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A white knight to rescue me ?
Mer 10 Mar 2010 - 23:05
Vous savez, la vie d'une garde-chasse est dure. Très dure même. On doit faire le tour de l'établissement, une fois, deux fois, trois fois, dix fois dans la journée. Botter le cul des gnomes est un passe-temps génial, vous savez. Passionnant, vraiment. Et puis sportif. On se dépense pas mal quand on est garde-chasse. Mais vous vous demandez peut-être pourquoi je vous bassine avec ça ? Parce que les pensées de Phobia étaient pleines de ces réflexions utiles et vraiment nécessaires à la compréhension de son fonctionnement cérébral. Phobia était en train de faire un énième tour du parc, une pelle à la main, à la recherche d'un stupide gnome qui aurait pu venir tenter de lui mordre le mollet -c'était vicieux ces trucs- et elle pensait à ça. Au moins, elle ne pensait pas que la nuit commençait à tomber, ou commencerait plutôt d'ici une heure, et qu'une fois la nuit tombée elle serait pétrifiée par sa phobie incontrôlable. Les gens ne passaient pas toutes les deux minutes, et il n'y aurait personne pour la tirer d'embarras. Ou si ? On ne pouvait pas miser sur une unique fois où ça s'était déroulé autrement, où elle avait eu de la chance. Caleb ne passerait pas tout le temps pour lui tendre la main. Il avait une vie, elle en avait une autre. Elle avait cru que c'était un membre du personnel la première fois… Depuis elle l'avait plus ou moins évité. C'était une élève. Elle avait couché avec un élève la première fois qu'elle l'avait rencontré. Elle était complètement folle. Elle allait devenir complètement folle. Elle qui croyait qu'il y aurait moins d'animaux en liberté à Hungcalf qu'à Poudlard, elle avait désenchanté sec. Il y en avait même plus, sans qu'elle ne sache pourquoi et comment. À croire que ça pullulait sans raison valable. Incompréhensible et vachement peu rassurant. Enfin, c'était Hungcalf aussi. Mais reprenons.
On disait donc que Phobia revenait du parc où, pour une énième fois, elle avait pu botter le cul à non pas un, non pas deux, mais TROIS gnomes ! Oui, je sais, vraiment, vous trouvez ça génial et vous voulez arrivez au moment où ça bouge ? On y vient, on y vient. Phobia était donc allée errer dans des couloirs où il y avait peu de monde (elle était légèrement agoraphobe) mais où les torches éclairaient parfaitement les couloirs (ce qui l'arrangeait vu qu'elle avait peur du noir), où il y avait vraiment peu de risques d'inondation (elle était hydrophobe) ou d'incendie vu le peu de tentures (pyrophobe aussi). En somme, le quatrième étage était tout indiqué et il était normal qu'elle y erre pour une fois. Ouvrant les portes et les refermant en voyant que les salles étaient très sombres, elle arriva devant une salle d'où un son particulier provenait. Ouvrant la porte, elle se pencha légèrement à l'intérieur en demandant : « Y a quelqu'un ? »… Enfin c'est ce qu'elle aurait fait si un sale garnement ne l'avait pas poussé dans le dos alors qu'elle en était au "quel—". Résultat, elle se retrouva dans une pièce plongée dans les pires ténèbres possibles, la porte refermée derrière elle, et sa peur panique reprit le dessus.
Oui, elle invoquait le fameux Merlin, l'enchanteur, pour la protéger. Et oui, elle savait qu'il était mort sans doute une dizaine ou une quinzaine de siècles auparavant… Et alors ?
Le pire fut la réponse imprévue : c'était pas le vent qui soufflait au travers d'un trou comme ça aurait été souhaitable. Non. C'était un hululement… Mais un hululement qui résonnait… Et pire que tout, un hululement qui ressemblait à un murmure humain accompagné de cliquetis de chaînes… Baguette enfin en main, elle murmura un « Lumos » pas convaincu, et ce qu'elle vit lorsque la lumière fut acheva de lui faire lâcher sa baguette de stupeur et se rouler sur elle-même, en boule, en hurlant d'horreur et de désespoir.
Un fantôme. Il y avait un fantôme dans la même pièce qu'elle. Un fantôme décapité, avec des chaînes, un sourire goguenard. Elle claquait des dents, serrait ses bras autour d'elle, s'efforçait de se faire la plus petite possible tandis que son cri n'en finissait pas, se transformant parfois en sanglots. Ça n'était pas des mots compréhensibles. Pas du tout. Juste un hurlement d'une seule voyelle qui est celle qu'on crie quand on a peur. Le "Ah" allongé, terrifié, strident. Vous voyez ?
Oui, elle était tétanisée et elle aurait préféré rentrer dans sa cabane ce soir-là.
On disait donc que Phobia revenait du parc où, pour une énième fois, elle avait pu botter le cul à non pas un, non pas deux, mais TROIS gnomes ! Oui, je sais, vraiment, vous trouvez ça génial et vous voulez arrivez au moment où ça bouge ? On y vient, on y vient. Phobia était donc allée errer dans des couloirs où il y avait peu de monde (elle était légèrement agoraphobe) mais où les torches éclairaient parfaitement les couloirs (ce qui l'arrangeait vu qu'elle avait peur du noir), où il y avait vraiment peu de risques d'inondation (elle était hydrophobe) ou d'incendie vu le peu de tentures (pyrophobe aussi). En somme, le quatrième étage était tout indiqué et il était normal qu'elle y erre pour une fois. Ouvrant les portes et les refermant en voyant que les salles étaient très sombres, elle arriva devant une salle d'où un son particulier provenait. Ouvrant la porte, elle se pencha légèrement à l'intérieur en demandant : « Y a quelqu'un ? »… Enfin c'est ce qu'elle aurait fait si un sale garnement ne l'avait pas poussé dans le dos alors qu'elle en était au "quel—". Résultat, elle se retrouva dans une pièce plongée dans les pires ténèbres possibles, la porte refermée derrière elle, et sa peur panique reprit le dessus.
« merlin merlin merlin merlin merlin merlin merlin merliiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiin »
Oui, elle invoquait le fameux Merlin, l'enchanteur, pour la protéger. Et oui, elle savait qu'il était mort sans doute une dizaine ou une quinzaine de siècles auparavant… Et alors ?
Le pire fut la réponse imprévue : c'était pas le vent qui soufflait au travers d'un trou comme ça aurait été souhaitable. Non. C'était un hululement… Mais un hululement qui résonnait… Et pire que tout, un hululement qui ressemblait à un murmure humain accompagné de cliquetis de chaînes… Baguette enfin en main, elle murmura un « Lumos » pas convaincu, et ce qu'elle vit lorsque la lumière fut acheva de lui faire lâcher sa baguette de stupeur et se rouler sur elle-même, en boule, en hurlant d'horreur et de désespoir.
Un fantôme. Il y avait un fantôme dans la même pièce qu'elle. Un fantôme décapité, avec des chaînes, un sourire goguenard. Elle claquait des dents, serrait ses bras autour d'elle, s'efforçait de se faire la plus petite possible tandis que son cri n'en finissait pas, se transformant parfois en sanglots. Ça n'était pas des mots compréhensibles. Pas du tout. Juste un hurlement d'une seule voyelle qui est celle qu'on crie quand on a peur. Le "Ah" allongé, terrifié, strident. Vous voyez ?
Oui, elle était tétanisée et elle aurait préféré rentrer dans sa cabane ce soir-là.
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Re: A white knight to rescue me ?
Mar 13 Avr 2010 - 20:51
CALEB & PHOBIA
WILL THEY FIND OUR HIDING PLACE IS THIS OUR LAST EMBRACE OR WILL THE WALLS START CAVING IN ? |
N’avez-vous jamais été attiré par l’opposé ? Ne dit-on pourtant pas que les opposés s’attirent ? Et n’avez-vous donc jamais ressenti le besoin de trouver votre alter ego ? Dans mon esprit a longtemps germée l’idée de cet opposé. Répugnance. Dégoût. Haine. C’étaient là les premiers mots qui me venaient en tête. Une incroyable image, fascinante, mais qui me repoussait au plus profond de mon être. Oui, l’idée de cette personne m’a toujours fascinée, je me disais dès lors que cet être serait mon meilleur ennemi, que je vouerais ma vie à détruire la sienne. Ma vie… C’était là une idée erronée, des mots qui sonnaient faux, car je suis mort. Je ne suis plus qu’une enveloppe charnelle, une âme errante cherchant la rédemption ; ou peut-être pas. Je parle de rédemption mais c’est contre toute éthique, contre mon éthique. Je ne crois pas en Dieu. Quand bien même il existerait, il est plus je-m’en-foutiste que quiconque sur cette terre. Il ne semble s’intéresser à personne. Peut-être une entité plus égocentrique que n’importe qui. Je juge n’avoir commis aucun pêché. Sauf un. Même deux. Le premier, est d’avoir cru en l’amour, le deuxième, et d’y avoir goûté. Alors, je me repentis, accompagné de ma guitare, de mes guitares. Lorsque je suis dans mon spleen, je ne fais qu’un avec ma guitare sèche. Son doux son, identique au cri d’une sirène, me berce, et me guide vers le chemin de l’idéal. Un célèbre auteur moldu a dit un jour, qu’un roman c’était un miroir que l’on promène le long du chemin. En tant qu’auteur musical, je dis que la musique, c’est un miroir que l’on promène le long de ce même chemin. Les mots, comme les notes, forment un art inégalable. Sachez allier les deux, et vous serez maître de cet art. Vous serez un artiste. Je n’ai rien d’un être arrogant, mais je me juge, encore une fois, assez perdu dans ce monde qu’est le mien, pour savoir retransmettre à travers ma musique, des émotions qu’aucun être de cette école n’a connu. Personne ne peut imaginer ce que j’ai vécu. J’ai tout changé en moi, pour un ange. Un ange déchu. Lorsque vous passez d’une personnalité à une autre, et que vous êtes déçu comme je l’ai été, alors votre âme, trop abimée, quitte votre corps pour chercher de l’espoir, pour chercher la lumière masquée de ce monde. Je me dis alors que le bonheur n’est qu’un concept ne visant qu’à susciter la hargne des gens. C’est comme du business, en fait. Si l’on ne vous promet pas que le bonheur fait parti du bien-être d’un individu, pourquoi chercher à l’atteindre ?
J’en reviens à mon alter ego. Je l’ai trouvé, en la personne de Phobia. Le garde-chasse d’Hungcalf, qui est une femme, oui, je vous assure. La première fois que je l’ai rencontré, c’était en forêt. Sa beauté m’a intriguée. Je n’avais jamais vu pareille créature en ce monde. J’en étais ébloui, de part la lueur de ses yeux, mais aussi de sa chevelure tournant au châtain, plutôt qu’au brun. Comme à mon habitude, je me suis laissé guider par cette beauté, se rapprochant plutôt de la perfection d’une statue, que celle d’un être humain. Je n’ai vu alors aucune imperfection. Ses traits de visage, sa démarche… Démarche qui n’était pas assurée. Je souhaits dès lors en savoir plus sur elle. Je l’ai abordé, et ai engagé la conversation. Ne la quittant pas des yeux, je m’informais sur elle. Ses yeux magnifiques m’informaient bien plus que le reste. Comme on dit, les yeux trahissent. Elle semblait timide, et bafouillée souvent. Etrangement, je n’avais aucune pensée ou envie négative. Aucune envie de m’amuser avec elle, d’être celui que j’étais d’ordinaire. J’éprouvais une extrême compassion. Ce que j’ai appris de plus surprenant, dans son regard, c’est l’existence de ses nombreuses phobies, ce qui m’incitait plus que tout à lui tendre la main. Elle me faisait sourire. Cette fois-ci, ce n’était pas un sourire sadique, derrière lequel se cachait des idées si sombres, qu’elles feraient trembler la plus grosse brute de la région. Je ne saurais expliquer ce qu’il se passait alors au fond de moi. La nuit tombée, sa peur du noir fit surface. Elle s’était agrippée à mon bras et je l’ai alors raccompagnée. Seulement, elle ne pouvait se résoudre à s’endormir sans une présence à ses côtés. Je suis donc resté pour la nuit… Bien évidemment, chaque nuit passée en compagnie d’une femme finit de la même manière. Cela avait débuté par un baiser sur le pas de sa porte, et a terminé par une nuit de folies et de douceurs extrêmes. Je me voulais d’une extrême délicatesse avec cette brune qui allumait mon cœur. Le réveil fut d’un agréable incomparable… Je ne ressentais plus l’envie de faire du mal autour de moi, je n’éprouvais plus ce besoin nécessaire à mon bien-être, nécessaire à la survie de mon âme. Je souhaitais alors être le Chevalier Blanc de cette demoiselle dont j’étais alors épris d’un amour passionnel. Elle est mon opposé, et j’en suis tombé éperdument amoureux le temps d’une nuit. Il s’avéra alors que c’était sa présence, qui me rendait aussi doux que la brise du matin. Cet amour dont je faisais preuve, devint alors l’amour d’un grand-frère, envers sa petite-sœur. Quiconque osait l’approcher, se voyait alors confronté à un grand obstacle. Moi. Finalement, cette idée négative de mon opposé, était fausse. J’y ai voué alors le reste de mon âme, à son service, à sa survie à travers ce monde fait de danger, un monde trop corrompu par la pourriture qui y rôde, pour une princesse telle que Phobia. Cette nuit là, a des airs de pacte. Un pacte que j’aurais signé, en couchant avec elle. Seulement, ce n’était pas un pacte avec le Diable, mais avec un ange, descendu tout droit des cieux. C’était la première fois que j’eu imaginé, une seule seconde, que Dieu était pour une fois, tourné vers les autres. La vérité des anges, est qu’ils ne sont nullement au courant de leur mission. Ils agissent, en vivant au jour le jour, en prenant des décisions communes. Seulement, ces décisions ont un impact sur leur entourage. La seule présence de Phobia à mes côtés à un impact sur ma personne.
Je stoppais net les cordes de ma guitare, à l’aide de la paume de ma main. Une soudaine envie de retrouver Phobia me prit. Une envie incontrôlable de m’assurer que tout allait bien. Je devais aller à son encontre, elle est si fragile, j’aimerais ne jamais la laisser sans surveillance. Je reposais ma guitare sur mon lit et quittais ma chambre avec hâte. Traversant les couloirs de l’école, je ne m’attendais pas à voir Phobia dans l’un d’eux, celle-ci n’aimant pas la foule. Je tentais tant bien que mal de me frayer un chemin parmi celle-ci. Soudainement, et non sans surprise, j’aperçus la silhouette parfaite de ma protégée, indécise dans sa démarche. Je tentais de la rattraper le plus rapidement possible. En vain. J’avançais d’un pas, et reculais de deux. Je sortis ma baguette et lança discrètement un sortilège informulé devant moi, écartant tous les élèves de ma route. Surpris, ils se tournèrent vers moi. La réputation qui me précédait leur fit baisser les yeux, pour la plupart. Je me rapprochais de Phobia, et pourtant elle semblait s’éloigner. Elle s’amusait à ouvrir des portes, guettant un lieu plus sûr, certainement. Puis, elle ouvrit certainement la porte de la pièce la plus dangereuse pour elle, à cet étage. La pièce hantée. Un élève de la foule, vint la bousculer à l’intérieur, et la porte se referma derrière elle. Pris d’une rage sans nom, ma baguette à la main, je la levais vers ce foutu con et prononça dans un monologue intérieur « Locomotor Mortis ». Ses jambes se bloquèrent instantanément, et il chuta. J’eu un plaisir fou à le voir se rétamer sur le sol froid du couloir, se cognant la tête au passage. Me précipitant à la porte de la Pièce Hantée, je tentais de l’ouvrir. En vain. J’en fis alors appel au sortilège « Alohomora » et celle-ci se déverrouilla dans un cliquetis. Je pénétrais en ce lieu sombre, où toute source de lumière était inexistante. J’illuminais alors l’extrémité de ma baguette à l’aide de « Lumos » et me lança à la recherche, hâtivement, de Phobia. Une dizaine de minutes plus tard, je désespérais, me demandant où elle avait pu passer. Je m’inquiétais, mais ne souhaitais pas baisser les bras. S’il lui était arrivé quoi que ce soit, je ne me le pardonnerais jamais. La perdre, serait perdre une partie de moi-même. Puis, j’aperçus une silhouette, recroquevillée sur elle-même, se balançant d’avant en arrière, la tête dans les genoux. Je n’avais donc pas rêvé, les cris que j’avais perçus quelques minutes auparavant venaient bien de cet endroit. Des ricanements surgirent du néant obscur. L’esprit farceur qui vivait en ces lieux était bel et bien décidé à nous jouer un mauvais tour. Je me précipitais sur ma protégée, et l’aida à se relever.
▬ Phobia, mon Amour, je suis là maintenant, tout va bien. N’aies plus peur. Je vais te demander de me faire confiance, d’accord ?
Je ne lui laissais pas le temps de répondre. Je savais, de toute manière, et pertinemment, qu’elle était tétanisée. Elle ne saurait trouver les forces nécessaires pour laisser échapper le moindre son de sa bouche. Pas encore. Pas tant qu’elle ne se sentira pas un minimum en sécurité. Me voulant protecteur, je la pris dans mes bras, et appuya sa tête contre mon torse, lui empêchant de voir ce qui allait se passer. Je commençais à la connaître, il était préférable pour elle de rester ainsi. Appuyant ma tête contre la sienne, et déposant de temps à autres quelques baisers sur le haut de son crâne, je brandis ma baguette, derrière elle, et pensa à un moment heureux. Prononçant encore une fois dans un monologue intérieur, le sortilège « Spero Patronum », je fus ravi de voir une lumière plus intense que « Lumos », se former au bout de ma baguette. Une forme animale se forma. Un chien à trois têtes fit son apparition, un Cerbère de deux mètres de haut, environ. Ce dernier se mit à courir dans la pièce, l’éclairant en sa presque totalité, du moins, ce qui m’était visible. L’esprit farceur fit volontairement des bruits peu rassurants, il sentait la faiblesse psychologique de ma douce, dans un endroit pareil. Eteignant ma baguette d’un « Nox », je restais à l’affut du moindre mouvement, et de la moindre indication de la présence de l’esprit.
J’en reviens à mon alter ego. Je l’ai trouvé, en la personne de Phobia. Le garde-chasse d’Hungcalf, qui est une femme, oui, je vous assure. La première fois que je l’ai rencontré, c’était en forêt. Sa beauté m’a intriguée. Je n’avais jamais vu pareille créature en ce monde. J’en étais ébloui, de part la lueur de ses yeux, mais aussi de sa chevelure tournant au châtain, plutôt qu’au brun. Comme à mon habitude, je me suis laissé guider par cette beauté, se rapprochant plutôt de la perfection d’une statue, que celle d’un être humain. Je n’ai vu alors aucune imperfection. Ses traits de visage, sa démarche… Démarche qui n’était pas assurée. Je souhaits dès lors en savoir plus sur elle. Je l’ai abordé, et ai engagé la conversation. Ne la quittant pas des yeux, je m’informais sur elle. Ses yeux magnifiques m’informaient bien plus que le reste. Comme on dit, les yeux trahissent. Elle semblait timide, et bafouillée souvent. Etrangement, je n’avais aucune pensée ou envie négative. Aucune envie de m’amuser avec elle, d’être celui que j’étais d’ordinaire. J’éprouvais une extrême compassion. Ce que j’ai appris de plus surprenant, dans son regard, c’est l’existence de ses nombreuses phobies, ce qui m’incitait plus que tout à lui tendre la main. Elle me faisait sourire. Cette fois-ci, ce n’était pas un sourire sadique, derrière lequel se cachait des idées si sombres, qu’elles feraient trembler la plus grosse brute de la région. Je ne saurais expliquer ce qu’il se passait alors au fond de moi. La nuit tombée, sa peur du noir fit surface. Elle s’était agrippée à mon bras et je l’ai alors raccompagnée. Seulement, elle ne pouvait se résoudre à s’endormir sans une présence à ses côtés. Je suis donc resté pour la nuit… Bien évidemment, chaque nuit passée en compagnie d’une femme finit de la même manière. Cela avait débuté par un baiser sur le pas de sa porte, et a terminé par une nuit de folies et de douceurs extrêmes. Je me voulais d’une extrême délicatesse avec cette brune qui allumait mon cœur. Le réveil fut d’un agréable incomparable… Je ne ressentais plus l’envie de faire du mal autour de moi, je n’éprouvais plus ce besoin nécessaire à mon bien-être, nécessaire à la survie de mon âme. Je souhaitais alors être le Chevalier Blanc de cette demoiselle dont j’étais alors épris d’un amour passionnel. Elle est mon opposé, et j’en suis tombé éperdument amoureux le temps d’une nuit. Il s’avéra alors que c’était sa présence, qui me rendait aussi doux que la brise du matin. Cet amour dont je faisais preuve, devint alors l’amour d’un grand-frère, envers sa petite-sœur. Quiconque osait l’approcher, se voyait alors confronté à un grand obstacle. Moi. Finalement, cette idée négative de mon opposé, était fausse. J’y ai voué alors le reste de mon âme, à son service, à sa survie à travers ce monde fait de danger, un monde trop corrompu par la pourriture qui y rôde, pour une princesse telle que Phobia. Cette nuit là, a des airs de pacte. Un pacte que j’aurais signé, en couchant avec elle. Seulement, ce n’était pas un pacte avec le Diable, mais avec un ange, descendu tout droit des cieux. C’était la première fois que j’eu imaginé, une seule seconde, que Dieu était pour une fois, tourné vers les autres. La vérité des anges, est qu’ils ne sont nullement au courant de leur mission. Ils agissent, en vivant au jour le jour, en prenant des décisions communes. Seulement, ces décisions ont un impact sur leur entourage. La seule présence de Phobia à mes côtés à un impact sur ma personne.
Je stoppais net les cordes de ma guitare, à l’aide de la paume de ma main. Une soudaine envie de retrouver Phobia me prit. Une envie incontrôlable de m’assurer que tout allait bien. Je devais aller à son encontre, elle est si fragile, j’aimerais ne jamais la laisser sans surveillance. Je reposais ma guitare sur mon lit et quittais ma chambre avec hâte. Traversant les couloirs de l’école, je ne m’attendais pas à voir Phobia dans l’un d’eux, celle-ci n’aimant pas la foule. Je tentais tant bien que mal de me frayer un chemin parmi celle-ci. Soudainement, et non sans surprise, j’aperçus la silhouette parfaite de ma protégée, indécise dans sa démarche. Je tentais de la rattraper le plus rapidement possible. En vain. J’avançais d’un pas, et reculais de deux. Je sortis ma baguette et lança discrètement un sortilège informulé devant moi, écartant tous les élèves de ma route. Surpris, ils se tournèrent vers moi. La réputation qui me précédait leur fit baisser les yeux, pour la plupart. Je me rapprochais de Phobia, et pourtant elle semblait s’éloigner. Elle s’amusait à ouvrir des portes, guettant un lieu plus sûr, certainement. Puis, elle ouvrit certainement la porte de la pièce la plus dangereuse pour elle, à cet étage. La pièce hantée. Un élève de la foule, vint la bousculer à l’intérieur, et la porte se referma derrière elle. Pris d’une rage sans nom, ma baguette à la main, je la levais vers ce foutu con et prononça dans un monologue intérieur « Locomotor Mortis ». Ses jambes se bloquèrent instantanément, et il chuta. J’eu un plaisir fou à le voir se rétamer sur le sol froid du couloir, se cognant la tête au passage. Me précipitant à la porte de la Pièce Hantée, je tentais de l’ouvrir. En vain. J’en fis alors appel au sortilège « Alohomora » et celle-ci se déverrouilla dans un cliquetis. Je pénétrais en ce lieu sombre, où toute source de lumière était inexistante. J’illuminais alors l’extrémité de ma baguette à l’aide de « Lumos » et me lança à la recherche, hâtivement, de Phobia. Une dizaine de minutes plus tard, je désespérais, me demandant où elle avait pu passer. Je m’inquiétais, mais ne souhaitais pas baisser les bras. S’il lui était arrivé quoi que ce soit, je ne me le pardonnerais jamais. La perdre, serait perdre une partie de moi-même. Puis, j’aperçus une silhouette, recroquevillée sur elle-même, se balançant d’avant en arrière, la tête dans les genoux. Je n’avais donc pas rêvé, les cris que j’avais perçus quelques minutes auparavant venaient bien de cet endroit. Des ricanements surgirent du néant obscur. L’esprit farceur qui vivait en ces lieux était bel et bien décidé à nous jouer un mauvais tour. Je me précipitais sur ma protégée, et l’aida à se relever.
▬ Phobia, mon Amour, je suis là maintenant, tout va bien. N’aies plus peur. Je vais te demander de me faire confiance, d’accord ?
Je ne lui laissais pas le temps de répondre. Je savais, de toute manière, et pertinemment, qu’elle était tétanisée. Elle ne saurait trouver les forces nécessaires pour laisser échapper le moindre son de sa bouche. Pas encore. Pas tant qu’elle ne se sentira pas un minimum en sécurité. Me voulant protecteur, je la pris dans mes bras, et appuya sa tête contre mon torse, lui empêchant de voir ce qui allait se passer. Je commençais à la connaître, il était préférable pour elle de rester ainsi. Appuyant ma tête contre la sienne, et déposant de temps à autres quelques baisers sur le haut de son crâne, je brandis ma baguette, derrière elle, et pensa à un moment heureux. Prononçant encore une fois dans un monologue intérieur, le sortilège « Spero Patronum », je fus ravi de voir une lumière plus intense que « Lumos », se former au bout de ma baguette. Une forme animale se forma. Un chien à trois têtes fit son apparition, un Cerbère de deux mètres de haut, environ. Ce dernier se mit à courir dans la pièce, l’éclairant en sa presque totalité, du moins, ce qui m’était visible. L’esprit farceur fit volontairement des bruits peu rassurants, il sentait la faiblesse psychologique de ma douce, dans un endroit pareil. Eteignant ma baguette d’un « Nox », je restais à l’affut du moindre mouvement, et de la moindre indication de la présence de l’esprit.
- InvitéInvité
Re: A white knight to rescue me ?
Mar 13 Avr 2010 - 21:13
Le problème avec la peur, c'est que ça vous prenait aux tripes et que ça ne vous lâchait plus. Et le problème avec la peur panique, c'est que ses résultats étaient encore plus graves qu'une peur normale. Phobia était prédestinée à être sujette à des phobies affreuses et incontrôlables, son prénom la maudissait entre autre. Une prophétie qu'elle ne connaissait pas et dont personne n'avait la moindre suspicion reposait dans le Département des Mystères. Cette prophétie disait, en gros, que Phobia Dementia Hemmett ne parviendrait jamais à se défaire de ses phobies et de ses terreurs internes et finirait par sombrer dans la folie si elle ne rencontrait pas celui qui parviendrait à la protéger comme on ne l'avait jamais protégée. Mais rappelez-vous, cette prophétie, Phobia n'en avait pas connaissance. Et ça perdurerait ainsi pendant un long moment encore. Après tout, il valait mieux qu'elle l'ignore. Le savoir lui aurait fait peur, le savoir l'aurait détruite. Et puis, de toute façon, n'avait-elle pas enfin rencontré celui qui semblait correspondre au protecteur de la prophétie ? Car Caleb était un homme qui la protégeait contre ses démons, sans le savoir au départ, et puis plus volontairement. N'était-ce pas lui qui ne s'était pas dérobé lorsqu'elle lui avait broyé le bras de peur alors que la nuit était tombée ? N'était-ce pas lui qui l'avait gentiment raccompagnée chez elle alors qu'elle était presque tétanisée ? N'était-ce pas lui encore qui avait accepté de rester avec elle et de la veiller pour qu'elle s'endorme dans ce canapé où la position allongée lui faisait encore et toujours peur ? Si, c'était lui. Sans le savoir, il lui faisait un bien fou. Sans qu'elle le sache même, il effaçait petit à petit ses peurs… Lorsqu'il était là, en tout cas. Car une fois qu'il n'était plus là, elle redevenait la Phobia terrifiée et fragile, la femme instable et susceptible de sombrer dans l'horreur à tout moment. C'était frustrant, vraiment. Son état s'arrangeait sans raison profonde, et d'un coup d'un seul, il redevenait pire que jamais. Elle n'avait jamais vraiment eu cette sensation là, jusqu'à présent. Autrefois, quand elle avait vingt ans, avoir vécu un temps avec Cassie lui avait été bénéfique… Mais une coupure au couteau, malencontreuse et maladroite, avait tout flanqué par terre et Phobia s'était remise à vivre seule, malgré une cohabitation amicale qui avait bien marché un temps. Tout ça pour dire que la présence de Caleb était à la fois une bouffée d'air pur à Phobia, mais qu'elle avait aussi une influence sur la sensibilité de Phobia qui semblait être plus tranquillisée lorsqu'il était avec elle. Ils s'étaient revus de nombreuses fois déjà et elle se sentait bien avec lui. Mais ça n'était pas seulement qu'elle se sentait juste "bien". Elle se sentait en sécurité en sa présence, dans ses bras. Elle reprenait confiance en partie, avait moins peur de tout, devenait plus calme… Il l'avait aidé avec ses phobies, conscient ou non. Et ça, même si elle ne pouvait l'exprimer par des mots, elle le ressentait intérieurement.
Mais pour le moment, comme je vous le disais tout à l'heure, elle était seule. Seule dans cette vaste pièce sombre et hantée. Seule avec un esprit torturé et décédé. Seule avec un ectoplasme qui ricanait, hideuse créature spectrale qui la hantait. Recroquevillée sur elle-même, elle n'émettait plus un son, prostrée dans un mutisme phobique. Elle essayait d'occulter le rire et le cliquetis des chaines. Elle essayait d'oublier où elle était. Elle implorait Merlin, les Mages, les Ancêtres, Circé et tant d'autres de lui venir en aide, de la sauver de ce cauchemar insupportable. Elle ne méritait pas ce qui lui arrivait ! Elle ne méritait pas une telle peur panique ! Le noir et la présence d'un fantôme se combinaient, la tétanisant toujours plus. Elle fermait les yeux le plus qu'elle pouvait pour ne pas voir ce noir profond dans lequel elle était perdue. Perdue, perdue, perdue. Pour de bon. Perdue physiquement, mais aussi mentalement. Elle fermait ses yeux jusqu'à enfoncer les globes oculaires dans leurs orbites au plus profond possible. Elle ne voulait plus voir ce noir, elle se bouchait les oreilles et…
Et puis on eut pitié d'elle. On lui envoya de l'aide. Les Mages avaient dû décider qu'ils avaient assez joué avec ses nerfs pour le moment. Ou bien la prophétie se réalisait et la sauvait d'une démence fatale. On la prit par le bras et on la fit se relever. Qui, me direz-vous peut-être ? Les paroles éclairèrent Phobia comme elles vous éclaireront aussi :
Caleb ! C'était Caleb ! Il était venu la sauver ! Les miracles existaient, vous ne croyez pas ? Mais cessons de nous mettre à pousser de grands cris. Il était là, il la tenait contre lui. Il la soutenait, surtout. Tétanisée et en proie à une terreur sans bornes, elle parvenait à peine à se tenir debout pour tout vous dire. Elle ne disait mot, se serrant contre lui comme un chaton perdu contre un passant affectueux. Il la tenait dans ses bras puissants, ces bras qui seuls pouvaient la protéger de tous ses démons. Ses yeux toujours fermés, elle avait cependant cessé de se couvrir les oreilles de ses mains tremblantes et se contentait de sangloter faiblement contre son torse. Elle avait peur, encore, elle avait peur d'ouvrir ses yeux et de voir cette pénombre terrifiante. Elle préférait avoir les yeux fermés et être dans des ténèbres qu'elle connaissait, celles que ses yeux lui imposaient parfois plutôt que d'être dans le noir le plus complet et le plus inconnu. Alors elle se pressait contre Caleb, ses poings serrés et tremblants de part et d'autre de son visage baigné de larmes. Il l'entourait de ses bras protecteurs et elle était encore pétrifiée de peur lorsque ses bras à elle vinrent se nouer autour de la nuque de Caleb qui avait posé son menton sur le haut de son crâne. Elle refusait d'ouvrir ses yeux mais se serrait contre celui qui la sauvait de cette tétanie et de cette incapacité de sortir du gouffre où elle tombait toujours plus profondément lorsqu'elle était seule. La pénombre derrière ses paupières se fit finalement plus claire, mais elle n'ouvrit pas les yeux. Elle avait peur, peur de voir de nouveau cet ectoplasme qui avait achevé de la pétrifier. Ce même ectoplasme continuait de faire des bruits étranges, menaçants. Phobia n'avait jamais autant haï un ectoplasme à ce moment précis. Et puis le noir revint, de nouveau, et elle se raidit légèrement plus. Des larmes coulaient encore sur ses joues mais sa respiration s'était faite moins haletante, moins saccadée, moins alarmante.
Se blottissant encore plus contre Caleb qui la dépassait d'une poignée de centimètres, elle avait l'air d'une pauvre petite chose sans force aucune, sans défense, sans appui. Enfin, vous me direz, dans le noir on voyait peu et mal. Elle se concentrait sur les sens qui pourraient l'aider à se calmer. Le toucher, l'ouïe et l'odorat. La vue était hors de question. Elle n'ouvrirait pas ses yeux. Pas maintenant. Pas tant qu'il faisait encore tout noir. Elle déglutit, essayait de maîtriser sa respiration. Son cœur tambourinait comme un malade dans sa cage thoracique, galop des chevaux du char de la Peur. Il cognait trop fort dans la poitrine de la sorcière, assez fort au moins pour que Caleb -contre qui elle était plaquée- puisse le sentir cogner. Et pourtant, elle n'en concevait aucune gêne pour le moment. Elle essayait juste de se calmer. Elle se mordit les lèvres qui tremblaient de nouveau, les sanglots revenaient alors qu'elle avait presque réussi à se calmer. Pourquoi fallait-il qu'elle ne puisse avoir une quelconque décision sur ses peurs ? Ses lèvres s'écartèrent, sa gorge était sèche, nouée, mais elle parla… Elle parla peu, brièvement, mais ça n'était qu'un moyen comme un autre de faire savoir qu'elle était en vie. Un murmure plus qu'autre chose, un aveu à demi-mot :
Le ricanement de l'ectoplasme n'arrangea rien. Mais elle parvint à poursuivre, d'une voix toujours hésitante et presque chuchotée :
Les larmes la reprirent et elle enfouissait son visage contre la chemise de Caleb, chemise qu'elle inondait pour le moment. N'était-ce pas la dernière goutte qui faisait déborder le vase ? En se retrouvant face à l'ectoplasme, elle avait poussé un cri d'horreur et avait lâché sa baguette en même temps. Ne l'avait pas récupérée depuis. Il avait beau lui avoir dit de lui faire confiance, elle ne parvenait pas à faire taire sa peur panique. Elle ne pouvait pas. Elle aurait voulu mais elle ne pouvait pas ! Et toujours l'esprit torturé de l'être spectral qui hantait ces lieux.
La maudite se serrait contre son protecteur, espérant que tout ceci se terminerait bientôt. Mais elle ne parvint pas à les dire ces mots. Elle ne pouvait que formuler des évidences. Quand elle trouvait ses mots, du moins… Ce qui n'était plus le cas depuis qu'elle avait parlé. Muette de nouveau, les yeux toujours fermés, pendue au cou du seul qui savait l'aider à se libérer du fardeau de ses phobies, elle était dans un piètre état… Mais elle s'en sortirait, hein ?
Mais pour le moment, comme je vous le disais tout à l'heure, elle était seule. Seule dans cette vaste pièce sombre et hantée. Seule avec un esprit torturé et décédé. Seule avec un ectoplasme qui ricanait, hideuse créature spectrale qui la hantait. Recroquevillée sur elle-même, elle n'émettait plus un son, prostrée dans un mutisme phobique. Elle essayait d'occulter le rire et le cliquetis des chaines. Elle essayait d'oublier où elle était. Elle implorait Merlin, les Mages, les Ancêtres, Circé et tant d'autres de lui venir en aide, de la sauver de ce cauchemar insupportable. Elle ne méritait pas ce qui lui arrivait ! Elle ne méritait pas une telle peur panique ! Le noir et la présence d'un fantôme se combinaient, la tétanisant toujours plus. Elle fermait les yeux le plus qu'elle pouvait pour ne pas voir ce noir profond dans lequel elle était perdue. Perdue, perdue, perdue. Pour de bon. Perdue physiquement, mais aussi mentalement. Elle fermait ses yeux jusqu'à enfoncer les globes oculaires dans leurs orbites au plus profond possible. Elle ne voulait plus voir ce noir, elle se bouchait les oreilles et…
Et puis on eut pitié d'elle. On lui envoya de l'aide. Les Mages avaient dû décider qu'ils avaient assez joué avec ses nerfs pour le moment. Ou bien la prophétie se réalisait et la sauvait d'une démence fatale. On la prit par le bras et on la fit se relever. Qui, me direz-vous peut-être ? Les paroles éclairèrent Phobia comme elles vous éclaireront aussi :
- « ▬ Phobia, mon Amour, je suis là maintenant, tout va bien. N’aies plus peur. Je vais te demander de me faire confiance, d’accord ? »
Caleb ! C'était Caleb ! Il était venu la sauver ! Les miracles existaient, vous ne croyez pas ? Mais cessons de nous mettre à pousser de grands cris. Il était là, il la tenait contre lui. Il la soutenait, surtout. Tétanisée et en proie à une terreur sans bornes, elle parvenait à peine à se tenir debout pour tout vous dire. Elle ne disait mot, se serrant contre lui comme un chaton perdu contre un passant affectueux. Il la tenait dans ses bras puissants, ces bras qui seuls pouvaient la protéger de tous ses démons. Ses yeux toujours fermés, elle avait cependant cessé de se couvrir les oreilles de ses mains tremblantes et se contentait de sangloter faiblement contre son torse. Elle avait peur, encore, elle avait peur d'ouvrir ses yeux et de voir cette pénombre terrifiante. Elle préférait avoir les yeux fermés et être dans des ténèbres qu'elle connaissait, celles que ses yeux lui imposaient parfois plutôt que d'être dans le noir le plus complet et le plus inconnu. Alors elle se pressait contre Caleb, ses poings serrés et tremblants de part et d'autre de son visage baigné de larmes. Il l'entourait de ses bras protecteurs et elle était encore pétrifiée de peur lorsque ses bras à elle vinrent se nouer autour de la nuque de Caleb qui avait posé son menton sur le haut de son crâne. Elle refusait d'ouvrir ses yeux mais se serrait contre celui qui la sauvait de cette tétanie et de cette incapacité de sortir du gouffre où elle tombait toujours plus profondément lorsqu'elle était seule. La pénombre derrière ses paupières se fit finalement plus claire, mais elle n'ouvrit pas les yeux. Elle avait peur, peur de voir de nouveau cet ectoplasme qui avait achevé de la pétrifier. Ce même ectoplasme continuait de faire des bruits étranges, menaçants. Phobia n'avait jamais autant haï un ectoplasme à ce moment précis. Et puis le noir revint, de nouveau, et elle se raidit légèrement plus. Des larmes coulaient encore sur ses joues mais sa respiration s'était faite moins haletante, moins saccadée, moins alarmante.
Se blottissant encore plus contre Caleb qui la dépassait d'une poignée de centimètres, elle avait l'air d'une pauvre petite chose sans force aucune, sans défense, sans appui. Enfin, vous me direz, dans le noir on voyait peu et mal. Elle se concentrait sur les sens qui pourraient l'aider à se calmer. Le toucher, l'ouïe et l'odorat. La vue était hors de question. Elle n'ouvrirait pas ses yeux. Pas maintenant. Pas tant qu'il faisait encore tout noir. Elle déglutit, essayait de maîtriser sa respiration. Son cœur tambourinait comme un malade dans sa cage thoracique, galop des chevaux du char de la Peur. Il cognait trop fort dans la poitrine de la sorcière, assez fort au moins pour que Caleb -contre qui elle était plaquée- puisse le sentir cogner. Et pourtant, elle n'en concevait aucune gêne pour le moment. Elle essayait juste de se calmer. Elle se mordit les lèvres qui tremblaient de nouveau, les sanglots revenaient alors qu'elle avait presque réussi à se calmer. Pourquoi fallait-il qu'elle ne puisse avoir une quelconque décision sur ses peurs ? Ses lèvres s'écartèrent, sa gorge était sèche, nouée, mais elle parla… Elle parla peu, brièvement, mais ça n'était qu'un moyen comme un autre de faire savoir qu'elle était en vie. Un murmure plus qu'autre chose, un aveu à demi-mot :
- « J'ai p… Peur, Caleb. »
Le ricanement de l'ectoplasme n'arrangea rien. Mais elle parvint à poursuivre, d'une voix toujours hésitante et presque chuchotée :
- « J'ai perdu ma b… bag… baguette. »
Les larmes la reprirent et elle enfouissait son visage contre la chemise de Caleb, chemise qu'elle inondait pour le moment. N'était-ce pas la dernière goutte qui faisait déborder le vase ? En se retrouvant face à l'ectoplasme, elle avait poussé un cri d'horreur et avait lâché sa baguette en même temps. Ne l'avait pas récupérée depuis. Il avait beau lui avoir dit de lui faire confiance, elle ne parvenait pas à faire taire sa peur panique. Elle ne pouvait pas. Elle aurait voulu mais elle ne pouvait pas ! Et toujours l'esprit torturé de l'être spectral qui hantait ces lieux.
La maudite se serrait contre son protecteur, espérant que tout ceci se terminerait bientôt. Mais elle ne parvint pas à les dire ces mots. Elle ne pouvait que formuler des évidences. Quand elle trouvait ses mots, du moins… Ce qui n'était plus le cas depuis qu'elle avait parlé. Muette de nouveau, les yeux toujours fermés, pendue au cou du seul qui savait l'aider à se libérer du fardeau de ses phobies, elle était dans un piètre état… Mais elle s'en sortirait, hein ?
- InvitéInvité
Re: A white knight to rescue me ?
Mar 13 Avr 2010 - 22:27
Dites moi comment vous pouvez rester insensible face à tant de charme, face à un être si fragile qui n’attend que vous pour l’aider. C’est encore plus affreux lorsque que cette même personne fait de vous un être faible. Je ne sais ce qu’il se passerait si je venais à perdre Phobia, un jour, ou aux conséquences d’une dispute. Pour moi, c’est quelque chose qui ne pourrait jamais m’arriver, elle ma source de bonheur, d’inspiration. Elle est ma Muse. J’ai longtemps été incapable de gratter les cordes de ma guitare, de sortir une suite de notes à peu près juste. Depuis que je l’ai rencontré, je n’ai qu’à laisser mes doigts glisser sur les cordes, et à les faire trembler au rythme de mon cœur, qui s’affole aux pensées de l’Ange qui m’a donné des ailes pour m’envoler avec elle. Je pourrais m’endormir avec elle dans mes bras, actuellement, attendant que les choses se passent. Cette idée de passer le restant de ma vie avec elle, m’hante de plus en plus. Il suffit d’un contact pour qu’elle me préoccupe de nouveau. Mon cœur est un champ de bataille entre différentes émotions. Je ne pourrais vous les citer, aussi nombreuses qu’elles sont. Je me dis que Phobia pourrait m’aider à m’y retrouver, mais j’ai peur qu’elle me perde un peu plus, comme je suis perdu avec mes sentiments. Ou alors il suffit de prendre une certaine décision pour tout éclairer. Voyez, je ne sais plus rien, mes idées sont floues, je ne sais que faire, et pourtant je dois agir. Ou peut-être pas. Je ne sais pas. Laisser faire ? Agir ? Qu’est-ce qui pourrait m’aider ? Et puis d’ailleurs, quelle est la solution à mes problèmes ? L’aide dont je dis avoir besoin, serait vraiment de l’aide ? Incapable d’éclaircir mes pensées, de faire le moindre choix… Je me suis lancé dans un cercle vicieux. Ou plutôt, on m’y a poussé. Enfin, je ne sais pas comment j’ai atterri là-dedans. Que quelqu’un m’aide à y voir clair. Mais qui. Et comment me faire voir la vérité en face ? Et quelle vérité ? Chaque question en cache une autre. C’est interminable. C’est comme marcher le long d’un chemin, menant à l’Enfer, et il n’y a pas d’autres alternatives. Je commençais déjà à apercevoir les portes de ce monde chaotique, où le diable règne en maître. Si je devais faire parti de ce monde tôt ou tard, je ne m’inclinerai pas devant lui, il pourra aller se faire voir. Et puis, je n’en étais pas encore là. Le cœur de Phobia accélérait à chaque minute, ses peurs étaient telles, que je les ressentais comme si moi-même j’avais peur. J’en faisais abstraction, pour garder ma lucidité, préférant concentrer mes pensées sur la scène, ignorant encore comment faire. Le transplanage serait la meilleure des solutions, seulement Phobia en a peur. Elle a peur de tout, c’est la principale raison de mon attirance pour elle, de ma position envers elle. Mon côté chevaleresque qui est ressortit grâce à elle, certainement. Et puis, j’avais également peur. Peur de ne pas respecter les trois D du transplanage. Destination, Détermination, Décision ! Le risque de se retrouver désartibulé était énorme. Cependant, il serait difficile d’ouvrir la porte, l’esprit s’étant certainement amusé à veiller à ce qu’elle soit, et reste, fermée quoi qu’il arrive. Un sortilège n’y ferait rien, j’en mettrais ma main à couper. Elle me souffla alors qu’elle avait perdue sa baguette… La peur était également perceptible dans sa voix. Je ne pouvais la laisser dans cet état, c’était plus fort que moi. Elle souffrait intérieurement, je le sentais, et je ne pouvais m’y résoudre, il fallait sortir d’ici. Vite.
▬ « Ce n’est rien, on va la retrouver, ne t’en fais pas. »
Ma baguette toujours en main, de ma main libre je collais un peu plus sa tête contre moi, qu’elle sente ma présence comme l’unique chose en ces lieux. La rassurant comme je pouvais, je tentais tant bien que mal de lui apporter la chaleur de mon corps, en tant que réconfort intérieur. Je ne semblais pas y parvenir, je n’avais pas su lui apporter toute l’aide nécessaire pour qu’elle puisse vaincre ses phobies comme je le souhaitais. Un sentiment de culpabilité m’envahit alors. J’avais l’impression d’être coupable de ce qui arrivait en ce moment même, du fait qu’elle soit tétanisée, qu’elle ne puisse être maîtresse de ses mouvements, et de ses pensées. Elle était affaiblie, tout comme sa lucidité, de part la présence de l’ectoplasme. Je devais tâcher de vite retrouver sa baguette. Mes pensées s’entremêlaient et perdaient en clarté. Je secouais brièvement la tête, et pensa au moyen le plus rapide de retrouver la baguette de Phobia. Cela semblait pourtant évident.
▬ « Accio baguette. » L’objet en question ne répondit aucunement à mon appel. Surpris, je réitérais l’action. « Accio baguette. » Cette fois, la baguette de Phobia se projeta dans ma main. Sans savoir pourquoi j’ai du m’y prendre à deux fois, je chassais bien vite cette question de mon esprit, qui était sans intérêt particulier. « J’ai ta baguette, ça y’est. Maintenant, il va falloir que tu me fasses confiance une dernière fois, mon Amour. Nous devons transplaner, accroche toi bien. » Aussitôt, l’esprit apparu, dans un ricanement diabolique. Quelle affreuse entité. Une idée me vint soudainement. « Tu tombes bien, putain d’esprit. Mange moi ça et ne reviens plus faire chier. »
De ma main gauche, je lâchais la tête de Phobia, toujours collée à moi, les yeux fermés, puis je tendis mon majeur, de telle sorte à lui montrer toute l’étendue de mon affection, dans un geste très honorifique, comme peut l’indiquer l’intitulé de ce geste. Puis, je pris la baguette de Phobia dans cette même main, la pointant, ainsi que la mienne, dans sa direction. Je prononçais un sortilège dans mon esprit, et quelques dizaines de couteaux décollèrent de divers emplacements de la pièce, avant de se dresser devant lui et de se hâter dans sa direction. J’ai ouïe dire que cet esprit – le seul résidant à Hungcalf – a été tué par des coups de couteaux, lui rappeler sa mort était un bon moyen de l’apeurer, de telle sorte à ce qu’il reste tranquille un moment. Relâchant mes bras, rassuré de l’effet produit – oui, il avait disparu, et un silence régna alors – j’entourais de nouveau Phobia de mes bras, puis pensant aux trois D, nous commencions à tournoyer, jusqu’à ce que la pièce ne soit plus que souvenirs, affreux souvenirs, que d’avoir su Phobia dans un tel état. Une nouvelle pièce, bien plus chaleureuse apparue. J’avais choisi les appartements de Phobia, se trouvant dans son bureau. J’ai toujours apprécié cet endroit, paisible, où sa délicieuse odeur planait. Je repoussais Phobia, la tenant par les épaules, en essayant de voir si elle n’avait aucune séquelle du transplanage. Non, elle semblait en parfaite santé. Je l’aidais alors à s’allonger sur le lit, avec une extrême délicatesse.
▬ « Tout va bien, c’est terminé. Respire calmement, je suis là, je ne vais pas te laisser, je te le promets. Tu veux quelque chose, mon cœur ? »
▬ « Ce n’est rien, on va la retrouver, ne t’en fais pas. »
Ma baguette toujours en main, de ma main libre je collais un peu plus sa tête contre moi, qu’elle sente ma présence comme l’unique chose en ces lieux. La rassurant comme je pouvais, je tentais tant bien que mal de lui apporter la chaleur de mon corps, en tant que réconfort intérieur. Je ne semblais pas y parvenir, je n’avais pas su lui apporter toute l’aide nécessaire pour qu’elle puisse vaincre ses phobies comme je le souhaitais. Un sentiment de culpabilité m’envahit alors. J’avais l’impression d’être coupable de ce qui arrivait en ce moment même, du fait qu’elle soit tétanisée, qu’elle ne puisse être maîtresse de ses mouvements, et de ses pensées. Elle était affaiblie, tout comme sa lucidité, de part la présence de l’ectoplasme. Je devais tâcher de vite retrouver sa baguette. Mes pensées s’entremêlaient et perdaient en clarté. Je secouais brièvement la tête, et pensa au moyen le plus rapide de retrouver la baguette de Phobia. Cela semblait pourtant évident.
▬ « Accio baguette. » L’objet en question ne répondit aucunement à mon appel. Surpris, je réitérais l’action. « Accio baguette. » Cette fois, la baguette de Phobia se projeta dans ma main. Sans savoir pourquoi j’ai du m’y prendre à deux fois, je chassais bien vite cette question de mon esprit, qui était sans intérêt particulier. « J’ai ta baguette, ça y’est. Maintenant, il va falloir que tu me fasses confiance une dernière fois, mon Amour. Nous devons transplaner, accroche toi bien. » Aussitôt, l’esprit apparu, dans un ricanement diabolique. Quelle affreuse entité. Une idée me vint soudainement. « Tu tombes bien, putain d’esprit. Mange moi ça et ne reviens plus faire chier. »
De ma main gauche, je lâchais la tête de Phobia, toujours collée à moi, les yeux fermés, puis je tendis mon majeur, de telle sorte à lui montrer toute l’étendue de mon affection, dans un geste très honorifique, comme peut l’indiquer l’intitulé de ce geste. Puis, je pris la baguette de Phobia dans cette même main, la pointant, ainsi que la mienne, dans sa direction. Je prononçais un sortilège dans mon esprit, et quelques dizaines de couteaux décollèrent de divers emplacements de la pièce, avant de se dresser devant lui et de se hâter dans sa direction. J’ai ouïe dire que cet esprit – le seul résidant à Hungcalf – a été tué par des coups de couteaux, lui rappeler sa mort était un bon moyen de l’apeurer, de telle sorte à ce qu’il reste tranquille un moment. Relâchant mes bras, rassuré de l’effet produit – oui, il avait disparu, et un silence régna alors – j’entourais de nouveau Phobia de mes bras, puis pensant aux trois D, nous commencions à tournoyer, jusqu’à ce que la pièce ne soit plus que souvenirs, affreux souvenirs, que d’avoir su Phobia dans un tel état. Une nouvelle pièce, bien plus chaleureuse apparue. J’avais choisi les appartements de Phobia, se trouvant dans son bureau. J’ai toujours apprécié cet endroit, paisible, où sa délicieuse odeur planait. Je repoussais Phobia, la tenant par les épaules, en essayant de voir si elle n’avait aucune séquelle du transplanage. Non, elle semblait en parfaite santé. Je l’aidais alors à s’allonger sur le lit, avec une extrême délicatesse.
▬ « Tout va bien, c’est terminé. Respire calmement, je suis là, je ne vais pas te laisser, je te le promets. Tu veux quelque chose, mon cœur ? »
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