- InvitéInvité
Home almost sweet home {{Vic
Jeu 3 Oct 2019 - 10:40
Home almost sweet home
jeudi 3 octobre 2019
Ca y était... J'étais rentrée. Chez moi Holly et Victor. J'étais incapable de me sentir chez moi où que ce soit, à l'heure actuelle. Nos parents m'avaient bien proposé de retourner au manoir, avec eux, mais j'avais refusé. Trop de souvenirs de danse là-bas. Et pourtant, une partie de moi n'avait qu'une envie: être couvée comme un poussin. Comme un bébé, alors même que je refusais que ma soeur prenne soin de moi. Je refusais d'être un poids, pour elle. Pour eux Holly, Fao... Et Vic, qui était de retour. J'étais toujours bien incapable de savoir si j'en étais heureuse ou pas, qu'il soit là, à nouveau. J'avais l'impression qu'il le faisait pour se donner bonne conscience. Que, si je n'avais pas eu cet accident, il ne serait jamais revenu. Je lui étais gré, en tout cas, de ne plus avoir autant insisté après qu'il soit allé au manoir voir les parents. De fait, ce n'était qu'à partir de ce moment là que j'avais commencé à porter le bracelet qu'il m'avait ramené. Parce que même si je faisais la dure, même si je jouais la carte de la rancune, j'avais été touchée par ce geste - avec le recul - ce que je me garderais bien d'avouer à haute voix.
En tout cas, j'étais de retour dans l'appartement de ma soeur où j'errais comme une âme en peine dans mon fauteuil roulant. Si je commençais à sentir des choses, j'étais encore bien loin des fourmillements annonçant que j'allais pouvoir entamer la rééducation. Pour l'instant, j'avais l'impression que c'étaient des sensations fantômes. Certains patients aux membres amputés m'avaient parlé de ces douleurs dans leurs membres fantômes, lorsque j'avais eu les séances kiné, avant de sortir de l'hôpital. Séances qui m'avaient permis d'apprendre à passer d'un siège à l'autre: du lit au fauteuil, du fauteuil au siège des toilettes, etc. Et c'était ça, ces sensations que je sentais. Il fallait appuyer for sur mes membres pour que je les sente. A chaque fois, cela me tirait une larme. Les séances kiné que je suivais toujours, maintenant que j'étais sortie, visaient surtout à éviter l'atrophie de mes muscles. C'était, alors, le praticien qui faisait bouger mes jambes, me demandant parfois de tenter de raidir, pour lui opposer une résistance qui ne venait pas, mes muscles ne répondant pas à mes demandes.
Je commençais à me dire que le Chineur avait raison. Que je ne remarcherais jamais. Lorsque j'avais vu ça sur le wizardgram de cette feuille de chou, j'avais eu envie de hurler. De casser le miroir sur lequel je l'avais vu. Ce que j'avais fait, d'ailleurs, envoyant le précieux objet ancien valdinguer dans le mur à l'opposée de ma chambre. Je m'en étais voulue aussitôt, cependant, l'objet étant un cadeau de ma grand mère. J'avais donc lancé dessus unreparo qui l'avait remis presque en parfait état, si ce n'était le petit morceau qui avait refusé de se recoller. Ou était-ce moi qui avais manqué de conviction? D'envie? D'intérêt? En tout cas, il n'était plus aussi intact. Et on voyait, par endroits, les lignes de brisure. A croire que ma magie elle-même avait souffert de mon accident.
J'étais revenue de ma séance kiné du jour quelques heures auparavant, et je ne savais toujours pas à quoi occuper mon après-midi. J'étais une coquille, vide de sens, vide de perspective. J'errai dans le salon comme une âme en peine, prenant un livre ici, le posant là, changeant un coussin de place sur un canapé que je n'essayais même pas d'occuper, sachant que je ne pourrais en sortir seule. Devais-je me rendre en cuisine pour préparer le repas? Même ça, je ne pouvais pas le faire, le plan de travail étant trop haut, et tellement pas adapté à une personne en fauteuil roulant...
En tout cas, j'étais de retour dans l'appartement de ma soeur où j'errais comme une âme en peine dans mon fauteuil roulant. Si je commençais à sentir des choses, j'étais encore bien loin des fourmillements annonçant que j'allais pouvoir entamer la rééducation. Pour l'instant, j'avais l'impression que c'étaient des sensations fantômes. Certains patients aux membres amputés m'avaient parlé de ces douleurs dans leurs membres fantômes, lorsque j'avais eu les séances kiné, avant de sortir de l'hôpital. Séances qui m'avaient permis d'apprendre à passer d'un siège à l'autre: du lit au fauteuil, du fauteuil au siège des toilettes, etc. Et c'était ça, ces sensations que je sentais. Il fallait appuyer for sur mes membres pour que je les sente. A chaque fois, cela me tirait une larme. Les séances kiné que je suivais toujours, maintenant que j'étais sortie, visaient surtout à éviter l'atrophie de mes muscles. C'était, alors, le praticien qui faisait bouger mes jambes, me demandant parfois de tenter de raidir, pour lui opposer une résistance qui ne venait pas, mes muscles ne répondant pas à mes demandes.
Je commençais à me dire que le Chineur avait raison. Que je ne remarcherais jamais. Lorsque j'avais vu ça sur le wizardgram de cette feuille de chou, j'avais eu envie de hurler. De casser le miroir sur lequel je l'avais vu. Ce que j'avais fait, d'ailleurs, envoyant le précieux objet ancien valdinguer dans le mur à l'opposée de ma chambre. Je m'en étais voulue aussitôt, cependant, l'objet étant un cadeau de ma grand mère. J'avais donc lancé dessus un
J'étais revenue de ma séance kiné du jour quelques heures auparavant, et je ne savais toujours pas à quoi occuper mon après-midi. J'étais une coquille, vide de sens, vide de perspective. J'errai dans le salon comme une âme en peine, prenant un livre ici, le posant là, changeant un coussin de place sur un canapé que je n'essayais même pas d'occuper, sachant que je ne pourrais en sortir seule. Devais-je me rendre en cuisine pour préparer le repas? Même ça, je ne pouvais pas le faire, le plan de travail étant trop haut, et tellement pas adapté à une personne en fauteuil roulant...
@victor de launay
- InvitéInvité
Re: Home almost sweet home {{Vic
Dim 6 Oct 2019 - 14:57
J'avais repris tant bien que mal une vie étudiante. C'était beaucoup plus ennuyant en soit que la vie que j'avais eu durant la fin d'année scolaire passée, mais je ne regrettais pas mes choix. De toute façon, aucun membre de la troupe n'aurait accepté que je reste au vu de ce qui s'était passé. Et je n'en aurais pas été capable. J'avais déjà trop l'impression d'avoir foiré.
Et puis, reprendre une vie étudiante, ca avait aussi des bons cotés. J'avais de nouveau du temps à consacrer aux miens, comme à Faolàn qui m'avait énormément manqué pendant ces mois d'absence. Holly me donnait des nouvelles certes, mais ce n'était pas pareil. Il y avait aussi les fêtes étudiantes... Et celles-ci avaient de très bons cotés, mon état du jour alors que j'étais occupé d'émerger n'était clairement pas l'un d'entre eux. J'avais mal à la tête. Un putain d'horrible mal de tête. Ouvrant à peine les yeux, je regardais l'heure sur le réveil et me rendait à l'évidence : j'avais raté une journée de cours.
-"Pffff..."
Je soupirais, remettant mes idées en place. La fête avait été top, et bien que je ne connaissent pas la moitié des personnes qui y était, j'avais passé un super moment. Mais j'étais rentré tard, éméché au possible et maintenant, j'allais avoir une gueule de bois pas possible.
Rassemblant mes forces, je venais sortir de ma chambre, vêtu à peine de mon bas de pijama, à la recherche du chemin de la salle de bain. Chemin sur lequel il me sembla apercevoir Grace.
-" 'Lut Graciiiie..."
La fin de ma phrase fut à l'exact surprise de ce qui m'arrivait. Dans mon état de zombie, je venais de marcher sur un des jouer de ce cher filleul, et m'écrasait dos au sol dans un bruit sourd, ma tête cognant dessus. Nouveau point positif de ce retour à la vie étudiante et aux fêtes alcoolisées : l'alcool est un super anésthésiant. Même pas mal. Mais je vais rester deux secondes à terre, histoire d'apprécier la magnifique vue sur notre plafond.
Levant ma main, le point fermé sauf l'index et le majeur qui formait un v, je venais rassurer -j'espère- ma très chère jumelle.
-" Pas de stress, je vais bien. Même pas mal. "
Et puis, reprendre une vie étudiante, ca avait aussi des bons cotés. J'avais de nouveau du temps à consacrer aux miens, comme à Faolàn qui m'avait énormément manqué pendant ces mois d'absence. Holly me donnait des nouvelles certes, mais ce n'était pas pareil. Il y avait aussi les fêtes étudiantes... Et celles-ci avaient de très bons cotés, mon état du jour alors que j'étais occupé d'émerger n'était clairement pas l'un d'entre eux. J'avais mal à la tête. Un putain d'horrible mal de tête. Ouvrant à peine les yeux, je regardais l'heure sur le réveil et me rendait à l'évidence : j'avais raté une journée de cours.
-"Pffff..."
Je soupirais, remettant mes idées en place. La fête avait été top, et bien que je ne connaissent pas la moitié des personnes qui y était, j'avais passé un super moment. Mais j'étais rentré tard, éméché au possible et maintenant, j'allais avoir une gueule de bois pas possible.
Rassemblant mes forces, je venais sortir de ma chambre, vêtu à peine de mon bas de pijama, à la recherche du chemin de la salle de bain. Chemin sur lequel il me sembla apercevoir Grace.
-" 'Lut Graciiiie..."
La fin de ma phrase fut à l'exact surprise de ce qui m'arrivait. Dans mon état de zombie, je venais de marcher sur un des jouer de ce cher filleul, et m'écrasait dos au sol dans un bruit sourd, ma tête cognant dessus. Nouveau point positif de ce retour à la vie étudiante et aux fêtes alcoolisées : l'alcool est un super anésthésiant. Même pas mal. Mais je vais rester deux secondes à terre, histoire d'apprécier la magnifique vue sur notre plafond.
Levant ma main, le point fermé sauf l'index et le majeur qui formait un v, je venais rassurer -j'espère- ma très chère jumelle.
-" Pas de stress, je vais bien. Même pas mal. "
- InvitéInvité
Re: Home almost sweet home {{Vic
Lun 14 Oct 2019 - 12:10
Home almost sweet home
jeudi 3 octobre 2019
" 'Lut Graciiiie..." Je sursautai sur mon fauteuil en entendant la voix de mon frère dans mon dos. Un réflexe involontaire qui me déclencha une vive douleur dans le nerf sciatique le long de ma jambe droite. Une première, en presque deux mois. Je m'étais souvent dit que, si je sentais le poids sur mes jambes, parfois, à condition qu'il soit lourd, c'était parce que je voyais qu'il y avait quelque chose qui appuyait. Là... Là, j'avais eu peur. J'avais eu un mouvement involontaire que je n'avais pas prémédité et... J'avais senti quelque chose! Si je ne me tournai pas vers mon frère, je n'en étais pas moins émue. Surtout, je ne voulais pas qu'il voit les larmes dans mes yeux à cause de cette sensation qui perdurait. Douloureuse, mais ô combien rassurante. Même si j'en avais une crampe. Ce ne fut que lorsque j'entendis un bruit de chute que je fis tourner le fauteuil pour me mettre face à mon jumeau.
" Pas de stress, je vais bien. Même pas mal. " Je secouai la tête, dépitée, profitant de la distraction pour ne plus penser à la douleur dans ma jambe. Douleur dont j'avais hâte de parler à Holly. A la place, je m'énervais encore sur mon frère. "T'es idiot, ou quoi? Tu veux finir comme moi? Ou alors, tu te moques de moi, peut-être..." Je ne pouvais pas croire qu'il avait fait exprès de tomber. Et pourtant, il était là, étendu sur le dos à faire le malin, à faire signe qu'il allait bien. Me désintéressant de lui, je saisis ma baguette et, avec unaccio récupérai le jouer coupable de la gamelle. "T'as mal où?" demandai-je finalement, même s'il ne méritait pas que je m'inquiète pour lui.
" Pas de stress, je vais bien. Même pas mal. " Je secouai la tête, dépitée, profitant de la distraction pour ne plus penser à la douleur dans ma jambe. Douleur dont j'avais hâte de parler à Holly. A la place, je m'énervais encore sur mon frère. "T'es idiot, ou quoi? Tu veux finir comme moi? Ou alors, tu te moques de moi, peut-être..." Je ne pouvais pas croire qu'il avait fait exprès de tomber. Et pourtant, il était là, étendu sur le dos à faire le malin, à faire signe qu'il allait bien. Me désintéressant de lui, je saisis ma baguette et, avec un
@victor de launay
- InvitéInvité
Re: Home almost sweet home {{Vic
Dim 20 Oct 2019 - 22:22
"T'es idiot, ou quoi?"
La gentilesse naturelle de ma soeur de l'année dernière était résumée dans cette seule phrase, dans ce seul ton qu'elle employait. Ca me fit sourire, car au fond, j'étais sur qu'elle ne pensait aucun des mots qu'elle employait depuis ces mauvais choix que j'avais fait ou encore aucune des sonorité de ce ton. Encore qu'elle pouvait peut-être pensé que j'étais idiot, mais ce serait plus de l'insouciance que de l'idiotie. Enfin, je l'espérais.
"Tu veux finir comme moi? Ou alors, tu te moques de moi, peut-être..."
A ces mots, mon torse se redressa pour me remettre assis, non sans une tête qui tourna un instant, sans que je sache si c'était le choc ou le reste de la cuite d'hier. Mais regardant Gracie, je souriais toujours.
-"Absolument pas."
Hors de question. Je n'étais pas revenu pour finir dans une chaise roulante, ni pour m'apitoyer sur mon sort en faisant semblant d'en vouloir à la terre entière. Non ! J'étais venu pour réparer mes conneries, pour renouer avec ma seule vraie moitié, parce que j'avais réellement failli la perdre en étant en mauvais terme avec elle. Et ça, cette peur que j'avais ressenti alors, l'effet qu'elle avait eu sur moi, je n'étais pas prêt de vouloir le ressentir à nouveau.
"T'as mal où?"
Croisant son regard, je regardais sa baguette avant de sourire. J'allais avoir une bosse, c'était évident, et dans ma tête, certaines choses étaient encore totalement embrouillés dû a un taux d'alcoolémie qui ne m'avait pas encore totalement quitté. Pourtant, ironiquement, je venais montrer mon coeur.
-"Là... Mon coeur est déchiré..."
Je souriais, extérieurement. Elle le prendrait comme une blague de plus, j'en étais persuadé. Et pourtant, rien était plus vrai. En quelques années, les blessures qu'il avait reçu étaient nombreuses : la trahison de notre paternel, Sky, la rupture définitive d'Holly avec Gidéon, ma propre relation avec Megan, ce fossé entre Grace et moi, la perte de certains de nos amis si proches...
Passant ma main alors machinalement sur ma bosse se formant, j'en senti l’égratignure sous mes cheveux, mon sourire se transformant très légèrement un un petit rictus de douleur.
-"Rien de bien méchant, rassure-toi. On en a vu d'autres toi et moi. Inutile de brandir cette baguette sur moi. Et toi ? Comment tu vas ?"
La réponse m'intéresserait, car le bracelet à son poignet ne m'avait pas échappé, et j'étais curieux de savoir si le sort qui était runé dessus fonctionnait ou pas. Un sort à l'instar de celui pour le bracelet pour Holly, apaisant son porteur -trop légérement malheureusement dans certains cas-.
La gentilesse naturelle de ma soeur de l'année dernière était résumée dans cette seule phrase, dans ce seul ton qu'elle employait. Ca me fit sourire, car au fond, j'étais sur qu'elle ne pensait aucun des mots qu'elle employait depuis ces mauvais choix que j'avais fait ou encore aucune des sonorité de ce ton. Encore qu'elle pouvait peut-être pensé que j'étais idiot, mais ce serait plus de l'insouciance que de l'idiotie. Enfin, je l'espérais.
"Tu veux finir comme moi? Ou alors, tu te moques de moi, peut-être..."
A ces mots, mon torse se redressa pour me remettre assis, non sans une tête qui tourna un instant, sans que je sache si c'était le choc ou le reste de la cuite d'hier. Mais regardant Gracie, je souriais toujours.
-"Absolument pas."
Hors de question. Je n'étais pas revenu pour finir dans une chaise roulante, ni pour m'apitoyer sur mon sort en faisant semblant d'en vouloir à la terre entière. Non ! J'étais venu pour réparer mes conneries, pour renouer avec ma seule vraie moitié, parce que j'avais réellement failli la perdre en étant en mauvais terme avec elle. Et ça, cette peur que j'avais ressenti alors, l'effet qu'elle avait eu sur moi, je n'étais pas prêt de vouloir le ressentir à nouveau.
"T'as mal où?"
Croisant son regard, je regardais sa baguette avant de sourire. J'allais avoir une bosse, c'était évident, et dans ma tête, certaines choses étaient encore totalement embrouillés dû a un taux d'alcoolémie qui ne m'avait pas encore totalement quitté. Pourtant, ironiquement, je venais montrer mon coeur.
-"Là... Mon coeur est déchiré..."
Je souriais, extérieurement. Elle le prendrait comme une blague de plus, j'en étais persuadé. Et pourtant, rien était plus vrai. En quelques années, les blessures qu'il avait reçu étaient nombreuses : la trahison de notre paternel, Sky, la rupture définitive d'Holly avec Gidéon, ma propre relation avec Megan, ce fossé entre Grace et moi, la perte de certains de nos amis si proches...
Passant ma main alors machinalement sur ma bosse se formant, j'en senti l’égratignure sous mes cheveux, mon sourire se transformant très légèrement un un petit rictus de douleur.
-"Rien de bien méchant, rassure-toi. On en a vu d'autres toi et moi. Inutile de brandir cette baguette sur moi. Et toi ? Comment tu vas ?"
La réponse m'intéresserait, car le bracelet à son poignet ne m'avait pas échappé, et j'étais curieux de savoir si le sort qui était runé dessus fonctionnait ou pas. Un sort à l'instar de celui pour le bracelet pour Holly, apaisant son porteur -trop légérement malheureusement dans certains cas-.
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Re: Home almost sweet home {{Vic
Mar 22 Oct 2019 - 17:26
Home almost sweet home ft. @victor de launay
jeudi 3 octobre 2019
Je lui en voulais, de faire le pitre. J'avais l'impression qu'il se moquait de moi, et gratuitement, en plus. J'aurais pu en pleurer tellement cela me semblait injuste. Qu'est-ce que je lui avais fait de mal, à par ne pas supporter ses silences, ses mensonges, son absence? Nothing. Je n'avais rien fait. Si je m'étais, au bout du compte, fermée comme une huître, c'était parce qu'il m'avait enfermée hors de sa bulle. De mon côté, pour survivre, j'avais dû faire la même chose et nous en étions rendus là aujourd'hui. Et j'en souffrais. Pour autant, je me refusais à faire un pas métaphysique vers lui, par peur qu'il ne me rejette à nouveau. C'était donc sur la défensive que je m'étais adressée à lui. "Si tu le dis... Je vais faire semblant de te croire..." répondis-je en haussant les épaules avant qu'il ne plaisante sur l'endroit où il avait mal. "Si ce n'est rien de plus grave que ça, je vais aller dans ma chambre et te laisser te remettre." Parce que non, je ne voulais rien savoir. S'il avait mal au coeur, ce n'était rien à côté de cette déchirure à l'âme que je pouvais ressentir. La mort d'Autumn, restait ancrée au plus profond de moi. De même que la douleur de Juliet lorsqu'elle avait compris que mes rêves étaient brisés. Je n'avais pas osé la revoir, encore, depuis mon retour et c'était par Jarvis que je prenais de ses nouvelles. J'avais tellement honte de tout ça... Et de tout le reste, aussi. Après avoir lutté pour rabibocher Gid et Holly, je n'avais que pu assister, impuissante, à l'arrestation du père de mon neveu. Il y avait, aussi, le rejet que ma soeur avait subi de nos parents, même si cela allait un peu mieux, et la découverte de Sky, aussi. Ce demi-frère dont j'ignorais avant l'existence, qui nous avait rejetés avant de revenir et de s'excuser. L'année, qui n'était même pas encore terminée, avait été particulièrement difficile pour moi.
"Rien de bien méchant, rassure-toi. On en a vu d'autres toi et moi. Inutile de brandir cette baguette sur moi. Et toi ? Comment tu vas ?" "Tant mieux, si tu n'as rien de grave. Holly n'a pas besoin d'un deuxième handicapé à l'appartement" répondis-je lorsqu'il m'assura que ce n'était rien, je rangeai ensuite la baguette qui m'avait servie à récupérer le jouet - puisqu'il n'avait pas besoin que je le soigne, ce dont j'aurais, de toute façon, été bien incapable n'étant pas douée pour les sortilèges de soins - et fis faire demi-tour à mon fauteuil pour m'éloigner de lui. "A ton avis? Comment je peux aller? La rééducation ne sert à rien. Je ne remarcherai jamais. Je serai toujours un poids pour tout le monde. Personne ne voulait de moi quand j'étais sur mes eux pieds, personne ne voudra de moi maintenant..." répliquai-je, amère. La puissance de mon chagrin était visiblement trop forte pour le charme du bracelet.
"Rien de bien méchant, rassure-toi. On en a vu d'autres toi et moi. Inutile de brandir cette baguette sur moi. Et toi ? Comment tu vas ?" "Tant mieux, si tu n'as rien de grave. Holly n'a pas besoin d'un deuxième handicapé à l'appartement" répondis-je lorsqu'il m'assura que ce n'était rien, je rangeai ensuite la baguette qui m'avait servie à récupérer le jouet - puisqu'il n'avait pas besoin que je le soigne, ce dont j'aurais, de toute façon, été bien incapable n'étant pas douée pour les sortilèges de soins - et fis faire demi-tour à mon fauteuil pour m'éloigner de lui. "A ton avis? Comment je peux aller? La rééducation ne sert à rien. Je ne remarcherai jamais. Je serai toujours un poids pour tout le monde. Personne ne voulait de moi quand j'étais sur mes eux pieds, personne ne voudra de moi maintenant..." répliquai-je, amère. La puissance de mon chagrin était visiblement trop forte pour le charme du bracelet.
- InvitéInvité
Re: Home almost sweet home {{Vic
Mer 23 Oct 2019 - 23:21
"Tant mieux, si tu n'as rien de grave. Holly n'a pas besoin d'un deuxième handicapé à l'appartement"
Mon regard dévia vers le sien, alors qu'elle affirmait cette phrase. Je m'étais renseigné, je savais que son comportement était normal, qu'il était logique qu'elle se cache derrière son infirmité. Mais une part de moi m'hurlait dans les oreilles de ne pas la laisser faire, que c'était la mauvaise chose à faire.
"A ton avis? Comment je peux aller? La rééducation ne sert à rien. Je ne remarcherai jamais. Je serai toujours un poids pour tout le monde. Personne ne voulait de moi quand j'étais sur mes eux pieds, personne ne voudra de moi maintenant..."
Digérant une seconde cette pensée qu'elle avait d'elle, j'étais révulsé. Trop c'est trop. J'étais loin de lui en vouloir, mais en l'instant précis, je ne ressentais plus les effets de l'alcool d'hier. C'était comme si l'énervement en moi, l'énergie qui m'habitait, l'avait entiérement absorbé et me relevant d'un bond, j'attrapais les poignées de son fauteuil.
-"J'en suis pas si sur !"
Ma voix trahissait ma détermination, et mon cerveau avait décodé ce que mes yeux avaient vu plus tôt. La suite était d'une évidence pour moi, un sort particulièrement facile. Tellement que je n'avais pas besoin de baguette pour réaliser ce sort. Et la magie parcouru mon corps autant que le sien, léchant nos peaux en les recouvrant de vêtements adaptés pour sortir.
-"Tu viens avec moi, on va le chercher."
Je n'allais pas lui laisser le choix. C'était l'heure de sa promenade, et sa voix trahissait le trop longtemps qu'elle n'en avait pas fait. Si bien que sans réellement attendre de réponse, je l'attirais déjà dehors. Direction la maternelle où notre neveu était actuellement. Du reste, une la porte fermée, j'ajoutais :
-"On s'accroche Gracie..."
Et je transplanais, fauteuil à la main, à l'extérieur de l'immeuble. Fallait ce qu'il fallait, et j'espérais que petit à petit elle s'adaptait à cet effort.
Mon regard dévia vers le sien, alors qu'elle affirmait cette phrase. Je m'étais renseigné, je savais que son comportement était normal, qu'il était logique qu'elle se cache derrière son infirmité. Mais une part de moi m'hurlait dans les oreilles de ne pas la laisser faire, que c'était la mauvaise chose à faire.
"A ton avis? Comment je peux aller? La rééducation ne sert à rien. Je ne remarcherai jamais. Je serai toujours un poids pour tout le monde. Personne ne voulait de moi quand j'étais sur mes eux pieds, personne ne voudra de moi maintenant..."
Digérant une seconde cette pensée qu'elle avait d'elle, j'étais révulsé. Trop c'est trop. J'étais loin de lui en vouloir, mais en l'instant précis, je ne ressentais plus les effets de l'alcool d'hier. C'était comme si l'énervement en moi, l'énergie qui m'habitait, l'avait entiérement absorbé et me relevant d'un bond, j'attrapais les poignées de son fauteuil.
-"J'en suis pas si sur !"
Ma voix trahissait ma détermination, et mon cerveau avait décodé ce que mes yeux avaient vu plus tôt. La suite était d'une évidence pour moi, un sort particulièrement facile. Tellement que je n'avais pas besoin de baguette pour réaliser ce sort. Et la magie parcouru mon corps autant que le sien, léchant nos peaux en les recouvrant de vêtements adaptés pour sortir.
-"Tu viens avec moi, on va le chercher."
Je n'allais pas lui laisser le choix. C'était l'heure de sa promenade, et sa voix trahissait le trop longtemps qu'elle n'en avait pas fait. Si bien que sans réellement attendre de réponse, je l'attirais déjà dehors. Direction la maternelle où notre neveu était actuellement. Du reste, une la porte fermée, j'ajoutais :
-"On s'accroche Gracie..."
Et je transplanais, fauteuil à la main, à l'extérieur de l'immeuble. Fallait ce qu'il fallait, et j'espérais que petit à petit elle s'adaptait à cet effort.
- InvitéInvité
Re: Home almost sweet home {{Vic
Jeu 14 Nov 2019 - 11:27
Home almost sweet home ft. @victor de launay
jeudi 3 octobre 2019
Il n'avait pas à être sûr de quoi que ce soit. Moi, je savais. Il y avait bien eu ce garçon cet été en Russie, qui était venu m'attendre à la sortie de l'Opéra après une représentation. Mais j'vaais refusé de le faire monter dans ma chambre après que nous ayons diné à mon auberge, et je ne l'avais jamais revu ensuite. Hadrian quelque chose... Un ancien élève de Hungcalf. Bref. Tout ça pour dire que j'avais eu envie, l'espace de quelques heures, d'y croire, mais que la réalité m'avait vite rattrapée. De toute façon, deux semaines après, j'avais eu mon accident. Donc... Je secouai la tête tandis que mon frère agrippait mon fauteuil, visiblement désireux de me faire sortir de l'appartement. Et si je m'attendais à ce qu'il se dirige vers la cheminée, ou vers l'ascenseur, il n'en fut rien. Je hurlai lorsque je compris qu'il comptait me faire transplaner - je n'avais pas le droit étant en fauteuil roulant, convalescente et avec mon dos non consolidé: c'était dangereux - mais il ne m'écouta pas. Lorsque nous nous retrouvâmes dans la rue, de grosses larmes de douleur et de frayeur coulaient sur mes joues tandis que mes épaules étaient secouées par mes sanglots. "Pourquoi tu m'as fait ça? J'ai interdiction de transplaner! Ca peut mettre en péril ma rééducation. Ca peut déplacer la plaque et les vis dans ma colonne. Ca aurait pu me faire fusionner avec ce putain de fauteuil. Je t'ai fait quoi pour que tu me fasses subir ça?" Je ne lui précisais pas que j'avais mal, jusque dans mes pieds à cause de ce tranplanage. Pas plus que je ne lui avais parlé de la décharge dans mon nerf sciatique. Mais là, j'étais persuadée qu'il venait de tout gâcher.
- InvitéInvité
Re: Home almost sweet home {{Vic
Mar 19 Nov 2019 - 23:27
"Pourquoi tu m'as fait ça? J'ai interdiction de transplaner! Ca peut mettre en péril ma rééducation. Ca peut déplacer la plaque et les vis dans ma colonne. Ca aurait pu me faire fusionner avec ce putain de fauteuil. Je t'ai fait quoi pour que tu me fasses subir ça?"
Je soupirais, et ensuite lâchais le fauteuil. Finalement, elle avait ce qu'elle méritait. Tant de véhémence dans ses propos, alors que depuis mon retour, je faisais le maximum, c'était...
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"Pourquoi tu m'as fait ça? J'ai interdiction de transplaner! Ca peut mettre en péril ma rééducation. Ca peut déplacer la plaque et les vis dans ma colonne. Ca aurait pu me faire fusionner avec ce putain de fauteuil. Je t'ai fait quoi pour que tu me fasses subir ça?"
Je lachais le fauteuil, et venais me placer devant. Enlevant un écouteur de mon oreille, je répondais :
-"Pardon, tu m'as dit quelque chose ?"
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"Pourquoi tu m'as fait ça? J'ai interdiction de transplaner! Ca peut mettre en péril ma rééducation. Ca peut déplacer la plaque et les vis dans ma colonne. Ca aurait pu me faire fusionner avec ce putain de fauteuil. Je t'ai fait quoi pour que tu me fasses subir ça?"
Je lâchais le fauteuil et venais me poser juste en face, en la regardant droit dans les yeux. Et sur un ton aussi assuré que possible, je finis par lui dire le fond de ma pensée :
-"Grace, c'est moi bordel. Ton frangin ! Ton jumeau. Si je l'ai fait, c'est que je sais ce que je fais. Apprends un peu à me faire confiance bordel ! La preuve, t'es entière. Bordel quoi !"
-- retour à la réalité --
Une fraction de seconde, tant de possibilités. Mais finalement, le fauteuil avança de nouveau, alors que je me taisais, lui laissant quelques secondes pour digérer cette pulsion que j'avais eu. Je n'étais cependant pas hésitant sur mon choix. Je savais ce que je faisais, et je n'aurais rien laissé lui arriver. Mais me braquer là maintenant contre elle, répondre à sa violence par une réponse égale ou supérieure en terme d'émotions n'aurait rien apporté de bon.
-"Tu l'as fait pourtant."
Sur un ton doux, encourageant, réconfortant au possible, je venais souligner ce positif, le seul détail auquel je m'accrochais en ce moment concernant cette situation.
-"Et mieux que ta toute première tentative de transplanage si je me rappelle bien."
Souvenir de Poudlard en tête, j'avançais dans Myrddin Wilt, suivant un parcours qu'elle et moi connaissions sur le bout des doigts.
-"Le réseau de cheminée est beaucoup plus dangereux en fait. Et l'ascenseur était cassé. Je crois que le syndic a fait le nécessaire pour qu'on vienne le réparer..."
Deux justifications, qu'elle n'entendrait peut-être pas, mais ce serait son choix. Tout comme j'avais fait le mien. Et de mon coté, je continuais à avancer, poussant sa chaise et appréciant les quelques rayons de soleil qui nous gratifiaient de leur présence.
Doucement, je me dirigeais vers la crèche où se trouvait Faolan, notre neveu. Je savais qu'il serait heureux de voir sa tante venir le chercher, du coup pourquoi lui refuser ce plaisir ? Et qui sait, en sa présence, peut-être Grace serait plus cordiale, moins cassante ?
Ou pas...
Je soupirais, et ensuite lâchais le fauteuil. Finalement, elle avait ce qu'elle méritait. Tant de véhémence dans ses propos, alors que depuis mon retour, je faisais le maximum, c'était...
---
"Pourquoi tu m'as fait ça? J'ai interdiction de transplaner! Ca peut mettre en péril ma rééducation. Ca peut déplacer la plaque et les vis dans ma colonne. Ca aurait pu me faire fusionner avec ce putain de fauteuil. Je t'ai fait quoi pour que tu me fasses subir ça?"
Je lachais le fauteuil, et venais me placer devant. Enlevant un écouteur de mon oreille, je répondais :
-"Pardon, tu m'as dit quelque chose ?"
---
"Pourquoi tu m'as fait ça? J'ai interdiction de transplaner! Ca peut mettre en péril ma rééducation. Ca peut déplacer la plaque et les vis dans ma colonne. Ca aurait pu me faire fusionner avec ce putain de fauteuil. Je t'ai fait quoi pour que tu me fasses subir ça?"
Je lâchais le fauteuil et venais me poser juste en face, en la regardant droit dans les yeux. Et sur un ton aussi assuré que possible, je finis par lui dire le fond de ma pensée :
-"Grace, c'est moi bordel. Ton frangin ! Ton jumeau. Si je l'ai fait, c'est que je sais ce que je fais. Apprends un peu à me faire confiance bordel ! La preuve, t'es entière. Bordel quoi !"
-- retour à la réalité --
Une fraction de seconde, tant de possibilités. Mais finalement, le fauteuil avança de nouveau, alors que je me taisais, lui laissant quelques secondes pour digérer cette pulsion que j'avais eu. Je n'étais cependant pas hésitant sur mon choix. Je savais ce que je faisais, et je n'aurais rien laissé lui arriver. Mais me braquer là maintenant contre elle, répondre à sa violence par une réponse égale ou supérieure en terme d'émotions n'aurait rien apporté de bon.
-"Tu l'as fait pourtant."
Sur un ton doux, encourageant, réconfortant au possible, je venais souligner ce positif, le seul détail auquel je m'accrochais en ce moment concernant cette situation.
-"Et mieux que ta toute première tentative de transplanage si je me rappelle bien."
Souvenir de Poudlard en tête, j'avançais dans Myrddin Wilt, suivant un parcours qu'elle et moi connaissions sur le bout des doigts.
-"Le réseau de cheminée est beaucoup plus dangereux en fait. Et l'ascenseur était cassé. Je crois que le syndic a fait le nécessaire pour qu'on vienne le réparer..."
Deux justifications, qu'elle n'entendrait peut-être pas, mais ce serait son choix. Tout comme j'avais fait le mien. Et de mon coté, je continuais à avancer, poussant sa chaise et appréciant les quelques rayons de soleil qui nous gratifiaient de leur présence.
Doucement, je me dirigeais vers la crèche où se trouvait Faolan, notre neveu. Je savais qu'il serait heureux de voir sa tante venir le chercher, du coup pourquoi lui refuser ce plaisir ? Et qui sait, en sa présence, peut-être Grace serait plus cordiale, moins cassante ?
Ou pas...
- InvitéInvité
Re: Home almost sweet home {{Vic
Jeu 5 Déc 2019 - 15:56
Home almost sweet home ft. @victor de launay
jeudi 3 octobre 2019
J'étais furieuse. Furieuse qu'il se mue dans le silence, qu'il ne songe pas à s'excuser, furieuse qu'il mette ainsi ma santé et ma rééducation en geopardy. Etais-je à ce point une gêne pour lui qu'il voulait se débarrasser de moi par tout moyen? Ou voulait-il être sûr que je n'aille jamais mieux pour que je dépende de lui toute ma vie? des larmes de colère et de douleur mêlée ne tardèrent pas à dégouliner sur mes joues tandis qu'il continuait à me pousser comme si de rien n'était. Et à cet instant, je le haïssais. Je n'avais plus aucune envie de le voir, jamais.
"Tu l'as fait pourtant." Et à quel prix? Au prix de cette douleur qui me vrillait le bas du dos et la jambe droite? Au prix de la panique qui refusait de refluer parce que je ne savais pas ce que cela signifiait? Et ce tontrop doux qu'il employait, comme s'il tentait de calmer un enfant qui faisait un caprice? Est-ce qu'il se moquait de moi? Chaque parcelle de mon corps le haïssait à cet instant précis tandis qu'il poursuivait, soulignant que je n'étais pas douée à Poudlard lorsque j'avais eu mon premier cours de transplanage. Ah parce que lui, c'était mieux? "Je n'étais peut-être pas douée, mais au moins, j'ai réussi à faire quelque chose, contrairement à toi qui n'a réussi à rien avant le cinquième cours... " quant au reste de ses explications... "Effectivement, le syndic est venu. Tu crois que j'ai fait quoi ce matin? J'avais un rendez-vous médical et je l'ai pris, l'ascenseur..." continuais-je de cette voix glaciale qui était devenue la mienne dès que je m'adressais à lui. "si tu n'avais pas eu la gueule de bois et que tu étais allé en cours, comme tu aurais dû le faire, tu t'en serais rendu compte. Mais non. Au lieu de ça, tu préfères mettre ma santé, ma rééducation en danger. Tu tiens donc à ce que je reste un déchet pour le restant de ma vie? Sache que ce n'est pas avec toi que je resterai dans ce cas. Je préfère retourner vivre chez nos parents plutôt que de dépendre de toi." achevais-je d'un ton emplis de haine et de ressentiment.
Comment donc en étais-je arrivée là avec ma moitié? Avec mon frère jumeau? Comment avais-je pu en venir à éprouver ça? La douleur - purement morale - vrilla mon coeur déjà brisé depuis que ma vie avait volé en éclats. C'était si difficile à supporter, tout ça. Je n'en pouvais plus. Et pourtant, je continuais à subir, le laissant pousser ce fauteuil que je détestais comme ma vie actuelle. Parce que la douleur était telle que j'étais bien incapable d'actionner moi-même les roues de mon véhicule.
"Tu l'as fait pourtant." Et à quel prix? Au prix de cette douleur qui me vrillait le bas du dos et la jambe droite? Au prix de la panique qui refusait de refluer parce que je ne savais pas ce que cela signifiait? Et ce ton
Comment donc en étais-je arrivée là avec ma moitié? Avec mon frère jumeau? Comment avais-je pu en venir à éprouver ça? La douleur - purement morale - vrilla mon coeur déjà brisé depuis que ma vie avait volé en éclats. C'était si difficile à supporter, tout ça. Je n'en pouvais plus. Et pourtant, je continuais à subir, le laissant pousser ce fauteuil que je détestais comme ma vie actuelle. Parce que la douleur était telle que j'étais bien incapable d'actionner moi-même les roues de mon véhicule.
- InvitéInvité
Re: Home almost sweet home {{Vic
Lun 9 Déc 2019 - 8:56
"Je n'étais peut-être pas douée, mais au moins, j'ai réussi à faire quelque chose, contrairement à toi qui n'a réussi à rien avant le cinquième cours... "
Touché. Grace comme je l'aime, qui ne se laisse pas faire par le premier pépin. A croire qu'il fallait vraiment la pousser dans ses derniers retranchements pour la voir s'emporter ainsi. Sauf que c'est loin d'être la seule pique qu'elle va m'envoyer.
"Effectivement, le syndic est venu. Tu crois que j'ai fait quoi ce matin? J'avais un rendez-vous médical et je l'ai pris, l'ascenseur..."
Ce que je crois qu'elle a fait ce matin ? Voyons si je me souviens de quand j'ai voulu lui poser la question. Ma tête me faisant mal, la réflexion n'est pas la partie la plus facile. M'avait-elle claqué la porte de sa chambre au nez, ou n'avais-je eu l'impression que de parler à une porte fermée quand je m'y étais intéressé ? Ou étais-ce la semaine passée cet épisode ? Raaaah je me rappellais plus bordel !
"si tu n'avais pas eu la gueule de bois et que tu étais allé en cours, comme tu aurais dû le faire, tu t'en serais rendu compte. Mais non. Au lieu de ça, tu préfères mettre ma santé, ma rééducation en danger. Tu tiens donc à ce que je reste un déchet pour le restant de ma vie? Sache que ce n'est pas avec toi que je resterai dans ce cas. Je préfère retourner vivre chez nos parents plutôt que de dépendre de toi."
Ça c'était mesquin. Un vrai coup bas. Quelque chose dont je n'avais même pas de souvenir d'avoir déjà connu. Je savais que je devais prendre sur moi ce genre de remarque, ronger mon frein, ne pas céder, et pour l'histoire de la gueule de bois, c'était relativement facile, simplement parce qu'elle avait raison. Mais le reste, c'était blessant. Et continuant de pousser le chariot, j'encaissais la remarque non sans difficulté. L'espace d'un instant, j'eus encore envie de m'arrêter, de la laisser ou même de lui dire ses quatre vérités. Mais au lieu de ça, je continuais à avancer. Calmement, tentant de faire fi des insultes que ma soeur avait pu dire. Tentant de me rappeler les paroles de la psy que j'avais été voir, dans le but de comprendre. Mais franchement, c'était loin d'être facile.
Souci : je ne pouvais pas prendre Faolàn dans cet état. Ni y emmener Grace. Notre neveu n'avait pas besoin d'être le témoin de ce genre de dispute. Alors, quand l'entrée du parc de notre quartier se profila, je tournais dedans, et dirigeais la chaise vers l'étang. Puis, plaçant le frein, je lachais le manche de l'objet, et vint m'accroupir un instant sur l'herbe, à coté du fauteuil. Calmement, je regardais les canards, et je laissais Grace décompresser.
-"Je suis désolé."
Trois mots, qui vinrent rompre mon silence des dernières minutes. Peut-être écouterait-elle, peut-être pas. La vérité est qu'au final, je ne savais pas ce qu'on conseillait ou non dans sa rééducation, puisqu'elle ne voulait rien partager -avec moi tout du moins-. Mais je n'étais désolé que de ça. La liste de mes erreurs étaient longues, et ça même envers ma jumelle. Et au-delà de tout ça, j'étais désolé de ce qui lui arrivait actuellement, désolé que son rêve se soit brisé en mille morceaux et que je ne pouvais réellement rien faire pour lui permettre actuellement de le revivre.
Touché. Grace comme je l'aime, qui ne se laisse pas faire par le premier pépin. A croire qu'il fallait vraiment la pousser dans ses derniers retranchements pour la voir s'emporter ainsi. Sauf que c'est loin d'être la seule pique qu'elle va m'envoyer.
"Effectivement, le syndic est venu. Tu crois que j'ai fait quoi ce matin? J'avais un rendez-vous médical et je l'ai pris, l'ascenseur..."
Ce que je crois qu'elle a fait ce matin ? Voyons si je me souviens de quand j'ai voulu lui poser la question. Ma tête me faisant mal, la réflexion n'est pas la partie la plus facile. M'avait-elle claqué la porte de sa chambre au nez, ou n'avais-je eu l'impression que de parler à une porte fermée quand je m'y étais intéressé ? Ou étais-ce la semaine passée cet épisode ? Raaaah je me rappellais plus bordel !
"si tu n'avais pas eu la gueule de bois et que tu étais allé en cours, comme tu aurais dû le faire, tu t'en serais rendu compte. Mais non. Au lieu de ça, tu préfères mettre ma santé, ma rééducation en danger. Tu tiens donc à ce que je reste un déchet pour le restant de ma vie? Sache que ce n'est pas avec toi que je resterai dans ce cas. Je préfère retourner vivre chez nos parents plutôt que de dépendre de toi."
Ça c'était mesquin. Un vrai coup bas. Quelque chose dont je n'avais même pas de souvenir d'avoir déjà connu. Je savais que je devais prendre sur moi ce genre de remarque, ronger mon frein, ne pas céder, et pour l'histoire de la gueule de bois, c'était relativement facile, simplement parce qu'elle avait raison. Mais le reste, c'était blessant. Et continuant de pousser le chariot, j'encaissais la remarque non sans difficulté. L'espace d'un instant, j'eus encore envie de m'arrêter, de la laisser ou même de lui dire ses quatre vérités. Mais au lieu de ça, je continuais à avancer. Calmement, tentant de faire fi des insultes que ma soeur avait pu dire. Tentant de me rappeler les paroles de la psy que j'avais été voir, dans le but de comprendre. Mais franchement, c'était loin d'être facile.
Souci : je ne pouvais pas prendre Faolàn dans cet état. Ni y emmener Grace. Notre neveu n'avait pas besoin d'être le témoin de ce genre de dispute. Alors, quand l'entrée du parc de notre quartier se profila, je tournais dedans, et dirigeais la chaise vers l'étang. Puis, plaçant le frein, je lachais le manche de l'objet, et vint m'accroupir un instant sur l'herbe, à coté du fauteuil. Calmement, je regardais les canards, et je laissais Grace décompresser.
-"Je suis désolé."
Trois mots, qui vinrent rompre mon silence des dernières minutes. Peut-être écouterait-elle, peut-être pas. La vérité est qu'au final, je ne savais pas ce qu'on conseillait ou non dans sa rééducation, puisqu'elle ne voulait rien partager -avec moi tout du moins-. Mais je n'étais désolé que de ça. La liste de mes erreurs étaient longues, et ça même envers ma jumelle. Et au-delà de tout ça, j'étais désolé de ce qui lui arrivait actuellement, désolé que son rêve se soit brisé en mille morceaux et que je ne pouvais réellement rien faire pour lui permettre actuellement de le revivre.
- InvitéInvité
Re: Home almost sweet home {{Vic
Mar 31 Déc 2019 - 14:39
Home almost sweet home ft. @victor de launay
jeudi 3 octobre 2019
J'étais méchante, mesquine et sans doute injuste. Et pourtant, j'étais incapable de m'arrêter, même si je m'en voulais. Parce que depuis son retour, mon frère titillait ma corde sensible. Il me rappelait sans cesse qu'il s'était éloigné de moi et qu'il avait fallu ce drame pour qu'il revienne. Qu'il avait fallu que je perde tous mes rêves pour qu'il daigne revoir sa jumelle. Je lui en voulais pour ça, parce que j'avais la sensation que je n'étais pas assez bien avant pour qu'il veuille de moi et que ce n'était en fait que par pitié qu'il était revenu. Mais comment le dire sans donner l'impression de m'apitoyer sur mon sort? Parce que d'une certaine façon, j'avais la sensation que je ne faisais que ça: m'apitoyer, ressasser, chouiner. Qui pouvait comprendre ce que je pouvais ressentir? Pas grand monde, pour ne pas dire personne. Alors à la place, je continuais à m'en prendre à lui. Parce que c'était plus facile. Parce qu'au fond, m'en prendre à lui, lui faire tous ses reproches, c'était un peu m'en prendre à moi-même, parce que nous étions les deux faces d'une même pièce: des jumeaux. Mais cela, j'étais bien incapable de m'en rendre compte.
Je sentis qu'il m'entrainait à nouveau quelque part, sans chercher à en connaître la destination. Mais lorsque nous arrivâmes, qu'il mit les freins de mon fauteuil et s'assit à côté de moi avec pour seuls mots "Je suis désolé" je sentis pour la première fois fondre la colère qui m'habitait depuis bien avant mon accident: depuis le moment où il était parti pour vivre avec sa petite française. Les larmes, silencieuses, calmes, commencèrent à rouler sur mes joues et je lui répondis d'une voix apaisée pour la toute première fois depuis son retour: "Merci." Parce qu'au fond, c'était ça, dont j'avais besoin. D'excuses génériques, sans aucune justification. D'un petit moment de pause suspendu au milieu de toute cette colère. D'un moment où nous n'étions que tous les deux sans que rien ne se mette entre nous.
Malgré mon envie, sans doute parce que je n'étais pas prête, au fond de moi, à tout pardonner encore, je gardai mes mains sagement sur mes genoux avant d'ajouter: "On peut rentrer? J'ai froid... Mais pas de transplanage, cette fois. S'il te plait."
Je sentis qu'il m'entrainait à nouveau quelque part, sans chercher à en connaître la destination. Mais lorsque nous arrivâmes, qu'il mit les freins de mon fauteuil et s'assit à côté de moi avec pour seuls mots "Je suis désolé" je sentis pour la première fois fondre la colère qui m'habitait depuis bien avant mon accident: depuis le moment où il était parti pour vivre avec sa petite française. Les larmes, silencieuses, calmes, commencèrent à rouler sur mes joues et je lui répondis d'une voix apaisée pour la toute première fois depuis son retour: "Merci." Parce qu'au fond, c'était ça, dont j'avais besoin. D'excuses génériques, sans aucune justification. D'un petit moment de pause suspendu au milieu de toute cette colère. D'un moment où nous n'étions que tous les deux sans que rien ne se mette entre nous.
Malgré mon envie, sans doute parce que je n'étais pas prête, au fond de moi, à tout pardonner encore, je gardai mes mains sagement sur mes genoux avant d'ajouter: "On peut rentrer? J'ai froid... Mais pas de transplanage, cette fois. S'il te plait."
- InvitéInvité
Re: Home almost sweet home {{Vic
Mar 7 Jan 2020 - 23:10
"Merci."
Simple mot, mais ton de voix tellement familier, tellement touchant, tellement attendu. Je l'avais attendu, je l'avais désiré, et j'appréciais l'entendre. Regardant ma soeur, appréciant presque ses larmes pour ce qu'elle pouvait signifier, je laissais mes propres yeux en laisser s'échapper, doucement, simplement.
J'étais sincère, je regrettais. Mais pas prêt à lui parler. Pas prêt à tout lui dire, à lui confier ce que je ressentais, ce que j'avais vécu, comment je l'avais vécu. Je ne pouvais que lui envoyait cette image, indiquant tacitement qu'elle me manquait tellement. Elle était après tout ma jumelle, mon autre, ma moitié, et le serait toujours.
Je revenais alors à la contemplation de l'instant, du lac, des canards.
"On peut rentrer? J'ai froid... Mais pas de transplanage, cette fois. S'il te plait."
Je soupirais. Mes paumes frottèrent mon visage, et je me relevais, revenant derrière le fauteuil et défaisant le frein.
-"On peut. Mais il faut qu'on s'occupe d'abord de récupérer notre neveu."
Notre. Pas de "ton" ni de "mon", mais bien notre. Parce que la vie nous avait fait ainsi, deux entités d'un même tout. Deux personnes ayant partagé jusqu'à la même poche amniotique. Et reprenant la route, j'avançais doucement, le coeur légèrement rassérénée de ce qui venait de se passer.
Simple mot, mais ton de voix tellement familier, tellement touchant, tellement attendu. Je l'avais attendu, je l'avais désiré, et j'appréciais l'entendre. Regardant ma soeur, appréciant presque ses larmes pour ce qu'elle pouvait signifier, je laissais mes propres yeux en laisser s'échapper, doucement, simplement.
J'étais sincère, je regrettais. Mais pas prêt à lui parler. Pas prêt à tout lui dire, à lui confier ce que je ressentais, ce que j'avais vécu, comment je l'avais vécu. Je ne pouvais que lui envoyait cette image, indiquant tacitement qu'elle me manquait tellement. Elle était après tout ma jumelle, mon autre, ma moitié, et le serait toujours.
Je revenais alors à la contemplation de l'instant, du lac, des canards.
"On peut rentrer? J'ai froid... Mais pas de transplanage, cette fois. S'il te plait."
Je soupirais. Mes paumes frottèrent mon visage, et je me relevais, revenant derrière le fauteuil et défaisant le frein.
-"On peut. Mais il faut qu'on s'occupe d'abord de récupérer notre neveu."
Notre. Pas de "ton" ni de "mon", mais bien notre. Parce que la vie nous avait fait ainsi, deux entités d'un même tout. Deux personnes ayant partagé jusqu'à la même poche amniotique. Et reprenant la route, j'avançais doucement, le coeur légèrement rassérénée de ce qui venait de se passer.
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