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Touch The Sky | Sidney
Jeu 7 Nov 2019 - 22:28
La cigarette se consume dans le cendrier, virevoltant au rythme du délicat blues voguant çà-et-là, au gré d’oreilles tendres et inattentives, rougies par l’amour et l’ivresse. Milles nuances de nuits luisent en les corps endormis, tout semble paisible… Tout semble beau…
Pourtant ces prunelles noisettes mordillent la nuit, épousant la lune, se reflétant en ces profondes lueurs précieuses, un échange solennel, poétique, presque artistique. A quoi pense-t-elle ? Doivent songer chacune des deux perles. Ses longs doigts fins apportent la tasse de café, douce et amer odeur engloutis dans le whisky arrosant le breuvage… “ensemble nous sommes seuls”, devait elle penser.
Ses longues mèches sombres tombent en cascade sur son corps nu, le cheminement précis retraçant les battements vers un lit sifflant un sommeil lourd et paisible. Accompagnée de la lune et de ses deux convives, elle est si seule… Une crispation du visage, un sourire blême, sans émotion… Elle est forte, si forte… En témoigne ces larges et solides épaules, ces bras musclés, dénudés par les mouvements de la soirée.
Quelques mèches électriques, les pupilles légèrement dilatées, toutes les marques des plus charmantes compagnies agrémente son corps, pourtant, sa seule lumière est celle de son téléphone, vibrant parfois pour la faire discrètement glousser. Son seul réconfort, celui du tabac, du whisky et du café, et les seuls mots doux qui lui parviennent, les notes enivrantes.
Enivrée, enlacée par le rideau de la nuit et bercée par la nécessité d’un monde nouveau, l’hyperactive se dresse, son corps nu face à la nuit… La plus belle des nuits. Un dernier échange avec la lune, puis d’un pas trop énergique pour la nuit que retrace son logis, elle s’éprend du canapé, la touchant durement, comme à chaque fin de soirées, à chaque fois que le lit trop habité lui paraît une infamie. Les ronflements l’empêchent de se concentrer, et si elle aime les tendresses, elles sont parfois une attention de trop pour elle… L’hyperactive.
Mes pieds nus évoluent le long de ce filament lumineux, vaste toile d’araignée débouchant sur différentes bulles… Plus ou moins lumineuses, d’une lumière parfois triste, parfois chaleureuse. Une infinité de possibilité, une infinité de mondes à découvrir. J’ai toujours la musique dans la tête…
Mon pas est dansant alors que je jette de vagues coups d’oeils au travers de ces sphères, dévoilant timidement leur contenu. Parfois je souriais… Parfois je riais. Qui n’a jamais rêvé de chevaucher une peluche licorne pour aller gambader avec des poneys dans un merveilleux monde féerique après tout ?
Les rêves peuvent être simples, farfelus… Intimement connectés au quotidien de leur créateur ou sans la moindre attache… Si l’inconscient pouvait parler de ces désirs, je suis assez certaine qu’il commencerait par parler de chaos, puis de liberté…
Evoluant le long de ce fil, je sentais un frisson me parcourir, détournant mon regard vers la droite. Une ruelle sombre… Un rêve intense, toute en nuances… Je percevais vaguement de la détermination, une détermination profonde, et la curiosité s’en vint subitement m’habiter. Un super-héro arrêtant les méchants la nuit ? Une victime se rebellant ? Un protagoniste tueur en série ? Les idées fusent alors que j’avance vers cette sombre lueur, venant effleurer cette sphère pour paraître sur un toit.
Levant les yeux au ciel, je lisais la nuit. Baissant les yeux au sol, l’éclairage public est faible, l’ambiance lugubre. A cette heure-ci, il n’y a plus grand monde… En avançant sur le rebord, j’entends d’abord un couple de chaussures… Puis, passé plusieurs secondes. C’est donc une traque ? Amusant… Je comptais les secondes, avançant d’un pas lent le long du toit avant de paraître à un coin de rue opposé.
L’un des avantages d’être une projection spirituelle, c’est de ne pas avoir besoin de magie ou de sortilèges pour faire des choses hors normes dans les rêves… J’étais maintenant directement spectatrice, observant la cible, la traqueuse, emboîtant le pas, sans chaussures de façon à faire le moins de bruit possible, furtive et féline, voulant connaître le fin mot de cette histoire avant de me décider à agir… Ou pas !
@Sidney Pond
Pourtant ces prunelles noisettes mordillent la nuit, épousant la lune, se reflétant en ces profondes lueurs précieuses, un échange solennel, poétique, presque artistique. A quoi pense-t-elle ? Doivent songer chacune des deux perles. Ses longs doigts fins apportent la tasse de café, douce et amer odeur engloutis dans le whisky arrosant le breuvage… “ensemble nous sommes seuls”, devait elle penser.
Ses longues mèches sombres tombent en cascade sur son corps nu, le cheminement précis retraçant les battements vers un lit sifflant un sommeil lourd et paisible. Accompagnée de la lune et de ses deux convives, elle est si seule… Une crispation du visage, un sourire blême, sans émotion… Elle est forte, si forte… En témoigne ces larges et solides épaules, ces bras musclés, dénudés par les mouvements de la soirée.
Quelques mèches électriques, les pupilles légèrement dilatées, toutes les marques des plus charmantes compagnies agrémente son corps, pourtant, sa seule lumière est celle de son téléphone, vibrant parfois pour la faire discrètement glousser. Son seul réconfort, celui du tabac, du whisky et du café, et les seuls mots doux qui lui parviennent, les notes enivrantes.
Enivrée, enlacée par le rideau de la nuit et bercée par la nécessité d’un monde nouveau, l’hyperactive se dresse, son corps nu face à la nuit… La plus belle des nuits. Un dernier échange avec la lune, puis d’un pas trop énergique pour la nuit que retrace son logis, elle s’éprend du canapé, la touchant durement, comme à chaque fin de soirées, à chaque fois que le lit trop habité lui paraît une infamie. Les ronflements l’empêchent de se concentrer, et si elle aime les tendresses, elles sont parfois une attention de trop pour elle… L’hyperactive.
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Mes pieds nus évoluent le long de ce filament lumineux, vaste toile d’araignée débouchant sur différentes bulles… Plus ou moins lumineuses, d’une lumière parfois triste, parfois chaleureuse. Une infinité de possibilité, une infinité de mondes à découvrir. J’ai toujours la musique dans la tête…
Mon pas est dansant alors que je jette de vagues coups d’oeils au travers de ces sphères, dévoilant timidement leur contenu. Parfois je souriais… Parfois je riais. Qui n’a jamais rêvé de chevaucher une peluche licorne pour aller gambader avec des poneys dans un merveilleux monde féerique après tout ?
Les rêves peuvent être simples, farfelus… Intimement connectés au quotidien de leur créateur ou sans la moindre attache… Si l’inconscient pouvait parler de ces désirs, je suis assez certaine qu’il commencerait par parler de chaos, puis de liberté…
Evoluant le long de ce fil, je sentais un frisson me parcourir, détournant mon regard vers la droite. Une ruelle sombre… Un rêve intense, toute en nuances… Je percevais vaguement de la détermination, une détermination profonde, et la curiosité s’en vint subitement m’habiter. Un super-héro arrêtant les méchants la nuit ? Une victime se rebellant ? Un protagoniste tueur en série ? Les idées fusent alors que j’avance vers cette sombre lueur, venant effleurer cette sphère pour paraître sur un toit.
Levant les yeux au ciel, je lisais la nuit. Baissant les yeux au sol, l’éclairage public est faible, l’ambiance lugubre. A cette heure-ci, il n’y a plus grand monde… En avançant sur le rebord, j’entends d’abord un couple de chaussures… Puis, passé plusieurs secondes. C’est donc une traque ? Amusant… Je comptais les secondes, avançant d’un pas lent le long du toit avant de paraître à un coin de rue opposé.
L’un des avantages d’être une projection spirituelle, c’est de ne pas avoir besoin de magie ou de sortilèges pour faire des choses hors normes dans les rêves… J’étais maintenant directement spectatrice, observant la cible, la traqueuse, emboîtant le pas, sans chaussures de façon à faire le moins de bruit possible, furtive et féline, voulant connaître le fin mot de cette histoire avant de me décider à agir… Ou pas !
@Sidney Pond
- InvitéInvité
Re: Touch The Sky | Sidney
Dim 10 Nov 2019 - 18:39
Cours, Sidney.
Cours, par la barbe de Merlin !
Il ne fallait surtout pas que je le perde de vue. Il était en train de me semer, cet abruti, sans même avoir conscience que je le suivais depuis un sacré bout de temps. Mais il était hors de question que je le laisse filer, les A.S.P.I.C. de Tim en dépendaient !
C’était le pire examen que Sykes avait pu imaginer jusque-là. Le pire, je vous dis. On en avait vu des belles et des pas mûres, avec elle ; mais me faire prendre ce benêt en filature, c’était carrément abusé. En plus, je ne le connaissais même pas, cet idiot !
Ah, je m’approchais de plus en plus. Lentement, mais sûrement. Je pouvais ralentir la cadence, à présent. Il ne s’agirait pas de me faire repérer, tout de même ; on n’est pas là pour compromettre l’opération. Je me glissai discrètement derrière un pan de mur, guettant le bruit lointain de ses pas. Il fallait que je le coince pour que Tim puisse valider son fichu diplôme. Pourquoi l’avenir de mon meilleur ami était entre mes mains, à moi ? Il ne pouvait pas se débrouiller tout seul, pour une fois ?
J’entendis ma proie s’éloigner. Une porte grinça. Je jetai un coup d’œil furtif par-delà ma cachette, le cherchant du regard. La cible entrait dans un bâtiment. Je m’en approchai discrètement et me plaquai contre la façade latérale, les sens aux aguets, ma patience à bout de nerfs. Allez, ressors vite, que je te chope !
Je commençais à me sentir observée. Le sang me montait au visage alors que j’attendais la sortie de ma cible. J’avais chaud, terriblement chaud. Avec cette désagréable impression d’avoir une paire d’yeux rivée sur moi.
Je portai mes mains à ma tête, dans l’idée de me masser les tempes. C’est là que je remarquai la couleur incongrue de ma peau. Bleue.
Et merde, j’allais me faire repérer ! Pourquoi fallait-il que ça arrive maintenant ?! La respiration haletante, le front en sueur et le cœur battant, je me mis à courir pour mettre de la distance entre ma proie et moi. Je me planquai dans la nuit, à un pâté de maisons de sa position, histoire de ne pas compromettre ma présence tout en gardant un œil sur lui. Comment allais-je pouvoir passer inaperçue à présent que mon corps s’était mis à me trahir ? J’étais bleue, nom d’un hippogriffe, bleue ! On se serait crus dans une mauvaise série policière. C’était d’un ridicule… !
Je plissai les yeux, rassemblant ma concentration. Sauf qu’au lieu de me retrouver avec une couleur de peau humaine, je me volatilisai soudainement de ma planque pour atterrir devant le bâtiment où ma cible était entrée. Soupirant, j’en poussai la porte et fis mon entrée à mon tour.
Smith, le gars que je fréquentais plus ou moins régulièrement pendant mes années à Poudlard, m’accueillit à bras ouverts derrière son comptoir. Il me servit une pinte de bièraubeurre sans me demander mon avis et je me mis à boire. Mon breuvage avait un étrange goût salé rappelant la viande de sanglier, mais c’était une tuerie. Franchement. Faudrait que j’aille faire goûter cette petite merveille à toutes les personnes que je connaissais.
Et là voilà qui revenait, cette horrible sensation. Comme des yeux qui fixaient mon dos avec insistance. Mal à l'aise, je vidai ma choppe et montai sur la moto garée en plein milieu du bar, gueulant à Smith au passage de me lancer un casque. Fallait que je me tire de là.
Cours, par la barbe de Merlin !
Il ne fallait surtout pas que je le perde de vue. Il était en train de me semer, cet abruti, sans même avoir conscience que je le suivais depuis un sacré bout de temps. Mais il était hors de question que je le laisse filer, les A.S.P.I.C. de Tim en dépendaient !
C’était le pire examen que Sykes avait pu imaginer jusque-là. Le pire, je vous dis. On en avait vu des belles et des pas mûres, avec elle ; mais me faire prendre ce benêt en filature, c’était carrément abusé. En plus, je ne le connaissais même pas, cet idiot !
Ah, je m’approchais de plus en plus. Lentement, mais sûrement. Je pouvais ralentir la cadence, à présent. Il ne s’agirait pas de me faire repérer, tout de même ; on n’est pas là pour compromettre l’opération. Je me glissai discrètement derrière un pan de mur, guettant le bruit lointain de ses pas. Il fallait que je le coince pour que Tim puisse valider son fichu diplôme. Pourquoi l’avenir de mon meilleur ami était entre mes mains, à moi ? Il ne pouvait pas se débrouiller tout seul, pour une fois ?
J’entendis ma proie s’éloigner. Une porte grinça. Je jetai un coup d’œil furtif par-delà ma cachette, le cherchant du regard. La cible entrait dans un bâtiment. Je m’en approchai discrètement et me plaquai contre la façade latérale, les sens aux aguets, ma patience à bout de nerfs. Allez, ressors vite, que je te chope !
Je commençais à me sentir observée. Le sang me montait au visage alors que j’attendais la sortie de ma cible. J’avais chaud, terriblement chaud. Avec cette désagréable impression d’avoir une paire d’yeux rivée sur moi.
Je portai mes mains à ma tête, dans l’idée de me masser les tempes. C’est là que je remarquai la couleur incongrue de ma peau. Bleue.
Et merde, j’allais me faire repérer ! Pourquoi fallait-il que ça arrive maintenant ?! La respiration haletante, le front en sueur et le cœur battant, je me mis à courir pour mettre de la distance entre ma proie et moi. Je me planquai dans la nuit, à un pâté de maisons de sa position, histoire de ne pas compromettre ma présence tout en gardant un œil sur lui. Comment allais-je pouvoir passer inaperçue à présent que mon corps s’était mis à me trahir ? J’étais bleue, nom d’un hippogriffe, bleue ! On se serait crus dans une mauvaise série policière. C’était d’un ridicule… !
Je plissai les yeux, rassemblant ma concentration. Sauf qu’au lieu de me retrouver avec une couleur de peau humaine, je me volatilisai soudainement de ma planque pour atterrir devant le bâtiment où ma cible était entrée. Soupirant, j’en poussai la porte et fis mon entrée à mon tour.
Smith, le gars que je fréquentais plus ou moins régulièrement pendant mes années à Poudlard, m’accueillit à bras ouverts derrière son comptoir. Il me servit une pinte de bièraubeurre sans me demander mon avis et je me mis à boire. Mon breuvage avait un étrange goût salé rappelant la viande de sanglier, mais c’était une tuerie. Franchement. Faudrait que j’aille faire goûter cette petite merveille à toutes les personnes que je connaissais.
Et là voilà qui revenait, cette horrible sensation. Comme des yeux qui fixaient mon dos avec insistance. Mal à l'aise, je vidai ma choppe et montai sur la moto garée en plein milieu du bar, gueulant à Smith au passage de me lancer un casque. Fallait que je me tire de là.
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