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N'avoir rien demandé - Ambro
Sam 27 Juil 2019 - 15:17
C'est surtout qu'elle n'avait rien demandé.
Matin d'été, soleil qui plombe dans la cuisine, pieds se balançant au rythme d'une douce musique. Elle avait toujours préféré travailler dans la cuisine, relaxer dans la cuisine, passer du temps en famille dans la cuisine. C'était une belle journée d'été, de ces journées où tout semble à sa place, où le repos côtoie l'efficacité. IL y avait le soleil qui plombait dans la cuisine, il y avait la douce musique qui accompagnait son humeur légère, il y avait la section Économie de la Gazette qui la rendait joyeuse – elle s'était fait quelques gallions avant même midi, c'était toujours un bon présage - il y avait Quatre qui était encore en vie et Niko et Ambro qui... elle n'avait aucune idée de l'endroit où ils se trouvaient, elle supposait qu'ils dormaient, elle s'efforçait de demeurer silencieuse, en fait, cela n'avait jamais vraiment été difficile, elle avait toujours été une personne silencieuse, ses activités principales n'étaient pas de celles qui créaient beaucoup de décibels, parfois même, Niko et Ambro ne réalisaient même pas qu'elle était à l'appartement, mais peut-être étaient-ce eux qui avaient l'habitude d'être si bruyants, si vivants, c'est ce qu'il lui avait reproché, son attitude réservée, silencieuse, posée, pourtant, elle savait s'amuser, pourtant, elle savait être bruyante, elle était souvent bruyante, justement, brisant le silence d’autant plus violement, elle n'était pas de ces êtres délicats et fragiles qui marchent sur la pointe des pieds de peur de se blesser, de blesser quelqu'un d'autre, peut-être était-ce là le problème, peut-être qu'il...
-Merlin fuck.
Elle n'avait rien demandé. C'était une belle journée. Et voilà que les souvenirs de Monsieur X lui revenait en mémoire. Leurs avants dernières conversations. Inopinément. Ce qui lui avait reproché. Elle n'était pas d'accord, il avait eu d'elle une mauvaise image, il était tombé en amour avec quelqu'un qu'elle n'était pas. Et puis, elle n'était pas en peine d'amour, elle n'avait pas besoin de lui, sa réaction de ce matin prouvait bien, au contraire, que leur rupture était un mal nécessaire et que la relation avait déjà trop durée de toute façon. Elle était heureuse – elle allait être heureuse – non, elle était heureuse, maintenant, que la relation se soit terminée. Néanmoins, les réminiscences de ce matin étaient fort inattendues. Et fort peu bienvenues. Elle n’avait rien contre les émotions – enfin, si, mais disons qu’elle les acceptait, à condition qu’elles soient en temps et en lien opportun. Ce matin n’était pas opportun.
Sa tasse avait volé en éclats. Le café qu'elle contenait avait éclaboussé les murs, les armoires, ses livres, le rouleau de parchemin laissé sur la table. Felicja observa les dégât un court instant. Ce n'était pas encore suffisant. Sa main aggrippa le pot de fleur qui se trouvait en face d'elle et elle le lança sur le cadre du salon, celui qui contenait une photo de leur maison en Pologne. Elle aimait détruire cette image autant qu'elle aimait la réparer. Comprenez en ce que vous voulez. Voilà. Voilà qu'elle venait de faire du bruit. Felicja n'était pas un être délicat. Le silence, rompu si brusquement, revint doucement. Quatre était parti se cacher; elle espérait ne pas l'avoir heurté accidentellement, elle croyait parfois que cela aurait pu être la nature de cette blessure ultimement fatale de Deux. Le café, sur le plancher, offrait un intéressant contraste. Noir contre gris, parsemé de gouttelettes d'or. Celles de la tasse.
C'était la caractéristique de la magie qu'elle préférait : celle de pouvoir anéantir des objets sans conséquence, de les voir éclater en plein vol, se fracasser contre le sol, devenir des centaines de fragments d'eux-mêmes, perdre leur forme et leur sens, se joindre aux autres débris et devenir un amalgame chaotique de textures, former un après, quelque chose qui aurait dû être irréversible, une perte, une cassure, avant de rassembler tous ces petits morceaux un par un, d'un simple coup de baguette, et de replacer les objets exactement là où ils étaient avant le coup d'envoi. Cet élan salvateur, cette colère canalisée en un simple mouvement, ce plaisir destructeur – détruire quelque chose à l'extérieur – augmenté par éphémérité des conséquences. Le plaisir de pouvoir se laisser aller, pour une fois. Le plaisir de céder à ses pulsions en sachant qu'il serait possible de tout annuler quelques minutes plus tard. Souvent, elle le faisait sous le coup de l'impulsivité. Parfois, elle se laissait aller au plaisir de détruire quelque chose de particulièrement cher à son cœur pour voir la double futilité des choses matérielles et de leur fragilité. Aujourd'hui, c'était l'impulsivité.
Elle aimait se voir au milieu de choses cassées. Elle aimait les réparer d'un simple coup de baguette. Faites-en ce que vous voulez, de cela aussi. Aussi sursauta-t'elle lorsqu'elle entendit quelqu'un d'autre exister dans la pièce.
Matin d'été, soleil qui plombe dans la cuisine, pieds se balançant au rythme d'une douce musique. Elle avait toujours préféré travailler dans la cuisine, relaxer dans la cuisine, passer du temps en famille dans la cuisine. C'était une belle journée d'été, de ces journées où tout semble à sa place, où le repos côtoie l'efficacité. IL y avait le soleil qui plombait dans la cuisine, il y avait la douce musique qui accompagnait son humeur légère, il y avait la section Économie de la Gazette qui la rendait joyeuse – elle s'était fait quelques gallions avant même midi, c'était toujours un bon présage - il y avait Quatre qui était encore en vie et Niko et Ambro qui... elle n'avait aucune idée de l'endroit où ils se trouvaient, elle supposait qu'ils dormaient, elle s'efforçait de demeurer silencieuse, en fait, cela n'avait jamais vraiment été difficile, elle avait toujours été une personne silencieuse, ses activités principales n'étaient pas de celles qui créaient beaucoup de décibels, parfois même, Niko et Ambro ne réalisaient même pas qu'elle était à l'appartement, mais peut-être étaient-ce eux qui avaient l'habitude d'être si bruyants, si vivants, c'est ce qu'il lui avait reproché, son attitude réservée, silencieuse, posée, pourtant, elle savait s'amuser, pourtant, elle savait être bruyante, elle était souvent bruyante, justement, brisant le silence d’autant plus violement, elle n'était pas de ces êtres délicats et fragiles qui marchent sur la pointe des pieds de peur de se blesser, de blesser quelqu'un d'autre, peut-être était-ce là le problème, peut-être qu'il...
-Merlin fuck.
Elle n'avait rien demandé. C'était une belle journée. Et voilà que les souvenirs de Monsieur X lui revenait en mémoire. Leurs avants dernières conversations. Inopinément. Ce qui lui avait reproché. Elle n'était pas d'accord, il avait eu d'elle une mauvaise image, il était tombé en amour avec quelqu'un qu'elle n'était pas. Et puis, elle n'était pas en peine d'amour, elle n'avait pas besoin de lui, sa réaction de ce matin prouvait bien, au contraire, que leur rupture était un mal nécessaire et que la relation avait déjà trop durée de toute façon. Elle était heureuse – elle allait être heureuse – non, elle était heureuse, maintenant, que la relation se soit terminée. Néanmoins, les réminiscences de ce matin étaient fort inattendues. Et fort peu bienvenues. Elle n’avait rien contre les émotions – enfin, si, mais disons qu’elle les acceptait, à condition qu’elles soient en temps et en lien opportun. Ce matin n’était pas opportun.
Sa tasse avait volé en éclats. Le café qu'elle contenait avait éclaboussé les murs, les armoires, ses livres, le rouleau de parchemin laissé sur la table. Felicja observa les dégât un court instant. Ce n'était pas encore suffisant. Sa main aggrippa le pot de fleur qui se trouvait en face d'elle et elle le lança sur le cadre du salon, celui qui contenait une photo de leur maison en Pologne. Elle aimait détruire cette image autant qu'elle aimait la réparer. Comprenez en ce que vous voulez. Voilà. Voilà qu'elle venait de faire du bruit. Felicja n'était pas un être délicat. Le silence, rompu si brusquement, revint doucement. Quatre était parti se cacher; elle espérait ne pas l'avoir heurté accidentellement, elle croyait parfois que cela aurait pu être la nature de cette blessure ultimement fatale de Deux. Le café, sur le plancher, offrait un intéressant contraste. Noir contre gris, parsemé de gouttelettes d'or. Celles de la tasse.
C'était la caractéristique de la magie qu'elle préférait : celle de pouvoir anéantir des objets sans conséquence, de les voir éclater en plein vol, se fracasser contre le sol, devenir des centaines de fragments d'eux-mêmes, perdre leur forme et leur sens, se joindre aux autres débris et devenir un amalgame chaotique de textures, former un après, quelque chose qui aurait dû être irréversible, une perte, une cassure, avant de rassembler tous ces petits morceaux un par un, d'un simple coup de baguette, et de replacer les objets exactement là où ils étaient avant le coup d'envoi. Cet élan salvateur, cette colère canalisée en un simple mouvement, ce plaisir destructeur – détruire quelque chose à l'extérieur – augmenté par éphémérité des conséquences. Le plaisir de pouvoir se laisser aller, pour une fois. Le plaisir de céder à ses pulsions en sachant qu'il serait possible de tout annuler quelques minutes plus tard. Souvent, elle le faisait sous le coup de l'impulsivité. Parfois, elle se laissait aller au plaisir de détruire quelque chose de particulièrement cher à son cœur pour voir la double futilité des choses matérielles et de leur fragilité. Aujourd'hui, c'était l'impulsivité.
Elle aimait se voir au milieu de choses cassées. Elle aimait les réparer d'un simple coup de baguette. Faites-en ce que vous voulez, de cela aussi. Aussi sursauta-t'elle lorsqu'elle entendit quelqu'un d'autre exister dans la pièce.
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