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au pays de candy (sebastian)
Mar 24 Mar 2020 - 16:51
Les émotions et sensations d'une femme enceinte sont nombreuses et rarement compréhensibles. Alors d'une femme enceinte qui vient de passer une heure stressante en compagnie d'une femme qui la déteste et qui apprend que sa grossesse a des complications, par dessus le marché ? Mes émotions sont celles d'une montagne russe, passant de la peur au soulagement, de la gène à la pudeur, et maintenant, j'ai faim. Assurant à Mercy que j'attendrai Oswald tranquillement sur un banc du parc, en ne restant pas debout, je me suis dirigée instinctivement vers les cuisines, mon cerveau se délectant à l'avance des petits plats de Baz. J'ai envie de chocolat. Non, de courgette. À la fraise ! Et au beurre de cacahuètes. Le tout avec beaucoup de bacon. J'avais déjà remarqué qu'Oz mangeait beaucoup, mais ce n'est rien comparé à son fils. Le petit elfe, comme je me plais à l'appeler, se trouve en fait être un petit ogre, vu mon appétit. Rose me l'a dit, une grossesse de lycanthrope ce n'est pas de tout repos. Mon bébé me demande de l'énergie que je n'ai pas, et à trop vouloir continuer de vivre ma vie comme avant, mon corps a fini par lâcher.
Je lève les yeux au ciel quand je songe à la sentence qui est tombée quelques minutes plus tôt : je dois me reposer. Rester allongée ou assise la plupart du temps. Je suis donc officiellement en congé maternité et le fait de devoir rester chez moi à ne rien faire durant trois mois me paraît inconcevable. Qu'est-ce que je vais bien pouvoir faire, toute seule chez moi ? Comment vais-je pouvoir m'occuper durant les pleines lunes, si je ne peux pas tourner en rond dans ma maison, ou travailler de garde à l'hôpital ? Surtout que je ne peux pas non plus me transformer en biche et oublier tous mes soucis durant cette grossesse. Un soupir sort de mes lèvres alors que je renonce officiellement à mon train de vie normal. Je sais déjà que je vais me faire encore plus surprotéger par mon fiancé, vieux loup tenant à la santé de sa meute. J'ai aussi compris que je ne pourrai plus rendre visite à Riley. Et que je vais devoir rentrer chez moi en balai. Plus de cheminée, plus de portoloin, plus de transplanage.
Mais au moins, je peux manger. Mon odorat décuplé ressent des effluves de caramel depuis le premier étage, et mon fils remue un peu plus dans mon ventre, excité d'avoir un repas. Les étages enfin descendus en canard, la main droite soutenant mon bas-ventre et la main gauche, d'où brille l'améthyste de ma bague de fiançailles, agrippée sur la rambarde, j'atteins la porte des cuisines, sur laquelle je porte trois petits coups. A défaut d'avoir une réponse, j'ouvre la porte massive, ma tête traversant l'ouverture du mur en même temps que mon ventre tandis que je recherche le propriétaire des lieux, le chef de la brigade de la centaine d'elfes de maison s'affairant autour des différentes tables et chaudrons. Croisant le chemin d'une de ces créatures, j'attire son attention d'un mouvement de la main avant de lui poser une question dans une voix douce et peut-être inintelligible. "Hey there. Est-ce que B- monsieur Donovan est ici ?" La langue qui bute sur le surnom habituel, se ravisant en considérant que la créature ne connait pas forcément son chef sous cette dénomination. Mon oeil avisant une chaise non loin, je l'indique à l'elfe, avant de m'y installer. "Je vais l'attendre ici."
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Re: au pays de candy (sebastian)
Sam 11 Avr 2020 - 7:09
Autour de l’âtre principal — ce grand four circulaire dont les pierres volcaniques ne semblaient jamais s’éteindre — flottait plusieurs chaudrons et autres grands plats, le tout sous la supervision d’une dizaine d’elfes mais tout particulièrement d’une paire de prunelles d’un marron très sombre ; celles du chef. Tout juste comme celui-ci venait de jeter une poignée de copeaux de pommier sur les braises fumantes — dans l’espoir que certaines chairs plus tendres en capte les arômes particulières — un elfe de maison timide dont le nom lui échappait (hélas) vint se planter à sa gauche, dans l’attente qu’on note sa présence, ainsi peut-être que celle du bouquet de navets qu’il tenait maladroitement ?
— Il y a une dame à l’entrée pour B- monsieur Donovan, elle va attendre. annonça la créature d’un ton saccadé, écorchant son nominé d’une façon étrangement contrôlé.
Sans s’en formaliser davantage, L’irlandais leva les yeux sur l’horloge qui surplombait l’entrée de son bureau — et qui rythmait ses journées depuis plus de trois ans déjà — celle-ci ne lui annonçant toutefois pas l’heure prévue, ses aiguilles ayant encore un tour complet à effectuer avant que sa soeur ne vienne réclamer son goûter quotidien. Essuyant distraitement ses mains sur le linge qu’il gardait noué à son tablier, il offrit un simple « All right, I'll be going. » au petit messager à longues oreilles avant d’extirper sa baguette de la poche de son jeans pour mieux faire léviter une assiette de grès, une tasse vide ainsi que quelques victuailles jusqu’à son plan de travail. Il assembla en quelques minutes de quoi sustenter son infirmière de frangine, mais surtout lui faire plaisir ; déjà un café bien noir, maints raisins rouges sans pépins, le tout accompagné d’une moitié de scone salé au cheddar fort et finalement, une verrine de compote de fruits maison.
Soucieux de ne rien renverser, il traversa une partie des cuisines le regard bas, ses yeux demeurant rivés à l’auréole du breuvage caféiné qui s’agitait sur les rebords de son contenant sans ne jamais s’aventurer au-delà, fort heureusement. Lorsqu’il eut jugé que la distance le séparant encore de l’entrée principale n’était plus assez grande pour le tenir hors de portée de voix, il entama une réprimande — le souffle parfois arrêté, pour assurer l’équilibre de sa marchandise — dont la douceur trahissait le sentiment véritable.
— Alors, malgré que tu sois la personne que je préfère, and I do mean it, j’ai moi aussi un horaire à respecter et… mais la phrase était appelée à demeurer en suspens, tout comme son élan bien physique.
Ayant enfin relevé la tête, cherchant avant tout à s’accrocher au regard de sa soeur, il s’était d’abord heurté au vide dans l’encadrement de l’entrée, puis ensuite à cette autre paire de pupilles pers depuis toujours affectionné, bien qu’absentes de son quotidien depuis longtemps déjà.
— Murphy. Les traits du trentenaire ne tardèrent pas à s’ouvrir, affirmant de sa surprise. Sorry, I though you were… mais à nouveau il se ravisa, se secouant légèrement la tête au passage.
La relation entre l’autre moitié de sa fratrie et la médicomage n’était pas exactement des meilleures et pour tout dire, il ne lui revenait pas de prendre position ou de justifier quoique ce soit de ses sentiments à cet effet. Du reste, ce n’était pas la raison pour laquelle il avait abrégé les explications relatives à son arrivée et aux collations dont il était le porteur. Non, la faute revenait plutôt à ce ventre proéminent sur lequel ses yeux s’étaient égarés un instant avant de revenir à ceux de la rouquine, de nouvelles ride d’inquiétudes se creusant doucement au milieu de son front.
— Is everything all right ?
Rien de sa posture, de son teint ou simplement de son expression ne pouvait laissé entendre que la jeune femme se trouvait gravement indisposée, mais considérant leur passif — et sans doute cet instinct protecteur qu’elle éveillait en lui — il avait semblé à Sebastian qu’un motif désagréable devait être à la base de sa présence sur le campus, qui plus est, au seul endroit où il aurait été impossible de l'éviter lui...
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Re: au pays de candy (sebastian)
Lun 27 Avr 2020 - 15:00
Dans ma hâte pour accéder aux cuisines, et ainsi avoir de la nourriture plus rapidement, j'en ai totalement oublié de prévenir mon fiancé. Me rendant compte de mon erreur, je sors à la hâte mon téléphone, lui envoyant un sms pour lui indiquer, gentiment et en l'inquiétant le moins possible, ce qui se passe. C'est aussi avec un peu d'appréhension que j'écris les mots lui dévoilant où me trouver. Je sais que ça ne va pas lui plaire, mais l'excuse de l'appel de l'estomac est parfaitement recevable. Sa réponse ne tarde pas à arriver, et je pose le plat de ma main sur mon front, tellement je me sens idiote d'avoir oublié le fait qu'Oz ne peut pas entrer sans autorisation. Observant le bureau dans lequel je me trouve, j'avise un rouleau de parchemin. Me mordillant la lèvre, j'hésite quelques instants. Surely Baz won't take offence, I think. Après ce qui me semble être des minutes d'hésitation, je décide de me lever de ma chaise et d'emprunter un bout de papier. Une plume est posée non loin, que j'empoigne, et je griffonne quelques mots sur un coin de la table.
"Alors, malgré que tu sois la personne que je préfère, and I do mean it, j’ai moi aussi un horaire à respecter et…" La voix de Sebastian se fait entendre et je sursaute, comme une enfant désobéissante prise sur le fait. Droite comme un i sur la chaise, j'ai lâché la plume et ai pris le parchemin entre mes doigts, le pliant précipitamment. Finalement, le cuisinier entre dans son bureau, et se tait. "Murphy." Face à lui, anxieuse, j'esquisse un sourire. "Hey." Souffle incertain, je joue avec le parchemin entre mes doigts. "Sorry, I though you were… Is everything all right ?" Le mouvement des yeux du sorcier ne peut pas être moins discret, mais j'ai l'habitude des regards, maintenant. Cela ne veut pas dire que je suis plus à l'aise face à ceux-ci, mais je n'ai pas le choix. "Yes. Well, not really, but it's okay." Hochant la tête de la manière la plus convaincante possible, je tente de m'expliquer. "I went to see Rose at the infirmary, but I found your sister instead." Petit sourire gêné. "I'm having complications with my pregnancy but she took care of everything. Oz is coming to take me home." La mention de mon fiancé me rappelle une chose très importante et je tends à Sebastian le petit bout de parchemin. "Oh, est-ce qu'un de tes elfes peut donner ceci au gardien pour le laisser entrer ?" Me rendant compte de mon manque de politesse, je reprends, honteuse. "Ca va, toi ?" Bizarrement, je ne sais pas avec quel Donovan je serai le plus mal à l'aise aujourd'hui.
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Re: au pays de candy (sebastian)
Dim 31 Mai 2020 - 8:34
Pendant un court moment, Sebastian avait hésité à franchir le pas de son propre bureau, conscient que l’aménagement de celui-ci ne se prêtait guère aux entretiens privés en plus d’être tout à l’image de sa calligraphie ; incompréhensible à moins d’y avoir été préalablement initié. Cela dit, puisque la médicomage était justement au compte réduit de celles ayant connu le relatif désordre de ses appartements privés au fil des ans, sans doute s’y était-elle sentie plus à l’aise que dans l’entrée des cuisines, là où continuait de circuler bon nombre d’étudiants, d’elfes et de fournisseurs de tout acabit. N’empêche que le chef reconnaissait bien ce réflexe chez Murphy, celui qui la poussait à se saisir d’une mèche de ses cheveux cuivré pour mieux la faire prisonnière ; quelque chose gênait vraisemblablement son souffle autant que ses esprits.
"Yes. Well, not really, but it's okay."
En dépit d’inquiétudes toutes personnelles vis-à-vis la condition de la jeune femme, l'aîné Donovan s’efforça donc d’adopter cet air affable qui avait autrefois suffit à faire la démonstration de son caractère pondéré et du même coup, digne de confiance. N’était-ce pas ce qui avait véritablement charmé la rouquine au final ? La perspective que quelqu’un d’autre qu’Oswald soit apte à éplucher avec indulgence chacune des couches d’un silence dont elle se drapait chaque fois à la façon d’un oignon ; tantôt comme d’une impénétrable armure, tantôt comme d’une arrogance courageuse ? Dans l’immédiat du moins, chaque affirmation de la soignante se présentait avec l’effet d’un petit dispositif explosif ; d’abord un entretien intime avec sa soeur, ensuite un suivi de grossesse compliqué et finalement, la présence tout éminente de ce fiancé qu’il appréciait résolument moins depuis la nouvelle de son incarcération à Azkaban et sans égards pour le fait qu’il en avait été libéré depuis.
Transparence oblige, le cuistot ne put d’ailleurs réprimer un court soupir lorsqu’il fut question d’offrir droit de passage à son ancien équipier chez les représentants de Godric Gryffondor. Il prit néanmoins quelques secondes pour trouver un coin de bureau où déposer la collation qu’il portait toujours et ce, afin d’attraper convenablement le bout de parchemin qui lui était confié.
— Sure. souffla t-il en étirant un peu la première syllabe du terme choisi.
Il retourna ensuite la notice une fois ou deux entre ses doigts — quoique sans ne jamais l’ouvrir pour la consulter — pour finalement s’interrompre à nouveau sur le seuil de la porte du bureau, maintenue ouverte en tout temps.
— Only before I do that...
Autant l’Irlandais peinait à douter des motifs honorables à la présence de son ancienne amante sur son lieu de travail, autant il ne pouvait empêcher quelques mauvais relents d’échanges récents à une toute autre dame lui évoquer des sentiments plus désagréables qu’il ne l’aurait souhaité.
— Why are you here Murphy ? demanda t-il d’un ton d’où émergeait une pointe de clairvoyance tracassée. Loin de souhaiter brusquer la femme dont la condition pouvait s’avérait vraisemblablement fragile, il précisa néanmoins sa question sans lui laisser l’opportunité d’entamer une explication. I mean, did you really come all the way down to the kitchens just so I can handle this note for you ?
Bien qu’il eût été possible de prêter plusieurs sous-entendus à la question, celle-ci ne trahissait qu’une préoccupation muette qu’il comprenait un peu mal lui-même, n'ayant pas trop l'habitude de faire de caprices à ce registre. Il lui aurait pourtant été réducteur d’imaginer que Murphy puisse nécessiter son aide ou sa permission pour faire appel aux elfes de l’établissement, sans compter que la rouquine aurait très bien pu décider d’attendre son bien-aimé directement à la grille du campus, ce qui ne représentait pas un exercice plus fatiguant que celui d’affronter la série d’escaliers conduisant de l’infirmerie aux cuisines. Alors pourquoi ?
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Re: au pays de candy (sebastian)
Sam 13 Juin 2020 - 16:38
Après avoir pris soin de déposer un plateau sur lequel se trouvent différentes formes toutes plus appétissantes les unes que les autres, Sebastian attrape le petit bout de parchemin que je lui ai piqué pour autoriser Oswald à pénétrer à l'intérieur de l'enceinte de l'Université. "Sure." Rassurée que ce détail soit pris en charge, je murmure un léger remerciement, tendue sur la chaise. "Only before I do that..." Plutôt que d'avoir confié le message à un elfe de sa bridage, le cuisinier se retourne vers moi, le morceau de papier toujours entre ses doigts. "Why are you here Murphy ? I mean, did you really come all the way down to the kitchens just so I can handle this note for you ?" Frappée par le ton un peu trop paternaliste du sorcier, je ressens une vague de honte, comme une petite fille qui se trouve où elle ne devrait pas être. Pourtant, je suis venue ici plusieurs fois, je n'ai jamais été traitée de la sorte. Est-ce ma grossesse évidente qui le rend hésitant à m'accueillir ici ?
Baissant les yeux, je me mords le coin d'une lèvre. J'aurais aimé ne pas devoir en dire plus que ce que je viens de lui révéler, mais apparemment, Baz a besoin d'informations supplémentaires. Heureusement, alors que je lève à nouveau le regard vers l'Irlandais, mon ventre se fait entendre, détendant l'atmosphère. Un petit sourire coupable aux lèvres, je penche la tête vers le côté. "I'm just really hungry." Et ça sent tellement bon dans ses cuisines, que j'aimerais goûter un échantillon de tous les plats et desserts en cours de préparation. Finalement, me rendant compte que l'explication est peut-être encore un peu creuse - après tout, je pourrais manger chez moi, non ? - je développe. "And I can't go back home alone the usual way, nor stand on my feet too long, or I could endanger the baby, so I can't just cross the whole park and wait for him there." Soupirant d'un mélange de frustration et d'anxiété, je sens mes épaules s'affaisser. "I'm sorry to barge on you like this, but I didn't know where else to go. I can leave, if that's what you want." Le retour du malaise - mordillage de lèvre, tricotage des doigts.
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Re: au pays de candy (sebastian)
Dim 26 Juil 2020 - 23:50
Sebastian n’avait pas exactement retenu son souffle dans l’attente qu’une explication ne vienne, mais il est vrai qu’une sorte d’inquiétude — et d’expectative — alimentait d’un souffle court cette flamme gryffondoresque dansant au fond de ses prunelles. Le chef savait évidemment que la rouquine répugnait vaguement la perspective de réclamer l’aide des autres, voir encore davantage celle de s’apitoyer, mais peut-être avait-il encore besoin de croire pour lui-même que quelques qualités finement cultivées suffisaient à justifier une exception à l’offrande de cette précieuse vulnérabilité de la médicomage, assez pour lui garantir de ne pas voir sa présence être complètement défaussé de cette autre existence pour laquelle il nourrissait — encore aujourd’hui — une humble affection.
Maintenant, il ne pouvait bien sûr ignorer cette gêne évidente de la jeune femme, conscient que chaque fois où Murphy se trouvait à attaquer avec délicatesse la pulpe de ses lèvres rosés, s’était par soucis de bien soupeser le choix — tout comme l’impact — de ses prochaines paroles.
Patience dans l’inconfort, la recette avait déjà fait ses preuves.
"I'm just really hungry. And I can't go back home alone the usual way, nor stand on my feet too long, or I could endanger the baby, so I can't just cross the whole park and wait for him there."
La candeur embarrassée de la future maman secoua un peu le cuistot, raisonnablement désappointé de sa propre attitude face à une justification si évidente qu’il devenait presque bête de l’avoir initialement questionné.
— God, of course. répondit-il aussitôt en allongeant une paume ouverte en direction du ventre rond de son ancienne amante. I just thought... À la fois vaguement dépité de ne point s’être trouvé au coeur de ce détour, l’irlandais se trouva tout de même largement plus soulagé que des difficultés et insécurités — impliquant ce futur père dont il était bien peu adepte — n’en soit ultimement la cause. Well nevermind that, I’ll get you something to eat on the way.
Retrouvant une légèreté et une aménité qui lui ressemblait davantage, l’ex-Wright s’était ensuite empressé d’aller remettre la petite missive au premier elfe qui lui était tombé sous la main, puis il avait fait un détour par quelques garde-mangers bien spécifiques pour quérir de quoi ravitailler proprement un foetus en route vers son dernier trimestre ; quelques tranches d’abricots et une bonne poignée de raisins rouges frais, un pot de noix mélangées, une dizaine de craquelins aux légumes du jardin, un grand jus d’orange et finalement, un sachet de canneberges enrobées de chocolat noir. La collation entière tenait sur le plateau d’usage des repas estudiantin et de retour à son bureau, Baz dégagea — tant bien que mal — un coin de son bureau surchargé pour l’y déposer tout juste sous le nez de la Miss ; les genoux de l’ancienne Lufkin n’étant guère en mesure d'accueillir le tout.
"I'm sorry to barge on you like this, but I didn't know where else to go. I can leave, if that's what you want."
Dans un demi-sourire tranquille, l’aîné Donovan n’avait d’abord offert qu’un silence confortable à son invitée pour lui signifier que cette inquiétude là était fort inutile.
— You’re not bothering me. débuta t-il avant de prendre appui sur le bord du pupitre à droite de Murphy, à défaut de posséder une autre chaise ou s’installer lui-même. So, is it Mercy who advised you be a little more careful from now on ? Conscient que quelques relents d’animosité persistaient peut-être entre les deux soignantes, une ridule inquiète s’était installée à nouveau au centre du front de l’ancien lion, pourtant confiant du profesionnalisme avéré de sa frangine. I know she can be a little... well, blunt from time to time.
Et pourtant, s’il était forcé de choisir, Merlin seul sait que c’était du côté de l’unique représentante vivante de sa fratrie que le trentenaire en viendrait à se ranger, aussi préféra t-il attendre que la femme enceinte se serve une première fois avant de faire bifurquer la conversation.
— Um, are you keeping that as a surprise or did you find out about the baby's gender yet ?
Comme pour mieux s’ancrer à sa position, le chef en était venu à allonger ses bras de chaque côté de son torse, jusqu’à prendre appui à pleine main sur son office couverte de paperasseries. Le prochain service pouvait attendre.
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Re: au pays de candy (sebastian)
Dim 23 Aoû 2020 - 17:58
Mon explication plus détaillée sur les raisons de ma présence dans les cuisines semble suffire au cuisinier, qui s'empressa de sortir du bureau pour s'assurer que ma missive parvienne au gardien de l'université. Cependant, il ne revient pas directement, et sa présence s'allonge à tel point que je commence à me demander s'il ne m'a pas oubliée. Il a aussi pu vouloir me laisser là, seule avec le petit plateau de friandises sur le bord du bureau en bois, et retourner à son travail. Partant de cette hypothèse, j'en conclus que je peux me servir dans les douceurs chocolatées qui me font de l'oeil depuis leur arrivée dans la pièce. C'est la bouche pleine que je me trouve lorsqu'il revient avec un deuxième plateau de sucreries, clairement bien plus saines que les précédentes, mais pas forcément moins appétissantes. Comprenant que je dérange certainement l'organisation de son après-midi, je me confonds à nouveau en excuses, proposant même de m'en aller - en espérant pouvoir emballer les provisions pour les manger dans le parc. "You’re not bothering me." Cette affirmation, couplée au mouvement qu'il fait pour s'installer contre le bord de son bureau me rassure, et je pioche dans ce qu'il vient d'apporter.
"So, is it Mercy who advised you be a little more careful from now on ?" Occupée à mâcher, je hoche doucement la tête par l'affirmative. "I know she can be a little... well, blunt from time to time." Un haussement de sourcils de ma part appuie cette remarque, mes lèvres s'étirant en un mince sourire. Understatement of the day. Elle avait tout de même un large sourire aux lèvres lorsqu'elle m'a annoncé qu'Oz et moi ne pourrions plus faire l'amour. "Well, it's more an obligation than advice. She found a very serious condition, and at this stage of the pregnancy, if I stay on my feet for too long, I risk loosing the baby." Et je ne prendrai pas ce risque. Sebastian est lui-même bien placé pour comprendre le problème, sa soeur ayant fait une fausse-couche à ce stade de sa grossesse l'année dernière. Alors c'est peut-être pour alléger la conversation qu'il change de sujet. "Um, are you keeping that as a surprise or did you find out about the baby's gender yet ?" Et comme à chaque fois que je parle de mon enfant, mon visage se fend d'un large sourire, une main caressant mon ventre. "It's a boy ! We found out a couple of weeks ago. Oz is already planning on making him the next Quidditch star. To be honest, he would've done the same if we were having a girl, I think." Mes souvenirs étant un peu flous, et la grossesse ne m'aidant pas à me souvenir de beaucoup de choses, je fronce les sourcils. "I think you might have played together in Hogwarts, haven't you ?" Considérant mon peu d'intérêt pour le Quidditch et le fait que je fuyais le stade les jours de matches, il est très compréhensible que je ne me souvienne pas de ce détail. Mais si ma supposition est correcte, alors peut-être que les deux hommes pourraient bien s'entendre, finalement. Ou bien est-ce trop demander ?
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Re: au pays de candy (sebastian)
Dim 27 Sep 2020 - 5:54
Ayant ultimement relevé que quelques bouchées manquaient déjà au premier plateau — celui qu’il destinait à son infirmière de soeur — le chef avait décidé d’y piocher lui aussi une part de pancakes, qu’il rompit sans prendre la peine de faire usage d'un couteau. En dépit de la nature toute frugale de la collation offerte, Sebastian n’y avait pas consacré moins d’égards et comme au premier jour, il se trouvait discrètement réjouit que Murphy s'en fasse un régal. Ainsi, le mouvement de cette arcade sourcilière ennuyée s’adressait sans doute aux qualités de ce caractère tenace qu’était celui de sa frangine.
"Well, it's more an obligation than advice. She found a very serious condition, and at this stage of the pregnancy, if I stay on my feet for too long, I risk loosing the baby."
Tout à l’opposé de son invitée, la partie supérieure du visage du marmiton semblait s’être affaissé sous le coup de l’affirmation, communiquant sans doute — et sans nécessiter de mots — une forme de préoccupation face aux affres d’un futur qu’il redoutait pour son incapacité à s’avérer miséricordieux lorsqu’il le fallait.
— Will you risk anything ? La question était évidemment rhétorique, davantage destiné à appuyer le verdict de sa cadette qu’à mettre en doute la volonté de la rouquine de s’y plier. Now let your mind do the walking ! ajouta-il rapidement d’un ton suffisamment tempéré pour être considéré bienveillant et ce, en dépit d'une tournure autoritaire.
En quelque sorte, la consigne faite par Mercy inspirait une certaine fierté à l'aîné Donovan ; son empathie rivalisait donc à son professionnalisme au moment où cela comptait le plus. Du reste, les gestes de la future maman, leur délicatesse tandis qu’elle couvait d’une main ce ventre rond — et puis encore ce halo tout au fond due son regard — inspiraient un attendrissement à l’épreuve de toute mauvaise foi. Pour quiconque l’avait connu à l’époque de Poudlard, même les plans du père renégat pour sa future progéniture inspirait une sorte de compassion. Un autre petit prodige du balais hein ? Comme pour mieux occuper ses dix doigts — habitués de diluer les dilemmes les plus moroses par l'ardeur de travaux manuels — le cuistot se saisit aussitôt d’un ustensile jusque-là abandonné.
"I think you might have played together in Hogwarts, haven't you ?"
Tapotant le revers de sa cuillère contre l’intérieur de son avant-bras, l’Irlandais eut un court soupir contrarié avant de lever les yeux vers le plafond de son bureau, laissant son regard courir tout au long des poutres qui le traversait. Qu’importe l’avancement de son appétit, Murphy était bien trop intelligente pour ignorer qu’un sentiment relativement âcre divisait aujourd’hui les deux hommes.
— Every once in a while. répondit-il d'abord vaguement. On days when the weather was fine.
Pouvait-il bien deviner les intentions de la Miss Fraser à l’évocation de — meilleurs? — souvenirs datant de leurs adolescences ? Joueur de talent, @Oswald Burgess avait intégré l’équipe dès sa troisième année, tandis qu’il avait fallu à Sebastian deux années de plus — et autant de sélections — pour parvenir à être recruté au poste de batteur, un rôle auquel il fut d’ailleurs cantonné jusqu’à la fin de sa scolarité.
— Haven't you heard ? questionna t-il avant de finalement croiser les bras sur son torse, se questionnant soudain sur la nature des récits et exploits relatés par son ancien coéquipier, car bien que doté du redoutable instinct protecteur attendu des tenants à son titre, il manquait au Donovan la pugnacité et le caractère intrépide qui permettait à Burgess de briller dans tous les rôles, une situation qu’il ne lui avait pourtant jamais envié, simplement satisfait de pouvoir le compter parmi ses pairs.
Could he really be trying to undermine him for that ?
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Re: au pays de candy (sebastian)
Ven 2 Oct 2020 - 11:35
Oswald avait lu le sms de Murphy alors qu'il mourrait d'ennui patientait derrière la caisse enregistreuse des Trois Corneilles. Il reconnut le ton doux de la rouquine et ses efforts pour lui donner toutes les informations nécessaires en une seule fois afin d'éviter les coups de sang du futur père inquiet et nerveux. A une semaine de la super-lune d'avril, le lycan s'enflammait au moindre signe de fatigue ou d'inconfort de sa fiancée qui portait en elle le trésor de leur relation. Néanmoins, tel le traqueur repérant les maigres indices abandonnés involontairement par sa proie prudente, quelques mots retinrent l'attention aiguisée du Mancunian. "No need to worry" enclencha l'inquiétude immédiate. Quelque chose n'allait pas. Une angoisse viscérale lui brûla l'estomac. "Am in the kitchen". Dans l'antre de Baz. La jalousie piqua le coeur anglais, qui oublia momentanément ses craintes. "No need to rush". Autrement dit, Murphy ne voyait aucun inconvénient à passer une heure ou deux en compagnie de son ancien petit ami. You bet. Un soupir agacé souleva le torse de l'ancien duelliste, envahi par la nostalgie de l'époque insouciante où il passait tout son temps à Hungcalf lui aussi, disponible pour tenir à distance les prétendants de sa rouquine, bien avant d'envisager qu'elle devienne sa future épouse. Coincé dans le morne décor de son travail monotone, il n'avait pas le choix que d'attendre ici pendant que Murphy et Baz avaient tout à loisir d'évoquer le bon vieux temps de leur complicité. Non seulement les rires qu'il imaginait assombrissaient son visage fermé, mais l'humiliation serait parachevée par son besoin de montrer patte blanche avant d'entrer à Hungcalf.
Ralenti par la nécessité de prendre un balai au lieu de se contenter d'une cheminée, Oz n'atterit à Hungcalf que deux heures plus tard. Il se présenta au secrétariat, où @Dhan Chaffinch signa son autorisation de visite avec professionnalisme, sans faire sentir au lycan parjure qu'il n'avait rien à faire dans ce sanctuaire. Il demanda même des nouvelles de la santé de Murphy, tandis que le document officiel était envoyé cheminectement au service ministériel de l'Unité de capture des loups-garous qui savait déjà qu'Oswald se trouvait dans l'enceinte de l'université grâce au bracelet de runes tatoué à sa cheville. Ces formalités exécutées, l'ancien Wright descendit aux cuisines, où il entra sans gêne. Un Anglais, une Ecossaise et un Irlandais dans la même pièce : n'était-ce pas le début d'une fameuse blague ? D'un seul élan, le Mancunian s'engouffra dans les lieux, repéra la chevelure de feu de Murphy et la rejoignit. Il dévisagea l'un et l'autre comme s'il était surpris de les trouver ensemble, légèrement essoufflé de sa descente rapide des escaliers. Hi. Il regarda d'abord la sorcière, dont il entoura les épaules d'un bras protecteur, avant de tourner les yeux couleur acier sur le cuisinier. Donovan. Bref salut de la tête, plus pour marquer son territoire que par politesse.
Si savoir le sorcier auprès de Murphy l'avait rongé pendant deux heures, il n'affichait qu'une indifférence insolence à sa présence désormais, clairement pas décidé à faire la conversation avec son ancien camarade de quidditch. Il n'accordait son attention qu'à la rouquine, qu'il couva de questions. Are you okay ? Why Mercy didn't keep you in the infirmary ? Si elle devait se reposer, pourquoi la laisser marcher dans l'université ? Baz aurait pu envoyer un elfe avec de quoi manger jusqu'au lit de la convalescente. Dans la précipitation, Oswald oubliait l'animosité entre Mercy et Murphy. Dans son esprit jaloux, il préférait celle qui avait été son amie pendant des années à celui qui avait eu l'audace d'aimer Murphy à sa place. Are you sure a broom is safe ? Sûr de sa conduite, même avec une passagère, il craignait que le moindre mouvement ne soit fatal au bébé. S'il fallait payer un taxi pour mettre sa fiancée en sûreté à la maison, tant pis, il le ferait.
Agité de nervosité, la proximité de la lune faisant bouillir son sang lupin, il se tut néanmoins et accepta les réponses sensées de la sorcière. Okay. At your service, love. Petite phrase réflexe, dont il ne regretta pas la portée sentimentale ou possessive. Il prit les affaires de Murphy d'une main et amorça le mouvement vers la sortie, ostensiblement pas disposé à rester pour discuter avec Baz. I'm ready to go.
Ralenti par la nécessité de prendre un balai au lieu de se contenter d'une cheminée, Oz n'atterit à Hungcalf que deux heures plus tard. Il se présenta au secrétariat, où @Dhan Chaffinch signa son autorisation de visite avec professionnalisme, sans faire sentir au lycan parjure qu'il n'avait rien à faire dans ce sanctuaire. Il demanda même des nouvelles de la santé de Murphy, tandis que le document officiel était envoyé cheminectement au service ministériel de l'Unité de capture des loups-garous qui savait déjà qu'Oswald se trouvait dans l'enceinte de l'université grâce au bracelet de runes tatoué à sa cheville. Ces formalités exécutées, l'ancien Wright descendit aux cuisines, où il entra sans gêne. Un Anglais, une Ecossaise et un Irlandais dans la même pièce : n'était-ce pas le début d'une fameuse blague ? D'un seul élan, le Mancunian s'engouffra dans les lieux, repéra la chevelure de feu de Murphy et la rejoignit. Il dévisagea l'un et l'autre comme s'il était surpris de les trouver ensemble, légèrement essoufflé de sa descente rapide des escaliers. Hi. Il regarda d'abord la sorcière, dont il entoura les épaules d'un bras protecteur, avant de tourner les yeux couleur acier sur le cuisinier. Donovan. Bref salut de la tête, plus pour marquer son territoire que par politesse.
Si savoir le sorcier auprès de Murphy l'avait rongé pendant deux heures, il n'affichait qu'une indifférence insolence à sa présence désormais, clairement pas décidé à faire la conversation avec son ancien camarade de quidditch. Il n'accordait son attention qu'à la rouquine, qu'il couva de questions. Are you okay ? Why Mercy didn't keep you in the infirmary ? Si elle devait se reposer, pourquoi la laisser marcher dans l'université ? Baz aurait pu envoyer un elfe avec de quoi manger jusqu'au lit de la convalescente. Dans la précipitation, Oswald oubliait l'animosité entre Mercy et Murphy. Dans son esprit jaloux, il préférait celle qui avait été son amie pendant des années à celui qui avait eu l'audace d'aimer Murphy à sa place. Are you sure a broom is safe ? Sûr de sa conduite, même avec une passagère, il craignait que le moindre mouvement ne soit fatal au bébé. S'il fallait payer un taxi pour mettre sa fiancée en sûreté à la maison, tant pis, il le ferait.
Agité de nervosité, la proximité de la lune faisant bouillir son sang lupin, il se tut néanmoins et accepta les réponses sensées de la sorcière. Okay. At your service, love. Petite phrase réflexe, dont il ne regretta pas la portée sentimentale ou possessive. Il prit les affaires de Murphy d'une main et amorça le mouvement vers la sortie, ostensiblement pas disposé à rester pour discuter avec Baz. I'm ready to go.
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Re: au pays de candy (sebastian)
Sam 3 Oct 2020 - 16:28
"Will you risk anything ? Now let your mind do the walking !" Les sourcils que j'avais haussé précédemment redescendent très vite sur mon front, créant quelques rides sur la peau de mon visage. Pense-t-il sincèrement que je pourrais risquer de perdre mon bébé simplement car je n'ai pas envie de rester assise durant deux mois ? Le ton autoritaire et paternaliste me blesse plus qu'autre chose, et je dois prendre quelques instants pour réfléchir à la meilleure réponse que je pourrais lui offrir. Heureusement, Sebastian dévie la conversation sur un sujet plus simple, et je souris de soulagement, lui indiquant le sexe de mon futur enfant. Le nom d'Oz est lâché sans vraiment y penser, proposant à mon ancien petit-ami un panorama de ma nouvelle vie, de mon nouveau couple et de ma nouvelle histoire.
Je sais que les deux hommes ne sont pas en bon termes, aussi je tente d'apaiser les tensions qui ne manquent pas d'apparaître dans la posture du cuisinier en évoquant leur passé commun : le Quidditch. Le sujet n'a pas l'air de lui plaire, et je me recroqueville encore plus, regrettant d'avoir osé franchir le pas de la cuisine (mais bien contente de remplir ma bouche de sucreries). "Every once in a while. On days when the weather was fine." La réponse très vague ne fait que confirmer mes doutes : il ne veut pas en parler. Ne sachant pas trop ce qu'il veut dire par là, je fronce les sourcils, pinçant les lèvres. Il me semble pourtant qu'ils étaient dans la même équipe, qu'ils ont joué ensemble, et qu'on n'annulait pas un match sous prétexte de mauvais temps. C'était justement dans ces moments là qu'Oz se pavanait le plus, jouant des muscles et se vantant d'avoir réussi à marquer un certain nombre de buts malgré la faible visibilité. Après, il est vrai que je n'avais jamais fait attention à ses coéquipiers Gryffondor. Il est possible que Baz n'ait joué que lors de certains matches, peut-être un remplaçant ?
"Haven't you heard ?" Sortie de mes pensées, je me redresse avec sursaut. "Heard what ?" Comprenant finalement le sens de la question du sorcier, je me détends un peu. "Oh, I didn't really pay much attention to Quidditch, back then. Nor today, to be honest." Si mon fils pouvait être un rat de la bibliothèque, fourré dans les bouquins comme je l'ai été durant mon enfance et adolescence, je serais bien plus à l'aise avec lui que s'il était un grand sportif et hyperactif comme son père. Dans tous les cas, j'espère être à la hauteur. Notre conversation est coupée par un elfe cherchant l'aide de son patron, et je laisse Sebastian retourner en cuisine, après lui avoir assuré que je m'occuperai bien toute seule. C'est l'avantage d'avoir toujours un livre sur soi !
Je suis sortie du monde imaginaire de William Thompson, auteur sorcier de romans à l'eau de rose, par l'apparition d'un sorcier très sûr de lui, se dirigeant directement vers moi après l'ouverture de la porte des cuisines. Offrant à Oz un regard perplexe, je referme mon livre tandis qu'il me couve d'un bras sur l'épaule. "Hi, love." Pression de ma main sur la sienne, pour le rassurer, pour estimer son taux de fébrilité, aussi. Assez sidérée par l'attitude de mon fiancé, j'observe l'échange cordial entre lui et Sebastian. "Are you okay ? Why Mercy didn't keep you in the infirmary ? Are you sure a broom is safe ?" Interloquée par l'afflut de questions, je tente d'y répondre avec calme. "Yes, because I decided not to, and yes, as long as you don't do anything stupid while we're flying." Habitée aux sautes d'humeur du lycan, je sais qu'il a besoin que je sois la voix de la raison dans ces moments là. Je lui expliquerai les détails plus tard, quand nous serons de retour chez nous et qu'il aura tout le loisir de me couver et me surprotéger. "Okay. At your service, love. I'm ready to go." Hochant la tête, retenant un sourire amusé par l'attitude du sorcier, je me relève en prenant appui sur son bras, une main soutenant mon ventre lourd. "Thanks for the food, Baz. See you soon." Sourire doux destiné au cuisinier, qui sera, je crois, à la pendaison de crémaillère de Priya.
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Re: au pays de candy (sebastian)
Jeu 3 Déc 2020 - 6:27
Les rides discrètes et autres remous pudiques sur les traits de Murphy conservaient leur part de charme, mais surtout de mystère, encore des années plus tard. Le langage de ses yeux, tout à l’opposé, jouait des mêmes codes ; ils étaient bien fixes et pourtant négligents, signe qu’elle s’était — au moins partiellement — retranchée dans un autre univers, occupé mentalement à faire du sens de quelque chose qui lui avait échappé à lui, as usual. "Heard what ?" Peut-être était-ce la raison pour laquelle le temps avait eu raison de leur relation, pour cette bulle qu’il comprenait mal — ou qu’il refusait simplement d’éclater — lui dont les deux pieds restaient fermement ancrés au sol. "Oh, I didn't really pay much attention to Quidditch, back then. Nor today, to be honest." Il se retrouvait toutefois dans cette honnêteté, assez pour que l’aveu lui arrache un sourire et chasse quelques tensions résiduelles dans sa posture. Bientôt, un elfe vint hélas tirer sur un coin de son tablier, sonnant ainsi la fin de sa pause. Sans reprendre aucun des deux plateaux préalablement emportés, le chef se glissa simplement dans le sillage de son petit commis, repoussant un plus plus au-devant la porte qui gardait l’entrée du bureau.
— Well, let me know if you need anything ?
Bien au-delà de son état, de son confort ou même des recommandations de Mercy, Baz se doutait bien que la rouquine chercherait d’abord à se faire petite, libre de toute dépendance qui puisse lui être épargnée. De là où il œuvrait au prochain service, cette vision de la future maman, livre en main et collation à portée, lui rappelait bien quelques soirées d’études à l’aube de leur relation, le ventre rond en moins, bien sûr.
Aujourd’hui, il ne restait qu’une personne qui puisse troubler cette scène autrement paisible et elle venait tout juste de s’engouffrer dans les cuisines, puis tout droit en direction de ses quartiers, comme s’il pouvait s'agir de n’importe quelle autre arène en attente d’être conquise ; Burgess. Le véritable souverain du repaire Hungcalfien de la gastronomie avait donc posé sa lame à plat avant de revenir lui-même à l'embrasure de son alcôve administrative, juste à temps pour recevoir un « Donovan. » d’une politesse que les multiples fours — appuyés dans leur tâche par un gigantesque âtre central — ne suffisaient point à réchauffer.
— Oswald. Après une inspiration somme toute profonde, il compléta, quelques octaves plus bas. Good to see you. Ce qui pouvait encore s’avérer être la moitié d’une vérité, for old time sake ? Le lycan réhabilité ne semblait pas plus heureux de se trouver là que d’y trouver sa douce, ce qui n’était également qu’une consolation en demi-teinte ; il restait au moins un terrain où l'aîné Donovan tenait un semblant d’avantage. Pour cette raison, il préféra éviter d’en remettre une couche — ou risquer d’y sacrifier l’irrécupérable — en laissant les tourtereaux à leur fraîche retrouvaille quotidienne, se contentant de leur servir — à tout de moindre à Murphy — ses salutations sur leur départ.
— Sure. Be well.
Inverness, voir même les Highlands tout entier, ne suffirait pas à les tenir tous éloignés les uns des autres bien longtemps ; Priya s’en était d’ailleurs déjà assuré.
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