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Any questions ? {Nathanael}
Mer 22 Juil 2020 - 21:23
Any questions ?
Comme assez souvent dans l’année, cela peut arriver une fois dans le mois, Freyja donne des cours en Dragnonologie. Ce n’était pas ce qu’il lui plaisait le plus dans le fait d’assister le professeur mais elle s’en accommode. Ayant été prévenue à la dernière minute, la danoise a tout bonnement pioché sur sa thèse pour ce cours. Apprendre aux étudiant que les majestueux dragons, bêtes féroces, imposantes peuvent aussi contracter des maladies et naître ainsi. De sa baguette, elle fait venir la cage où est renfermé un noir des Hébrides. Sa petite taille n’est pas dû au fait qu’il soit jeune, un dragonnet encore trop fragile pour vivre une vie d’adulte confirmé. Freyja continue d’animer son cours en informant l’amphithéâtre où elle se trouve qu’il est atteint de nanisme. Son espérance de vie était plus faible, deux fois plus réduit qu’un dragon de taille dite « normale ».
Frey s’en ai intéressée depuis sa plus tendre enfance, lorsqu’elle avait recueilli un étrange bébé rejeté par sa mère. Un dragon qui grandissait peu et lentement, plus faible mais vaillant. Elle avait réalisé du haut de ses huit ans, qu’un dragon pouvait avoir ses faiblesses outre le fait de passer par la magie pour parvenir à s’en débarrasser, ils sont comme les humains, frapper par la maladie. Elle veut pouvoir montrer aujourd’hui, en face des étudiants de son âge, que malgré tout, il faut tout de même s’en méfier, un dragon, même plus petit, reste sauvage et potentiellement dangereux. Elle entre-ouvre la cage, des élèves ont un mouvement de recul. L’œil aiguisé de la summerbee n’en pas raté une seule miette, elle donnait tout simplement de la nourriture au dragon pour qu’il évite de pousser des cris strident qui pourrait percer les tympans de la salle entière. La voix de Freyja arrive pourtant à passer au de-là, habituée aux discours depuis l’enfance, mise dans le bain depuis des années, elle devait y faire ses armes. Son statut de future cheffe de clan le lui imposait. Cela contrastait pourtant avec son tempérament plutôt réservé au bord de l’insociabilité. Devant une assemblée pourtant, elle parvenait à tenir les regards, instaurer le silence, seule sa voix brisait le calme et donner du temps aux questions parce qu’elle le devait, instruire.
Le cours, dorénavant terminé, elle laisse sortir d’un mouvement de baguette, le dragon la sommant de le libérer. Il s’approche en poussant un grognement, mécontent d’avoir été enfermé. Frey rassemble ses affaires dans un sac, remonte sa chevelure doré tirant vers le blanc au soleil en un chignon décoiffé. Des pas font trembler le dragon, sur ses gardes. Elle l’envoie sans demander son reste, dans la cage où il était plus tôt. Pas de prise de risque inutile dans l’enceinte du campus.
Frey s’en ai intéressée depuis sa plus tendre enfance, lorsqu’elle avait recueilli un étrange bébé rejeté par sa mère. Un dragon qui grandissait peu et lentement, plus faible mais vaillant. Elle avait réalisé du haut de ses huit ans, qu’un dragon pouvait avoir ses faiblesses outre le fait de passer par la magie pour parvenir à s’en débarrasser, ils sont comme les humains, frapper par la maladie. Elle veut pouvoir montrer aujourd’hui, en face des étudiants de son âge, que malgré tout, il faut tout de même s’en méfier, un dragon, même plus petit, reste sauvage et potentiellement dangereux. Elle entre-ouvre la cage, des élèves ont un mouvement de recul. L’œil aiguisé de la summerbee n’en pas raté une seule miette, elle donnait tout simplement de la nourriture au dragon pour qu’il évite de pousser des cris strident qui pourrait percer les tympans de la salle entière. La voix de Freyja arrive pourtant à passer au de-là, habituée aux discours depuis l’enfance, mise dans le bain depuis des années, elle devait y faire ses armes. Son statut de future cheffe de clan le lui imposait. Cela contrastait pourtant avec son tempérament plutôt réservé au bord de l’insociabilité. Devant une assemblée pourtant, elle parvenait à tenir les regards, instaurer le silence, seule sa voix brisait le calme et donner du temps aux questions parce qu’elle le devait, instruire.
Le cours, dorénavant terminé, elle laisse sortir d’un mouvement de baguette, le dragon la sommant de le libérer. Il s’approche en poussant un grognement, mécontent d’avoir été enfermé. Frey rassemble ses affaires dans un sac, remonte sa chevelure doré tirant vers le blanc au soleil en un chignon décoiffé. Des pas font trembler le dragon, sur ses gardes. Elle l’envoie sans demander son reste, dans la cage où il était plus tôt. Pas de prise de risque inutile dans l’enceinte du campus.
(c) princessecapricieuse
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Re: Any questions ? {Nathanael}
Sam 1 Aoû 2020 - 17:26
Nathanael avait d’abord reculé, moulant sa silhouette contre le banc rigide et inconfortable de l’amphithéâtre. Et puis, passé la première seconde de totale béatitude surprise, il avait posé son coude sur le bureau, sa bouche plaquée contre son poing fermé, ses yeux résolument fixés sur la cage en acier forgé dans laquelle était enroulée autour d’elle-même une créature toute droit échappée de la mythologie. C’était tout bonnement stupéfiant, et le concierge regretta immédiatement de ne pas avoir choisi une place au premier rang, tandis que ses yeux dévoraient la silhouette reptilienne avec une telle curiosité que ses lèvres s’étaient entrouvertes, ses dents blanches mordillant distraitement la peau de ses propres doigts dans une intense concentration. Ça alors ! Un dragon. Il y avait un dragon à quelques mètres de lui. Alors, méthodiquement, complètement hermétique à la voix de celui ou celle qui animait le cours, le jeune homme entreprit de consciencieusement disséquer des yeux l’animal hétéroclite, objet de millénaires de fantasmes à travers le monde. S’il n’avait tout simplement rien à voir avec les descriptions orientales des ryu japonais ou lóng chinois au corps serpentiforme et aptère, la bête qui trônait sur le bureau semblait donner raison aux occidentaux. Les yeux secs à force de fixer sans ciller, Nathanael se força à battre des paupières pour se débarrasser de la sensation désagréable, puis reprit son investigation. Prodigieux. C’était comme si la nature s’était amusée à mélanger les attributs de plusieurs espèces pour venir constituer une chimère en patchwork : le corps était court et s’achevait d’une longue queue de salamandre, et le cou, massif, se voyait surmonté d’une tête de lézard renfermant la langue fendue d’un serpent. Ses pattes, semblables à celles d’un varan, se terminaient par des griffes assez voûtées pour permettre, il en était sûr, de crocheter une falaise pour en débuter une éventuelle ascension. Si tant est que la majestueuse bestiole en ait besoin, dotée qu’elle était d’une merveilleuse paire d’ailes. La structure de ces membres rappelait à Nathanael celles des chauves-souris : la peau, écailleuse, lui semblait aussi fine qu’un platagium et le concierge était presque certain que, tout le long, s’articulaient plusieurs os qui, tels que l’humérus, le radius cubitus, puis les métacarpes, venaient former un membre supérieur entièrement recouvert d’une membrane aussi fine qu’aérodynamique. Il s’agissait d’une des plus belles réussites de la nature. Recouvertes de capteurs de vibrations, elles conféraient à leurs propriétaires une agilité hors norme. Nathanael tâcha d’imaginer une créature féroce dotée de la même agilité que les chiroptères, capable de planer tout autant que d’effectuer des virages brusques, des crochets à angles droit et des trajectoires en zigzag. Il en fut tout bonnement terrifié, puis émerveillé, puis terrorisé. Puis, de nouveau, fasciné.
Ses canines s’attaquèrent à présent à la peau de son pouce, qu’il malmena outrageusement jusqu’au sang, en proie à un véritable tumulte intérieur. Et lorsque la créature éternua dans un panache de fumée, il se mordit si fort le doigt qu’il en sursauta, à la fois de surprise, puis de douleur. Oh. Oh. Oh ! Son esprit s’embrasa. Cracher du feu. Cette créature était-elle capable de répondre à tous les caractéristiques pour lesquels les moldus s’étaient pris d’affection pour en parsemer leurs contes et romans fantastiques ? Cette chose, qui n’était jusqu’à quelques jours encore, qu’un raccourci fantasmagorique prenant racine dans la découverte de fossiles paléontologiques ailés, était-elle vraiment capable de… cracher du feu ? Cette fois, le concierge redressa ses jambes jusque sur le banc, coinçant ses talons tout proches de ses fesses, dans une posture à demi-assise. De manière quasiment imperceptible, il se balançait à présent légèrement d’avant en arrière, comme hypnotisé, continuant à grignoter ses ongles à mesure que son esprit s’éparpillait dans tous les sens. La physique restait la physique, magie ou pas. Alors son imagination s’ébroua et Nathanael brassa ses faibles connaissances en biologie, écuma ses acquis relatifs à la physique de la combustion, ratissa tout ce qui était en sa possession en matière de tableau périodique et de biodiversité animale. Il ne vit pas les étudiants installés à côté de lui se lever, ni ne bougea d’un yotta pour leur faciliter l’évacuation de la salle à la fin de la conférence. En réalité, il ne s’était même pas rendu compte que la personne qui avait donné le cours avait arrêté de parler. Oxygène. Combustible. Étincelle. Tel un robot, le concierge finit par se redresser en s’apercevant qu’il était à présent tout à fait libre de s’approcher un peu plus de la créature, qu’une main venait de libérer de sa prison d’acier. A pas précautionneux, il s’approcha jusqu’à rejoindre le premier rang. Ses mouvements néanmoins brusques alertèrent les sens aiguisés de l’animal et confortèrent Nael dans son idée : il était hors de question de s’approcher plus de Drogon, aussi miniature fut-il. Alors, il croisa les bras, continua à l’observer, jusqu’à ce que réfléchir sans parler ne devienne subitement beaucoup trop compliqué pour lui.
« L’oxygène, c’est le plus simple,» livra subitement Nathanael tout en inspirant bruyamment comme avant une longue apnée, gonflant ses joues jusqu’à leur extrême élasticité, tel un enfant imitant le poisson. Songeur, il déplaça la masse gazeuse d’un côté, puis de l’autre, avant de souffler bruyamment le tout, balançant sa tête d’un côté comme de l’autre, comme s’il tachait d’imiter un cracheur de feu. « L’air en contient environ 21 pourcents, après tout. » concéda-t-il alors qu’il pliait ses jambes pour venir de nouveau s’asseoir sur ses propres talons, la tête inclinée sur le côté. Il fixait la cage, n’accordant aucun regard à son interlocuteur...-trice ? Il n’en avait aucune idée. Son intérêt était ailleurs. « Mais qu’est-ce que tu utilises comme combustible, dis-moi ? Et comment tu produits l’étincelle ? » demanda-t-il en fixant l’animal comme s’il s’attendait soudain à ce qu’il lui réponde. Et puis il enchaîna, volubile. « Une molécule pyrophorique, ça serait le plus simple. Un simple contact avec l’air et…Boom ! » Lâcha-t-il un peu plus fort, ses mains mimant une explosion. « De l’Iridium ? » Proposa-t-il en se redressant d’un coup, comme illuminé. « Non. » râla-t-il ensuite, retrouvant sa position assise, tel un ressort. Son visage se crispa. « Non. Pas l’Iridium. C’est trop rare. Un mélange de fer et d’hydrogène sulfuré ? Le fer… le fer c’est bien. C’est facile à trouver, à condition d’aimer grignoter des roches. N’est-ce pas, Smaug, que tu aimes les grottes des nains ? Est-ce que cela vit dans des grottes, les dragons ? » interrogea-t-il subitement en se tournant vers la personne qui avait donné le cours, qu’il détailla sommairement. Une femme. Blonde. Bref. Il n’attendit même pas sa réponse, reportant son attention sur la bestiole, ses mains entourant son propre visage, tirant sur la peau de ses tempes jusqu’à la distendre, comme s’il cherchait à imiter une célébrité ayant abusée des talents d’un as du lifting facial. Il avait l’air parfaitement idiot, mais cela n’était pas une considération capable de l’atteindre. C’était sa manière de réfléchir. « De la phosphine peut-être ? Trois atomes de phosphore et un atome d’hydrogène, sous forme gazeuse... Extrêmement inflammable et... Non. » secoua-t-il de nouveau la tête, claquant ses joues sous ses paumes de mains, comme s’il tâchait de se sanctionner de sa propre stupidité. « Non, pas de la phosphine ! Son point de compression gazeuse est de toute façon beaucoup trop bas. Moins quatre-vingt-quatre degrés Celsius. Et ton ventre c’est pas un congélateur, hein, mon gros. » rigola-t-il en regardant le dragon dans sa cage. « Non. On oublie la phosphine, c’est toxique. Puis t’as pas des écailles ignifugées de toute façon, pas vrai, Godzilla ? Un gaz comme ça, ça serait trop dangereux, instable. Tu te brûlerais la face avant même d’avoir fini d’éternuer. Ça aurait été bête de mourir carbonisé avant d’avoir fini d’incendier tous les habitants de port Royal pour céder au caprice de maman Daenerys en plus… Quoi que. Vous avez déjà vu cette série ? » lâcha-t-il subitement en reportant son attention sur la jeune femme. « Je vous la conseille. Sauf la dernière saison. Bâclée. Enfin, cela n’est pas ce qui nous intéresse. Un liquide alors, Mushu ? » fit-il, sa langue claquant plusieurs fois contre son palais pour imiter le clapotis de l’eau, alors qu’il se tournait de nouveau vers le dragon. Quelques secondes passèrent. « Du méthanol par exemple ? Il te suffirait d’un ventre tout plein de levure, et puis ensuite, c’est un peu comme de la bière après tout ? De la bière de dragon ! C’est drôle, non ? » rigola-t-il en regardant la jeune femme, avant de redevenir immédiatement sérieux. « Inflammable. Du méthanol… du méthanol que tu pulvérises assez vite pour que cela n’explose que très loin de ton visage. C’est ça ? » demanda-t-il subitement la confirmation en tournant de nouveau sa tête vers la femme à deux pas de lui. « Il digère ce qu’il avale comme n’importe quel ruminant : en produisant du méthane, et grâce à ses bactéries méthanogènes il transforme cela en méthanol ? Il a le ventre comme un yaourt bifidus actif ? » questionna-t-il, le plus sérieusement du monde en plantant ses yeux curieux dans les siens.
@freyja dalgaard Je sais, Nael parle trop. Et en plus il a rien écouté !
Ses canines s’attaquèrent à présent à la peau de son pouce, qu’il malmena outrageusement jusqu’au sang, en proie à un véritable tumulte intérieur. Et lorsque la créature éternua dans un panache de fumée, il se mordit si fort le doigt qu’il en sursauta, à la fois de surprise, puis de douleur. Oh. Oh. Oh ! Son esprit s’embrasa. Cracher du feu. Cette créature était-elle capable de répondre à tous les caractéristiques pour lesquels les moldus s’étaient pris d’affection pour en parsemer leurs contes et romans fantastiques ? Cette chose, qui n’était jusqu’à quelques jours encore, qu’un raccourci fantasmagorique prenant racine dans la découverte de fossiles paléontologiques ailés, était-elle vraiment capable de… cracher du feu ? Cette fois, le concierge redressa ses jambes jusque sur le banc, coinçant ses talons tout proches de ses fesses, dans une posture à demi-assise. De manière quasiment imperceptible, il se balançait à présent légèrement d’avant en arrière, comme hypnotisé, continuant à grignoter ses ongles à mesure que son esprit s’éparpillait dans tous les sens. La physique restait la physique, magie ou pas. Alors son imagination s’ébroua et Nathanael brassa ses faibles connaissances en biologie, écuma ses acquis relatifs à la physique de la combustion, ratissa tout ce qui était en sa possession en matière de tableau périodique et de biodiversité animale. Il ne vit pas les étudiants installés à côté de lui se lever, ni ne bougea d’un yotta pour leur faciliter l’évacuation de la salle à la fin de la conférence. En réalité, il ne s’était même pas rendu compte que la personne qui avait donné le cours avait arrêté de parler. Oxygène. Combustible. Étincelle. Tel un robot, le concierge finit par se redresser en s’apercevant qu’il était à présent tout à fait libre de s’approcher un peu plus de la créature, qu’une main venait de libérer de sa prison d’acier. A pas précautionneux, il s’approcha jusqu’à rejoindre le premier rang. Ses mouvements néanmoins brusques alertèrent les sens aiguisés de l’animal et confortèrent Nael dans son idée : il était hors de question de s’approcher plus de Drogon, aussi miniature fut-il. Alors, il croisa les bras, continua à l’observer, jusqu’à ce que réfléchir sans parler ne devienne subitement beaucoup trop compliqué pour lui.
« L’oxygène, c’est le plus simple,» livra subitement Nathanael tout en inspirant bruyamment comme avant une longue apnée, gonflant ses joues jusqu’à leur extrême élasticité, tel un enfant imitant le poisson. Songeur, il déplaça la masse gazeuse d’un côté, puis de l’autre, avant de souffler bruyamment le tout, balançant sa tête d’un côté comme de l’autre, comme s’il tachait d’imiter un cracheur de feu. « L’air en contient environ 21 pourcents, après tout. » concéda-t-il alors qu’il pliait ses jambes pour venir de nouveau s’asseoir sur ses propres talons, la tête inclinée sur le côté. Il fixait la cage, n’accordant aucun regard à son interlocuteur...-trice ? Il n’en avait aucune idée. Son intérêt était ailleurs. « Mais qu’est-ce que tu utilises comme combustible, dis-moi ? Et comment tu produits l’étincelle ? » demanda-t-il en fixant l’animal comme s’il s’attendait soudain à ce qu’il lui réponde. Et puis il enchaîna, volubile. « Une molécule pyrophorique, ça serait le plus simple. Un simple contact avec l’air et…Boom ! » Lâcha-t-il un peu plus fort, ses mains mimant une explosion. « De l’Iridium ? » Proposa-t-il en se redressant d’un coup, comme illuminé. « Non. » râla-t-il ensuite, retrouvant sa position assise, tel un ressort. Son visage se crispa. « Non. Pas l’Iridium. C’est trop rare. Un mélange de fer et d’hydrogène sulfuré ? Le fer… le fer c’est bien. C’est facile à trouver, à condition d’aimer grignoter des roches. N’est-ce pas, Smaug, que tu aimes les grottes des nains ? Est-ce que cela vit dans des grottes, les dragons ? » interrogea-t-il subitement en se tournant vers la personne qui avait donné le cours, qu’il détailla sommairement. Une femme. Blonde. Bref. Il n’attendit même pas sa réponse, reportant son attention sur la bestiole, ses mains entourant son propre visage, tirant sur la peau de ses tempes jusqu’à la distendre, comme s’il cherchait à imiter une célébrité ayant abusée des talents d’un as du lifting facial. Il avait l’air parfaitement idiot, mais cela n’était pas une considération capable de l’atteindre. C’était sa manière de réfléchir. « De la phosphine peut-être ? Trois atomes de phosphore et un atome d’hydrogène, sous forme gazeuse... Extrêmement inflammable et... Non. » secoua-t-il de nouveau la tête, claquant ses joues sous ses paumes de mains, comme s’il tâchait de se sanctionner de sa propre stupidité. « Non, pas de la phosphine ! Son point de compression gazeuse est de toute façon beaucoup trop bas. Moins quatre-vingt-quatre degrés Celsius. Et ton ventre c’est pas un congélateur, hein, mon gros. » rigola-t-il en regardant le dragon dans sa cage. « Non. On oublie la phosphine, c’est toxique. Puis t’as pas des écailles ignifugées de toute façon, pas vrai, Godzilla ? Un gaz comme ça, ça serait trop dangereux, instable. Tu te brûlerais la face avant même d’avoir fini d’éternuer. Ça aurait été bête de mourir carbonisé avant d’avoir fini d’incendier tous les habitants de port Royal pour céder au caprice de maman Daenerys en plus… Quoi que. Vous avez déjà vu cette série ? » lâcha-t-il subitement en reportant son attention sur la jeune femme. « Je vous la conseille. Sauf la dernière saison. Bâclée. Enfin, cela n’est pas ce qui nous intéresse. Un liquide alors, Mushu ? » fit-il, sa langue claquant plusieurs fois contre son palais pour imiter le clapotis de l’eau, alors qu’il se tournait de nouveau vers le dragon. Quelques secondes passèrent. « Du méthanol par exemple ? Il te suffirait d’un ventre tout plein de levure, et puis ensuite, c’est un peu comme de la bière après tout ? De la bière de dragon ! C’est drôle, non ? » rigola-t-il en regardant la jeune femme, avant de redevenir immédiatement sérieux. « Inflammable. Du méthanol… du méthanol que tu pulvérises assez vite pour que cela n’explose que très loin de ton visage. C’est ça ? » demanda-t-il subitement la confirmation en tournant de nouveau sa tête vers la femme à deux pas de lui. « Il digère ce qu’il avale comme n’importe quel ruminant : en produisant du méthane, et grâce à ses bactéries méthanogènes il transforme cela en méthanol ? Il a le ventre comme un yaourt bifidus actif ? » questionna-t-il, le plus sérieusement du monde en plantant ses yeux curieux dans les siens.
@freyja dalgaard Je sais, Nael parle trop. Et en plus il a rien écouté !
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Re: Any questions ? {Nathanael}
Ven 4 Sep 2020 - 11:01
Any questions ?
Trop occupée à rassembler ses affaires, Freyja, écouta d’une oreille les propos de l’homme qui occupait à présent, la première table en face du minuscule dragon. Au début elle pensait qu’il s’adressait à elle jusqu’à comprendre qu’il était tout bonnement dans une réflexion à haute voix. Amusée, elle prenait place sur sa chaise non loin l’écoutant à présent attentivement. Elle comprit qu’il se posait la question quant à savoir comment il arrivait à cracher du feu et surtout le combustible qui était en lui. Silencieuse, la joue posée contre son poing, elle le laissa continuer, elle eue l’intuition qu’il fallait qu’il pousse ses pensées comme s’il allait trouver des réponses subitement. Amusée par le fait qu’il s’adresse à l’animal comme s’il allait lui répondre, elle laissa échapper un fin sourire sur ses lèvres rosées. Les jambes croisées elle haussa les sourcils lorsqu’il releva le visage et ses yeux vers elle. Elle n’eut pas le temps de répondre, l’homme était repartit dans son questionnement. Quel drôle de personnage qui se dressa devant elle, pensa la danoise. Les questions que se posa l’inconnu, ont été les premières de Freyja lorsqu’elle avait cinq ans et qu’elle commença son apprentissage sur les dragons. Elle eut l’impression qu’il faisait des références à des choses qui la dépassait ou qui lui était inconnus. Comme s’il était issu d’un monde différent du sien. Une série ? Que voulait-il dire ? Qu’est-ce que c’était que cela ? Elle secoue distraitement la tête, elle devina que c’était quelque chose à regarder sans réellement comprendre ce que c’était.
Elle se leva doucement, s’avança vers la cage où était enfermé le dragon, l’ouvra avec précaution et l’animal grimpa sur son épaule comme un oiseau content de se percher. Le poids de la créature lui fit réprimer une grimace, mais elle savait qu’il aimait faire cela depuis petit. Elle gratta le menton du dragon et adressa un regard à l’homme en face d’elle. « Freyja Dalgaard » dit-elle d’une voix monotone. Il était hors de question pour la Summerbee d’entamer une conversation sans en joindre la politesse. Elle ne blâma pas l’inconnu en face d’elle, il avait l’air d’être quelqu’un de bien curieux qui satisfaisait la blonde. « Il s’appelle Tapper ». Elle évita de dire que cela signifie « vaillant » dans sa langue maternelle trouvant cela inintéressant pour l’homme de science qu’il lui donne l’impression d’être. Elle préférait ainsi éviter qu’il lui donne des surnoms étranges tel que « Godzilla » ou encore « Monchou » qu’elle n’appréciait pas. « Les dragons possèdent deux glandes au niveau de la gorge, secrétant ainsi une substance inflammable » informa-t-elle tout en continuant ses caresses sur le museau de Tapper. « Toujours au même niveau, dans la gorge, se trouve une paire de draconites ». De sa baguette, elle les fit apparaître, pour qu’il visualise ses propos. « De forme sphérique et en silex ». Elle s’arrêta un instant, elle réalise alors qu’elle était partie dans un cours de troisième année à Poudlard, chapitre évoqué en soins aux créatures magiques. Elle se dit qu’il n’avait probablement pas étudié à Poudlard, et se serait souvenu de son visage, mais cela lui était étrange, on étudiait forcément les dragons à un moment ou un autre. Elle taisait ses réflexions et les mises dans un soin de sa tête. Elle continua. « Les deux draconites s’entrechoquent pour former ainsi une étincelle, ou bien la flamme caractéristique des dragons. » Elle le regarda en silence, puis reprit, « Ils possèdent une poche de gaz juste au-dessus de leur estomac, appelé méthane ». Une fois de plus, aidée de sa baguette, elle illustra ses propos par la magie. « Lors de la digestion, le méthane se stocke dans la poche qui est relié par un canal jusqu’à à sa bouche ». Le mouvement de son poignée fit passer le gaz dans le canal, « Les deux draconites et le gaz forment donc le plus léger des souffles chaud jusqu’au feu très inflammables ». Elle rangea sa baguette mais laissa l’illustration argentée planer dans le vide au-dessus d’eux pour laisser l’homme à la réflexion. « Ai-je répondu à vos questions ? » Le dragon qui à présent mordillait ses doigts, se lassa d’elle et se mit à voler doucement pour se poser au-dessus de la cage, une légère provocation, il ne voulait plus être enfermé. « Vous n’aviez jamais étudié les dragons dans votre école ? » Ce n’était pas une remarque bien que le ton de la jeune femme pourrait le faire croire, elle était curieuse, les dragons était des créatures important du monde sorcier.
Elle se leva doucement, s’avança vers la cage où était enfermé le dragon, l’ouvra avec précaution et l’animal grimpa sur son épaule comme un oiseau content de se percher. Le poids de la créature lui fit réprimer une grimace, mais elle savait qu’il aimait faire cela depuis petit. Elle gratta le menton du dragon et adressa un regard à l’homme en face d’elle. « Freyja Dalgaard » dit-elle d’une voix monotone. Il était hors de question pour la Summerbee d’entamer une conversation sans en joindre la politesse. Elle ne blâma pas l’inconnu en face d’elle, il avait l’air d’être quelqu’un de bien curieux qui satisfaisait la blonde. « Il s’appelle Tapper ». Elle évita de dire que cela signifie « vaillant » dans sa langue maternelle trouvant cela inintéressant pour l’homme de science qu’il lui donne l’impression d’être. Elle préférait ainsi éviter qu’il lui donne des surnoms étranges tel que « Godzilla » ou encore « Monchou » qu’elle n’appréciait pas. « Les dragons possèdent deux glandes au niveau de la gorge, secrétant ainsi une substance inflammable » informa-t-elle tout en continuant ses caresses sur le museau de Tapper. « Toujours au même niveau, dans la gorge, se trouve une paire de draconites ». De sa baguette, elle les fit apparaître, pour qu’il visualise ses propos. « De forme sphérique et en silex ». Elle s’arrêta un instant, elle réalise alors qu’elle était partie dans un cours de troisième année à Poudlard, chapitre évoqué en soins aux créatures magiques. Elle se dit qu’il n’avait probablement pas étudié à Poudlard, et se serait souvenu de son visage, mais cela lui était étrange, on étudiait forcément les dragons à un moment ou un autre. Elle taisait ses réflexions et les mises dans un soin de sa tête. Elle continua. « Les deux draconites s’entrechoquent pour former ainsi une étincelle, ou bien la flamme caractéristique des dragons. » Elle le regarda en silence, puis reprit, « Ils possèdent une poche de gaz juste au-dessus de leur estomac, appelé méthane ». Une fois de plus, aidée de sa baguette, elle illustra ses propos par la magie. « Lors de la digestion, le méthane se stocke dans la poche qui est relié par un canal jusqu’à à sa bouche ». Le mouvement de son poignée fit passer le gaz dans le canal, « Les deux draconites et le gaz forment donc le plus léger des souffles chaud jusqu’au feu très inflammables ». Elle rangea sa baguette mais laissa l’illustration argentée planer dans le vide au-dessus d’eux pour laisser l’homme à la réflexion. « Ai-je répondu à vos questions ? » Le dragon qui à présent mordillait ses doigts, se lassa d’elle et se mit à voler doucement pour se poser au-dessus de la cage, une légère provocation, il ne voulait plus être enfermé. « Vous n’aviez jamais étudié les dragons dans votre école ? » Ce n’était pas une remarque bien que le ton de la jeune femme pourrait le faire croire, elle était curieuse, les dragons était des créatures important du monde sorcier.
(c) princessecapricieuse
- InvitéInvité
Re: Any questions ? {Nathanael}
Sam 19 Sep 2020 - 14:17
Elle avait ouvert la cage et Nathanael sentit ses membres lentement se pétrifier. Façon indéniablement efficace de monopoliser son attention. Un instinct animal et puissant avait éveillé son échine d’un frisson mordant, rivant ses yeux noirs sur la créature ailée avec la constance de l’inquiétude. Face au virtuel mais immédiat danger, l’homme était redevenu l’espace d’un instant la bête qu’il avait face à lui, plus méfiante encore car jamais apprivoisée ni usée à la présence humaine. Muscles tendus, il scruta le dragon monter à l’épaule tel un énorme perroquet à l’écaille de crocodile, monstre disproportionné surplombant la gracile figure de la jeune femme au visage aussi pointu que l’animal dont elle était le réconfort. Précautionneusement, Nathanael conquis ce qu’il y avait de conventionnel en lui et adoucit la courbe de ses épaules, clignant des yeux pour chasser l’impression d’urgence qui l’avait possédé. Elle était calme, alors lui aussi pouvait s’en contenter ; lui aussi, pouvait considérer ce reptile comme un animal apprivoisé dont la nature avait été matée à force de lui gratter le menton. « Freyja Dalgaard. » Se présenta-t-elle et Nathanael éprouva un soulagement supplémentaire en constant qu’elle ne tentait pas de lui tendre la main, d’une part à cause du dragon, puis parce que son dégoût vis-à-vis de ce rituel était proportionnel à sa fréquence. Autant avait-il eu l’intuition de la peur, autant les convenances étaient loin d’être gravées dans le tronc cérébral et le concierge se contenta d’en prendre note comme d’une information ne requérant aucune réciprocité, son regard faisant de longs et rectilignes allers-retours entre son menu visage blanc et le dragon… « Il s’appelle Tapper. » Ajouta-t-elle, forçant Nathanael à de plus en plus considérer la légende ailée comme un ordinaire animal de compagnie. Quoi que, même les ouragans avaient le droit à leur surnom pour la postérité. Les yeux encore légèrement écarquillés suite au sursaut purement primitif de son instinct de survie, la volubilité du concierge avait su retrouver silence, appréciant maintenant ce sentiment barbare de trépignement. Mais la jeune femme, qui avait écouté probablement de force sa péroraison, s’attarda pour répondre à ce qui aurait pu ressembler à de la rhétorique suffisante. Alors, il se figea une seconde fois, cette fois pour l’écouter.
Les glandes, d’accord, mais elle avait évoqué des draconites comme si ce mot avait pour vocation à expliquer l’essence fondamentale de son dilemme, alors que pour Nathanael c’eut l’effet d’un scénario bâclé: la draconite, ce n’était que du quartz ! Ses sourcils se froncèrent tant il ne savait pas réprimer l’expression de défiance sur son visage, mais il se reprit rapidement en versant dans un air concentré. L’ignorance avait peut-être, comme le suggérait la légende, facilité l’incompréhensible en prêtant à ce silicate un mystère égale à la convoitise qu’il suscitait, mais il pouvait à présent tout autant supposer que la mythologie avait autant de vérité qu’il y avait d’ésotérisme dans l’univers. La voûte céleste de son regard s’illumina d’une nuée de paillettes dorées tandis que Nael observait, bouche bée, une planche anatomique se dessiner dans les airs, poussant toujours plus son imaginaire vers la rêverie. Mais parce que la création passait par la compréhension, la science compléta bientôt son émerveillement, remuant dans son esprit ce qu’il voyait apparaître devant ses yeux, concédant doucement cette réalité. Puis doucement, son cerveau se mit à bouillir. Mais si, mais si ! Le quartz avait des propriétés piézoélectriques, on l’utilisait d’ailleurs dans les horloges pour créer des impulsions électriques ! Et il ne s’était pas tant trompé que ça en supposant la participations de la microflore et le bifidus actif du système digestif dans la production de combustible. Dans ce triangle du feu, entre la chaleur, le carburant et le comburant, il ne lui avait finalement manqué que la chaleur : le quartz. Lorsque la jeune femme eut terminé son explication, Nael bredouilla, plus pour soi que pour elle:
« J’imagine qu’il doit avoir un faux palais, comme les crocodiles, pour empêcher le feu d’entrer dans la gorge… »
Il se figura un instant le dragon secouer ses deux morceaux de silex comme un dindon et un sourire vibra brièvement sur ses lèvres. Il préférait sa théorie de la contrainte mécanique plutôt qu’une étincelle faite à coup de frottements. Quoi que scientifique, Nathanael avait tout même un goût prononcé pour les solutions élégantes. Son maître de thèse lui avait déjà dit que ses formules mathématiques étaient comme de la poésie et quand bien même n’avait-il eu que peu idée de ce dont il était question, son orgueil en avait puisé une certaine fierté d’esthète.
« Ai-je répondu à vos questions ?
- Oui, et je vous en remercie, lui dit-il dans un prolongement de son discret mais capiteux sourire.
- Vous n’aviez jamais étudié les dragons dans votre école ? »
Le sourire toujours inscrit sur sa lèvre trembla une poignée de secondes. Puis, tout aussi vite, le jeune homme se reprit, étirant de nouveau ses zygomatique pour offrir à son interlocutrice une moue à la fois contrite et sincère. C’était une situation aussi nouvelle qu’intéressante, bien que désagréable : dans son monde, il avait soigneusement empilé les unes sur les autres les connaissances fondamentales, forgeant à coup de diplôme, mais surtout de curiosité, une culture générale qui, si elle était bien loin d’être parfaite, lui avait toujours permis d’éviter ce genre de désagrément. Mais dans cette université, il était comme un nourrisson vierge de tout apprentissage, que cela fut celui formel de l’enseignement ou l’école de la vie. Ne pas connaître les dragons devait, pour cette étudiante native de la magie, être tout bonnement impensable. Nathanael s’imagina à titre de comparaison, sa réaction si quelqu’un lui avait demandé ce qu’était un chat.
« Non, répondit-il simplement en faisant prudemment un pas vers l’avant pour observer de son expression toujours aussi ébahie la créature perchée sur l’épaule. Jusqu’à peu, pour moi, les dragons n’étaient que des êtres mythologiques peuplant les contes pour enfants et les films. Et puis, parce qu’il avait appris que l’ignorance n’était pas un défaut si tant est qu’on la reconnaissait en tâchant d’y remédier par l’intérêt, il planta ses yeux sombres et perçants dans le regard polaire de cette Freyja au prénom à la consonance aussi baltique que ne l’était son teint pâle. Je n’y connais absolument rien en dragon, fit-il en désignant du menton le fameux Tapper, ni en magie, sourit-il avec douceur en accompagnant son regard d’un mouvement bref de la main pour référer à la baguette et au dessin qui flottait toujours au-dessus de leurs têtes. Dans les écoles que j’ai pu fréquenter, les seuls animaux se rapprochant le plus des dragons que j’ai pu étudier de près étaient des canards dont nous avions pris soin d’entreposer des œufs dans une couveuse pour en voir l’éclosion. Beaucoup moins passionnant n’est-ce-pas ? »
Se moqua-t-il avec tendresse de sa propre expérience, reconsidérant la cartographie de son éducation soudaine réduite à si peu de routes et de villes. Et puis, soudain, une idée germa dans son esprit pour finir par prendre vie dans sa bouche avant même qu’il n’y réfléchisse.
« Et vous, Miss Dalgaard, n’avez-vous jamais étudié les moldus, dans votre école ? » La copia-t-il avec un amusement qui n’avait rien de moqueur, une lueur comblée pénétrant subtilement son regard à la douceur inégale de l’innocence, si bien couvée par le littoral fatigué de ses paupières basses. Il l’avait demandé avec sérieux ; un sérieux qui ne se doutait pas cependant que cela puisse-t-être vrai.
Les glandes, d’accord, mais elle avait évoqué des draconites comme si ce mot avait pour vocation à expliquer l’essence fondamentale de son dilemme, alors que pour Nathanael c’eut l’effet d’un scénario bâclé: la draconite, ce n’était que du quartz ! Ses sourcils se froncèrent tant il ne savait pas réprimer l’expression de défiance sur son visage, mais il se reprit rapidement en versant dans un air concentré. L’ignorance avait peut-être, comme le suggérait la légende, facilité l’incompréhensible en prêtant à ce silicate un mystère égale à la convoitise qu’il suscitait, mais il pouvait à présent tout autant supposer que la mythologie avait autant de vérité qu’il y avait d’ésotérisme dans l’univers. La voûte céleste de son regard s’illumina d’une nuée de paillettes dorées tandis que Nael observait, bouche bée, une planche anatomique se dessiner dans les airs, poussant toujours plus son imaginaire vers la rêverie. Mais parce que la création passait par la compréhension, la science compléta bientôt son émerveillement, remuant dans son esprit ce qu’il voyait apparaître devant ses yeux, concédant doucement cette réalité. Puis doucement, son cerveau se mit à bouillir. Mais si, mais si ! Le quartz avait des propriétés piézoélectriques, on l’utilisait d’ailleurs dans les horloges pour créer des impulsions électriques ! Et il ne s’était pas tant trompé que ça en supposant la participations de la microflore et le bifidus actif du système digestif dans la production de combustible. Dans ce triangle du feu, entre la chaleur, le carburant et le comburant, il ne lui avait finalement manqué que la chaleur : le quartz. Lorsque la jeune femme eut terminé son explication, Nael bredouilla, plus pour soi que pour elle:
« J’imagine qu’il doit avoir un faux palais, comme les crocodiles, pour empêcher le feu d’entrer dans la gorge… »
Il se figura un instant le dragon secouer ses deux morceaux de silex comme un dindon et un sourire vibra brièvement sur ses lèvres. Il préférait sa théorie de la contrainte mécanique plutôt qu’une étincelle faite à coup de frottements. Quoi que scientifique, Nathanael avait tout même un goût prononcé pour les solutions élégantes. Son maître de thèse lui avait déjà dit que ses formules mathématiques étaient comme de la poésie et quand bien même n’avait-il eu que peu idée de ce dont il était question, son orgueil en avait puisé une certaine fierté d’esthète.
« Ai-je répondu à vos questions ?
- Oui, et je vous en remercie, lui dit-il dans un prolongement de son discret mais capiteux sourire.
- Vous n’aviez jamais étudié les dragons dans votre école ? »
Le sourire toujours inscrit sur sa lèvre trembla une poignée de secondes. Puis, tout aussi vite, le jeune homme se reprit, étirant de nouveau ses zygomatique pour offrir à son interlocutrice une moue à la fois contrite et sincère. C’était une situation aussi nouvelle qu’intéressante, bien que désagréable : dans son monde, il avait soigneusement empilé les unes sur les autres les connaissances fondamentales, forgeant à coup de diplôme, mais surtout de curiosité, une culture générale qui, si elle était bien loin d’être parfaite, lui avait toujours permis d’éviter ce genre de désagrément. Mais dans cette université, il était comme un nourrisson vierge de tout apprentissage, que cela fut celui formel de l’enseignement ou l’école de la vie. Ne pas connaître les dragons devait, pour cette étudiante native de la magie, être tout bonnement impensable. Nathanael s’imagina à titre de comparaison, sa réaction si quelqu’un lui avait demandé ce qu’était un chat.
« Non, répondit-il simplement en faisant prudemment un pas vers l’avant pour observer de son expression toujours aussi ébahie la créature perchée sur l’épaule. Jusqu’à peu, pour moi, les dragons n’étaient que des êtres mythologiques peuplant les contes pour enfants et les films. Et puis, parce qu’il avait appris que l’ignorance n’était pas un défaut si tant est qu’on la reconnaissait en tâchant d’y remédier par l’intérêt, il planta ses yeux sombres et perçants dans le regard polaire de cette Freyja au prénom à la consonance aussi baltique que ne l’était son teint pâle. Je n’y connais absolument rien en dragon, fit-il en désignant du menton le fameux Tapper, ni en magie, sourit-il avec douceur en accompagnant son regard d’un mouvement bref de la main pour référer à la baguette et au dessin qui flottait toujours au-dessus de leurs têtes. Dans les écoles que j’ai pu fréquenter, les seuls animaux se rapprochant le plus des dragons que j’ai pu étudier de près étaient des canards dont nous avions pris soin d’entreposer des œufs dans une couveuse pour en voir l’éclosion. Beaucoup moins passionnant n’est-ce-pas ? »
Se moqua-t-il avec tendresse de sa propre expérience, reconsidérant la cartographie de son éducation soudaine réduite à si peu de routes et de villes. Et puis, soudain, une idée germa dans son esprit pour finir par prendre vie dans sa bouche avant même qu’il n’y réfléchisse.
« Et vous, Miss Dalgaard, n’avez-vous jamais étudié les moldus, dans votre école ? » La copia-t-il avec un amusement qui n’avait rien de moqueur, une lueur comblée pénétrant subtilement son regard à la douceur inégale de l’innocence, si bien couvée par le littoral fatigué de ses paupières basses. Il l’avait demandé avec sérieux ; un sérieux qui ne se doutait pas cependant que cela puisse-t-être vrai.
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