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Le Pays d'Ahera | Euphora
Mar 17 Sep 2019 - 20:52
« Aurora ? »
« Oui ? »
« Le soleil se couche… »
« Oui… C’est beau, non ? »
« Non. »
La pluie fait rage sur l’université. Nuances se pèsent entre gris et grisaille, “il fait triste” pour le commun des mortels, mais les escargots et la végétation s’en donnent à coeur joie. Plus loin en ville, les enfants jouent dans les flaques, quitte à faire râler leurs parents. La pluie est aussi triste qu’elle est belle. Pourtant, ici, les oiseaux chantent.
Ici, c’est nul part. Et un peu partout. Le commun des mortels qualifieraient le lieu “d’une étrange bulle bizarre dans laquelle on voit du soleil”, pourtant à l’intérieur, le temps semble s’être arrêté. Voilà maintenant une petite heure que le soleil se couche, sans disparaître de l’horizon des plaines de montagnes. Le vent fait à peine onduler mes cheveux d’automne. Quelques brises, par-ci, par-là, les poussent un peu plus, mais ce n’est rien comparer à l’extérieur. Non. Ce lieu semble hors du temps, et nous sommes bien là.
Il est un enfant au visage pâle, son visage anémié s’entoure de cernes profondes, sur de petits yeux marron si foncés qu’on pourrait les voir noir, des lèvres livides et des cheveux d’onyx. Recroquevillé sur lui-même, il regarde au loin. Ses mains sont recouvertes de bandages et ses vêtements sont sales.
A mes côtés, difficile de dire qui de nous deux pourrait sembler le plus lamentable. Vêtue d’un simple débardeur et d’un jean, mes pieds nus jouent avec l’herbe, mes mains fixées sur le sol pour me maintenir plus ou moins assise, contemplant ce soleil dont la lumière caresse les flancs de la montagne fendue.
« Eh dis… Tu te sens heureux ? »
Un instant, un silence, nos regards se croisent. Aucune expression ne s’anime à son regard alors que l’interrogation berce le miens.
« … Beh c’est quoi cette question bizarre encore. »
Je secouais lentement la tête en me laissant tomber en arrière, nichant mes mains derrière la tête pour observer les nuages.
« Ca ne doit pas être facile tous les jours pour toi, c’est ce que je veux dire… »
« Peut-être… On devrait écrire un livre sur ma vie tant elle est étrange. »
« Tu ne crois pas si bien dire… »
« T’es vraiment bizarre Aurora ! Et puis d’abord… Quand est-ce qu’il fait nuit ? »
« Jamais. La nuit rends les gens malheureux. Tu n’as donc pas écouté l’histoire de ton village ? Même moi qui ne suis qu’une voyageuse, je la connais. En des temps reculés, la déesse du jour et celle de la nuit se vouaient une rivalité et une haine, puis, la déesse de la nuit a pervertis les humains pour qu’ils abandonnent le jour et se tournent vers la nuit. Pour se venger, la déesse du jour à cessé de venir éclairer les humains.
Les cultures ne poussaient plus, l’absence de lumière rendait les gens violents, méchants. Ils ont alors supplié à la déesse de revenir et ont abandonné la nuit, qui pour se venger à décidé de troubler le sommeil des habitants. C’est ainsi que les deux divinités laissèrent le pays en un infini crépuscule.
Il fait nuit, derrière les montagnes, il fait jour en ces plaines. C’est pour ça que ton village a été construit entre les deux. Les maisons côté nuit, les champs, fermes et magasins côté jour. »
« C’est que des histoires pour les gosses tout ça, c’est juste… Comme ça. Ca m’saoule d’être le prince d’un pays où les gens passent leur temps à prier de vieilles histoires, il faut avancer… »
« Il faut toujours avoir foi en quelque chose, mon petit Prince… Sans quoi la vie n’a aucun intérêt. »
« Moi, je n’ai foi qu’en moi-même. »
Un sourire franc se dessinait à mon visage alors que je basculais sur le côté pour ébouriffer les cheveux de l’enfant, me replongeant sur le dos pour me replonger sur le ciel, fermant lentement les yeux.
« C’est déjà bien. »
« Oui ? »
« Le soleil se couche… »
« Oui… C’est beau, non ? »
« Non. »
La pluie fait rage sur l’université. Nuances se pèsent entre gris et grisaille, “il fait triste” pour le commun des mortels, mais les escargots et la végétation s’en donnent à coeur joie. Plus loin en ville, les enfants jouent dans les flaques, quitte à faire râler leurs parents. La pluie est aussi triste qu’elle est belle. Pourtant, ici, les oiseaux chantent.
Ici, c’est nul part. Et un peu partout. Le commun des mortels qualifieraient le lieu “d’une étrange bulle bizarre dans laquelle on voit du soleil”, pourtant à l’intérieur, le temps semble s’être arrêté. Voilà maintenant une petite heure que le soleil se couche, sans disparaître de l’horizon des plaines de montagnes. Le vent fait à peine onduler mes cheveux d’automne. Quelques brises, par-ci, par-là, les poussent un peu plus, mais ce n’est rien comparer à l’extérieur. Non. Ce lieu semble hors du temps, et nous sommes bien là.
Il est un enfant au visage pâle, son visage anémié s’entoure de cernes profondes, sur de petits yeux marron si foncés qu’on pourrait les voir noir, des lèvres livides et des cheveux d’onyx. Recroquevillé sur lui-même, il regarde au loin. Ses mains sont recouvertes de bandages et ses vêtements sont sales.
A mes côtés, difficile de dire qui de nous deux pourrait sembler le plus lamentable. Vêtue d’un simple débardeur et d’un jean, mes pieds nus jouent avec l’herbe, mes mains fixées sur le sol pour me maintenir plus ou moins assise, contemplant ce soleil dont la lumière caresse les flancs de la montagne fendue.
« Eh dis… Tu te sens heureux ? »
Un instant, un silence, nos regards se croisent. Aucune expression ne s’anime à son regard alors que l’interrogation berce le miens.
« … Beh c’est quoi cette question bizarre encore. »
Je secouais lentement la tête en me laissant tomber en arrière, nichant mes mains derrière la tête pour observer les nuages.
« Ca ne doit pas être facile tous les jours pour toi, c’est ce que je veux dire… »
« Peut-être… On devrait écrire un livre sur ma vie tant elle est étrange. »
« Tu ne crois pas si bien dire… »
« T’es vraiment bizarre Aurora ! Et puis d’abord… Quand est-ce qu’il fait nuit ? »
« Jamais. La nuit rends les gens malheureux. Tu n’as donc pas écouté l’histoire de ton village ? Même moi qui ne suis qu’une voyageuse, je la connais. En des temps reculés, la déesse du jour et celle de la nuit se vouaient une rivalité et une haine, puis, la déesse de la nuit a pervertis les humains pour qu’ils abandonnent le jour et se tournent vers la nuit. Pour se venger, la déesse du jour à cessé de venir éclairer les humains.
Les cultures ne poussaient plus, l’absence de lumière rendait les gens violents, méchants. Ils ont alors supplié à la déesse de revenir et ont abandonné la nuit, qui pour se venger à décidé de troubler le sommeil des habitants. C’est ainsi que les deux divinités laissèrent le pays en un infini crépuscule.
Il fait nuit, derrière les montagnes, il fait jour en ces plaines. C’est pour ça que ton village a été construit entre les deux. Les maisons côté nuit, les champs, fermes et magasins côté jour. »
« C’est que des histoires pour les gosses tout ça, c’est juste… Comme ça. Ca m’saoule d’être le prince d’un pays où les gens passent leur temps à prier de vieilles histoires, il faut avancer… »
« Il faut toujours avoir foi en quelque chose, mon petit Prince… Sans quoi la vie n’a aucun intérêt. »
« Moi, je n’ai foi qu’en moi-même. »
Un sourire franc se dessinait à mon visage alors que je basculais sur le côté pour ébouriffer les cheveux de l’enfant, me replongeant sur le dos pour me replonger sur le ciel, fermant lentement les yeux.
« C’est déjà bien. »
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Re: Le Pays d'Ahera | Euphora
Mer 18 Sep 2019 - 16:59
Euphrasie jura lorsque la pluie commença à tomber violemment, trempant avec application chacune des parties de son corps qui commençait à grelotter. Elle savait qu'il allait pleuvoir, mais elle n'imaginait pas un tel déluge et regretta de n'être pas rentrée plus tôt. Elle avait fini les cours avant midi, mais Elizaveta et son air de chien battu l'avaient convaincue de rester manger avec sa meilleure amie et leur discussion avait durée jusqu'à ce que la Russe soit obligée de rejoindre son amphithéâtre en courant pour arriver à peu près à l'heure.
La sorcière était donc là, sous la pluie froide de septembre, les larmes au bord des yeux. Euphrasie était sensible, très sensible, et son absence de sommeil de la nuit dernière et des nombreuses autres qui l'avaient précédée ne jouaient pas en la faveur de ses nerfs. Elle avait réussi à dormir pendant une partie des vacances pourtant, mais la rentrée faisait ressortir l'absence inexpliquée d'Ismaël, cette Espagnole qu'elle s'était efforcée d'oublier pendant l'été. Elles ne s'étaient vues que deux fois, mais le coup de cœur avait été mutuel ; enfin, c'est ce qu'elle pensait. La brune avait disparu sans laisser de traces, abandonnant le cœur d'Euphrasie qui avait à peine eu le temps de tomber amoureux. Ismaël avait avorté leur histoire sans son consentement et c'était peut-être le plus dur à accepter. Son rejet. Comme celui de tous les autres. Parce que la blonde n'était pas assez bien, pas assez belle, pas assez intéressante. Euphrasie n'était pas amoureuse d'Ismaël, c'était trop tôt, mais elle l'aimait, et si elle était parvenue à guérir son coeur de cette absence assez rapidement, la conviction qu'elle ne méritait pas de connaître l'amour n'en était que plus ancrée au fond d'elle.
Elle n'avait pas dormi donc, et rien n'allait dans cette journée, du thé trop chaud à la pluie qui ruisselait maintenant le long de ses jambes nues, en passant par son incapacité à transplaner, due au trop-plein d'émotions. Pour ne pas fondre en larmes -elle était déjà assez trempée comme ça -elle se mit à courir jusqu'à apercevoir une sorte de rayon de soleil, de bulle de lumière qui englobait une jeune femme rousse qu'elle avait déjà croisée dans des classes communes. Elle accéléra un peu pour atteindre cet étrange halo et tenta de s'arrêter net en apercevant un jeune garçon qui lui barrait la route. Maladresse légendaire oblige, elle s'étendit de tout son long sur le sol, poussant un cri de rage, avant de se mettre bel et bien à sangloter, ne pouvant plus contenir ses larmes de frustration.
La sorcière était donc là, sous la pluie froide de septembre, les larmes au bord des yeux. Euphrasie était sensible, très sensible, et son absence de sommeil de la nuit dernière et des nombreuses autres qui l'avaient précédée ne jouaient pas en la faveur de ses nerfs. Elle avait réussi à dormir pendant une partie des vacances pourtant, mais la rentrée faisait ressortir l'absence inexpliquée d'Ismaël, cette Espagnole qu'elle s'était efforcée d'oublier pendant l'été. Elles ne s'étaient vues que deux fois, mais le coup de cœur avait été mutuel ; enfin, c'est ce qu'elle pensait. La brune avait disparu sans laisser de traces, abandonnant le cœur d'Euphrasie qui avait à peine eu le temps de tomber amoureux. Ismaël avait avorté leur histoire sans son consentement et c'était peut-être le plus dur à accepter. Son rejet. Comme celui de tous les autres. Parce que la blonde n'était pas assez bien, pas assez belle, pas assez intéressante. Euphrasie n'était pas amoureuse d'Ismaël, c'était trop tôt, mais elle l'aimait, et si elle était parvenue à guérir son coeur de cette absence assez rapidement, la conviction qu'elle ne méritait pas de connaître l'amour n'en était que plus ancrée au fond d'elle.
Elle n'avait pas dormi donc, et rien n'allait dans cette journée, du thé trop chaud à la pluie qui ruisselait maintenant le long de ses jambes nues, en passant par son incapacité à transplaner, due au trop-plein d'émotions. Pour ne pas fondre en larmes -elle était déjà assez trempée comme ça -elle se mit à courir jusqu'à apercevoir une sorte de rayon de soleil, de bulle de lumière qui englobait une jeune femme rousse qu'elle avait déjà croisée dans des classes communes. Elle accéléra un peu pour atteindre cet étrange halo et tenta de s'arrêter net en apercevant un jeune garçon qui lui barrait la route. Maladresse légendaire oblige, elle s'étendit de tout son long sur le sol, poussant un cri de rage, avant de se mettre bel et bien à sangloter, ne pouvant plus contenir ses larmes de frustration.
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Re: Le Pays d'Ahera | Euphora
Mer 18 Sep 2019 - 20:45
« J’aimerais voir le soleil se lever un jour. »
« L’avenir t’appartient, jeune prince… Tu guideras ton peuple jusqu’à l’aube, si tel est ton dés-... »
Coupée en mes mots, je me retournais pour constater les mèches blondes allongées au sol. Tiens… ? Elle n’est pas d’Ahera. Tous ses habitants sont extrêmement pâle et ont tous des cernes surdimensionnées. Je clignais des yeux en la voyant s’effondrer au sol, larmoyante, des émotions contractées au visage.
« C’est qui elle ? »
« Aucune idée. Tu veux bien rentrer, Petit prince ? Je m’en occupe. »
Restant assise, je fouillais dans mon sac pour attraper un livre, « Le Pays d’Ahera », qui était bien de mon écriture, manuscrite, effleurant la couverture alors que la rune dessinée dessus scintillait, élargissant la bulle, assez pour qu’elle soit pleinement prise dedans, touchée par le doux et délicat soleil couchant, les douces brises et la chaleur. Ce monde est un terrain de jeu. Son corps est toujours dans le froid, mais son esprit, lui, sera persuadé qu’il fait un temps meilleur. Plus clément et plus beau.
En ce temps, le petit bonhomme se redressait, titubant, dévalant l’horizon, se tenant droit, fièrement. Il avait l’air d’un petit enfant perdu aux allures princières. En réalité, c’est bien ce qu’il est. Petit à petit, son image se dissipait au loin, comme celle d’un mirage. Tout cela n’est qu’un mirage, pour la majorité. Me concernant… C’est une part de l’oeuvre de ma vie. Offrir à autrui une pause dans le temps, un échappatoir. Un moyen de dire “stop”.
C’était à mon tour de me lever, m’approchant de la blondinette qui ne m’était pas totalement inconnue, m’agenouillant pour éviter de paraître la prendre de haut. Quelques instants, je demeurais silencieuse pour laisser cette crise de nerf se calmer avant de reprendre d’une voix douce, rêveuse.
« Tu vas avoir du mal à profiter du couchant avec toute cette pluie devant tes yeux, tu sais… Tu devrais l’écarter, elle t’empêche de voir l’essentiel. »
Fouinant dans mon sac, je tendais un paquet de mouchoir, mon regard plongé en le sien. Pourtant, je paraissais absente, complètement absente, défocalisée. Mais mes mots eux étaient sincères, je dédramatisais la situation, je n’allais pas demander à une inconnue de me parler de ses problèmes, alors tenter de les détourner pour qu’elle puisse se focaliser sur l’essentiel me paraît plus intelligent.
En somme, mes mots signifiaient “ne laisse pas le chagrin t’aveugler sans quoi tu rates la beauté du monde”. Bon. C’est un peu présomptueux puisqu’il s’agit de mon monde, mais la formule est assez subtile pour ne pas être trop intrusive. Je me contentais d’être présente et disponible, sans être insistante, mais tout de même apporter des solutions, des portes de sorties tout en préservant son intimité.
C’est comme ça que nos éducateurs parvenaient le mieux à mettre fin à nos chagrins. Un jour, l’un d’eux a dit à un enfant à qui les parents manquait que “c’est pas grave, il nous a nous”. Ca a empiré les choses. Il le sait, ça, mais ce n’est pas ce qui va le consoler, ou bien temporairement. C’est une force qui émane de nous-même qui doit taire les peines. Et quand on ne la trouve pas, alors les autres peuvent nous montrer la voie. Sans nous tirer le bras dans la direction qui leur semble la bonne.
« L’avenir t’appartient, jeune prince… Tu guideras ton peuple jusqu’à l’aube, si tel est ton dés-... »
Coupée en mes mots, je me retournais pour constater les mèches blondes allongées au sol. Tiens… ? Elle n’est pas d’Ahera. Tous ses habitants sont extrêmement pâle et ont tous des cernes surdimensionnées. Je clignais des yeux en la voyant s’effondrer au sol, larmoyante, des émotions contractées au visage.
« C’est qui elle ? »
« Aucune idée. Tu veux bien rentrer, Petit prince ? Je m’en occupe. »
Restant assise, je fouillais dans mon sac pour attraper un livre, « Le Pays d’Ahera », qui était bien de mon écriture, manuscrite, effleurant la couverture alors que la rune dessinée dessus scintillait, élargissant la bulle, assez pour qu’elle soit pleinement prise dedans, touchée par le doux et délicat soleil couchant, les douces brises et la chaleur. Ce monde est un terrain de jeu. Son corps est toujours dans le froid, mais son esprit, lui, sera persuadé qu’il fait un temps meilleur. Plus clément et plus beau.
En ce temps, le petit bonhomme se redressait, titubant, dévalant l’horizon, se tenant droit, fièrement. Il avait l’air d’un petit enfant perdu aux allures princières. En réalité, c’est bien ce qu’il est. Petit à petit, son image se dissipait au loin, comme celle d’un mirage. Tout cela n’est qu’un mirage, pour la majorité. Me concernant… C’est une part de l’oeuvre de ma vie. Offrir à autrui une pause dans le temps, un échappatoir. Un moyen de dire “stop”.
C’était à mon tour de me lever, m’approchant de la blondinette qui ne m’était pas totalement inconnue, m’agenouillant pour éviter de paraître la prendre de haut. Quelques instants, je demeurais silencieuse pour laisser cette crise de nerf se calmer avant de reprendre d’une voix douce, rêveuse.
« Tu vas avoir du mal à profiter du couchant avec toute cette pluie devant tes yeux, tu sais… Tu devrais l’écarter, elle t’empêche de voir l’essentiel. »
Fouinant dans mon sac, je tendais un paquet de mouchoir, mon regard plongé en le sien. Pourtant, je paraissais absente, complètement absente, défocalisée. Mais mes mots eux étaient sincères, je dédramatisais la situation, je n’allais pas demander à une inconnue de me parler de ses problèmes, alors tenter de les détourner pour qu’elle puisse se focaliser sur l’essentiel me paraît plus intelligent.
En somme, mes mots signifiaient “ne laisse pas le chagrin t’aveugler sans quoi tu rates la beauté du monde”. Bon. C’est un peu présomptueux puisqu’il s’agit de mon monde, mais la formule est assez subtile pour ne pas être trop intrusive. Je me contentais d’être présente et disponible, sans être insistante, mais tout de même apporter des solutions, des portes de sorties tout en préservant son intimité.
C’est comme ça que nos éducateurs parvenaient le mieux à mettre fin à nos chagrins. Un jour, l’un d’eux a dit à un enfant à qui les parents manquait que “c’est pas grave, il nous a nous”. Ca a empiré les choses. Il le sait, ça, mais ce n’est pas ce qui va le consoler, ou bien temporairement. C’est une force qui émane de nous-même qui doit taire les peines. Et quand on ne la trouve pas, alors les autres peuvent nous montrer la voie. Sans nous tirer le bras dans la direction qui leur semble la bonne.
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Re: Le Pays d'Ahera | Euphora
Sam 21 Sep 2019 - 15:45
Euphrasie était assise, le postérieur dans l'eau, sa robe immaculée collant son corps trempé et ses longs cheveux blonds tombant sur son visage, gouttant le long de son dos. Elle aperçut entre ses larmes de frustration la silhouette de la jeune femme s'agenouiller à ses côtés, gardant le silence jusqu'à ce que sa fatigue arrête de couler sur ses joues. Euphrasie se trouva idiote et due se retenir de repartir en sanglot à la pensée de son idiotie.
« Tu vas avoir du mal à profiter du couchant avec toute cette pluie devant tes yeux, tu sais… Tu devrais l’écarter, elle t’empêche de voir l’essentiel. » Murmura la rouquine en se penchant vers elle pour lui tendre avec douceur un mouchoir qu'elle avait extirpé de son sac.
Euphrasie sourit délicatement, relevant la tête pour la regarder dans les yeux. La chanteuse aimait fixer le regard du monde, persuadée qu'on pouvait y déceler tant de chose. Dans les deux magnifiques orbes bleus en face d'elle, la blonde lit une immense douceur, et sa phrase prononcée d'une voix calme la conforte dans son impression. Elle aime la poésie réconfortante de la jeune femme en face d'elle. Les larmes ont arrêté de couler, sa poitrine ne tressaute plus, la tempête est passée. Alors elle regarde autour d'elle, intriguée.
C'est lumineux. C'est beau. Mais ce n'est pas du tout le décor d'Hungcalf. Ses sourcils se froncent alors qu'elle penche légèrement la tête sur le côté, petit oiseau qui s'interroge.
« Merci. Souffle-t-elle avant de grimacer. Et désolée pour l'explosion ; il fallait que ça sorte et ça t'es tombé dessus... » Elle repousse quelques mèches collées sur son visage et se relève, ramassant son sac dont le contenu s'est déversé sur le sol. Elle le sèche d'un sort, avant de reproduire le même sur sa robe, que l'eau avait rendu beaucoup trop transparente à son goût.
« Où sommes-nous ? Demanda-t-elle avant d'ajouter de sa voix harmonieuse. C'est magnifique, mais je n'ai aucune idée de ce que j'ai fait pour me retrouver ici, si ce n'est m'écraser avec la grâce d'un gobelin sur le sol. »
« Tu vas avoir du mal à profiter du couchant avec toute cette pluie devant tes yeux, tu sais… Tu devrais l’écarter, elle t’empêche de voir l’essentiel. » Murmura la rouquine en se penchant vers elle pour lui tendre avec douceur un mouchoir qu'elle avait extirpé de son sac.
Euphrasie sourit délicatement, relevant la tête pour la regarder dans les yeux. La chanteuse aimait fixer le regard du monde, persuadée qu'on pouvait y déceler tant de chose. Dans les deux magnifiques orbes bleus en face d'elle, la blonde lit une immense douceur, et sa phrase prononcée d'une voix calme la conforte dans son impression. Elle aime la poésie réconfortante de la jeune femme en face d'elle. Les larmes ont arrêté de couler, sa poitrine ne tressaute plus, la tempête est passée. Alors elle regarde autour d'elle, intriguée.
C'est lumineux. C'est beau. Mais ce n'est pas du tout le décor d'Hungcalf. Ses sourcils se froncent alors qu'elle penche légèrement la tête sur le côté, petit oiseau qui s'interroge.
« Merci. Souffle-t-elle avant de grimacer. Et désolée pour l'explosion ; il fallait que ça sorte et ça t'es tombé dessus... » Elle repousse quelques mèches collées sur son visage et se relève, ramassant son sac dont le contenu s'est déversé sur le sol. Elle le sèche d'un sort, avant de reproduire le même sur sa robe, que l'eau avait rendu beaucoup trop transparente à son goût.
« Où sommes-nous ? Demanda-t-elle avant d'ajouter de sa voix harmonieuse. C'est magnifique, mais je n'ai aucune idée de ce que j'ai fait pour me retrouver ici, si ce n'est m'écraser avec la grâce d'un gobelin sur le sol. »
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Re: Le Pays d'Ahera | Euphora
Dim 6 Oct 2019 - 18:52
« Merci. une grimace vint souffler au visage de la blondinette un certain mal-être, peut-être un malaise. Je me contentais de détourner le regarde par pudeur. Et désolée pour l'explosion ; il fallait que ça sorte et ça t'es tombé dessus... »
Mes yeux vinrent se replonger vers elle, resserrant un peu le livre entre mes mains. Je n’ai pas l’habitude d’être dans ce genre de positions… D’habitude ce n’est pas trop moi qu’on vient voir pour partager de tristes émotions. Que suis-je supposée faire ? Elle semble se remettre de ses états, petit à petit, et c’est sans un mot, par respect pour sa pudeur, peut-être, que je décide de faire abstraction de cette situation, probablement plus gênante pour elle que pour moi.
« Où sommes-nous ? Demanda-t-elle avant d'ajouter d’une voix harmonieuse. C'est magnifique, mais je n'ai aucune idée de ce que j'ai fait pour me retrouver ici, si ce n'est m'écraser avec la grâce d'un gobelin sur le sol. »
Avançant de quelques pas vers l’horizon, je glissais le fin livre à ma ceinture à l’arrière, l’étrange rune, complexe, scintillant toujours vaguement.
« Nous sommes au Pays d’Ahera… »
Ma voix se montrait pensive alors que j’étais rivée vers le couchant dont la lumière était assez douce pour être contemplée, nuançant du regard les différentes couleurs se profilant en le ciel. Un sourire vague et niais se dressait à mon visage en me tournant vers elle, jouant avec l’herbe du bout de mes orteils.
« Un monde abandonné du temps, du jour et de la nuit, ou le soleil ne semble que faire mine de se coucher. Contente que tu le trouves magnifique, ça m’a pris… Un certain temps pour le créer. »
Me penchant vers le sol, j’arrachais en douceur un pissenlit pour lentement souffler ses ramages et les laisser se porter à la douce brise au gré du vent.
« Je connais les gobelins. Enfin. J’en ai déjà rencontré quelques uns, ce sont des créatures amusantes. Mais leur intérêt pour l’argent les rends rapidement ennuyeux… »
Comme pour appuyer mes mots, les ramages au vent devinrent des pièces d’or, l’une des faces représentant un soleil, l’autre un croissant de lune, tous deux illustré d’un visage vide d’émotions, rattrapant l’une des pièces pour le brandir vers le soleil, l’un de ses rayons faisant réfléchir la couleur jaunâtre, alors que d’un geste du poignet, l’objet disparaissait. Secouant lentement la tête, je tournais des talons pour faire face à la blondinette.
« Et toi ? Tu préfères que le soleil ne se lève jamais ou ne se couche jamais ? »
Fis-je, intriguée. En réalité la question avait un certain sens : je parlais de crépuscule puisqu’il était pour moi une réponse évidente, je préfère qu’il ne se couche jamais totalement, pour autant, le soleil de ce monde est actuellement orienté vers le sud, il devient donc difficile de dire s’il s’est arrêté en se levant ou en se couchant.
Déroutante par mes questions, peut-être. Mais je ne suis pas le genre de personnes aptes à gérer la détresse d’autrui. Je peux peut-être la détourner de ses ennuis, quelques instants, mais je n’ai pas l’envie de me confronter à sa réalité, a vrai dire, la réalité en elle-même ne me paraît une bonne solution à rien. Il faut savoir rêver pour s’épanouir.
Mes yeux vinrent se replonger vers elle, resserrant un peu le livre entre mes mains. Je n’ai pas l’habitude d’être dans ce genre de positions… D’habitude ce n’est pas trop moi qu’on vient voir pour partager de tristes émotions. Que suis-je supposée faire ? Elle semble se remettre de ses états, petit à petit, et c’est sans un mot, par respect pour sa pudeur, peut-être, que je décide de faire abstraction de cette situation, probablement plus gênante pour elle que pour moi.
« Où sommes-nous ? Demanda-t-elle avant d'ajouter d’une voix harmonieuse. C'est magnifique, mais je n'ai aucune idée de ce que j'ai fait pour me retrouver ici, si ce n'est m'écraser avec la grâce d'un gobelin sur le sol. »
Avançant de quelques pas vers l’horizon, je glissais le fin livre à ma ceinture à l’arrière, l’étrange rune, complexe, scintillant toujours vaguement.
« Nous sommes au Pays d’Ahera… »
Ma voix se montrait pensive alors que j’étais rivée vers le couchant dont la lumière était assez douce pour être contemplée, nuançant du regard les différentes couleurs se profilant en le ciel. Un sourire vague et niais se dressait à mon visage en me tournant vers elle, jouant avec l’herbe du bout de mes orteils.
« Un monde abandonné du temps, du jour et de la nuit, ou le soleil ne semble que faire mine de se coucher. Contente que tu le trouves magnifique, ça m’a pris… Un certain temps pour le créer. »
Me penchant vers le sol, j’arrachais en douceur un pissenlit pour lentement souffler ses ramages et les laisser se porter à la douce brise au gré du vent.
« Je connais les gobelins. Enfin. J’en ai déjà rencontré quelques uns, ce sont des créatures amusantes. Mais leur intérêt pour l’argent les rends rapidement ennuyeux… »
Comme pour appuyer mes mots, les ramages au vent devinrent des pièces d’or, l’une des faces représentant un soleil, l’autre un croissant de lune, tous deux illustré d’un visage vide d’émotions, rattrapant l’une des pièces pour le brandir vers le soleil, l’un de ses rayons faisant réfléchir la couleur jaunâtre, alors que d’un geste du poignet, l’objet disparaissait. Secouant lentement la tête, je tournais des talons pour faire face à la blondinette.
« Et toi ? Tu préfères que le soleil ne se lève jamais ou ne se couche jamais ? »
Fis-je, intriguée. En réalité la question avait un certain sens : je parlais de crépuscule puisqu’il était pour moi une réponse évidente, je préfère qu’il ne se couche jamais totalement, pour autant, le soleil de ce monde est actuellement orienté vers le sud, il devient donc difficile de dire s’il s’est arrêté en se levant ou en se couchant.
Déroutante par mes questions, peut-être. Mais je ne suis pas le genre de personnes aptes à gérer la détresse d’autrui. Je peux peut-être la détourner de ses ennuis, quelques instants, mais je n’ai pas l’envie de me confronter à sa réalité, a vrai dire, la réalité en elle-même ne me paraît une bonne solution à rien. Il faut savoir rêver pour s’épanouir.
- InvitéInvité
Re: Le Pays d'Ahera | Euphora
Sam 12 Oct 2019 - 15:12
La rouquine se leva doucement, regardant l'horizon aux nuances rose orangée, ses longs cheveux de feu se fondant parfaitement dans le paysage. Euphrasie, elle, resta là, un peu gênée, triturant les bagues à ses longs doigts.
« Nous sommes au Pays d’Ahera… » Dit-elle, avant de se retourner vers la blonde, sourire lunaire sur doux visage. Euphrasie sourit en remarquant ses pieds nus danser sur l'herbe fraîche. « Un monde abandonné du temps, du jour et de la nuit, ou le soleil ne semble que faire mine de se coucher. Contente que tu le trouves magnifique, ça m’a pris… Un certain temps pour le créer. » Ajouta-t-elle en cueillant un pissenlit dont les petits parachutes s'envolèrent, portés par une douce brise chaude. Le visage tendu pour profiter de l'étreinte du vent et du soleil, la chanteuse fronça un peu les sourcils, baissant son menton pour regarder l'inconnue dans les yeux. Elle n'eut pas le temps de poser une question sur ce monde que la jeune femme avait créé que celle-ci reprit, l'air rêveur.
« Je connais les gobelins. Enfin. J’en ai déjà rencontré quelques-uns, ce sont des créatures amusantes. Mais leur intérêt pour l’argent les rend rapidement ennuyeux… »
Euphrasie souriait comme une enfant désormais, le regard émerveillé, le visage illuminé, observant les pièces d'or tomber autour d'elle comme les feuilles d'automne. Alors que sa compagne jouait avec l'une d'entre elle, la chanteuse en attrapa une au vol fascinée par l'objet d'une si fine élégance. Ses petits doigts retraçant les contours de la lune et du soleil qui y était gravés, avant de relever la tête, faisant glisser la pièce entre ses doigts, concentrée sur la question de l'inconnue.
« Et toi ? Tu préfères que le soleil ne se lève jamais ou ne se couche jamais ? » Demanda-t-elle.
Euphrasie sourit, repoussant une mèche de cheveux derrière son oreille, appréciant l'étrange question qui lui avait été posée. Elle réfléchit un instant, son regard azur se perdant sur les traits de sa nouvelles rencontre, avant de reprendre la parole de sa voix douce, qu'elle avait désormais apaisée.
« J'aime la nuit. J'y trouve un calme tout particulier, une poésie mystérieuse, mais si le soleil ne se levait jamais et la nuit se transformerait en quotidien, elle ne serait plus ce remède à l'anxiété, cet instant de pure sérénité. J'aime l'alternance entre jour et nuit, alors ta question me paraît bien compliquée, mais je dirais que je préférerais que le soleil ne se couche jamais, pour toujours pouvoir observer le monde autour. » Expliqua-t-elle tout en caressant la pièce au creux de sa main.
Il y eut un doux silence puis elle se tourna avant de tendre ses délicats petits doigts.
« Euphrasie. »
« Nous sommes au Pays d’Ahera… » Dit-elle, avant de se retourner vers la blonde, sourire lunaire sur doux visage. Euphrasie sourit en remarquant ses pieds nus danser sur l'herbe fraîche. « Un monde abandonné du temps, du jour et de la nuit, ou le soleil ne semble que faire mine de se coucher. Contente que tu le trouves magnifique, ça m’a pris… Un certain temps pour le créer. » Ajouta-t-elle en cueillant un pissenlit dont les petits parachutes s'envolèrent, portés par une douce brise chaude. Le visage tendu pour profiter de l'étreinte du vent et du soleil, la chanteuse fronça un peu les sourcils, baissant son menton pour regarder l'inconnue dans les yeux. Elle n'eut pas le temps de poser une question sur ce monde que la jeune femme avait créé que celle-ci reprit, l'air rêveur.
« Je connais les gobelins. Enfin. J’en ai déjà rencontré quelques-uns, ce sont des créatures amusantes. Mais leur intérêt pour l’argent les rend rapidement ennuyeux… »
Euphrasie souriait comme une enfant désormais, le regard émerveillé, le visage illuminé, observant les pièces d'or tomber autour d'elle comme les feuilles d'automne. Alors que sa compagne jouait avec l'une d'entre elle, la chanteuse en attrapa une au vol fascinée par l'objet d'une si fine élégance. Ses petits doigts retraçant les contours de la lune et du soleil qui y était gravés, avant de relever la tête, faisant glisser la pièce entre ses doigts, concentrée sur la question de l'inconnue.
« Et toi ? Tu préfères que le soleil ne se lève jamais ou ne se couche jamais ? » Demanda-t-elle.
Euphrasie sourit, repoussant une mèche de cheveux derrière son oreille, appréciant l'étrange question qui lui avait été posée. Elle réfléchit un instant, son regard azur se perdant sur les traits de sa nouvelles rencontre, avant de reprendre la parole de sa voix douce, qu'elle avait désormais apaisée.
« J'aime la nuit. J'y trouve un calme tout particulier, une poésie mystérieuse, mais si le soleil ne se levait jamais et la nuit se transformerait en quotidien, elle ne serait plus ce remède à l'anxiété, cet instant de pure sérénité. J'aime l'alternance entre jour et nuit, alors ta question me paraît bien compliquée, mais je dirais que je préférerais que le soleil ne se couche jamais, pour toujours pouvoir observer le monde autour. » Expliqua-t-elle tout en caressant la pièce au creux de sa main.
Il y eut un doux silence puis elle se tourna avant de tendre ses délicats petits doigts.
« Euphrasie. »
- InvitéInvité
Re: Le Pays d'Ahera | Euphora
Lun 21 Oct 2019 - 0:35
« J'aime la nuit. J'y trouve un calme tout particulier, une poésie mystérieuse, mais si le soleil ne se levait jamais et la nuit se transformerait en quotidien, elle ne serait plus ce remède à l'anxiété, cet instant de pure sérénité. J'aime l'alternance entre jour et nuit, alors ta question me paraît bien compliquée, mais je dirais que je préférerais que le soleil ne se couche jamais, pour toujours pouvoir observer le monde autour. »
La nuit serait un remède contre l’anxiété pour elle ? C’est un point de vue intéressant… J’acquiesçais vaguement à ses mots en levant lentement les bras en l’air pour m’étirer, alors qu’elle s’avançait pour tendre sa main.
« Euphrasie. »
Je clignais des yeux en regardant sa main, puis son visage. Puis sa main. Puis son visage. Haussant légèrement un sourcil, éprise d’une certaine incompréhension, peu habituée aux fomalités avec les gens de mon âge. Avec les gens tout court en fait. Aussi, je laissais mes doigts glisser lentement entre les siens pour évoluer d’un pas vers elle, nos coudes se courbant pour forcer nos doigts, les siens longs et fins, les miens assez courts, peut-être moins élégant ? En vérité, en mettant de côté cette histoire de doigt, c’est une jolie fille.
Du moins c’est ce à quoi je songeais après avoir débuté cette rupture de distance afin de venir apposer un baiser à chacun de ses joues avant de relâcher l’étreinte relativement douce de mes doigts autour des siens, reprenant d’un sourire tendre.
« Aurora. »
Reculant d’un pas, je venais me laisser lentement basculer en arrière, d’abord sur les fesses, puis sur le dos, ramenant mes jambes vers moi, nichant mes mains derrière ma tête comme oreiller, mon livre dont la rune scintillait, intitulé “Le Pays d’Ahera” trônant sur mon ventre, celle-ci se mettant à scintiller alors que je levais un doigt vers le ciel, l’un des nuages, d’une forme abrut prenant petit à petit l’apparence d’un lapin.
« C’est important pour toi d’observer ? »
Tout en finissant mon oeuvre, je donnais une légère pichenette dans le vide, le lapin nuageux se mettant à gambader dans le ciel jusqu’à disparaître à l’horizon petit à petit.
« C’est marrant comme perception de la nuit, en tout cas. Elle me plait. »
Je plissais les yeux, lentement, avant de basculer lentement la tête vers elle, dégainant ma baguette en me concentrant quelques instants avant d’effectuer un mouvement de poignet sur elle.
« Pas de panique, c’est un enchantement d’imperméabilité, il pleut encore dehors. »
Du bout des doigts je venais à nouveau modeler ce monde, une brèche paraissant, de quelques mètres à peine, le chateau de l’université apparaissant au loin, il pleuvait toujours des cordes. Même si elle n’en a pas l’impression, elle doit être trempée.
« Oh… Je… Au fait… Euphrasie, c’est un prénom qui parle de la joie, n’est-ce pas ? Alors pourquoi tu étais toute pleine de pluie ? »
Déni constant autour de la tristesse, du malheur. A force, je n’en avais plus vraiment confiance et devait vraiment passer pour une détraquer. Mais globalement, c’était aussi une façon de simplifier la parole. J’étais en mesure de comprendre un détournement, ou des métaphores autour de ce qu’elle se pensait et c’est donc une invitation à se libérer d’un poids sans en recevoir de conséquences.
La nuit serait un remède contre l’anxiété pour elle ? C’est un point de vue intéressant… J’acquiesçais vaguement à ses mots en levant lentement les bras en l’air pour m’étirer, alors qu’elle s’avançait pour tendre sa main.
« Euphrasie. »
Je clignais des yeux en regardant sa main, puis son visage. Puis sa main. Puis son visage. Haussant légèrement un sourcil, éprise d’une certaine incompréhension, peu habituée aux fomalités avec les gens de mon âge. Avec les gens tout court en fait. Aussi, je laissais mes doigts glisser lentement entre les siens pour évoluer d’un pas vers elle, nos coudes se courbant pour forcer nos doigts, les siens longs et fins, les miens assez courts, peut-être moins élégant ? En vérité, en mettant de côté cette histoire de doigt, c’est une jolie fille.
Du moins c’est ce à quoi je songeais après avoir débuté cette rupture de distance afin de venir apposer un baiser à chacun de ses joues avant de relâcher l’étreinte relativement douce de mes doigts autour des siens, reprenant d’un sourire tendre.
« Aurora. »
Reculant d’un pas, je venais me laisser lentement basculer en arrière, d’abord sur les fesses, puis sur le dos, ramenant mes jambes vers moi, nichant mes mains derrière ma tête comme oreiller, mon livre dont la rune scintillait, intitulé “Le Pays d’Ahera” trônant sur mon ventre, celle-ci se mettant à scintiller alors que je levais un doigt vers le ciel, l’un des nuages, d’une forme abrut prenant petit à petit l’apparence d’un lapin.
« C’est important pour toi d’observer ? »
Tout en finissant mon oeuvre, je donnais une légère pichenette dans le vide, le lapin nuageux se mettant à gambader dans le ciel jusqu’à disparaître à l’horizon petit à petit.
« C’est marrant comme perception de la nuit, en tout cas. Elle me plait. »
Je plissais les yeux, lentement, avant de basculer lentement la tête vers elle, dégainant ma baguette en me concentrant quelques instants avant d’effectuer un mouvement de poignet sur elle.
« Pas de panique, c’est un enchantement d’imperméabilité, il pleut encore dehors. »
Du bout des doigts je venais à nouveau modeler ce monde, une brèche paraissant, de quelques mètres à peine, le chateau de l’université apparaissant au loin, il pleuvait toujours des cordes. Même si elle n’en a pas l’impression, elle doit être trempée.
« Oh… Je… Au fait… Euphrasie, c’est un prénom qui parle de la joie, n’est-ce pas ? Alors pourquoi tu étais toute pleine de pluie ? »
Déni constant autour de la tristesse, du malheur. A force, je n’en avais plus vraiment confiance et devait vraiment passer pour une détraquer. Mais globalement, c’était aussi une façon de simplifier la parole. J’étais en mesure de comprendre un détournement, ou des métaphores autour de ce qu’elle se pensait et c’est donc une invitation à se libérer d’un poids sans en recevoir de conséquences.
- InvitéInvité
Re: Le Pays d'Ahera | Euphora
Lun 21 Oct 2019 - 23:24
Euphrasie remarqua la courte hésitation de l'inconnue en face d'elle, mais sourit quand celle-ci s'avança pour répondre à son rapprochement. Elle rosit en la voyant approcher son visage du sien pour venir déposer ses lèvres sur sa joue. Elle repoussa une mèche de cheveux que la douce brise avait soulevée, pour reprendre constance sûrement, troublée par le geste de celle qu'elle connaissait désormais sous le nom d'Aurora. C'était doux. Comme tout ce qui semblait lui être lié, son monde, sa voix, ses mots, son visage.
La rouquine s'allongea sur la couverture duveteuse de l'herbe claire, avant de faire danser un nuage, qu'elle modela en petit lapin. Euphrasie ne cessait de s'émerveiller et restait plantée là, le nez en l'air, à observer le jeu du petit animal de gaz.
« C’est important pour toi d’observer ? » Entendit-elle à ses côtés. Décidément, la sorcière avait le don des jolies questions.
« Très. On apprend beaucoup sur les gens rien qu'en les observant. Le monde est d'une complexité sans nom, mais aussi d'une beauté merveilleuse. Chacun le perçoit d'une façon différente, et chacun vit dans son propre univers. Je trouve ça fascinant d'observer le ballet de nos univers, de les voir se mêler, se croiser. » Explique-t-elle en baissant son regard azur vers la jeune fille.
Elle s'apprêtait à s'allonger à son tour lorsque cette dernière tendit sa baguette vers elle, la rassurant sur ses intentions. Une fois imperméabilisée, Euphrasie se glissa à côté d'Aurora, profitant de la température chaude de l'air et de l'herbe fraîche contre ses jambes nues.
« Tu as dit avoir créé cet endroit, comme une illusion, dit-elle en montrant la brèche en train de se refermer tout aussi vite qu'elle s'était ouverte. Comment ? Explique-moi. »
Elle tourna la tête vers la jeune femme, continuant de jouer avec la pièce entre ses doigts, attendant sa réponse avec un sourire aux lèvres, quelques mèches s'éparpillant sur son visage harmonieux.
« Oh… Je… Au fait… Euphrasie, c’est un prénom qui parle de la joie, n’est-ce pas ? Alors pourquoi tu étais toute pleine de pluie ? »
Euphrasie rit, quelques notes légères, pépiements de petit oiseau. Elle aimait les images d'Aurora, sa poésie constante.
« C'est vrai, et la plupart du temps, ça se vérifie, je suis une vraie boule de joie, insupportable ! Plaisanta-t-elle en se mordillant la lèvre, un peu gênée d'avoir explosé en face d'une si jolie inconnue. Disons tout simplement, que notre univers est parfois parcouru par des séismes ou des ouragans et que c'est très long de se reconstruire après un tel cataclysme. Voir l'ampleur des dégâts peut parfois être très décourageant. Mais ne t'inquiète pas, au même titre que rayons de soleil, la pluie a tendance à souvent s'inviter chez moi, j'ai un climat très sensible ! »
La blonde avait parlé d'une voix calme, s'amusant des métaphores qu'elle utilisait, pour rester dans le ton si léger de son interlocutrice. Tout paraissait plus doux.
La rouquine s'allongea sur la couverture duveteuse de l'herbe claire, avant de faire danser un nuage, qu'elle modela en petit lapin. Euphrasie ne cessait de s'émerveiller et restait plantée là, le nez en l'air, à observer le jeu du petit animal de gaz.
« C’est important pour toi d’observer ? » Entendit-elle à ses côtés. Décidément, la sorcière avait le don des jolies questions.
« Très. On apprend beaucoup sur les gens rien qu'en les observant. Le monde est d'une complexité sans nom, mais aussi d'une beauté merveilleuse. Chacun le perçoit d'une façon différente, et chacun vit dans son propre univers. Je trouve ça fascinant d'observer le ballet de nos univers, de les voir se mêler, se croiser. » Explique-t-elle en baissant son regard azur vers la jeune fille.
Elle s'apprêtait à s'allonger à son tour lorsque cette dernière tendit sa baguette vers elle, la rassurant sur ses intentions. Une fois imperméabilisée, Euphrasie se glissa à côté d'Aurora, profitant de la température chaude de l'air et de l'herbe fraîche contre ses jambes nues.
« Tu as dit avoir créé cet endroit, comme une illusion, dit-elle en montrant la brèche en train de se refermer tout aussi vite qu'elle s'était ouverte. Comment ? Explique-moi. »
Elle tourna la tête vers la jeune femme, continuant de jouer avec la pièce entre ses doigts, attendant sa réponse avec un sourire aux lèvres, quelques mèches s'éparpillant sur son visage harmonieux.
« Oh… Je… Au fait… Euphrasie, c’est un prénom qui parle de la joie, n’est-ce pas ? Alors pourquoi tu étais toute pleine de pluie ? »
Euphrasie rit, quelques notes légères, pépiements de petit oiseau. Elle aimait les images d'Aurora, sa poésie constante.
« C'est vrai, et la plupart du temps, ça se vérifie, je suis une vraie boule de joie, insupportable ! Plaisanta-t-elle en se mordillant la lèvre, un peu gênée d'avoir explosé en face d'une si jolie inconnue. Disons tout simplement, que notre univers est parfois parcouru par des séismes ou des ouragans et que c'est très long de se reconstruire après un tel cataclysme. Voir l'ampleur des dégâts peut parfois être très décourageant. Mais ne t'inquiète pas, au même titre que rayons de soleil, la pluie a tendance à souvent s'inviter chez moi, j'ai un climat très sensible ! »
La blonde avait parlé d'une voix calme, s'amusant des métaphores qu'elle utilisait, pour rester dans le ton si léger de son interlocutrice. Tout paraissait plus doux.
- InvitéInvité
Re: Le Pays d'Ahera | Euphora
Lun 4 Nov 2019 - 23:22
« Très. On apprend beaucoup sur les gens rien qu'en les observant. Le monde est d'une complexité sans nom, mais aussi d'une beauté merveilleuse. Chacun le perçoit d'une façon différente, et chacun vit dans son propre univers. Je trouve ça fascinant d'observer le ballet de nos univers, de les voir se mêler, se croiser. »
D’une complexité sans nom ? Regard au ciel, je songeais à ses mots. Nul baiser n’épouse chairs sans l’effort d’une nuque se tordant au gré de l’effort… L’image m’amusait alors que je levais une main vers le ciel pour regarder à travers mes doigts, penchant lentement la tête pour la découvrir à mes côtés. D’ici, paille et feuilles d’automnes se mêlaient, longs filament gré d’une longue chevelure.
« Tu as dit avoir créé cet endroit, comme une illusion, dit-elle en montrant la brèche en train de se refermer tout aussi vite qu'elle s'était ouverte. Comment ? Explique-moi. »
Comme une illusion… Fermant inéluctablement les yeux, je laissais mon bras choir, le long de l’herbe fraîche, des images se dressant dans ma tête.
« Le cerveau humain interprète les informations qui lui sont renvoyés… Nous percevons tous les choses de la même façon, et en même temps, chacun à sa propre perception de son environnement… C’est ce qui nous différencient, je crois… Si je dis que tes cheveux sont dorés, tu peux le confirmer… Mais ce n’est pas réel, une simple interprétation… Alors… Le Pays d’Ahera n’est pas une illusion, c’est juste… Ailleurs… Des mondes, que je crée par des connexions de runes, qui permettent à l’imaginaire de leur géniteur de se manifester… C’est comme un rêve, mais éveillé… La définition même de l’art, selon un grand nombre. »
« C'est vrai, et la plupart du temps, ça se vérifie, je suis une vraie boule de joie, insupportable ! Plaisanta-t-elle en se mordillant la lèvre, un peu gênée d'avoir explosé en face d'une si jolie inconnue. Disons tout simplement, que notre univers est parfois parcouru par des séismes ou des ouragans et que c'est très long de se reconstruire après un tel cataclysme. Voir l'ampleur des dégâts peut parfois être très décourageant. Mais ne t'inquiète pas, au même titre que rayons de soleil, la pluie a tendance à souvent s'inviter chez moi, j'ai un climat très sensible ! »
« Peut-être que tu as besoin de voir d’autres univers… Moins orageux… Plus doux, plus chauds et plus heureux, pour te donner la force et le courage d’affronter le tien. »
Paradoxalement, je m'exclus de ce “notre univers”. Déconnectée, c’est l’un des principaux traits qui s’attachent à l’ombre de la présence que j’instaure parfois. Mais mes mots avaient un bon fond, je crois. Du moins c’était l’objectif. Roulant lentement sur le côté pour plonger mon regard vers elle, l’un de mes bras me servant d’oreiller, je cherchais en ses yeux, curieuse.
« Je peux essayer de t’aider, si tu veux… Les gens sont immenses, incroyables, une ressource infinie d’imagination, d’émotions, de sensations, de sentiments… Si l’un des univers que tu as connu a une fin triste, alors en relisant les pages, tu peux en imaginer un autre… Mais tu peux aussi garder le même et te dire que sous un certain angle… La pluie, c’est beau. »
Un sourire timide, un brin complice se manifestait à mon minois. Apporter des solutions n’est pas trop mon fort, je suis de celles qui détournent les problèmes, les ignorent, les fuit ou fait en sorte de les oublier. Basculant à nouveau sur le dos, je fermais les yeux pour me concentrer, la rune brillant légèrement alors que quelques gouttes vinrent effleurer nos visages, d’une eau tiède, s'écoulant plus lentement qu’une pluie classique, plus proche d’une caresse que d’une goutte d’eau.
D’une complexité sans nom ? Regard au ciel, je songeais à ses mots. Nul baiser n’épouse chairs sans l’effort d’une nuque se tordant au gré de l’effort… L’image m’amusait alors que je levais une main vers le ciel pour regarder à travers mes doigts, penchant lentement la tête pour la découvrir à mes côtés. D’ici, paille et feuilles d’automnes se mêlaient, longs filament gré d’une longue chevelure.
« Tu as dit avoir créé cet endroit, comme une illusion, dit-elle en montrant la brèche en train de se refermer tout aussi vite qu'elle s'était ouverte. Comment ? Explique-moi. »
Comme une illusion… Fermant inéluctablement les yeux, je laissais mon bras choir, le long de l’herbe fraîche, des images se dressant dans ma tête.
« Le cerveau humain interprète les informations qui lui sont renvoyés… Nous percevons tous les choses de la même façon, et en même temps, chacun à sa propre perception de son environnement… C’est ce qui nous différencient, je crois… Si je dis que tes cheveux sont dorés, tu peux le confirmer… Mais ce n’est pas réel, une simple interprétation… Alors… Le Pays d’Ahera n’est pas une illusion, c’est juste… Ailleurs… Des mondes, que je crée par des connexions de runes, qui permettent à l’imaginaire de leur géniteur de se manifester… C’est comme un rêve, mais éveillé… La définition même de l’art, selon un grand nombre. »
« C'est vrai, et la plupart du temps, ça se vérifie, je suis une vraie boule de joie, insupportable ! Plaisanta-t-elle en se mordillant la lèvre, un peu gênée d'avoir explosé en face d'une si jolie inconnue. Disons tout simplement, que notre univers est parfois parcouru par des séismes ou des ouragans et que c'est très long de se reconstruire après un tel cataclysme. Voir l'ampleur des dégâts peut parfois être très décourageant. Mais ne t'inquiète pas, au même titre que rayons de soleil, la pluie a tendance à souvent s'inviter chez moi, j'ai un climat très sensible ! »
« Peut-être que tu as besoin de voir d’autres univers… Moins orageux… Plus doux, plus chauds et plus heureux, pour te donner la force et le courage d’affronter le tien. »
Paradoxalement, je m'exclus de ce “notre univers”. Déconnectée, c’est l’un des principaux traits qui s’attachent à l’ombre de la présence que j’instaure parfois. Mais mes mots avaient un bon fond, je crois. Du moins c’était l’objectif. Roulant lentement sur le côté pour plonger mon regard vers elle, l’un de mes bras me servant d’oreiller, je cherchais en ses yeux, curieuse.
« Je peux essayer de t’aider, si tu veux… Les gens sont immenses, incroyables, une ressource infinie d’imagination, d’émotions, de sensations, de sentiments… Si l’un des univers que tu as connu a une fin triste, alors en relisant les pages, tu peux en imaginer un autre… Mais tu peux aussi garder le même et te dire que sous un certain angle… La pluie, c’est beau. »
Un sourire timide, un brin complice se manifestait à mon minois. Apporter des solutions n’est pas trop mon fort, je suis de celles qui détournent les problèmes, les ignorent, les fuit ou fait en sorte de les oublier. Basculant à nouveau sur le dos, je fermais les yeux pour me concentrer, la rune brillant légèrement alors que quelques gouttes vinrent effleurer nos visages, d’une eau tiède, s'écoulant plus lentement qu’une pluie classique, plus proche d’une caresse que d’une goutte d’eau.
- InvitéInvité
Re: Le Pays d'Ahera | Euphora
Dim 17 Nov 2019 - 15:19
Euphrasie écouta l'explication attentivement, les sourcils légèrement froncés, concentrée pour tout bien comprendre. Elle s'émerveilla de l'ingéniosité d'Aurora et le lui signifia, un immense sourire sur ses lèvres charnues.
« C'est absolument merveilleux ! C'est tellement astucieux, et puis si tous tes mondes sont aussi beaux que celui-ci, je ne peux même pas imaginer comme ton esprit doit être magnifique... » S'exclama-t-elle en laissant glisser son regard sur les arbres, les montagnes, le soleil fatigué, les cheveux orangés, les yeux fermés, bordés de longs cils, les traits harmonieux.
« Peut-être que tu as besoin de voir d’autres univers… Moins orageux… Plus doux, plus chauds et plus heureux, pour te donner la force et le courage d’affronter le tien. » Continua la rouquine en ouvrant ses yeux turquoise pour croiser ceux marines de la blonde.
Celle-ci souriait doucement désormais, laissant son regard plongé dans celui d'Aurora, presque apaisée par le vent léger, la lumière chaleureuse et la poésie dans la voix de celle qui l'avait invitée dans son univers.
« Peut-être... Répondit-elle pensivement, celui-ci est un bon début, une forme de pause dans le tourment. Mais je ne pense pas que cela soit une solution à long terme, profiter d'un voyage vers d'autres mondes, pour s'y reposer, et y trouver des réponses, oui, mais fuir pour s'y installer clandestinement, non. » Expliqua-t-elle avant de repousser quelques mèches de ses cheveux de blé sur le côté.
« Je peux essayer de t’aider, si tu veux… Les gens sont immenses, incroyables, une ressource infinie d’imagination, d’émotions, de sensations, de sentiments… Si l’un des univers que tu as connu a une fin triste, alors en relisant les pages, tu peux en imaginer un autre… Mais tu peux aussi garder le même et te dire que sous un certain angle… La pluie, c’est beau. » Continua Aurora, roulant à nouveau sur le dos.
Euphrasie suivit son mouvement, tout en gardant la tête tournée vers la sorcière. Elle plissa le nez en sentant des goutte tièdes lui tomber dessus, petite caresse la prenant par surprise.
« Je ne crois pas que nous ayons plusieurs univers, tu sais. Chacun d'entre nous en a un, qui évolue autour de lui, selon sa perception, ses sentimens, ses expériences, ses actions, et les univers des autres, que l'on croise, et que l'on peut cotoyer pendant un certain temps voir parfois même faire cohabiter. Alors ce que je vis en ce moment, ce n'est pas une fin triste, puisque je suis loin d'être à la fin de mon univers ; disons que je traverse juste une zone de turbulences. » Expliqua-t-elle avant d'ajouter « Si tu as besoin d'aide pour quoi que ce soit, je suis là aussi... Tu ne peux pas faire grand chose pour mon manque de sommeil, mais je suis heureuse d'avoir croisé ton chemin aujourd'hui. »
Puis elle demanda, toujours de la même voix délicate, de la même voix de velours.
« Tu es en quelle année Aurore ? »
Euphrasie avait envie d'en apprendre plus sur cette nouvelle rencontre, ces deux univers se croisant par hasard, et cette jeune fille qui avait réussi à calmer les larmes incontrôlables qui avaient commencer à dévaler sur ses joues. Elle avait prononcé le nom à la Française, le trouvant encore plus musical, et tout à fait cohérent avec le soleil rosé à l'horizon.
« C'est absolument merveilleux ! C'est tellement astucieux, et puis si tous tes mondes sont aussi beaux que celui-ci, je ne peux même pas imaginer comme ton esprit doit être magnifique... » S'exclama-t-elle en laissant glisser son regard sur les arbres, les montagnes, le soleil fatigué, les cheveux orangés, les yeux fermés, bordés de longs cils, les traits harmonieux.
« Peut-être que tu as besoin de voir d’autres univers… Moins orageux… Plus doux, plus chauds et plus heureux, pour te donner la force et le courage d’affronter le tien. » Continua la rouquine en ouvrant ses yeux turquoise pour croiser ceux marines de la blonde.
Celle-ci souriait doucement désormais, laissant son regard plongé dans celui d'Aurora, presque apaisée par le vent léger, la lumière chaleureuse et la poésie dans la voix de celle qui l'avait invitée dans son univers.
« Peut-être... Répondit-elle pensivement, celui-ci est un bon début, une forme de pause dans le tourment. Mais je ne pense pas que cela soit une solution à long terme, profiter d'un voyage vers d'autres mondes, pour s'y reposer, et y trouver des réponses, oui, mais fuir pour s'y installer clandestinement, non. » Expliqua-t-elle avant de repousser quelques mèches de ses cheveux de blé sur le côté.
« Je peux essayer de t’aider, si tu veux… Les gens sont immenses, incroyables, une ressource infinie d’imagination, d’émotions, de sensations, de sentiments… Si l’un des univers que tu as connu a une fin triste, alors en relisant les pages, tu peux en imaginer un autre… Mais tu peux aussi garder le même et te dire que sous un certain angle… La pluie, c’est beau. » Continua Aurora, roulant à nouveau sur le dos.
Euphrasie suivit son mouvement, tout en gardant la tête tournée vers la sorcière. Elle plissa le nez en sentant des goutte tièdes lui tomber dessus, petite caresse la prenant par surprise.
« Je ne crois pas que nous ayons plusieurs univers, tu sais. Chacun d'entre nous en a un, qui évolue autour de lui, selon sa perception, ses sentimens, ses expériences, ses actions, et les univers des autres, que l'on croise, et que l'on peut cotoyer pendant un certain temps voir parfois même faire cohabiter. Alors ce que je vis en ce moment, ce n'est pas une fin triste, puisque je suis loin d'être à la fin de mon univers ; disons que je traverse juste une zone de turbulences. » Expliqua-t-elle avant d'ajouter « Si tu as besoin d'aide pour quoi que ce soit, je suis là aussi... Tu ne peux pas faire grand chose pour mon manque de sommeil, mais je suis heureuse d'avoir croisé ton chemin aujourd'hui. »
Puis elle demanda, toujours de la même voix délicate, de la même voix de velours.
« Tu es en quelle année Aurore ? »
Euphrasie avait envie d'en apprendre plus sur cette nouvelle rencontre, ces deux univers se croisant par hasard, et cette jeune fille qui avait réussi à calmer les larmes incontrôlables qui avaient commencer à dévaler sur ses joues. Elle avait prononcé le nom à la Française, le trouvant encore plus musical, et tout à fait cohérent avec le soleil rosé à l'horizon.
- InvitéInvité
Re: Le Pays d'Ahera | Euphora
Mer 27 Nov 2019 - 9:41
« C'est absolument merveilleux ! C'est tellement astucieux, et puis si tous tes mondes sont aussi beaux que celui-ci, je ne peux même pas imaginer comme ton esprit doit être magnifique... »
« Mon esprit… ? »
Mon esprit, il divague. S’envenime en de complexes liens… Pourtant il est si lisse, si vide… Je ne suis pas certaine qu’elle aimerait mon esprit, ce qu’il se passe à l’intérieur. A vrai dire, je ne suis pas sûre de l’apprécier non plus, je ne me suis simplement jamais posé la question. Les choses s’organisent de la même façon depuis mon voyage… De longues étendues, des sourires, une grande sérénité, l’absence de temps, éternel onirisme, mais pourtant des personnages si incomplets.
Le vide, c’est ce qui me semble principale source d’inspiration. Mais c’est beau le vide… Oui, c’est beau… La mélodie du silence introduit, parsème et achève la musique, la peinture, le temps et la mémoire.
« Peut-être... Répondit-elle pensivement, celui-ci est un bon début, une forme de pause dans le tourment. Mais je ne pense pas que cela soit une solution à long terme, profiter d'un voyage vers d'autres mondes, pour s'y reposer, et y trouver des réponses, oui, mais fuir pour s'y installer clandestinement, non. »
« C’est ma réponse, ma vie de rêve... Même si je dois admettre que le monde commun est parfois agréable, amusant. »
Le silence de la bascule, nous étions rivées vers le ciel, nichées sur le dos, elle reprenait.
« Je ne crois pas que nous ayons plusieurs univers, tu sais. Chacun d'entre nous en a un, qui évolue autour de lui, selon sa perception, ses sentiments, ses expériences, ses actions, et les univers des autres, que l'on croise, et que l'on peut cotoyer pendant un certain temps voir parfois même faire cohabiter. Alors ce que je vis en ce moment, ce n'est pas une fin triste, puisque je suis loin d'être à la fin de mon univers ; disons que je traverse juste une zone de turbulences. » Expliqua-t-elle avant d'ajouter « Si tu as besoin d'aide pour quoi que ce soit, je suis là aussi... Tu ne peux pas faire grand chose pour mon manque de sommeil, mais je suis heureuse d'avoir croisé ton chemin aujourd'hui. »
« Des zones de turbulence ? Comme dans les avions moldus ? C’est une image amusante… » Un temps, avant que je ne comprenne que la réponse n’est en rien satisfaisante. « C’est un point de vue… Je ne crois pas avoir les épaules de me confronter à des zones de turbulences, comme un vase fissuré, placé au rebord d’un meuble pendant un tremblement de terre. Peut-être un jour… Pas aujourd’hui… Pas demain… Je suis assez admirative, je dois avouer. D’être capable de se confronter comme ça. Et une autre part de moi ne comprends pas. »
« Tu es en quelle année Aurore ? »
Aurore ? Je clignais un instant des yeux, mon visage se crispant le temps me demander s’il s’agissait d’une erreur ou non. M’appuyant sur mes mains, je me redressais lentement, les gouttelettes continuant de tomber.
« Comment tu sais que… Oh… Mais non, ce n’est pas lié à… Ca… Euphrasie… Euphrasie c’est français, non ? C’est pour ça que tu sais qu’Aurore, c’est l’aube ? »
Confuse, bafouillante, égarée quelques instants, mon esprit balayait rapidement le doute. Qu’importe, songeais-je.
« J’ai envie de marcher. Peut-être ici, peut-être ailleurs… Tu veux venir te perdre avec moi ? »
Je me redressais vaguement, chancelante quelques instants avant de m’étirer pour me tourner vers elle et lui tendre la main après avoir rangé mon bouquin dans mon sac, la pluie s’intensifiant, se refroidissant lentement. S’asseoir à même le sol trempé avait eu un effet peut-être… Boueux ? Me mettant à rire aux éclats alors que nous revenions au réel.
« On est bien loties comme ça ! On fait une bataille d’eau !? »
C’était absurde, absolument absurde. Au beau milieu du parc, où des gens passent, de temps à autres. Il fait froid, c’est le bon moment pour tomber malade à rester au même endroit, il pleut déjà, alors nous ne serons clairement pas plus trempées et un simple sortilège aurait pu séparer la terre humide de nos vêtements et nos cheveux.
Trop tard, cela dit. D’un coup de baguette, les gouttes se soulevaient, claire et limpide, se regroupant en une bulle de quelques litres d’eau. Sortilège maladroit, témoignant des lacunes, des maladresses, pour le niveau supposé des élèves de l’université. Créer une simple petite sphère d’eau m’était d’un complexe en terme de sorts… Cela dit, ça ne m’empêchait pas de lui envoyer à la figure, à la douceur d’un seau d’eau en plein visage, de quoi à peine caresser les chairs d’un certes froid, mais tout de même relativement délicat.
« Mon esprit… ? »
Mon esprit, il divague. S’envenime en de complexes liens… Pourtant il est si lisse, si vide… Je ne suis pas certaine qu’elle aimerait mon esprit, ce qu’il se passe à l’intérieur. A vrai dire, je ne suis pas sûre de l’apprécier non plus, je ne me suis simplement jamais posé la question. Les choses s’organisent de la même façon depuis mon voyage… De longues étendues, des sourires, une grande sérénité, l’absence de temps, éternel onirisme, mais pourtant des personnages si incomplets.
Le vide, c’est ce qui me semble principale source d’inspiration. Mais c’est beau le vide… Oui, c’est beau… La mélodie du silence introduit, parsème et achève la musique, la peinture, le temps et la mémoire.
« Peut-être... Répondit-elle pensivement, celui-ci est un bon début, une forme de pause dans le tourment. Mais je ne pense pas que cela soit une solution à long terme, profiter d'un voyage vers d'autres mondes, pour s'y reposer, et y trouver des réponses, oui, mais fuir pour s'y installer clandestinement, non. »
« C’est ma réponse, ma vie de rêve... Même si je dois admettre que le monde commun est parfois agréable, amusant. »
Le silence de la bascule, nous étions rivées vers le ciel, nichées sur le dos, elle reprenait.
« Je ne crois pas que nous ayons plusieurs univers, tu sais. Chacun d'entre nous en a un, qui évolue autour de lui, selon sa perception, ses sentiments, ses expériences, ses actions, et les univers des autres, que l'on croise, et que l'on peut cotoyer pendant un certain temps voir parfois même faire cohabiter. Alors ce que je vis en ce moment, ce n'est pas une fin triste, puisque je suis loin d'être à la fin de mon univers ; disons que je traverse juste une zone de turbulences. » Expliqua-t-elle avant d'ajouter « Si tu as besoin d'aide pour quoi que ce soit, je suis là aussi... Tu ne peux pas faire grand chose pour mon manque de sommeil, mais je suis heureuse d'avoir croisé ton chemin aujourd'hui. »
« Des zones de turbulence ? Comme dans les avions moldus ? C’est une image amusante… » Un temps, avant que je ne comprenne que la réponse n’est en rien satisfaisante. « C’est un point de vue… Je ne crois pas avoir les épaules de me confronter à des zones de turbulences, comme un vase fissuré, placé au rebord d’un meuble pendant un tremblement de terre. Peut-être un jour… Pas aujourd’hui… Pas demain… Je suis assez admirative, je dois avouer. D’être capable de se confronter comme ça. Et une autre part de moi ne comprends pas. »
« Tu es en quelle année Aurore ? »
Aurore ? Je clignais un instant des yeux, mon visage se crispant le temps me demander s’il s’agissait d’une erreur ou non. M’appuyant sur mes mains, je me redressais lentement, les gouttelettes continuant de tomber.
« Comment tu sais que… Oh… Mais non, ce n’est pas lié à… Ca… Euphrasie… Euphrasie c’est français, non ? C’est pour ça que tu sais qu’Aurore, c’est l’aube ? »
Confuse, bafouillante, égarée quelques instants, mon esprit balayait rapidement le doute. Qu’importe, songeais-je.
« J’ai envie de marcher. Peut-être ici, peut-être ailleurs… Tu veux venir te perdre avec moi ? »
Je me redressais vaguement, chancelante quelques instants avant de m’étirer pour me tourner vers elle et lui tendre la main après avoir rangé mon bouquin dans mon sac, la pluie s’intensifiant, se refroidissant lentement. S’asseoir à même le sol trempé avait eu un effet peut-être… Boueux ? Me mettant à rire aux éclats alors que nous revenions au réel.
« On est bien loties comme ça ! On fait une bataille d’eau !? »
C’était absurde, absolument absurde. Au beau milieu du parc, où des gens passent, de temps à autres. Il fait froid, c’est le bon moment pour tomber malade à rester au même endroit, il pleut déjà, alors nous ne serons clairement pas plus trempées et un simple sortilège aurait pu séparer la terre humide de nos vêtements et nos cheveux.
Trop tard, cela dit. D’un coup de baguette, les gouttes se soulevaient, claire et limpide, se regroupant en une bulle de quelques litres d’eau. Sortilège maladroit, témoignant des lacunes, des maladresses, pour le niveau supposé des élèves de l’université. Créer une simple petite sphère d’eau m’était d’un complexe en terme de sorts… Cela dit, ça ne m’empêchait pas de lui envoyer à la figure, à la douceur d’un seau d’eau en plein visage, de quoi à peine caresser les chairs d’un certes froid, mais tout de même relativement délicat.
- InvitéInvité
Re: Le Pays d'Ahera | Euphora
Sam 4 Jan 2020 - 17:53
« J’ai envie de marcher. Peut-être ici, peut-être ailleurs… Tu veux venir te perdre avec moi ? »
Aurora s'était levée et avait tendue une main pour aider Euphrasie à la suivre. La blonde était surprise, mais dans le bon sens du terme. Elle devait reconnaître que cette rencontre lui avait fait du bien, parvenant pendant quelques instant à lui faire oublier les soucis qui avait déclenché la pluie sur ses joues quelques instants auparavant. Cette rencontre s'était faite tout en douceur, et Euphrasie aimait l'univers dans lequel le sien était entré.
C'est en se relevant qu'elle remarqua que toutes deux étaient couvertes de boue. La rousse éclata de rire, et la blonde suivit, amusée de leur étourdise, avant d'ouvrir la bouche l'air choqué -mais surtout amusé- alors que qu'elle se recevait une boule d'eau en pleine figure.
Elle se dépêcha de répliquer, former avec habileté une boule trois fois plus grosse que celle de son attaquante et la projetant, avant de sauter sur cette dernière pour la chatouiller par surprise. On n'attaque pas une Till'Orian sans craindre de représailles...
Euphrasie riait aux éclats désormais, comme ça, au milieu d'un parc, où tout le monde pourrait la voir, en pleine bataille d'eau avec une inconnue. Elle trébuche sur ses propres pieds, maladresse habituelle et s'écrase contre le sol boueux, à la merci de l'adversaire, qui rit tout autant qu'elle.
C'est beau un rire. C'est clair. C'est doux. C'est énergique aussi. C'est comme un petit bout d'univers, un rire.
Aurora s'était levée et avait tendue une main pour aider Euphrasie à la suivre. La blonde était surprise, mais dans le bon sens du terme. Elle devait reconnaître que cette rencontre lui avait fait du bien, parvenant pendant quelques instant à lui faire oublier les soucis qui avait déclenché la pluie sur ses joues quelques instants auparavant. Cette rencontre s'était faite tout en douceur, et Euphrasie aimait l'univers dans lequel le sien était entré.
C'est en se relevant qu'elle remarqua que toutes deux étaient couvertes de boue. La rousse éclata de rire, et la blonde suivit, amusée de leur étourdise, avant d'ouvrir la bouche l'air choqué -mais surtout amusé- alors que qu'elle se recevait une boule d'eau en pleine figure.
Elle se dépêcha de répliquer, former avec habileté une boule trois fois plus grosse que celle de son attaquante et la projetant, avant de sauter sur cette dernière pour la chatouiller par surprise. On n'attaque pas une Till'Orian sans craindre de représailles...
Euphrasie riait aux éclats désormais, comme ça, au milieu d'un parc, où tout le monde pourrait la voir, en pleine bataille d'eau avec une inconnue. Elle trébuche sur ses propres pieds, maladresse habituelle et s'écrase contre le sol boueux, à la merci de l'adversaire, qui rit tout autant qu'elle.
C'est beau un rire. C'est clair. C'est doux. C'est énergique aussi. C'est comme un petit bout d'univers, un rire.
- InvitéInvité
Re: Le Pays d'Ahera | Euphora
Lun 27 Jan 2020 - 12:23
C’est dans un éclat de rire que murmure l’essence de cette nouvelle rencontre, gaieté et sérénité sont de mise et je me sens bien. Oui. Je me sens bien, parce qu’elle oublie. Parce qu’on s’oublie dans la joie. Tout oublier, c’est un mot d’ordre à la fois si simple et si complexe…
Elle réplique, sauvageonne, plus douée, plus talentueuse, je manque de vaciller en recevant l’eau en pleine figure, et pourtant je ris, qu’est-ce que je ris, trahissant une mine faussement offusquée et c’est en le fond une forme d’admiration face à sa magie qui grimpait en mon esprit.
Jusqu’à la chute. Un instant, je m’inquiète. Mon rire s’arrête et mon coeur s’emballe. Tout va bien ? Elle va bien ? Tu vas bien ? Tout va bien ?
Nouvel éclat, je reprends et la folie s’éprend tendrement de nous. Je devrais en profiter, peut-être, mais non. Instant de vulnérabilité peut-être, je ne pouvais me résoudre à m’en prendre à elle alors qu’elle gisait au sol, que le rire rendait difficile les mouvements. Je m’approchais, légèrement penchée vers l’avant, une main proche du ventre malgré les éclats.
« Le but c’est de finir plus ou moins propre, pas encore plus sales ! »
Gloussais-je en tendant le bras pour l’agripper et la redresser en douceur. Je passais un bon moment. En réalité, j’en passe beaucoup, quand je m’évade. Et je m’évade souvent. En revanche, c’est plus rare que cela arrive avec quelqu’un de mon âge. Ca me fait du bien, de partager quelque chose, quelques instants.
Elle réplique, sauvageonne, plus douée, plus talentueuse, je manque de vaciller en recevant l’eau en pleine figure, et pourtant je ris, qu’est-ce que je ris, trahissant une mine faussement offusquée et c’est en le fond une forme d’admiration face à sa magie qui grimpait en mon esprit.
Jusqu’à la chute. Un instant, je m’inquiète. Mon rire s’arrête et mon coeur s’emballe. Tout va bien ? Elle va bien ? Tu vas bien ? Tout va bien ?
Nouvel éclat, je reprends et la folie s’éprend tendrement de nous. Je devrais en profiter, peut-être, mais non. Instant de vulnérabilité peut-être, je ne pouvais me résoudre à m’en prendre à elle alors qu’elle gisait au sol, que le rire rendait difficile les mouvements. Je m’approchais, légèrement penchée vers l’avant, une main proche du ventre malgré les éclats.
« Le but c’est de finir plus ou moins propre, pas encore plus sales ! »
Gloussais-je en tendant le bras pour l’agripper et la redresser en douceur. Je passais un bon moment. En réalité, j’en passe beaucoup, quand je m’évade. Et je m’évade souvent. En revanche, c’est plus rare que cela arrive avec quelqu’un de mon âge. Ca me fait du bien, de partager quelque chose, quelques instants.
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