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◈ entrevue impromptue ; agrippa
Jeu 7 Mar 2019 - 1:03
◈ ENTREVUE IMPROMPTUE ;
agrippa skinner & belladonna pennington
Stepmothers in books usually behave very spitefully towards the children entrusted to them. But she was now learning by her own experience that in real life this does not always happen.
Une heure qu'elle attend la petite poupée, assise à cette table dans ce restaurant au décor grandiose. Une heure que son amie aurait du arriver, et que la demoiselle patiente sans montrer la moindre once d'impatience. Une heure qu'elle fait durer son verre de Chardonnay, qui a eu le temps de se réchauffer. Une heure passée dans l'attente, l'espoir, même, de voir la porte s'ouvrir sur la silhouette de son amie. Mais elle aurait du s'y attendre, la colombe, ce n'est pas la première fois qu'Andrea lui fait faux bond. Andrea est la reine lorsqu'il s'agit d'oublier des rendez-vous. Et pourtant elle lui avait envoyé un hibou en début de journée, Belladonna. Parce qu'elle la connait son amie étourdie. Elle fait tourner son index sur le bord de son verre, plongée qu'elle est dans ses pensées. Absorbée par la vision du liquide clair qui danse sur les paroi de son verre, au rythme des mouvements de ses longs doigts fins. Elle lève la tête chaque fois qu'elle entend la porte s'ouvrir, l'abandonnée, portant un regard plein d'espérance vers l'entrée. La déception l'étreint à chaque nouvelle silhouette inconnue. La déconvenue l'embrasse à chaque fausse joie.Une fois de plus, la porte s'efface pour laisser place à une ombre. Elle lève les yeux, la demoiselle. Quelle n'est pas sa surprise lorsque cette fois-ci, le profil ne lui est pas inconnu. Ce n'est pas son amie, non. C'est Agrippa. Sa future belle-mère. Belladonna a beau avoir changé de fiancé, elle n'a pourtant pas changé de belle-famille. Si elle n'avait pas été comblée par ses nouvelles fiançailles, la demoiselle s'en serait certainement offusquée. Qu'on la promette à un fils ou à un autre, cela n'a apparemment aucune importance aux yeux de cette nouvelle famille, ni même aux yeux de la sienne, d'ailleurs. Elle est interchangeable, manipulable. C'est certainement ce que tout le monde pense. Petite poupée fade et sans avis. Un pantin que l'on passe d'une cage d'argent à une cage d'or. Petite princesse n'est importante que pour son nom, son sang, sa fortune, sa famille. C'est assurément ce que Louis pense. Mais Belladonna se plait dans sa nouvelle prison dorée. C'en est fini de la situation indécente de ces dernières années. Ces années passées à soupirer après le frère de son propre fiancé. Tourmentée qu'elle était de le voir au bras d'une autre. La voici à présent promise à l'homme qu'elle aime depuis son enfance, celui qu'elle rêvait d'épouser alors qu'ils n'étaient encore âgés que de quelques années.Lorsque Madame Agrippa Skinner s'approche de la table de la pimprenelle, celle-ci se lève. Oublié son verre de Chardonnay, évaporée son amie retardée. Un peu étonnée, la beauté dissimule sa surprise, mais n'en laisse pas pour autant ses manières s'égarer : ❝ Madame Skinner. ❞ Une brève et discrète révérence accompagne un murmure respectueux, à peine audible. Un signe de tête imperceptible pour un œil non averti, mais certainement une marque de respect pour ce qui savent la repérer. Belladonna connait sa place. Elle ne se permettrait jamais un écart de politesse, et encore moins face à Agrippa. ❝ C'est une surprise, Madame, mais néanmoins un réel plaisir, de vous rencontrer ici. ❞ Un rapide coup d'œil autour de son aînée pour se rendre rapidement compte qu'elle est apparemment seule. ❝ Attendez-vous quelqu'un? Ou me ferez-vous l'honneur de votre compagnie? ❞ Un geste leste en direction de sa propre table, et de son verre de Chardonnay à peine entamé. Un sourire poli, et un éclat d'espoir dans son regard. Ce n'est pas pour éviter d'être seule que Belladonna l'a proposé. Elle a l'habitude de sa solitude, la petite poupée. Non, elle aimerait réellement partager un moment avec cette femme qu'elle connait depuis des années, mais avec qui elle n'a jamais eu l'occasion d'échanger plus de quelques mots, et encore moins l'opportunité d'avoir une réelle conversation. Non, Belladonna n'a pas besoin d'un plan B, elle n'a jamais besoin d'un plan B. Mais la demoiselle ne peut décemment pas manquer une pareille aubaine.
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Re: ◈ entrevue impromptue ; agrippa
Ven 8 Mar 2019 - 20:03
Les mots qu'avait prononcés mon fils à mon encontre m'avaient bien plus chamboulé que ce que j'aurai souhaité. Essayer de vivre pour moi, maintenant que mes enfants étaient adultes, majeurs et vaccinés. Ne plus vivre à la solde de mon époux, essayer de goûter à ma propre liberté. Ce n'était toutefois pas chose aisée, surtout pour moi qui avait grandi dans un protocole bien défini et bien étroit. Qui plus est, mon ancienne belle-fille, Tzvetelina, avait été répudiée pour avoir agi plus ou moins de cette manière. Je ne voulais pas prendre un tel risque, je tenais bien trop à mes enfants et à mon nom. De plus, quel exemple donnerai-je à mes futures belles-filles et au garçon qui serait enfin digne de ma Juliet ?
Malgré la grandeur du manoir dans lequel nous vivions, j'avais besoin de prendre l'air, j'étouffais. J'avais besoin de sortir, de m'échapper. Bien rares étaient les instants où je ressentais un tel besoin, néanmoins, il m'arrivait. Sans doute comme tout à chacun. Je n'étais pas le genre de femme à fuir la situation, à être lâche, non, ça n'avait rien à voir. Je ressentais davantage le besoin de m'aérer l'esprit. Pour y voir plus clair à l'avenir.
C'est donc habillée de mes prestigieux vêtements, sans pour autant chercher à exposer ma richesse, que je déambulais dans le quartier sorcier d'Inverness. Des fois, j'en oubliais la vie simple des gens simples, et je devais avouer qu'il m'arrivait de les envier. Eux, au moins, semblaient maîtres de leurs destinées. Ça n'avait jamais été mon cas, et maintenant que cette possibilité m'était entreposée, j'hésitais à m'y rendre. Néanmoins, je n'avais pas leur de l'inconnu. Je mesurais les risques.
Mes pas me menèrent jusqu'au bar-restaurant le Black Wolf. Ce n'était pas souvent que je me rendais dans ce genre d'endroit, pourtant, j'en ressentais une sorte de soulagement. La pression qui pesait sur mes épaules commençait à s'évanouir, et ça n'avait rien de déplaisant.
Mais c'était sans compter la présence de ma future belle-fille. Celle qui avait été ballottée d'un bras à l'autre de mes fils. J'en avais presque honte, être si peu considérée, à l'instar d'un objet, ça n'avait rien de plaisant, je le savais. Néanmoins, je n'avais pas eu mon mot à dire, et même s'il ne me le disait qu'à demi-mot, je voyais bien qu'Adriel était heureux de ce changement. C'était une autre histoire pour Jarvis hélas.
- Bonsoir mademoiselle Pennington.
Toutefois, il était toujours un peu difficile de s'immiscer dans la tête de Belladonna. Elle semblait si distante et si réservée. Pourtant encore une fois, cette manière d'agir ne m'étonnait guère, car je l'avais adopté bien avant elle. Je n'étais pas la femme la plus expressive qui existait, et pour cause. Cela me permettait de contrôler mes interlocuteurs. Et même si j'appréciais énormément la jeune femme, je ne pouvais m'empêcher de la comparer à celle qu'elle précédait. Tzvetelina aussi avait été parfaite, ou presque. J'en étais venue à la considérer presque comme ma propre fille, et elle nous avait tous trahis. Je ne voulais pas réitérer les mêmes erreurs avec la jeune femme que j'avais à présent en face de moi.
De mon regard sévère et impérieux, je fixais mon interlocutrice avant de lui répondre d'un voix calme et posée.
- Je suis seule. Si je peux me joindre à vous, j'en serai très heureuse.
Pas un mensonge, j'avais le réel désir de vouloir mieux la connaître. Pour me prévenir de mes précédentes erreurs. Pour protéger mon aîné. Pour protéger ma famille. Alors, calmement, je me posais à sa table et lisais le menu avec curiosité.
- Connaissez-vous cet établissement ?
Malgré la grandeur du manoir dans lequel nous vivions, j'avais besoin de prendre l'air, j'étouffais. J'avais besoin de sortir, de m'échapper. Bien rares étaient les instants où je ressentais un tel besoin, néanmoins, il m'arrivait. Sans doute comme tout à chacun. Je n'étais pas le genre de femme à fuir la situation, à être lâche, non, ça n'avait rien à voir. Je ressentais davantage le besoin de m'aérer l'esprit. Pour y voir plus clair à l'avenir.
C'est donc habillée de mes prestigieux vêtements, sans pour autant chercher à exposer ma richesse, que je déambulais dans le quartier sorcier d'Inverness. Des fois, j'en oubliais la vie simple des gens simples, et je devais avouer qu'il m'arrivait de les envier. Eux, au moins, semblaient maîtres de leurs destinées. Ça n'avait jamais été mon cas, et maintenant que cette possibilité m'était entreposée, j'hésitais à m'y rendre. Néanmoins, je n'avais pas leur de l'inconnu. Je mesurais les risques.
Mes pas me menèrent jusqu'au bar-restaurant le Black Wolf. Ce n'était pas souvent que je me rendais dans ce genre d'endroit, pourtant, j'en ressentais une sorte de soulagement. La pression qui pesait sur mes épaules commençait à s'évanouir, et ça n'avait rien de déplaisant.
Mais c'était sans compter la présence de ma future belle-fille. Celle qui avait été ballottée d'un bras à l'autre de mes fils. J'en avais presque honte, être si peu considérée, à l'instar d'un objet, ça n'avait rien de plaisant, je le savais. Néanmoins, je n'avais pas eu mon mot à dire, et même s'il ne me le disait qu'à demi-mot, je voyais bien qu'Adriel était heureux de ce changement. C'était une autre histoire pour Jarvis hélas.
- Bonsoir mademoiselle Pennington.
Toutefois, il était toujours un peu difficile de s'immiscer dans la tête de Belladonna. Elle semblait si distante et si réservée. Pourtant encore une fois, cette manière d'agir ne m'étonnait guère, car je l'avais adopté bien avant elle. Je n'étais pas la femme la plus expressive qui existait, et pour cause. Cela me permettait de contrôler mes interlocuteurs. Et même si j'appréciais énormément la jeune femme, je ne pouvais m'empêcher de la comparer à celle qu'elle précédait. Tzvetelina aussi avait été parfaite, ou presque. J'en étais venue à la considérer presque comme ma propre fille, et elle nous avait tous trahis. Je ne voulais pas réitérer les mêmes erreurs avec la jeune femme que j'avais à présent en face de moi.
De mon regard sévère et impérieux, je fixais mon interlocutrice avant de lui répondre d'un voix calme et posée.
- Je suis seule. Si je peux me joindre à vous, j'en serai très heureuse.
Pas un mensonge, j'avais le réel désir de vouloir mieux la connaître. Pour me prévenir de mes précédentes erreurs. Pour protéger mon aîné. Pour protéger ma famille. Alors, calmement, je me posais à sa table et lisais le menu avec curiosité.
- Connaissez-vous cet établissement ?
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Re: ◈ entrevue impromptue ; agrippa
Sam 9 Mar 2019 - 22:57
Elle n'aurait jamais pensé la demoiselle rencontrer sa belle-mère dans ce restaurant, pas plus qu'elle n'aurait pensé la croiser dans un pub. Ni, en fait, dans Inverness, tout simplement. Il faut dire que Belladonna a rarement eu l'occasion de rencontrer sa belle-mère ailleurs qu'au sein du Swan Manor, ou que lors de réceptions tenues chez unes de ces familles de l'aristocratie sorcière, ainsi que pendant les cours de potions à l'université. Le simple fait de la croiser hors contexte aurait suffit à désarçonner la jeune demoiselle.Elle doit bien avouer, la petite poupée, parfois la distance qu'Agrippa établit avec le commun des mortels par sa simple présence, pourrait faire froid dans le dos. Ces vêtements impeccables sans aucune marque distinctive, mais que chacun saurait reconnaître comme étant de qualité supérieure. Assertion pénétrante d'un certain rang. Cette posture parfaite, ligne travaillée, sculptée, rigide. Affirmation de sa position. Ce port altier, au menton relevé. Certitude d'un grand pouvoir, qui en ferait reculer plus d'un. Ce visage impassible, aux yeux scrutateurs, aux traits presque figés, d'une beauté à couper le souffle. Confirmation aisée et irréductible de tout ce que vous avez pu penser. Stupéfiant. Terrifiant. La simple présence d'Agrippa laisse une marque en vous. Elle expose avec subtilité toute la grandeur des Skinner. Une véritable reine des glaces. Elle domine en toutes circonstances. Elle ne peut s'empêcher de s'interroger, la colombe, est-ce également ce genre de sensation qu'elle imprime autour d'elle ? Certainement. Elle sait ce qui se dit dans son dos. Deux choses : elle est soit glaciale, soit insipide. Elle ne saurait dire lequel de ces deux qualificatifs lui déplait le plus la douce demoiselle...Quoiqu'il en soit, les voilà toutes deux, reine des glaces et princesse des neiges assises à la table précédemment occupée par la plus jeune. Une carte entre leurs mains. Belladonna parcoure rapidement le menu des yeux. Son choix est fait, la carte est posée, elle retourne à son verre de Chardonnay. Un court silence s'installe, qu'Agrippa interrompt d'une simple question, avant qu'il ne devienne pesant. Un sourire éclatant de la part de la jeune femme. ❝ Oui, madame. ❞ Sa voix est posée, empreinte de tout le respect dont elle sait faire preuve. Belladonna est douée pour parler sans rien avoir à dire. C'est ce qu'on lui apprend depuis qu'elle est enfant. Ne jamais donner son avis à tort et à travers, se contenter de quelques faits avérés, mais surtout anodins. ❝ Ce restaurant est très fréquenté par les étudiants ou travailleurs qui recherchent une ambiance 'sophistiquée'. Il est réputé comme étant le meilleur restaurant du quartier sorcier de la ville. Leur nourriture est très correcte, même si je vous déconseille le hagis, pour un prix toutefois abordable. ❞ Les guillemets sont presque audibles dans les inflexions de sa voix, seule marque de ses propres opinions qu'elle n'exprimera que si on les lui demande, comme toujours. Un bref coup d'œil autour d'elle. Belladonna trouve certains éléments de la décoration comme étant un peu tape à l'œil et de mauvais goût, mais grandir dans le luxe et le raffinement français n'est pas donné à tout le monde. Dans le Myrddin Wyltt district, c'est ce qui se fait de plus raffiné et élégant. ❝ En revanche, je ne pense pas me tromper en affirmant que vous n'en êtes pas familière, madame. ❞ Quel euphémisme! Ce n'est pas rien de le dire. Agrippa paraît dans cet endroit aussi à l'aise qu'un poisson hors de son bocal. Du moins, c'est ce que l'œil aguerri de la jeune Belladonna décèle chez sa belle-mère. Si elle se le permettait, Belladonna lui conseillerait certainement de relâcher un peu ses épaules pour passer plus inaperçue. Mais elle n'osera pas, la poupée. Elle n'oserait jamais. Elle prend une gorgée de son Chardonnay.
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Re: ◈ entrevue impromptue ; agrippa
Dim 10 Mar 2019 - 12:35
Un vent frais soufflait dans le Black Wolf soudainement à la rencontre de nos deux personnes. Nous nous ressemblions beaucoup, ma future belle-fille et moi. Elle avait malgré tout toujours été différente que Tzvetelina, néanmoins, je n'allais pas réitérer les mêmes erreurs. Toutes les deux pourtant me vouaient un profond respect et n'osaient pas être totalement franche avec moi, que ce soit de comportement ou de parole. C'était le prix à payer en portant le statut qui était le mien et en ayant mon caractère.
Je n'étais pas dupe, et il me fallait plus d'un sourire rayonnant en répondant à ma question pour me faire croire qu'elle était à l'aise en ma présence. Je savais que la blonde en face de moi maniait très bien le langage, peut-être même plus que moi. Parler pour ne rien dire, être pourtant une excellente oratrice, captiver pour qu'on l'écoute. Mais encore une fois, il m'en fallait plus pour me berner. Néanmoins, je fixais la jeune femme avec un léger sourire en coin, apparemment amusée par la description du lieu qu'elle me donnait. Effectivement, elle semblait être une habituée, et j'ignorais si c'était une bonne ou une mauvaise chose. Certes le lieu n'était pas totalement à notre image, car nous étions d'une classe particulièrement exigeante, mais je devais admettre que pour une classe moyenne, ce n'était pas désagréable.
Aux papilles raffinées et sévères, je redoutais néanmoins la nourriture, même s'il fallait bien que je m'habitue petit à petit à manger des mets d'une qualité inférieure de ce don j'avais l'habitude. Ainsi, lorsqu'elle mentionna le haggis, je ne pouvais m'empêcher d'étirer sensiblement mes lèvres. Ce n'était pas un plat que j'avais l'habitude de manger et je ne souhaitais guère commencer. Il n'y avait qu'en écosse qu'il était possible de trouver du haggis sur les cartes, ou dans des lieux véritablement spécifiques, et moi, je n'avais pas d'origine écossaise. Je préférais largement ma culture anglo-française, raffinée et légère, avec ce zeste snob que j'appréciais tant. Je savais que ça pouvait en déranger plus d'un, mais grand bien leur fasse. Je savais à quel univers j'appartenais, si certains me jalousais, c'était qu'ils ne voulaient pas fournir les efforts et les sacrifices que j'avais été obligée de faire. Il est facile d'envier la place de quelqu'un, bien plus difficile de faire les efforts pour y parvenir.
- Merci pour ce précieux conseil.
L'éloquence de la jeune femme me plaisait. J'appréciais sa manière de parler et de prononcer certains mots, mais encore une fois, je ne me laissais pas endormir. Très méfiante, je lisais toutefois le menu sans rien laisser paraître avant d'arrêter mon choix, le signifiant en reposant la fiche des plats devant moi.
Glacial, mon regard se posa sur mademoiselle Pennington avant que je ne lui réponde avec sincérité et évidence.
- En effet je ne le suis pas. Vous savez qu'il est rare que je sorte et prenne du temps pour moi.
Ce n'était pas un secret. J'étais une femme extrêmement occupée, et ce, depuis avant mon engagement à l'université. Je n'étais pas le genre de personne qu'il était possible de qualifier d'égoïste, je sacrifiais tout pour ma famille. C'était ce qui me rendait si sévère et caractérielle. Je ne laissais rien passer au hasard.
- Qu'est-ce qui vous amène en ces lieux ce soir ?
Je n'étais pas dupe, et il me fallait plus d'un sourire rayonnant en répondant à ma question pour me faire croire qu'elle était à l'aise en ma présence. Je savais que la blonde en face de moi maniait très bien le langage, peut-être même plus que moi. Parler pour ne rien dire, être pourtant une excellente oratrice, captiver pour qu'on l'écoute. Mais encore une fois, il m'en fallait plus pour me berner. Néanmoins, je fixais la jeune femme avec un léger sourire en coin, apparemment amusée par la description du lieu qu'elle me donnait. Effectivement, elle semblait être une habituée, et j'ignorais si c'était une bonne ou une mauvaise chose. Certes le lieu n'était pas totalement à notre image, car nous étions d'une classe particulièrement exigeante, mais je devais admettre que pour une classe moyenne, ce n'était pas désagréable.
Aux papilles raffinées et sévères, je redoutais néanmoins la nourriture, même s'il fallait bien que je m'habitue petit à petit à manger des mets d'une qualité inférieure de ce don j'avais l'habitude. Ainsi, lorsqu'elle mentionna le haggis, je ne pouvais m'empêcher d'étirer sensiblement mes lèvres. Ce n'était pas un plat que j'avais l'habitude de manger et je ne souhaitais guère commencer. Il n'y avait qu'en écosse qu'il était possible de trouver du haggis sur les cartes, ou dans des lieux véritablement spécifiques, et moi, je n'avais pas d'origine écossaise. Je préférais largement ma culture anglo-française, raffinée et légère, avec ce zeste snob que j'appréciais tant. Je savais que ça pouvait en déranger plus d'un, mais grand bien leur fasse. Je savais à quel univers j'appartenais, si certains me jalousais, c'était qu'ils ne voulaient pas fournir les efforts et les sacrifices que j'avais été obligée de faire. Il est facile d'envier la place de quelqu'un, bien plus difficile de faire les efforts pour y parvenir.
- Merci pour ce précieux conseil.
L'éloquence de la jeune femme me plaisait. J'appréciais sa manière de parler et de prononcer certains mots, mais encore une fois, je ne me laissais pas endormir. Très méfiante, je lisais toutefois le menu sans rien laisser paraître avant d'arrêter mon choix, le signifiant en reposant la fiche des plats devant moi.
Glacial, mon regard se posa sur mademoiselle Pennington avant que je ne lui réponde avec sincérité et évidence.
- En effet je ne le suis pas. Vous savez qu'il est rare que je sorte et prenne du temps pour moi.
Ce n'était pas un secret. J'étais une femme extrêmement occupée, et ce, depuis avant mon engagement à l'université. Je n'étais pas le genre de personne qu'il était possible de qualifier d'égoïste, je sacrifiais tout pour ma famille. C'était ce qui me rendait si sévère et caractérielle. Je ne laissais rien passer au hasard.
- Qu'est-ce qui vous amène en ces lieux ce soir ?
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Re: ◈ entrevue impromptue ; agrippa
Dim 10 Mar 2019 - 17:19
Assise face à Agrippa, la jeune poupée l'observe le temps qu'elle fasse son choix parmi les propositions du menu. Elle ne peut s'empêcher de remarquer que les ombres projetées sur son visage par les flammes de la cheminée et des quelques bougies adoucissent ses traits. Ainsi, elle ressemblerait presque à la mère de la jeune libellule, des traits plus abordables, presque chaleureux. Sa mère aussi avait une posture des grands de ce monde, autrefois. Mais elle avait cette passion dévorante dans le regard, cet intérêt mutin qui rendait un rien captivant, et qui arrondissait les angles de sa posture, et son rire enfantin qui pouvait désamorcer la moindre tension qui planait dans une pièce. Comme Bella aurait aimé lui ressembler! Elle chassa rapidement l'image de sa mère de son esprit. Elle s'apitoierait sur son sort, son manque et sa blessure d'abandon une autre fois. La poupée ne pouvait pas perdre le contrôle de ses émotions en présence d'Agrippa.Un nouveau sourire, un hochement de tête éthéré face au remerciement d'Agrippa. Néanmoins, ce regard glacial laisse à la demoiselle cette délicate sensation de gêne. Elle n'a jamais vraiment été très à l'aise en présence de son aînée, bien que la ressemblance avec sa mère en cet instant et le léger sourire qui étire les lèvres d'Agrippa à la mention du hagis, rendent la demoiselle plus confiante qu'elle ne l'est d'ordinaire en sa présence. Mais elle maintient son sourire impeccable et travaillé sur sa jolie bouche peinte de rouge, ses épaules droites, moins rigides que sa belle-mère pour se fondre un peu plus dans le décor. Agrippa enchaine en affirmant qu'elle n'a que peu de temps pour fréquenter un tel lieu. En effet, la demoiselle ne l'ignore pas. Sa future belle-mère est une femme à responsabilités. Gérer un domaine aussi vaste que le Swan Manor, ne doit pas être tâche facile. Ajoutez à cela, un nombre d'enfants importants, les siens comme ses neveux et nièces, bien qu'ils aient à présent, tous atteint la majorité. Mais les enfants restent des enfants aux yeux de leur mère jusqu'à la fin de leur vie. Et par dessus tout cela, Agrippa occupe le poste de professeur de potions, un emploi certainement chronophage s'il en est.Nouvelle question de son interlocutrice, et nouveau sourire de la poupée. Sourire est l'une des choses qu'elle sait le mieux faire, mais aussi l'une de ses expression auxquelles il faut le moins se fier. Elle sait cacher beaucoup de choses derrière un sourire, la belle. Sa déception, sa rancœur, ses malaises. ❝ Eh bien, pour vous dire la vérité, j'étais supposée rencontrer une amie, mais celle-ci n'a jamais été très organisée, j'imagine qu'elle a simplement oublié notre rendez-vous, ce ne serait pas la première fois... ❞ Belladonna s'interrompte lorsqu'un serveur passe et prend leur commande -une simple salade composée pour la demoiselle, et un autre verre de Chardonnay- avant de repartir aussi discrètement qu'il était venu. ❝ Néanmoins ne vous méprenez pas, Andrea est quelqu'un de très bien, elle est simplement un peu étourdie.. elle travaille sans doute trop. ❞ légère hésitation de la demoiselle. ❝ J'ai donc pris le temps de boire un verre avant de me décider à rentrer, mais vous êtes arrivée. En quelques sortes, vous êtes ma sauveuse du soir, madame. ❞ Nouveau sourire, sincère, cette fois-ci. Il atteint les yeux de la pimprenelle et les fait rayonner. Belladonna lève son verre en direction de sa belle-mère comme pour lui porter un toast. Elle est réellement heureuse d'avoir croisé sa belle-mère et de partager un repas en sa seule compagnie.
- InvitéInvité
Re: ◈ entrevue impromptue ; agrippa
Jeu 14 Mar 2019 - 18:23
Ne dit-on pas que beauté est souvent une image fardée ? Après mon expérience concernant Tzvetelina, je ne pouvais que m’en rendre compte de manière d’autant plus frappante avec Belladonna. Elle souriait peut-être trop, car de manière trop fausse. Je n’étais pas dupe, et je préférais largement la sincérité aux ronds de jambe. Surtout avec moi. On n’entrait pas dans mes bonnes grâces avec des œillades et des sourires polis. Non.
Mais ça, bien peu de personnes étaient capables de le comprendre. Personne pour ainsi dire. J’étais une femme impressionnante, et on préférait courber l’échine devant moi et ne jamais me dévoiler la vérité. Pourtant, cette dernière je la connaissais bien, je savais très bien ce qu’on disait dans mon dos lorsqu’il était tourné. Bien heureux les simples d’esprits.
Pourtant, j’étais certaine que mademoiselle Pennington n’en était pas une, de simple d’esprit. J’avais eu tout le loisir de l’observer durant ses jeunes années, forcément, elle trainait beaucoup avec mon fils aîné, l’air de rien, alors elle n’avait pas pu passer entre les mailles de mon filet. Pas en totalité en tout cas. Elle était maligne, et savait se montrer discrète. Les faux étirements de ses lèvres qu’elle pouvait m’adresser étaient une forme de sa complaisance et de la femme dangereuse qu’elle pouvait être. Raison de plus pour que je me méfie davantage.
Toutefois, je connaissais ce qu’il y avait entre elle et Adriel, il me l’avait avoué, même si je lui avait quelque peu forcé la main. Alors, pour lui, j’allais donner une chance à cette jeune blonde devant moi qui m’expliquait les raisons de sa présence. Une amie qui ne tient pas ses engagements. Étrange fréquentation, pourtant, je n’avais pas à juger, elle ferait ses armes à sa manière, tout comme je laissais ma fille faire les siennes.
Levant le regard vers le serveur une fois qu’il arriva, je commandais ce que je souhaitais, une salade garnie ainsi qu’un verre de vin blanc. Reposant mon regard bleuté sur la jeune femme, je la laissais continuer son récit avant qu’un sourire rapide et peut-être froid n’habille mon visage à sa dernière remarque. Au moins celui-ci, il était sincère, de sa part, celui qui engendra quelque pétillement dans ses yeux. Ah, elle était donc capable de me faire don de la vérité.
Un bon point.
Croisant mes longues jambes sous la table, j’inspirais profondément mais calmement.
- Si vous me le permettez, vous avez de bien étrange relation si vos proches ne sont pas capables de tenir leurs engagements. J’espère qu’il n’en va pas de même pour vous. Être la promise de l’aîné des Skinner n’est pas une sinécure.
L’air de rien, je faisais passer un message coupant, couplé par mon allure hautaine et frigide. Ça ne m’empêchait toutefois pas d’attraper la coupe de vin qu’on venait de me servir pour le lever comme elle le fit, pour en boire une toute petite gorgée. Peu timide, je savais savourer les bonnes choses. Pourtant amusée, je reposais mon verre en adoptant un air légèrement moqueur.
- Je crois que c’est la première fois qu’on me qualifie comme une sauveuse. Me voilà flattée. Je laissais couler un court instant de silence avant de reprendre, l’air de rien. Comment se déroulent vos cours actuellement ?
Difficile de me séparer de ma fonction de professeur. Ses résultats en potions je les connaissais sur le bout des ongles, mais pas le reste. Évidemment, cette question était intéressée. Presque comme l’ensemble de mon attitude.
Mais ça, bien peu de personnes étaient capables de le comprendre. Personne pour ainsi dire. J’étais une femme impressionnante, et on préférait courber l’échine devant moi et ne jamais me dévoiler la vérité. Pourtant, cette dernière je la connaissais bien, je savais très bien ce qu’on disait dans mon dos lorsqu’il était tourné. Bien heureux les simples d’esprits.
Pourtant, j’étais certaine que mademoiselle Pennington n’en était pas une, de simple d’esprit. J’avais eu tout le loisir de l’observer durant ses jeunes années, forcément, elle trainait beaucoup avec mon fils aîné, l’air de rien, alors elle n’avait pas pu passer entre les mailles de mon filet. Pas en totalité en tout cas. Elle était maligne, et savait se montrer discrète. Les faux étirements de ses lèvres qu’elle pouvait m’adresser étaient une forme de sa complaisance et de la femme dangereuse qu’elle pouvait être. Raison de plus pour que je me méfie davantage.
Toutefois, je connaissais ce qu’il y avait entre elle et Adriel, il me l’avait avoué, même si je lui avait quelque peu forcé la main. Alors, pour lui, j’allais donner une chance à cette jeune blonde devant moi qui m’expliquait les raisons de sa présence. Une amie qui ne tient pas ses engagements. Étrange fréquentation, pourtant, je n’avais pas à juger, elle ferait ses armes à sa manière, tout comme je laissais ma fille faire les siennes.
Levant le regard vers le serveur une fois qu’il arriva, je commandais ce que je souhaitais, une salade garnie ainsi qu’un verre de vin blanc. Reposant mon regard bleuté sur la jeune femme, je la laissais continuer son récit avant qu’un sourire rapide et peut-être froid n’habille mon visage à sa dernière remarque. Au moins celui-ci, il était sincère, de sa part, celui qui engendra quelque pétillement dans ses yeux. Ah, elle était donc capable de me faire don de la vérité.
Un bon point.
Croisant mes longues jambes sous la table, j’inspirais profondément mais calmement.
- Si vous me le permettez, vous avez de bien étrange relation si vos proches ne sont pas capables de tenir leurs engagements. J’espère qu’il n’en va pas de même pour vous. Être la promise de l’aîné des Skinner n’est pas une sinécure.
L’air de rien, je faisais passer un message coupant, couplé par mon allure hautaine et frigide. Ça ne m’empêchait toutefois pas d’attraper la coupe de vin qu’on venait de me servir pour le lever comme elle le fit, pour en boire une toute petite gorgée. Peu timide, je savais savourer les bonnes choses. Pourtant amusée, je reposais mon verre en adoptant un air légèrement moqueur.
- Je crois que c’est la première fois qu’on me qualifie comme une sauveuse. Me voilà flattée. Je laissais couler un court instant de silence avant de reprendre, l’air de rien. Comment se déroulent vos cours actuellement ?
Difficile de me séparer de ma fonction de professeur. Ses résultats en potions je les connaissais sur le bout des ongles, mais pas le reste. Évidemment, cette question était intéressée. Presque comme l’ensemble de mon attitude.
- InvitéInvité
Re: ◈ entrevue impromptue ; agrippa
Lun 25 Mar 2019 - 1:00
Elle n'essaie même pas de défendre son amie, la demoiselle. Agrippa peut penser ce qu'elle veut de ses relations. Et entre son ton et attitude, aucun doute sur l'estime qu'elle s'est fait de l'amie de la libellule. Mais la pimprenelle connait son amie, son côté tête en l'air, un peu trop rêveuse, souvent dans la lune. Les faux plans, elle s'y attend à chaque fois, et si au départ cela l'avait un peu vexée qu'Andrea ne se donne pas la peine de tenir ses rendez-vous, la demoiselle avait appris que la demoiselle était comme ça, un point c'est tout. Et elle ne voulait pas contredire la nature de cette jeune femme autrement charmante. Au lieu de cela, elle se contenta de répondre à la deuxième partie de la tirade de sa belle-mère prononcée avec toute la sévérité que son regard pouvait contenir. Néanmoins la simple mention de son fils illumina le regard de la pimprenelle. ❝ Vous pouvez compter sur moi. ❞ fut tout ce qu'elle répondit. Elle ne pensait pas avoir besoin de préciser. Belladonna n'avait jamais manqué un rendez-vous avec sa belle-famille, n'avait jamais été en retard, et s'était toujours montrée parfaite à tout point de vue au regard de cette nouvelle famille. Et ce depuis longtemps. Depuis son adolescence et le début de son éducation aux règles de la haute société. Belladonna n'avait jamais posé un pied de travers. Elle avait toujours suivi toutes les règles, sans aucune exception.Mes cours? C'est le sujet de conversation qu'elle choisit? Belladonna masque sa surprise et lève doucement les yeux vers sa belle-mère. ❝ Je pense que vous êtes mieux à même que moi de juger comment se déroulent mes cours de potions, madame. ❞ Un autre sourire sincère qui se glisse entre deux phrases. ❝ En ce qui concerne mes autres sujets d'études, tout se déroule pour le mieux. Je prends un réel plaisir à assister à chacun de mes cours, et si mon emploi du temps n'était pas déjà surchargé, j'en suivrais certainement d'autres. ❞ Belladonna n'abandonnerait ses études pour rien au monde. Elle était bien trop accro à la pratique de la magie. C'était une véritable drogue. En apprendre toujours plus, découvrir de nouveaux secrets. C'était également une des raisons pour lesquelles Belladonna avait pris le boulot qu'elle avait pris. Car ainsi, passaient entre ses mains des objets plus étonnants et exceptionnels les uns que les autres. Mais ce boulot, elle n'en parlerait pas. Du moins, pas avec Agrippa.Le serveur vint déposer leurs assiettes respectives, revint un instant plus tard avec deux nouveaux verres, et s'en alla aussi discrètement qu'il était venu. Un des bons points dans ce restaurant, c'était la discrétion du personnel. Belladonna n'avait jamais entendu une seule de ses conversations fuiter d'ici. Ce qui n'était pas le cas de tous les établissements d'Inverness. ❝ Ceci dit, je n'ai aucune idée de la carrière que je suivrai par la suite.. Sans doute un emploi au ministère comme votre fils. ❞ A la mention d'Adriel, les yeux de la demoiselle étincelèrent. Ce n'était pas bien compliqué chaque évocation du jeune homme déclenchait en elle une vague d'émotions indescriptibles, souvent accompagnée d'un courant d'air chaud qui parcourait la pièce. Mais ce soir, bien trop à cran, Belladonna tentait de maintenir en place son contrôle sur sa magie bien trop volatile. Et la brise agréable ne se manifesta pas. Heureusement. Si il y avait bien une personne devant qui la libellule ne souhaitait pas perdre le contrôle, c'était bien Agrippa.
- InvitéInvité
Re: ◈ entrevue impromptue ; agrippa
Lun 25 Mar 2019 - 16:56
Je connaissais le parcours de Belladonna sur le bout des ongles, tout du moins ce qui était publié, et ce que j'avais pu découvrir avec mes ressources. Ainsi, je savais que son tracé était sans faute, immaculé. Peut-être plus que moi, ce qui, tout à fait entre nous n'était pas bien difficile. Même si je semblais être froide, sans tache et sans bavure, ceux qui savaient chercher étaient aux faits de certains de mes agissements. Tout comme ceux de mon époux, ou même de beaucoup de membres de familles de sang pur. Appartenir à ce cercle n'était pas tous les jours plaisant, il fallait savoir se battre et prouver au quotidien à quel point nous étions infaillibles. Montrer une seule faiblesse, c'était donner une ouverture d'attaque pour n'importe qui souhaitant nous nuire. C'était monnaie courante dans cette partie de la hiérarchie, et il fallait s'y faire. C'était un monde à part.
Bien souvent je me plaisais à regarder en bas, les gens simples, sans histoires, avec des vies dénuées de sens, tout du moins en apparence. Cela m'arrivait davantage depuis que j'étais devenu enseignante, fonction m'obligeant à mettre de l'eau dans mon vin suivant certains élèves. Je devais bien admettre, non sans un goût amer en bouche, que certains élèves aux naissances douteuses étaient doués en Potions. C'était indéniable.
Mais je n'étais pas devenue professeure et directrice pour me cacher derrière mes fonctions de matriache de la famille Skinner, ni même pour que ce soit un bouclier sur mes agissements. Agissements qui d'ailleurs n'avaient lieux que lorsque c'était nécessaire. Je n'étais pas une meurtrière de sang-froid ni une tueuse à gage par exemple. Mais s'en prendre à ma famille, c'était s'en prendre à moi.
La jeune femme en face de moi savait sans doute les risques à encourir, tout d'abord car elle était la fiancée de mon fils, donc elle savait ce qui était arrivé à celle qu'elle précédait. Qu'elle sache que j'étais en partie responsable ou non m'importait peu. J'étais la lionne qui veillait sur ses petits, aussi adultes soient-ils. J'avais été élevée et éduquée dans ce but depuis ma plus tendre enfance, il m'était impossible d'effacer toutes ces années d'un revers de main, même si c'était ce que m'avait demandé Adriel.
Ainsi, je me méfiais de la miss, car je n'avais pas été assez prudente avec Tzvetelina. On ne m'y reprendrait pas deux fois. Néanmoins, je devais reconnaître que cette lumière qui vint subrepticement illuminer son regard ne m'avait pas rendue indifférente. Voilà bien une différence notable avec la jeune slave qui avait été la femme de mon aîné. Je savais bien qu'ils s'étaient mariés les deux par devoir et non pas par amour, mais après tout, il en allait de même pour moi et Winston, et nous réussissions très bien à vivre ensemble. Alors pourquoi pas Adriel et Lina ? Il y avait toujours ce point d'ombre que je me devais d'élucider, mais ce sera plus tard.
Ici et maintenant, je devais donc m'assurer que cette lueur dans les yeux de la blonde ne s'éteigne pas. Jamais. Car j'étais parfaitement aux faits de ce qu'il y avait entre les deux jeunes gens, et même si cela me ravissait, je ne pouvais m'empêcher de me préparer à toutes les éventualités.
Respectant le silence, j'écoutais donc ce qu'elle avait à me dire concernant ses cours, répondant avec une politesse lisse et sans faille à mes questions. S'en était presque ennuyeux, et là elle rejoignait à nouveau Tzvetelina. Quoique elle, elle avait le don de m'amuser, ou de m'agacer, avec les nombreux tiques et toques qu'elle avait.
Belladonna était une jeune femme passionnée, ça ne faisait aucun doute, mais je voulais qu'elle soit passionnée par mon fils avant tout. M'écartant sensiblement, je laissais le serveur nous servir nos commandes tout en me permettant un commentaire vaguement rhétorique.
- Le savoir est une source inestimable et inépuisable. Nous apprenons tout au long de notre vie, ne pensez pas que cela s'arrêtera lorsque vous aurez quitté l'université. Cela ne tiendra qu'à vous, en réalité.
Les connaissances étaient sans doute les armes les plus aiguisées pour affronter le monde. Voilà pourquoi moi, Agrippa Skinner, je ne pouvais reculer devant rien, et surtout, ne laisser aucun détail, aussi infime soit-il, au hasard. Il me fallait savoir et apprendre pour protéger et régner.
Encore une fois, à la mention de mon fils, je pu voir l'effet que ça avait sur la jeune femme, moi qui était observatrice du genre humain pour pouvoir détecter un mensonge ou une vérité. Pour cacher mon amusement, je prenais une bouchée de mon plat en dégustant son goût avec délectation tout en fronçant les sourcils. Néanmoins, je prenais mon temps avant de répondre avec calme et détachement.
- Le ministère offre bien des possibilités. Cela dit, il faut avant tout que votre métier puisse épouser votre fonction d'héritière des Skinner, avec votre propre plaisir. Il est bien vain de se lever tous les matins en n'ayant aucune envie d'accomplir sa profession.
Et j'en savais quelque chose. C'était ce que je vivais au quotidien. Ou presque.
- Alors… qu'aimez-vous faire ou étudiez ? Peut-être pouvons-nous commencer à chercher dans cette direction.
Bien souvent je me plaisais à regarder en bas, les gens simples, sans histoires, avec des vies dénuées de sens, tout du moins en apparence. Cela m'arrivait davantage depuis que j'étais devenu enseignante, fonction m'obligeant à mettre de l'eau dans mon vin suivant certains élèves. Je devais bien admettre, non sans un goût amer en bouche, que certains élèves aux naissances douteuses étaient doués en Potions. C'était indéniable.
Mais je n'étais pas devenue professeure et directrice pour me cacher derrière mes fonctions de matriache de la famille Skinner, ni même pour que ce soit un bouclier sur mes agissements. Agissements qui d'ailleurs n'avaient lieux que lorsque c'était nécessaire. Je n'étais pas une meurtrière de sang-froid ni une tueuse à gage par exemple. Mais s'en prendre à ma famille, c'était s'en prendre à moi.
La jeune femme en face de moi savait sans doute les risques à encourir, tout d'abord car elle était la fiancée de mon fils, donc elle savait ce qui était arrivé à celle qu'elle précédait. Qu'elle sache que j'étais en partie responsable ou non m'importait peu. J'étais la lionne qui veillait sur ses petits, aussi adultes soient-ils. J'avais été élevée et éduquée dans ce but depuis ma plus tendre enfance, il m'était impossible d'effacer toutes ces années d'un revers de main, même si c'était ce que m'avait demandé Adriel.
Ainsi, je me méfiais de la miss, car je n'avais pas été assez prudente avec Tzvetelina. On ne m'y reprendrait pas deux fois. Néanmoins, je devais reconnaître que cette lumière qui vint subrepticement illuminer son regard ne m'avait pas rendue indifférente. Voilà bien une différence notable avec la jeune slave qui avait été la femme de mon aîné. Je savais bien qu'ils s'étaient mariés les deux par devoir et non pas par amour, mais après tout, il en allait de même pour moi et Winston, et nous réussissions très bien à vivre ensemble. Alors pourquoi pas Adriel et Lina ? Il y avait toujours ce point d'ombre que je me devais d'élucider, mais ce sera plus tard.
Ici et maintenant, je devais donc m'assurer que cette lueur dans les yeux de la blonde ne s'éteigne pas. Jamais. Car j'étais parfaitement aux faits de ce qu'il y avait entre les deux jeunes gens, et même si cela me ravissait, je ne pouvais m'empêcher de me préparer à toutes les éventualités.
Respectant le silence, j'écoutais donc ce qu'elle avait à me dire concernant ses cours, répondant avec une politesse lisse et sans faille à mes questions. S'en était presque ennuyeux, et là elle rejoignait à nouveau Tzvetelina. Quoique elle, elle avait le don de m'amuser, ou de m'agacer, avec les nombreux tiques et toques qu'elle avait.
Belladonna était une jeune femme passionnée, ça ne faisait aucun doute, mais je voulais qu'elle soit passionnée par mon fils avant tout. M'écartant sensiblement, je laissais le serveur nous servir nos commandes tout en me permettant un commentaire vaguement rhétorique.
- Le savoir est une source inestimable et inépuisable. Nous apprenons tout au long de notre vie, ne pensez pas que cela s'arrêtera lorsque vous aurez quitté l'université. Cela ne tiendra qu'à vous, en réalité.
Les connaissances étaient sans doute les armes les plus aiguisées pour affronter le monde. Voilà pourquoi moi, Agrippa Skinner, je ne pouvais reculer devant rien, et surtout, ne laisser aucun détail, aussi infime soit-il, au hasard. Il me fallait savoir et apprendre pour protéger et régner.
Encore une fois, à la mention de mon fils, je pu voir l'effet que ça avait sur la jeune femme, moi qui était observatrice du genre humain pour pouvoir détecter un mensonge ou une vérité. Pour cacher mon amusement, je prenais une bouchée de mon plat en dégustant son goût avec délectation tout en fronçant les sourcils. Néanmoins, je prenais mon temps avant de répondre avec calme et détachement.
- Le ministère offre bien des possibilités. Cela dit, il faut avant tout que votre métier puisse épouser votre fonction d'héritière des Skinner, avec votre propre plaisir. Il est bien vain de se lever tous les matins en n'ayant aucune envie d'accomplir sa profession.
Et j'en savais quelque chose. C'était ce que je vivais au quotidien. Ou presque.
- Alors… qu'aimez-vous faire ou étudiez ? Peut-être pouvons-nous commencer à chercher dans cette direction.
- InvitéInvité
Re: ◈ entrevue impromptue ; agrippa
Lun 1 Avr 2019 - 17:50
L'évocation de ses cours suscite chez la jeune femme une légère surprise quand au sujet choisi. Non seulement Agrippa connait sur le bout des doigts ses résultats en potions, mais elle doit également avoir accès à son dossier scolaire. De plus elle s'est certainement renseignée sur tout ce qui a un rapport avec la jeune fille depuis le moment où elle avait été fiancée à Jarvis bien des années auparavant, et peut-être même avant d'avoir conclu ces fiançailles. Belladonna ne doute pas qu'un dossier bien rempli, bien ficelé, retrace son parcours, enfermé dans un tiroir sombre du bureau de sa future belle-mère. La moindre de ses notes, la moindre coupure de presse, et peut-être même des rapports plus précis.. Qui sait? Elle a même certainement redoublé d'efforts, lorsque la jeune femme est devenue la nouvelle future héritière de la famille suite à ses secondes fiançailles. Qui ne l'aurait pas fait? Du moins, quelle famille de sang-pur (digne de ce nom et de tous les préjugés qui le suivent) n'avait pas ce genre de pratiques? Ainsi, les seuls moments de la vie de Belladonna qui restent encore cachés au monde entier sont certainement les trois années où elle a vécu à l'étranger, coupée du monde auquel elle semble appartenir.Ces trois années magiques que la demoiselle n'échangerait pour rien au monde. Trop heureuse d'avoir vécu libre, d'avoir vécu à l'abri de ces regards scrutateurs qui composaient et composent encore la haute société sorcière. Libre de ce carcan qui l'étouffe jour après jour. Ces trois années où la seule motivation de la jeune fille avait été la découverte du monde. La découverte de nouvelles pratiques magiques. La découverte du monde moldu aussi. Elle avait sillonné des contrées toutes plus différentes les unes des autres. Elle avait appris, chaque jour, d'autres secrets que le monde ne partage pas. Parfois, la petite poupée regrette d'être rentrée. D'autres fois, elle se console en se disant que si elle n'était pas revenue, elle n'aurait peut-être pas été la nouvelle fiancée d'Adriel. Et puis.. ses frères lui avaient manqué.Malgré toutes ses pensées qui se bousculent dans sa tête la jeune femme n'en répond pas moins avec passion à sa future belle-mère quand au déroulement de ses cours, son parcours impeccable, dont elle est fière la demoiselle. Pas qu'elle soit du genre à se vanter de ses notes exceptionnelles. Elle en est fière pour elle-même. Elle se prouve chaque jour que son voyage n'est pas terminé, et qu'elle apprend encore, même si le cadre est plus 'classique', elle continue de voyager de sujet en sujet, de cours en cours au grès du bon vouloir et des choix de ses professeurs.A nouveau le commentaire d'Agrippa la perturbe. Les mots qui s'échappent de sa bouche semblent provenir tout droit d'une citation littéraire. Sorte de phrase qu'aurait pu prononcer un philosophe sur le sens de la vie et des apprentissages. Et sous ses mots choisis sans aucune doute avec soin, la libellule ne peut s'empêcher de se dire qu'il y a un message caché. Elle ne répond rien et se contente d'hocher la tête. Avant de poursuivre sur le fait qu'elle n'a aucune idée de la carrière qui l'attend suite à ses études. En effet, la demoiselle fait face à un choix multiple.Ce à quoi la reine des glaces qui lui fait face répond d'un nouveau commentaire légèrement déstabilisant. Elle fronce les sourcils la belle lufkin. Agrippa pensait-elle que Belladonna se laisserait porter et ne choisirait pas un métier qui la comblerait? S'il y a bien une chose pour laquelle Belladonna s'était battue dans sa vie c'était le fait de pouvoir faire ses propres choix au niveau de sa scolarité et de son parcours à venir. Et si elle n'avait pu discuter un contrat de fiançailles magique conclu dans son dos lors de son adolescence, il n'en avait pas été de même lorsque son oncle avait voulu la retenir à la maison après sa scolarité à Beauxbâtons afin de faire d'elle, une parfaite femme au foyer en devenir. Oh non, sur ce coup-là, elle ne s'était pas laissée faire et avait embarqué ses affaires dans sa valise jusqu'à l'autre bout du monde. Certains y avaient vu une fuite désespérée. Après tout, la demoiselle était partie du jour au lendemain sans prévenir personne. Mais la vérité, c'est que ce voyage était présent dans l'esprit de la jeune depuis des années. Oh non, Belladonna ne se contenterait pas de la vie que son oncle avait prévu pour elle. Loin de là.Vient ensuite la dernière question d'Agrippa très directe, cette fois. Elle semble vouloir jouer le rôle de conseillère d'orientation, en quelques sortes. Aucun problème pour la jeune femme passionnée de magie, qui pourrait passer des heures à en parler. Alors c'est avec un regard qui brille et avec une étonnante sincérité que la jeune femme entreprend de répondre à cette question. ❝ Pour tout vous dire, madame, je dois avouer qu'un grand nombre de sujets me passionnent. C'est sans doute cela la raison qui m'empêche de choisir, d'ores et déjà, un métier. Je suis attirée par un grand nombre de pratiques magiques. ❞ c'est un sourire sans égal qu'elle adresse à la femme glaciale mais néanmoins concernée qui lui fait face. ❝ Les potions en font partie, c'est à l'évidence une part importante de mon héritage paternel*, comme vous le savez sans doute. Je travaille régulièrement avec mon frère dans le labo de la Pennington corporation. Mais je dois avouer que depuis mes années de voyage, mon cœur penche sans doute un peu plus du côté des sortilèges. Particulièrement les enchantements d'origine ancienne, ceux d'un autre temps. Nombre d'entre eux semblent avoir été oubliés avec le temps, et pourtant certains sont puissants et également très intéressants, même pour la vie actuelle évidemment plus moderne qu'autrefois... ❞ Nouveau sourire éclatant. Elle pourrait ne jamais arrêter de parler magie la jeune femme et continue sur sa lancée. ❝ Les deux métiers qui m'attirent le plus, bien que je ne sois toujours pas certaine de poursuivre dans ces voix, sont sans doute le métier de langue de plomb au sein du ministère et une carrière en tant que briseuse de sortilèges chez Gringotts. Néanmoins les champs de la recherche et de l'histoire sont également passionnants, et je ne peux me résoudre à faire un choix à l'heure actuelle. ❞ Avec un rire à peine dissimulé, elle finit par conclure son monologue plus authentique que toutes les paroles qu'elle a pu prononcer face à sa belle-mère. ❝ Et vous voici à présent informée du dilemme qui me tient.. ❞ En effet, Belladonna ne compte pas choisir aussi tôt sa carrière, elle se laisse encore du temps afin de se décider à choisir un chemin qui la guidera sûrement le reste de sa vie.
note :
* la famille paternelle de Bella est connue pour avoir compris de grands potionnistes, dont son père. Son grand-frère dirige l'entreprise familiale dédiée principalement à la recherche en potions. Et il est bien connu que les filles nées dans la famille Pennington sont depuis des générations nommées après des ingrédients nécessaires à la fabrication de potion.
- InvitéInvité
Re: ◈ entrevue impromptue ; agrippa
Mer 3 Avr 2019 - 20:09
Laissant le serveur nous apporter nos consommations, c'est dans un silence impérieux et respectueux que je laisse ma future belle-fille s'exprimer sur ses envies et ses projets d'avenir. Je suis presque surprise de l'entendre formuler autant de phrases à la suite, moi qui la connaissais si discrète et effacée. Une face cachée de son caractère que je découvrais à l'instant et qui n'était pas pour me déplaire. J'appréciais toujours le franc parler, don que très peu de gens possédaient, surtout en ma présence et en face de moi, car j'étais souvent bien trop impressionnante. De plus avec mon rang et mon sang, il était bien plus aisé pour les commères de parler dans mon dos plutôt que de me dire la vérité en face. En général, c'était en me parlant franchement qu'on obtenait mes bonnes grâces, mais ça, bien peu l'avaient compris. Ce n'était pas pour me déplaire, car ça m'amusait franchement.
Je n'étais pas sans connaître le talent de potionniste de la famille Pennington et j'étais bien aise que ma future belle-fille puisse en être. C'était un art que j'appréciais particulièrement depuis mon plus jeune âge et dans lequel j'excellais mieux que quiconque. Tout du moins jusqu'à présent je n'avais que rarement trouvé de véritables rivaux, ou partenaires, capables de m'apprendre encore sur cette manière. Et pourtant j'appréciais par-dessus tout continuer à me mettre au défi et continuer à apprendre, surtout dans un art aussi profond et complexe que les potions. Mais tout venait à point qui savait attendre, j'étais certaine qu'un jour le vent tournerait. Je n'étais pas pressée, j'avais la vie devant moi pour apprendre. Comme je l'avais signifié à la jeune femme, le savoir était une source sans faille.
Tranquillement, impérieuse, je hochais la tête aux deux suggestions tout aussi intéressantes l'une que l'autre que proposais Belladonna. Effectivement, elle aurait de quoi faire, pour l'un comme pour l'autre.
- En voilà des projets et des idées pour le moins intéressants. S'intéresser à tout est une richesse d'esprit, je ne peux que vous encourager sur cette voie. Cependant, travailler à Gringotts risque d'être difficile, surtout à cause de la collaboration avec les gobelins.
Ces petites créatures avaient beau avoir une intelligence hors norme, ils étaient peu fréquentables et particulièrement sournois. C'était une ironie que je puisse songer cela, moi qui l'était aussi, mais je devais reconnaître que cette petite race d'humanoïde avait ça dans le sang mieux que quiconque. Je n'étais donc pas certaine que pour une femme à l'apparence aussi douce et fragile que la blonde en face de moi, ce soit un environnement épanouissant sur le long terme.
Toutefois, son approche concernant les potions fit germer une idée à mon esprit, et c'est calmement que je me servais de ma salade en prenant bien le temps de la mâcher, remuant mes pensées avec précaution. Je n'étais pas certaine que cela puisse plaire à Adriel, mais après tout, sa bien-aimée était majeure et vaccinée, c'était à elle de prendre ses décisions. Une fois ma bouchée avalée, je reposais mes couverts et plongea mon regard bleu glacé dans ceux de ma future belle-fille.
- Que diriez-vous d'un poste d'assistante en potions ? À Hungcalf. À mes côtés.
Bien sûr, le côté intéressé d'avoir la jeune femme sous le coude pouvait être flagrant, pourtant, il n'y avait pas que ce détail qui me motivait dans ma démarche. Je savais que Belladonna était une femme particulièrement douée, et je ne voulais pas m'encombrer d'un assistant idiot et incompétent. Je savais qu'avec elle, c'était une valeur sûre et que j'allais pouvoir lui faire confiance dès le premier jour sans avoir à surveiller sans cesse ce qu'elle faisait avec mes réserves et mes élèves.
Je n'étais pas sans connaître le talent de potionniste de la famille Pennington et j'étais bien aise que ma future belle-fille puisse en être. C'était un art que j'appréciais particulièrement depuis mon plus jeune âge et dans lequel j'excellais mieux que quiconque. Tout du moins jusqu'à présent je n'avais que rarement trouvé de véritables rivaux, ou partenaires, capables de m'apprendre encore sur cette manière. Et pourtant j'appréciais par-dessus tout continuer à me mettre au défi et continuer à apprendre, surtout dans un art aussi profond et complexe que les potions. Mais tout venait à point qui savait attendre, j'étais certaine qu'un jour le vent tournerait. Je n'étais pas pressée, j'avais la vie devant moi pour apprendre. Comme je l'avais signifié à la jeune femme, le savoir était une source sans faille.
Tranquillement, impérieuse, je hochais la tête aux deux suggestions tout aussi intéressantes l'une que l'autre que proposais Belladonna. Effectivement, elle aurait de quoi faire, pour l'un comme pour l'autre.
- En voilà des projets et des idées pour le moins intéressants. S'intéresser à tout est une richesse d'esprit, je ne peux que vous encourager sur cette voie. Cependant, travailler à Gringotts risque d'être difficile, surtout à cause de la collaboration avec les gobelins.
Ces petites créatures avaient beau avoir une intelligence hors norme, ils étaient peu fréquentables et particulièrement sournois. C'était une ironie que je puisse songer cela, moi qui l'était aussi, mais je devais reconnaître que cette petite race d'humanoïde avait ça dans le sang mieux que quiconque. Je n'étais donc pas certaine que pour une femme à l'apparence aussi douce et fragile que la blonde en face de moi, ce soit un environnement épanouissant sur le long terme.
Toutefois, son approche concernant les potions fit germer une idée à mon esprit, et c'est calmement que je me servais de ma salade en prenant bien le temps de la mâcher, remuant mes pensées avec précaution. Je n'étais pas certaine que cela puisse plaire à Adriel, mais après tout, sa bien-aimée était majeure et vaccinée, c'était à elle de prendre ses décisions. Une fois ma bouchée avalée, je reposais mes couverts et plongea mon regard bleu glacé dans ceux de ma future belle-fille.
- Que diriez-vous d'un poste d'assistante en potions ? À Hungcalf. À mes côtés.
Bien sûr, le côté intéressé d'avoir la jeune femme sous le coude pouvait être flagrant, pourtant, il n'y avait pas que ce détail qui me motivait dans ma démarche. Je savais que Belladonna était une femme particulièrement douée, et je ne voulais pas m'encombrer d'un assistant idiot et incompétent. Je savais qu'avec elle, c'était une valeur sûre et que j'allais pouvoir lui faire confiance dès le premier jour sans avoir à surveiller sans cesse ce qu'elle faisait avec mes réserves et mes élèves.
- InvitéInvité
Re: ◈ entrevue impromptue ; agrippa
Mer 19 Juin 2019 - 2:27
Une fois son monologue achevé, la demoiselle se permet quelques bouchées de son assiette, et une gorgée de vin. Elle a beaucoup parlé, et espère qu'Agrippa prendra le relais. Elle ne se souvient pas d'avoir un jour autant parlé en présence de sa belle-mère. Elle d'ordinaire si réservée, presque muette, qu'elle est devenue aux yeux du monde cette poupée insipide et sans profondeur, cette jeune femme superficielle qui ne semble prêter attention qu'à ses vêtements haute-couture. Oui, elle sait Belladonna quelle image elle laisse à ceux qui ne la connaissent pas. Elle sait la douceur, que son masque d'impassibilité, ses intonations travaillées, et son allure impeccable laissent derrière elle une réputation de poupée délicate, extrêmement futile, sans avis et sans avenir. Elle le sait la libellule que sa réputation n'est plus à faire, sans doute répandue plus largement encore par sa jumelle, son opposée. Que l'image alternative qu'elle projette au monde est celle d'un rat de bibliothèque, le nez plongé dans un bouquin, l'intello du cours capable de répondre à la plupart des questions, la chouchoute, la favorite de bien des profs. Mais ce qu'elle sait également, c'est que ses amis, qui la connaissent parviennent à voir par delà ce masque d'indifférence face au monde. Qu'ils peuvent voir en elle une inestimable source de connaissances, la jeune femme perfectionniste et obstinnée prête à tout pour réussir. Elle sait qu'Adriel la voit telle qu'elle est, lorsqu'ils se retrouvent à deux, rien qu'entre eux, la belle un peu fleur blueue. Il sait, lui, à quel point elle peut être pétillante et pleine de joie. A quel point son optimisme est à toute épreuve. Qu'elle est réellement touchée par ce qui se produit autour d'elle, cette gamine prête à découvrir chaque nouvelle chose d'un oeil neuf et enfantin. Lui il sait. Et quelque part, à Bella, ça lui suffit.C'est avec un authentique sourire que Belladonna accueille les paroles d'Agrippa. Elle n'aurait pas pu dire mieux. Néanmoins, la demoiselle ne peut s'enpêcher d'émettre des réserves sur un point : colaborer avec les gobelins est difficile. Certes, le gobelin n'est pas pas réputé pour être la plus gentille des créatures, loin de là. Mais la belle en a croisé lors de ses périples. Et si ses débuts avec eux pouvaient être parfois tumultueux, souvent à cause de son air de poupée fragile, en leur montrant ce qu'elle vaut, elle s'en est très bien sortie jusqu'à présent. Mais elle n'entrera pas dans le débat ce soir. Après tout, Agrippa ne sera pas la personne à prendre la décision une fois le moment venu. Alors pour ne pas acquiescer sans réserves, elle hausse simplement une épaule, se refusant à mentir. Car Belladonna ne ment jamais. Certes elle possède une véritable habilité à manier les mots et à savoir quand garder le silence. Une manière de manipuler la vérité sans jamais avoir à réellement mentir. Elle omet simplement des détails. Mais elle s'est toujours refusée à dire quelque chose qu'elle ne pense pas vrai. Mentir n'est tout simplement pas dans sa nature.Face à la proposition de sa belle-mère, Bell' reste un instant sans voix. Trop surprise pour même penser à masque l'étonnement qui marque son visage. Assistante de potions. A Hungcalf. Avec Agrippa. Elle ne sait pas ce qu'elle doit répondre à une telle proposition. Evidemment, l'opportunité est magnifique. La jeune femme connait assez Agrippa pour savoir qu'elle ne proposerait pas ce poste à n'importe qui, et donc se rendre compte du compliment que lui accorde son aînée. Néanmoins, elle est hésitante, la douce. Travailler en si proche collaboration avec Agrippa est un risque. Pas que cette dernière découvre des choses sur elle. Non, Bella n'a pas grand chose à cacher à sa belle-mère à l'exception d'un job douteux. Simplement, plus de temps passé en sa présence signifie plus de chances de l'exposer à l'un de ces fameux accidents magiques. Plus d'occasions de perdre le contrôle. Et exposer sa plus grande faiblesse face à Agrippa n'est pas une réalité à laquelle la jeune sorcière a franchement envie de faire face. Aussi la voilà prise de doute. Comment accepter sans être effrayée à la possibilité de dévoiler un de ses plus grands secrets? Comment refuser sans passer pour une ingrate petite fille pourrie gâtée qui ne sait pas ce qui est bon pour elle? Comment accepter sans se retrouver presque aussitôt en danger? La voici tourmentée. Alors après un long silence gênant, l'étudiante choisit ses mots avec précaution. ❝ Sincèrement, je ne sais que répondre à une telle proposition, madame. ❞ Son sourire bien que discret est aussi franc que ses paroles. Ses intonations veloutées et concilliantes, traduisent son émoi et son honnêteté. ❝ A l'évidence, vous me trouvez honorée de recevoir une telle offre. Vraiment, je suis flattée à l'idée que vous puissiez voir en moi quelqu'un qui soit à la hauteur de vos attentes en la matière. ❞ Une hésitation, un léger silence qui trahissent sa gêne. ❝ Néanmoins, j'aimerais y réfléchir avant de vous donner une réponse si cela ne vous dérange pas. ❞ Ne pas accepter, ne pas refuser. Demander un délai. C'est ce qu'elle pouvait faire de mieux la petite poupée, face à cette proposition aussi inattendue que déstabilisante.Vite. Elle doit réfléchir vite. Trouver un moyen de changer de sujet sans pour autant montrer à quel point l'idée l'a destabilisée. Avec un nouveau sourire légèrement forcé afin de masquer son trouble elle demande ❝ Si je peux me permettre la question, madame. Comment vous est venue cette idée? ❞ Un regard plein d'intérêt. Elle aimerait réellement savoir la pimprenelle, d'où sort cette soudaine proposition.
- InvitéInvité
Re: ◈ entrevue impromptue ; agrippa
Jeu 20 Juin 2019 - 15:01
Croquant tranquillement mon repas après avoir lancé ma proposition, je ne perdais pourtant pas une miette de la réaction de ma future belle-fille. C'était un délice de la voir aussi désemparée même si je voyais bien qu'elle essayait de prendre sur elle pour que rien ne paraisse. Après tout, elle savait très bien à qui elle s'adressait, et elle avait l'intelligence de faire attention. Brave petite.
Il était certain qu'elle aurait pu apporter un soutien non négligeable à Jarvis même s'il n'y avait pas de sentiments entre eux, contrairement avec Adriel. Toutefois, l'amour n'est pas toujours nécessaire, j'en sais quelque chose.
Fort heureusement que j'étais en train de manger, car sinon j'aurais eu bien du mal à camoufler ce sourire narquois et victorieux qui se dessinait sur mes lèvres. Je me délectais de créer ce genre de réaction chez autrui, c'était toujours un plaisir, et ce, chez n'importe qui. Mais présentement était le moment rêvé pour tester la jeune femme, je n'allais donc pas me priver d'une si belle occasion. Je devais m'assurer qu'elle était à la hauteur pour être la femme d'Adriel et le combler, car même si je l'en avais crue capable, Tzvetelina n'avait pas été à la hauteur finalement. Belladonna allait donc devoir redoubler d'effort pour me plaire, et elle avait sans doute conscience que ça passait par moi avant mon fils ainé. Elle n'avait pas le choix. Les Skinner c'était moi, pas Adriel. C'était moi la matriarche et qui tirait les ficelles… et si ça se trouve, ce jeune couple allait pouvoir m'aider à détrôner Winston. Je ne pouvais pas la laisser continuer à diriger notre maison comme il le faisait, c'était inadmissible.
Je sentais l'orage poindre.
Terminant mon assiette calmement, je fixais la blonde devant moi tandis que je la sentais marcher sur des œufs en me répondant. Ni un oui, ni un non. Après tout, je ne lui avais pas exigé de me répondre tout de suite, donc sa demande ne me fit ni chaud ni froid. Qui plus est, je préférais qu'elle me montre sa sagesse en prenant une décision réfléchie plutôt que de sauter sur l'occasion dans le seul et unique but de me faire plaisir (ou pas). Je préférais que mon fils se lie avec une personne qui savait prendre le temps de la réflexion, tant que cela restait dans le temps imparti. Il ne fallait pas non plus tergiverser durant des années. L'opportunité que je lui offrais-là était unique, c'était à elle de la saisir ou non. Néanmoins il y avait autant d'avantages que de désavantages, j'en avais conscience, et c'était bien pour cela que je le lui avais suggéré.
C'est donc le regard fixé sur elle que je lui répondais d'une voix calme mais non pas moins détachée et froide.
- Bien sûr, réfléchissez, c'est bien normal. Je préfère cela.
Je ne mentais pas, bien au contraire.
Attrapant mon verre de vin, j'y trempais mes lèvres avec cette délicatesse aristocratique qui coulait si bien dans mes veines et qui m'habillait au quotidien. Femme redoutable et tranchante comme une lame de rasoir.
Toutefois, sa démarche pour changer de sujet ne m'échappa pas. Effectivement, elle aurait pu davantage me poser de question sur le poste que je lui offrais plutôt que de changer, aussi subtilement soit-il, de sujet. Mais je prenais tout de même le temps de lui répondre avec honnêteté, même si j'étais persuadée que ça n'allait pas spécialement l'aider.
- L'idée d'être professeure ? Ou Potionniste ? La seconde est simplement que je tiens cet art de ma mère et que j'ai toujours fait des potions, ce fut donc l'évidence même. Quant à enseigner à Hungcalf et bien… disons que tous les enfants partis du manoir parce que majeurs, j'avais bien plus de temps libre. Temps que je voulais mettre à profit intéressant pour tout le monde.
Oui car je n'avais rien contre le fait de partager mon savoir de maîtresse des potions avec les plus doués et les plus méritants. Les élèves de l'université pouvaient donc se targuer de m'avoir comme professeure. Évidemment, la démarche était également intéressée de mon côté et ce, par de toutes autres motivations. La fuite de mon mari en était le premier.
Reposant mon verre à pied sur la table, je toisais à nouveau mon interlocutrice.
- Cette soirée me fut agréable, mais je ne vais plus pouvoir vous tenir compagnie bien longtemps. Avez-vous d'autres questions ? Vous savez que je peux me rendre disponible pour vous.
Pour refermer mon emprise sur toi.
Il était certain qu'elle aurait pu apporter un soutien non négligeable à Jarvis même s'il n'y avait pas de sentiments entre eux, contrairement avec Adriel. Toutefois, l'amour n'est pas toujours nécessaire, j'en sais quelque chose.
Fort heureusement que j'étais en train de manger, car sinon j'aurais eu bien du mal à camoufler ce sourire narquois et victorieux qui se dessinait sur mes lèvres. Je me délectais de créer ce genre de réaction chez autrui, c'était toujours un plaisir, et ce, chez n'importe qui. Mais présentement était le moment rêvé pour tester la jeune femme, je n'allais donc pas me priver d'une si belle occasion. Je devais m'assurer qu'elle était à la hauteur pour être la femme d'Adriel et le combler, car même si je l'en avais crue capable, Tzvetelina n'avait pas été à la hauteur finalement. Belladonna allait donc devoir redoubler d'effort pour me plaire, et elle avait sans doute conscience que ça passait par moi avant mon fils ainé. Elle n'avait pas le choix. Les Skinner c'était moi, pas Adriel. C'était moi la matriarche et qui tirait les ficelles… et si ça se trouve, ce jeune couple allait pouvoir m'aider à détrôner Winston. Je ne pouvais pas la laisser continuer à diriger notre maison comme il le faisait, c'était inadmissible.
Je sentais l'orage poindre.
Terminant mon assiette calmement, je fixais la blonde devant moi tandis que je la sentais marcher sur des œufs en me répondant. Ni un oui, ni un non. Après tout, je ne lui avais pas exigé de me répondre tout de suite, donc sa demande ne me fit ni chaud ni froid. Qui plus est, je préférais qu'elle me montre sa sagesse en prenant une décision réfléchie plutôt que de sauter sur l'occasion dans le seul et unique but de me faire plaisir (ou pas). Je préférais que mon fils se lie avec une personne qui savait prendre le temps de la réflexion, tant que cela restait dans le temps imparti. Il ne fallait pas non plus tergiverser durant des années. L'opportunité que je lui offrais-là était unique, c'était à elle de la saisir ou non. Néanmoins il y avait autant d'avantages que de désavantages, j'en avais conscience, et c'était bien pour cela que je le lui avais suggéré.
C'est donc le regard fixé sur elle que je lui répondais d'une voix calme mais non pas moins détachée et froide.
- Bien sûr, réfléchissez, c'est bien normal. Je préfère cela.
Je ne mentais pas, bien au contraire.
Attrapant mon verre de vin, j'y trempais mes lèvres avec cette délicatesse aristocratique qui coulait si bien dans mes veines et qui m'habillait au quotidien. Femme redoutable et tranchante comme une lame de rasoir.
Toutefois, sa démarche pour changer de sujet ne m'échappa pas. Effectivement, elle aurait pu davantage me poser de question sur le poste que je lui offrais plutôt que de changer, aussi subtilement soit-il, de sujet. Mais je prenais tout de même le temps de lui répondre avec honnêteté, même si j'étais persuadée que ça n'allait pas spécialement l'aider.
- L'idée d'être professeure ? Ou Potionniste ? La seconde est simplement que je tiens cet art de ma mère et que j'ai toujours fait des potions, ce fut donc l'évidence même. Quant à enseigner à Hungcalf et bien… disons que tous les enfants partis du manoir parce que majeurs, j'avais bien plus de temps libre. Temps que je voulais mettre à profit intéressant pour tout le monde.
Oui car je n'avais rien contre le fait de partager mon savoir de maîtresse des potions avec les plus doués et les plus méritants. Les élèves de l'université pouvaient donc se targuer de m'avoir comme professeure. Évidemment, la démarche était également intéressée de mon côté et ce, par de toutes autres motivations. La fuite de mon mari en était le premier.
Reposant mon verre à pied sur la table, je toisais à nouveau mon interlocutrice.
- Cette soirée me fut agréable, mais je ne vais plus pouvoir vous tenir compagnie bien longtemps. Avez-vous d'autres questions ? Vous savez que je peux me rendre disponible pour vous.
Pour refermer mon emprise sur toi.
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