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Rien n'est plus douloureux que le souvenir de ceux qui ne sont plus {{Naacy
Lun 26 Nov 2018 - 16:04
Rien n'est plus douloureux que le souvenir de ceux qui ne sont plus
mardi 20 novembre 2018
T’as mal à ton petit coeur, Mercy. Il saigne douloureusement en cette journée anniversaire. T’as l’impression d’être encore là, dans la salle commune des Gryffondors, à discuter avec ton amie Maddie de tout et de rien pendant que le feu crépite derrière des garçons qui tentent de vous impressionner toutes les deux. Un peu plus loin, d’autres camarades discutent de votre dernier cours d’Etude des Moldus et de ce qui a été présenté aujourd’hui: le fonctionnement et l’utilité d’un four à micro-ondes. Pour changer, le professeur - un sang-pur notoire - à débiter des conneries. Et Maddie et toi, en bonnes nées-moldues, vous ne vous êtes pas gênées pour le lui faire remarquer. Mais bizarrement, il a tenu à garder son explication, et t’a renvoyée de cours. Maddie, elle, elle a pu rester. Toi… Bah.. Comme d’habitude, t’y es peut-être allée un peu fort, en lui disant que, de toute façon, il n’était pas foutu de se renseigner avec de vous faire étudier des objets moldus. Qu’il devrait commencer par aller vivre quelques jours chez eux pour mieux comprendre ce qu’il est censé vous apprendre, parce que non, un micro-onde ne sert pas à communiquer avec des gens qui ne sont pas dans la même pièce. Pour ça, on utilise un téléphone. T’es encore hilare rien que d’y penser lorsque la porte de la salle commune s’ouvre avec fracas. La silence se fait dans la pièce tandis que tu te retournes pour voir par dessus le dossier du canapé ce qu’il se passe. Quelle n’est pas ta surprise de voir le directeur de Poudlard, ton directeur de maison, les préfets et… Ton frère, qui a pourtant terminé depuis un an. “Oh merde… Je crois que je viens de me faire virer…” souffles-tu à ton amie qui te tapote gentiment l’épaule. Tu regardes Sebastian et son air grave et t’es persuadée que c’est ça. Qu’il vient te chercher pour te ramener à la maison, auprès de Val et de vos parents. Pourtant, lorsqu’il comble la distance avec ses accompagnateurs et qu’il s'assoit à côté de toi, te prenant les mains avant de prendre la parole tandis que le directeur fait partir tout le monde de la salle, tu comprends rapidement que le sujet est autrement plus grave.
“Mary… Mercy… Il est arrivé quelque chose. Quelque chose de grave. Nos parents et Val… Ils sont… accident… morts. Sur le coup.” Etrangement, tous les mots ne parviennent pas à tes oreilles.Ta vision s’emplit de noir avant que tu ne te mettes à hurler, comme une hystérique. Il faut appeler l’infirmière, qui vient de faire une piqure pour t’endormir et quand tu te réveilles, plusieurs heures après à l’infirmerie, ton frère toujours à côté de toi, tu comprends que c’est vrai, Mercy. Tu es orpheline. Tu te jettes dans les bras de ton frère et tu pleures à chaudes larmes. Ce n’est que le lendemain qu’ils te laisse rentrer pour l’enterrement. Et parce que t’as failli tout casser, aussi. Cette année là, tu es restée absente de Poudlard jusqu’à Noël. Tu ne pouvais juste pas y retourner et affronter le regard de tes camarades. Un regard compatissant. Un regard de pitié. Les professeurs l’ont compris, et ils t’ont fait parvenir tes cours par hibou. Tu n’as jamais été aussi studieuse que lors de cette période.
Et aujourd’hui… Treize années se sont écoulées, et c’est comme si c’était hier encore. Treize années jour pour jour. Aujourd’hui, tu as prévenu le doyen que tu ne serais pas à l’infirmerie. Mais ça, il s’en doutait. Tous les ans, que ce soir à Poudlard ou à Hungcalf, tu t’es absentée ce jour-là. Aux abonnés absents. Tu n’es pas loin, pourtant. Tu es là, sur le toit de l’université à observer la vie en contrebas. Si tu n’as aucune envie de sauter, tu laisses tout de même tes jambes battre dans le vide. Tu revois la carcasse de la voiture lorsque tu fermes les yeux. Parce que, en cachette de Bash, tu es allée voir les restes du véhicule de tes parents. Ce jour-là, tu t’es promis de ne jamais monter dans aucun véhicule à moteur - hormis le train - et tu as toujours respecté cette promesse. Tu voyages par portoloin, par balai, par transplanage, par le réseau de cheminette. Et tu ne comptes pas déroger à cette règle. Tu rouvres les yeux, agites ta baguette, et fais apparaître une bouteille de vodka dans ta main. “Au diable la bienséance et le fait d’être un exemple pour les autres…” murmures-tu en débouchant la bouteille que tu portes aussitôt à tes lèvres, sans même te rendre compte que quelqu’un arrive derrière toi.
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Re: Rien n'est plus douloureux que le souvenir de ceux qui ne sont plus {{Naacy
Sam 1 Déc 2018 - 10:02
« Rien n'est plus douloureux que le souvenir de ceux qui ne sont plus »
Mercy & Naab
Le silence, le calme, la solitude, voilà bien des mots qui, pour Naab, ne se sont révélés que comme de biens obscurs concepts. Le village où naquit notre ami, bien que petit, minuscule même, au vu des standards européens, était continuellement agité. Bien qu'étant le troisième enfant de la famille, celle-ci ne cessa de s'agrandir qu'une fois le nombre douze atteint. Les autres familles du village comptaient, pour la plupart, grand nombre de descendants elles aussi, chose ce qui ne rendait le rêve d'intimité que plus fugace encore. D'aucuns pourraient se dire que, si le bambin avait voulu un peu de tranquillité, ce dernier aurait simplement pu s'éloigner un peu du village. Ces derniers-là seraient très probablement de ceux, à ne percevoir le monde que par leur yeux d'européen, ayant grandi dans des endroits paisibles et sans danger. Naab, quant à lui, grandit dans la savane où le danger pouvait venir de n'importe où. Outre les prédateurs, il existait une quantité inimaginables de petites bêtes capable de vous tuer avec déconcertante facilité, à commencer par le mamba noir. Charmant animal pouvant tuer un homme adulte, avec une simple morsure, chose qui semble encore plus simple face à un enfant. Ainsi, non, s'échapper de son village pour trouver le calme ne fut jamais chose aisée. Dans son école, là aussi, il fut toujours difficile de trouver la tranquillité, chose qui fut exacerbée quand notre ami devint une star du Quidditch et, dès la coupe du monde remportée, il semblait très peu probable de sortir sans qu'on le reconnaisse.
Innocemment, le gardien des Pies de Montrose s'était imaginé que cette célébrité finirait par retomber, son pays avait remporté la plus prestigieuse des coupes, certes, mais ce succès finirait par être oublié avec les années, n'y avait-il pas d'autres champions à célébrer ? D'autres équipes remportant la coupe ? Voilà le raisonnement du jeune homme, dans sa jeunesse. Cependant, les Pies étaient suivis, à travers le monde, par d’innombrables supporters. Devenus titulaire à un âge relativement jeune, le burkinabé était devenu, malgré lui, une figure emblématique de cette écurie, laissant tomber, à jamais, son anonymat et sa tranquillité. Rares étaient les jours où on ne l'arrêtait pas dans la rue, dans les couloirs, ou encore à la bibliothèque, pour lui parler, faire une photo ou tout simplement demander un autographe. Malgré sa gentillesse, son calme et son humilité, cela avait tendance à lui peser, à force. Bien entendu, le gardien était plus que conscient que sans ces gens-là, il ne serait rien, sans ces gens, il ne vivrait pas une vie aussi confortable et, sans doutes que sans ses gens, il ne serait jamais devenu aussi bon dans ce qu'il faisait. Malgré toute l'humilité que pouvait avoir Naab, il reconnaissait sans rougir que les cris enjoués de la foule à chaque match avait tendance à le transporter, à l’enivrer et, entendre des applaudissements et son nom scandés par une foule en délire, lorsqu'il faisait des arrêts importants … Cela n'avait pas de prix. Il n'y avait que dans ce stade que notre homme pouvait ressentir pareille chose.
Devenu riche, le joueur de Quidditch avait au moins la chance d'avoir pu se payer une belle maison, où il pouvait se cacher, bien à l’abri du monde extérieur, quand Leana ne débarquait pas à l'improviste. Malgré son caractère particulier et son orgueil mal placé, notre ami semblait avoir un effet salvateur sur elle et, lorsqu'elle arrivait ainsi, sans prévenir, c'est que quelque chose n'allait pas. Pouvait-il décemment la laisser seule ans son coin pour réviser ? Ou pire, pour avoir un soupçon de silence. Certainement pas. Une chose était sûre, cependant, la barmaid avait la priorité sur ce genre de choses et, Naab acceptait sans hésitation qu'elle vienne déranger sa solitude.
Il y avait aussi des fois où le trentenaire n'osait pas rentrer chez lui, avant que la nuit ne soit tombée depuis un long moment déjà. Principalement la semaine avant des matches important pour la saison, que cela soit avec les Pies ou l'équipe nationale. Les journalistes avaient tendances à ne pas bouger de devant chez lui, espérant une déclaration, des images, voire même une interview. Ne restait alors qu'une seule cachette à Naab : les jardins suspendus. Magnifique endroit et sanctuaire où le burkinabé se rendait régulièrement, espérant trouver calme et paix. Ce lieu avait toujours eu un effet salvateur sur lui. Peut-être étaient-ce la beauté du lieu ? La hauteur ? Le courant d'air ? Ou encore, les chances infimes de rencontrer des gens, en sachant quand y aller. Il n'aurait su dire mais, quand il était certain que les journalistes seraient devant chez lui à attendre, le joueur de Quidditch venait tout le temps ici. Tantôt pour réviser, tantôt pour une sieste, tantôt pour seulement profiter de l'endroit.
Ayant toujours pris l'habitude d'y aller en début de soirée, où il y avait le moins de risque de croiser qui que ce soit, la combine avait toujours plutôt bien marché, jusqu'à ce jour-là. Une journée semblable à d’innombrables, avant et après celle-ci. Des cours, des entraînements, des autographes, des photos, une petite bière par ci et par là. Rien de spectaculaire, en somme. La seule chose qui le travaillait un peu, en plus du match du week-end, était l'examen en sciences politiques qui pointait le bout de son nez en fin de semaine. Naab avait bien tenté la bibliothèque pour pouvoir bouquiner tranquillement, malheureusement, celle-ci semblait archi pleine à cette heure-ci. Alors, rapidement, notre ami traversa la foule, récupéra trois livres et ressortit du bâtiment, avant d'observer ce toit qui lui faisait terriblement envie. Avant même de prendre le chemin vers celui-ci, son ventre le ramena à la raison, en grognant tel un ogre, chose qui lui tira une petite grimace en coin, à mi-chemin entre le sourire et la gêne. Sortant de 'l’établissement pour passer à la première épicerie du coin, le sportif récupéra quelques paquets de biscuits et des bières, en profitant pour passer à son casier pour récupérer un plaid roulé en boule.
Fin prêt, le jeune homme, livre à la main et le reste enfourné en vrac dans un sac à dos, se rendit sur ce toit, s'extasiant une fois de plus devant le spectacle qui s'offrait à lui. Naab avait beau venir régulièrement, ce lieu était toujours aussi … Magique. Dans tous les sens du terme. Un instant de contemplation plus tard, l'étudiant en quête de tranquillité se mit en route, cherchant un endroit sympathique où se poser et bouquiner. Bientôt, ses pas le menèrent à une scène surprenante. Il y avait cette femme, Mercy, infirmière de l'établissement, qui avait fait apparaître une bouteille de vodka avant de la boire goulûment. À en croire ses mots et ses agissements, la jeune femme n'allait pas bien. Pas bien du tout. Pour être tout à fait franc, le burkinabé ne connaissait que peu cette jeune femme, ils s'étaient croisés plus d'une fois, avaient échangés plusieurs fois et s'entendaient relativement bien mais … Ils n'avaient jamais rien fait ensemble, ni de soirée, ni de sortie commune, ni rien. En y réfléchissant bien, Naab ne savait que peu de choses sur elle, mis à part le fait qu'elle était habituée des heures de colles, lorsqu'elle était étudiante et que … Cela le fit grimacer de désarroi, c'était une belle femme. Enfin, belle femme. De si petits mots pourraient être insultants, face à pareille femme. Ses yeux, son petit sourire, sans doutes avaient-ils déjà fait des ravages au sein des étudiants et que, bon nombre d'entre eux rêvaient d'avoir la chance avec cette infirmière. Ce n'était pas tous les jours que l'on croisait pareille merveille.
Fronçant le nez, le joueur de quidditch se rappela aussi que, contrairement à bon nombre de gens, la jeune femme avait tendance à le considérer comme un être humain normal, chose qui lui avait toujours fait le plus grand bien, au final. Face à cette scène qui lui nouait le cœur, l'étudiant réfléchissait sur la démarche à faire. Devait-il y aller, essayer de la faire parler ? La laisser seule à noyer son chagrin ? Des petits pas sur le côté, comme pour tourner en rond et se donner un peu de contenance, eurent tôt-fait de mettre fin à se débat intérieur, grâce à une petite racine qui l'envoya au sol, en faisant voler ses livres dans un ballet ridicule. « Et m … ! » Ne finissant pas ses mots, il pointa du doigt les bouquins avant qu'ils ne retombent lourdement au sol et s’abîment, avant de les agiter dans des mouvements élégants, dans l'unique but de stopper leur chute. Un long soupir plus loin, Naab se releva finalement en tapotant son pantalon pour y ôter toute poussière, avant de récupérer ses livres, comme figés dans les airs. Son attention vint se reporter sur la demoiselle et sa bouteille. Se frottant nerveusement l'arrête du nez, l'intrus finit par lâcher quelques mots, dépités. « Une entrée fracassante, n'est-ce pas ? » Un petit sourire se dessina délicatement sur le coin de ses lèvres, avant de faire deux pas en sa direction, timide et hésitant. « Je … Très franchement, je suis certain de ne pas être la personne que tu préférerais avoir ici, ce soir. On … On ne se connaît pas plus que ça au final. Cela dit, te voir ainsi me … Me désole, au plus haut point. J'ignore si je peux être d'une quelconque utilité, ou réconfort mais … Enfin, voilà, si tu veux parler de ça, quoi que ce soit, je reste. Je sais pas, peut-être que ça fera du bien de tout lâcher, ou même de ne pas être seule. » Se grattant nerveusement l'arrière du crâne, Naab pesta contre lui-même d'être si peu éloquent en ce moment, passant très probablement pour un abruti fini. « Désolé, je m'embrouille un peu, la fatigue probablement. J'espère avoir transmis l'essentiel, dans tous les cas. Cela dit, si cela peut aider à me faire rester, j'ai quelques bières dans mon sac. L'on m'a toujours dit qu'il était plus agréable de boire à plusieurs et, on me dit même que je suis quelqu'un d'agréable, après quelques verres. Si je peux te redonner, ne serait-ce qu'un bref instant, un semblant de sourire, cela sera déjà une petite avancée. Enfin, peut-être. Je sais pas. J'espère. Qu'en dis-tu ? »
Innocemment, le gardien des Pies de Montrose s'était imaginé que cette célébrité finirait par retomber, son pays avait remporté la plus prestigieuse des coupes, certes, mais ce succès finirait par être oublié avec les années, n'y avait-il pas d'autres champions à célébrer ? D'autres équipes remportant la coupe ? Voilà le raisonnement du jeune homme, dans sa jeunesse. Cependant, les Pies étaient suivis, à travers le monde, par d’innombrables supporters. Devenus titulaire à un âge relativement jeune, le burkinabé était devenu, malgré lui, une figure emblématique de cette écurie, laissant tomber, à jamais, son anonymat et sa tranquillité. Rares étaient les jours où on ne l'arrêtait pas dans la rue, dans les couloirs, ou encore à la bibliothèque, pour lui parler, faire une photo ou tout simplement demander un autographe. Malgré sa gentillesse, son calme et son humilité, cela avait tendance à lui peser, à force. Bien entendu, le gardien était plus que conscient que sans ces gens-là, il ne serait rien, sans ces gens, il ne vivrait pas une vie aussi confortable et, sans doutes que sans ses gens, il ne serait jamais devenu aussi bon dans ce qu'il faisait. Malgré toute l'humilité que pouvait avoir Naab, il reconnaissait sans rougir que les cris enjoués de la foule à chaque match avait tendance à le transporter, à l’enivrer et, entendre des applaudissements et son nom scandés par une foule en délire, lorsqu'il faisait des arrêts importants … Cela n'avait pas de prix. Il n'y avait que dans ce stade que notre homme pouvait ressentir pareille chose.
Devenu riche, le joueur de Quidditch avait au moins la chance d'avoir pu se payer une belle maison, où il pouvait se cacher, bien à l’abri du monde extérieur, quand Leana ne débarquait pas à l'improviste. Malgré son caractère particulier et son orgueil mal placé, notre ami semblait avoir un effet salvateur sur elle et, lorsqu'elle arrivait ainsi, sans prévenir, c'est que quelque chose n'allait pas. Pouvait-il décemment la laisser seule ans son coin pour réviser ? Ou pire, pour avoir un soupçon de silence. Certainement pas. Une chose était sûre, cependant, la barmaid avait la priorité sur ce genre de choses et, Naab acceptait sans hésitation qu'elle vienne déranger sa solitude.
Il y avait aussi des fois où le trentenaire n'osait pas rentrer chez lui, avant que la nuit ne soit tombée depuis un long moment déjà. Principalement la semaine avant des matches important pour la saison, que cela soit avec les Pies ou l'équipe nationale. Les journalistes avaient tendances à ne pas bouger de devant chez lui, espérant une déclaration, des images, voire même une interview. Ne restait alors qu'une seule cachette à Naab : les jardins suspendus. Magnifique endroit et sanctuaire où le burkinabé se rendait régulièrement, espérant trouver calme et paix. Ce lieu avait toujours eu un effet salvateur sur lui. Peut-être étaient-ce la beauté du lieu ? La hauteur ? Le courant d'air ? Ou encore, les chances infimes de rencontrer des gens, en sachant quand y aller. Il n'aurait su dire mais, quand il était certain que les journalistes seraient devant chez lui à attendre, le joueur de Quidditch venait tout le temps ici. Tantôt pour réviser, tantôt pour une sieste, tantôt pour seulement profiter de l'endroit.
Ayant toujours pris l'habitude d'y aller en début de soirée, où il y avait le moins de risque de croiser qui que ce soit, la combine avait toujours plutôt bien marché, jusqu'à ce jour-là. Une journée semblable à d’innombrables, avant et après celle-ci. Des cours, des entraînements, des autographes, des photos, une petite bière par ci et par là. Rien de spectaculaire, en somme. La seule chose qui le travaillait un peu, en plus du match du week-end, était l'examen en sciences politiques qui pointait le bout de son nez en fin de semaine. Naab avait bien tenté la bibliothèque pour pouvoir bouquiner tranquillement, malheureusement, celle-ci semblait archi pleine à cette heure-ci. Alors, rapidement, notre ami traversa la foule, récupéra trois livres et ressortit du bâtiment, avant d'observer ce toit qui lui faisait terriblement envie. Avant même de prendre le chemin vers celui-ci, son ventre le ramena à la raison, en grognant tel un ogre, chose qui lui tira une petite grimace en coin, à mi-chemin entre le sourire et la gêne. Sortant de 'l’établissement pour passer à la première épicerie du coin, le sportif récupéra quelques paquets de biscuits et des bières, en profitant pour passer à son casier pour récupérer un plaid roulé en boule.
Fin prêt, le jeune homme, livre à la main et le reste enfourné en vrac dans un sac à dos, se rendit sur ce toit, s'extasiant une fois de plus devant le spectacle qui s'offrait à lui. Naab avait beau venir régulièrement, ce lieu était toujours aussi … Magique. Dans tous les sens du terme. Un instant de contemplation plus tard, l'étudiant en quête de tranquillité se mit en route, cherchant un endroit sympathique où se poser et bouquiner. Bientôt, ses pas le menèrent à une scène surprenante. Il y avait cette femme, Mercy, infirmière de l'établissement, qui avait fait apparaître une bouteille de vodka avant de la boire goulûment. À en croire ses mots et ses agissements, la jeune femme n'allait pas bien. Pas bien du tout. Pour être tout à fait franc, le burkinabé ne connaissait que peu cette jeune femme, ils s'étaient croisés plus d'une fois, avaient échangés plusieurs fois et s'entendaient relativement bien mais … Ils n'avaient jamais rien fait ensemble, ni de soirée, ni de sortie commune, ni rien. En y réfléchissant bien, Naab ne savait que peu de choses sur elle, mis à part le fait qu'elle était habituée des heures de colles, lorsqu'elle était étudiante et que … Cela le fit grimacer de désarroi, c'était une belle femme. Enfin, belle femme. De si petits mots pourraient être insultants, face à pareille femme. Ses yeux, son petit sourire, sans doutes avaient-ils déjà fait des ravages au sein des étudiants et que, bon nombre d'entre eux rêvaient d'avoir la chance avec cette infirmière. Ce n'était pas tous les jours que l'on croisait pareille merveille.
Fronçant le nez, le joueur de quidditch se rappela aussi que, contrairement à bon nombre de gens, la jeune femme avait tendance à le considérer comme un être humain normal, chose qui lui avait toujours fait le plus grand bien, au final. Face à cette scène qui lui nouait le cœur, l'étudiant réfléchissait sur la démarche à faire. Devait-il y aller, essayer de la faire parler ? La laisser seule à noyer son chagrin ? Des petits pas sur le côté, comme pour tourner en rond et se donner un peu de contenance, eurent tôt-fait de mettre fin à se débat intérieur, grâce à une petite racine qui l'envoya au sol, en faisant voler ses livres dans un ballet ridicule. « Et m … ! » Ne finissant pas ses mots, il pointa du doigt les bouquins avant qu'ils ne retombent lourdement au sol et s’abîment, avant de les agiter dans des mouvements élégants, dans l'unique but de stopper leur chute. Un long soupir plus loin, Naab se releva finalement en tapotant son pantalon pour y ôter toute poussière, avant de récupérer ses livres, comme figés dans les airs. Son attention vint se reporter sur la demoiselle et sa bouteille. Se frottant nerveusement l'arrête du nez, l'intrus finit par lâcher quelques mots, dépités. « Une entrée fracassante, n'est-ce pas ? » Un petit sourire se dessina délicatement sur le coin de ses lèvres, avant de faire deux pas en sa direction, timide et hésitant. « Je … Très franchement, je suis certain de ne pas être la personne que tu préférerais avoir ici, ce soir. On … On ne se connaît pas plus que ça au final. Cela dit, te voir ainsi me … Me désole, au plus haut point. J'ignore si je peux être d'une quelconque utilité, ou réconfort mais … Enfin, voilà, si tu veux parler de ça, quoi que ce soit, je reste. Je sais pas, peut-être que ça fera du bien de tout lâcher, ou même de ne pas être seule. » Se grattant nerveusement l'arrière du crâne, Naab pesta contre lui-même d'être si peu éloquent en ce moment, passant très probablement pour un abruti fini. « Désolé, je m'embrouille un peu, la fatigue probablement. J'espère avoir transmis l'essentiel, dans tous les cas. Cela dit, si cela peut aider à me faire rester, j'ai quelques bières dans mon sac. L'on m'a toujours dit qu'il était plus agréable de boire à plusieurs et, on me dit même que je suis quelqu'un d'agréable, après quelques verres. Si je peux te redonner, ne serait-ce qu'un bref instant, un semblant de sourire, cela sera déjà une petite avancée. Enfin, peut-être. Je sais pas. J'espère. Qu'en dis-tu ? »
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Re: Rien n'est plus douloureux que le souvenir de ceux qui ne sont plus {{Naacy
Jeu 6 Déc 2018 - 16:31
Rien n'est plus douloureux que le souvenir de ceux qui ne sont plus
mardi 20 novembre 2018
Tu détestes tellement cette période, Mercy. Tu détestes le fait de savoir que, même s’ils ne sont plus là et depuis longtemps, dans un mois, quand tu feras tes cadeaux de Noël, tu leur prendras quelque chose. A eux. Ceux qui ne sont plus là. Tu détestes le fait de savoir que tu voudras aller dans ce qui était votre foyer d’enfance et qui ne l’est plus. Savoir que, comme chaque année, tu toqueras à la porte de celle-ci. Non pour entrer, mais pour aller dans le jardin derrière la maison, t’asseoir sur la balançoire comme tu le faisais petite fille, en imaginant que ton père est en train de te pousser “jusqu’en haut du ciel” comme tu disais quand tu avais cinq ans. Tu détestes cette larme qui roule sur ta joue, prélude à de nombreuses autres. Tu regrettes, souvent, d’avoir été dans ton école de magie et non dans la voiture avec eux, ce jour-là. Certes, tu n’aurais pas pu les sauver. Mais au moins, tu l’aurais été… avec eux. Aujourd’hui, tu le serais encore. Tu sais, pourtant, que tu ne peux pas penser à ce genre de chose. Tu n’as pas le droit. Parce que si tu avais été avec ton, père, ta mère et Val, alors Bash serait tout seul. Et ton frère ainé ne mérite pas cela. Même si tu es persuadée d’être bien souvent un boulet, pour lui. Et t’as envie de boire, Mercy. Parce que si l’alcool ne soigne pas tous les maux, il aide parfois à oublier. Tu sais très bien que Dhan va râler, s’il te voit rentrer bourrer. Mais au moins, tu ne le fais pas à l’appartement, devant sa fille. Et surtout, tu ne rentreras pas. Pas ce soir. Tu sais que, avant d’être complètement imbibée, tu vas transplaner au cimetière, où tu trinqueras avec les pierres tombales. Pour leur rendre hommage. Pour leur montrer que tu ne les oublies pas, jamais. Même si tu ne viens que ce jour-là leur rendre visite. Cela ne t’empêche pas de penser à eux chaque jour. Ils sont toujours dans un petit coin de ton esprit.
Enfin… Ca, c’était ton plan de soirée, jusqu’à ce qu’un bruit et une voix étouffée ne te fassent baisser la bouteille que tu venais de porter à tes lèvres. Tu sursautes, coupable et te retournes, comme prise en faute. Qu’est-ce que…? songes-tu avant de reconnaître Naab. Bien sûr, comme tout le monde à l’université, tu sais que c’est un joueur de Quidditch professionnel. Mais… Et alors? Avant d’être une célébrité du monde du sport magique, il est avant tout quelqu’un de normal qui dort, mange et c… Tu t’arrêtes là, parce que oui, il est comme tout le monde. “Salut Naab.” réponds-tu simplement avant qu’il ne souligne la magnificence de son entrée. “En effet. Impossible de te rater, avec une telle approche.” Tu lèves les yeux au ciel tandis qu’il te sourit et s’approche, hésitant. c’est mignon, cette timidité. A ce moment-là, pourtant, tu es loin de t’en rendre compte. Ce que tu vois, c’est que ta précieuse tranquillité vient d’être troublée, mais tu ne sais si tu dois en être soulagée ou pas. D’ordinaire, c’est seule que tu passes cette journée anniversaire. Tu ne tolères même pas la présence de Sebastian. Mais tu ne le repousses pas. Tu le laisses finir de s’approcher s’il le souhaite et deviner juste. Qu’il n’est pas la personne que tu préfèrerais avoir avec toi ce soir. La vérité, c’est que… “Ceux que je voudrais voir ne peuvent pas venir. Ils ne pourront jamais…” Tu pousses un soupir à fendre l’âme avant de porter à nouveau la bouteille à tes lèvres et, cette fois, de boire une gorgée. Tu aurais tellement aimé qu’ils reviennent en tant que fantômes. Qu’ils aient des choses non résolues, pour pouvoir les garder auprès de toi. Mais soit les moldus ne deviennent pas fantômes, soit ils n’ont laissé aucune affaire inachevée. Une nouvelle larme roule sur ta joue, que tu t’empresses d’écraser, espérant que le Burkinabé n’ait pas eu le temps de la voir. Tu détestes montrer tes émotions, Mercy. Surtout lorsqu’elles sont aussi primitives que le chagrin. Et si une partie de toi a envie de lui dire de repartir, tu te surprends à tendre la bouteille vers lui et à lâcher un ironique “Tu veux te joindre à moi?”
Pour le reste, tu ne sais pas si sa proposition de te confier à lui te fera du bien. Tu sais, en tout cas, qu’à lui, ça ne lui en fera pas. Même si personne ici n’ignore que tu es orpheline, Mercy, ce n’est pas quelque chose que tu aimes à crier sur tous les toits. Tu finis par poser la bouteille par terre à côté de toi, et tu reportes ton attention sur l’horizon en attendant que Naab se décide. Au fond, tu ne sais même pas s’il va rester ou partir lorsque tu murmures un: “Ils auraient adoré la vue qu’on a d’ici.”
A peine as-tu prononcé cette phrase que tu t’en veux. T’espères qu’il est parti, qu’il n’a pas entendu. Mais il reprend la parole, insistant sur son envie de rester, arguant même qu’il a de la bière. Tu tournes à nouveau la tête vers lui, Mercy et un sourire ô combien pâle et triste se dessine sur tes lèvres. “Je ne sais pas si je suis la meilleure compagnie dont tu peux rêver ce soir, Naab…”
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