel et bien d'un junkie à la pâleur des tombeaux, suintant le parfum de la dépravation ; alors que elle, si belle, fraîche et lumineuse, m'offrait ce sourire tendre avant de venir dévorer mon cou de ses lèvres cerises. Mes doigts fins glissèrent alors dans ses cheveux dorés comme je la laissais me faire offrande de ses baisers et de ses caresses accélérant mon palpitant d'une souffrance sublimée ; ma respiration s'accéléra, mon corps quémandeur peu à peu se réchauffa, et mes mains conquérantes partirent vaillamment à l'assaut de son dos gracile, y traçant un sillage de mes ongles s'enfonçant dans sa chair. Et ma belle de descendre plus bas, toujours plus bas, d'une course frissonnante de ses lèvres charnues au contact de ma peau brûlante, dont la langueur déchaîna mon coeur passionné au bord de l'épuisement : un soupir échappé de ma bouche, et je vins pincer mes lèvres d'un désir que je ne dissimulais plus. Je ne savais rien : ce que nous faisions ici, où nous étions, jusqu'au jour, l'heure, voire l'année. Mais mon amour pour elle, éperdu et sacré, me poussait à ne plus rien savoir, jamais : tant qu'elle demeurait à mes côtés, je me sentais la force d'être séquestré, moi le grand adorateur de la liberté. Des gémissements légers vinrent accompagner quelques uns de mes soupirs comme je me sentais frissonner sous ses caresses et sa langue habile, lorsque soudain sa course amoureuse se stoppa, me forçant à ouvrir mes yeux interrogatifs sur ma Cassandra alors redressée. Mon esprit encore embrumé tentait de remettre en place toutes les pièces du puzzle comme je toisais le regard horrifié de ma belle, mais une simple oeillade de sa part suffit dès lors à me faire comprendre. Accompagnant son regard, mes pupilles dorées se posèrent sur nos bagues ressemblant étrangement à des alliances : mieux encore, Cassandra portait mon propre anneau, fait d'argent et gravé à mon nom... Celui là même qu'avait quémandé chacune de mes conquêtes,encore et toujours, sans que je ne leur donne satisfaction : ce bijou portait ma marque de fabrique, et l'avoir pour soit relevait du hautement symbolique, d'où la convoitise qu'il pouvait inspirer.
« Lust… Qu’est-ce que c’est que ça ? »
Je restais un instant sans voix, mes yeux ne quittant plus ces alliances lorsque je sentis mon palpitant s'affoler d'une crainte que je n'avais plus ressentie depuis longtemps. Mes yeux paniqués se posèrent alors sur la fenêtre de la chambre d'hotel, et enfin je commençais à faire le rapprochement d'avec mon rêve certes étrange mais trop réel pour n'être que clairement onirique. Mes yeux observateurs détaillèrent les lieux quelques secondes : les vêtements dispersés partout à terre ainsi que les bibelots jonchant le sol avaient laissé présumer une nuit des plus agitées. Mais plus encore, lorsque je reposais mes rétines perplexes sur l'anneau d'or ornant mon doigt, je remarquais avec horreur qu'il s'agissait de cette même alliance que celle présente dans mes songes.
« Ce n'était pas un rêve ... »
Murmurant ces mots angoissés plus pour moi que pour ma douce, je posais mes mains sur ses hanches délicates et la fis glisser à mes côtés, avant de me lever du lit. Enfilant rapidement mon sous-vêtement trônant au sol, je m'approchais de la fenêtre avant de regarder en contre-bas : la chapelle présente dans mes songes s'offrait à mes yeux sauvages, comme je réalisais l'ampleur du désastre... Car par flashs successifs me revenaient ces bribes de souvenirs amoureux mais qui n'auraient du guère avoir lieu : une fête donnée chez Elisa, du moins me semblait-il que c'était bien son prénom, trop d'alcool, la rencontre de Cassandra, une chapelle, des voeux de mariage... Passant une main sur mon front glacé, je déglutis difficilement avant de sentir mon estomac se nouer sous le trouble violent de la prise de conscience : ma tendre Cassandra était cette nuit devenue ma femme ; quand bien même je l'aimais éperdument, nous nous doutions que cela relevait d'une erreur monstrueuse. Et comme pour parachever le retour violent et rude à la réalité amère, plusieurs coups vinrent cogner à la porte vers laquelle je m'étais dirigé avant de l'ouvrir à la volée : perdu et égaré, je ne contrôlais plus ni la situation, ni les événements. Un spectacle visiblement cynique était alors donné à voir : l'archange même de la manipulation ne savait guère où en donner de la tête, dardant d'un air troublé la demoiselle apparaissant dès lors sur le seuil telle une actrice arrivant au mauvais moment du dernier acte, poussant dans notre chambre un chariot contenant un petit déjeuner copieux. Me toisant de haut en bas, la jeune femme à la beauté toute relative m'offrit un sourire goguenard avant d'affirmer que le repas des jeunes mariés était servi.
« Pardon ? » murmurais-je en fronçant les sourcils, l'avisant d'une oeillade noire et mauvaise, prenant alors conscience du pétrin dans lequel nous nous étions enfoncés.
« Le petit-déjeuner... gratuit pour les jeunes mariés. »
Mon coeur alors loupa un battement ; les paroles concrètes de l'intruse me plongèrent dans une léthargie trouble. Face à mon mutisme, la jeune femme nous dévisagea tour à tour avant de se répandre en excuses gênées et de prendre la porte. Celle-ci refermée, j'avisais l'anneau à mon doigt, laissant planer le silence avant de murmurer quelques paroles qui étaient destinées bien plus à moi-même qu'à ma Cassandra.
« Je suis déjà fiancé, je ne peux pas être marié. »
Doucement, je prenais conscience de la situation inextricable et m'enfonçais encore plus en m'accrochant à ce qui me semblait être des arguments valables, et que, je le savais, j'aurais du m'abstenir alors d'avouer. Glissant mes prunelles fauves sur Cassandra, je restais auprès de la porte avant d'aviser celle qui faisait battre mon coeur, mais qui aujourd'hui partageait avec moi un problème digne d'une comédie lamentable.
- InvitéInvité
Re: Something old, something new, something borrowed, something blue (PV)
Mer 3 Fév 2010 - 22:14
J’étais absolument horrifiée. Non, en fait, je mourais de peur. Mon cœur s’emballait avec hargne, ne ménageant point ma cage thoracique, et me criait une vérité que je ne voulais point croire. C’était absolument impossible. Malheureusement pour ma tête embrumée, douloureuse aussi, elle ne semblait pas assez lourde pour ne pas relier chaque morceau de l’étrange puzzle qui se formait sous mes yeux. Une alliance, une chambre d’hôtel, nos corps nus… Evidemment, je m’étais déjà retrouvée nue sans les mêmes draps que Lust, mais j’étais sobre, et savais pertinemment ce que je faisais. De cette nuit là cependant, je n’avais strictement aucun souvenir, si ce n’étaient quelques flashs entremêlés que je ne pouvais comprendre. Et ce tambour dans ma tête qui ne cessait de battre… Depuis combien de temps ne m’étais-je pas retrouvée en si mauvais état ? Depuis combien de temps n’avais-je pas bu autant au cours d’une soirée ? Des années. Ma dernière cuite datait de ma sortie de Hungcalf, et je ne me laissais à l’alcool depuis, seulement pour quelques verres de bon vin, juste assez pour me souvenir encore de ce que je faisais. L’horrible impression d’avoir fait la bêtise de ma vie planait au dessus de moi. Je ne savais plus. J’avais bu. M’étais-je droguée ? Je n’en ressentais pas les méfaits en tout cas, la nuit passée, je n’avais pas touché à la coke depuis des années et ne comptais pas sombrer à nouveau dans les méandres de la débauche. Lust et moi étions un couple certes étrange, mais s’il n’était pas assez responsable, il me fallait l’être pour deux, malgré l’amour que j’avais pour lui. Je le laissais se défoncer sans un mot chaque soir, je n’avais pas à lui dire d’arrêter, il était libre de faire ce qu’il voulait après tout, même si j’en souffrais et en mourrais un peu plus chaque jour. Portant mes mains à ma tête, je tentais, en vain, de me souvenir d’un seul indice. Que faisaient ces alliances à nos doigts ? Il n’y avait que guère d’explications possibles, autres que le mariage et j’en vins vite à m’affoler de la plus grosse erreur de ma vie, de la sienne aussi d’ailleurs. Non, je n’avais pas pu accepter cela. Moi qui me voulais raisonnable, je me retrouvai aussi impuissante que Lust à propos de cette union sacrée qui nous liait désormais. Je ne voulais pas y croire cependant, m’accrochant à l’idée que je n’avais pas pu boire assez pour accepter une telle requête, même de la part de Lust et alors que les mains de mon bel ange glissèrent sur mes hanches pour me pousser délicatement sur le lit, j’écoutais les paroles qui sortaient de ses lèvres vermeilles.
« Ce n'était pas un rêve ... »
Je ne savais point de quoi il parlait, et ma tête meurtrie refusait d’analyser quoi que se soit. Moi-même, je n’avais pas rêvé. L’alcool avait cette étrange vertu qu’était le fait de me faire complètement divaguer lorsque j’étais éveillée et de me plomber dans un sommeil sans rêve lorsque je m’endormais enfin. Je jetai un coup d’œil en direction de Lust qui avait revêtu, déjà, un sous vêtement que j’avais du lui arracher avec avidité la veille, et s’approcha de la fenêtre, un air aussi désemparé que le mien. Qu’avions nous fait ? Détournant soudain le regard, je posais mes iris sur l’anneau qui encerclé mon annuaire gauche et l’observai un bref instant. C’était, à n’en pas douter, la bague de Lust, on reconnaissait son prénom dessus et l’argent était des plus purs. Cette bague avait dut être de nombreuses fois revendiquée par les catins aux mœurs légères que côtoyait Lust, et à présent c’était à mon doigt qu’elle se trouvait. J’avais grand mal à savoir pourquoi il me l’avait offerte. Je savais qu’il m’aimait, certes, mais assez pour me donner ce bijou, cela m’étonnait étrangement. Je fermai les yeux, tentant de me souvenir. Que faisais-je dans Norwich, hier soir ? Etais-je avec Lust toute la soirée ? Non, les beaux yeux bleus d’Edouard me revinrent, soudain en mémoire. J’avais dîné avec lui avant de me faire enlever par Lust ? Sans doute, pour le reste, je n’avais strictement aucun souvenir, si ce n’est quelques vers de Shakespeare qui me revinrent en tête et dont je ne comprenais point l’importance. Un lourd silence s’instaura entre nous, tandis que nous nous perdions chacun dans des spéculations et autres hypothèses quant à notre soirée. Je fus d’ailleurs brusquement retirée de mes songes par quelques coups brutaux qui s’abattirent sur la porte. Lust ne tarda pas à aller ouvrir et à laisser entrer une jeune fille qui poussait un chariot remplit de pains au chocolat, croissants et autre viennoiseries en tout genre, ainsi que deux tasses de café noir. Je n’aurais pas refusé une bonne tasse de café serré, mais les circonstances étaient telles que c’était d’une carafe entière dont j’avais besoin. La jeune fille murmura alors des paroles que je n’assimilais pas, mais qui semblèrent toucher Lust en plein cœur. Celui-ci, dans une brusque colère, demanda à la jeune femme de s’expliquer, celle-ci ne tarda d’ailleurs pas à concrétiser mes craintes.
« Le petit-déjeuner... gratuit pour les jeunes mariés. »
Je n’étais ni jeune, ni mariée. Du moins, je le pensais. Mais il fallait croire que mes peurs étaient fondées et qu’en effet, mon beau Lust m’avait passé la bague au doigt dans la nuit, sans que je n’en aille aucun souvenir. J’ouvris de grands yeux lorsque les mots fatidiques furent prononcés, et je jetai un regard alarmé en direction de Lust. Comment avais-je pu faire une telle chose ? Etais-je en train de sombrer une fois encore dans les méandres de l’alcool et de ses effets secondaires ? Et puis quoi encore : une cuite, un mariage, il ne manquait plus qu’un enfant pour couronner le tableau morbide que nous formions à cet instant précis. Plongeant mes yeux clairs dans ceux de Lust, je remarquai une crainte certaine au fond de ses pupilles, identique à celle qui m’animait alors. En soi, ce mariage n’était absolument pas dérangeant, après tout nous nous aimions éperdument, du moins c’est ce que je pensais du plus profond de mon âme, malheureusement notre liaison était criblée d’inconvénients, à commencer par notre différence de statut hiérarchique au sein d’Hungcalf, il était élève, j’étais professeur ce qui, en plus de nous interdire de nous fréquenter, extra-scolairement parlant, nous interdisait bien évidemment de nous marier. J’imaginais sans mal la scène lorsque je me présenterais à mes élèves comme étant la nouvelle Mrs. Whitaker. J’étais sûre de me mettre toute une administration à dos ainsi qu’une horde de jeunes filles à fleur de peau, qui auraient sous doute aucun tué pour faire tomber Lust Whitaker amoureux. Non vraiment, j’avais beau être totalement folle de ce bel homme, je n’étais pas assez stupide pour l’épouser… Sobre du moins. Car de toute évidence, l’alcool m’avait aidé à devenir la femme de Lust sans hésitation aucune. La nuit de noce semblait s’être déroulée en bonne et due forme et je ne pu aspirer à la tranquillité de mon âme, car déjà, des mots assassins s’échappèrent d’entre les lèvres cerise de mon désormais mari.
« Je suis déjà fiancé, je ne peux pas être marié. »
J’écarquillai de grands yeux que je posais sans retenue aucune sur Lust. Que venait-il de dire ? Avais-je mal entendu, était-ce une farce de mon imagination ou bien Lust venait de m’annoncer qu’il était fiancé ? J’espérais pour lui que c’était une sottise qu’il me disait pour me charrier, il ne sembla cependant point éclater de rire. Il était tout ce qu’il y avait de plus sérieux dans ce monde délirant, et je ne pu m’empêcher de soupirer : les ennuis commençaient. Qui à dit « après l’effort, le réconfort » ? J’étais peu convaincue de ce dicton, dont je voyais une suite évidente qui associait directement au réconfort des ennuis malfaiteurs. D’un geste brusque qui ne manqua pas de me faire tourner la tête, je me levai du lit froid et revêtais la chemise de Lust qui me passait sous la main. Je ne craignais pas d’être nue à ses yeux, mais je savais que la discussion qui allait suivre serait des plus intéressantes, et de plus importantes, aussi m’assurais-je de ne pas avoir froid. Ne prenant soin de boutonner qu’un seul bouton, je m’approchai de Lust d’un air menaçant avec de me figer devant lui, les bras croiser sur ma poitrine étrangement douloureuse, et, levant mes yeux vers les siens je murmurais froidement :
« Pardon ? J’ai cru t’entendre dire que tu étais fiancé ? J’ai mal compris sans doute… »
Mais mon beau Lust, dans sa splendeur divine, menaçant et pourtant si doux, ne répondit pas. Et alors que je pensais m’être ensevelie dans le plus horrible des pétrins, je me voyais sombrer dans les abîmes les plus profondes. Je tombais, non, je dégringolais dans une lourdeur dont je ne me croyais pas capable. Je restais silencieuse quelques secondes encore, avant de reprendre la parole au milieu de cette ère glacière qui s’était logée entre nos deux corps autrefois si brûlants.
« Quelle sotte j’ai été. Je ne vaux pas mieux que toutes les autres finalement, hm, Whitaker. J’étais une fille de plus à ajouter à ton tableau de chasse ? »
Je ne voyais que cela après tout. Mon cerveau embrumé et pourtant malheureux ne voulait pas voir d’autre solution. Je voulais me persuader qu’il ne m’avait pas plus aimé que les autres finalement, pour ne pas souffrir de le voir avec un autre. Je voulais le détester plutôt que de l’aimer avec tant de ferveur. Il s’était déjà fiancé avec une autre, avant même de me dire qu’il m’aimait et il n’avait pas jugé bon de me le dire, évidemment puisqu’il comptait sans doute me quitter pour aller se vanter d’avoir pris une professeure dans ses filets. Quelle naïveté, j’avais honte de m’être laissée ainsi bernée. Ses caresses étaient si tendres que je m’étais laissée aveugler par l’amour, et voilà où cela m’avait mené. Je ne valais pas mieux que ses catins, en fait, j’étais pire, puisque j’avais écarté les cuisses en plus de croire niaisement qu’il m’aimait. Les autres avaient compris, quant à elles, que Lust ne les aimeraient pas… Des larmes de rage vinrent se loger au coin de mes yeux assombris. Je savais au fond de moi cependant, que je m’en voulais plus de l’avoir épousé que de l’entendre dire qu’il était fiancé à une autre que moi, qui sans doute, le comblerait bien plus que moi. J’étais pathétique. Absolument pathétique de m’attacher ainsi à ce monde qui n’était désormais plus le mien.
« Ce n'était pas un rêve ... »
Je ne savais point de quoi il parlait, et ma tête meurtrie refusait d’analyser quoi que se soit. Moi-même, je n’avais pas rêvé. L’alcool avait cette étrange vertu qu’était le fait de me faire complètement divaguer lorsque j’étais éveillée et de me plomber dans un sommeil sans rêve lorsque je m’endormais enfin. Je jetai un coup d’œil en direction de Lust qui avait revêtu, déjà, un sous vêtement que j’avais du lui arracher avec avidité la veille, et s’approcha de la fenêtre, un air aussi désemparé que le mien. Qu’avions nous fait ? Détournant soudain le regard, je posais mes iris sur l’anneau qui encerclé mon annuaire gauche et l’observai un bref instant. C’était, à n’en pas douter, la bague de Lust, on reconnaissait son prénom dessus et l’argent était des plus purs. Cette bague avait dut être de nombreuses fois revendiquée par les catins aux mœurs légères que côtoyait Lust, et à présent c’était à mon doigt qu’elle se trouvait. J’avais grand mal à savoir pourquoi il me l’avait offerte. Je savais qu’il m’aimait, certes, mais assez pour me donner ce bijou, cela m’étonnait étrangement. Je fermai les yeux, tentant de me souvenir. Que faisais-je dans Norwich, hier soir ? Etais-je avec Lust toute la soirée ? Non, les beaux yeux bleus d’Edouard me revinrent, soudain en mémoire. J’avais dîné avec lui avant de me faire enlever par Lust ? Sans doute, pour le reste, je n’avais strictement aucun souvenir, si ce n’est quelques vers de Shakespeare qui me revinrent en tête et dont je ne comprenais point l’importance. Un lourd silence s’instaura entre nous, tandis que nous nous perdions chacun dans des spéculations et autres hypothèses quant à notre soirée. Je fus d’ailleurs brusquement retirée de mes songes par quelques coups brutaux qui s’abattirent sur la porte. Lust ne tarda pas à aller ouvrir et à laisser entrer une jeune fille qui poussait un chariot remplit de pains au chocolat, croissants et autre viennoiseries en tout genre, ainsi que deux tasses de café noir. Je n’aurais pas refusé une bonne tasse de café serré, mais les circonstances étaient telles que c’était d’une carafe entière dont j’avais besoin. La jeune fille murmura alors des paroles que je n’assimilais pas, mais qui semblèrent toucher Lust en plein cœur. Celui-ci, dans une brusque colère, demanda à la jeune femme de s’expliquer, celle-ci ne tarda d’ailleurs pas à concrétiser mes craintes.
« Le petit-déjeuner... gratuit pour les jeunes mariés. »
Je n’étais ni jeune, ni mariée. Du moins, je le pensais. Mais il fallait croire que mes peurs étaient fondées et qu’en effet, mon beau Lust m’avait passé la bague au doigt dans la nuit, sans que je n’en aille aucun souvenir. J’ouvris de grands yeux lorsque les mots fatidiques furent prononcés, et je jetai un regard alarmé en direction de Lust. Comment avais-je pu faire une telle chose ? Etais-je en train de sombrer une fois encore dans les méandres de l’alcool et de ses effets secondaires ? Et puis quoi encore : une cuite, un mariage, il ne manquait plus qu’un enfant pour couronner le tableau morbide que nous formions à cet instant précis. Plongeant mes yeux clairs dans ceux de Lust, je remarquai une crainte certaine au fond de ses pupilles, identique à celle qui m’animait alors. En soi, ce mariage n’était absolument pas dérangeant, après tout nous nous aimions éperdument, du moins c’est ce que je pensais du plus profond de mon âme, malheureusement notre liaison était criblée d’inconvénients, à commencer par notre différence de statut hiérarchique au sein d’Hungcalf, il était élève, j’étais professeur ce qui, en plus de nous interdire de nous fréquenter, extra-scolairement parlant, nous interdisait bien évidemment de nous marier. J’imaginais sans mal la scène lorsque je me présenterais à mes élèves comme étant la nouvelle Mrs. Whitaker. J’étais sûre de me mettre toute une administration à dos ainsi qu’une horde de jeunes filles à fleur de peau, qui auraient sous doute aucun tué pour faire tomber Lust Whitaker amoureux. Non vraiment, j’avais beau être totalement folle de ce bel homme, je n’étais pas assez stupide pour l’épouser… Sobre du moins. Car de toute évidence, l’alcool m’avait aidé à devenir la femme de Lust sans hésitation aucune. La nuit de noce semblait s’être déroulée en bonne et due forme et je ne pu aspirer à la tranquillité de mon âme, car déjà, des mots assassins s’échappèrent d’entre les lèvres cerise de mon désormais mari.
« Je suis déjà fiancé, je ne peux pas être marié. »
J’écarquillai de grands yeux que je posais sans retenue aucune sur Lust. Que venait-il de dire ? Avais-je mal entendu, était-ce une farce de mon imagination ou bien Lust venait de m’annoncer qu’il était fiancé ? J’espérais pour lui que c’était une sottise qu’il me disait pour me charrier, il ne sembla cependant point éclater de rire. Il était tout ce qu’il y avait de plus sérieux dans ce monde délirant, et je ne pu m’empêcher de soupirer : les ennuis commençaient. Qui à dit « après l’effort, le réconfort » ? J’étais peu convaincue de ce dicton, dont je voyais une suite évidente qui associait directement au réconfort des ennuis malfaiteurs. D’un geste brusque qui ne manqua pas de me faire tourner la tête, je me levai du lit froid et revêtais la chemise de Lust qui me passait sous la main. Je ne craignais pas d’être nue à ses yeux, mais je savais que la discussion qui allait suivre serait des plus intéressantes, et de plus importantes, aussi m’assurais-je de ne pas avoir froid. Ne prenant soin de boutonner qu’un seul bouton, je m’approchai de Lust d’un air menaçant avec de me figer devant lui, les bras croiser sur ma poitrine étrangement douloureuse, et, levant mes yeux vers les siens je murmurais froidement :
« Pardon ? J’ai cru t’entendre dire que tu étais fiancé ? J’ai mal compris sans doute… »
Mais mon beau Lust, dans sa splendeur divine, menaçant et pourtant si doux, ne répondit pas. Et alors que je pensais m’être ensevelie dans le plus horrible des pétrins, je me voyais sombrer dans les abîmes les plus profondes. Je tombais, non, je dégringolais dans une lourdeur dont je ne me croyais pas capable. Je restais silencieuse quelques secondes encore, avant de reprendre la parole au milieu de cette ère glacière qui s’était logée entre nos deux corps autrefois si brûlants.
« Quelle sotte j’ai été. Je ne vaux pas mieux que toutes les autres finalement, hm, Whitaker. J’étais une fille de plus à ajouter à ton tableau de chasse ? »
Je ne voyais que cela après tout. Mon cerveau embrumé et pourtant malheureux ne voulait pas voir d’autre solution. Je voulais me persuader qu’il ne m’avait pas plus aimé que les autres finalement, pour ne pas souffrir de le voir avec un autre. Je voulais le détester plutôt que de l’aimer avec tant de ferveur. Il s’était déjà fiancé avec une autre, avant même de me dire qu’il m’aimait et il n’avait pas jugé bon de me le dire, évidemment puisqu’il comptait sans doute me quitter pour aller se vanter d’avoir pris une professeure dans ses filets. Quelle naïveté, j’avais honte de m’être laissée ainsi bernée. Ses caresses étaient si tendres que je m’étais laissée aveugler par l’amour, et voilà où cela m’avait mené. Je ne valais pas mieux que ses catins, en fait, j’étais pire, puisque j’avais écarté les cuisses en plus de croire niaisement qu’il m’aimait. Les autres avaient compris, quant à elles, que Lust ne les aimeraient pas… Des larmes de rage vinrent se loger au coin de mes yeux assombris. Je savais au fond de moi cependant, que je m’en voulais plus de l’avoir épousé que de l’entendre dire qu’il était fiancé à une autre que moi, qui sans doute, le comblerait bien plus que moi. J’étais pathétique. Absolument pathétique de m’attacher ainsi à ce monde qui n’était désormais plus le mien.
- InvitéInvité
Re: Something old, something new, something borrowed, something blue (PV)
Sam 6 Fév 2010 - 13:36
La réalité rattrapait l'absurde en cette chambre d'hôtel miteuse qui, visiblement, avait accueillit en son nid notre nuit de noce. Je réalisais à peine que j'étais à présent marié à la femme que j'aimais ; si en un sens cela ne posait donc aucun problème puisque je ressentais pour cette dernière un amour sans faille, ivre et passionné, je ne pouvais faire abstraction ni des problèmes qui en découleraient, ni même de cette fin de liberté qui m'était si chère. Le rêve d'une folie douce que l'on aurait pu cultiver de par notre idylle ardente était d'une douceur extrême : j'aurais pu lui demander de fuir avec moi, l'enlever de nouveau et la bercer dans mes bras. Nous serions repartis de rien, tous les deux ; dans un autre pays, la France peut-être, racines enchanteresses de mon ange. Nous aurions vécu d'insouciance et de légèreté, mais peut-être aurions-nous été heureux... Peut-être.Car j'ignorais si j'avais en moi cet apanage noble de me poser d'une force tranquille, je n'étais pas même en état de mettre fin à mes dépendances hallucinogènes, comment donc aurais-je pu me faire Heathcliff souhaitant enlever sa Catherine et l'aimer jusqu'à en crever et devenir fou. Fou d'amour, de passion, alourdi de chaînes que je porterais alors mais que j'aurais bénies néanmoins. Je secouais la tête brièvement, mes yeux charbons toisant pensivement cet anneau d'or encerclant mon doigt et brillant d'une lueur terne : il reflétait la lumière blafarde de notre erreur stupide... Qu'avais-je fait de Cassandra, ou l'amenais-je à mes bras sinon dans les affres de la perdition ; j'avais cette horrible impression de l'emporter dans mon gouffre et de la détruire involontairement, comme je ruinais sciemment d'autres personnes de mon entourage. Nous étions dès lors allés trop loin : la torpeur de notre amour se muait en venin délicieux, et je craignais qu'avec le temps, l'acidité sucrée de ce poison ne finisse par nous ronger le coeur pour nous pousser à mettre fin à notre histoire en tant que des Tristan et Iseult modernes. Car pour elle, j'aurais pu tout donner : et le peu que j'avais en ma possession n'était plus que mon corps et ma vie. Rien d'autre. Plus d'âme, pas même de perspective d'avenir ; mon coeur peut-être, fatigué de subir cette poudre blanche plombant mon être chaque semaine. Notre idylle, étrangement sordide mais étrangement belle, avait le délice des poisons et la volupté des plus pures agonies : un fruit sucré mais défendu, et parce que nous l'avions de ce fait mordu, nous nous retrouvions à errer indécemment sous la loi cruelle du châtiment retombant sur nos têtes. Je me rendis compte alors que j'avais été l'investigateur de toute cette mascarade qui pourtant allégeait mon coeur ; j'étais venu la cueillir dans son lit, d'un baiser qui n'avait pas eu lieu d'être, et mon esprit assoiffé de ses courbes n'avait eu de cesse que de me faire penser à elle. Dieu que je l'aimais, encore et toujours, et que c'était bien pour cela, que je me sentais coupable.
Des mots qui n'auraient pas du passer la barrière de mes lèvres s'y échappèrent néanmoins. Je savais pourtant que le silence quant à cet aveu aurait été préférable, et pourtant je l'avais soufflé comme si ce simple argument aurait pu suffire à effacer notre erreur... Du moins, je ne voyais guère cette union comme telle : sans doute que plus sobre mais toujours autant passionné, j'aurais fini par la demander en mariage. Elle me l'aurait refusé, et je me serais rendu compte de l'absurdité folle de ma passion pour elle, mais là aurait été un mal nécessaire. Mon regard fauve se posa alors sur Cassandra qui sortit nerveusement du lit, avant d'endosser ma chemise et de la boutonner très brièvement ; j'observais sa démarche aérienne mais furieuse d'un regard qui aurait dû être venimeux et qui pour autant ne l'était pas, bien au contraire. Peu à peu, j'encaissais le coup de ce mariage, mais aussi prenais conscience de l'aveu que je venais de faire, le tout perdu entre deux migraines affreuses et insoutenables plombant ma boîte crânienne. Ma belle se figea alors devant moi comme je gardais un air impassible ; j'étais songeur et absent, la réalité ne m'avait pas encore tout à fait rattrapé en l'instant. A croire que même elle ne parvenait guère à me mettre le grappin dessus, enfant de la génération chimique que j'étais et qui prônait l'illusion des cachets.
« Pardon ? J’ai cru t’entendre dire que tu étais fiancé ? J’ai mal compris sans doute… »
Enfin mon regard se durcit comme je serrais la mâchoire, tic indéniable que j'avais pour moi lorsque la frustration ou la colère me prenaient d'assaut. Mon caractère impulsif et presque bestial m'empêchait de rester trop serein et posé, la preuve en était à l'instant face à celle qui hantait mes pensées. La réaction de ma Cassandra était légitime, et pourtant je blâmais de mon regard noir cette attaque acide qu'elle me faisait alors. Ressentant les vertiges de ma douce alors assaillie par cet aveu ayant sans doute troublé son palpitant, je détournais mes prunelles sauvages sur un point invisible d'un mur, avant de les reposer sur cette dernière, toujours plongé dans mon mutisme froid, alors qu'elle reprit d'une amertume compréhensible.
« Quelle sotte j’ai été. Je ne vaux pas mieux que toutes les autres finalement, hm, Whitaker. J’étais une fille de plus à ajouter à ton tableau de chasse ? »
J'implosais, mais n'en laissais rien paraître. Seul mon regard, reflet trouble de mon âme torturée, me trahit alors en se brouillant de ténèbres mordantes et glacées qui plongèrent dans les rétines humides de Cassandra. Comment pouvait-elle croire de telles choses... Non, en toute vérité, sa réplique était des plus fondées, et sans doute était-ce cela qui éveillait toute ma colère endormie et tacite. Elle ne pouvait qu'en déduire une telle chose, puisque là avait toujours été ma véritable nature : collectionner les demoiselles pour mieux les jeter, les faire rêver pour mieux les détruire, en faire mes pantins aguicheurs et jouir malsainement de leur addiction à mon compte. Cassandra ne pouvait en déduire que cela, puisque je portais la couronne de la débauche et de la ruse cruelle, comment pouvait-elle penser autrement, finalement. D'un souffle grave et ferme, je murmurais ma réplique sans laisser le temps au silence de s'imposer.
« Je suis une monnaie d'échange. » fis-je alors d'un regard sans doute trop ténébreux et acide. « Les Bradfords assurent d'avoir une lignée toujours aussi pure en mariant leur fille à un Whitaker, et en échange mon père s'assure de monter toujours plus haut dans l'échelle sociale grâce au piston de la future belle-famille. Je n'ai jamais touché Lunàbhee. » murmurais-je d'un ton toujours aussi sec. « Quelle importance finalement, nos fiançailles doivent se concrétiser dans deux ans. Où serons-nous dans deux ans tous les deux Cassandra ? »
Mes paroles ne se voulaient guère cruelles ; dans tout mon venin acide que j'avais tant l'habitude de déverser, je ne me rendais plus compte de l'atrocité de mes mots entaillant la chair et l'âme à la pointe venimeuse de leurs syllabes. Pour moi néanmoins, ces mots demeuraient bénins et creux : en effet, que deviendrons-nous dans deux ans... Pour autant je ne voyais guère ma Cassandra comme une passade de plus, je la voulais à mes côtés et sans penser aux monstrueuses conséquences, mais je ne pouvais me vanter de me projeter dans le futur. Mon passé était ces catins trop nombreuses, mon présent la course de son coeur, mon futur paraissait flou, peint sur une toile impressionniste. Je ne me voyais déjà guère passer le cap des trente ans, non par fatalité mais parce que finalement, je n'en avais guère l'envie. A force de vivre trop vite et de frôler l'overdose, mué dans une vitesse dangereuse dans laquelle je me complaisais, je sentais ma vie de junkie filer entre mes doigts fins tel du sable s'écoulant promptement. Mon regard se radoucit comme je préférais en revenir à notre véritable souci qui nous vaudrait bien trop de complications, se greffant à notre histoire déjà difficile.
« Pour le moment, ce n'est pas le problème. Tu es Mme Whitaker à présent, voilà qui en est un. Enfin a priori. »
Je la toisais de mes yeux plus amoureux, un sourire en coin qui, peut-être, l'exaspérerait tant je ne donnais guère l'impression d'être responsable. Je l'aimais, elle était devenue ma femme, suite à une nuit trop arrosée. Ma vie de junkie avait tant été jalonnée de stupidités de ce genre, que j'avais fini par trouver la situation amusante, ignorant en ce moment même les terribles conséquences et ne me heurtant pas à la réalité. Etrangement donc, je n'étais guère paniqué car je demeurais certain que l'issue se règlerait aisément. Et pourtant, rien n'était réellement simple : le devenir de notre couple après l'annulation, si toutefois on nous l'accordait, les rumeurs à notre compte qui auraient pu enfler dans les couloir de Hungcalf et éventuellement provoquer le renvoi de ma douce, les questions troubles que Cassandra aurait pu se poser quant à nous et suite à cette catastrophe... Et je demeurais là, désinvolte et amusé, inconscient face à ces problèmes qui pouvaient aisément se taire face à quelques cachetons. Je n'étais pas perdu, j'étais pire.
Des mots qui n'auraient pas du passer la barrière de mes lèvres s'y échappèrent néanmoins. Je savais pourtant que le silence quant à cet aveu aurait été préférable, et pourtant je l'avais soufflé comme si ce simple argument aurait pu suffire à effacer notre erreur... Du moins, je ne voyais guère cette union comme telle : sans doute que plus sobre mais toujours autant passionné, j'aurais fini par la demander en mariage. Elle me l'aurait refusé, et je me serais rendu compte de l'absurdité folle de ma passion pour elle, mais là aurait été un mal nécessaire. Mon regard fauve se posa alors sur Cassandra qui sortit nerveusement du lit, avant d'endosser ma chemise et de la boutonner très brièvement ; j'observais sa démarche aérienne mais furieuse d'un regard qui aurait dû être venimeux et qui pour autant ne l'était pas, bien au contraire. Peu à peu, j'encaissais le coup de ce mariage, mais aussi prenais conscience de l'aveu que je venais de faire, le tout perdu entre deux migraines affreuses et insoutenables plombant ma boîte crânienne. Ma belle se figea alors devant moi comme je gardais un air impassible ; j'étais songeur et absent, la réalité ne m'avait pas encore tout à fait rattrapé en l'instant. A croire que même elle ne parvenait guère à me mettre le grappin dessus, enfant de la génération chimique que j'étais et qui prônait l'illusion des cachets.
« Pardon ? J’ai cru t’entendre dire que tu étais fiancé ? J’ai mal compris sans doute… »
Enfin mon regard se durcit comme je serrais la mâchoire, tic indéniable que j'avais pour moi lorsque la frustration ou la colère me prenaient d'assaut. Mon caractère impulsif et presque bestial m'empêchait de rester trop serein et posé, la preuve en était à l'instant face à celle qui hantait mes pensées. La réaction de ma Cassandra était légitime, et pourtant je blâmais de mon regard noir cette attaque acide qu'elle me faisait alors. Ressentant les vertiges de ma douce alors assaillie par cet aveu ayant sans doute troublé son palpitant, je détournais mes prunelles sauvages sur un point invisible d'un mur, avant de les reposer sur cette dernière, toujours plongé dans mon mutisme froid, alors qu'elle reprit d'une amertume compréhensible.
« Quelle sotte j’ai été. Je ne vaux pas mieux que toutes les autres finalement, hm, Whitaker. J’étais une fille de plus à ajouter à ton tableau de chasse ? »
J'implosais, mais n'en laissais rien paraître. Seul mon regard, reflet trouble de mon âme torturée, me trahit alors en se brouillant de ténèbres mordantes et glacées qui plongèrent dans les rétines humides de Cassandra. Comment pouvait-elle croire de telles choses... Non, en toute vérité, sa réplique était des plus fondées, et sans doute était-ce cela qui éveillait toute ma colère endormie et tacite. Elle ne pouvait qu'en déduire une telle chose, puisque là avait toujours été ma véritable nature : collectionner les demoiselles pour mieux les jeter, les faire rêver pour mieux les détruire, en faire mes pantins aguicheurs et jouir malsainement de leur addiction à mon compte. Cassandra ne pouvait en déduire que cela, puisque je portais la couronne de la débauche et de la ruse cruelle, comment pouvait-elle penser autrement, finalement. D'un souffle grave et ferme, je murmurais ma réplique sans laisser le temps au silence de s'imposer.
« Je suis une monnaie d'échange. » fis-je alors d'un regard sans doute trop ténébreux et acide. « Les Bradfords assurent d'avoir une lignée toujours aussi pure en mariant leur fille à un Whitaker, et en échange mon père s'assure de monter toujours plus haut dans l'échelle sociale grâce au piston de la future belle-famille. Je n'ai jamais touché Lunàbhee. » murmurais-je d'un ton toujours aussi sec. « Quelle importance finalement, nos fiançailles doivent se concrétiser dans deux ans. Où serons-nous dans deux ans tous les deux Cassandra ? »
Mes paroles ne se voulaient guère cruelles ; dans tout mon venin acide que j'avais tant l'habitude de déverser, je ne me rendais plus compte de l'atrocité de mes mots entaillant la chair et l'âme à la pointe venimeuse de leurs syllabes. Pour moi néanmoins, ces mots demeuraient bénins et creux : en effet, que deviendrons-nous dans deux ans... Pour autant je ne voyais guère ma Cassandra comme une passade de plus, je la voulais à mes côtés et sans penser aux monstrueuses conséquences, mais je ne pouvais me vanter de me projeter dans le futur. Mon passé était ces catins trop nombreuses, mon présent la course de son coeur, mon futur paraissait flou, peint sur une toile impressionniste. Je ne me voyais déjà guère passer le cap des trente ans, non par fatalité mais parce que finalement, je n'en avais guère l'envie. A force de vivre trop vite et de frôler l'overdose, mué dans une vitesse dangereuse dans laquelle je me complaisais, je sentais ma vie de junkie filer entre mes doigts fins tel du sable s'écoulant promptement. Mon regard se radoucit comme je préférais en revenir à notre véritable souci qui nous vaudrait bien trop de complications, se greffant à notre histoire déjà difficile.
« Pour le moment, ce n'est pas le problème. Tu es Mme Whitaker à présent, voilà qui en est un. Enfin a priori. »
Je la toisais de mes yeux plus amoureux, un sourire en coin qui, peut-être, l'exaspérerait tant je ne donnais guère l'impression d'être responsable. Je l'aimais, elle était devenue ma femme, suite à une nuit trop arrosée. Ma vie de junkie avait tant été jalonnée de stupidités de ce genre, que j'avais fini par trouver la situation amusante, ignorant en ce moment même les terribles conséquences et ne me heurtant pas à la réalité. Etrangement donc, je n'étais guère paniqué car je demeurais certain que l'issue se règlerait aisément. Et pourtant, rien n'était réellement simple : le devenir de notre couple après l'annulation, si toutefois on nous l'accordait, les rumeurs à notre compte qui auraient pu enfler dans les couloir de Hungcalf et éventuellement provoquer le renvoi de ma douce, les questions troubles que Cassandra aurait pu se poser quant à nous et suite à cette catastrophe... Et je demeurais là, désinvolte et amusé, inconscient face à ces problèmes qui pouvaient aisément se taire face à quelques cachetons. Je n'étais pas perdu, j'étais pire.
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Re: Something old, something new, something borrowed, something blue (PV)
Dim 7 Fév 2010 - 19:15
Nous nous tenions droits, face à face, sans que jamais l’un ou l’autre ne daigne réduire cette distance glaciale qui s’était imposée entre nous. Comment deux personnes pouvaient-elles être à la fois si proches et si lointains l’un de l’autre ? Car c’était ce que je ressentais pour Lust. Il suffisait qu’il me regarde avec tendresse pour que je me sente sienne et que je le pense mien, que nos mains s’effleurent pour qu’alors l’impression d’avoir des ailes m’anime, que nos yeux se cherchent pour me sentir revivre… Comment pouvais-je être si dépendante de lui, alors qu’un univers entier nous séparait. J’avais mal. Mal de pouvoir le toucher du doigt et pourtant de le voir si loin de moi. Etait-ce cela l’amour ? Ne jamais considérer son âme sœur comme acquise ? Car Lust était mon âme sœur, je n’en doutais plus, et je mourais un peu plus chaque jour de cette plaie béante qu’il laisserait en moi le jour où il se lasserait. Ce jour semblait être arrivé, d’ailleurs. Dans cette petite chambre d’hôtel miteuse, nous venions de consommer notre mariage et sans doute de consumer son amour pour moi, n’en avait-il jamais eu à mon égard ? Alors que j’avais sans doute crié son nom au milieu de la nuit, en proie à une jouissance incongrue, alors que ses mains avaient caressaient chaque passerelle de mon corps souillé, je revenais peu à peu à cette lourde réalité qui m’accablait. Lust Whitaker. Comment aurait-il pu s’amouracher d’une sorcière comme moi ? Trentenaire, alors que des groupies de son âge auraient vendu père et mère pour avoir le droit à ne serait-ce qu’un baiser du Souverain de la Luxure. J’avais été bien naïve, ce qui m’étonnait de moi, naturellement méfiante. Je m’étais laissée bercer par de douces illusions, berner par des mots d’amour, abuser par ses regards dangereusement délicieux. Et je le détestai alors, encore plus que l’autre soir dans cette cave, encore plus que notre première fois dans l’eau brûlante de mon bain, encore plus que ce matin alors que j’embrassai son corps d’Apollon. Mais il n’était pas le seul à animer cette rage conséquente, car au-delà des limites permises, je me haïssais, me méprisais de m’être laissée leurrer par ce conte de fée qui n’était pas fait pour moi. Lust était prince, certes, et sans doute étais-je princesse. Mais nos deux royaumes ne pouvaient mener qu’à notre perte, et si nous nous aimions dans la passion, ou du moins, si je l’aimais dans la passion, je l’aimais aussi dans la destruction la plus sanglante. Mon Roi avait su me séduire, et à présent, il savait me dévaster sans le moindre effort, son venin sordide n’avait pas mis très longtemps à s’échapper de ses lèvres empoisonnées, celles-ci même que j’avais dévoré quelques minutes plutôt. Peut être avais-je été trop vive dans mes propos, peut-être n’aurais-je pas du me laisser emporter de la sorte, mais je ne voulais point rester dans l’illusion de notre idylle, car s’il était fiancé, il était facile pour ma part d’en déduire que notre conte enchanteur touchait à sa fin. Lust ne laissa pas au silence le temps de s’installer entre nos deux corps dénudés, et sa voix, que j’affectionnais tant, s’éleva alors : «Je suis une monnaie d'échange. », une monnaie d’échange… Sans doute, comment pouvait-il en être autrement mon bel ange ? Son regard acide et froid se posa sur moi, comme je le soutenais des miens rageurs et malheureux. «Les Bradfords assurent d'avoir une lignée toujours aussi pure en mariant leur fille à un Whitaker, et en échange mon père s'assure de monter toujours plus haut dans l'échelle sociale grâce au piston de la future belle-famille. Je n'ai jamais touché Lunàbhee. ». Que son ton était sec et froid, et pourtant, qu’il me brûlait le cœur par ses phrases destructrices. Je me perdit un instant dans mes pensées pour me remémorer la tête de Lunàbhee Bradfords. En vain, ma tête avait trop mal et refusait catégoriquement de faire le moindre effort. Sans doute une jolie demoiselle aux courbes graciles et au sourire angélique, aux quels mon corps de trentenaire ne pouvaient rivaliser. «Quelle importance finalement, nos fiançailles doivent se concrétiser dans deux ans. Où serons-nous dans deux ans tous les deux Cassandra ? »
Je n’avais pas de réponse à lui soumettre, aucune solution à lui proposer… Si cela n’avait tenu qu’à moi, nous serions encore ensemble dans deux ans, plus amoureux encore. Nous passerions nos nuits ensemble, parfois chastes, parfois non. Nous partagerions certaines choses, d’autres non, passerions du temps ensemble, sans jamais étouffer l’autre, car je savais que le bien le plus précieux de Lust était sa liberté. Oui Lust, si cela ne tenait qu’à moi, dans deux ans, trois ans, dix ans, nous serions toujours ensemble. Mais je ne pouvais te confiner dans ce confort que tu n’apprécierais pas, au même titre que moi d’ailleurs, car depuis que notre romance avait débuté, je me sentais renaître de mes cendres, plus forte que jamais, ne cherchant qu’à vivre des aventures insoupçonnées à tes côtés. Je détournai le regard pour le poser sur la bague qui entourait le doigt de mon désormais époux. Ce jour là, il s’agissait d’un anneau que je lui avais offert, mais d’ici quelques années, sans doute serait-ce un autre bijou que le mien qui ornerait l’annuaire de Lust, celui d’une autre femme, plus jeune, plus belle. Je relevai mes yeux, amères, tristes pour les plonger dans ceux de Lust. Ce ‘nous’ étrange que nous avions formé était-il voué à l’échec, avait-il un futur ? Je voulu lever une main pour la poser sur la joue de Lust, mais me retins. Encore cet orgueil malsain qui m’assenait de ne pas être faible, d’être victorieuse et de le convaincre qu’il y aurait une suite à cette idylle inquiétante, j’aurais du être tendre, douce, me montrer plus mature que lui, rendre les armes, mais au lieu de ça je me montrai plus féroce, plus agressive que Lust et je savais que je ne sortirais pas indemne de ce petit jeu puéril. Ses yeux s’étaient d’ailleurs fait plus doux, plus rieurs, plus moqueurs. Il ne semblait pas réaliser l’ampleur de ce qui nous arrivait, s’en moquait-il ? Nous nous étions mariés, alors que nos deux corps étaient lourds d’alcool et il ne semblait pas s’alarmer de la situation. Me murant dans une posture de défense et d’agressivité, je susurrai brutalement :
« Tu seras sans doute dans les bras de Bradfords, entouré de la belle-famille conservatrice et de ton père arriviste. Quant à moi, je serais en France, loin de Hungcalf et de toi, des affres de l’amour et de la passion, et j’enseignerai la littérature aux jeunes moldus et songerais à toi, parfois…souvent. Toujours. »
Paradoxalement, mon ironie amère s’était mêlée à une tendresse meurtrie. Car je les détestai tous. Absolument tous ceux qui osaient m’arracher Lust, tous ceux qui pensaient pouvoir me l’enlever, alors que je ne l’avais qu’à peine conquiers. J’aurais souhaité ne jamais avoir rencontré Lust, ne jamais souffrir de l’amour maudit, ne jamais goûter à ses lèvres acidulées. Car je savais plus que jamais, que bientôt, Lust m’annoncerait ma perdition et qu’alors il me faudrait quitter Hungcalf pour ne plus croiser son regard ambré, seul détenteur de mon cœur. Mon cœur battait à vive allure, en rythme avec le tambour qui s’était logé dans ma tête et sonnait régulièrement les secondes qui passaient. Passant une main tiède sur mon front en sueur, je laissais mes yeux se fermer un instant seulement. Je l’aimais. Je l’avais épousé. Il était fiancé. Il était jeune. Comment avais-je pu être si immature, si irréfléchie ? Je me dégoûtais. J’étais un monstre d’égoïsme, en acceptant sa demande, je m’étais engagée à l’emprisonner en mon sein et malgré la fidélité qu’il m’a jurée, malgré l’amour qu’il m’avait prouvé, je ne pouvais me convaincre qu’il désirait réellement cette vie là. Pouvait-on désirer de se marier si jeune, de perdre sa liberté et de cesser tout libertinage pour un seul être ? Je fus sortie de mes pensées par la voix plus douce et amusée de Lust.
« Pour le moment, ce n'est pas le problème. Tu es Mme Whitaker à présent, voilà qui en est un. Enfin a priori. »
C’était bien plus qu’un problème. J’ouvris les yeux et les reposais sur le doux Lust dont la beauté me laissa un instant bouche bée. Je connaissais pourtant son corps comme jamais, pour l’avoir effleuré de nombreuses fois, mais à chaque fois cette divinité splendide qui s’échappait de lui ne manquait pas de me surprendre. Egarant mon regard sur chaque partie de son torse, sur ses épaules carrées et son cou pâle sur le quel on pouvait apercevoir quelques veines bleutées, je me perdis dans la contemplation de cette incarnation divine. Ma tête était trop souffrante pour trouver une solution au problème, alors mes yeux se reposaient sur le corps quasi-nu de Lust, et se délecter de ce spectacle qui ne manquait pas une fois encore d’animer en moi une flamme de désir. Secouant doucement la tête, je relevai les yeux, ce n’était pas le moment de fantasmer sur ce corps splendide. En réalité, ce fut le nom qu’il prononça qui me sortit de mes songes « Mme Whitaker »… Que c’était étrange. Combien de personne avaient-elle pensé à ce qu’un jour, une femme porte le nom du beau Prince de la Débauche ? Je ne pu réprimander un sourire, et mes lèvres alors sévères glissèrent vers une mimique plus douce. Ce n’était pas drôle, non, c’était même tragique, et pourtant je n’avais pu m’empêcher de sourire. Etait-ce le regard serein et amoureux de Lust qui me contaminait alors et me rendait encore plus immature que lui. Décroisant mes bras je les posais sur mes hanches avant de murmurer :
« Ce n’est pas drôle, Whitaker. C’est un énorme problème. Tu ne réalises pas. Même si tu n’y as jamais vraiment prêté attention, je suis ton professeur, et, ce genre d’union est à proscrire, enfin, c’est une tradition qui tiens à cœur à beaucoup de gens. Je marquais une pause avant d’ajouter : Ton père sera ravi d’apprendre que tu as épousé une sang-mêlée, fille de catin française, vraiment. Nous allons divorcer Lust. »
Ma dernière phrase avait été prononcée sur un ton tout autre que celui qui l’avait précédé. Emportée par l’allégresse d’abord, je m’étais laissée allée à quelques spéculations, mais j’avais retrouvé un ton sec et autoritaire pour mes ultimes mots. Je ne lui laissais pas le choix, bien que je fusse persuadée qu’il serait d’accord et que de toute façon, il n’y avait absolument aucun conflit à avoir sur ce sujet qui était clos à mes yeux… Cependant, je ne pouvais pas être absolument pas sûre que nos convictions étaient les mêmes…
Je n’avais pas de réponse à lui soumettre, aucune solution à lui proposer… Si cela n’avait tenu qu’à moi, nous serions encore ensemble dans deux ans, plus amoureux encore. Nous passerions nos nuits ensemble, parfois chastes, parfois non. Nous partagerions certaines choses, d’autres non, passerions du temps ensemble, sans jamais étouffer l’autre, car je savais que le bien le plus précieux de Lust était sa liberté. Oui Lust, si cela ne tenait qu’à moi, dans deux ans, trois ans, dix ans, nous serions toujours ensemble. Mais je ne pouvais te confiner dans ce confort que tu n’apprécierais pas, au même titre que moi d’ailleurs, car depuis que notre romance avait débuté, je me sentais renaître de mes cendres, plus forte que jamais, ne cherchant qu’à vivre des aventures insoupçonnées à tes côtés. Je détournai le regard pour le poser sur la bague qui entourait le doigt de mon désormais époux. Ce jour là, il s’agissait d’un anneau que je lui avais offert, mais d’ici quelques années, sans doute serait-ce un autre bijou que le mien qui ornerait l’annuaire de Lust, celui d’une autre femme, plus jeune, plus belle. Je relevai mes yeux, amères, tristes pour les plonger dans ceux de Lust. Ce ‘nous’ étrange que nous avions formé était-il voué à l’échec, avait-il un futur ? Je voulu lever une main pour la poser sur la joue de Lust, mais me retins. Encore cet orgueil malsain qui m’assenait de ne pas être faible, d’être victorieuse et de le convaincre qu’il y aurait une suite à cette idylle inquiétante, j’aurais du être tendre, douce, me montrer plus mature que lui, rendre les armes, mais au lieu de ça je me montrai plus féroce, plus agressive que Lust et je savais que je ne sortirais pas indemne de ce petit jeu puéril. Ses yeux s’étaient d’ailleurs fait plus doux, plus rieurs, plus moqueurs. Il ne semblait pas réaliser l’ampleur de ce qui nous arrivait, s’en moquait-il ? Nous nous étions mariés, alors que nos deux corps étaient lourds d’alcool et il ne semblait pas s’alarmer de la situation. Me murant dans une posture de défense et d’agressivité, je susurrai brutalement :
« Tu seras sans doute dans les bras de Bradfords, entouré de la belle-famille conservatrice et de ton père arriviste. Quant à moi, je serais en France, loin de Hungcalf et de toi, des affres de l’amour et de la passion, et j’enseignerai la littérature aux jeunes moldus et songerais à toi, parfois…souvent. Toujours. »
Paradoxalement, mon ironie amère s’était mêlée à une tendresse meurtrie. Car je les détestai tous. Absolument tous ceux qui osaient m’arracher Lust, tous ceux qui pensaient pouvoir me l’enlever, alors que je ne l’avais qu’à peine conquiers. J’aurais souhaité ne jamais avoir rencontré Lust, ne jamais souffrir de l’amour maudit, ne jamais goûter à ses lèvres acidulées. Car je savais plus que jamais, que bientôt, Lust m’annoncerait ma perdition et qu’alors il me faudrait quitter Hungcalf pour ne plus croiser son regard ambré, seul détenteur de mon cœur. Mon cœur battait à vive allure, en rythme avec le tambour qui s’était logé dans ma tête et sonnait régulièrement les secondes qui passaient. Passant une main tiède sur mon front en sueur, je laissais mes yeux se fermer un instant seulement. Je l’aimais. Je l’avais épousé. Il était fiancé. Il était jeune. Comment avais-je pu être si immature, si irréfléchie ? Je me dégoûtais. J’étais un monstre d’égoïsme, en acceptant sa demande, je m’étais engagée à l’emprisonner en mon sein et malgré la fidélité qu’il m’a jurée, malgré l’amour qu’il m’avait prouvé, je ne pouvais me convaincre qu’il désirait réellement cette vie là. Pouvait-on désirer de se marier si jeune, de perdre sa liberté et de cesser tout libertinage pour un seul être ? Je fus sortie de mes pensées par la voix plus douce et amusée de Lust.
« Pour le moment, ce n'est pas le problème. Tu es Mme Whitaker à présent, voilà qui en est un. Enfin a priori. »
C’était bien plus qu’un problème. J’ouvris les yeux et les reposais sur le doux Lust dont la beauté me laissa un instant bouche bée. Je connaissais pourtant son corps comme jamais, pour l’avoir effleuré de nombreuses fois, mais à chaque fois cette divinité splendide qui s’échappait de lui ne manquait pas de me surprendre. Egarant mon regard sur chaque partie de son torse, sur ses épaules carrées et son cou pâle sur le quel on pouvait apercevoir quelques veines bleutées, je me perdis dans la contemplation de cette incarnation divine. Ma tête était trop souffrante pour trouver une solution au problème, alors mes yeux se reposaient sur le corps quasi-nu de Lust, et se délecter de ce spectacle qui ne manquait pas une fois encore d’animer en moi une flamme de désir. Secouant doucement la tête, je relevai les yeux, ce n’était pas le moment de fantasmer sur ce corps splendide. En réalité, ce fut le nom qu’il prononça qui me sortit de mes songes « Mme Whitaker »… Que c’était étrange. Combien de personne avaient-elle pensé à ce qu’un jour, une femme porte le nom du beau Prince de la Débauche ? Je ne pu réprimander un sourire, et mes lèvres alors sévères glissèrent vers une mimique plus douce. Ce n’était pas drôle, non, c’était même tragique, et pourtant je n’avais pu m’empêcher de sourire. Etait-ce le regard serein et amoureux de Lust qui me contaminait alors et me rendait encore plus immature que lui. Décroisant mes bras je les posais sur mes hanches avant de murmurer :
« Ce n’est pas drôle, Whitaker. C’est un énorme problème. Tu ne réalises pas. Même si tu n’y as jamais vraiment prêté attention, je suis ton professeur, et, ce genre d’union est à proscrire, enfin, c’est une tradition qui tiens à cœur à beaucoup de gens. Je marquais une pause avant d’ajouter : Ton père sera ravi d’apprendre que tu as épousé une sang-mêlée, fille de catin française, vraiment. Nous allons divorcer Lust. »
Ma dernière phrase avait été prononcée sur un ton tout autre que celui qui l’avait précédé. Emportée par l’allégresse d’abord, je m’étais laissée allée à quelques spéculations, mais j’avais retrouvé un ton sec et autoritaire pour mes ultimes mots. Je ne lui laissais pas le choix, bien que je fusse persuadée qu’il serait d’accord et que de toute façon, il n’y avait absolument aucun conflit à avoir sur ce sujet qui était clos à mes yeux… Cependant, je ne pouvais pas être absolument pas sûre que nos convictions étaient les mêmes…
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Re: Something old, something new, something borrowed, something blue (PV)
Mar 9 Fév 2010 - 20:03
Le coup du sort était terrible, il me semblait que les Moires tissant les fils du Destin nous en voulaient considérablement ; au pire, elles cherchaient notre perte, au mieux elles nous narguaient de leurs rires railleurs et perfides. Encore fallait-il vouloir parvenir à m'achever d'avantage, à me noyer dans les eaux troubles de la débauche jusqu'à en emplir mes bronches et mes poumons déjà pleins : ce n'était pas chose aisée, mais j'ignorais encore que je n'avais pas encore atteint le fond du gouffre. A mon sens, je ne pouvais descendre plus bas, mais c'était sous-estimer les affres de l'amour, de la pulsion et de la perfide fatalité. En l'heure et l'instant, je ne percevais que le cynisme notoire de cette scène se déroulant dans un hôtel sordide ; nous nous aimions, éperdument, à en crever, et pourtant nous nous affolions devant l'engagement de nos alliances. Ou presque. Je ne paniquais gère, la réalité ne m'avait pas encore atteint, ne parvenant pas à franchir la barrière de mon coeur immunisé qui n'en avait cure : Cassandra était à mes côtés, n'était-ce pas cela l'important ? ... Oui, je commençais à comprendre ce qui m'arrivait alors : ce n'était pas tant mon insouciance innée qui me poussait à retrouver mon calme, à accueillir cette catastrophe d'un sourire moqueur et d'un regard amusé, mais l'aveuglement dont je faisais preuve. Son amour trouble avait tant ébloui mon coeur perdu dans les ténèbres que, égaré dans cette soudaine lumière étanche et inhabituelle, il s'était stoppé pour ne battre de nouveau que pour elle. Et qu'importait ce qui se passait alentour, incendie ou tempête, apocalypse ou jugement dernier ; je ne voyais qu'elle, je ne respirais qu'elle, je n'effleurais qu'elle. Le reste me paraissait immobile et sans saveur, et quand je compris que notre erreur guidée par l'alcool et l'emportement du moment m'avait lié à elle, j'avais aux premiers abords ressenti cette panique en un soubresaut douloureux : la liberté soumise, la promesse d'un avenir incertain, l'affolement de l'inconnu et des premiers instants. Puis sa silhouette s'était découpée dans l'ombre de ma rétine fauve ; Cassandra et son parfum vanillé, sa chevelure dorée et ses lèvres vermeil, sa beauté éthérée mettant en émoi mon palpitant et ma Raison au défi.... J'avais tout oublié, me replongeant dans cette insouciance d'une extase amoureuse et trouble. Je ne savais plus rien, moi qui pourtant parvenait d'un esprit ingénieux à tout connaître sur le bout des doigts, j'avais l'esprit vide de toute chose, excepté de sentiments. Là était la raison de ma sérenité apparente, de mes yeux amoureux, du calme soudain après la tempête légère ; je l'aimais, et cette alliance à mon doigt ne me causait guère de tourment, du moins pour le moment. Alors, nous nous retrouvions ici après cette nuit de noces peu glorieuse quand j'aurais souhaité lui offrir bien mieux, face à face et cherchant à briser notre union. S'aimer et se désunir, n'était-ce pas un paradoxe ? Je maudissais alors un instant les normes, l'éthique et la société, tout ce qui ici et en l'univers nous éloignait l'un de l'autre, comme nous prenions conscience que tout nous séparait. L'amour n'était pas plus fort que tout, quoiqu'en disent les contes ou la fausse morale, il ploie à la moindre obligation, otage des sens raisonnés et enchainé par sa propre passion.
Dores et déjà, à la vue de son visage séraphin, de sa peau d'albâtre et des traits nobles de sa silhouette, j'oubliais cette rage qui avait boulli en mon sang d'impulsif quelques secondes auparavant. J'oubliais ses paroles humidifiées par ses larmes qui ne venaient pas, pensant qu'elle n'était alors qu'un trophée, j'oubliais mes fiançailles arrangées, j'oubliais cet hôtel miteux et cette panique brève. J'oubliais tout pour ne plus rien retenir... Qu'avait-elle fait de moi. J'allais jusqu'à ensevelir la réplique farouche de ma bien aimée, eusse osé dire ma présente femme, lorsqu'elle me dressa un tableau sordide qui nous projetait dans deux ans, et il était effrayant de voir comme le futur ne me parlait ni ne me touchait guère. Je demeurais impassible, inerte, insensible à des quelconque projets d'avenir : je ne craignais guère mes fiançailles arrangées qui pour moi n'étaient encore que mascarade, je ne les réalisais pas, pas plus que je ne réalisais notre présent mariage. J'étais désespérant d'insouciance, hors de portée de tout et de tout le monde ; sans doute était-ce là la clé inextricable de mon mystère vaporeux. Mon coeur néanmoins se serra face à ses attaques : allait-elle vraiment partir de Hungcalf pour s'éloigner de moi ? Il ne m'en importait que peu finalement, car j'étais alors intimement persuadé que je la retiendrais pour moi, de gré ou de force Cassandra m'appartenait, aussi cette image inquiétante apaisa mon esprit comme je lui offrais une réponse d'un sourire complice et taquin. Nous étions liés, quoiqu'on en dise, et en un sens cette alliance à mon doigt ne me dérangeait guère : la sombre folie passionnée commençait à s'insuffler en mes veines, remontant à mon palpitant, mes artères, envenimant mes poumons et battant mes tempes. J'étais tombé amoureux, et voilà que j'en devenais criminel ; j'avais Cassandra dans la peau, tatouée sur la chair et dans mon esprit, porté par ce sentiment noble qui troublait mes actes et ma raison, je tombais peu à peu dans la déraison étrangement sordide et étrangement belle. Pour autant j'en vins à saisir au passage cette lueur pensive dormant dans ses beaux yeux satinés, son regard songeur se mit alors à me scruter, redessinant le seuil de ma peau de ses pupilles absentes et absorbées. Je sentais alors la douceur chaude et sucrée de ses prunelles remodeler mon corps dénudé, mais ce n'était pas tant cet éclat envieux que je vins alors déceler chez elle : en l'instant, ignorant ce qu'elle pensait alors, j'en vins à craindre ses futures paroles. Ce qu'elle allait me dire, ce qu'elle pouvait penser : peut-être en l'instant n'était-elle pas en train de dévorer avec appétence mon buste saillant de ses yeux amoureux, mais soumise à sa raison la sommant de revenir à la réalité. Je craignais fortement qu'un écho ne vienne résonner dans son esprit, tel un clairon que je maudissais alors et dont le discours aurait pu se souffler dans un : "Regarde-toi, face à ton étudiant dénudé." Alors souhaitant la sortir de sa torpeur, de crainte qu'elle n'y pense, je la cherchais des yeux, désirant dans un élan égoïste de l'extirper d'une présence d'esprit fugace qu'elle aurait pu avoir en l'instant.
« Cassandra ... ? »
Ou le souffle sybarite du diable qui ne souhaite que vous arracher de ce bon sens, vous empêchant le retour sur terre et vous arrachant à la raison. Je ne voulais pas que ma Cassandra pense à ce genre de chose ; ses devoirs d'enseignante, le mal que nous étions peut-être en train de faire, cette relation interdite et taboue... Aussi dans un élan d'intense égotisme, je me fis la promesse solennelle de ne jamais la laisser raisonner de la sorte.
« Ce n’est pas drôle, Whitaker. » répliqua alors ma si belle amante comme je contemplais sa beauté d'un regard brillant d'envie, insensible à ces tourments qui nous assaillaient alors. « C’est un énorme problème. Tu ne réalises pas. Même si tu n’y as jamais vraiment prêté attention, je suis ton professeur, et, ce genre d’union est à proscrire, enfin, c’est une tradition qui tiens à cœur à beaucoup de gens. » Et ma belle de marquer une pause, qui bien loin d'éteindre mon sourire amusé l'alimenta d'avantage. A travers son discours, je sentais l'enseignante qu'elle était revenir à la surface, dans un élan de ce qui se voulait raison mêlée à un pragmatisme songeur. L'insouciance face à la lucidité, telles étaient les métaphores que nous incarnions en l'instant, bien plus que le professeur face à son étudiant. «Ton père sera ravi d’apprendre que tu as épousé une sang-mêlée, fille de catin française, vraiment. Nous allons divorcer Lust. »
« Mon père ? »
J'arquais alors les sourcils avant d'étouffer un rire jaune et amusé. Je ne le voulais guère dans la conversation, pas plus que dans mes pensées. L'avoir vu régir ma vie étant enfant m'avait tant asphyxié que je préférais en faire abstraction, néanmoins je venais à comprendre un peu plus les doutes et les craintes de ma belle Cassandra : il était vrai que rien de ce que cet ambitieux sournois aurait pu concevoir ne se déroulerait comme prévu. Mais qu'importait, après tout ce dernier était loin, bien loin de mes soucis. M'approchant alors de ma si belle amante, je glissais mes mains audacieuses sous cette chemise portant mon parfum épicé qu'elle revêtait alors, à la recherche de la douceur de sa peau chaude et frémissante. L'enlaçant alors contre moi, je vins à déposer des monceaux de baisers qui vinrent dévorer la courbe de son cou dans un élan peu sage mais bien lubrique, ignorant ce mal de tête insupportable au profit de l'agonie sublimée de mon palpitant.
« C'est vrai, tu as été un très vilain professeur. »
J'eus alors un sourire comme mon souffle vint s'amplifier sous mes baisers voraces et insatiables dévorant alors l'entière robe blanche de son cou gracile, mes mains conquérantes descendant le long de son dos jusqu'à venir caresser la chaleur de ses reins. Me redressant alors après m'être presque repu de ses courbes parfumées, je plongeais mon regard dans le sien, et revenais sur mes paroles amusées pour mieux la rassurer.
« Tu n'es ni un trophée, ni un prix, tu es seulement à moi. » murmurais-je alors en haussant brièvement les épaules d'une effluve épicée et suave avant de venir de nouveau dévorer les courbes de son cou de mes lèvres affamées. « Nous allons annuler le mariage, comme si rien ne s'était passé. Et dans deux ans, je te demanderais de nouveau d'être mienne pour t'enlever encore et partir loin d'ici. »
J'ignorais si ce je pensais réellement ces paroles parsemées d'une douceur si noble à ses oreilles délicates ; je me savais néanmoins noyé dans les affres de l'aveuglement amoureux. J'avais cependant cette facilité à dresser d'une phrase tout ce qui nous aiderait alors à régler nos problèmes, d'une légèreté telle que, sans doute, j'en devenais agaçant. La blottissant d'avantage contre moi, j'ignorais néanmoins encore que nous vivions peut-être nos derniers instants, notre dernière complicité, notre dernier souffle échangé, notre dernière fois.
Dores et déjà, à la vue de son visage séraphin, de sa peau d'albâtre et des traits nobles de sa silhouette, j'oubliais cette rage qui avait boulli en mon sang d'impulsif quelques secondes auparavant. J'oubliais ses paroles humidifiées par ses larmes qui ne venaient pas, pensant qu'elle n'était alors qu'un trophée, j'oubliais mes fiançailles arrangées, j'oubliais cet hôtel miteux et cette panique brève. J'oubliais tout pour ne plus rien retenir... Qu'avait-elle fait de moi. J'allais jusqu'à ensevelir la réplique farouche de ma bien aimée, eusse osé dire ma présente femme, lorsqu'elle me dressa un tableau sordide qui nous projetait dans deux ans, et il était effrayant de voir comme le futur ne me parlait ni ne me touchait guère. Je demeurais impassible, inerte, insensible à des quelconque projets d'avenir : je ne craignais guère mes fiançailles arrangées qui pour moi n'étaient encore que mascarade, je ne les réalisais pas, pas plus que je ne réalisais notre présent mariage. J'étais désespérant d'insouciance, hors de portée de tout et de tout le monde ; sans doute était-ce là la clé inextricable de mon mystère vaporeux. Mon coeur néanmoins se serra face à ses attaques : allait-elle vraiment partir de Hungcalf pour s'éloigner de moi ? Il ne m'en importait que peu finalement, car j'étais alors intimement persuadé que je la retiendrais pour moi, de gré ou de force Cassandra m'appartenait, aussi cette image inquiétante apaisa mon esprit comme je lui offrais une réponse d'un sourire complice et taquin. Nous étions liés, quoiqu'on en dise, et en un sens cette alliance à mon doigt ne me dérangeait guère : la sombre folie passionnée commençait à s'insuffler en mes veines, remontant à mon palpitant, mes artères, envenimant mes poumons et battant mes tempes. J'étais tombé amoureux, et voilà que j'en devenais criminel ; j'avais Cassandra dans la peau, tatouée sur la chair et dans mon esprit, porté par ce sentiment noble qui troublait mes actes et ma raison, je tombais peu à peu dans la déraison étrangement sordide et étrangement belle. Pour autant j'en vins à saisir au passage cette lueur pensive dormant dans ses beaux yeux satinés, son regard songeur se mit alors à me scruter, redessinant le seuil de ma peau de ses pupilles absentes et absorbées. Je sentais alors la douceur chaude et sucrée de ses prunelles remodeler mon corps dénudé, mais ce n'était pas tant cet éclat envieux que je vins alors déceler chez elle : en l'instant, ignorant ce qu'elle pensait alors, j'en vins à craindre ses futures paroles. Ce qu'elle allait me dire, ce qu'elle pouvait penser : peut-être en l'instant n'était-elle pas en train de dévorer avec appétence mon buste saillant de ses yeux amoureux, mais soumise à sa raison la sommant de revenir à la réalité. Je craignais fortement qu'un écho ne vienne résonner dans son esprit, tel un clairon que je maudissais alors et dont le discours aurait pu se souffler dans un : "Regarde-toi, face à ton étudiant dénudé." Alors souhaitant la sortir de sa torpeur, de crainte qu'elle n'y pense, je la cherchais des yeux, désirant dans un élan égoïste de l'extirper d'une présence d'esprit fugace qu'elle aurait pu avoir en l'instant.
« Cassandra ... ? »
Ou le souffle sybarite du diable qui ne souhaite que vous arracher de ce bon sens, vous empêchant le retour sur terre et vous arrachant à la raison. Je ne voulais pas que ma Cassandra pense à ce genre de chose ; ses devoirs d'enseignante, le mal que nous étions peut-être en train de faire, cette relation interdite et taboue... Aussi dans un élan d'intense égotisme, je me fis la promesse solennelle de ne jamais la laisser raisonner de la sorte.
« Ce n’est pas drôle, Whitaker. » répliqua alors ma si belle amante comme je contemplais sa beauté d'un regard brillant d'envie, insensible à ces tourments qui nous assaillaient alors. « C’est un énorme problème. Tu ne réalises pas. Même si tu n’y as jamais vraiment prêté attention, je suis ton professeur, et, ce genre d’union est à proscrire, enfin, c’est une tradition qui tiens à cœur à beaucoup de gens. » Et ma belle de marquer une pause, qui bien loin d'éteindre mon sourire amusé l'alimenta d'avantage. A travers son discours, je sentais l'enseignante qu'elle était revenir à la surface, dans un élan de ce qui se voulait raison mêlée à un pragmatisme songeur. L'insouciance face à la lucidité, telles étaient les métaphores que nous incarnions en l'instant, bien plus que le professeur face à son étudiant. «Ton père sera ravi d’apprendre que tu as épousé une sang-mêlée, fille de catin française, vraiment. Nous allons divorcer Lust. »
« Mon père ? »
J'arquais alors les sourcils avant d'étouffer un rire jaune et amusé. Je ne le voulais guère dans la conversation, pas plus que dans mes pensées. L'avoir vu régir ma vie étant enfant m'avait tant asphyxié que je préférais en faire abstraction, néanmoins je venais à comprendre un peu plus les doutes et les craintes de ma belle Cassandra : il était vrai que rien de ce que cet ambitieux sournois aurait pu concevoir ne se déroulerait comme prévu. Mais qu'importait, après tout ce dernier était loin, bien loin de mes soucis. M'approchant alors de ma si belle amante, je glissais mes mains audacieuses sous cette chemise portant mon parfum épicé qu'elle revêtait alors, à la recherche de la douceur de sa peau chaude et frémissante. L'enlaçant alors contre moi, je vins à déposer des monceaux de baisers qui vinrent dévorer la courbe de son cou dans un élan peu sage mais bien lubrique, ignorant ce mal de tête insupportable au profit de l'agonie sublimée de mon palpitant.
« C'est vrai, tu as été un très vilain professeur. »
J'eus alors un sourire comme mon souffle vint s'amplifier sous mes baisers voraces et insatiables dévorant alors l'entière robe blanche de son cou gracile, mes mains conquérantes descendant le long de son dos jusqu'à venir caresser la chaleur de ses reins. Me redressant alors après m'être presque repu de ses courbes parfumées, je plongeais mon regard dans le sien, et revenais sur mes paroles amusées pour mieux la rassurer.
« Tu n'es ni un trophée, ni un prix, tu es seulement à moi. » murmurais-je alors en haussant brièvement les épaules d'une effluve épicée et suave avant de venir de nouveau dévorer les courbes de son cou de mes lèvres affamées. « Nous allons annuler le mariage, comme si rien ne s'était passé. Et dans deux ans, je te demanderais de nouveau d'être mienne pour t'enlever encore et partir loin d'ici. »
J'ignorais si ce je pensais réellement ces paroles parsemées d'une douceur si noble à ses oreilles délicates ; je me savais néanmoins noyé dans les affres de l'aveuglement amoureux. J'avais cependant cette facilité à dresser d'une phrase tout ce qui nous aiderait alors à régler nos problèmes, d'une légèreté telle que, sans doute, j'en devenais agaçant. La blottissant d'avantage contre moi, j'ignorais néanmoins encore que nous vivions peut-être nos derniers instants, notre dernière complicité, notre dernier souffle échangé, notre dernière fois.
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