- InvitéInvité
[Merida-Mexico] En soledad confusa, Perdidos unos, otros inspirados.
Jeu 6 Juin 2019 - 22:56
En soledad confusa,
Perdidos unos, otros inspirados.
Perdidos unos, otros inspirados.
Dhan & Olivia
Mérida, capitale animée de l'État du Yucatán au Mexique. Il n’était pas cinq heures de l’après midi mais déjà la nuit avait obscurcit les murs multicolores des maisons du centre ville historique. En ce jour de la fête des morts, les lampions et bougies fleurissaient en grappes ou en lignes sur les rebords de fenêtres, les balustrades et les balcons, projetant leurs ombres contre les façades. En ce début du mois de novembre, il fait encore presque doux, après une journée de quasi été indien. Les locaux ne portaient qu’une petite laine, et les touristes venant du nord eux s’affichaient encore courageusement en tshirt et bermuda, le nez en l’air, fascinés par les scènes qui se créaient spontanément sous leurs yeux. Ce soir, les mexicains clôturaient la fête des morts, qui avait duré plus de trois jours. Il s’agissait de l’apogée des célébrations, la nuit où les âmes des morts et des vivants marchaient de concert sur Terre, avant de voir leurs chemins se séparer jusqu’à l’année suivant. Il régnait une atmosphère étrange, mystique, à la fois inquiétante et enchanteresse dans les rues, et Dhan Chaffinch était conquis, sans aucun doute.
Il s’était éloigné de la foule et du tourisme de masse la journée durant, préférant s’enfoncer dans les mangroves du parc écologique de la Palmar avec un guide local qui lui avait montré la réserve de créatures magique du sud du Mexique. Il avait pu observé là bas des oiseaux tonnerre, des Quetzalcóatls immenses et passablement agressifs, ainsi que bon nombre de créatures aquatiques plus exotiques et menaçantes les unes que les autres. Il était revenu de cette expédition épuisé, mais ravi, et bien décidé à profiter de sa dernière nuit à Mérida avant de traverser la frontière, le lendemain, en direction de Belize, puis du Guatemala. Avant cela, il était curieux de voir ce que faisait les moldus et les sorciers du cru de la fête la plus morbide et enjouée du pays. Les fantômes étaient ils autorisés à errer parmi les vivants, exceptionnellement ? Ressentait on une nouvelle magie dans l’air ? Pratiquait on la nécromancie ? Il avait hâte de découvrir tout cela, et, pourquoi pas, d’expérimenter un peu. Après tout, il était là pour ça. Les mains dans les poches de son jean un peu poussiéreux, il errait non loin de la Plaza Grande, profitant de sa haute taille pour observer le décor, une tête au dessus des autres badauds. Il s’arrêtait parfois en plein milieu, se faisant joyeusement tancer en espagnol, avant de se rapprocher d’une étal, d’un mur peint, d’une inscription quelconque et, surtout, le plus souvent, d’un artiste de rue en plein exercice de son art. Musicien, jongleur, acrobate, il était bon public, mais ce qui l’attirait le plus, c’était les dessinateurs et autres peintres sur supports multiples. Une toile, un bout de papier, un mur, ou à même le sol, à la craie, le bon souvenir de ceux qui ne sont plus étaient une source inépuisable d’inspiration, de toute évidence. Dhan en profitait, se laissant approcher docilement par les vieilles sorcières qui voyaient dans sa peau plus sombre que la moyenne mexicaine un signe de son appartenance au monde de la nuit, traçant du pouce à la craie blanche des traits osseux sur son front ou ses joues avant de le bénir avec ferveur. C’était totalement dingue. Ça lui plaisait beaucoup. Au pied d’une artiste à la craie, il déposa un verre de cerveza, la bière du coin, la sienne dans la main qu’il lui restait de libre. Il l’avait observé dessiner avec frénésie pendant presque vingt minutes, et une fine pellicule de sueur couvrait son front concentré. Elle devait avoir soif.
Made by Neon Demon
- InvitéInvité
Re: [Merida-Mexico] En soledad confusa, Perdidos unos, otros inspirados.
Jeu 13 Juin 2019 - 23:56
Día de los Muertos – Ay de mí, Llorona. la nuit s’immisce et offre aux défunts et vivants son plus beau spectacle. les âmes s’éveillent et les palpitants s’animent, tous en chœur. les tombes sont revêtues de leurs plus beaux souvenirs et ornées de de leurs plus belles couleurs pour l’occasion. Las Flores de Muertos s’invite de leur plus bel éclat sur les parterres aménagés et embaument l’atmosphère de leur doux parfum de renouveau. c’est magnifique. Llorona de azul celeste. La rose (d’inde) anglaise participe à cet événement chaque année depuis qu’elle est en âge de transplaner seule. son doux exutoire. sa terre promise. seules heures où elle s’autorise encore à pleurer celle qu’elle était. Où elle s’autorise à être libre. à ne pas être celle que l’on attend qu’elle soit. Une De Gray se doit être parfaite. Y aunque la vida me cueste, Llorona. Jeune âme égarée en quête d'elle même. pointe de Désinvolture. Impudence peut-être. Fille à son papa, qui pourtant jamais elle ne satisfera, qui rêve ne serait-ce qu’une seconde, d’être oubliée. Ne t’éparpille pas, Livia. Elle n’a plus le temps pour déposer la bougie qu’elle avait mis de côté. No dejaré de quererte. Elle fera ça plus tard. La jeune sorcière se laisse vite guider par les pétales de fleurs et les notes mélodieuses rejoignant la rue. Les cierges déposés pour les défunts illuminent son chemin jusqu’à la plaza grande où elle se glisse jusqu’à une petite ruelle adjacente où est établi son petit atelier itinérant. La pena y la que no es pena, Llorona. c’est pour ça qu’elle vit Livia, qu’elle respire, qu'elle transpire, pour le bonheur de transmettre de ses doigts fins les parcelles les plus intimes de son âme tout en restant une parfaite étrangère. pas unnom. jamais. pas en ce qui concerne cette dernière partie d’elle qui n’est pas encore évaporée. elle s’installe en tailleur en regard de la parcelle de mur qu’elle a loué pour l’évènement et s’emparent des crais enchantées que Marcus lui a discrètement glissées dans son sac avant qu’elle ne s’envole. Secret bien gardé entre les deux représentants de la famille de Gray. Ayer lloraba por verte, Llorona. Livia prend une grande inspiration et posent son art sur le mur bétonné. Y aunque la vida me cueste, llorona. les symboles apparaissent et s’embrassent en de douces harmonies. Elle ne réfléchit plus. Au diable sa parfaite manucure et ses longs cheveux soigneusement ondulés. disparue la petite fille parfaite. gémissements à peines voilés. L’inspiration afflue. La rose caresse à plusieurs reprises ses traits de porcelaine de ses doigts colorés et sent, malgré sa concentration, les regards qui perlent sur elle. ces regards qui la portent. Aucun jugement. Pas ici. les prunelles noisettes de Livia s’abandonnent un moment, laissant place à ce brasier qui la dévore. le souffle commence à lui manquer. l’oxygène semble s’être évaporé. c’est seulement quelques secondes plus tard que la jeune femme se rend compte que ses dessins se sont évanouies jusqu’au sol où elle y découvre un verre rempli du liquide que la douce se refuse à consommer en Angleterre. Ce liquide qui suinte la déception aux yeux du patriarche, bien loin de la perfection qu’on lui prête volontiers, avec lequel elle compte pourtant bien se délecter aujourd’hui. La douce s’essuie le front et lève les yeux vers el azul celeste. Gracias – souffle-t-elle en tendant son verre en direction de l’inconnu, avant de le porter à ses lippes entrouvertes. Elle en avale 4 à 5 gorgées d’affilé. Depuis quand était-elle installée ici à dessiner ? Aucune idée mais cette cerveza lui faisait un bien fou. Elle pose le verre sur le sol et se lève pour admirer son œuvre. Elle poste sa frêle silhouette à côté de l’inconnu. Vous dessinez ? finit-elle par lancer, une craie dans la direction du jeune homme. Il manque quelque chose. Je n’arrive pas à trouver quoi – conclut-elle, pensive, le regard perdu dans l’immensité de cette toile pensée en seulement quelques minutes… heures ? No dejaré de quererte.
- InvitéInvité
Re: [Merida-Mexico] En soledad confusa, Perdidos unos, otros inspirados.
Ven 5 Juil 2019 - 22:29
En soledad confusa,
Perdidos unos, otros inspirados.
Perdidos unos, otros inspirados.
Dhan & Olivia
-Je dessine un peu.
Il lui avait répondu en anglais, reconnaissant un léger accent dans ses remerciements soufflés. Un petit sourire avant de porter à son tour la boisson à ses lèvres. Il ne doit pas avoir l'air de grand chose, avec ses traces de peintures sur les joues et cette allure débraillée après une journée de ballade et une début de soirée d'errance. La chaleur faisait perler un peu de sueur sur son front, heureusement suffisamment haut depuis son mètre quatre vingt douze pour qu'on ne puisse pas s'en rendre compte, ou pas trop, en contre plongée. Et puis pour tout dire, il s'en fichait un peu. Il n'était pas là pour longtemps, et surtout pas pour chercher de la compagnie. Enfin, pas le genre de compagnie qu'un air négligé pouvait déranger. Il s'écarta d'un pas pour lui éviter de lui rentrer dedans, sa bière à la main, le regard rivé sur les formes et les couleurs sur le sol. Elle avait raison, il manquait un tout petit quelque chose pour que son dessin soit plus qu'une jolie représentation de ses rêveries, mais de là à être capable de lui dire ce qui lui manquait … Ce n'était pas aisé. Spontanément, il lui aurait dit que cela manquait un peu de magie, de la vraie, d'un sortilège léger qui ferait ondoyer les ombres, illuminerait les pleins et les déliés pour rendre tout cela presque vivant, mais … il avait beau savoir que la ville était pleine des sorciers en villégiature à cette période de l'année, il ne pouvait pas décemment partir du postulat que cette jeune femme en faisait partie. Il faudrait donc mettre du mouvement autrement...
Je pense que cela manque simplement d'un peu de... Folie. Permettez ?
Sans attendre la réponse de la jeune femme, il renversa un peu de son verre mousseux sur la poudre jaune et la bleue. Quelques passants le regardèrent faire avec de gros yeux, mais il s'était accroupi et, d'un revers de mouchoir en tissu sorti d'on ne sait ou, ou plutôt de sa poche arrière de pantalon, en réalité, il se mit à flouter les contours de certains traits trop droits, trop précis, qui cassaient un peu la dynamique de l'ensemble. Cela bavait un peu, mais les lignes étirées ainsi donnaient une impression de légèreté, de mouvement brisait l'aspect figé de l'oeuvre initiale, au demeurant magnifique. Ce n'était pas mieux, ni plus « parfait » qu'avant, juste un peu plus vivant. A ses yeux, en tout cas, et il fallait dire qu'il était un peu fatigué. Il se redressa, la mine tranquille, pour observer son apport à la création de la jeune femme.
Je ne sais pas si cela vous plaira, mais à moi oui. Je rajouterai bien encore plus de bières, mais j'ai peur que las mamitas brujas du coin pense que je suis en train de vous embêter et me jettent une malédiction si j'exagère.
Un nouveau petit sourire en coin, une gorge de bière à présent bien entamée par son offrande à la craie. Bah, il en rachèterait une autre à l'occasion, et puis il fallait qu'il mette un peu de solide dans son estomac, à un moment, plus tard. Il rangea sa main libre dans sa poche, coulant un regard vers la jeune femme qui lui semblait tellement … Petite. Et jeune, aussi. D'un seul coup, il songea qu'il l'avait peut être un peu effrayée avec ses manières quelque peu éthérées. Il se racla la gorge avant de s'excuser.
- Je n'ai pas mon carnet de croquis sur moi, j'en suis navré, sans quoi je vous aurais offert un dessin pour compenser celui que je vous ai peut être ruiné...
Made by Neon Demon
|
|