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are we okay - (adélaïde)
Mar 20 Aoû 2019 - 7:02
everyone keeps asking are we okay
The truth is we're not But I don't know what to say
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J'avais entendu les rumeurs d'une soirée au grenier à travers les corridors de l'école. Désintéressé au départ, j'avais décidé d'y aller seulement à la dernière minute, parce que de toute façon, ma soirée s'annonçait ennuyante. Normalement, un moment seul ne m'aurait pas dérangé et m'aurait même plu, mais finalement, j'étais d'humeur social. Peut-être que j'espérais croiser Noam une fois là-bas.
Cependant, je fus assez déçu de voir qu'il n'était pas présent. Je balayai la pièce du regard rapidement et je constatai vite que malgré la salle assez peuplée, il y avait peu de visages familiers: du moins aucun visage que j'avais réellement envie de voir. Je me servis tout de même un verre, et après quelques conversations insignifiantes avec des gens qui ne m'intéressaient pas du tout, je replissai mon verre de nouveau avant de trouver une place dans un des fauteuils de l'endroit, regrettant un peu d'être venu. Je sirotai mon deuxième verre en silence, observant les autres élèves de loin. La plupart semblaient déjà bien réchauffés, je remarquai lorsqu'un des Sumerbee se prit les pieds dans les pattes d'une table basse. Pauvre débile, je pensai, plein de jugement, sans remarquer que je commençai moi-même à ressentir les effets de mes consommations.
Je balayai la salle des yeux une seconde fois. Le grenier était un endroit intéressant, car à la fois chaleureux, il attirait aussi toutes sortes de personnes, certaines pas toujours compatibles, ou même fréquentables. J'aimais bien. C'était toujours divertissant. Enfin presque.
Alors que mon regard passait de visages en visages, cherchant quelque chose d'intéressant pour justifier ma présence, mon cœur fit un bond lorsque je reconnu des traits que je connaissais que trop bien. Elle se trouvait plus loin dans la pièce, et ma vue était entravée par les autres élèves qui nous séparaient, mais je savais que c'était elle. Un visage finement découpé, un sourire brillant et une jolie chevelure foncée: j'avais rêvé de ce visage si longtemps qu'il m'aurait été impossible de ne pas le reconnaître, malgré qu'il se soit écoulé quelques années depuis la dernière fois que je l'avais vu.
Faux. J'avais revu ces yeux clairs quelques semaines plus tôt, mais j'avais fuis, espérant avoir halluciné. Ou peut-être pour éviter d'affronter la réalité. Mais la revoir, là, maintenant, confirmait qu'elle était bel et bien de retour de ce côté de l'océan. Je déglutis, me sentant soudainement faible, exactement comme je m'étais senti quelques semaines plus tôt.
Je n'osais pas me l'avouer, mais ce sentiment qui rongeait mes tripes depuis la dernière soirée où je l'avais vu, c'était de la culpabilité. De la nostalgie, aussi. La revoir me... bouleversait. Je posai mon verre sur le sol, réfléchissant à toute vitesse. Devrais-je quitter les lieux comme la dernière fois? Ne serait-ce pas plus facile pour tout le monde? Elle n'aurait pas à me revoir, et je n'aurais pas à penser à elle. Ni à tout ce que je lui avais dit. Je lui avais brisé le coeur une fois, et elle avait brisé le mien en quittant pour un autre continent, nous avions tous les deux assez souffert: pourquoi remuer le couteau dans la plaie? C'était le choix d'un lâche mais je n'avais jamais clamé ne pas en être un. Fuir semblait être l'option la moins douloureuse.
Mais lorsque je relevai la tête, prêt à déguerpir, je vis ses yeux bleus tournés dans ma direction. Merde.
Je me levai et, après avoir pris une grande respiration - et souhaitant follement que n'importe quel idiot me tue en chemin - me frayai un passage à travers les étudiants, jusqu'à elle. "Adé." l’interpellai-je doucement et avec hésitation une fois à sa portée. "Je..." commençai-je, cherchant quoi dire. "Content de te voir ici." dis-je finalement. Mensonge, c'est douloureux. Mon cœur semblait prêt à sortir de ma poitrine: je savais que c'était une réunion nécessaire, mais je la redoutais terriblement.
@Adélaïde Dowell
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Re: are we okay - (adélaïde)
Dim 1 Sep 2019 - 13:56
Matt & Adé
Are we okay ?
Une fête, c’est bien l’endroit dans lequel l’on peut retrouver la brune. Ce soir-là, comme beaucoup d’ailleurs, une petite équipe d’étudiants se réunissaient pour organiser une fête dans les murs de l’université. Forcément, la Wright se laissa entraîner sans trop de résistance. Faire la tête avait toujours été son anti-dépresseur à elle – son moyen de faire retomber la pression, comme lorsqu’elle avait enfourché sa moto pour la première fois ! Dans son petit corps s’était libéré tout un tas d’hormones qui lui avait fait un bien fou, d’ailleurs dans ces cas-là, ses yeux bleus pétillent d’excitation. Est-ce que c’était le cas dans cette petite soirée d’étudiants ? Eh bien oui. La jeune femme n’avait pas attendu que la pièce soit bondée pour entrer dans l’humeur de la soirée : liberté. La musique envahissait tous ses sens et la jeune femme se laissait entraîner par ses amis Wright, toujours au rendez-vous lorsqu’il s’agissait de faire la fête – des fêtes les plus mémorables de l’université attention. La réputation des rouges n’est plus à faire au sein de l’école. L’étudiante en médicomagie ne s’embarrassait pas de savoir qui est Luftkin, Summerbee, Pokeby …non peu lui importait. Sociable, la jeune femme n’avait jamais eu aucun mal de passer d’un groupe d’amis à un autre, c’était déjà le cas à Poudlard. Depuis, cette attitude lui collait à la peau et ça lui convenait très bien. Selon elle, faire des clans, ne servaient strictement à rien – d’autant quand le mot d’ordre est de s’amuser toute la nuit.
C’est pourquoi, elle envisageait cette soirée sans imprévu, une soirée qui se passerait très bien et dont elle profiterait de chaque petite minute. Elle regrettait néanmoins que sa sœur ne soit pas présente, ça lui aurait fait plaisir de profiter avec elle de la musique et des boissons, mais Abigail avait décliné son invitation. Bien sûr, cela n’avait pas réfréné l’ardeur de la Wright ! Il en faudra bien plus que cela, ce n’était que partie remise. Légèrement essoufflée après avoir remué dans tous les sens, Adélaïde s’éclipsa du groupe d’étudiants qui se trémoussaient pour récupérer une boisson pour s’alco…s’hydrater voyons. Bien évidemment à peine avait-elle approché du Graal de l’assemblée, qu’elle fut alpaguée par un groupe squattant avec avidité les douceurs du grenier. La jeune femme s’arrêta donc pour échanger quelques mots plutôt enthousiastes, son verre à la main. De temps à autre, elle y trempait les lèvres, gardant sur son visage un sourire éclatant et des yeux pétillants. Elle s’amusait la Wright.
Soudainement, l’une des étudiantes à ses côté lui tapotant l’épaule. Adélaïde fronça les sourcils et suivit son regard qui l’enjoignait de fixer un point derrière un attroupement d’étudiants bien joyeux. La jeune brune allait lui demander ce qu’elle était sensée voir lorsqu’elle l’aperçût. Aussitôt son sourire quitta son visage à mesure que les souvenirs refaisaient surface. Adélaïde avait tenté de l’oublier. Elle avait tout mis en œuvre, lorsqu’il lui avait brisé le cœur. Elle n’avait pas été seule dans cette épreuve, Abigail l’avait soutenu. La jeune femme s’était confiée à sa sœurette tant la douleur lui étreignait le cœur. Ce garçon avait été tout dans sa vie – son premier amour, celui que l’on n’oublie jamais. Ce qu’ils avaient vécu était beau, mais la fin l’avait tellement brisé. Rien que le voir dans cette pièce ravivait la douleur dans sa poitrine. Leurs regards se croisèrent. C’était comme si, à présent, le temps s’arrêtait malgré la foule qui les séparait. Son visage fermé, Adélaïde n’avait pas esquissé un seul geste, se contentant de le fixer – de le défier ! Elle ne s’abaisserait pas à lui montrer la douleur que Matthew lui avait causé en la quittant. Si elle était sensée obtenir le recul nécessaire pour remettre la situation sur les erreurs du passé, elle n’aurait pas pensé que le fait de l’avoir si près d’elle, soit si dur à encaisser.
Elle aurait pu fuir, détourner les yeux mais non, au contraire, elle voulait inconsciemment que ce soit lui qui assume et qui agisse. En aurait-il le courage ? Après tout ce qu’il s’était passé, la jeune femme en doutait fortement. Avait-il pu changer en toutes ses années ? Très certainement, mais était-elle prête à le croire ? Certainement pas. Son cœur tambourinait entre stress, colère et mélancolie, en le voyant se lever. Allait-il vraiment oser s’en aller comme ça, comme un lâche ? Mais non, étrangement, alors que la rouge pensait le voir détaler vers la sortie, il fit l’inverse. Un pli d’incompréhension se dessina sur le front de la demoiselle à mesure que le jeune homme avait les derniers mètres qui les séparaient. Ses doigts se serrèrent autour de son verre. Figée, son regard se darda inquisiteur sur le garçon, elle ne comptait pas lui faciliter la tâche – oh que non. Son surnom. Son regard lança des éclairs. Comment se permettait-il de l’interpeller de la sorte ? Sa mâchoire se resserra alors qu’elle lui lança un regard noir, qui ne le fit pas reculer.
« Matthew. » le salua-t-elle, avec une froideur inhabituelle dans sa voix et surtout un regard lourd de menaces.
Ce n’était clairement pas le moment de la mettre en boule. Matthew devait bien être au courant de son penchant pour les actions impulsives. La jeune femme n’était pas sûre de se maîtriser face à lui et tout ce que sa présence impliquait. La jeune femme a toujours agit sincèrement - surtout en amour. Et c’est finalement, son amour pour sa sœur ou pour Matthew, qui a le plus d’impact émotionnel sur la jeune étudiante. Les bagarres, les insultes…elle s’en fiche, mais la sensation de trahison ou d’impuissance face à l’être aimé, voilà sa plus grande faiblesse. Mais avec Matthew face à elle et Abigail nulle part dans les parages, elle devait bien se résoudre à affronter ses démons – son démon. Si elle sentait l’hésitation dans sa voix, elle ne le montra pas tant la colère de le voir se présenter ainsi à elle après tout ce temps, réactivait des émotions qu’elle aurait préférée maintenir enfouies pour l’éternité. La phrase suivante lui fit l’effet d’un coup à l’estomac. Content de la voir ? C’est tout ce qu’il trouvait à lui dire ?
« Tu te fous de moi là ? » rétorqua-t-elle, vivement au garçon, portant pleinement son attention sur lui. « C’est tout ce que tu trouves à me dire …après toutes ces années… après ce que tu as fait ! » poursuivit-elle, dardant un doigt accusateur sur la poitrine du jeune homme.
Secouant la tête avec un air trahissant de son état psychique perturbé du moment, elle leva les yeux au ciel.
« Peut-être t’attends-tu à ce que je te félicite d’avoir vaincu ta couardise pour te présenter comme une fleur face à moi ? Si c’est le cas, tu perds ton temps. » acheva-t-elle, en se détournant volontairement de lui, masquant les émotions qui troublaient ses yeux bleus.
Est-ce qu’elle le haïssait ? Non, certainement pas. Mais la situation n’avait rien de facile et la jeune femme ne savait pas comment ou plutôt plus comment gérer tout cela. Peut-être espérait-elle en fermant les yeux que lorsqu’elle les ré-ouvrirait Matthew ne serait plus là, qu’il s’agissait d’un mirage – un mauvais rêve même. Allait-il fuir ou avait-il réellement changer et d’adolescent était-il devenu un homme ? Et elle, pourrait-elle lui pardonner la douleur de leur séparation ?
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