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Stupid listens to the heart. Be stupid. ♣ Caleb & Ceasar.
Lun 22 Mar 2010 - 17:35
Assise sur son lit les bras entourant ses genoux, la silhouette brune recroquevillée sur elle-même ne semblait pas esquisser le moindre geste. Son regard tétanisé se posait alternativement sur son réveil et la porte, comme si elle attendait quelqu’un. Comme si, après tout, on s’inquiétait pour elle. Comme si on chercherait à l’empêcher d’y aller. De le faire. Mais il fallait se rendre à l’évidence : personne n’ouvrirait cette foutue porte. Dans un soupir à fendre l’air, Bonnie resserra son étreinte, afin de presser, d’écraser ce ventre, cet imbécile qui la rendait si faible, si inintéressante. L’être qui grandissait fièrement à l’intérieur ne méritait pas de naître, de commencer une nouvelle vie. Parce que cela signifierait que celle de Bonnie s’arrêterait subitement. Il fallait le tuer le plus vite possible. Autrement, elle deviendrait folle. Si les dernières semaines lui avaient apparues longues, la jeune femme ne supportait plus cette attente insoutenable. Elle avait accepté, pendant quelques temps, de se rendre aux consultations afin de voir la chair de sa chair grandir. Parfois, des larmes venaient troubler ces séances, enfermant Bonnie dans une contradiction insupportable. Elle voulait le tuer. Elle ne voulait plus. Mais dans quelques heures, tout serait enfin fini pour de bon. Elle respirerait à nouveau le doux parfum de la jeunesse et recommencerait ses bêtises, comme avant. Et pourtant, à cette agréable pensée, la gorge de Bonnie se noua. Tuer un être sans défense…Peut être n’était-ce pas la bonne solution, finalement ? Peut être qu’il méritait une chance, non ? Non, non. NON.
Repoussant rageusement les draps qui l’entouraient, la jeune femme jeta un dernier coup d’œil à son réveil. Sept heures quarante-cinq. Tout le monde dormait à une heure pareille ; personne n’avait à sortir de son lit expressément. Lorsqu’elle daigna enfin se lever, le regard de Bonnie s’arrêta un instant sur son ventre, intrigué. Il grossissait à vue d’œil, c’en était presque inquiétant. Ses doigts frôlèrent brièvement cette forme qui se dessinait progressivement, cette forme inconnue qui ne la laissait pas indifférente depuis quelques temps. Tout ça la rendait à la fois nerveuse, angoissée, inquiète et étrangement, presque heureuse. Enfin, « heureuse » était un bien grand mot. Ce n’était pas un bonheur intense, loin de là mais plutôt quelque chose d’agréable, de reposant. Et pourtant, il fallait se rendre à l’évidence : Bonnie ne possédait pas la maturité d’élever un enfant seule et de priver sa descendance de son père biologique qui devait certainement tout ignorer. Oh, bien sûr, quelques personnes bienveillantes cherchaient à l’aider. Breeony, par exemple, faisait de son mieux pour cacher la grossesse de la Grymm et taisait les rumeurs à son sujet. Ou encore Caleb, avec qui Bonnie sortait depuis peu. Non, rassurez-vous, son meilleur ami ne ferait pas concurrence à Ceasar, loin de là. De cette façon, il veillait sur elle et voulait même devenir le père de cet enfant qui ne méritait en aucun cas cet idiot de Lufkin en tant que géniteur. En pensant à lui, la jeune femme secoua violemment sa tête comme pour chasser l’image de celui qu’elle aimait toujours dans son esprit.
Lorsque Bonnie referma la porte de sa chambre, elle fut surprise de constater qu’un silence pesant régnait sur toutes les chambres étudiantes. On entendait simplement le bruit de ses pas lents, ses talons résonnant lourdement dans les couloirs. A la fois nerveuse et alarmée, la jeune femme tourna la tête de tous les côtés, à la recherche d’une présence humaine. Personne. Sans attendre une minute de plus, la Grymm sortit sa baguette de son sac à main et la pointa en direction de son ventre murmurant des paroles inaudibles pour quiconque la remarquerait. En vérité, ce sortilège servait à dissimuler son ventre arrondi à toute personne qui ignorait l’existence de son enfant, c'est-à-dire à tout Hungcalf. Bref. Bonnie hésita longuement sur la façon de se rendre à l’hôpital de Norwich. Certes, transplaner était une voie beaucoup plus rapide mais dangereuse. Oui, la jeune femme ne maîtrisait pas ce moyen de transport. Soit elle perdait quelque chose, soit elle atterrissait dans un endroit inconnu. Marcher s’offrait donc comme la meilleure des solutions. Même s’il était huit heures et quart, Bonnie ne se sentait guère rassurée en découvrant le parc du château entièrement désert. Plus le temps avançait, plus elle accélérait ses foulées, quitte à courir pour sortir de là. Tant que la grille ne serait pas franchie, elle n’excluait pas qu’un élève matinal viendrait l’importuner, histoire de savoir pourquoi Bonnie Arton se promenait si tôt dans le parc du château. Aurait-elle quelque chose à cacher ? Oui. Bien sûr. Mais seuls Caleb et Breeony connaissaient la raison d’un tel départ précipité. Marchant aussi rapidement que possible, la jeune femme mit près de vingt minutes avant d’atteindre l’immense bâtisse blanche, destinée à soigner et à guérir les maux des moldus. Cela faisait tellement longtemps qu’elle ne s’était pas retrouvée parmi les siens, ces moldus naïfs ignorant tout du monde magique. L’air hésitant, Bonnie finit par se décider à entrer dans le bâtiment, ne sachant que faire. Elle aurait pu se rendre immédiatement dans le service ou on l’attendant mais étrangement, elle se mit à rester immobile, ses jambes refusant d’avancer. Et pourtant, il le fallait. Prenant une profonde inspiration, la Grymm se précipita dans l’ascenseur, direction le deuxième étage. Cet endroit ne lui était pas familier, du fait des nombreuses consultations qu’elle avait du effectuer précédemment. En un sens, voir des jeunes filles dans un état semblable la rassurait ; certaines pouvaient comprendre de quoi il en retournait, elle n’était pas seule, heureusement.
N’osant pas croiser le regard de l’infirmière, Bonnie vint s’installer dans la salle d’attente, son sac à main contre son ventre. Les deux autres personnes présentes lui jetèrent un bref regard, comme si elle venait d’une autre planète. En un sens, ils n’avaient pas tort.
Repoussant rageusement les draps qui l’entouraient, la jeune femme jeta un dernier coup d’œil à son réveil. Sept heures quarante-cinq. Tout le monde dormait à une heure pareille ; personne n’avait à sortir de son lit expressément. Lorsqu’elle daigna enfin se lever, le regard de Bonnie s’arrêta un instant sur son ventre, intrigué. Il grossissait à vue d’œil, c’en était presque inquiétant. Ses doigts frôlèrent brièvement cette forme qui se dessinait progressivement, cette forme inconnue qui ne la laissait pas indifférente depuis quelques temps. Tout ça la rendait à la fois nerveuse, angoissée, inquiète et étrangement, presque heureuse. Enfin, « heureuse » était un bien grand mot. Ce n’était pas un bonheur intense, loin de là mais plutôt quelque chose d’agréable, de reposant. Et pourtant, il fallait se rendre à l’évidence : Bonnie ne possédait pas la maturité d’élever un enfant seule et de priver sa descendance de son père biologique qui devait certainement tout ignorer. Oh, bien sûr, quelques personnes bienveillantes cherchaient à l’aider. Breeony, par exemple, faisait de son mieux pour cacher la grossesse de la Grymm et taisait les rumeurs à son sujet. Ou encore Caleb, avec qui Bonnie sortait depuis peu. Non, rassurez-vous, son meilleur ami ne ferait pas concurrence à Ceasar, loin de là. De cette façon, il veillait sur elle et voulait même devenir le père de cet enfant qui ne méritait en aucun cas cet idiot de Lufkin en tant que géniteur. En pensant à lui, la jeune femme secoua violemment sa tête comme pour chasser l’image de celui qu’elle aimait toujours dans son esprit.
Lorsque Bonnie referma la porte de sa chambre, elle fut surprise de constater qu’un silence pesant régnait sur toutes les chambres étudiantes. On entendait simplement le bruit de ses pas lents, ses talons résonnant lourdement dans les couloirs. A la fois nerveuse et alarmée, la jeune femme tourna la tête de tous les côtés, à la recherche d’une présence humaine. Personne. Sans attendre une minute de plus, la Grymm sortit sa baguette de son sac à main et la pointa en direction de son ventre murmurant des paroles inaudibles pour quiconque la remarquerait. En vérité, ce sortilège servait à dissimuler son ventre arrondi à toute personne qui ignorait l’existence de son enfant, c'est-à-dire à tout Hungcalf. Bref. Bonnie hésita longuement sur la façon de se rendre à l’hôpital de Norwich. Certes, transplaner était une voie beaucoup plus rapide mais dangereuse. Oui, la jeune femme ne maîtrisait pas ce moyen de transport. Soit elle perdait quelque chose, soit elle atterrissait dans un endroit inconnu. Marcher s’offrait donc comme la meilleure des solutions. Même s’il était huit heures et quart, Bonnie ne se sentait guère rassurée en découvrant le parc du château entièrement désert. Plus le temps avançait, plus elle accélérait ses foulées, quitte à courir pour sortir de là. Tant que la grille ne serait pas franchie, elle n’excluait pas qu’un élève matinal viendrait l’importuner, histoire de savoir pourquoi Bonnie Arton se promenait si tôt dans le parc du château. Aurait-elle quelque chose à cacher ? Oui. Bien sûr. Mais seuls Caleb et Breeony connaissaient la raison d’un tel départ précipité. Marchant aussi rapidement que possible, la jeune femme mit près de vingt minutes avant d’atteindre l’immense bâtisse blanche, destinée à soigner et à guérir les maux des moldus. Cela faisait tellement longtemps qu’elle ne s’était pas retrouvée parmi les siens, ces moldus naïfs ignorant tout du monde magique. L’air hésitant, Bonnie finit par se décider à entrer dans le bâtiment, ne sachant que faire. Elle aurait pu se rendre immédiatement dans le service ou on l’attendant mais étrangement, elle se mit à rester immobile, ses jambes refusant d’avancer. Et pourtant, il le fallait. Prenant une profonde inspiration, la Grymm se précipita dans l’ascenseur, direction le deuxième étage. Cet endroit ne lui était pas familier, du fait des nombreuses consultations qu’elle avait du effectuer précédemment. En un sens, voir des jeunes filles dans un état semblable la rassurait ; certaines pouvaient comprendre de quoi il en retournait, elle n’était pas seule, heureusement.
- « Puis-je vous aider ?
- Heu…Oui. J’ai rendez-vous avec le professeur Ainsworth pour…Enfin, vous voyez…
- Bien. Veuillez signer ces papiers et installez-vous en salle d’attente. On viendra vous chercher pour vous préparer. »
N’osant pas croiser le regard de l’infirmière, Bonnie vint s’installer dans la salle d’attente, son sac à main contre son ventre. Les deux autres personnes présentes lui jetèrent un bref regard, comme si elle venait d’une autre planète. En un sens, ils n’avaient pas tort.
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Re: Stupid listens to the heart. Be stupid. ♣ Caleb & Ceasar.
Dim 28 Mar 2010 - 12:08
- « Wakey wakey wakey.
- Whuut ?
- Aw come on Bougrov. Wake up, it's half past seven. »
« Allez, on se lève.
- Quoii ?
- Oh allez, Bougrov. Debout, il est sept heures et demie. »
Ouverture d'un œil de la part de Ceasar Bougrov sur un visage connu et reconnu aisément. Joas O'Mackney, son meilleur pote à Hungcalf semblait le veiller.
- « What the fuck is wrong with you O'Mackney ? Leave me the fuck alone.
- Bougrov, for fuck's sake, stop jerking around. It's Estienne's birthday, they're waiting for us in France.
- Fuck them & fuck France.
- Bougrov, get on your feet, now. »
« Mais bordel, qu'est-ce qui te prend, O'Mackney ? Fous moi la paix.
- Putain, Bougrov, arrête de déconner. C'est l'anniversaire d'Estienne, ils nous attendent en France.
- Je les emmerde et j'emmerde la France.
- Bougrov, lève-toi, immédiatement. »
L'air autoritaire de Joas change la donne d'un coup. Ceasar observe son meilleur ami avec un air étonné. Quoi, vraiment, il faut qu'il se lève et qu'il aille aussi tôt en France ? Dans ce pays de merde où il n'y a rien d'autre que des personnes qui ne sont pas foutues de parler correctement le Russe ? La francophilie des siècles précédents n'a jamais contaminé Ceasar, et pourtant il apprécie Estienne, leur ami commun qui les attend peut-être, mais pas si tôt.
- « They're expecting us at seven at night.
- That's exactly why we're going now.
- Что ты говоришь ?
- Stop making a fuss. You can't apparate, otherwise you might enhance the chances of your collapsing.
- Fuck that. I'm not taking a Muggle train. »
« Ils nous attendent à sept heures du soir.
- C'est exactement pour ça que nous partons maintenant.
- What are you saying ?
- Arrête de faire chier. Tu ne peux pas transplaner, sinon tu vas augmenter les risques de t'effondrer.
- Rien à battre. Je ne prendrai pas un train Moldu. »
Joas reste un instant silencieux et songeur. Dans un sens, il comprend parfaitement la position de son meilleur ami. Mais dans un autre, il ne veut pas risquer de tuer involontairement Bougrov, même s'il le mériterait sans doute par moment. Alors il se lève, pensif, s'approche de la fenêtre et regarde dehors. Du mouvement en bas, dans le parc, lui fait observer la silhouette qui s'éloigne en direction de la sortie de l'enceinte d'Hungcalf. Un sortilège informulé qu'il maîtrise à la perfection lui permet en quelque sorte de zoomer sur la demoiselle et sa découverte lui arrache un hoquet de stupeur et presque un rire…
- « Say buddy, could you tell me why your Arton is in the park at that time and seems to leave Hungcalf ?
- WHAT ? »
« Dis, mon pote, et si tu me disais pourquoi ta Arton est dans le parc et a l'air de quitter Hungcalf ?
- COMMENT ? »
Cette observation de la part de son meilleur ami fait bondir Ceasar de son lit, sauf qu'il manque de se fracasser la gueule parce que son pied s'est emmêlé dans ses draps. Se rattrapant in extremis à la table de chevet, il défait son pied du piège de tissu et s'approche de la fenêtre à laquelle est accoudé Joas. Le bourrant un peu sur le côté pour avoir la place de voir, il regarde et constate en effet que la silhouette de celle qui le hante depuis tant de temps s'éloigne vers la sortie. Et il ne comprend pas. Il est en train de se dire qu'elle part à cause de lui. Qu'il lui a brisé le cœur, qu'elle n'en peut plus de vivre ici. Il n'est pas fin psychologue remarquez, et on ne lui a pas dit -on a préféré préserver son mental- que Arton sortait avec Lewis depuis le moment de leur rupture. Elle ne lui a pas dit lorsqu'elle était venue le veiller, qu'il s'était réveillé et qu'il avait malheureusement dit des choses qu'il ne pensait pas vraiment mais qu'il avait voulu dire pour lui faire aussi mal qu'elle avait pu le faire. Jusqu'à raconter qu'il était en relation plus ou moins ouverte avec une des pires ennemies de Bonnie.
Et sa réaction fut imprévisible. Lui qui ne voulait pas se lever quelques minutes plus tôt et qui refusait d'aller en France par un train Moldu se précipitait vers le pied de son lit où étaient posés des habits propres et pliés. Joas le laissa faire sans s'interposer, conscient que s'il tentait d'empêcher son ami de faire ce qu'il allait vraisemblablement faire il allait se prendre un pain dans la gueule. Ceasar s'habilla donc comme si l'Infirmerie était en feu et qu'il devait être habillé pour en sortir. Comme s'il avait le feu au cul quoi. Et une fois habillé, il revint à sa table de chevet et prit sa baguette. Il s'apprêtait à dévaler les marches pour la rattraper mais alors qu'il allait dire quelques mots à Joas, du bruit lui fit tourner la tête… Et il se prit le poing serré de Caleb E. Lewis dans la face, ce qui le fit tituber et porter la main gauche à son nez. Et voilà, ça pissait encore le sang. Venait derrière Breeony, qu'il savait être la meilleure amie de Bonnie, qui tentait visiblement de retenir ou de calmer Caleb… Ce qu'elle ne parvenait visiblement pas à faire, constata Ceasar tandis qu'il se reprenait un coup dans la mâchoire. Joas s'approcha et plutôt que de séparer les deux hommes qui se détestaient, il préféra tenter de calmer Breeony dont le discours était aussi décousu que sa nuisette. Et non, Joas n'avait pas d'idées louches derrière la tête… Ou du moins il n'en avait pas l'apparence. Ceasar était occupé à rendre son poing à Lewis, après qu'il a mis sa baguette dans la poche de son pantalon, si bien qu'il ne prêta pas attention à ce que pouvait faire le Summerbee, jusqu'à ce que Joas gueule sans se soucier de réveiller le reste de l'infirmerie, et en Russe :
- « Bougrov ! Она уехала в больницу ! »
« Bougrov ! Elle est partie à l'hôpital ! »
Cette information frappa Ceasar qui s'arrêta dans son geste, s'écarta de justesse et, remerciant du regard son ami fidèle, transplana sur la distance qui le séparait du seul hôpital de Norwich. Il apparut dans une ruelle juste à côté, le cœur battant à tout rompre et les tympans qui sifflaient. Merlin, il avait fait une connerie, il n'aurait jamais dû transplaner. Reprenant un souffle plus régulier et plus normal, histoire d'éviter une quelconque crise cardiaque -qu'il aurait s'il continuait ses conneries- il resta debuot dans la ruelle pendant quelques minutes. Et une fois que son cœur défectueux s'était apaisé, il pénétra dans l'hôpital, en ayant pris soin de ranger sa baguette dans la manche droite de sa chemise. Son but maintenant ? La retrouver. Il regardait partout, l'air totalement perdu, ne sachant pas où elle pouvait être allée. Il avisa un type à l'accueil, s'approcha rapidement, le souffle de nouveau saccadé. Quelques brèves phrases lui apprirent qu'elle avait pris l'ascenseur. Quel étage ? L'homme n'aurait pu le dire. Il alla même jusqu'à demander si Ceasar était le frère de la demoiselle. Ceasar ne réfléchit pas, acquiesça et commença à se lancer dans un monologue rapide sur son besoin de veiller continuellement sa petite sœur. L'homme n'y vit que du feu, Ceasar était bon comédien. Et bizarrement, le gars de l'accueil qui n'aurait sans doute rien dit à l'ancien-amant s'ouvrit au frère. Elle était montée au deuxième étage. Il l'avait dit comme ça, avec une sorte de connivence. Le Russo-belge remercia l'homme et partit vers l'ascenseur qu'il emprunta pour aller jusqu'à ce fameux deuxième étage. Dans l'ascenseur, il vit tout blanc, d'un coup. Un vertige rapide, qui repartit comme il était venu. Les portes s'ouvrirent, et il fit quelques pas peu assurés. Une femme s'approcha de lui, lui proposant son aide. Et Ceasar se dit que tant qu'à mentir, autant poursuivre le bobard jusqu'au bout, si ça lui ouvrait plus facilement les portes :
- « C'est ma petite sœur. Vous avez dû la voir. Petite, brune, un visage de poupée, les cheveux longs bouclés. Je lui avais promis d'être là, vous savez…
- Oh, je vois. Elle vous a devancé on dirait. Elle est là-bas… »
L'infirmière Moldue désignait une porte en verre opaque. Remerciant de nouveau la demoiselle, il se dirigea vers ladite porte, qu'il ouvrit et referma derrière lui une fois qu'il était entré.
Il ne vit pas Bonnie tout de suite. Il vit les deux autres femmes, séparées par quelques places, un ventre légèrement plus rond que la moyenne. Elles l'observaient en retour, bizarrement, comme s'il n'avait pas sa place ici. Il n'avait pas encore compris où il était, dans quel service. Poursuivant l'observation de la salle, son regard sombre tomba sur Bonnie, sa Bonnie. Elle semblait fatiguée, épuisée, attristée, même ? Il ne savait pas si elle l'avait vu et faisait semblant de ne pas l'avoir vu, ou si elle avait décidé de l'ignorer. Il vint néanmoins s'asseoir à ses côtés, gauche et maladroit soudainement. Il ne savait pas quoi dire. Il n'avait pas réfléchi. Lorsqu'il avait entendu le mot "Hôpital", il avait foncé. Parce qu'il avait peur que quelque chose de grave ne se soit passé. Parce qu'il l'aimait toujours, et que l'idée même qu'elle souffre ne lui faisait pas toujours du bien. Pas ce matin, en tous les cas. Il se racla la gorge, avant de lui demander à voix basse :
- « Est-ce que… Est-ce que tu vas bien ? »
Ceasar ou les questions posées au moment approprié.
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Re: Stupid listens to the heart. Be stupid. ♣ Caleb & Ceasar.
Mer 31 Mar 2010 - 20:03
Assise sur sa chaise le sac collé contre son ventre, Bonnie faisait tout son possible pour lutter contre l'ennui et la nervosité qui commençaient à l'envahir. L'opération lui apparaissait à la fois si éloignée et si proche que la jeune femme ne savait comment se comporter en attendant. Prendre un magazine ? Inutile. Elle passerait sûrement dans très peu de temps. Rester assise les bras croisés ? Non. Il se pourrait que le professeur ait du retard ou qu'une autre passe avant en urgence. En urgence ? Cela l'étonnait fortement. Toutes les femmes ici présentes subissaient la même chose. Sentir un être vivant grandir à l'intérieur de votre corps vous déclenchait généralement des pulsions meurtrières contre ce pauvre petit embryon. A certains moments, l'envie d'y mettre un terme soi-même se faisait de plus en plus pressante mais cela impliquait une souffrance physique atroce. Alors l'attente apparaissait finalement comme la meilleure des solutions. Peu importait ses souffrances, à lui. On s'en foutait. Cruauté, égoïsme et gaminerie étaient de mises. Et Bonnie l'assumait pleinement. Oh bien sûr, certains risqueraient de lui reprocher ce comportement immature mais en vérité, elle s'en moquait. Personne ne savait ce qu'elle avait du endurer, le temps de réaliser ce que son corps devenait. Personne n'avait supporté les nausées, la fatigue pesante, les sautes d'humeurs, les envies de manger tout et n'importe quoi. Et pire encore, personne ne savait ce que c'était de cacher au père biologique ce qui se tramait. Fuir ses regards assassins, essayer de ne pas perdre la face devant ses remarques blessantes constituaient autant de choses qui ne faisaient qu'ajouter une peine supplémentaire au sort de Bonnie. Elle essayait de prouver que tout allait bien, vraiment. Que, finalement, un enfant n'était qu'un détail. Que de toutes façons, elle passerait sûrement par là un jour, alors l'avoir maintenant ou plus tard ne changeait rien, n'est-ce pas ? Si. SI, ça changeait ABSOLUMENT tout. La Grymm refusait depuis bien longtemps d'accepter de voir son ventre grossir, son physique se déformer, tout ça pour mettre au monde un brailleur, un être fait pour vous pourrir l'existence jusqu'à la fin de votre vie. Et certains y trouvaient une forme de bonheur. N'importe quoi. A cette pensée, elle laissa tomber sa tête contre le mur, lui arrachant une légère grimace. Allons bon, l'attente devenait insupportable. Pourtant, elle ne pouvait strictement rien reprocher au docteur Nielsen. Il suivait la jeune femme depuis le début de sa grossesse, avait tenté de la consoler, réalisé toutes les échographies et continuait à l'aider du mieux qu'il pouvait. Vraiment, Bonnie ne pouvait pas mieux espérer.
Le bruit de la porte sortit Bonnie de sa rêverie temporaire. Contre toute attente, son regard ne se posa pas immédiatement sur l'inconnu, préférant se frotter les yeux, signe perceptible de fatigue. Elle se moquait de savoir qui venait d'entrer ici. Certainement une autre femme, rongée par sa grossesse. Tout cela devenait tellement singulier, commun et inintéressant. Oui. Exactement ça. Bonnie Arton n'était, après tout, qu'un être humain insignifiant, stupide, pathétique et méritait tout ce qui lui arrivait. Point final.
Lorsque la personne prit place à côté d'elle, elle ne prit pas non plus la peine de tourner la tête, jusqu'à ce que cette voix ne résonne à l'intérieur...
La jeune femme étouffa un hoquet de stupeur avant de tourner la tête en direction de son interlocuteur. En le voyant ici, Bonnie ne put s'empêcher de rester bouche bée un instant, les yeux plongés dans ce regard qui l'avait méprisé tant de fois. Il était venu...Alors il savait ? Non. Impossible. Breeony et Caleb avait juré de garder le secret. Mais le voir, assis près d'elle, s'inquiéter de la sorte déclencha un élan de tendresse chez les jeune femme. Elle l'aimait toujours et voulait seulement fondre en larmes dans ses bras et lui dire à quel point elle l'aimait, à quel point elle regrettait, et surtout, à quel point il lui avait manqué. Mas c'était impossible. Parce qu'il lui avait infligé des souffrances ignobles et que ça restait là, gravé dans sa mémoire. Alors, d'un air totalement indifférent, la jeune femme ouvrit la bouche décidée à renvoyer son ex-petit ami d'ou il venait.
Se montrer aussi méchante affectait presque Bonnie. Elle devrait tout avouer et le supplier de tout recommencer, au lieu de perdurer ce comportement immature. Voilà pourquoi il fallait éliminer cet enfant. Ni Bonnie ni Ceasar ne possédaient l'étoffe et la maturité d'un parent. Et cette pensée la rendit triste. Elle ne serait jamais ô grand jamais une mère digne de ce nom.
Sans accorder le moindre regard à Ceasar, la jeune femme se leva, dévoilant son ventre légèrement arrondi avant de se rasseoir ailleurs, magazine en main. Il l'importunait, il fallait qu'il le sache. Et qu'il sache également que ce ventre la faisait souffrir bien plus qu'il ne l'imaginait.
Le professeur Nielsen se mit à fixer alternativement Bonnie puis Ceasar. Ce mensonge paraissait aussi gros qu'un nez au milieu d'une figure. Mais voilà, la jeune femme se foutait de Ceasar à l'heure actuelle et n'hésitait pas à le faire savoir à toute la salle. Ses yeux rivés sur le papier glacé du magazine, Bonnie cherchait surtout à fuir le regard du professeur et celui de son ex-petit ami. Mentir à l'un, faire souffrir l'autre, toujours la même rengaine. Cela en devenait presque lassant, à force.
Le faire sortir ? Non...Bonnie ne voulait pas ça...Enfin si. Mais non, tout compte fait. Pour tout réponse, la jeune femme referma violemment son magazine et se contenta de hocher la tête en direction du professeur qui tourna les talons, en compagnie d'une autre patiente.
Le bruit de la porte sortit Bonnie de sa rêverie temporaire. Contre toute attente, son regard ne se posa pas immédiatement sur l'inconnu, préférant se frotter les yeux, signe perceptible de fatigue. Elle se moquait de savoir qui venait d'entrer ici. Certainement une autre femme, rongée par sa grossesse. Tout cela devenait tellement singulier, commun et inintéressant. Oui. Exactement ça. Bonnie Arton n'était, après tout, qu'un être humain insignifiant, stupide, pathétique et méritait tout ce qui lui arrivait. Point final.
Lorsque la personne prit place à côté d'elle, elle ne prit pas non plus la peine de tourner la tête, jusqu'à ce que cette voix ne résonne à l'intérieur...
« Est-ce que… Est-ce que tu vas bien ? »
La jeune femme étouffa un hoquet de stupeur avant de tourner la tête en direction de son interlocuteur. En le voyant ici, Bonnie ne put s'empêcher de rester bouche bée un instant, les yeux plongés dans ce regard qui l'avait méprisé tant de fois. Il était venu...Alors il savait ? Non. Impossible. Breeony et Caleb avait juré de garder le secret. Mais le voir, assis près d'elle, s'inquiéter de la sorte déclencha un élan de tendresse chez les jeune femme. Elle l'aimait toujours et voulait seulement fondre en larmes dans ses bras et lui dire à quel point elle l'aimait, à quel point elle regrettait, et surtout, à quel point il lui avait manqué. Mas c'était impossible. Parce qu'il lui avait infligé des souffrances ignobles et que ça restait là, gravé dans sa mémoire. Alors, d'un air totalement indifférent, la jeune femme ouvrit la bouche décidée à renvoyer son ex-petit ami d'ou il venait.
« Parfaitement bien. ça se voit, non ? »
Se montrer aussi méchante affectait presque Bonnie. Elle devrait tout avouer et le supplier de tout recommencer, au lieu de perdurer ce comportement immature. Voilà pourquoi il fallait éliminer cet enfant. Ni Bonnie ni Ceasar ne possédaient l'étoffe et la maturité d'un parent. Et cette pensée la rendit triste. Elle ne serait jamais ô grand jamais une mère digne de ce nom.
Sans accorder le moindre regard à Ceasar, la jeune femme se leva, dévoilant son ventre légèrement arrondi avant de se rasseoir ailleurs, magazine en main. Il l'importunait, il fallait qu'il le sache. Et qu'il sache également que ce ventre la faisait souffrir bien plus qu'il ne l'imaginait.
« Miss Arton ? Je croyais que votre ami-
- Ce n'est pas un ami. Je ne le connais même pas. »
Le professeur Nielsen se mit à fixer alternativement Bonnie puis Ceasar. Ce mensonge paraissait aussi gros qu'un nez au milieu d'une figure. Mais voilà, la jeune femme se foutait de Ceasar à l'heure actuelle et n'hésitait pas à le faire savoir à toute la salle. Ses yeux rivés sur le papier glacé du magazine, Bonnie cherchait surtout à fuir le regard du professeur et celui de son ex-petit ami. Mentir à l'un, faire souffrir l'autre, toujours la même rengaine. Cela en devenait presque lassant, à force.
« Sachez monsieur que les grossesses aussi bien volontaires qu'involontaires sont des sujets sérieux. Si votre présence n'est qu'une vaste plaisanterie, je vous demanderais de partir. Miss Arton, je vous vois dans une heure. »
Le faire sortir ? Non...Bonnie ne voulait pas ça...Enfin si. Mais non, tout compte fait. Pour tout réponse, la jeune femme referma violemment son magazine et se contenta de hocher la tête en direction du professeur qui tourna les talons, en compagnie d'une autre patiente.
- InvitéInvité
Re: Stupid listens to the heart. Be stupid. ♣ Caleb & Ceasar.
Dim 11 Avr 2010 - 12:35
Assis à côté d'elle, il se doutait bien qu'un miracle n'arriverait pas. Mais il aurait espéré qu'elle ne soit pas aussi sèche avec lui. En même temps, il avait été un beau salaud pendant le temps où ils avaient été séparés. Il lui avait fait mal, c'était indéniable. Il aurait pu la prendre dans ses bras, là. Lui dire qu'il s'en voulait, qu'il comprendrait si elle ne lui pardonnait pas. Ou pas ? Non, il n'aurait pas pu lui dire ce genre de choses, parce que ça présupposait qu'il ait du remords à ça. Disons qu'il était partagé. Partagé entre l'envie de lui faire du mal, encore et encore, histoire qu'elle ait aussi mal que lui lorsqu'il avait découvert la tromperie, et l'envie de la soulager, de la consoler, d'essuyer les larmes qui avaient dû couler le long de ses joues. Comme toujours, me direz-vous. Ceasar ne passait pas une minute de sa vie à ne pas être partagé entre deux états d'âme, deux comportements possibles, deux sensations. Là, pour le moment, il avait été soulagé en la voyant dans cette salle d'attente. Elle avait l'air éreintée, à bout de forces… Bien sûr, lui seul -sans doute- pouvait la lire aussi bien. Il avait appris à le faire, parce qu'il en avait eu besoin. Que faisait-elle ici ? C'est pour ça aussi qu'il lui avait posé cette question stupide sur sa santé. Il la fixait calmement, se retenant pour ne pas l'enlacer soudainement comme ça, sans raison. Impulsif, il l'était… Sinon il n'aurait pas transplané comme un con alors que ça lui était encore vraiment déconseillé. Le visage de Bonnie, passée la surprise, reprit un air indifférent tandis qu'elle lui répondait d'un ton glacial et dur :
Mh. De toute évidence, elle n'était pas heureuse de le revoir. Ça devait être ça. Il voyait difficilement comment ça pouvait en être autrement. Elle le rembarrait presque, mettant un terme à la conversation d'un coup. Ceasar ne releva pas. Il ne savait pas quoi dire, en fait. Il la fixait encore, sans mot dire lorsqu'elle se leva de son siège et s'éloigna de lui pour aller s'asseoir plus loin, beaucoup plus loin. Ceasar ne put cependant pas se lever sur le coup, parce que ses yeux habitués aux courbes du corps de Bonnie avaient remarqué un changement qui n'était pas des moindres. Un arrondi étrange et imprévisible avait pris place au niveau du ventre de Bonnie et il se demanda comment il n'avait pu le voir plus tôt… Que s'était-il passé ? Était-elle devenue boulimique ? Ou bien… Ses pensées -qui ne partaient pas dans le bon sens- furent interrompues lorsque le Professeur Nielsen s'adressa à Bonnie.
Merlin, quoi ? Que venait-elle de dire ? Ceasar était cloué sur son siège, fixant d'un air scotché la demoiselle qui venait d'affirmer qu'elle ne le connaissait pas du tout. Ah oui ? Ceasar aurait voulu s'expliquer, s'excuser soudainement… Mais le docteur s'adressa alors à lui, l'air grave et sérieux.
Que… Pardon ? Le temps que ça arrive au cerveau de Ceasar, le professeur Nielsen était sorti en compagnie d'une des deux femmes qui se trouvaient là plus tôt. Son regard sombre alla du professeur (sorti) donc de la porte à Bonnie. Est-ce que… Quoi, ça voulait dire que… Oh Merlin. Ses yeux ronds comme des flans, il semblait frappé par la foudre ou quelque chose comme ça. C'était donc pour ça que le ventre de Bonnie lui avait semblé plus rond que la dernière fois ! Mais… Il reprit ses esprits et se tourna vers la jolie Australienne qui avait fermé le magazine qu'elle avait pris comme prétexte pendant un temps. Et puis il se leva, fit les dix ou douze pas qui le séparaient de Bonnie et, plutôt que de s'asseoir sur le fauteuil à côté d'elle, il posa ses mains sur les accoudoirs du fauteuil de Bonnie et se pencha vers elle, l'air plus ou moins perdu et alarmé :
Un rire étouffé et méprisant le fit regarder derrière lui, vers l'autre femme présente dans la salle. Elle semblait vraiment le prendre pour le dernier des demeurés. Il décida d'occulter sa présence et de ne se concentrer que sur sa succube. Il hésita quelques instants avant de demander, les yeux plongés dans ceux de Bonnie :
Qu'est-ce que ça pouvait lui faire, hein ? Est-ce qu'il allait assumer quelque chose qu'il venait d'apprendre ? Est-ce qu'il allait l'aider dans ce moment ? Est-ce que ça voulait dire qu'il tentait de lui faire savoir que si elle voulait encore de lui, il serait là ? Ne partons pas dans des grandes élucubrations pour le moment. Voyons d'abord ce qu'elle pourrait lui répondre, hein ?
Enfin, s'il lui en laissait le temps. Proche d'elle, plus proche qu'il ne l'avait été depuis plusieurs semaines, son regard oscillait entre les yeux profonds de Miss Arton et ses lèvres charnues qui lui donnaient bien envie de les lui embrasser…
- « Parfaitement bien. ça se voit, non ? »
Mh. De toute évidence, elle n'était pas heureuse de le revoir. Ça devait être ça. Il voyait difficilement comment ça pouvait en être autrement. Elle le rembarrait presque, mettant un terme à la conversation d'un coup. Ceasar ne releva pas. Il ne savait pas quoi dire, en fait. Il la fixait encore, sans mot dire lorsqu'elle se leva de son siège et s'éloigna de lui pour aller s'asseoir plus loin, beaucoup plus loin. Ceasar ne put cependant pas se lever sur le coup, parce que ses yeux habitués aux courbes du corps de Bonnie avaient remarqué un changement qui n'était pas des moindres. Un arrondi étrange et imprévisible avait pris place au niveau du ventre de Bonnie et il se demanda comment il n'avait pu le voir plus tôt… Que s'était-il passé ? Était-elle devenue boulimique ? Ou bien… Ses pensées -qui ne partaient pas dans le bon sens- furent interrompues lorsque le Professeur Nielsen s'adressa à Bonnie.
- « Miss Arton ? Je croyais que votre ami-
- Ce n'est pas un ami. Je ne le connais même pas. »
Merlin, quoi ? Que venait-elle de dire ? Ceasar était cloué sur son siège, fixant d'un air scotché la demoiselle qui venait d'affirmer qu'elle ne le connaissait pas du tout. Ah oui ? Ceasar aurait voulu s'expliquer, s'excuser soudainement… Mais le docteur s'adressa alors à lui, l'air grave et sérieux.
- « Sachez monsieur que les grossesses aussi bien volontaires qu'involontaires sont des sujets sérieux. Si votre présence n'est qu'une vaste plaisanterie, je vous demanderais de partir. Miss Arton, je vous vois dans une heure. »
Que… Pardon ? Le temps que ça arrive au cerveau de Ceasar, le professeur Nielsen était sorti en compagnie d'une des deux femmes qui se trouvaient là plus tôt. Son regard sombre alla du professeur (sorti) donc de la porte à Bonnie. Est-ce que… Quoi, ça voulait dire que… Oh Merlin. Ses yeux ronds comme des flans, il semblait frappé par la foudre ou quelque chose comme ça. C'était donc pour ça que le ventre de Bonnie lui avait semblé plus rond que la dernière fois ! Mais… Il reprit ses esprits et se tourna vers la jolie Australienne qui avait fermé le magazine qu'elle avait pris comme prétexte pendant un temps. Et puis il se leva, fit les dix ou douze pas qui le séparaient de Bonnie et, plutôt que de s'asseoir sur le fauteuil à côté d'elle, il posa ses mains sur les accoudoirs du fauteuil de Bonnie et se pencha vers elle, l'air plus ou moins perdu et alarmé :
- « Je… Tu… Hm. Il… Oui, c'est bien, continue comme ça, tu vas réciter tous les pronoms personnels. Il se reprit, le choc était rude. Tu… Tu es enceinte ? »
Un rire étouffé et méprisant le fit regarder derrière lui, vers l'autre femme présente dans la salle. Elle semblait vraiment le prendre pour le dernier des demeurés. Il décida d'occulter sa présence et de ne se concentrer que sur sa succube. Il hésita quelques instants avant de demander, les yeux plongés dans ceux de Bonnie :
- « C'est le mien ? »
Qu'est-ce que ça pouvait lui faire, hein ? Est-ce qu'il allait assumer quelque chose qu'il venait d'apprendre ? Est-ce qu'il allait l'aider dans ce moment ? Est-ce que ça voulait dire qu'il tentait de lui faire savoir que si elle voulait encore de lui, il serait là ? Ne partons pas dans des grandes élucubrations pour le moment. Voyons d'abord ce qu'elle pourrait lui répondre, hein ?
Enfin, s'il lui en laissait le temps. Proche d'elle, plus proche qu'il ne l'avait été depuis plusieurs semaines, son regard oscillait entre les yeux profonds de Miss Arton et ses lèvres charnues qui lui donnaient bien envie de les lui embrasser…
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Re: Stupid listens to the heart. Be stupid. ♣ Caleb & Ceasar.
Dim 11 Avr 2010 - 14:33
- La méchanceté ne mènerait à rien, Bonnie devait se faire violence et l'intégrer une bonne fois pour toute dans son esprit. Cette époque, ce temps, ou l'ancien couple se déchirait, dans le but de faire tomber l'autre était révolue pour le moment. La jeune femme aurait beau l'insulter, le rembarrer, elle se doutait pertinemment que ses mots n'auraient plus le même poids. Même s'ils étaient apparus comme violents au premier abord, la Grymm avait agit de la sorte juste pour "la forme", histoire de sauver le peu de dignité qui lui restait. Elle voulait lui prouver qu'elle se débrouillait parfaitement bien seule, que sa vie prenait un tournant beaucoup plus intéressant...Sans lui. Mais soyons réalistes, tout ceci était bien évidemment faux. Depuis le jour ou elle apprit qu'un petit être habitait son ventre, Bonnie ne cessait de penser à Ceasar jour et nuit. Elle cherchait à cacher la vérité mais d 'un autre côté, le priver d'une telle information n'était franchement pas la meilleure chose à faire. C'était pour cela qu'elle avait essayé tant bien que mal de lui annoncer lors de ce fameux soir, à l'infirmerie. Mais les paroles acides de Ceasar l'avaient empêchée de continuer jusqu'au bout. L'entendre dire qu'il prenait son pied avec d'autres pendant qu'elle portait leur enfant l'avait véritablement achevée. Et puis, finalement, la Grymm préféra laisser couler et continuer sa route toute seule. On s'y faisait, après tout. A présent, la situation actuelle représentait l'inverse : elle, le rejetant. Une vengeance ? Un peu. Mais pas tellement, tout compte fait. Juste le besoin de lui faire sentir qu'il ratait quelque chose depuis un certain temps. Et autant le faire comprendre à toutes les personnes présentes, histoire qu'il le sache juste comme ça. Si Bonnie n'avait pas voulu tourner la tête en direction du professeur Nielsen, c'était parce qu'elle avait honte. Honte d'agir ainsi, de mentir à l'homme qui prenait soin d'elle. Il se doutait parfaitement que le jeune homme qui venait d'entrer n'était autre que le père de cet enfant, c'était obligé. Et pourtant, il s'était tu et avait préféré passer à la patiente suivante. Enfin, plutôt celle qui était censée passer après Bonnie...Histoire de laisser à l'Australienne un petit temps de réflexion supplémentaire...
Mais passons. Pour le moment, la jeune femme se tenait là, assise, le magazine posé sur ses genoux. Elle n'avait esquissé le moindre geste et maintenait son regard dans le vide parce qu'elle refusait de voir quelle serait la réaction de Ceasar. Ordinairement, n'importe quel homme aurait sauté de joie mais pas là ; remarquez, Bonnie paraissait tout aussi enchantée à cette idée. Ses doigts serrant le magazine de toute ses forces, elle entendit des pas résonner qui, dans un silence de plomb, parvinrent finalement jusqu'à elle. Et deux mains vinrent se poser de chaque côté du fauteuil, l'obligeant ainsi à rester là ou elle se trouvait assise. Elle déglutit un instant, avant de relever la tête, légèrement, en direction de Ceasar. Il paraissait affolé, perdu. Ce qu'elle concevait parfaitement bien.
- « Je… Tu… Hm. Il… Tu… Tu es enceinte ? »
Elle aurait pu lui lancer une nouvelle pique mais ne le fit pas. La situation ne le permettait plus. Qu'importait ce qui avait pu se produire auparavant, leur discussion se devait d'être un peu plus sérieuse qu'ordinairement. Bonnie demeura muette et se contenta d'un hochement de la tête, à peine visible, et soudainement interrompu par un gloussement insupportable venant de l'autre femme. Sans dire un mot, la jeune femme lui adressa un regard noir, avant de se concentrer à nouveau sur Ceasar.
« C'est le mien ? »
Alors qu'il achevait sa question, la Grymm ne manqua pas de remarquer que le regard de Ceasar louchait dangereusement vers ses lèvres, vu leur proximité. Combien de temps cela faisait-il qu'ils ne s'étaient pas regardés de la sorte ? Longtemps, en tout cas. Et comme gênée par une telle situation, Bonnie détourna la tête en direction de la porte, lui faisant comprendre que ce n'était pas le moment idéal pour s'embrasser. Elle se mordit la lèvre inférieure et prit une profonde inspiration avant de répondre à la question posée.
« Ce sont les tiens. »
Et oui. Le ventre de Bonnie Arton renfermait deux embryons, chose qu'elle s'était gardée de dire, même à ses amis les plus proches. L'idée d'une simple grossesse l'avait effrayée en premier lieu mais lorsque le professeur Nielsen lui apprit qu'il y en avait bel et bien deux, la Grymm crut que le sort s'acharnait contre elle. Et sa peine fut doublement plus importante. Voilà ce qui se cachait depuis tant de jours, de semaines. Mais ça ne changerait rien, elle avorterait quand même.
Ses yeux se détournèrent de la porte pour revenir au jeune homme qui devait certainement être secoué par un tel évènement. Le malmener de la sorte gênait Bonnie. Après quelques secondes d'hésitation, la jeune femme se leva lentement de son siège et se jeta dans les bras de son ex-petit ami. Elle se moquait à présent de ce qui avait pu se produire auparavant, des mots acerbes, des regards méprisants. Les bras autour du cou du Lufkin, sa tête brune vint se lover dans le creux de l'épaule, doucement.
« Tu m'as manqué. »
Et sa grossesse ? Chaque chose en son temps, pour le moment, seule leur relation importait.
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Re: Stupid listens to the heart. Be stupid. ♣ Caleb & Ceasar.
Dim 16 Mai 2010 - 9:29
- Penché sur elle, les main sur les accoudoirs, son regard oscillait entre les deux yeux profonds de sa succube et ses lèvres pulpeuses et charnues qu'il mourait d'embrasser d'embrasser. Mais elle détourna la tête. Quoi, était-elle gênée de voir qu'il avait encore envie d'elle et que mieux (ou pire) encore, il était toujours complètement dingue d'elle ? Son regard s'ancra de nouveau à ses prunelles alors qu'elle se mordillait la lèvre inférieure. Merlin, il l'aurait embrassée dans la seconde s'il n'avait pas compris que ça n'était pas le moment. Il y avait plus grave. Ou plus sérieux. Dans tous les cas, un problème devait se régler maintenant.
- « Ce sont les tiens. »
Wait, what ? Quand bien même son visage n'en montrait rien, il était chamboulé de l'intérieur. Elle était enceinte de lui… Il allait être père… de deux enfants ? La stupeur l'empêchait de dire un mot de plus, il contemplait le visage de celle qu'il aimait tendrement, de celle à qui il avait juré de ne plus jamais faire de mal. Elle semblait apeurée par ce futur qui les attendait. Apeurée… Ou décidée ? Confus, il ne parvint pas à déchiffrer les signes qui trahissaient Bonnie. Dans l'immédiat, il n'aurait pas pu imaginer que Bonnie avait décidé d'avorter. Pourtant, il aurait dû comprendre que si elle était à l'Hôpital aussi tôt, ça n'était pas pour tricoter. Alors qu'elle se relevait, il s'écarta de quelques centimètres, pour lui laisser la place de se tenir debout… Or elle se jeta dans ses bras, qui l'accueillirent volontiers. Retrouvant leur place habituelle, ils entourèrent la taille de la jolie demoiselle alors qu'elle passait ses bras autour du cou de Ceasar. Le Lufkin humait de nouveau sa délicate odeur qui le rendait fou, une de ses mains vint se perdre dans les cheveux de sa douce et elle lui avoua :
- « Tu m'as manqué. »
Son cœur sembla s'éveiller. Ce cœur affaibli par une chute de plusieurs dizaines de mètres, celui-là oui, se remettait à cogner dur, fort, tandis qu'il la serrait contre lui sans mot dire. Le bras qui entourait sa taille se resserra un peu plus, la rapprochant encore plus de lui et il déposa un doux baiser sur le haut de ses cheveux.
- « Et moi qui craignais de ne plus jamais entendre ces mots de ta part. »
Qu'importe si une vieille fille était dans la même pièce qu'eux à ce moment-là. Qu'importe ce qu'elle pouvait penser de ces retrouvailles. Ceasar se foutait de tout pour le moment, il ne doutait pas de la véracité des paroles de Bonnie, conscient que ce manque était sans doute le même qu'il avait ressenti. Pas un manque de sexe, non, parce qu'il avait trouvé des jeunes filles assez aimables pour le servir dans ce domaine. Il avait juste connu un manque de tendresse, un manque de douceur, un manque d'amour. Elle lui avait manqué aussi, terriblement même. Sa main -qui se perdait dans ses cheveux auparavant- vint soulever le menton de sa tendre et chère, lovée contre lui, et il l'embrassa avec tendresse, amour, douceur, passion. Merlin, qu'elle lui avait manqué ! La main qui avait soulevé le joli minois de la Grymm vers celui de Ceasar vint soutenir la nuque de la demoiselle, passant sous la masse bouclée et brune de ces cheveux soyeux. Un baiser chaste, sachant tout ce qu'avait pu faire Ceasar autrefois. Il voulait lui faire savoir que cette situation avait été aussi intolérable pour lui qu'elle l'avait été pour elle. Qu'elle sache que ça n'était pas que son corps qui l'appelait, comme il avait eu assez de cruauté pour le lui laisser entendre le soir où il avait rompu d'une manière tout bonnement ignoble. Qu'elle sache qu'il n'y avait pas que ça —il ne pouvait pas nier que le corps de Bonnie l'attirait toujours autant. Mais il voulait lui montrer qu'il allait s'efforcer de ne plus être ce butor et ce crétin qu'il avait été.
- « Je t'aime, Bonnie, tu m'entends ? Je t'aime. »
Eh oui. Vous savez, ces mots là qu'il n'avait jamais osé dire, pas même pendant une étreinte. Eh bien il les disait, là, maintenant. Parce qu'il voulait qu'elle le sache. Parce qu'il l'aimait toujours, malgré les coucheries qu'il avait enchaînées pendant qu'ils n'étaient plus ensemble. C'est fou, hein, ce qu'on peut faire d'idiot lorsqu'on est en amour de quelqu'un qui n'est plus avec nous sur notre décision. Il avait cherché à la rendre jalouse, à la blesser aussi profond qu'elle l'avait blessé en couchant avec ce moins que rien de Leatherborrow. Il avait réussi. Il était allé même plus loin. Il ne se le pardonnerait jamais. Alors il tentait de panser ses plaies, maintenant qu'il la tenait enlacée contre lui. En lui disant de simples -mais ô compliqués- mots. Il ne lui dirait pas qu'il n'avait cessé de penser à elle, avec rage souvent, mais une rage jalouse. Il ne lui dirait pas qu'il s'était réveillé plus d'une fois à l'Infirmerie en espérant la revoir, penchée sur lui, comme la seule fois où elle l'avait veillé -et où il s'était montré d'une stupidité exemplaire. Il ne le lui dirait pas, parce qu'il n'avait aucune envie de ramener ça sur le tapis. Il l'embrassa de nouveau, avec passion, et, ses lèvres posées contre les siennes, il lui répéta encore ces quelques mots qu'il ne lui avait jamais dit :
- « Je t'aime, Bonnie Sydney Arton. Je t'aime, je ne te laisserai plus, jamais, je te le promets. »
Cela voulait tout dire, non ? Il sera là, quoiqu'il se passe. Qu'elle les garde ou qu'elle décide de ne pas les garder. Qu'elle veuille de nouveau de lui, ou qu'elle préfère qu'ils ne re-tentent pas le coup. À cette pensée, l'esprit de Ceasar redevint sombre. Mais il chassa cette idée, se contentant de plonger son regard sombre dans les prunelles de sa tendre et chère, alors qu'il lui mordillait finalement la lèvre inférieure, doucement.
- InvitéInvité
Re: Stupid listens to the heart. Be stupid. ♣ Caleb & Ceasar.
Ven 21 Mai 2010 - 20:23
- Sentir sa peau contre la sienne rassurait grandement Bonnie. Elle se sentait apaisée, sereine et presqu'heureuse de constater qu'il ne la rejetait pas, chose qu'elle s'était représentée maintes fois dans sa tête. A vrai dire, ce genre de situation s'était déjà produit, notamment à l'infirmerie, lorsque Ceasar se trouvait encore affaibli par sa blessure. L'inquiétude la rongeait de l'intérieur ; elle ne pouvait supporter le fait de laisser l'homme qu'elle aimait périr pendant un certain temps sur son lit de malade à l'infirmerie, probablement entouré par toutes les jeunes filles en fleur de Hungcalf, tandis qu'elle se trouvait allongée dans sa chambre à ruminer nuit et jour son chagrin et sa grossesse. Ainsi, un soir, sur un coup de tête, la jeune femme prit la ferme résolution de lui rendre visite, ne serait-ce qu'un court instant afin de le voir, de lui parler, de le réconforter et surtout...de lui annoncer qu'il allait être père. Mais cet instant que Bonnie imaginait secrètement sans embûches se révélait au contraire être un désastre. La Grymm dut subir les remarques blessantes et les regards méprisants de Ceasar alors qu'elle se retenait de fondre en larmes lorsqu'il lui présenta l'une de ses conquêtes que Bonnie détestait tant. Elle se souvenait de sa rechute par la suite, rechute qui dura certes un court instant, mais qui lui rappelait sans cesse que son cœur lui appartenait encore. A cette pensée, la jeune femme déglutit et secoua légèrement la tête, comme pour chasser cet infâme souvenir de son esprit. Pour le moment, seule leur relation avait de l'importance à ses yeux. Bonnie refusait de subir un nouveau déchirement du cœur pour la simple et bonne raison que ça faisait mal et qu'elle ne savait jamais quand elle se relèverait pour de bon. Mais là, immédiatement, tout semblait s'apaiser. Les bras de Ceasar entouraient son corps frêle et l'une de ses mains vint parcourir la longue chevelure de la Grymm, blottie contre lui. La voix du Lufkin vint soudainement briser le silence qui s'était installé entre eux, tandis qu'il se rapprochait toujours plus de Bonnie, et finit par lui avouer : « Et moi qui craignais de ne plus jamais entendre ces mots de ta part. ». A cet instant, le cœur de la Grymm se serra, probablement en signe d'émotion. Elle éprouvait toujours quelque chose pour lui, ça la rassurait. Mais elle ne répondit rien, se contentant de rester muette bien que son cœur, lui, voulait certainement parler. Une main vint délicatement soutenir le menton de la jeune femme, ne manifestant aucun signe de résistance, alors qu'elle voyait le visage de Ceasar se rapprocher progressivement du sien. En un sens, elle attendait ce moment depuis le début ou plutôt, depuis leur rupture. Ses baisers passionnés, remplis d'amour et de tendresse lui avaient tant manqué ! Et les frissons, ces frissons qu'elle ressentait à chaque fois recommençaient de plus belle. Il la faisait se sentir importante, belle, et unique tandis que la Grymm, elle, l'admirait, l'aimait et lui faisait comprendre qu'il serait le seul qui pourrait la posséder à tout jamais. Leur baiser passionné prenait lentement fin alors que Ceasar prononça les mots, ceux qu'il n'avait jamais osé dire.
- « Je t'aime, Bonnie, tu m'entends ? Je t'aime. »
Trois mots, sept lettres. Trois petits mots voulaient dire à eux seuls quelque chose de puissant, de particulier, d'unique. Et ça, Bonnie l'avait intégré depuis le début. Si elle n'avait prononcé que cette phrase une seule fois lors de leur rupture, Ceasar, lui, ne semblait l'avoir jamais fait, pas même lorsqu'ils se retrouvaient seuls, blottis l'un contre l'autre. La Grymm ignorait la raison de ce mutisme quant à ces trois mots mais à vrai dire, cela lui importait peu. Enfin, elle avait espéré qu'il le lui dise à plusieurs reprises mais voyant la difficulté de la tâche, elle s'était ravisée en se disant qu'il les prononcerait tôt ou tard et que cela ne les empêcherait pas de s'aimer. Et là, pour le moment, l'Australienne demeurait sciée tandis qu'elle éprouvait un mal fou à dissimuler un sourire béat qui ne demandait qu'à se dessiner sur ses lèvres. Mais la stupeur l'empêchait de le faire. Et leur baiser reprit de plus belle, Bonnie étant décidée à montrer au Lufkin qu'elle aussi l'aimait de tout son cœur. Toujours collés l'un contre l'autre, il ne cessait de lui répéter ce discours qu'elle avait tant espéré : « Je t'aime, Bonnie Sydney Arton. Je t'aime, je ne te laisserai plus, jamais, je te le promets. ». Alors que cet instant plein d'amour s'achevait, il embrassa une dernière fois la lèvre inférieure de la jeune femme souriante. Ces simples phrases parvinrent à la faire changer d'avis alors qu'elle se croyait déterminée et parfaitement sûre d'elle en se rendant ce matin de bonne heure ici, à l'hôpital. Finalement, peut être qu'elle les voulait ces enfants. Peut être que cette haine qu'elle leur vouait n'était qu'un reflet de sa souffrance, après tout. Non. Bien sûr que non. Elle était bien trop jeune pour mettre au monde des jumeaux.
A présent, Bonnie affichait un sourire béat sur son visage alors que ses bras entouraient toujours le cou de Ceasar. Elle le regardait avec des yeux remplis d'amour comme si cela faisait bien trop longtemps qu'elle ne l'avait pas observé de la sorte. Et puis, sans même se contrôler, elle l'embrassa à nouveau et se rapprochait encore et toujours plus du corps du Lufkin. Elle s'arrêta un instant et resta à proximité des lèvres de Ceasar et murmura d'une voix calme et sereine :
« Je ne veux plus jamais subir ça. C'est trop douloureux. »
Elle déposa un dernier baiser sur les lèvres du Lufkin et retira par la suite ses deux bras. A vrai dire, elle voulait aller un peu plus loin maintenant que la jeune femme savait qu'il serait là pour elle. Restait à savoir s'il refuserait ou s'il accepterait. Toujours blottie contre lui, sa main froide vint prendre la sienne et après un bref instant d'hésitation, elle l'amena sous le tissu de son haut afin de la poser sur son ventre légèrement arrondi. Un geste stupide, certes.
- « Si je suis à l'hôpital de bonne heure, c'est pour avorter. Parce que je les déteste. Mais...Maintenant que tu es là, je ne sais vraiment plus quoi en penser. Toi seul peut me faire changer d'avis alors si tu les veux, c'est maintenant qu'il faut le dire. »
En vérité, elle se moquait éperdument de ce qu'elle aurait à subir pendant sa grossesse. Elle voulait juste un avis. Enfin, son avis.
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