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hope & despair ((miran - fb))
Ven 7 Juin 2019 - 11:40
“hope & despair .”@kiran blackthorn
Valentine’s day, fête de l’amour. Jour où la tendresse et le partage s’invitent dans le quotidien monotone. Jour où les couples se réunissent comme une étape dans leur relation. Atmosphère rose bonbon, manifestations exagérées, clichés qui te répugnent. T’extériorises beaucoup de choses. La vanité, la ruse, l’indifférence, parfois l’affection. Mais l’amour, il relève de l’intime, du secret. Parce que c’est dans ta culture, dans tes croyances. Faiblesse profitable, atteignable par n’importe qui. C’est se laisser attendrir, baisser les armes pour quelqu’un qui n’en vaut peut-être pas la peine. Quelqu’un dont l’intérêt est exacerbé, dont les envies dépassent les sentiments. Et tu connais ce genre de personnage. Les croqueurs de fortune, les limaces répugnantes qui se collent au portefeuille, cachant leur cupidité derrière un coup de foudre factice. Conte que tes parents aiment répéter, forgeant ta prudence. Parce que tu connais la fin. L’autre se noie dans le chagrin, la déception. Parce que l’amour, ça s’attache aux viscères. Ça reste gravé. Et tout détruire revient à détruire la personne. L’amour, c’est le risque d’avoir une bombe à retardement entre les poumons, se livrer à la fatalité. Sauf si sincérité il y a. Comme pour tes parents. Comme certains des couples que tu as dans ton entourages. Mais c’est rare, phénomène incontrôlable. Baliverne que tu as méprisé pendant longtemps. Parce que t’es forte, image que tu cultives avec soin. Tu tournes le dos à ce qui ne profite pas à l’essor de ta puissance. Mais, t’as failli. T’as enlevé l’armature dorée, une seule fois. Unique. Et tout ça ne te paraissait plus si insensé. Parce que tout ce qu’on peut dire est vrai. Lien solide, passion et bonheur. Mais aussi fracas, dissonance et violence. Quelque chose qui prend aussi bien le bon et ce qu’il y a de pire en toi. Piège à gueule ouverte que ton jugement n’a pas su identifier. Emportée dans une relation addictive, vague inconstante. Relation secrète, inconnue, gage de protection. Protection qui s’éclate, au visage. Trahison, mot qui gèle ce cœur qu’il a su animer auparavant. T’as l’habitude de savoir les choses rapidement. Lendemain au goût amer. Colère grandissante, force intérieure qui réveillent tes pulsions destructrices. Tu ne vas pas attendre. Tu vas le confronter le matin qui suit la faute. Parce qu’il aurait eu le temps de te baratiner, sinon. Et puis t’as besoin de réponses, maintenant.
Tornade fulgurante, t’arpentes le couloir qui mène à sa chambre après qu’un de ses colocataires t’a ouvert la porte. Poignée en main, t’accèdes à son espace sans scrupule. Sur le chemin, tu t’es préparée à plusieurs scénarios. Tu l’imaginais dans son lit, contre la personne avec laquelle il a passé la nuit. Il aurait pu finir par terre, alcool et drogue dans le sang. Ou il pourrait ne pas être là, tout simplement. Mais il est bien là, seul. Pensées vengeresses, tu le regardes de loin avant de t’avancer. Tu te meurs subtilement, caressant le parquet. Tu le fixes, assoupi, visiblement exténué. Tu ne pourrais pas avoir de la peine pour lui. La fureur t’habite, courroux culminant. Tu t’assoies à côté lui, fourbe vipère. Tu regardes son visage fatigué, puis son tronc replié. Tu perçois ses mouvements, sa respiration. Quand t’as appris la nouvelle, le choc t’a littéralement coupé le souffle. Il ne sait peut-être pas ce que ça fait. Tes mains qui glissent autour de son cou, la pression que t’applique, ses poumons qui se vident de tout air. Ca peut aller si vite. Satisfaction passagère. C’est pas ce que tu recherches. Surtout que tu devrais ensuite appeler ton père pour arranger la situation. Tu vas procéder à ta manière. Tu poses délicatement ta main sur sa joue, chaleur qui devrait lui faire ouvrir les paupières. « Hi sweetie. » Sourire au visage, sournoise. « I’m sorry about yesterday. I shouldn’t have overreacted. » Référence à cette fin de journée qui s’est terminée en dispute, toi qui claque la porte. Situation récurrente, parce que vous aviez aussi vos hauts et bas. Et toi, les extrêmes, tu les vis puissamment. Mais généralement, l’un d’entre vous finissait toujours par s’excuser. Accepter tes tords, c’est quelque chose que tu fais avec peu de gens, dont il fait partie. Donc t’attends qu’il fasse de même. Derrière ta fausse gentillesse se cache l’attente de l’aveu. Celui qui va le mettre dans une mauvaise posture. Masque et poison.
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Re: hope & despair ((miran - fb))
Mar 18 Juin 2019 - 21:09
Il y a des choses qu'on préfère parfois oublier. Mauvais souvenirs, moments honteux, cauchemars du passé. Kiran connait bien l'Oubli, ils se fréquentent depuis de nombreuses années tous les deux ; pour le jeune homme, l'Oubli c'est l'alcool à en perdre raison, c'est se plonger dans l'extase et ne jamais en sortir, c'est danser jusqu'à la mort et chanter à s'en briser la voix. L'Oubli se manifeste dans la débauche, il se cache dans une latte tirée sur un joint ; la fumée quittant ses poumons expulse de son corps, avec elle, les mille et une choses que Kiran veut oublier. Il a toujours été un peu lâche : affronter la réalité, les autres, les mauvais souvenirs, tout ça Kiran ne sait pas faire. Lui, son truc, c'est d'ignorer les problèmes jusqu'à ce qu'ils disparaissent tous seuls. Oui, il a un gros problème avec l'engagement et les confrontations – ou plutôt avec les choix et leurs conséquences. Il sait combien chaque choix, chaque action, peut avoir des répercussions sur le futur ; il le sait, parce qu'il le voit, ce futur, et qu'il est souvent changeant. Alors face aux choix – et par conséquent, aux responsabilités – Kiran préfère se cacher. Il ferme les yeux, se bouche les oreilles et chante à tue-tête pour oublier, vite, le plus vite possible. C'est précisément ce qu'il a fait ce soir-là, après la dispute avec elle. Mia. En y réfléchissant, il ne se souvient même plus du sujet de la dispute, comme souvent d'ailleurs : ils ont cette manie de se confronter sur tout est rien, sur des conneries, des détails infimes, certainement juste pour se jeter des reproches au visage. Et pourtant, il l'aime, bordel ; relation passionnelle et passionnée, baisers brûlants et mots doux, amour secret, protégé des autres... Il l'aime, profondément, mais ils ont le don de faire ressortir le pire chez l'autre. Elle sait appuyer là où sa fait mal, elle plante ses ongles dans des cicatrices encore à vif, et il en vient à la détester un peu. Ce soir-là, il la déteste beaucoup, bien plus que d'habitude, et il sent quelque chose rompre en lui. Comme souvent, quand elle claque la porte après de derniers cris de colère, Kiran se console dans la meth et la weed. Un peu plus tard, c'est dans les drap d'un autre que Kiran se console, perdu dans les méandres de la rage, de la tristesse et des stupéfiants. Une fois de retour chez lui, après la douche la plus rapide du siècle, il s'écroule dans son lit et fixe le plafond du regard pendant de longues minutes. Maintenant que les brumes de colère et de weed s'estompe, il n'y a que le remord qui l'étouffe. Il ferme les yeux, et se laisse tomber dans les bras de l'Oubli une fois de plus.
Un contact délicat contre sa joue le réveille doucement, et ses paupières s'ouvrent avec difficulté. Il a une petite migraine logée dans ses tempes, et un mauvais pressentiment l'agite. Son regard, tout d'abord un peu perdu, se pose finalement sur le visage souriant de Mia. La bouffée d'amour qui chauffe son cœur, à sa vue, est presque étouffée par la rancune et le regret qui le prennent à la gorge. « Hi sweetie, » sourit-elle. « Hi babe, » répond-il naturellement, de sa voix enrouée par le sommeil. « I'm sorry about yesterday. I shouldn't have overreacted, » s'excuse-t-elle. Il tourne légèrement la tête pour venir embrasser la paume de sa main, toujours posée sur sa joue. Elle s'excuse, c'est ce qu'ils font toujours après une dispute ; mais cette fois-ci, Kiran ne mérite même pas ces paroles. Il a merdé, bien plus qu'elle ; il a pété un câble, et il ne sait pas comment agir à présent : faire comme si de rien n'était et espérer qu'elle n'apprenne rien ? Ou tout lui dire tout de suite, une bonne fois pour toute, pour ne pas que ça le pèse ? Ni l'un ni l'autre, pour l'instant. « It's fine, baby. I'm sorry I got so angry. I didn't think, I was an idiot. » Elle est si belle, songe-t-il en laissant son regard parcourir son visage. Elle ne mérite pas ce qu'il a fait. Elle, par contre, peut bien lui faire ce qu'elle veut, il est déjà tout cassé et ne méritera jamais mieux. I'm already fucked up anyway. Il la regarde lui sourire, et pourtant son mauvais pressentiment ne semble pas vouloir le quitter. Son instinct n'a jamais tord, alors il le suit et scrute avec un peu plus d'attention Mia. Il détecte quelque chose de différent dans son regard. Does she know already ? Il se redresse, le corps alourdi par la redescente de drogues dans son sang. « What is it ? » demande-t-il doucement, après un instant de silence. Il veut la pousser à dire ce qu'elle est venue chercher de plus que des excuses en venant le voir. La question, il le sait (il le sent) déclenche le début de l'apocalypse.
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Re: hope & despair ((miran - fb))
Ven 12 Juil 2019 - 18:56
“hope & despair .”@kiran blackthorn
Tu te souviens de ton enfance, période où la candeur et la curiosité surpassaient tous tes autres traits. T’avais des rêves plein la tête. Tu voulais apprendre la magie avant tes cousins qui avaient quelques années de plus que toi. Tu ferais parler les camélias hybridés à côté du manoir familial après être rentrée d’école. Tu deviendrais une sorcière talentueuse qui aurait marqué Ilvermorny par ses exploits. Tu aurais un métier à la fois passionnant et important. Tu serais loin des problèmes du quotidien, problèmes que tu ne connaissais pas encore. Et même quand tu devrais t’y confronter, tu saurais passer au-dessus. Parce que tu as été préparée. Il y a ces jours où tu te remémores les soirées sur les genoux de ta mère. Symbole de transmission, valeurs que tu arbores aujourd’hui. Elle est forte, téméraire. Certains croient qu’elle reste cachée dans l’ombre de ton père. D’autres pensent qu’elle n’est bonne qu’à organiser des réceptions. C’est ce qu’elle aime faire croire. Parce qu’elle est amusée de nature, comme toi. Et la manipulation est un art auquel elle excelle. La combinaison des deux fait qu’elle occulte son implication dans les affaires familiales. Littéralement au côté du patriarcat. Elle rencontre vos partenaires potentiels, elle vend les pensines comme des petits pains et une fois la nuit tombée, elle s’enrichit davantage avec votre commerce dissimulé. Elle a exactement la même personnalité que ton père, miroir qu’elle opacifie à sa guise pour brouiller ses intentions. Vipère maligne qui n’a pas toujours été une mère exemplaire mais qui a su te donner les armes pour solidifier le prestige lié à votre nom. Armes qui ont éveillé ton regard intéressé, tes doigts avides. Elle semble invulnérable, hors de portée. Elle ne t’a que très peu dévoilé ses faiblesses. Parce qu’elle a des convictions qu’elle voulait à tout prix implanter dans ton esprit. « We all have our own bad times, when we feel sad, wrecked. », disait-elle en te berçant. « But our strength is that we can hide it from the others. » Ces mots raisonnent dans ta tête à chaque fois que tu doutes, que tu as peur. « We cry alone, with dignity. This is what makes us strong women. » Le chagrin secret, vous libérez la peine quand personne n’est autour de vous. Et c’est bien mieux comme ça. Du moins, c’est ce que vous pensez.
T’es là, dans la chambre de celui que t’aimes le plus aujourd’hui. Celui que t’estimes, celui avec qui tu te vois régner, ton roi. Tu ressens peut-être ce que ta mère a ressenti lorsqu’elle à rencontrer ton père. D’après ses dires, elle a su tout de suite qu’ensemble, ils allaient faire de grandes choses. Toi, tu penses ça, avec lui. Mais il ne doit pas le savoir. Parce que les femmes Delarco dissimulent avant le moment opportun. Toi, tu parles jamais à cœur ouvert. Tu ne te lances pas dans des déclarations mielleuses et lisses. T’es pas comme ça. Toi, tu laisses les choses se dérouler. Quand ça se passe bien, tu es satisfaite. Quand ça se passe mal, tu te recroquevilles jusqu’à ce que ça passe. T’es pas la fille avec qui on peut avoir une relation stable, normal. Tu refuses l’idéalisme, tu rejettes le prince charmant. Toi, t’es la princesse visionnaire et explosive. Bombe à retardement. C’était écrit d’avance que t’allais vivre ce genre de situation. « It's fine, baby. I'm sorry I got so angry. I didn't think, I was an idiot. » Le traitre qui se croit encore à l’abri. You’re so much worse than an idiot, dickface. T’as des pensées sombres. T’as envie qu’il paie pour ce qu’il ose te faire. Lui qui fait battre ton cœur. Tu n’es qu’amertume désormais. Rage derrière le masque de la réconciliation. Mais, lucide, il se doute de quelque chose. « What is it ? » Sourire satisfait. T’attendais cette question. Tu enlèves ta main de sa joue, la replaçant sur ton genou dénudé. Et tu le fixes, avec ce même sourire. Tu finis toujours par tout savoir. « What have you done last night? » Question rhétorique. T’inspectes sa réaction. Tu veux qu’il tremble, comme toi tu as tremblé quand tu as entendu les rumeurs. Tu veux qu’il réalise dans quel état tu as été et celui dans lequel tu es actuellement. Le chagrin subversif. Et puis là, tu te dis que t’aurais mieux fait de rester chez toi, au milieu des camélias. Fille virevoltante, insouciante des embûches de la vie. T’aurais évité cette sensation qui morcèle le coeur. Pathetic.
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Re: hope & despair ((miran - fb))
Lun 5 Aoû 2019 - 17:13
It's been a long time coming, songe-t-il, mécaniquement, comme détaché de la situation. Comment est-ce que tout cela a commencé ? Lui, fasciné par la force qu'elle dégage en toute situation, impressionné par la résistance du masque qu'elle porte. Lui, qui tombe amoureux d'elle, belle comme une rose et toute aussi épineuse. Avec le temps, il a appris à déchiffrer ses sourires, à voir sous la violence qui l'anime parfois. Parce qu'il lui a souvent fait face, à cette violence ; violence des mots, violence de caractère. Elle, qui a vu toutes ses cassures et qui n'a pas cherché à les recoller, loin de là. Princesse garce, probablement plus habituée à détruire autrui qu'à aimer, elle n'est pas faite pour lui, il n'est pas fait pour elle. Et pourtant ils ont continué à se rapprocher, ils se sont offert l'un à l'autre, et ils ne s'arrêtent pas. Ils continuent, malgré les disputes hebdomadaires, malgré les piques, malgré les caractères qui se confrontent sur presque tout. Kiran ne sait pas ce qui le pousse toujours à retomber dans les bras de la belle ; il ne sait même pas comment il est tombé pour elle. Mais il l'aime, passionnément, jusqu'à la destruction. Tant pis, si cette histoire est douloureuse, tant pis si elle lui fait parfois du mal, parce qu'au moins elle l'aime, et peu de personnes éprouvent ce sentiment pour lui. Déjà cassé comme il est, une ou deux fêlures de plus ne peuvent pas lui faire de mal, n'est-ce pas ? Et pourtant il souffre. Pas tout le temps, bien sûr ; parfois, tout va pour le mieux. Il l'embrasse, elle se blottit dans ses bras et son coeur se serre d'amour pour elle. Mais à tous les coups, les joutes verbales reprennent, les portes claquent et la rage monte. Kiran n'a jamais aimé les confrontations, préférant toujours s'échapper avant que les choses ne dégénèrent, mais il a vite appris qu'on n'échappe pas à Mia Delarco. Am I wrapped around her little finger, or is she just choking me with her bare hands ?
Pourtant, jamais il ne se serait cru capable de la faire souffrir. Kiran a toujours été quelqu'un de loyal et de relativement passif face aux confrontations. Jamais il n'a blessé qui que ce soit, dans tous les sens du termes ; alors comment ? Comment a-t-il pu se laisser dévorer par la colère à ce point ? Ses émotions n'ont jamais été aussi exacerbées par le passé. La nuit reste floue dans ses souvenirs : colère indomptable, soirée improvisée, drogue putain, beaucoup trop, jusqu'au bord de l'oubli, et puis un violent besoin d'être aimé, tout de suite. A ce moment précis, il vivait comme s'il n'y aurait pas de lendemain. Comme si les conséquences de ses actions n'existaient pas, comme s'il était entièrement libre, comme s'il n'y avait que lui dans ce monde. Jamais il ne s'était senti comme ça, malgré les nombreuses disputes, malgré la colère, malgré tout. Jamais il n'a voulu se laisser tomber dans les draps du premier inconnu juste pour oublier, le temps d'un instant, l'existence même de celle qu'il aime. Parce qu'il l'aime encore ; c'est peut-être là le pire. A présent, à peine réveillé, il la regarde lui sourire, et il sait qu'elle sait. Parce qu'elle sait toujours tout, inutile de vouloir lui cacher quoi que ce soit. C'est pour ça qu'elle est là de bon matin. Chasseuse traquant sa proie jusqu'à l'acculer au bord du gouffre. « What have you done last night? » Elle sait. Il devrait paniquer, pourtant il n'arrive pas à ressentir, pas vraiment. Oh, rationnellement il sait qu'il a merdé, il sait que quelque chose ne va pas, mais il se sent détaché de lui-même. Il se redresse et sort de son lit, sans prononcer un seul mot ; il s'assoie sur son bureau, situé sous la fenêtre qu'il ouvre, et récupère une cigarette à moitié fumée qu'il rallume d'un claquement de briquet. « If you're asking, then you know already, don't you ? » Demande-t-il doucement, presque en murmurant. Il tire sur sa cigarette, expire lentement la fumée avant de reprendre : « But alright, I'll tell you. I went out with a bunch of friends. Got drunk, got high, as usual. And then... » En fait il a besoin de quelque chose de plus fort qu'une cigarette. D'habitude il se serait retenu, pas devant elle quand même, mais au point où ils en sont, tant pis. Il échange sa cigarette contre un joint déjà roulé qui traîne sur son bureau. Inspire, expire. « ... And then I end up at someone else's. And to be honest with you, I don't understand how or why I did this. Because I'm so fucking obsessed with you, » souffle-t-il, expirant un peu de fumée qui s'échappe par la fenêtre ouverte.
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Re: hope & despair ((miran - fb))
Sam 17 Aoû 2019 - 21:56
“hope & despair .”@kiran blackthorn
Tu n’as jamais eu de bon rapport avec la trahison. C’est quelque chose qui t’horripile tellement qu’elle te donne la chair de poule à chaque fois que l’on te poignarde le dos. Court frisson qui te remet les idées en place, celui qui te dit que t’es bien une reine, la reine des connes. Mais qui aime les trahisons ? Personne. Parce que c’est ce qui peut briser un cœur, c’est l’une des seules choses qui peut tout remettre en question. Même chez ceux dont les ambitions sont claires et dont l’âme est robuste. Tu as toujours cru que tu pouvais tout encaisser, que tu pouvais toujours passer au-dessus. Parce que tu as été élevée pour ça, pour ne pas montrer une once de regret. Du coup, tu t’es constituée une carapace et un code que tu t’es jurée de respecter. Don’t talk with shady people. Parce que tu ne connais pas leurs motivations, personne ne les connait. Peut-être eux-mêmes ne les savent pas. Des personnes qui, du jour au lendemain, peuvent décider de te nuire. Et ça, tu n’as pas envie que ça arrive. Pourtant, tu l’as fait. C’est même toi qui aies fait le premier pas, durant cette soirée. Tu avais suivi la volonté d’une de tes amies en entrant dans un bar, celui où il commandait des verres pour oublier. Et tu l’as remarqué, tu t’es assise à côté de lui et tu lui as dit que tu ne savais pas ce qui était le plus translucide entre son visage et sa vodka. Tu avais lancé la machine, celle que l’on ne pouvait arrêter une fois mise en route. Don’t involve them in your life. Parce qu’ils apprennent à te connaître, qu’ils sont sensibles à tes réactions et qu’ils peuvent les comprendre. Ils prédisent tes actions, tes moments de calme comme ceux de discorde. Et c’est le plus grand risque. Risque que tu as décidé de prendre puisque vous aviez décidé de vous revoir, puis encore une fois, jusqu’à ce que vous régularisiez vos rencontres. Parce qu’il t’intriguait, parce qu’il t’amusait. Et t’as jamais pensé à la suite. Don’t fall in love with them. Règle que tu trouvais toi-même absurde. Parce que tu n’es pas une fille qui tombe amoureuse facilement. Parce que la probabilité que quelqu’un transgresse les deux premières règles est infime. Lui a réussi. Les rires laissaient place aux baisers, aux caresses. Et tu te plaignais d’avoir mis en place ce code. Parce qu’il t’aurait empêché de vivre ça, ce sentiment de pouvoir le suivre partout, de mettre tes propres envies au second plan. Il a fallu cette dispute pour tout renverser. Pour que tu tournes le dos et qu’il en profite pour tout briser. Et ça, c’est la pire des trahisons.
Debout, tu le regardes s’habituer à la lumière du jour, mais aussi à ta présence. Tu n’es pas comme d’habitude et ça, il doit le ressentir. Même si t’es parfois en colère contre lui, cette fois-ci est complétement différente. Parce que le chagrin s’en est mêlé, l’envie de s’effondrer. Il se déplace dans la pièce, tu suis ses mouvements avec intérêt. « If you're asking, then you know already, don't you ? » Parole que tu as très bien perçue, si bien qu’elle te vole un sourire. « I know everything. » Et la tension monta d’un cran. « But alright, I'll tell you. I went out with a bunch of friends. Got drunk, got high, as usual. And then... » Il s’arrête pour vaquer à ses loisirs personnels. Toi, t’es impatiente qu’il le dise, qu’il dise tout. « And then what? » Say it. Look into my eyes and say it. Qu’il finisse sa phrase, qu’il en ait le courage. Qu’il finisse par invoquer les flammes des enfers. « ... And then I end up at someone else's. And to be honest with you, I don't understand how or why I did this. Because I'm so fucking obsessed with you, » Et il finit par avouer. La satisfaction reste néanmoins courte puisque le dégoût de ses derniers mots vient ternir tous ses efforts. « Oh, shut up. Seems like you’re not obsessed enough since you banged someone anyway. » Les mots qui froissent, qui lacèrent, représentatifs de ce que tu ressens, au fond. Cette haine qui articule ton corps et qui te fait approcher. Rapace qui vint attraper le cigare entre ses lèvres et qui éteint la braise entre la pulpe des doigts. Tu en écrases le contenu, quitte à en faire tomber sur son visage. Le visage figé, indifférent à la douleur. Tu lances le reste par la fenêtre, tout de manière rapide. Habitée par tes pires démons, ton regard perd en vigueur. « You should not have done that. » Tempête grandissante, tu jettes tes doigts aiguisés sur le meuble en face de lui, âme ravageuse qui souhaite s’exprimer. Fournitures, photos, tiroirs. Tout se heurte à ta folie, rythmé par les chocs contre les murs, le bruit des feuilles qui virevoltent dans la pièce. Violence qui s’exprime à travers le matériel et qui, le poing serré, menace le visage que tu as cajolé hier. « How could you do this to me, you disgusting trash? » Et ton corps finit par trembler. Et malgré toute la force que tu veux rassembler maintenant, tu savais que ce moment aller arriver. Que les nerfs finiront par lâcher.
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Re: hope & despair ((miran - fb))
Mer 16 Oct 2019 - 13:13
« I know everything. » Bien sûr, qu'elle sait. Kiran n'a jamais été du genre à mettre son nez dans les affaires de Mia, mais il est au courant qu'elle a des yeux et des oreilles absolument partout ; cette petite information ne lui est pas venu à l'esprit la veille, quand il se perdait dans les bras d'un autre. La veille, il se fichait bien de la décence, ou des sentiments de Mia ; il ne voulait qu'oublier tout ce qu'il s'était passé. Il ne se souvient même plus de la raison de leur dispute, et cela a bien peu d'importance, dans tous les cas : les joutes verbales sont fréquentes dans leur couple, les claquements de porte et les sautes d'humeur aussi. Il se souvient avoir été beaucoup plus en colère que d'habitude : chacune de ses émotions étaient bien plus intense, chaque vague de colère le submergeait et l'engloutissait, jusqu'à le mener à commettre l'irréparable envers Mia. Lui qui a toujours été fier de sa loyauté, le voilà devenu traître. Ce n'est pourtant pas son genre : lorsqu'il est amoureux de quelqu'un, il n'y a plus que cette personne qui compte à ses yeux. Pour Mia, il a cessé de coucher avec les trois quart de ses amis, il a daigné sortir moins souvent, diminuer un peu sa consommation de drogue pour être plus présent dans leur couple, ayant l'espoir que cela arrangerait un peu leur relation. Il est loyal ; alors pourquoi ? Pourquoi si soudainement, pourquoi maintenant ? Que lui est-il passé par la tête ? Et pourtant, aujourd'hui, il n'arrive pas à ressentir de culpabilité. Il se sent engourdi. Alors il lui dit ; sans détail, ce n'est pas nécessaire, l'imagination de la demoiselle lui suffira amplement. Il n'a plus rien à dire, à part formuler sa propre incompréhension de lui-même.
« Oh, shut up. Seems like you’re not obsessed enough since you banged someone anyway. » Peut-être a-t-elle raison. Peut-être s'est-il lassé, des disputes, de l'amour, du sexe, de la passion, de la colère. Peut-être a-t-il abandonné leur couple depuis longtemps ; et pourtant, tous les jours il pense à elle. Tous les jours, il veut la posséder un peu plus, et être entièrement sien. Elle est solide, Mia, forte comme peu de personnes le sont, elle porte une armure en toute circonstance, et Kiran veut se glisser dans cette armure tous les jours un peu plus pour apercevoir la vraie Mia, plus douce, plus aimante, plus fragile. Mais l'armure revient toujours, et hier soir elle a suffit pour que Kiran se détourne un peu trop de Mia. Le ton de la voix de Mia échauffe la colère de Kiran, qui vit toujours tapis au fond de lui, mais qui semble plus virulente et réactive que d'habitude. Sa voix, son regard, le froncement de ses sourcils, sa façon de lui voler sa cigarette pour l'écraser entre ses doigts, tout l'agace soudainement. « Maybe I'm not obsessed with you anymore ; I wonder whose fault is that, » assène-t-il sèchement, l'ironie lourde dans la voix. Pourquoi serait-elle la seule à s'énerver ? Il a fauté, certes, il le reconnait, mais l'échec de cette relation n'est pas uniquement sa faute à lui ; elle a sa part à jouer également. Kiran n'est que le déclencheur de la fin.
La tempête ravage tout. Mia, visiblement folle de rage, se déchaine ; chaque objet à sa portée de retrouve déchiré, fracassé au sol. Kiran se lève rapidement et retient Mia par un poignet, l'empêchant de continuer à tout briser. Suffisamment de choses sont cassées, en plus de leur relation, pour en rajouter une couche. « How could you do this to me, you disgusting trash? » Lui crache-t-elle au visage, mais le venin laisse peu à peu place à une réelle émotion qu'il sent dans sa voix. La voir peu à peu céder l'énerve profondément, sans aucune raison en particulier. Il lève les yeux au ciel, lâche son poignet comme si le simple contact de leurs peaux le brûlait, et passe une main dans ses cheveux. « I don't fucking know why I did it, okay. » La colère bouillonne à présent. Il se tourne vers elle, crispé, tentant de maintenir cette rage, sachant parfaitement qu'elle n'est pas saine. « Fuck, look at us. Look at us ! We're always like that. We're always arguing, even when everything is going great. I'm in love with you, and the next second it's like we hate each other. » Pour être honnête, il a parfois l'impression d'appartenir à Mia plus qu'elle ne lui appartient. Il la veut, elle, mais c'est elle qui le possède entièrement. Elle l'a vu dans ses moments les plus bas, défoncé jusqu'au septième ciel, elle connaît ses faiblesses, mais Kiran, lui, n'a pas l'impression de tout savoir d'elle en retour. « So yeah, I'm obsessed with you, and it's getting sickening. I made a mistake, a bloody massive one, but you know what ? I don't even want to try and repair anything, because this whole fucking relationship was broken from the start. »