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good for me + lubiabi [terminé]
Mar 14 Mai 2019 - 8:02
to be with you is easy.
Presque deux mois, depuis cette soirée passée dans la trame d'une oeuvre de fiction qui vous ressemblait pourtant tellement, transformation sous ses yeux épouvantés, réalisant qui tu étais, qui elle était. Expressions jumelles, presque, entre le prédateur et sa proie, blessés tous deux au coeur, à l'âme, d'un chagrin menaçant de se fracasser la peau et les os. Depuis qu'elle t'a dit qu'elle voulait rester avec toi, qu'elle voulait essayer, malgré tout ce qu'elle savait à présent. Doucement, sans exactement faire exprès, sans que tu prennes conscience de ce que cela signifiait, sa présence t'est devenue nécessaire, aussi inconsciemment que l'oxygène l'est à ta vie. Sans trop le deviner, sans le.verbaliser réellement. Elle est souvent ici, la petite sorcière, avec ton chien et toi, sur ton voilier tanguant paisiblement au rythme des vagues paresseuses du Loch. Assises au soleil sur le pont de bois de l'Insubmersible, vous vous êtes confortablement installées sur un plaid que tu as posé au sol, lunettes fumées sur le nez et casquette de capitaine vissée sur la tête. Croisant tes jambes sous toi pour t'installer en tailleur, tu jettes un regard à la jeune femme. Un éclat d'acier, impérieux, possessif, gardien - et traversé d'une indicible tendresse. Tu es saisie d'une inspiration soudaine, ne cherchant pas à te l'expliquer - depuis quelques temps, tu ne réfléchis plus beaucoup, en sa présence, laissant l'instinct te guider, plus sûr que tes pensées devenant aisément chaotiques ... et moins retors que la culpabilité dévorante qui, malgré toutes ses assurances, menace constamment de t'engloutir.
« T'ai-je déjà dit pourquoi j'ai préféré m'installer à Inverness plutôt qu'à Londres? » Ta voix est tranquille, presque languide, rompant le silence emplissant l'air entre deux cris d'oiseaux de mer. Tu penches tes verres fumés sur ton nez pour qu'elle puisse voir tes prunelles en un geste presque antique - celui que font les vieux lorsqu'ils cherchent à réprimander, te dis-tu. Mais tout ce que tu veux, c'est enlever une énième barrière entre vous, si inconséquente soit-elle, celle de la nonchalance créée par une paire d'aviateurs. « Outre pour me rapprocher de mes cousins, je veux dire », poursuis-tu, Rufus se joignant à vous comme s'il avait deviné que tu parles de son ancien maître. Caleb, parti au loin dans tes propres contrées slaves, alors que toi, tu t'es exilée ici : ironie du sort, quand tu nous tiens. Lui grattant doucement une oreille (sa préférée, la droite, tu le sais), tu souris à Abigail, portant à nouveau ton attention sur elle, avant de désigner d'un geste léger de la main les flâneurs de la marina. « Ici, les gens marchent lentement, sans but, souvent - c'est généralement le cas dans les marinas », dis-tu, petit accent tranquille et rêveur dans ta voix à l'accent ukrainien qui roucoule, comme toujours. Haussant les sourcils, jetant un regard par en dessous à la jeune femme, tu glisses un doigt pensif sur sa main, poursuivant ta réflexion. « À Londres, les gens marchent vite. Ils savent où ils vont, ils sont pressés, ils sont importants ». Ici, si peu de choses ont d'importance, et pourtant. Vous pouvez prendre le temps, le luxe, de la lenteur, ici. Seules au monde.
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Re: good for me + lubiabi [terminé]
Jeu 16 Mai 2019 - 8:40
J'essayais de ne pas penser. Ne pas réfléchir. Ne pas me laisser emporter, encore, par un chagrin qui ne concernait en rien la femme assise en tailleur à côté de moi. Ma sœur était à l'hôpital suite à son accident de moto et j'avais été convoquée à Sainte-Marie car Gabriel avait reçu un coup de couteau non loin du cœur.
Voilà pourquoi j'étais assise là, mon thermos à thé posé à ma droite, mes paupières, cachée derrière mes lunettes de soleil peut-être trop imposantes pour mon visage poupin, étaient closes. Casquette noire avec une croix rouge simplement posée sur ma tête, la visière sur le côté et non pas sur mon front. Vêtue d’habits totalement noirs, comme d'habitude, l'ensemble de mon allure pouvait faire penser à un garçon manqué. Pourtant, je dégageais une certaine élégance à être vêtue ainsi. Je ne me négligeais pas, c'était une tenue décontractée que j'aimais endosser de temps en temps, et j'en avais grand besoin en ce moment.
Appréciant simplement le calme environnant et la présence de la slave à proximité, je me contentais d'écouter les bruissements des vagues, les allées et venues des flâneurs sur le port, les cris stridents des mouettes, humant l'odeur caractéristique des algues du lac. J'étais parvenue à atteindre un certain stade de sérénité depuis ces presque deux mois où nous avions décidé de nous rapprocher. D'essayer de panser nos blessures respectives, car personne d'autre ne pouvait le faire mieux que nous, pour nous, entre nous. Les cauchemars étaient toujours présents et violents, mais à bientôt un an de l'accident, je commençais à ne plus me formaliser, même si je ne réussissais pas à m'habituer vraiment.
J'étais bien en la présence de la diplomate. Je me sentais en sécurité, ce qui pouvait paraître ironique. Nos moments simples et sereins étaient chers à mon cœur, et jamais je ne m'imposais à elle. J'attendais à chaque fois qu'elle me contacte pour que nous puissions nous voir… et je devais avouer être surprise qu'elle me le demande si régulièrement. Je craignais que ce soit trop, un changement trop brutal pour une personne aussi indépendante, mais, dans un sens, il était possible que j'en ai besoin autant qu'elle. Comme si mes poumons se remplissaient de l'eau du Loch que je quittais après chacune de mes visites, comme si je me noyais lorsque nous étions séparées. Toutefois, je connaissais cette sensation de manque que j'avais déjà ressentie avec mes deux ex, et je ne voulais pas réitérer les mêmes erreurs… même si chaque personne et chaque relation étaient différentes, comme me l'avait très justement rappelé mon professeur de musique.
Alors, je profitais de chaque instant. Comme celui-ci. Simple mais très important.
Le silence fut rompu par sa voix assurée mais non pas moins douce, à l'accent si prononcé qui sonnait comme une mélodie à mes oreilles. Sans pour autant ouvrir les yeux, je l'écoutais, en le lui signifiant d'un léger mouvement de tête, ne cherchant pas à l'interrompre. La simplicité de nos conversations faisait partie intégrante de notre relation. Non pas pour cacher la douleur et le lourd secret que nous portions à deux, mais parce que nous avions atteint, déjà, une certaine forme d'élégance de communication.
Entendant le chien se rapprocher de nous, je me décidais enfin à m’ouvrir visuellement au monde, un petit sourire espiègle s'affichant alors sur mon visage sans que je n'en relève l'origine immédiatement. Docile, je suivais son geste de la main qui désignait les passants qui déambulaient, parfois devant l'Insubmersible sans pour autant le voir. La conclusion de la jeune femme ne fit qu'étirer mes lèvres tandis qu'un frisson violent mais agréable me traversa en sentant le contact de son doigt.
Ressentait-elle toujours ce magnétisme entre nous ? Cette attirance si mystérieuse qui nous reliait ? Ou l'avait-elle perdu en apprenant qui j'étais vraiment ? Dans mon cas, tout n'était que davantage décuplé. Je prenais sur moi pour retenir de nombreuses pulsions, pour les manifester de manière bien plus douces et moins sauvages. Pour le moment.
Comme un écho distrait, je remuais délicatement la main sur laquelle elle jouait pensivement, pour moi aussi entrer en contact avec son épiderme coloré et dessiné. Valse distraite, toucher léger, témoin silencieux de l'union si spéciale qui nous reliait, découverte (simple encore une fois) de l'autre. Après un temps de silence non négligeable, mon amusement ne s'étant pourtant pas tari, je prenais enfin la parole à mon tour.
- C'est exactement pour ça que j'apprécie les villes uniquement lorsque je suis en vacance ou en visite, pas pour y vivre. En plus, je me fais bousculer par tout le monde. Doux rappel ironique de qui j'étais vraiment, de ma nature si discrète et si invisible que la plupart ne m'apercevait même pas, comme lors de notre rencontre au festival. Mon quotidien dans la foule. Je tournais mon regard sur la sorcière en la fixant à travers les verres de mes lunettes. Si tu veux une fois je t'emmènerais à la ferme. C'est pareil en plus… sauvage et animal. Oui car là-bas il n'y avait aucune visite, le lieu étant protégé par divers sortilèges, tout comme l'était le bateau de Lubia. Relevant ma main libre vers mon visage, je retirais tranquillement mes verres teintés pour les poser non loin de mon thermos. En ville j'ai à chaque fois la sensation que les gens ont perdu la notion de la simplicité, du sens des véritables priorités. Ils courent après le temps pourtant si indomptable et qui, ironiquement, s'écoule toujours au même rythme.
Petit sourire timide, caché. Mon aversion pour la race humaine, aussi petite soit-elle, commençait par les villes. Là où la nature était oubliée, là où la pollution était maîtresse, là où les animaux n'étaient pas respectés. Tout ce qui ne me définissait pas en somme.
Après un nouvel instant de silence, je souriais encore, manquant de rire, rappelle de l'amusement silencieux que j'avais eu plus tôt. Une lueur espiègle et conquérante vint briller dans mes prunelles sombres tandis que je regardais mon aimée.
- Tu as dit que tu étais installée.
Je n'avais pas pu m'empêcher de relever ce détail, elle qui se targuait de n'avoir aucune attache nulle part, qui prétendait pouvoir s'en aller lorsque bon lui semblait. Bien sûr, je ne cherchais pas à l'en dissuader. Je soulevais une ironie, ou un lapsus révélateur. L'attitude alors taquine se transforma en une douceur indéfectible, tendre et amoureuse.
Non, jamais je ne la priverait de sa liberté.
Me penchant dans sa direction, je venais enrouler mes bras autour du sien avant d'unir tendrement nos mains, m'appliquant à entremêler nos doigts affectueusement. Posant ma tête sur son épaule, je refermais les yeux.
Non, jamais je ne la priverait de sa liberté. Mais il faudra qu'elle m'emmène avec elle car je ne la lâcherai pas. Jamais ?
Détendue et sereine, je laissais un nouvel instant de silence s'écouler doucement.
- Tes cousins… qui sont-ils ?
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Re: good for me + lubiabi [terminé]
Lun 27 Mai 2019 - 16:35
you've never met a monster you couldn't love.
Ses doigts dessinent des traits sur tes bras, suivant les traces d'encre les parsemant depuis des années. Un léger frisson suit le tracé digital, ta peau réagissant au contact de ses doigts comme un assoiffé découvrant une source d'eau au coeur du désert. Intimité tranquille, accidentelle, que tu n'as jamais partagée avec qui que ce soit. Tu as toujours perçu les adages de vieilles femmes avec une once de dédain - et pourtant. Rien n'arrive pour rien. Est-ce le cas, pour vous? Seriez-vous ici, ensemble, si ce n'eût été de l'attaque? Il y a un an, tu avais enfoncé tes griffes dans sa chair, bien que tu n'en aies conservé aucun souvenir - était-il seulement possible de transformer autant de douleur et d'espérer qu'un grain de lumière puisse en naître? Une bribe, un soupir, un espoir. N'était-ce pas tout ce que tu demandais? Tu suis le chemin parcouru par ses mains du regard, lui offrant tes avant-bras sans gêne, chair exposée contrastant avec l'habillement de ta douce. Éclat d'acier caressant le peu de peau découverte, teint pâle sous les rares rayons écossais. Hélios avait accepté de vous accorder une journée splendide, et tu te prélasses sous la lumière de l'astre solaire, en short et débardeur. La plus grande partie de tes tatouages sont visibles, tout comme une part de tes cicatrices. Les plus douloureuses, les traces laissées par les électrochocs sur tes avant-bras, ne sont pas réellement perceptibles à l'oeil nu, mais leur irrégularité a creusé des rigoles sur ta peau de soie. Sur ta cuisse droite à demi dénudée, on peut observer une part des cicatrices héritées d'un soir de pleine lune, il y a quinze ans. Lacérations profondes ayant laissé derrière des cicatrices cruelles dont l'essentiel est concentré sur le haut de ta cuisse et se prolongent le long de tes abdominaux, jusque sur ton dos.
Tu n'y songes pas, présentement, occupée à partager quelques bribes de ta vie avec celle qui y tient un rôle grandissant. « C'est exactement pour ça que j'apprécie les villes uniquement lorsque je suis en vacance ou en visite, pas pour y vivre. En plus, je me fais bousculer par tout le monde ». Tu ris, un son léger, parce que cette réalité t'est tellement étrangère. Personne ne te bouscule, mais tu ne bouscules personne, toi non plus. Un trait affectueux, possessif, passe dans ton regard - n'avais-tu pas eu le réflexe de te placer entre elle et la foule, lors de cette soirée fatidique? Elle te regarde enfin, et tes prunelles d'acier s'accrochent aux siennes. L'éclat métallique, écho de tes iris dorés sans réellement l'être. Humaine, pour l'instant. « Si tu veux une fois je t'emmènerais à la ferme. C'est pareil en plus… sauvage et animal. » Tu hoches la tête en signe d'acquiescement : ne lui as-tu pas fait découvrir une part de ton univers? Tu serais heureuse de découvrir le sien.
« Tu as dit que tu étais installée. » Le petit éclat de malice de ta cadette ne t'échappe pas, et tu la pousses très doucement d'une épaule, répondant à son ton taquin avec un sourire léger aux lèvres. « Aussi installée que quelqu'un puisse l'être en vivant sur un bateau », répliques-tu, adressant un clin d'oeil complice à la jeune femme. Humour, mais tu préviens, consciente que la sorcière doit bien composer avec ta nature sauvage. Personne ne te retiendrait jamais où que ce soit, tu l'avais décidé il y a de cela si longtemps déjà. Plus simple, plus aisé de gérer tout ce que tu es sans avoir d'attaches réelles. Pourtant, posant ton regard sur la jeune femme à la silhouette filiforme, tu te surprends à te dire que poser de petites racines, ce n'est pas plus mal. Tu évoques la présence de ta famille britannique, si éloignée soit-elle, comme une des raisons de ta soit-disant installation. Prise par la douceur de l'instant, tu ne bouges pas alors qu'elle se joint à toi, comme tu le fais souvent en sa présence - tu la laisses venir à toi, consciente que tu peux encore l'effrayer. Seule une inconsciente n'aurait plus peur, et si Abigail peut se montrer entêtée, elle n'a rien d'une inconsciente. Avec plaisir, tu sens vos membres se lier, délicatesse de la découverte des âmes alors que la chair n'est pas encore entièrement prête à être dévoilée. Rien ne presse, pour une rare fois - tu découvres ces sensations, ces émotions avec une surprise teintée de réconfort.
La douceur d'être connue, vraiment, sans devoir cacher la moitié de ton être. La belle rompt le silence, et ta main libre vient se mêler aux boucles soyeuses de sa chevelure, retirant sans le lui demander la casquette couvrant sa tête. Le geste simple t'arrache un frisson - le fait de retirer ce qui la couvre en partie, ou la sensation de douceur contre tes doigts habiles qui massent autant qu'ils caressent? « Tes cousins… qui sont-ils ? » L'odeur des roses t'envahit à nouveau, et tu fermes les yeux, tes doigts se promenant le long de ses cheveux. « Les Blackwood. Ma mère et leur père sont frère et soeur. J'imagine que tu as dû rencontrer Caleb, il était assistant du professeur de soins aux créatures magiques jusqu'à son départ récent vers l'Ukraine. Je l'ai rencontré au Ministère ». La tête qu'il avait fait, lorsque tu l'avais apostrophé en entendant son nom de famille, lui annonçant que vous étiez cousins ... Pourtant, vous vous êtes immédiatement rapprochés : entre lui qui n'avait jamais connu la simplicité de rapports familiaux sains et toi qui ne connaissais personne, il était devenu une constante dans ton quotidien. « C'est entre autres pour me rapprocher de lui que je me suis amarrée à Inverness ». Ironiquement, tu y es encore alors que lui est désormais à Kiev. Tes doigts caressant l'une des tempes de la jeune femme avec douceur, tu poursuis, tes respirations tranquilles soulevant lentement ta poitrine. « Je n'ai pas encore rencontré Emma, l'aînée. Evelyn n'est plus à l'université mais elle possède une librairie en ville, et si je ne me trompe pas, Ethan est dans la même maison que toi ». Tu crois avoir entendu qu'il était chez les gris, la même maison qu'Abigail - les inclassables. « Les ethelred. Je n'ai pas étudié ici, mais on m'avait toujours prédit que je serais une Grymm », dis-tu sans réellement savoir ce que cela peut signifier, ne connaissant cette maison que par sa réputation. Les ambitieux, la force de caractère, ceux qui priorisent la fin plutôt que les moyens. Pragmatique et au potentiel roublard, tu te dis que ça te correspond plutôt bien, au final. Le ton plaisantin et léger, tu désignes les dessins d'encre sur ta peau, caressés par les doigts de fée de la sorcière.
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Re: good for me + lubiabi [terminé]
Mer 29 Mai 2019 - 9:07
'cause I need you here with me
S'il avait été possible d'arrêter le temps, sûrement que cela ressemblerait à ça. Battement de cil suspendu, immobilisé, pour nous laisser profiter l'une de l'autre, encore et encore. Douceur et innocence de la découverte tranquille et pudique de la conjointe. Inutile de se presser, inutile de se forcer, car il y avait tant d'éléments brisés, et ce avant même notre véritable première rencontre. Mais voilà, j'étais fatiguée de lutter, fatiguée d'avoir peur, fatiguée de faire face à une chimère. J'avais pris la décision de la serrer dans mes bras et de l'aimer, plutôt que de vouloir la combattre. Les conflits, ça n'avait jamais été dans ma nature. Lubia n'était pas mon ennemie. Elle n'était pas non plus ma ravisseuse. Elle n'était qu'une victime de plus, drapée sous les airs d'une guerrière farouche et indomptable. Voilà où mon talent inné était efficace, incontournable et irrésistible. Je parvenais à approcher les créatures les plus sauvages. Dragons, comme loup-garou.
Pourtant, il était précieux pour moi de la découvrir, d'abord sur une personnalité, puis sur l'autre. En dépit de mon effroi, je voulais la connaître toute entière, et non pas à moitié. Quel genre de destin cruel, de lourd fardeau, avait-elle porté alors que le monde dans sa globalité ne la voyait qu'à demi ? Je me plaisais à croire, peut-être naïvement, que malgré notre passé commun, elle devait être soulagée de pouvoir être elle-même en ma présence. Entière. Vraie. Pourquoi accepterais-je l'une sans l'autre ? À cause d'un malheureux accident ? Pas au bon endroit au bon moment. Durant presque un an, je m'étais persuadée que ça n'avait concerné que moi. Maintenant que j'étais si proche de la sorcière, je me rendais compte que je me trompais. Ça avait été un déplorable concours de circonstances. Une erreur… ou alors… simplement un coup du destin. Mais pas du hasard, non. Il n'y en avait pas, de hasard. J'en étais profondément persuadée.
Ce moment destitué de son espace, la tête posée sur son épaule, je découvrais sa peau sans but réel autre que celui de pouvoir savourer son contact. Mépris de sa présence oublié, crainte envolée, j'avais à présent uniquement le désir de l'avoir proche de moi. Contre moi.
Aventuriers, explorateurs sans timidité, mes doigts parcouraient tranquillement cette peau dessinée, me permettant alors de remarquer à quel point elle était parfaite. Sans bavure, sans défaut, sans stigmate… ou presque. La proximité étroite me donnait accès à ce que je n'avais jamais pu apercevoir jusque-là, à ces cavités circulèrent sur ses avant-bras, camouflées au milieu des tatouages. Je n'en comprenais pas les raisons et encore moins les origines. Pourtant, je ne posais aucune question, ce n'était pas le moment, cela demandait davantage d'intimité entre nous, mais je signifiais que j'avais remarqué ces traces en passant mon pouce dessus, m'attardant légèrement, comme si je désirais les effacer. Par simple déduction, je devinais l'ancienneté de l'événement, car si la lycanthropie avait alors coulé dans ses veines, ces inégalités épidermiques n'existeraient pas.
Paupières sensiblement entre-ouvertes, je trainais sur les jambes étendues devant moi pour les admirer comme une œuvre d'art. Mais là encore, les balafres sur la cuisse droite ne m'échappèrent pas, grande observatrice que j'étais. À l'instar des précédentes, je ne réagissais pas davantage, pourtant, je sentais cette fois mon cœur bondir dans ma poitrine. C'était ce qui nous reliait, ce fil rouge mystérieux et non pas moins magique et bestial entre nous. Voilà donc la cause à effet. L'origine de sa part d'ombre à elle.
Me montrant conquérante amoureuse, j'en devins héritière. J'admirais l'acceptation avec laquelle ma tendre exposait cet événement si violent de sa vie, et par simple expérience personnelle, je devinais sans la moindre difficulté que ce qui m'était offert-là n'était que le sommet de l'iceberg. Écho de l'âme et compassion raisonnante en moi, j'aurais pu en verser des larmes de confusion, mais je préférais déglutir et chasser cette mélancolie qui menaçait sans cesse au-dessus de nos têtes comme cette épée de Damoclès. Je n'avais de désir que de me rapprocher encore, et la serrer davantage contre moi. Briser ces dernières barrières entre nous.
Sa tendre bousculade de l'épaule et sa réplique m'arrachèrent un léger rire timide, la taquinerie appelant la taquinerie. Il était vrai que sur un bateau, les racines ne pouvaient prendre. D'attache, il n'y avait que l'encre, et pourtant, je n'avais aucune envie de clouer ma douce ici. Pourquoi apprécier les créatures autant que moi et vouloir les enfermer ou les tenir en laisse ? Je n'avais jamais privé de sa liberté qui que ce soit, et je n'allais pas commencer avec elle. Surtout pas avec elle. Mais la crainte de son départ subsistait. Le jeune homme chez qui j'étais établie avait disparu sept longues années avant de redonner signe de vie, puis notre relation débuta et… et finalement il était parti. Pour combien de temps, j'étais persuadée que lui-même ne le savait pas, mais je lui avais bien signifié que même si j'étais capable d'attendre, je ne le ferai pas sept nouvelles années.
C'était ce qui arriva.
Libre et sauvage, si l'envie lui en prenait, Lubia pouvait en faire de même. Partir du jour au lendemain et ne revenir que lorsqu'elle le désirait. Mais à l'inverse du jeune homme, elle, je la chercherais, car que je le veuille ou non, elle était devenue mon oxygène, la raison principale de ma guérison, celle pour qui je me battrais par mont et par vaux. J'avais besoin d'elle, comme elle avait besoin de moi.
Nous étions une meute.
En synchronisation avec le sien, un frisson aussi violent que délicieux me traversa alors qu'elle prenait l'initiative de me décoiffer de ma casquette. Sans rechigner, je la laissais faire, m'autorisant même à pousser un soupir léger et serein. Ses doigts à présent dans ma chevelure furent tout ce que je désirais pour le moment. Gagner sa tendresse. Elle aurait pu retirer davantage que je n'aurais opposé aucune résistance. J'en avais envie, tout comme j'en avais eu envie cette nuit, à Ljubljana. Qu'elle ne cesse de m'embrasser et que jamais sa main ne quitte ma crinière foncée. À cette époque, j'étais persuadée que nous ne revivrions jamais situation similaire, et nous voilà là. En pleine conscience de ce que nous faisions, en osmose de nos désirs de tendresse.
Yeux à nouveau clos, je me laissais transporter par la voix à l'accent si prononcé de mon aimée tandis qu'elle répondait à ma question, simplement et sans détour, sincère. À l'appellation de Caleb Blackwood, j'opinais, mais, la tête posée ainsi contre elle, je caressais son épaule de ma joue plus que je n'approuvais. Contact primitif et animal.
Oui, Caleb je l'avais vaguement connu, lors de quelques cours ou quelques remplacements, mais ça n'avait pas été plus que cela. Je fus surprise néanmoins qu'il fût son cousin. Ils n'avaient, à première vue, rien en commun. L'ironie du sang m'amusa quelque peu, et, en résonnance avec mes craintes d'un potentiel départ inattendu, je répondais à sa dernière réplique, légère angoisse au fond de la voix.
- Si tu es venue à Inverness pour lui et qu'il est à présent parti en Ukraine, pourquoi restes-tu ici ?
Oui, pourquoi ? Pourquoi ne retourne-t-elle pas dans son pays pour le rejoindre ? Ce n'était pas à cause de moi, c'était une certitude, car elle aurait pris le large dès le début du voyage du sorcier, n'est-ce pas ? Pourquoi alors, sans attache évidente à Inverness, elle s'obstinait à garder l'Insubmersible III amarré dans ce port ? Elle qui se targuait de pouvoir partir où elle le voulait, quand elle le voulait. Ce n'était pas non plus uniquement une question de situation professionnelle. Le ministère, il était accessible par bien des moyens. Il était inutile pour un sorcier d'être domicilié proche de son lieu de travail puisque les déplacements se faisaient aisément.
Alors… pourquoi ? Qu'est-ce qui la retenait, autre que moi ? Car si ce quelque chose venait à partir aussi, alors c'était certain : je la perdrais.
L'appréhension ne parvenait pourtant pas à croître dans mon esprit tandis que ses doigts me massaient la tempe au même temps qu'ils caressaient mes cheveux. Pour le moment elle était là, et je devais pleinement en profiter. Je la laissais donc continuer jusqu'à ce qu'un nouvel amusement traversa mes lèvres. Cette fois, je rouvrais franchement les yeux et je redressais mon visage, quittant alors son épaule, pour accrocher ses prunelles d'acier.
- Ethan ? Sérieusement ? C'est ton cousin ? Visage lumineux par l'ironie de la situation et par le souvenir étrange, mais non pas moins joyeux que j'avais du jeune homme, je ne pouvais m'empêcher de glousser sincèrement. Du temps de notre première rencontre, et la seule jusqu'à présent, j'ignorais qui il était. J'avais ramassé sa poule dans les couloirs. Lui semblait savoir qui j'étais, mais moi, son nom m'avait échappé sur le moment. Tu t'en doutes, je me suis renseignée par la suite, et bon, il était en tenue de Quidditch, et il n'y a heureusement pas cinquante joueurs dans l'équipe grise. Relevant mon regard vers le ciel dégagé, un sourire nostalgique peigna mes lèvres. Il m'a paru fort sympathique, bien que plutôt mmh… disons, fidèle à lui-même. Car oui nous avions eu une conversation des plus étranges, au point que mon confrère en était venu à ouvrir son pantalon pour vérifier son propre engin reproducteur. J'en riais encore avec plaisir tandis que je revenais sur l'Ukrainienne, les yeux remplis de douceur et de tendresse à son attention. Reprenant un peu de sérieux, je la considérais un instant, feignant de réfléchir en plissant un peu mes paupières. Les verts… j'avais toujours eu du mal avec les membres de cette maison, la plupart m'effrayaient, davantage que le reste du monde. Et bien… le courage des Wright t'habille également à merveille. Une seconde de plus de cogitation permettant un court silence, j'étirais à nouveau mes lèvres en un sourire charmé. Sans hésitation, sans réfléchir et sans arrière-pensée, je vins déposer un baiser tendre et sincère sur sa joue tout en murmurant. Grymm, c'est effectivement parfait pour toi. Redressant mon visage, je le gardais néanmoins proche du sien, me plongeant dans l'équilibre ni obscur, ni pur de ses prunelles. Tu regrettes ? Mais je réalisais que seule, cette question pouvait porter à confusion, alors je préférais préciser. De ne pas avoir continué tes études ?
Moi, je n'avais qu'une hâte : être à l'année prochaine et en finir une bonne fois pour toutes. Même si j'étais heureuse d'apprendre, les bancs de l'université me grignotaient un temps précieux que je pourrais aujourd'hui consacrer à d'autres activités. Il me tardait d'y être. Je voulais prendre mon indépendance si ardemment désirée.
- J'ai quelque chose à te montrer.
Joignant le geste à la parole, je me redressais tranquillement après avoir placé ma casquette sur la sienne, la coiffant alors de deux chapeaux à visière. Malicieuse, je pouffais tout en me relevant pour aller chercher mon sac que j'avais déposé un peu plus loin. Le temps des quelques pas qui me séparaient de lui, j'osais. Je prenais l'initiative de retirer mon pull à capuche noir, c'est que je commençais à avoir chaud sous ce soleil soudain, laissant donc visible un T-shirt à l'effigie d'un groupe de musique. Ce genre de vêtements constituait la plupart de ma garde-robe les jours où je ne souhaitais pas réfléchir à mes tenues. Tissu aux manches plus courtes que la plupart de ceux que je pouvais posséder, il permettait presque d'apercevoir mes épaules, mais surtout, il révélait mes propres cicatrices. Commencement profond et acharné au niveau des coudes, les zébrures remontaient jusqu'à ma clavicule pour, sûrement, continuer le long de ma nuque, si ce n'était pas dans mon dos.
Pourtant, je ne cherchais rien. Ni compassion ni réaction quelconque de la part de Lubia. Mais si elle m'aidait à surmonter mes propres maux, ne devais-je pas moi aussi l'assister ? De plus, il y aurait bien un jour où nous allions nous révéler pleinement, tout du moins, j'osais l'espérer. Il fallait bien s'y habituer, moi la première. Qui plus est, j'avais terriblement envie qu'elle puisse, audacieuse, découvrir cette peau que je lui avais si longtemps et obstinément cachée jusqu'alors.
Posant mon haut là où se trouvait mon sac, le seul bagage qui m'accompagnait toujours, car il y avait tout dedans, je ne me permettais pas de descendre les escaliers menant au cœur du petit bâtiment. Tant qu'elle ne m'invitait pas clairement, je gardais mes affaires sur le pont, ne prenant jamais l'initiative de m'installer dans la cale. Ce n'était pas chez moi, et je ne voulais, encore une fois, pas la priver de sa liberté. Je ne m'imposais jamais. Pas encore.
Tirant des entrailles de mon fidèle étui un dossier, je le parcourais rapidement, sourire aux lèvres et éclat nostalgique dans le regard. Je revenais ensuite vers la sorcière en lui tendant la chemise remplie de feuilles et lui laissait le temps de le découvrir sans que je ne donne aucune explication. Elle en avait eu… là-bas, à Ljubljana. Elle comprendrait.
M'agenouillant à ses côtés, gardant ainsi une position éphémère, je n'arrivais pas à me défaire de ma risette, de cet air juvénile, doux et malicieux tandis que j'observais la diplomate lire le travail que j'avais effectué il y a des années, à Poudlard. Comme une voyeuse, je la contemplais, amoureuse, à l'affut de la moindre de ses réactions, car je voulais que rien ne m'échappe.
- InvitéInvité
Re: good for me + lubiabi [terminé]
Lun 10 Juin 2019 - 20:25
i want to hide the truth, i want to shelter you.
but with the beast inside, there's nowhere we can hide.
Arroseur arrosé? « Si tu es venue à Inverness pour lui et qu'il est à présent parti en Ukraine, pourquoi restes-tu ici ? » Tu hoches la tête - il est vrai que cela peut paraître paradoxal. « J'étais perdue, quand je suis arrivée en juin », dis-tu, ta voix hésitant sur le mois. Tu sais de quel mois il s'agit, de quelle lune il s'agit. Les souvenirs te reviennent. La douleur, le sentiment d'être déracinée sans l'avoir demandé - se savoir libre était une chose, mais d'être arrachée à ton environnement sans l'avoir choisi était tout autre. Sentiment analogue à la mise en cage, paradoxalement. Libérée pour mieux être matée. « À cause de ... Circonstances exceptilnnelles, j'ai accepté un poste que j'avais préalablement refusé ». Tu éludes l'anecdote,es images - en partie parce que tu n'as pas envie de gâcher l'après-midi ensoleillé dont vous profitez présentement, mais aussi parce que tu commences à connaître la jeune femme, et sa grande empathie. Si tu lui racontais, si tu lui disais qu'on t'a enfermée comme une bête sauvage, comme un monstre, parce que tu as refusé les avances d'un supérieur, qu'on a tenté de te "guérir" à coups de chocs électriques dans un centre de rééducation moldu, que dirait-elle? Si tu lui disais que, t'échappant de l'endroit sans baguette, attendant que la pleine lune soit tout juste assez près pour que tu sois plus forte, mais pas assez pour risquer une transformation qui aurait signé l'arrêt de mort de tout l'hôpital, même de ceux qui, comme toi, n'étaient que des victimes persécutés pour leur orientation sexuelle, que dirait Abigail? Si tu lui partageais ta terreur et ta douleur, ta solitude lorsque tu ne voyais comme échappatoire que le fait de te déraciner vers Londres et que, parvenue ici, tu étais une étrangère dans ton propre corps malmené, hébétée, le regard hagard, au point de ne pas sentir la pleine lune venir, que dirait-elle?
Elle comprendrait, trouverait cent justifications à l'attaque.
Tu n'es pas prête pour l'absolution, même si elle te l'a déjà donnée. Aussi tais-tu cet épisode, sourire aux lèvres qui cherche à rassurer, et tu désignes d'un doigt la rivière Ness. « En octobre, après ma première conférence, je me baladais dans Inverness à pied, et je suis tombée sur le petit pont piéton, tu sais, celui qui donne sur les îles de Ness? » Ness Islands. Le pont piéton, blanc, reliait les berges piétonnes de la ville aux petites îles aménagées en parc, océan de verdure et de tranquilité au sein de la rivière au fort débit. Tes doigts doucement posés sur ses tempes, voyageant entre l'océan de soie de ses cheveux et les frontières de son visage poupin. « Il y en a un, à Kiev. Son jumeau, presque. Donc quand j'ai vu celui-ci ... » Tu te tais, presque gênée qu'un aussi petit détail ait pu provoquer une réaction aussi profonde en toi. Contact digital maintenu sur sa peau, tu te racles la gorge, sourire gêné aux lèvres. « C'est con, hein? Ce petit détail. Mais j'y allais souvent avec ma mère, plus jeune. Voir son jumeau ici ... C'était la première fois que je me sentais chez moi au Royaune-Uni, donc j'ai décidé de m'installer ici. En plus Caleb vivait à Londres, donc ... », ajoutes-tu en riant, avant de partager de l'information sur tes cousins. À la surprise d'Abigail, tu constates qu'elle connait ton cousin tatoué, riant avec la jeune femme alors qu'elle te donne des bribes d'informations au sujet de leur interaction. Ça ne t'étonne aucunement.
Tu évoques l'ancienne possibilité d'avoir fréquenté Hungcalf, glissant les verts comme étant la maison que tous affirmaient que tu rejoindrais, à l'époque. « Et bien… le courage des Wright t'habille également à merveille », répond la petite sorcière. Tes prunelles d'acier taché de ciel la suivent alors qu'elle s'approche, posant ses lèvres satinées sur ta joue. Tu fermes les yeux au contact doux, sourire aux lèvres. Tranquilité sereine, frisson te parcourant l'échine au contact de son souffle qui murmure à ton oreille. « Grymm, c'est effectivement parfait pour toi. » Sourire carnassier au visage, tu acquiesces. La maison des roublards, t'a-t-on dit. « Tu regrettes ? De ne pas avoir continué tes études ? » Tes sourcils se froncent - la réponse est complexe. « Non », commences-tu par dire. Il est vrai que tu ne l'as jamais regretté. Tu as acquis tes connaissances sur le terrain, avec des gens qui font, plutôt que d'enseigner. Tu nuances toutefois, parce que tu n'as jamais pu expliquer, réellement, avant aujourd'hui, pourquoi tu n'as pas poursuivi tes études. « C'était le plan, à l'origine », commences-tu par dire, te souvenant d'une conversation semblable, sur un autre voilier et sur d'autres flots, il y a quinze ans. « Justice magique, pour devenir diplomate. Ça a toujours été mon but, mais ... ». Silence. Tu repenses à celle que tu étais, adolescente. Tu te décrirais toi-même, version plus jeune, comme un croisement entre une p'tite conne toujours prête à faire la pire bêtise et une tolérance hors du commun. Des étoiles dans les yeux, à dix-sept ans, tu te disais que tu ferais une maitrise, pas un doctorat, puis que tu te trouverais bien un stage à Kiev. La lycanthropie a bouleversé tes plans, et la révolution orange les a sauvés. Regard prudent autour de vous, malgré votre solitude - c'est parce que tu es prudente que tu survis depuis aussi longtemps sans être fichée. Tu désignes les cicatrices dont l'origine ne peut être cachée à quelqu'un qui porte les mêmes. Données par toi. Tu te mets une gifle mentale avant de retomber dans une spirale de culpabilité et, soufflant, tu ajoutes : « l'été a un peu fait dérailler mes plans, et je suis allée travailler directement au Ministère comme stagiaire ». Elle comprendra ce que cela signifie - que tu as passé près de la moitié de ta vie en tant que lycane. Plus vieille, plus calme, plus expérimentée - et infiniment plus dangereuse au besoin. « C'était un grand titre mais dans les faits j'allais surtout chercher du café » Tu rigoles, avant de reprendre un air pensif. « Ma vie aurait été très différente ... Mais non, je ne le regrette pas ». Tout ce que tu es, tout ce que tu as, y compris elle, tu le dois à la louve. Si c'était à refaire, tu le referais ; mais tu arrêterais de prendre les tue-loup plus tôt.
Pouffant de rire en te faisant coiffer d'une seconde casquette, tu la suis du regard lorsqu'elle s'éloigne pour reprendre possession de son sac. Tu en profites pour t'étirer, féline, fermant les yeux alors que tes membres se délient. Ouvrant les paupières, tu constates qu'Abi a retiré son pull, et tu siffles sans gêne aucune (la reloue). Si tu avais été plus sage, tu l'aurais laissée faire sans dire mot, devinant que le fait de retirer ne serait-ce que son pull relevait d'une certaine forme d'épreuve pour elle. Mais tu es tout sauf sage, et c'est bien plus fort que toi : elle est belle, elle te plaît, et c'est moi la capitaine ici, j'fais c'que j'veux, merde. Aussi, un peu, pour lui dire je les vois. et tu es belle. Reloue et délicate à la fois. La jeune femme tire un dossier de son sac, mais il ne t'intéresse pas : tu ne fais que regarder l'enthousiasme qui perle au fond de ses yeux, sourire attendri au creux du visage. Feuilletant avec patience, tu regardes les feuilles qu'elle te tend, les observant une par une. Le fameux projet d'école. Tu glisses un regard en coin vers elle, amusée. « Étais-tu déjà montée sur un voilier avant ce projet? » Ton regard pétille et, lueur joueuse au fond des prunelles, tu désignes ta propre embarcation du regard. « Allez-y miss Dowell, faites-moi la présentation technique de l'Insubmersible », demande-tu avec un sourire.
- InvitéInvité
Re: good for me + lubiabi [terminé]
Mer 12 Juin 2019 - 22:40
Oh you don't have to ask me, you know you're all that I live for
You know I'd die just to hold you, stay with you
You know I'd die just to hold you, stay with you
Je n’étais pas pressée.
Touché distrait de mes doigts sur sa peau, à découvrir cet épiderme que j’avais moi aussi brutalisé pour me défendre, j’écoutais ce que me disait mon aimée, sans jugement, tranquillement. J’avais la naïveté de croire que je comprenais entre les lignes. Perdue. En juin. Mon cœur s’accéléra à tel point qu’il en oublia des battements.
Pourtant, je ne posais aucune question, ressentant, à cette proximité si intime, qu’elle évitait le sujet, qu’elle ne voulait pas l’aborder. Alors je n’insistais pas. Nous avions le temps. Un jour, lorsque nous serons prêtes, nous reviendrons dessus. Un jour, elle me racontera. Nous n’aurons plus de secret. Mais tranquillement. À notre rythme.
Je n’étais pas pressée.
Nous n’étions pas pressées.
Comme cette délicate découverte de l’une et de l’autre.
Quelle étrangeté de la comparer à mes anciennes relations. Tout avait été soudain avec l’enseignante et mon ami d’enfance. Avec la sorcière à mes côtés, tout était lent, doux, simple. Un pansement bienvenu pour mon pauvre cœur meurtri.
Petit hochement de tête timide à l’appellation du pont, je le visualisais sans mal. Je connaissais les lieux, car j’y vivais depuis longtemps. Pays de mon sang qui faisait battre mon être même si son climat m’était toujours cruel. La gêne que je pressens chez la Slave m’attendrit. Comment pouvait-on la voir comme un monstre ? Elle était loin d’en être un.
Ses explications devraient me rassurer. Ce souvenir avec sa mère. Cette attache émotionnelle qui l’avait décidée à s’installer ici, même si s’installer était un verbe peut-être un peu fort, comme elle l’avait elle-même souligné plus tôt. Toutefois, j’étais surprise. Elle restait réellement pour un pont ? Un simple pont ? Une construction innocente moldu qui lui rappelle un passé heureux ? Si son jumeau se trouve véritablement à Kiev et qu’elle s’y rendait avec celle qui lui avait donné la vie, n’était-ce pas mieux pour elle de retourner là-bas ?
Dubitative, mes sourcils en furent les témoins alors qu’ils se froncèrent. Non, je ne jugeais pas. Non, je ne me moquais pas. J’étais simplement intriguée que cette femme aux cheveux courts, à la peau cicatrisée et dessinée, au caractère si prédateur, pouvait être à ce point fleur bleue. Je n’en fus que plus persuadée des sentiments que je lui portais. Il y avait cette douceur qui m’était possible de frôler du bout des doigts. Ce coton qu’elle cachait si bien et que pourtant, j’avais deviné à travers elle dès notre première rencontre humaine, devant la forêt, à Hungcalf. Petite sorcière que j’étais, la crédulité ne me caractérisait pas.
Comme toute réponse, j’épousais son regard d’acier, offrant la seule partie véritablement sombre de mon être, mes propres prunelles. Si brunes qu’elles en étaient presque noires. Toutefois, la lueur qui y régnait était douce, chaude et attendrie. Je la remerciais de ses confidences, je lui assurais qu’ils seraient bien gardés, et même si je ne comprenais pas encore tout, je laissais le temps faire son office. Un jour je saurais.
Nous n’étions pas pressées.
Je ne la forçais pourtant pas. À tout me raconter dans les détails dès que je lui posais une simple question comme celle concernant ses études. Pourtant comme un réceptacle, je l'écoutais me parler, sans l'obliger, lui offrant mon oreille attentive et amoureuse. Présentement, je m'estimais privilégiée, comme une croyante face à son oracle divin. Je me sentais si petite et si importante à la fois.
À présent, je comprenais à quel point la morsure qu’elle avait subie lors de son adolescence avait totalement changé sa vie, changé ses plans. À quel point elle avait été influencée malgré elle, et qu’elle l’était encore. À sa désignation discrète et prudente, que je devinais et que je relevais mentalement, me promettant de faire attention à l’avenir, j’opinais encore une fois du chef avant de sourire à son ton qui devint plus léger. Avec moi, elle n’avait pas besoin de se forcer. Elle n’avait pas besoin de tout expliquer tout de suite.
Nous n’étions pas pressées.
- Titre bien pompant, je sais. Même si je n’apporte pas du café au bureau de la recherche et du contrôle des dragons, je me sens un peu comme celle qui doit faire les tâches que les autres ne veulent pas faire. À savoir du classement et des signatures simples. La vie ingrate des stagiaires. Mais bon je n’ai pas à me plaindre, mon maître de stage me permet de faire les recherches dont j’ai besoin, et il y a des collègues sympas. Monsieur Baddock en faisait partie. Je repensais encore avec un sourire nostalgique à notre excursion improvisée pour retrouver un Magyar en fuite. J’adorais ce genre d’expéditions imprévues.
Encore une fois, le brillant presque solaire qui luisait dans mes yeux démontrait que je ne lui en voulais pas. Qu’elle ne regrette rien était parfait. Je ne voulais pas regretter non plus, et c’était bien la première fois que je ressentais ça. Presque un an que je me maudissais de m’être aventurée dans cette partie de la forêt, que j’en portais toutes les responsabilités malgré ce qu’on pouvait me dire, que je regrettais d’avoir été aussi imprudente. Voilà donc bien la première fois depuis, que cette amertume s’envolait et ne pesait plus sur mes frêles épaules.
Mais… est-ce que, si les choses avaient été différentes, nous nous serions connues ? Est-ce que, si les choses avaient été différentes, nous aurions ressenti cette même attraction l’une l’autre ?
Je voulais savoir. Ce magnétisme, je le ressentais toujours. Même plus. Il était le pacemaker qui faisait battre mon cœur. Mais elle ?
Penchant la tête sur le côté, petit air espiègle animant mes traits, je souriais malgré mes doutes, pour lui cacher au mieux. Car je ne désirais pas l’angoisser d’une quelconque façon.
- Crois-tu que… sans ce qui est arrivé, nous aurions ressenti la même chose entre nous ? Me redressant un peu, je laissais mes cheveux venir recouvrir mes épaules, ma nuque et une partie de mon visage. Encore aujourd’hui, cette attraction ne me quitte pas, au contraire.
Lèvres proches des siennes, voix tremblante par l’émotion et surtout les sentiments, je me permettais de faire trainer mes yeux sur elle, l’admirant avec envie. La perspective de m'éloigner était difficile.
Pourtant, je finissais par me relever, et osant dévoiler mon épiderme, et son sifflement me fit me recroqueviller sur moi-même. Toujours timide et gênée en sa présence et peu habituée à ce genre de réaction envers ma personne, je sentais surtout la chaleur me monter à la tête, le carmin gagnant mes joues avec une rapidité à toute épreuve. D’abord immobile, car hésitante sur la meilleure manière de lui répondre, j’osais me retourner pour lui faire face, et avec incertitude, je reposais mes yeux sur elle. Davantage petite que je ne l'étais vraiment puisque recroquevillée sur moi-même, je lui renvoyais néanmoins instinctivement, et d’une voix assurée qui détonait avec mon comportement.
- Hé attends, tu n'as pas encore vu le reste.
Ben quoi ? Si elle me trouvait à son goût, malgré ma hideuse apparence, alors autant que j’essaie de lui donner un peu envie. Surtout si la vision de mes cicatrices, ses cicatrices, ne l’emmenait pas au bord du gouffre de la culpabilité. Il m’était difficile de ne pas en demander car je la convoitais. Mais dans ce cas, si je pouvais moi aussi me faire désirer, je n’allais pas me gêner. Petit jeu entre nous, découverte simple et taquine de l’autre.
Qui devait chasser qui déjà ?
Revenant m’agenouiller à ses côtés, je la laissais feuilleter mon vieux dossier avec un éternel sourire amusé et attendri sur les lèvres. L’élargissant à sa question, je secouais délicatement la tête.
- Non jamais. C’est juste que ce sont des créations moldus que j’ai toujours appréciées, je trouve les voiliers très beaux et très séducteurs. Puis je me laissais aller à un rire sincère et cristallin en voyant la clarté dans ses prunelles, et évidemment, je relevais le défi sans la moindre hésitation, d’abord sur un ton taquin et exagérément enfantin. Hé bien capt’ain, l’Insubmersible est étonnement doté d’une proue et d’une poupe ainsi que d’un petit pont. Oui je me foutais ouvertement de sa gueule, et mon sourire n’en était que plus grand. Je regardais toutefois autour de nous pour contempler plus en détail le navire, bonne élève que j’étais, et bonne joueuse, à vouloir affronter son challenge. Je n’ai pas de compas dans l’œil, mais il doit faire environ 30 pieds ? Puisque c’est un Sloop, il compte qu’un seul et unique mat, mais vous y avez ajouté un joli pavillon, mettant en valeur ce loup gravé dessus. Mes prunelles se levèrent en citant le tout petit drapeau trônant en haut du mat. Puis, comme si pivoter sur moi-même était bien trop compliqué, je me penchais en arrière, étirant mes bras derrière moi. La seconde voile est un… merde… beau..truc. Crotte, j’ai perdu le mot. Mais bref, cette voile à la proue soutient la principale. Je m’étendais encore, tant et si bien que je me laissais tomber sur le dos, pointant au hasard l’avant du bateau avec mes index. La figure de proue montre un Keltir ! Ça, c’est facile. Mmh... Le Sloop est initialement un navire d’escorte, de cabotage et de convoyage. Ce modèle permet de naviguer en haute mer, mais sa construction n’est pas ancienne genre… les années deux mille ? Jetant un regard en biais à ma bien-aimée, j’élargissais mon sourire. Est-ce satisfaisant comme présentation technique capt’ain ? Puis, je la pointais du doigt, restant obstinément allongée sur le dos, les jambes étendues non loin d’elle. Ah et s’il se nomme l’Insubmersible III, c’est que vous en avez coulé 2 auparavant.
Puis je partais en éclat de rire taquin, mais bien innocent.
- InvitéInvité
Re: good for me + lubiabi [terminé]
Mar 25 Juin 2019 - 3:46
with your hands on my face said, it don't matter, babe
cause i'm always on your side
Si difficile, de croire qu'il serait possible pour vous de vous retrouver ainsi, baignées de soleil et entourées par le clapotis des vagues douces sur la carène de ton logis. De croire qu'après tant de souffrance dont tu ne faisais que commencer à saisir l'ampleur, un brin de lumière pouvait toujours se glisser entre les failles. Tu l'écoutes parler de son emploi avec ironie, parlant des tâches simples qu'elle a souvent à faire. Sourire à l'idée - une stagiaire faisant des choses 'inintéressantes' du haut de ses huit années universitaires ... si seulement elle avait vu à quoi ressemblait un stage pour une adolescente dégingandée de dix-sept ans, fraîchement diplômée (de justesse) de l'institut Durmstrang, sans autres qualifications qu'une allure roublarde et le fait d'avoir été là au bon moment, celui où les besoins s'étaient faits criants à Kiev. Tu évoques le plan d'origine, ton absence de regrets en la matière. Tu ne serais pas la femme que tu es aujourd'hui sans cette nuit fatidique ayant eu lieu seize ans auparavant.
Tu réagis à l'instinct à sa posture, une petite défaillance dans l'authenticité te faisant plisser les paupières légèrement. L'habitude d'analyser la gestuelle des humains, que tu comprends si rapidement. Sourire rassurant aux lèvres, tu l'encourages du regard. « Crois-tu que… sans ce qui est arrivé, nous aurions ressenti la même chose entre nous ? Encore aujourd’hui, cette attraction ne me quitte pas, au contraire. » Baiser volé, furtif, sourire en coin et éclat joueur au visage. Tu la laisses pourtant t'échapper, répondant à sa question alors qu'elle s'éloigne. « Je ne réfléchis qu'aux possibles du futur. Le passé, c'est fait », dis-tu en haussant les épaules, visage neutre. La finalité est rassurante, pour toi : tu espères pouvoir en faire une fondation solide. « Je sais qu'on est là, maintenant. Peu m'importe, de me demander si ... ce qui compte, c'est toi. Ici. Avec moi ». Le ton est terre à terre, comme souvent, teinté de ce pragmatisme si essentiel à ton emploi, mais les derniers mots résonnent avec un poids possessif. Qu'importe, de te demander ce qui se serait passé, si tu n'avais pas été mordue à dix-sept ans. Si tu n'avais pas été muselée (pendant un temps) en Bulgarie. Si tu n'avais pas accepté l'offre du Ministère de la Magie britannique. Avec des si, on mettrait Kiev en bouteille, et t'as toujours préféré tes bateaux à la mer, pas dans un réceptacle de vitre. Tes prunelles d'acier cherchent les siennes alors que tu énonces ces vérités, éclat territorial au fond du regard. Cette réalité est toute neuve pour toi. L'idée de vouloir t'attacher à quelqu'un, que quelqu'un puisse te connaître assez pour vouloir s'attacher à toi en retour. La sensation nouvelle est tentante et difficile à naviguer. Plus aisé, de se raccrocher à ce que tu sais : le passé est écrit. Vous êtes ensemble. Tu ne l'échangerais contre nulle autre, l'étudiante aux allures de poupée éprise de monstres incompris.
Réaction sonore à la révélation de l'épiderme, tu siffles. C'est plus fort que toi et calculé à la fois. Envie de lui dire, simplement, que l'attraction est toujours enracinée en toi, et que tu te retiens en sa présence. Peur de mal faire, peur de la brusquer. Peur d'éveiller ce même sentiment en elle. La crainte. Tu sais qu'elle ne veut pas te craindre, mais tu n'as que peu de doutes au sujet de la source de ses cauchemars. Sa réaction fait naître un sourire tendre à tes lèvres. Tu t'en souviens, de cette impression d'être devenue repoussante à cause de tes propres cicatrices, marques indélébiles d'une survivante. « Hé attends, tu n'as pas encore vu le reste ». La posture dément l'affirmation, mais tu hausses malgré tout un sourcil suggestif sans répliquer, sourire aux lèvres, regard observant sans se presser le carmin teintant ses joues pâles. L'accueillant alors qu'elle tire une chemise de son sac, tu la mets au défi avec un grain d'humour - c'est une blague courante entre marins que la plupart des noms techniques d'un voilier finissent par être rebaptisés thingy. « ce sont des créations moldus que j’ai toujours appréciées, je trouve les voiliers très beaux et très séducteurs ».
Tête penchée sur le côté (si seulement tu savais que tu as la même expression curieuse sous ta forme lupine), tu la regardes, tentation au fond du regard et crocs sagement rangés avec tes envies. On a dit doucement. Faux - personne n'a dit doucement, sauf toi, dans ta tête, serment fait entre toi et la lune. Pour ne pas lui fairedavantagede mal, même si tu meurs d'envie de découvrir sa peau. « Hé bien capt’ain, l’Insubmersible est étonnement doté d’une proue et d’une poupe ainsi que d’un petit pont. » Tu la pousses doucement mais sans la ménager, l'adorable insolente. Tu te fous de ma gueule, matelote? Tu rigoles, malgré tout, traversée de tendresse d'une façon que tu pensais t'être interdite depuis la morsure. Pourtant elle s'applique, l'étudiante, débitant ses informations les unes à la suite de l'autre, l’œil juste et la voix pleine de l'assurance si spécifique au savoir académique. Le sourire à tes lèvres pleines s'élargit (est-ce seulement encore possible?) alors qu'elle observe ta royale embarcation. « Est-ce satisfaisant comme présentation technique capt’ain ? » Tu hoches la tête, te rapprochant afin de la surplomber alors qu'elle demeure allongée. Les doigts d'une main vont cueillir le visage de la jeune femme en se logeant sur sa nuque pour l'approcher du tien, avec poigne mais sans force. « Très. Tu gagnes un bisou », murmures-tu contre ses lèvres, respirant l'odeur des roses. « Ah et s’il se nomme l’Insubmersible III, c’est que vous en avez coulé 2 auparavant. » Tu ris avec elle, mais tu glisses un doigt accusateur sur sa gorge, lueur prédatrice au fond des iris couleur de ciel orageux. « Je te ferai passer par dessus bord si tu es impertinente, moussaillonne », menaces-tu. « Je te raconterai l'histoire des deux premiers, un jour. Le second a eu une intéressante rencontre avec des sirènes », fais-tu, éclat mystérieux d'aventurière dans la voix. Tu t'allonges sur le côté, près d'elle, ton souffle venant caresser la peau fine et striée de son cou alors que tu l'observes. Doucement, tu places ton nez contre son cou, y posant un baiser léger. Senteur de roses, goût de bonheur.RP terminé.
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