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they're gone. (adélaïde)
Dim 14 Juil 2019 - 18:15
— Cigarette coincée par ses lippes alors qu’était lovée sa dose de caféine entre ses griffes, l’ausonien inspira profondément. Les prunelles caressant ce ciel clair avec mélancolie. Un temps purement d’été où pas un nuage ne venait gâcher la fête. Tout du moins, l’axiome n’était valable que pour la météo. Pas dans son cœur. De deux phalanges agiles, il pinça son bâton de la mort, tandis qu’un filet d’argent s’extirpa entre ses dents. S’envolant, directement emporté par la douce brise du jour pour s’étioler dans les airs. Ses orbes attentifs au spectacle, calme. Avant que ses paupières ne chutent, et qu’il ne profite de l’instant. Le silence de ce petit coin de la cour avait tout d’agréable. Un havre de paix contrastant avec la folie des urgences. C’était en somme son temple de l’accalmie. Là où les pauses étaient à la fois un exode physique que mental. Il pouvait enfin se reposer, et s’écarter de la frénésie qui rôdait entre les murs blancs non loin. Soudain, derrière lui, quelques pas foulèrent le petit parterre de pelouse. Attirant ses égards, qu’il dédia au travers d’une œillade du coin de l’œil. Sorti de sa transe, un peu sur la défensif autant qu’amer d’être dérangé dans ce pur instant d’aménité. Bien qu’il se soulagea de voir que l’inopportun n’était autre que son collègue et camarade de promotion : Aedan Walsh. Les deux compères, et mousses d’Asclépios, avaient été tous deux pris en stage à Sainte Marie à la même période. Suite à huit années de partage des bancs estudiantins, ils avaient fini par tisser des liens de bons acolytes. C’est pour cette raison que le Belby n’opposa pas de grognement. Se contentant de lever son gobelet de café à l’approche de son ami, pour le saluer. « Besoin d’une pause toi aussi ? » Le soupir qui échappa au nouvel arrivant étaya son intérêt. Autant que l’explication qui s’en suivit. Les yeux écarquillés d’une première surprise, avant de plonger la moitié de sa cigarette dans sa tasse de café qu’il jeta aussitôt dans la poubelle non loin. A ce moment ne répondant qu’à l’impulsion qui voguait au travers de ses veines par la nouvelle rapportée par le Walsh. Adélaïde était ici. Internée suite à un accident de moto il y avait une semaine de ça. A son arrivée à Sainte Marie, elle avait été confiée aux soins d’Aedan, qui soufflait à l’heure actuelle de la difficulté de sa position. Elle était la petite sœur de sa meilleure amie, s’expliquait-il. Et malgré tout le respect que lui devait le semi-angliche, il voua ce détail à son indifférence. Simplement harcelé d’un seul véritable besoin sur le moment : il devait voir la cadette Dowell. Il ne lui fallut pas plus de deux minutes pour délaisser son compère, après des excuses bredouillées comme son empressement le lui permit. Puis de divaguer au travers des couloirs de l’hospice. Le soulagement tambourinant dans sa poitrine. Elle n’avait pas été embarquée par les aurors ce fameux jour. Même s’il eut un peu de remord à voir son accident comme une chance. Quoi que… au moins, elle n’avait pas la menace d’Azkaban au-dessus du crâne. Elle était épargnée, merlin merci. Cependant, ses pas non loin de l’antre de la demoiselle -indiqué par Aedan plus tôt-, le britannique ralentit l’allure. A l’instant même s’apercevant d’une part des regards intrigués sur lui, qui lui déplurent de rif, mais aussi d’un second point : s’il ne savait pas qu’Adélaïde était là, personne des Satan’s Wheel n’avait dû être au courant. A vrai dire, surtout il doutait fortement que Tamaharu se soit déplacé pour elle. Ce n’était pas le genre de ce sale gosse de faire des efforts pour les autres. Et puisque le zélandais était jusqu’à maintenant le seul à sa connaissance à ne pas avoir été embarqué par les forces de l’ordre magique, la belle ne devait donc pas au courant… Cette vérité le terrifia. Un long frisson faisant office d’électrochoc parcourant tout son derme. Il n’avait aucune envie d’être le messager de cette nouvelle. Encore moins sachant que pour son propre cas, il faisait face à cette réalité avec encore grand mal. Lui qui ne se rattachait qu’à son travail pour ensevelir sa peine, et brasillait une fois au château d’Hungcalf à ses objectifs de vengeance. Pourtant, il sut qu’il devrait être honnête avec la blessée. Une moue boudeuse sur les lèvres, immobile face à la porte menant à sa chambre, il jaugea quelques secondes cette dernière. Comme le dernier rempart qui les protégerait tous deux de l’annonce. Hésitant, ou plutôt trop peureux pour s’y confronter. Ses prunelles déclinèrent. Non, il n’avait pas le choix, il le devait à Adélaïde. Le bistre réapparaissant, plus déterminé, pour que l’angle d’une phalange n’heurte en petits coups la surface de la porte. Puis qu’il n’actionne la poignée. Lentement ouvrant la porte. « Adélaïde..? » L’angoisse portée dans sa gorge. Il n’osait même pas imaginer la colère qui allait très probablement le rosser d’ici peu. Surtout si elle n’était pas au courant pour les Satan’s Wheel, l’Eve avait dû s’imaginer que ses confrères de la bécane l’avaient oublié. |
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Re: they're gone. (adélaïde)
Dim 21 Juil 2019 - 15:33
Rius & Adé
They're gone
Merde, merde, merde. Ses yeux bleus lançaient des éclairs en fixant son bras gauche d’un air mauvais. Pourquoi fallait-il que son membre supérieur ne fonctionne pas comme le voulait son cerveau hein ? Il avait donc décidé de la mettre en rogne, celui-là. En réalité, la jeune femme commençait à sentir pondre la folie dans son esprit dans cette chambre aseptisée. Et dire que jusqu’à maintenant, elle n’avait pas remarqué l’inconfort d’être la patiente. Bien sûr, elle avait de l’expérience que ce soit personnelle ou professionnelle, mais là…elle y était vraiment – c’était elle, la relou de la 12, qui n’avait qu’une envie – celle de fausser compagnie à tous les médicomages en blouse blanche. A demi-mot, Adélaïde avait hoché la tête en acceptant son sort – celui de rester les miches dans les draps blancs et d’écouter les recommandations de ses médecins. Bon surtout, d’Aedan, parce que franchement, déjà que les autres n’étaient pas bien aguichants si en plus, il fallait les écouter ! Au moins, Aedan n’était pas un sinistre inconnu avec un stéthoscope dans les fesses – enfin…voilà.
Râlant contre les limitations qui en plus de lui causer de la douleur, l’empêchait de se mouvoir comme elle l’entendait, la jeune femme tendit les doigts valides de son bras droit vers le verre qui lui faisait de l’œil sur la table de nuit. Sa baguette ? Celle-ci se trouvait A COTE DU FOUTU VERRE. Grognant par l’effort et ruminant à voix haute, la sorcière aux cheveux en bataille n’entendit pas l’ouverture de la porte de sa chambre. Pour l’instant, rien ne pouvait l’empêcher d’atteindre son objectif. Oh, elle n’aime pas perdre la jeune femme. Et voilà, qu’un fichu gobelet en plastoc lui manquait cruellement de respect. Bon, il est vrai que ces derniers jours n’avaient pas été facile à vire pour l’étudiante. Déjà, l’accident en soit, avait été un grand choc pour elle appréciant la simple pensée que le monde pouvait être à ses pieds. Cela lui avait causé un grand choc autant physique que psychologique.
C’est vrai ça. Elle venait de comprendre qu’elle pouvait mourir demain. Finalement, lui avait-il fallu ce traumatisme pour saisir que le fil de la vie peut se briser d’un coup, d’une seule seconde, pour une seule bêtise ? Avait-elle eu un ange gardien ce jour-là qui avait décidé que ce n’était pas son jour ? Ou même les Moires avec leur ciseau d'or ? Adélaïde ne croyait pas vraiment aux lignes tracées dans ses paumes, mais qui sait…jouaient-elles réellement un rôle dans la vie des êtres vivants. En toute franchise, la brunette ne comptait pas vraiment en comprendre le sens. Ses pensées dérivaient inévitablement, dès que la lune couvrait le ciel de son manteau, vers son accident. Elle haïssait ce moment-là. Heureusement, bien souvent, les remèdes contre la douleur lui permettaient de se laisser glisser dans les bras de Morphée. Un matin, elle avait compris que les médicaments lui permettaient de ne pas s’éveiller en sursaut les yeux écarquillés par la peur. Alors, le soir suivant, elle avait prétendu souffrir affreusement pour s’assurer d'un sommeil reposant. Oh, ne lui jetez pas la première pierre ou un grand coup de morale, elle connaissait parfaitement les risques mais si cela était plus fort qu’elle ? Peut-être n’était-elle pas le roc qu’elle prétendait être à tout bout de champs.
La preuve en est de la scène pathétique qui se déroulait devant les yeux de celui qu’elle n’avait même pas entendu passer le seuil. Seule sa voix douce la ramena à la réalité. Elle écarquilla ses grands orbes bleutés, se penchant rapidement vers la porte. Un grognement lui échappa lorsque le mouvement brusque lui causant une sensation peu agréable du bout des doigts à l'épaule. Son prénom, prononcé par quelqu’un qu’elle connaissait bien, fit remonter un flux d’émotions dans le petit corps de la jeune femme - un trop plein soudain. Comme lorsqu’elle avait ouvert les yeux pour y rencontrer ceux de sa son aînée, des larmes de soulagement s’étaient installés dans ses yeux. Pour la première fois, depuis que son corps avait rencontré avec violence le bitume, elle s’était sentie en sécurité. Et voilà, Darius. Elle pinça les lèvres, mitigée. Il semblait penaud. Et elle ? Franchement, Adélaïde ne savait pas trop quoi faire, quoi dire. Elle se redressa pour se donner une meilleure contenance dans le petit lit d’hôpital.
« Salut. » murmura-t-elle, sans expansion de joie, ou d’humour. En temps normal, elle aurait sans aucun doute réagi par une boutade mais là, elle n’en avait pas la force.
A ses yeux, il ne le méritait pas. Elle était vexée et blessée par son comportement et celui des membres du SW. Personne n’était venu la voir. N’avaient-ils pas été au courant ? S’en fichaient-ils donc tous d’elle ? Peut-être, dans ce cas-là, elle serait grandement déçue mais s’en remettrait. Mais Darius…ce n’était pas le premier mec venu. Ils étaient proches, non ? Adélaïde fronça les sourcils, se comportant inconsciemment comme un animal blessé.
« Tu t’es trompé de chambre ? » répondit-elle, masquant mal l’émotion au fond de sa gorge.
Elle était blessée. Triste. Et bordel, ce foutu verre qui la narguait toujours ! Elle se contenait difficilement la patiente. Son sang bouillait dans ses veines, mais elle se retenait de ne pas déverser tout le contenu de sa frustration sur son ami. Il ne méritait pas ça malgré son abandon qui lui faisait mal au cœur. Après avoir dévisagé plus longuement son ami, elle poussa un soupire las.
« Puisque tu es là, est-ce que tu pourrais me donner le gobelet sur la table à côté, s'il te plait. » lâcha-t-elle, en grinçant des dents.
Elle détestait paraître faible surtout face à Darius qui n’avait pas songé à venir la voir plus tôt. Mais sa gorge sèche lui demandait grâce depuis trop longtemps, alors simplement, elle s’avoua vaincue – pour le moment du moins. Bien sûr qu’elle ne pouvait pas le chasser à coup de pieds, déjà physiquement c’était impossible et puis, Adélaïde n’était pas de ceux pouvant jouer sur leurs sentiments. Elle ne savait pas les masquer et encore moins mentir. Ses yeux diraient toujours la vérité. Alors repousser, celui qu’elle considérait comme le grand frère qu’elle n’avait jamais eu ? Impossible.
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Re: they're gone. (adélaïde)
Mar 23 Juil 2019 - 20:11
— L’atone déferla sur sa stature de basalte. Fracassante et pernicieuse vague qui comprima son poitrail. L’ausonien avait redouté les affres de la rancune, et avait eu raison. Son derme marqué au fer rouge par l’ignominie de l’abandon présumé et décrié au travers des prunelles d’azur qui lui firent face. Mais il ne cula point, sa cime se découpant hors dans l’embrasure de la porte pour pénétrer dans l’antre de l’éclopée. Le bistre braqué sur cette singulière patiente. La caressant avec tendresse, bien que ses reflets mordorés invoquaient miles excuses. Qui s’accompagnaient d’une myriade de regrets crépissant le fond de son estomac. Il ne faisait pas le fier, et fut scient par avance que les choses ne s’arrangeraient guère au fil de la discussion qui se présentait à lui. Pourtant un zéphyr de courage effleura son museau. D’origine première : son soulagement. La Dowell était égratignée et alitée certes, mais l’asphalte avait été compatissant. En motard, le rital avait connaissance des dangers que la soif de miles encourrait, et ici, il n’observait que la miséricorde des dieux. Merlin soit loué. Son inspection de cette peau endoloris lui permit également de constater que n’avaient aucunement été endommagées les vénustés de sa cadette. Elle semblait même plus rebelle –et un brin boudeuse. Ou n’était-ce que le sillon de la rancœur, dévoilé par ses iris céruléens ? Le doute s’empara de lui, bien qu’il ne conserva point un rictus peiné, ornant les extrémités de ses lippes. L’empathique personnage comprenait ces reproches. L’ironie étant même qu’il se présentait en ces lieux, la blouse blanche enlaçant ses épaules et sa taille. Tout trahissait son affectation à l’hospice. Et pourtant jamais il n’avait foulé le lino de ces contrées. Un relent d’embarras embrasa ses joues. Ce pauvre mousse d’Asclépios était confronté aux conséquences de ses tribulations. Les méninges trop embourbées pour que sa truffe n’ait flairé l’essence de la benjamine de son club non loin. Délaissant cette dernière, esseulée entre ses draps aubaines. Et il s’en voulut. Par un fiel tout d’abord envers lui-même. Le semi-angliche avait pour axiome de toujours avancer. Jamais ne se refreiner au cours de cette existence bien trop courte pour que se jouent de lui des tourments de la vie. Cependant, la perte des Satan’s Wheel était un deuil qui ne passait pas. Le hantant. Tel un funambule persistant sur un fil que les Moires ne tarderaient à couper. Il fallait dire aussi que le background judiciaire n’aidait en rien ses souleurs. Cette dictature hypocrite n’ayant encore statué sur l’avenir de ses camarades déchus. Docile alors, le motard ne contra point les jugements silencieux de son vis-à-vis. Encaissant sa seconde réplique malgré le frémissement de son labre. Scient qu’il aurait pu justifier de rif le motif de son absence, il se retint pourtant. Décidément, il ne pouvait affubler cette quasi-sœur de l’affliction qui tiraillait ses propres artères –tout du moins pas sans ménagement. Puisqu’il savait que jamais il ne pourrait mucher cette vérité. Surement par ailleurs, s’il s’y osait, elle n’en serait ressortie que plus furieuse. Et pour cette fois bien plus légitimement qu’à l’actuelle. La contrainte d’Arès fut alors d’endosser les atours d’Hermès. Et d’obliquer à sa besogne, tout en amortissant le contrecoup chez la belle. Car une chose compta pour son cœur de mangouste : la protéger autant que possible. Contenu dans le motus, le médicomage s’esquiva de son insonorité qu’à la dernière demande de son interlocutrice. Ce gong clamant l’arrivée des infortunées sincérités. Du menton, cet hybride britannique acquiesça. Puis ses pas bifurquèrent en sa direction. Prêtant attention de ne dévier le havane du smalt de ses œillades. Pourtant, ce n’était point par provocation –et elle put s’en douter par son non-infatué regard. Ses pupilles, au contraire, participé à la prière de son pardon. Il humecta ses lèvres une fois à hauteur de la belle. Ses griffes tintant contre le verre attendu, tandis qu’il toussotait doucement. Dans l’unique objectif d’accorder son ton dans ses plus précieux et ouvragés teintes d’aménités. « Je suis désolé Adé’. » Il n’eut aucun besoin d’évoquer le motif. Et plutôt n’en fut guère assez brave. Surement là une erreur, qu’il remarqua pour aussitôt la shunter en tendant l’objet désiré. « Je ne savais pas que tu étais ici. » Une moue fautive s’empara de son faciès. Il n’avait surtout surement pas tendu l’oreille à l’intégralité des complaintes d’Aedan récemment. L’esprit assailli par des poltergeists vengeurs. Le turlupinant du prurit de brasiers où rôtiraient les Judas. Toutefois, il conserva bien pour lui ce dernier point. La révélation arriverait en son temps. « Comment tu vas ? » L’alezan étreignant les billes cæruleums qui lui firent face, une autre question brûla sa langue. Les mots retranscrits dans un souffle presque interdit : « Qu’est-ce qu’il s’est passé ? » Après tout, bien que parfois au tempérament un peu trop téméraire, Adélaïde restait une très bonne conductrice ; un véloce félin sillonnant le goudron. |
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