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Les yeux sont le miroirs de l'âme (finnick&winslow)
Dim 15 Mar 2020 - 22:27
Il était difficile de savoir comment il faisait pour se concentrer avec le brouhaha sonore et surtout le flot de pensée incessant des élèves autour de lui. Avec le temps, il s'était habitué. Winslow se souvenait très bien des heures à essayer de se calmer au collège lorsqu'il avait développé ces talents. Heureusement, son grand-frère fut là pour le soutenir et lui apprendre à se focaliser sur d'autres choses. Les gens de manière générale étaient assez simples d'esprit et ne pensaient pas souvent qu'à ce qu'ils étaient en train de faire. Il y avait également des exceptions ou des rêveurs comme Finnick par exemple qui semblait bien plus intéressé par le Quidditch parfois. Contrairement à la majorité des sorciers légilimens, les Harbinger n'apprenaient pas la légilimencie ou du moins, il n'en avait pas vraiment besoin, c'était plus un talent héréditaire, une forme de don qui leur permettait de développer ce pouvoir à un très jeune âge. Pour une grande majorité des légilimens, le sortilège et la baguette magique était nécessaire pour pénétrer dans l'esprit de quelqu'un. Pour Winslow, c'était différent, c'est comme si la radio bourdonnait tout le temps, il lui suffisait simplement de changer de station ou d'augmenter le volume pour écouter les pensées intimes des autres. Un simple contact visuel était nécessaire pour extraire des informations plus importantes comme des souvenirs ou des images. C'est pour cela que l'Australien avait le regard fuyant. Quand votre famille peut extraire vos pensées les plus secrètes d'un simple coup d’œil, vous apprenez à fuir tout regard. Pendant qu'il était en train de découper des pétales de roses pour les réduire en poudre, il plongea son regard dans ceux de Finnick pour lui parler et fut tout d'un coup surpris de voir que son partenaire de classe s'essayait à la légilimencie avec Winslow. Amusé, il se concentra plus intensément histoire de faire miroiter les propres pensées de Finnick. Il lui fit un sourire bientôt suivi d'un petit rire.
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Re: Les yeux sont le miroirs de l'âme (finnick&winslow)
Mar 31 Mar 2020 - 18:50
Cours de potions – endroit de calme s’il en est un dans mon univers, mis à part fendre le ciel sur mon balai. Malgré l’atmosphère souvent cacophonique de la salle de cours, il y a dans ces séquences ordonnées un aspect extrêmement rassurant. Chaudrons s’apparentant parfois à de vulgaires casseroles, mais qu’importe, qu’on y retrouve de la poudre d’asphodèle ou des patates – tant que les procédures sont suivies. Et en ce moment, j’en ai terriblement besoin. Coquille presque vide depuis des semaines – tout s’accumule, en ce moment. Tout me fait perdre pied, et seuls les échappatoires des potions et du vol m’aident encore à oublier le lamentable état dans lequel se trouvent mes pensées. Tenter de donner du sens au monde à nouveau après la découverte de la trahison d’Aphrodite et l’hospitalisation de mon frère – besoin de respirer, de comprendre, de – « C'est une potion un peu compliquée, y'a beaucoup d'étapes et d'ingrédients et le dosage est super important parce que c'est pas un poison, mais un somnifère qu'on veut créer ». Je relève la tête, ne prenant pas le temps d’expliquer à Winslow que j’ai déjà réalisé cette potion – l’habitude de passer pour l’idiot du groupe parmi mes compatriotes, même ceux avec lesquels j’ai des liens ténus. Il me faudrait trop de mots pour expliquer à l’étudiant que je comprends aussi bien les potions que je ne saisis pas les gens. La passivité a tellement meilleur goût dans ce genre d’interaction sociale que je me contente de hocher la tête en silence, accompagné d’un léger « ça marche ». Le regard qui se fixe sur les étapes listées dans mon propre manuel. Ignorant les bruits autour, je lis les instructions.
Mécaniquement, je rassemble les ingrédients dans ma trousse, les fioles tintant avec douceur au fur et à mesure qu’elles sont déposées sur le plan de travail. Poudre rose, fèves sopophoriques liquéfiées, liquide blanc, crochets de serpent … la fatigue que je ressens commence à prendre son emprise à nouveau sur mes gestes. Loin d’être aussi alerte qu’en temps normal, mes pensées s’égarent, se promenant dans les tréfonds de mon sac. Un éclat doré – qui me rappelle trop bien celui que j’ai passé les derniers mois à suivre. Plus élusif qu’un vif d’or, plus traître, et toutes les autres femmes me semblent bienmochesordinaires, à côté d’elle. Aphrodite. Dans mes jersey de quidditch, les cheveux en bataille. En robe d’été, sandales aux pieds. Partout, elle me hante, je suis incapable de penser à autre chose, de passer par-dessus, et pourtant, jamais je ne pourrais revenir à elle. Ça me ressemble si peu, de ne pas prêter attention dans le cadre d’un cours de potions, mais l’urgence me prend à la poitrine, et je sens ma cage thoracique se comprimer comme si on m’avait saisi dans un étau impitoyable. La douleur sourde hante mon ventre, et en dernier ressort, je tire ma baguette sous prétexte d’allumer un feu pour préparer notre chaudron. legilimens. Cherchant désespérément une prise sur laquelle me fixer le temps de mieux digérer mes propres pensées, le temps de me calmer, mon esprit se fixe sur la cible la plus près – déjà qu’il est relativement rare que mes tentatives de legilimancie fonctionnent … Pourtant, j’échoue. Je ne vois que les traits de l’abeille qui fut ma première (et seule) petite amie. Sourcils froncés, je romps le contact, fixant Winslow, surpris. Son rire me fait presque sursauter. Présentant un air dubitatif à l’ethelred, je tente. Tu m’entends? Enfin, tu me « lis »? Peut-être que je deviens fou après tout ce temps.
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