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(camille & beverly) balance ta colère.
Jeu 26 Juil 2018 - 18:39
L’écran de son téléphone indique seulement neuf heures et demi, ce qui doit lui faire cinq heures de sommeil environ et ce n’est clairement pas suffisant pour se remettre de la soirée bien arrosée de la veille. Sa tête blonde pèse lourd sur ses épaules de poupées, son ventre délicat émet des gargouillis peu habituels et elle a les pensées complètement en vrac, comme si un ouragan était passer dans sa tête. Elle a la gueule de bois, tout simplement. Ce n’est pas joli-joli à voir, c’est même pathétique et dommage pour elle, la jeune femme va devoir assumer pleinement les conséquences d’une activité nocturne plutôt intense. Adieu la sainte grasse matinée en attendant que son corps élimine les restes d’alcool dans son sang, car les rayons du soleil traversent les volets de sa chambre et répandent une chaleur étouffante à l’intérieur qui l’empêche de retourner paisiblement dans les bras de Morphée. Même avec beaucoup de volonté, elle garde les yeux grands ouverts sur le plafond de sa chambre. Il n’y a pas d’échappatoire cette fois, c’est un coup dur pour celle qui a pour habitude de ne prendre que les bons côtés et de tourner lâchement le dos au mauvais. Hors, ça ne fonctionne pas toujours comme ça dans la vie, on ne fait pas forcément tout ce qu’on veux. Alors, allongée en presque étoile sur son grand lit, Beverly marmonne alors quelque chose comme quoi c’est plus facile d’être fêtarde en hiver parce que blottie dans ses couvertures, elle n’a aucun mal à dormir pendant des heures et des heures par la suite pour récupérer des forces. La jolie blonde croise aussi les bras pour bouder un coup mais finit par se lever quelques instants plus tard puisqu’il n’y a personne pour écouter son mécontentement et que râler ne va de toute façon pas l’aider à faire passer le mal qui l’habitude. Elle a besoin de peu de choses, véritablement. Mais des choses essentielles. De l’eau pour se rafraîchir et d’un comprimé ou deux dans l’espoir de soulager les symptômes qui la font se plier et peinent à la faire avancer. Après quelques pas, elle s’accroche à la poignée de sa porte comme on s’accroche à une bouée de sauveteur. Voilà pourquoi elle a prit pour habitude de dormir pour décuver, car il est difficilement possible de faire autre chose. Son sens de l’équilibre laisse franchement à désirer, elle a l’impression de n’avoir jamais su marcher et ça l’agace fortement. Soudain, elle se réjouit que ses colocataires soient absents ce matin, si il n’y aura personne pour lui préparer un déjeuner digne de ce nom, il n’y aura personne non plus pour la taquiner sur son état. C’est que c’est une jeune femme susceptible Beverly, et plus encore dans cet état. Elle a toujours été ce genre de personne injuste, qui profite des faiblesses des autres pour se moquer d’eux mais qui ne supporte pas qu’on en fasse de même avec elle. C’est une égoïste. A tel point qu’elle tient à profiter de l’absence des six autres personnes qui vivent sous le même toit pour prendre une longue douche. L’eau est une charge que tous les colocataires payent à part égale mais certains ont plus les moyens que d’autres et il est de l’ordre du respect de faire attention à sa consommation mais voilà, l’opportunité est vraiment trop bonne aujourd’hui. Elle n’hésite pas un seul instant et pousse la porte de la salle de bain, le sourire aux lèvres. Ils n’en sauront rien. Le reflet dans le miroir semble acquiescer alors ni une ni deux, elle envoie valser son pyjama.
L’effet de l’eau sur son corps cesse presque aussitôt qu’elle ait couper l’eau, une déception à laquelle elle s’attendait forcément mais qui reste néanmoins désagréable. Elle resterait volontiers plus longtemps sous la douche mais Beverly a quand même des limites et ce dont elle a vraiment besoin maintenant, ce sont ces fichus comprimés. Ravie de sa petite incartade, elle enroule son corps et ses cheveux dans de fines serviettes pour se mettre à son aise et ressort de la salle de bain confiante. Toute seule dans ce grand appartement, elle se sent royale. D’habitude pourtant, elle n’aime pas vraiment la solitude. On pourrait même dire que c’est sa bête noire mais il faut croire que là, c’est une situation spéciale. Elle ose un petit pas de danse alors que ses jambes restent faibles mais plus aussi flageolantes qu’à son lever. Finalement, elle a peut-être moyen de ne pas passer un si mauvais lendemain de soirée. Ça reste à voir. Elle attrape une bouteille d’eau dans le frigo mais éprouve des difficultés à dénicher les médicaments et finit par ouvrir plusieurs tiroirs sans les refermer. Elle est chiante là-dessus, on lui dit pourtant assez souvent mais visiblement pas assez. Ces mots que ses colocs ont l’habitude de lui répéter ne font pas échos dans sa tête, tout ce qui compte c’est la maudite boîte introuvable. Ou presque. Parce qu’elle finit par mettre la main dessus après plusieurs minutes à tourner en boucle entre les espaces cuisine et salon. Ils se sont fait désirer alors maintenant elle ne les lâche plus. Elle s’amène le tout sur la petite table, s’organise de façon à ce que tout son nécessaire soit à porter de main puis se laisse tomber sur le canapé. Elle donnerait cher pour une clim, voire mieux, de beaux garçons qui brassent l’air pour elle mais comme il n’y a rien de la sorte disponible ici, elle fait avec ce qui lui tombe sous la main. C’est à dire avec des feuilles en papier qui s’animent magiquement à l’aide de sa baguette pour l’éventer. Elle fait comme elle peut et c’est plutôt pas mal. Elle se félicite d’avoir le don de rendre les choses désagréables un peu moins, pour un peu elle serait éblouie par elle-même. Malheureusement, elle n’a pas le temps de se vêtir de compliments. A peine ferme t-elle les yeux qu’une voix se fait entendre pas loin. Une voix qu’elle jure appartenir à l’un de ses colocs. Finalement, sa tranquillité n’aura vraiment pas durer longtemps. « Salut ! » lance t-elle d’une voix rauque qui la surprend. Ses souvenirs de la veille ne sont pas encore totalement revenus mais elle a du abuser un peu trop de ses cordes vocales. Quelle horreur. Elle n’aurait rien du dire. « Tu peux me passer du miel steu-plaît ? » enchaîne t-elle sans se retourner. Elle doit traiter sa gorge pour rester avec cette voix merdique le moins de temps possible. Elle repart pour un tour à la fin de la semaine, comment pourra t-elle faire le show ou même se trouver un nouveau mec avec une voix qui la ferait fuir elle-même ?
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Re: (camille & beverly) balance ta colère.
Dim 16 Sep 2018 - 19:57
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