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devil tears (lucrece)
Jeu 23 Juil 2020 - 11:24
devil tears, @lucrece de gray Plongée dans ses recherches depuis quelques jours, Adalia passait du temps à Sainte Marie, dans un laboratoire de recherche à éplucher les clichés qu’elle avait obtenus de l’hôpital moldu. Les derniers mois de l’année scolaire l’avaient vue se déconcentrer de ces dernières, esprit embrumé par d’autres révélations, d’autres questions et si elle était loin d’avoir atteint le stade où elle débuterait sa thèse, elle regrettait de ne pas avoir pris le temps de s’intéresser aux nouveaux éléments qui entraient en sa possession. Si elle avait compris le principe de l’imagerie moldue elle avait récemment appris que de tels clichés avaient parfois été utilisés dans le cadre du suivi de certaines pathologies chez des sorciers. Bien sûr, rien en rapport avec les fluctuations de la magie qui étaient le coeur de recherche de la jeune femme mais elle souhaitait se rendre compte par elle même des applications de la technologie moldu à la médicomagie. Ainsi, elle était venue toquer à la porte d’un mage qui l’avait parfois encadrées lors de petits stages de fin d’année, un vieux sorcier grisonnant à l’air particulièrement intelligent qui était spécialisé dans le neuromagie, filière à laquelle la Blackthorn se destinait dans un futur plus ou moins proche. Derrière ses lunettes il avait écouté avec attention la demande de l’étudiante, se fendant de quelques sourires appréciateur malgré son air sévère avant de griffonner quelques mots sur un parchemin afin de lui donner accès aux archives de l’institut qui conservait les dossiers auxquels elle voulait accéder.
Craquement sonore qui résonne dans la rue, disparition et apparition soudaine, le paysage s’est mué autour d’elle, le calme estival d’Inverness avait laissé place à l’agitation constante du Londres sorcier, sorciers et sorcières qui se bousculaient dans les ruelles, rires et éclats de voix qui résonnaient de partout et l’ombre de Sainte Mangouste qui avait noyé son arrivée. Elle ne prit néanmoins pas le temps de s’émerveiller de la ville, d’un geste de la main, elle arrange quelques plis de sa robe sombre avant d’entrer dans l’hôpital de la capitale. Guidée par les panneaux d’indications elle finit par déboucher dans un service qu’elle n'avait jamais eu l'occasion de visiter, habituellement bien loin de son centre d’expertise. Se trouvant face à un mage en robe verte, elle tandis la missive avec un air le plus doux possible. « Bonjour, un de mes tuteurs m’envoie afin de récolter quelques documents dans vos archives, voici la lettre qu’il souhaitait vous transmettre. » Quelques secondes de réflexion, les yeux gris de l’homme parcourent les quelques lignes, légère ride d’expression qui vient barrer son front avant qu’il n’observe de haut en bas la sorcière l’air de se demander si la demande était légitime venant d’une si jeune personne. Le visage de la jeune femme se durcit légèrement, lèvres un peu pincée elle darde l’homme d'un regard froid, se préparant à faire valoir son droit mais il sembla ne pas se fendre d’arguments en défaveur de sa visite. Finalement, il héla un nom qu’elle ne parvint pas a comprendre à cause d’un éclat de voix concomitant dans l’une des pièces attenantes.
La silhouette qui apparu derrière le sorcier n’eut pas l’effet de détendre Adalia, jambes élancées, taille marquées, cheveux blonds et teint hâlé par le soleil, elle n’avait guère besoin de la voir face à elle pour reconnaitre Lucrece. Petite moue retenue, regard clair qui cherche un échappatoire sans succès, elle se voit obligée de se fendre d’un sourire aimable tandis que le médicomage fait part de ses consignes à sa stagiaire. Elle aurait dû se douter qu’elle pourrait croiser l’étudiante dans ces lieux, elle savait que cette dernière effectuait son stage de fin d’année à l’institut de pathologies magiques et les stagiaires n’étaient pas légion dans cet établissement, très sélectif. « Miss De Gray va vous accompagner, veuillez signer ce registre. » Acquiescement léger, sa plume personnelle vient gratter le papier de quelques arabesques et le docteur les laisse finalement accéder à une aile sécurisée du service. A présent seule avec Luce, Adalia feint l’appréciation d'un silence contrit, pas seuls qui résonnent dans le couloir tandis qu’elle suit la summerbee jusqu’à la salle des archives, elle n'avait aucune envie de discuter avec elle. Persuadée qu'elle trouvera rapidement ce qu'elle cherche elle ne se fend pas de politesses inutiles, un dossier et elle repartirait, oubliant cette rencontre malaisante.
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Re: devil tears (lucrece)
Mar 28 Juil 2020 - 17:09
Ce stage tu n’aurais jamais pensé le réaliser. Peut être parce que c’était mal parti… Déjà tu pensais qu’avec tes résultats en chute sur le contrôle continue du second semestre ne t’aurais pas permis de décrocher la place, et puis il y a avait une quantité monstres de postulants, très peu de retenus. Et puis avec la préparation du mariage ça n’aurait théoriquement pas été possible… Enfin tout a trouvé sa place étrangement … Facilement. Et tu as fait ton entretiens final que tu as absolument réussi, grâce notamment au soutiens de Rose qui t’as aidé à le préparer. Oui tu as eu de la chance en plus du dur labeur que tu as fournis pour en arriver là.
Tu mets du coeur à la tâche, bien qu’elles ne soient pas toujours toutes gratifiantes -la dure loi du domaine publique sans doute- mais peu importe que ça soit rendre des services aux autres sorciers chercheurs, ou démêlé les différents filons de ton projet personnel qui est un préquel à la thèse que tu vas mener, tout te va. Tu es heureuse de faire autre chose que d’être à Hungcalf toute la journée, et quand tu rentres le soir tu as la sensation de liberté de celui qui n’a plus besoin d’étudier d’arrache pied.
Pour ce qui est du temps libre, avec l’accident de Ymkje, on peut dire que tu as passé du temps à son chevet avec Lorcan. Puisque tu rentres presque tous les soirs sur Inverness, le rythme n’a pas réellement changé, hormis que la journée tu es à Londres. Cette ville tu la découvres avec des yeux nouveaux. Tu y es passée mais tu n’as jamais pris le temps de la visiter. Tu n’es pas là pour faire du tourisme, on ne peut pas dire que tu as le temps. Mais les deux autres stagiaires qui eux vivent à Londres pour le temps du stage, ils essaient quand même parfois de te faire sortir plutôt pour que tu ne rates pas ton passage à Londres. Être avec Lorcan t’oblige parfois à laisser la fille rabat joie de côté, ce n’est pas plus mal. C’est ton frère qui serait fier de toi.
Aujourd’hui en tout cas tu es aux archives, pour faire des recherches pour toi. Tu fais partie de ses privilégiés ayant accès à toute la bibliothèque des archives de l’institut.
Tu es en pleine prises de notes sur une pathologie appelée communément: oreillongoule, et qui a en croire ce qui est écrit là fait gonfler la tête du patient et l’empêcherait de parler… Tu entends crier ton nom. Tu relèves la tête perdue dans tes pensées tu n’es pas tout à fait sûre de ce que tu as entendue, mais on ne sait jamais. D’un coup de baguette tu ranges toutes tes affaires, et va voir de quoi il en retourne. Tu ne t’attendais pas à voir Adalia. La surpris se lit sans nul doute sur ton visage. Tu te doutes bien après vos derniers échanges que ce n’est pas une visite de courtoisie, elle n’aurait pas pu arriver là de toute façon, toute bonne menteuse qu’elle soit.
« Bien sûr. »
Le sorcier lui indique de signer le registre, et le temps qu’elle s’exécute tu la détailles. Elle porte une robe foncée, tout l’inverse de toi et ta robe jaune pâle presque blanche. A vrai dire vous êtes un miroir l’une de l’autre. Ca a toujours été.
Tu sais qu’elle est là pour ses recherches, mais quoi. Tu vas la guider et la suivre tout l’après midi comme si de rien n’était ? Les visiteurs ne peuvent pas se balader librement ici. Tu attends sagement qu’Ada ait fini et finalement elle s’approche avec son faux sourire. A vrai dire le même est sur ton visage. Tu sens l’agacement doucement s’emparer de toi.
« Suis moi… Tu recherches quoi ? »
Tu avances dans les méandres des archives attendant une réponse de la part de la lufkin.
@Adalia Blackthorn
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Re: devil tears (lucrece)
Jeu 30 Juil 2020 - 12:44
devil tears, @lucrece de gray La surprise se lit sur le visage de Luce, visage qui se fend d’une mimique avant de se fermer, mais elle parvient néanmoins à deviner les sentiments qui se pressent derrière son sourire poli. Leur dernière rencontre, au bal des Nymphes, n’avait laissé que peu de doutes sur les tensions qui existaient entre elles. Mais Adalia savait donner le change, elle l’avait déjà prouvé et ne souhaitait pas laisser tomber le masque, peut-être était-ce de la fierté, ou seulement son éducation qui la poussait à donner à chaque instant la meilleure image d’elle même au reste du monde. Alors, elle sourit, le sourire est faux, Luce la connait suffisamment pour le savoir, mais cela lui était égal, elle ne voulait que faire ses recherches, et repartir, faire comme si de rien n'était, oublier. « Bien sûr. » Sourire de façade qui vacille légèrement, ayant espéré un instant se passer de sa présence, elle range les quelques documents qu’elle avait dû sortir dans son sac avant d’entamer de suivre Luce jusqu’à la salle réservée des archives où devaient se trouver ce qu’elle recherchait.
Alors qu’elles marchaient en silence, la stagiaire demanda finalement ce qu’elle cherchait, arrachant la première phrase complète à la brune depuis qu’elle s’était rendue compte de sa présence : « Des dossiers pour lesquels le corps médical a usé de l’imagerie moldu pour faire le suivi de pathologies magiques de leurs patients. » Lorsqu’il s’agissait de parler de ses recherches, de parler des faits, des hypothèses, des expériences, elle n’avait aucun mal à trouver les mots Adalia, on sentait l’esprit cartésien de la lufkin, on sentait qu’elle ne peinait pas à vulgariser les concepts pointus qu’elle avait étudié des heures durant. Et face à Lucrèce ce n’était pas difficile. Cette dernière avait travaillé du côté moldu des soins, elle devait connaitre ces systèmes d'imageries, cependant elle n'était guère d’humeur à échanger avec la De Gray concernant ses découvertes ou du moins, ce qu’elle pensait pouvoir en faire. Les sujets de conversations s’étaient faits rares, elles s’évitaient au maximum depuis le mariage et ses évènements à la mi-mai et Adalia aurait apprécié que cela continue ainsi. « J’ai trouvé quelques articles mais les détails ainsi que les résultats ne sont disponibles qu’ici. » Sans quoi elle se serait aisément passée de sa visite auprès d’elle semble hurler son regard mais elle reste silencieuse peu encline à faire part de ses impressions ou des sentiments que lui généraient cette rencontre impromptue. Vérité étant que si elle avait pu, elle se serait bien passée de la présence de la jeune femme auprès d’elle ce jour-là, elle aurait préféré se plonger dans les documents sans le regard inquisiteur de la summerbee sur sa nuque.
Les deux jeunes femmes finissent par déboucher dans une pièce contenant peut être des centaines de boites d’archives, nombre de dossiers incalculables, Adalia se rend compte que la tâche ne va pas être si aisée et rapide qu’elle ne l'aurait cru. Impossible de trouver les articles recherchés en un claquement de doigts, obligée de supporter cette ambiance pesante. Elle se fend d’une tentative de s'extirper de la situation : « Si tu as autre chose à faire je peux me débrouiller, je ne suis pas une voleuse je ne risque pas de piquer des documents ou de mettre le feu à la pièce. » Le ton est presque moqueur, un peu amer peut-être : elle voulait juste qu’elle parte, qu’elle parte et qu’elle la laisse se préoccuper des choses sur lesquelles elle pouvait avoir un impact. Et donc, tout ce qui s’éloignait des histories amoureuses de la De Gray, de ses fiançailles, des hommes qu’elle embrassait et de celui dont elle était amoureuse.
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Re: devil tears (lucrece)
Lun 3 Aoû 2020 - 10:29
A Londres, pendant l’été qui plus est, tu pensais être tranquille. Loin des problèmes quotidien de Hungcalf, loin de ceux que tu cherches à fuir, ou du moins éviter. Tu sais par exemple que tes parents ne viendront sans doute pas jusqu’ici bien que ça ne soit pas si loin de chez vous. Et ce pour la bonne et simple raison que tu les as déçus, peut être pour la première fois de ta vie. Tu évites d’y penser parce que tu culpabilises. Bien sur tu as fini par te faire une raison, c’était la seule chose à faire pour avoir enfin la paix, pour continuer tes études, et vivre normalement. Décaler tout ça… Décaler, hélas, ce n’est pas annuler. Tu sais que pour l’instant la situation n’est pas réglée. Heureusement entre le stage, et autres activités, tu n’as pas le temps de t'apitoyer sur ton sort, de penser à Evandro, à tes parents, aux préparatifs du mariage, à la robe de mariée qui attend patiemment dans ton placard d’être portée, et aussi à Adalia. C’est sans doute ce que tu as repoussé le plus loin dans ton cerveau, parce que c’est la personne la plus facile à éviter c’est dernier temps… Il n’y a plus cours, plus de raison pour se croiser. Tu es intimement persuadée qu’elle savait que tu serais là, les stages n’ont jamais été secret. Et en marchant dans les couloirs, elle sur tes talons, tu te demandes si c’est fait exprès. Mais connaissant le personnage, le doute est permis. Serait elle venue te confronter ? Pour quelle raison. A vrai dire tu n’as rien fait qui suppose de sa part des reproches. Et pourtant vu vos échanges au bal, il est clair qu’elle montre les dents en te regardant, et pas pour sourire. Est ce qu’elle sourit parfois ? Un vrai sourire ? Maintenant de ça aussi tu en doutes. Le coeur froid d’Adalia Blackthorn, est une pierre qui coule sans fin dans les abîmes du Loch Ness.
Tu es bien obligée de lui demander ce qu’elle cherche ce à quoi elle se fait un peu plus éloquente. Oui effectivement, tes yeux ont déjà parcouru ce genre d’article. Il faut dire que toi plus que les autres stagiaires a cet attrait pour les moldus et leur technologie lié à ce qu’ils appellent la médecine. Tu as déjà eu l’occasion de voir ce que c’était de passer une radio, de poser un plâtre, des broches. C’est sanguinolent, et peu ragoûtant, mais très efficace en réalité, et les résultats sont presque toujours parfaits. Souvent le savoir faire des moldus se fait sur la base que le corps humain à simplement besoin d’un coup de main pour se réparer seul. Leur magie à eux sans doute.
Tu comprends pourquoi Adalia est là, mais ça s’arrête donc là. Si les conditions avaient été différentes, c’est avec plaisir que tu l’aurais aidé dans ses recherches, sans doute auriez vous passé plusieurs heures à échanger sur vos trouvailles, et vous seriez sorties de l’institu ensemble peut être pour profiter un peu de Londres avant de rentrer, ensemble, à la maison. Mais le temps normal est fondu dans un passé flou du mariage de Lys et Eliott. Silencieusement tu l’écoutes sans rien rajouter. En même temps à part dire “tu trouveras sans doute ce que tu cherches ici”, tu n’as rien à dire.
Vous arrivez enfin à destination. Adalia sait que tu ne peux pas la laisser seule ici, il t’arrive d’ailleurs de devoir suivre des gens sur des journées entières, ne pouvant laisser les visiteurs seuls, les stagiaires sont souvent réquisitionnés pour seconder les nouveaux arrivants.
« Je suis désolée mais je ne peux pas te laisser seule. »
Tu aurais pu dire que tu n’as pas envie d’être là toi non plus. Le ton d’Ada te suffit à comprendre le message, mais c’est ta place que tu risques et tu ne la laisseras pas risquer ça. Tu laisses même ton sourire au placard maintenant, tu n'as pas besoin de faire semblant face à elle.
« Je suis censée te seconder dans tes recherches, en plus tu vas avoir besoin de moi, je connais bien ces dossiers, j’en ai déjà lu plusieurs. Pour les affaires concernant les moldus c’est moi qu’ils réquisitionnent en général. Les autres stagiaires ne sont pas familier avec leurs techniques. »
Tu n’étais sans doute pas obligée de faire un speech. Mais c’est tendu entre vous, on pourrait presque palper la tension dans l’air. Ton ton n’est pas franchement amical, il faut dire le fait qu’elle tente de se débarrasser de toi, alors qu’elle sait très bien que tu ne peux pas, ne te fait pas plaisir. Elle ne fait pas d’effort de ton point de vue, tu ne vas pas en faire non plus.
« On s’y met ? Tu peux poser tes affaires sur le bureau là. »
Les tiennes sont sur celle du bureau qui lui fait face. Ce sont de petite surface en bois avec une chaise, et des encriers avec leur plume. L’encre est spéciale: les documents sont prévus pour être intâchable par cette dernière pour éviter les drames, et les sorciers qui ferait des confettis des documents plutôt que d’utiliser le bon sort pour les nettoyer.
« Tu peux commencer par cette étagère, il y a un dossier qui s’appelle Rominlundus. C’est un auteur sang pur qui s’est intéressé aux méthodes d’imagerie les plus vieilles, et si tu remontes vers la droite tu vas trouver des auteurs plus récents. Il décrit assez correctement les principes de chaque méthode, et les pistes d’utilisation. »
Tu marques une pause. Tu te diriges vers un autre rayon.
« Je vais te sortir des écrits moldus. »
Un dernier coup d’oeil à Ada, avant de tenter de te mettre au travail. Tu repenses à cette même journée où elle t’as expliqué certaines de ses recherches pour te changer les idées, ce jour là même où tu lui as demandé d’être ton témoin, d’être ton pilier dans ces moments difficiles. A chaque fois que tu te refais la scène dans ta tête, tu te demandes à quel point elle a dû se jouer de toi, sans doute se moquer ouvertement. Elle a agit, comme si de rien n’était. Maintenant tu comprends pourquoi, elle te disait que tu aurais pu plus mal tomber qu’avec Evandro. Comment elle pouvait avoir autant d’information sur lui. Ton coeur se serre en repensant à ce moment. Machinalement tu sors des ouvrages, et tu les poses sur le bureau vide encore d’Ada. Il y a notamment des revues scientifiques, des magazines moldus comme on les connait même chez les sorciers, les même dans lesquels on peut trouver des mots croisés, ou des modèles de tricot.
@Adalia Blackthorn
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Re: devil tears (lucrece)
Mar 4 Aoû 2020 - 1:33
En réponse à sa proposition, bien que formulée sans grand espoir, Luce répondit, avec quelques vaines excuses, qu’elle ne pouvait pas la laisser seule. Too bad. Mais elle était certaine que Luce n’était pas si désolée. Elle n’extériorise pas sa phrase mais son regard en dit suffisamment tandis qu’elle se tourne légèrement vers Lucrèce qui avait reprit la parole. « Me seconder… » Les mots se coincent dans sa gorge tandis qu’elle retient un rire un peu amer mais le ton de sa voix a perdu de sa neutralité habituelle. Elle n’avait pas besoin d’aide pour ses recherches, quitte à passer du temps à fouiller parmi le nombre incalculable de dossiers elle préférait ça plutôt que de dépendre de Luce pour accéder à ce qu’elle voulait. « Je pensais que c’était juste une formalité d’accompagnement. » Orgueil déplacé, pensées amères à l’idée de partager ces moments avec la blonde. Mais ce n’était pas sa présence qui la dérangeait, mais plus le souvenir désagréable que la jeune femme ait pu embrasser Evandro alors même qu’elle venait d’entendre les sentiments qui étreignaient sa meilleure amie. Oh étaient-elles seulement réellement amies ? Elle se posait la question car si son geste avait été maladroit, elle n’avait voulu que préserver Luce d’une réalité qui de toute façon, ne lui était pas accessible. Son geste par contre, elle ne se l’expliquait pas. L’esprit rationnel de la lufkin n’y trouvait ni raison ni justification autre qu’une vile perfidie ou bien l’esprit vengeur de la De Gray s’était il réveillé. Et si quelques semaines durant elle avait pensé que des sentiments pouvaient étreindre les jeunes fiancés, auquel cas elle aurait courbé l’échine, apercevoir Luce et son petit ami aussi débordants de niaiserie l’un que l’autre avait terminé de clouer son avis sur la jeune femme.
La tension est palpable mais elles ne peuvent rester des heures à s’observer en chien de faïence de part et d’autre de la pièce à attendre qu’une des deux aboie plus que de grogner. Temps de se mettre au travail, commencer au plus vite pour terminer au plus vite. Si elle devait revenir, elle attendrait que Luce ne soit plus dans le service, elle s’éviterait le malaise et la frustration de se trouver face à elle. « Puisque nous n’avons pas le choix. » Souffle-t’elle dans un murmure avant de hausser vaguement les épaules et de déposer son sac sur la chaise que lui avait indiqué la summerbee. Col de la robe légèrement desserré, tenue stricte qui air qui manquait un peu dans les archives, laissant peser une atmosphère assez lourde elle attache ses cheveux dans un chignon haut d’un geste de baguette, libérant sa nuque légèrement tendue, avant de ressortir de ses dossiers un parchemin regroupant les quelques références qu’elle avait déjà trouvées et étudiées. Il y avait celles qu’elle avait déjà lues, celles que les recherches bibliographiques lui avaient permises de trouver et celles qu’elle avait déjà éliminées car bien trop éloignées de son coeur de recherche.
Levant les yeux quelques secondes de son parchemin pour observer Lucrèce déposer une pile de revues médicales sur son pupitre elle secoue légèrement la tête. Posant son dossier, elle s’étire légèrement, en récupérant une pour feuilleter quelques pages d’un air presque distrait même si ses yeux s’attardaient de temps en temps sur quelques mots plus intéressants que d’autres avant de voleter jusqu’à d’autres paragraphes dans une lecture rapide. « Pas la peine de t’escrimer sur les écrits moldus, j’ai fait une épaisse revue de littérature sur leurs techniques, à affiner avec une observation de terrain mais elle semble plutôt complète. » Cet été, elle aurait dû partir en stage d’observation dans un hôpital moldu, pour pratiquer les techniques d’imagerie elle-même mais, étant donné la situation, des plus tendues avec ses parents, Adalia n’avait pas poussé le vice jusqu’à leur demander la permission de passer quelques semaines du côté moldu du monde. Elle n’osait imaginer leur réaction lorsqu’ils étaient dans de bonnes dispositions alors, puisqu’ils étaient toujours affreusement déçus du comportement de leur benjamine lors des derniers évènements mondains, elle avait reporté à plus tard cette immersion. Elle savait que ni Claudia ni Aloysius n’approuvait pas ses recherches, tout ce qui touchait à sa petite soeur était devenu tabou dans la demeure familiale et les deux diables étaient toujours raccord. Alors, elle restait discrète, travaillait dans son coin, éludait les questions, intéressées, qui demandaient sur quelle spécialité elle souhaitait se tourner une fois son second cycle universitaire validé. Cependant, ces questions avaient trouvé leur réponse il y a bien longtemps dans l’esprit de l’espagnole.
« J’ai lu quelque chose sur l’utilisation d’imagerie dans le cadre du suivi de la tentative de guérison d’un sorcier qui avait subit un sortilège d’oubliettes, est-ce que le dossier pourrait se trouver ici ou bien plutôt dans l’aile spécialisée de l’hôpital ? » Elle était là pour l’aider non ? Alors Adalia usait des ressources qu’elle avait à sa disposition. Elle était là pour étudier, alors, elle évoquait ses recherches. Elle ne faisait pas comme si de rien n’était, malgré elle elle ne pouvait effacer totalement ce qu’elle ressentait. Ainsi, le ton de reproches ne se trouvait pas loin sous ses tessitures calmes et les regards parfois lancés à la jeune femme n’étaient pas des plus doux mais elle s’efforçait de se concentrer sur la raison de sa visite. C’était le seul moyen de passer cet après-midi sans encombres et d’éviter de s’abimer une nouvelle fois contre la luminosité presque aveuglante de la blonde.
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Re: devil tears (lucrece)
Mer 5 Aoû 2020 - 0:09
Tu as presque envie de demander à Adalia si elle ne te prend vraiment pas pour une idiote. Peut elle croire que tu es ici par plaisir ? Il est clair que ni elle ni toi n’avez envie d’être ici, alors si tu pouvais céder ta place, ou encore ne pas avoir besoin de l’accompagner, tu le ferais. Mais ici, ça ne marche pas comme ça. Soucis de confidentialité, de règles tout simplement tu ne peux pas la laisser seule, et il n’est pas encouragé de laisser les visiteurs seuls. Ainsi les stagiaires sont d’autant plus sollicité à seconder les visiteurs quand cela touche leur domaine de recherche. Ada n’aurait donc pas pu plus mal tomber.
Tu te dis que si ça ne concerne que le travail c’est déjà un bon point. Vous n’êtes pas non plus obligée de vous faire la conversation. Peut être que c’est ce qu’il faudrait faire cependant. Peut être que crever l’abcès est la solution. Quoi dire en l'occurrence ? “Je t’en veux parce que tu es une amie pitoyable pas capable de faire confiance à personne ?” Et elle pourquoi est elle si amère envers toi à chacune de ses paroles ? Est ce que c’est parce que tu es fiancée à l’homme qu’elle aime ? Ce n’est quand même pas de ta faute. Sans doute aussi que le fait que tu refuses toutes les règles sang pur quand elle s’y plie ne doit pas plaider en ta faveur. Ada fait partie de ceux qui encourageait ce mariage. Le monde marche bel et bien sur la tête.
Les minutes s’égrainent. Elles semblent pourtant durer des heures. Tu proposes des écrits moldus, des revu de presse. Il y en a pour tous les goûts. Quand tu reviens vers le bureau où tu as installée Adalia, elle te dis bien entendu que ce que tu lui apportes n’est d’aucune utilité. Tu ne peux t’empêcher de te dire que si elle t’avait dit cela avant, tu n’aurais pas perdu de temps. Ce genre de mesquinerie que tu ne peux t’empêcher de te demander si elles ont été manigancées ou non. Tu ne sais plus croire avec la froide Blackthorn. Quand tu la regardes à présent tu as l’impression de voir une étrangère.
A la main donc tu récupères les documents pour les ranger. Tu envisages pendant un temps de repartir à tes recherches. Après tout, tu vois que tu ne lui sers à rien, et après tout, ton bureau est juste là, tu peux la surveiller tout en travaillant de ton côté. Personne n’en saura rien, tu doutes que la Lufkin te balance, et pourtant elle reprend.
Elle pose néanmoins une question intéressante. Tu te détournes du rayon pour regarder en direction de la jeune femme la mine songeuse. Tu fouilles dans ta mémoire, normalement visuelle, en essayant de te rappeller à la façon d’un ordinateur si tu ne te rappelle pas ces recherches. « Ca doit être ici normalement. Les originaux sont toujours ici, si il y en a à l’hôpital ce sont des copies. »
Tu sors ta baguette, en un coup de baguette sans formule tu fais sortir une feuille de parchemin de ton sac posé au sol. « C’est une copie du registre que j’ai dû mettre à jour, si ton article est ici on devrait trouvé le titre sur la feuille. » Nouveau coup de baguette et tu la dupliques pour en donner une à la Lufkin. T’appuyant contre ton bureau, les yeux plongés dans les caractères calligraphié tu cherches les mots clefs donnés par Ada: oubliette, imagerie, … Pendant un instant vous êtes calmes toutes les deux, faire des recherches c’est un peu ton dada depuis que tu es ici, et trouver quelque chose dans une liste même longue ça ne peut pas être plus sorcier que partir de rien comme tu le fais parfois. « Ca ne serait pas ça ? » Tu fais preuve sans doute de plus d’enthousiasme que tu ne devrais quand tu pointes sur la feuille le nom de l’article et l’auteur à la jeune femme. Alors que tu la dévisages un instant tu te demandes comment vous en êtes arrivées là ? Tu clignes des yeux, et tu détournes le regard mal à l’aise. « Continue de regarder les autres, je vais sortir déjà celui là. » La liste indique le numéro d’étagère et l’auteur c’est donc assez facile à retrouver. L’ouvrage est une espèce de cahier d’observation que tu déposes sur le pupitre là où se trouvaient avant les revues moldues. Elle n’a pas besoin de toi pour lire un livre non ?
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Re: devil tears (lucrece)
Mer 5 Aoû 2020 - 16:19
Elle prend sur elle Adalia, habituée à prétendre et à feindre, à sourire quand le coeur souffrait, hurlait ou pleurer, quand la peur engourdissait ses membres comme lorsque les sorciers choisis par sa mère déposait leur large main sur ses hanches lors des évènements mondains. Elle restait maitresse de son masque mais la cohabitation temporaire avec Lucrèce mettait à mal ses résolutions de sérieux. Si elle tentait de rester concentrée sur la raison de sa visite, avoir affaire à la future médicomage la poussait à repenser aux dernières semaines et à ces choses qu’elle avait enfermées, qu’elle cherchait à oublier. Tout lui revenait avec autant plus de puissance qu’elle les avaient réfutées, gommées de ses pensées et la laissait amère et à fleur de peau face à cette fille qu’elle ne savait plus définir.
L’engouement de la blonde à l’idée d'avoir trouvé l'écrit ne trouve guère d’écho en l’espagnole qui se fendit d’un léger soupir sec, peu encline à s’enthousiasmer de quoi que ce soit en présence de la De Gray : « C’est possible, je n’ai guère d'autres éléments concernant l’article, c’était un écrit d'un de mes tuteurs, mais il ne se souvient pas de ses sources, aussi aberrant que cela puisse paraitre. » Alors qu’elle haussa vaguement les épaules à cette remarque, jugement qui teintait ses paroles avec une aversion plus ou moins forte selon qui elle visait, elle releva les yeux de son parchemin, elle croisa un instant le regard de Luce qui était rivé sur son visage. Surprise, elle hausse un sourcil dans l’attente d’une explication qui ne venait pas, elle la dévisageait et elle n’aimait pas ça. Elle aurait pu se fendre d’une remarque acerbe Adalia, mais elle n’en fit rien, un soupçon de retenue malgré les rancoeurs qui se faisaient pressantes. Pourtant derrière son masque froid, elle bouillonnait. Heureusement, désamorçant, pour le moment du moins la bombe qui menaçait d’exploser sous sa poitrine, Luce se détourna, s’éloigna pour chercher le papier en question, laissant la jeune femme retrouver un calme bien relatif.
Penchée sur le registre qu’elle avait déposé, avec une douceur relative, sur le bureau elle voulu prendre des notes, quelques références lui sautaient aux yeux même si elles n’étaient pas celles qu’elle recherchait de prime abord. Quête d’une plume sur le pupitre, cette dernière semble avait été subtilisée, alors, la Blackthorn se penche dans son sac à main pour récupérer son instrument d’écriture personnel mais un tout autre paquet glissé au fond du sac à main attire son attention. Soigneusement emballé dans du papier de soie, le bijou de tête qu’elle avait acheté à l’occasion des essayages de robe de mariée de Luce en mai dernier trouva rapidement sa place entre les mains de l’espagnole. Avec tout ce qu’il s’était passé depuis cette après-midi entre filles, où Adalia avait maintes fois du ravaler sa crispation et sourire alors que les larmes déchiraient son coeur, elle avait totalement oublié la présence du présent au fond de ses affaires.
Etrange de se dire que le cadeau réapparaissait pile le jour où les deux sorcières se trouvaient forcées de rester dans la même pièce. Elle aurait pu faire comme si de rien n’était Adalia, renfermer ce trésor maudit et continuer ses recherches en tentant d’ignorer la présence de la summerbee à quelques étagères de là mais une étincelle, le souvenir de ce message qu’elle avait lu du jeune Tamaharu alors même que Lucrèce se trouvait en robe de mariée réveilla sa colère. Quelle indécence, quelle incorrection. Alors que Luce revenait vers elle, la lufkin se redressa, légèrement crispée, avant de lâcher avec une délicatesse toute contenue, le petit paquet irisé sur le bureau de la blonde : « Je t’avais acheté ça pour ton mariage, je doute que tes amourettes en public soient bien compatibles avec ton engagement mais si il te plait tu pourras toujours t’en servir pour tes rendez-vous avec Lorcan. » Les paroles auraient pu être bienveillantes, comme un aveux de l’importance qu’avait la jeune femme pour la Blackthorn mais elles étaient teintées d’une telle ironie que la bienveillance pouvait immédiatement être écartée du panel des sentiments ressentis par la brune. « Il ne me sert à rien au fond de mon sac en tous cas, fais en ce que tu veux ce n'est pas mon style. » Ajoute-t’elle avant de faire à nouveau volte face, libérée de ce poids, de cette chaine du passé et du dernier maillon de ses faux semblants pour se concentrer à nouveau sur ses recherches. Elle avait dit ce qu'elle avait à dire et même si ce n'était guère crever l'abcès qui existait entre elles, cela lui permettrait certainement de tenir l'après-midi dans cette salle froide.
- InvitéInvité
Re: devil tears (lucrece)
Jeu 6 Aoû 2020 - 16:39
Tu te demandes comment tu vas pouvoir tenir tout une après midi comme ça ? Le rayon de soleil s’éteint peu à peu, et bientôt tu vas devenir toute terne. Autrefois vous n’aviez pas ce genre d’impact l’une sur l’autre. Autrefois vous étiez soudées, il y a une cassure et elle ne date pas simplement du mariage. Déjà avant tu n’as pas été si honnête avec elle en lui cachant l’infidélité à tes fiançailles, ce qui semble normal à des personnes comme ton frère qui n’ont pas peur de s’afficher en public avec l’élu de leur coeur, à toi, à vous, qui avez été élevée pour être de parfaite petites sorcières ça ne semble pas si logique. Tu avais peur de la réaction d’Ada si tu lui disais, et maintenant tu sais que tu n’avais pas tort de ne rien lui dire. Elle aurait sans doute essayé de te faire changer d’avis, d’une façon ou d’une autre, ou te rappeler à tes obligations. Bref tu te doutes qu’elle n’aurais pas approuvé tes choix. Un mensonge en chassant un autre, elle n’a pas été honnête non plus. Comment a t’elle pu supporter les essayages de robe de mariée ? Comment a t’elle fait pour supporter ça sachant que celui à qui tu devrais passer la corde au cou n’est personne d’autres que le garçon qu’elle aime. Quel plan malsain à l’univers pour vous ?
Vous travaillez en silence, seulement rompue pour échanger quelques mots, rien de bien réconfortant. Aucune des deux n’y met du siens il faut le dire, bien campée sur vos positions chacune dans son genre, tu te tiens droite comme un i, et le moindre mot est presque pris comme un reproche. Personne ne semble avoir envie de vous déranger, personne ne vient vous parler et pourtant tu serais prête à tout pour une seconde de répis.
Tu continues malgré tout. Adalia semble tellement peu encline à recevoir ton aide, reprochant presque tes trouvailles, que tu ne vois pas l’intérêt de la seconder. Tu pourrais juste rester la pour la surveiller. Ca aurait pu s’en tenir là mais non. Les choses ne sont jamais aussi simples.
Perdue dans tes pensées, lisant le reste de la liste tu n’entends pas vraiment Ada fourrager dans son sac. Tu trouves un nouvel ouvrage et tu le récupères avant de revenir vers elle. Sur ton bureau elle lâche un petit paquet soigneusement emballé. Tu fronces les sourcils, et tu ne tardes pas à avoir les explications. Tu prends chacune de ses paroles comme d’autant de coup de poignard dans la poitrine. On y vient enfin. Tu savais que tu avais raison de ne pas lui dire pour Lorcan, tu savais qu’elle réagirait comme ça à te parler d’engagement. Tu n’as jamais pris d’engagement sur rien, on l’a fait pour toi. “Fais en ce que tu veux…” La colère qui est tapie en toi boue à présent, et tu lâches le livre lourdement. « Qui es tu pour me parler d’engagement ? » Après tout c’est bien l’hôpital qui se fou de la charité non ? « Ce n’est pas de ma faute si tu veux vivre ta vie soumise à tes parents ! » Tu es piquée au vif. le mot amourette dans sa bouche est comme la pire des grossièreté. « Je ne suis pas comme toi moi ! Je ne veux pas me priver d’être heureuse pour le bonheur de ceux qui n’en n’ont rien à faire de moi. Parce que les Blackthorn ne te voient que comme un pion, un ventre ! » Pas forcément besoin de le dire à haute voix, c’est de notoriété publique. « J’ai un coeur, et heureusement, je n’ai pas besoin de me mettre dans de tels états-comme toi- pour avouer mes sentiments à quelqu’un. Désolée d’avoir un coeur, désolée de vouloir le suivre, désolée que tu ne sois pas comprendre ça. » Oui tu ne vas pas faire comme si tu n’avais rien entendu. Tu ne sais pas qu’Adalia est au courant du baiser échangé avec Evandro, une erreur plus que notoire, mais sans doute n’a t’elle pas besoin de le savoir. « T’as même pas été capable de m’avouer la vérité. Faut être cinglée pour aller aider la fiancée de l’homme que t’aime sans rien dire ! Cinglée ! Aussi folle que nos parents avec leurs petites magouilles. » Tu es hors d’haleine, tout sort sans que tu puisses t’arrêter. « Tu aurais pu me dire, j’aurais compris, je t’aurais supportée, toujours… Et maintenant quoi tu veux me reprocher de faire ce que tu n’es pas capable de faire ? » Tu la foudroies du regard. Il se peut que la réponse en retour soit pire que l’agression. Tu t’es obligée à parler sur un ton modéré pour ne pas te mettre à brailler et alarmer les autres chercheurs.
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Re: devil tears (lucrece)
Ven 7 Aoû 2020 - 0:30
Une fois le petit paquet doré donné à celle à qui il revenait de droit, malgré les évènements récents, elle repart à ses occupations Adalia, prête à faire ce qu’on attend d’elle, comme d’habitude, prête à se tenir droite, à rester digne malgré la tempête d’émotions qui grognait sous son masque. Mais lorsque Luce reprend la parole, voix teinté de toute la colère qu’elle tentait de retenir depuis le début de leur entrevue, elle ne pu s’empêcher de tendre l’oreille. Léger haussement de sourcils, étrangement amusée par l’énervement qui émanait de la jeune femme, même si sa voix restait relativement basse certainement pour ne pas attirer l’attention de l’ensemble des personnes travaillant dans le bâtiment, elle fait volte face pour observer les vociférations de la summerbee, air calme sur le visage, calme troublé seulement par les légers tressaillements de ses mains, qui, comme à chaque fois qu’elle perdait le contrôle, commençait à trembler.
« Cinglée ? » Il y a comme un petit rire qui s’échappe de ses lèvres, ce n’était guère rassurant quand à son état psychologique, ironie de la situation qui la laissait plutôt amusée malgré tout. Il valait mieux ça que pleurer, elle avait terminé de pleurer pour elle, terminé de pleurer pour eux. Car les jours suivant le mariage avaient été une véritable descente aux enfers, l’impression d’avoir été rejetée de toute part, sentiment d’abandon qui l’avait prise aux tripes, qui l’avait empêchée de manger, qui l’avait empêchée de dormir. Et la fierté qui avait repris sa place, paroles rassurantes de sa soeur ainée, sentiments de puissance qui avait toujours émané d’Awa et qui rayonnait à nouveau sur sa petite soeur. Elle avait décidé de ne plus s’en faire pour eux, sans se rendre compte qu’elle ne pourrait y échapper éternellement. « Peu étonnant d’entendre ce genre de discours de la part d’une gamine pourrie gâtée qui n’a aucune once de loyauté. » Le ton est glacial, si l’énervement de Luce est palpable, sa colère est toute intérieure. Appuyée contre le dossier de sa chaise, mains serrées sur le dossier, ongles qui s’enfoncent dans les rainures du bois elle siffle d’un ton mauvais mais sourd, discrétion qui la caractérisais toujours : « Pourquoi je ne te l’ai pas dit ? » La question est somme toute réthorique, regard qui scrute les traits de la blonde avec un mélange de froideur et de haine déchirante : « Mais parce que je voulais pas risquer de te mettre dans une situation encore plus difficile face à tes parents ! T’aurais vu l’état dans lequel t’étais. » Elle tait les adjectifs peu reluisants qui lui viennent à l’esprit. « Tu voulais que je te dise quoi ? Que ta vie étaient encore plus merdique parce qu'il allait falloir que tu choisisses entre me perdre moi ou perdre la confiance de tes parents ? » Elle fait une légère pause, fait taire le léger grondement qui pointait au fond de sa voix, le ton se refait un peu plus détaché, elle ne voulait pas perdre le contrôle. « J’ai rien dit parce que je voulais te soutenir toi dans une chose pour laquelle j’aurais aimé que tu me soutiennes aussi le jour où c’est arrivé. » Plus tôt qu'elle ne l'aurait cru finalement elle aussi, chaines précieuses de son union qui s'étaient refermées sur ses poignets, promesse faite et destin scellé. Et elle savait bien maintenant que l’une et l’autre était bien trop différentes pour que Luce fasse cet effort pour elle. Parce que son engagement en temps qu’amie, en temps que témoin, elle y avait cru dur comme fer. Parce que c’était le mieux à faire et que ses sentiments n’étaient que secondaires face au désarroi de sa meilleure amie mais que pour la blonde, cela ne signifiait visiblement rien.
Et pourtant, malgré ce qu’elle avait fait, à ses yeux ce qu’elle avait de mieux à faire, la voilà attaquée sur ce qu’elle est, encore une fois, sur ses croyances, sur ses valeurs, sur sa famille : combien de fois les Blackthorn devaient s’ajouter au poids de sa croix ? « Ils m’ont sortie de la rue Lucrèce tu ne sembles pas t’en rendre compte ! » Elle se souvenait à peine de l’orphelinat, bien trop jeune pour avoir plus que des bribes de souvenirs mais elle se souvenait du froid et de l’odeur de peur qui suintait des dortoirs. Elle se souvient des pleurs et de la faim parfois, les Blackthorn lui avait offert la richesse que la fuite de sa famille biologique lui avait arraché. « Mais tu ne peux pas t’en rendre compte finalement, t’as toujours eu tout ce que tu voulais, en un claquement de doigts. » Attaque ? Pas vraiment, constatation, la vie de Luce n’avait jamais été difficile. « Toi tu t’en fou, de ta place dans ta famille, de ce que l’on attend de toi, tu préfères suivre tes petits plaisirs immatures. » Luce devait forcément savoir qu’Adalia n’aurait pas approuvé son histoire, autrement elle ne lui aurait pas caché les sentiments que lui inspiraient Lorcan. « Et ne viens pas me parler de tes beaux sentiments, ou d’équilibre psychologique, je ne me jette pas dans les bras de tous les hommes qui me passent sous le nez, j’ai pas besoin de ça pour me sentir exister. » Elle ne se doutait pas que Luce saurait faire le lien avec un évènement passé. Oui elle savait. Comme si quoi que ce soit pouvait lui être inconnu lorsque cela se passait dans le manoir de sa famille. Rien n’était secret pour les Blackthorn, autant un avantage qu’une malédiction, il n’y avait rien qu’ils puissent ignorer et si Adalia en souffrait lorsque ses parents apprenaient ses écarts de conduite, se trouver de l’autre côté des confidences ne semblait pas plus doux à accepter. « Tu les veux tous ça te ressemble bien mais je pensais que tu étais moins cruelle, mais tu n’as pas ça pour toi non plus visiblement. » Les attaques ne sont plus déguisées, elle n’a pas abattu toutes ses cartes pourtant, si elle voulait se battre, il fallait qu’elle sache que la Blackthorn ne se dérobait jamais.
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Re: devil tears (lucrece)
Ven 7 Aoû 2020 - 11:26
Les dés sont jetés. En jetant ce cadeau sur ton bureau, Adalia a déclenché les hostilités. A quoi s’attendait elle avec ce geste ? Que tu reste tranquille sans rien dire ? C’est impossible, tu n’es pas comme elle, tu n’as pas sa retenue, tu n’es pas ce genre de personne… Tu es un livre ouvert qui a une jolie couverture, mais tu n’as pas sa capacité hypocrite à refléter exactement ce que les autres veulent voir. Tu es capable de faire semblant quand il s’agit de tes parents, avec les parents d’Evandro, mais pas avec Adalia. Tu n’en as pas besoin, elle peut bien se moquer de toi, ça t’es égal maintenant. Elle t’a blessée.
Ca ne s’arrête pas là. Elle est affreuse, fais preuve d’une certaine cruauté à ton égard. Sans doute qu’elle a toujours pensé ça de toi sans jamais le dire. Ta colère grandit en toi, sur Ada tu vas déverser des mois à ressasser, des mois à retenir ces émotions. Il n’y a pas que la trahison, le fait qu’elle ne t’ai jamais fait confiance. Non ça va au delà de ça. La lufkin représente tout ce que tu excècres maintenant, cette société dont tu voudrais ne plus faire partie.
Bien sûr c’est facile pour elle de dire que tu n’es pas loyale. Trop facile. Et si elle n’a rien dit c’est pour te préserver ? La belle affaire. Tu sais bien que tu étais dans un état déplorable. Pas besoin qu’elle te le rabâche. Tu te sens flouée, trahie d’autant plus qu’elle se moque de toi alors que tu es allée chercher du réconfort auprès d’elle parce que tu avais confiance en elle. Tu hoches la tête de gauche à droite. Mauvaise tu réponds: « Vraiment ? Tu parles de loyauté ? Moi je prends plutôt ça pour de la lâcheté. » Tu la fusilles du regard. « Jamais tu ne seras heureuse, jamais tu n’existeras par toi même ! » Tu fulmines. « T’as pas besoin de me dire que j’étais dans un état déplorable, je le sais ! Et ce n’est pas grâce à toi, qui m’a dit de faire ce qu’on attendait de moi que je m’en suis sortie. Ce dont j’avais réellement besoin c’est une amie dans laquelle j’avais suffisamment confiance pour lui dire toute la vérité. Et j’avais raison. Tu n’es pas quelqu’un à qui on peut faire confiance. Tu penses être la plus intelligente, la plus raisonnée, la meilleure dans tout, celle qui fait tout ce qui faut, qui porte le masque des sang pur à la perfection. Tu te trompes. » Tu respires profondément. « On cherche une solution, ça pourrait valoir pour toi aussi. Mais non… Tu veux que je te soutienne pour un truc contre nature, pour laquelle tu vas être malheureuse toute ta vie, et je serais la pire des amies si je le faisais. » Tu es intimement persuadée de ce que tu dis. Peut être qu’elle va te dire que tu vies dans le monde des bisounours. Peut être qu’elle n’a pas tord, mais au moins tu te bats. Elle, elle est molle dans les bras de ceux vers qui on la propulse. « Moi au moins je ne suis pas assez lâche pour ne pas me battre pour ce que je veux. » Tu n’arrives pas à te calmer.
Bien sûr qu’elle rebondit sur ce que tu as dit à propos de sa famille. Bien entendu. Tu es sincèrement choquée par ce qu’elle dit. Tu te jettes dans les bras de tous les hommes … ? Tes yeux s’écarquillent, elle sait. Elle sait que vous avez échangé un baiser avec Evandro… Comment ? Peu importe. « Arrête de te justifier derrière le fait qu’ils t’ont soit disant sauvée ! C’est bien leur problème, toi tu n’avais rien demandé ! Alors ce n’est pas comme si tu leur devait quoi que se soit, c’est ce qu’ils te mettent dans la tête pour t’avoir à leur botte parce qu’ils savent très bien que ça marche ! » Tu voudrais lui ouvrir les yeux mais tu vois bien que ce n’est pas possible. « Peut être que pour moi c’est plus simple parce que mes parents ne sont pas aussi dingue que les tiens. Parce que c’est comme ça que devrait être une famille, et partie comme tu es, tu vas devenir exactement comme eux. Déjà tu ne te considères plus comme Adalia. Tu deviens exactement ce qu’ils veulent que tu sois: une future épouse, une mère, un ventre qui prolongera la lignée, et leurs idéaux. Tu n’es plus toi ! Tu n’as jamais été toi, sauf peut être avec Evandro, pas vrai ? » Tu sais que tu vas sur un terrain dangereux. « Et pourquoi il ne se bat pas pour toi ? Pas parce qu’il a peur de tout perdre, mais parce qu’il sait que toi tu ne le feras jamais en retour ! Parce qu’on dirait que tu es morte à l’intérieur. » Tu craches les derniers mots. « Alors oui on s’est embrassés. Non je ne m’excuserais pas si pour une fois ça te fait ressentir quelque chose ! Jamais ! Tu m’entends ? Mais je ne l’aime pas, et il ne m’aime pas, pas comme ça, c’était une erreur, et ça ne se reproduira jamais plus. Tu sais pourquoi ? Parce que moi j’aime Lorcan. Oui tu peux te moquer de moi. En attendant tu sais pas ce que c’est d’aimer ! Tu es une sale garce jalouse que moi je n’ai pas peur de vivre. » A bout de souffle, tu as gesticulé dans tous les sens, et tu finis par croiser les bras sous ta poitrine.
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Re: devil tears (lucrece)
Lun 10 Aoû 2020 - 0:10
Face à elle, Luce s’enflamme, elle se laisse guider par la colère qui grondait dans son coeur, par le ressentiment, peut-être que créait la situation, par cette haine qui avait gonflé pendant des semaines depuis le mariage. Elle use de mots qui, dans une autre situation, auraient pu faire perdre pieds à l’espagnole, la replonger dans ses vieux démons, ceux qui la noyait chaque jour un peu plus dans cette folie qu’elle ne pouvait plus réfuter. Mais elle avait l’orgueil des Blackthorn, elle ne se laisserait pas malmener par la sorcière sans réagir. « Tu sais même pas ce que c’est que l’amitié ! Tu sais pas ce que c’est de faire passer le bonheur des autres avant le sien ! De chercher à comprendre leur point de vue ! » Qu’elle s’exclame d’un ton acerbe en scrutant la blonde d’un regard assassin. « Tu veux juste qu’on te baise les pieds, ça m’étonne pas que t’aies jeté ton dévolu sur le gamin, il doit t’obéir au doigt et à l’oeil ça fera du bien à ton égo. » Il était jeune Lorcan, certainement bien moins expérimenté que Luce, visiblement fou amoureux et elle en profitait, elle profitait toujours des sentiments qu’on pouvait avoir pour elle pour en demander toujours plus, toujours trop : toujours à sens unique surtout. Et aujourd’hui elle l’attaquait sur qui elle était, sur son passé, sur les drames qui avaient balayé sa vie, comme si ces derniers n’étaient rien, comme s’ils n’avaient aucun impact sur la personne qu’elle tentait d’être aujourd’hui : esprit de préservation, survivre et s’assurer une situation, tout le monde n’avait pas le loisir des sentiments. « T’as tout faux, tu te donnes des grands airs mais tu parles comme la petite pute de sang pur que tu es, incapable de voir plus loin que le bout de ton nez » Les mots dépassent le masque, se font un peu trop forts peut être pour rester discrets, elle s’en foutait, elle ne comptait pas s’éterniser, pas en présence de Luce. « Tu ne sais rien de ce que ça implique, perdre sa famille, tu comprends rien de ce qu'implique de se faire sa place dans une famille dont on ne partage pas le sang. » Elle n’avait jamais rien perdu la blonde, jamais rien vécu qui lui impose de faire un choix cornélien. Née avec une cuillère en argent dans la bouche, elle n’avait jamais eu à s’inquiéter de quoi que ce soit que de ses tenues aux bals et de ses notes, toujours excellentes. Elle ne souhaitait pas de malheur à la De Gray, certainement la situation donnait-elle une autre image, mais elle aurait souhaité que Luce essaye de la comprendre mais elle ne faisait pas l’effort, elle ne l’avait jamais fait se rendait elle maintenant compte.
Et elle enfonçait le clou, Evandro ne s’était pas battu pour elle, les mots sonnent tellement faux, si elle n’avait pas été aussi en colère, Adalia aurait certainement ris, de ces rires mauvais qui glacent le sang. Luce ne savait pas à quel point il avait risqué pour elle, petite peste qui pensait être le centre de l’univers. Adalia voyait encore le feu mordre la peau du brésilien, la fumée enrouer ses poumons, elle se souvenait encore de l’atmosphère aseptisée de l’hôpital, des heures angoissantes où elle s’attendait à ce qu’il revienne des examens interminables, l’étreinte qui avait précédé son départ, ce sacrifice pour préserver leur union, quel gâchis : « Tu ne sais rien de ce qu’il a pu se passer entre Evandro et moi, t’es trop égocentrique pour te rentre compte que tout ne tourne pas autour de toi. » Elle siffle les derniers mots avec une hargne vorace, elle ne comptait pas se laisser trainer dans la boue par la blonde : jamais, et si elle avait pleuré le souvenir de leur amitié en berne, elle était prête à tirer un trait sur cette relation qu’elle avait pensé honnête avec la jeune femme. D’autant plus qu’il semble qu’elle n’aient rien en commun, aux mots de Luce, Adalia se plaçait comme tout ce qu’elle exécrait, pourquoi tenter de se plier aux convenances de quelqu’un qui vous traitait comme une moins que rien ? « T’aimes Lorcan ? Mais grand bien te fasse sweetheart, j’ai hâte de voir la réaction des Delgado ou de tes parents lorsqu’ils sauront que tu gâches toute leur réputation en te montrant en public avec quelqu’un qui n’est pas ton fiancé. » Elle savait ce qu’impliquait son nom Adalia, elle savait que derrière la fortune, le pouvoir, les relations, il y avait une contrepartie, ceux qui prétendaient ne pas en avoir intérêt, ou ne pas comprendre qu’ils pouvaient les perdre suite à un faux pas, étaient soit idiots, soit dépourvu d’ambition, parfois, un mélange des deux. « T’es bien belle à faire la difficile, à refuser de te plier aux règles mais t’auras l’air maline sans le sous et avec une réputation de fille facile lorsque tes parents en auront eu marre de supporter les humeurs d’une fille qui ne mérite pas son rang. » Quoi que, cela semblait habituel avec les De Gray, l’ainé fiancé durant des années à une sang-mêlé, maintenant fiancé à une gamine à peine majeure tout en fricotant avec son ex, peu étonnant que la cadette prenne le chemin, pour le moins décadent de son ainé. Certaines familles n’avaient pas les mêmes attentes par rapport à leurs enfants, c’était les familles qui finissaient inlassablement par chuter dans l’échelle sociale. Elle avait besoin du nom des Blackthorn Adalia, car sans ça, elle n’atteindrait jamais le tiers de ses objectifs : il y avait des choses qui dépassaient son confort personnel, il y avait les recherches, sa famille biologique, il y avait l’accès au réseau des Blackthorn, il y avait bien plus important que des amourettes. Et que Luce réfute encore ses arguments, gamine butée, elle s'en foutait elle comprenait qu'elles n'avaient rien à faire ensemble.
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Re: devil tears (lucrece)
Mar 1 Sep 2020 - 10:00
Elle finit par se lâcher la Blackthorn. Il était temps, tu commençais à te demander si elle avait des sentiments, ou si elle n’agit que comme un robot moldu. Si tu l’écoutes, tu es une égoïste, une manipulatrice, une petite pute sang pur même. C’est bien la première fois qu’on utilise ces qualitatifs sur toi, bien assez pour que tu n’y crois pas. Ca ne veut pas dire que ça ne soit pas blessant pour autant. Tu comprends que tu as appuyé là où ça fait mal. C’était le but après tout, parce que tu n’en peux plus de son comportement. Tu pourrais lui retourner toutes les choses qu’elle te repproche: elle ne sait pas ce que c’est l’amitié, elle manipule son monde comme la parfaite Blackthorn qu’elle est. « Mais tu te fou de la gueule de qui toi ? » Oui les mots sont sortis tout seuls. « Moi je ne sais pas ce que c’est l’amitié ? Mais tu t’es vu ? Tu ne m’as jamais rien confié. JAMAIS. Tu te contentes de dire que tous les arrangements de tes parents te vont, comme si tu étais sous imperium. Tu es la pire amie qui m’est jamais donnée d’avoir, j’ai tellement peur que tu me juges -ce que tu fais d’ailleurs donc c’est que j’ai bien cerné quel personnage tu es- que j’ai pas osé te parler de Lorcan. Mais maintenant je comprends. » Si elle était sous imperium ça expliquerait bien des choses. « T’inquiète pas Ada. Tu n’as plus besoin de lutter pour faire partie de cette famille, tu es parfaite pour eux. Tu es aussi manipulatrice, ambitieusement sale, menteuse, et calculatrice qu’eux. » Oui pour toi elle ne vaut pas mieux que ces mêmes parents dont tantôt elle se plaint, tantôt elle suit les principes. Elle ne t’écoute pas de toute façon. Elle se contente d’avancer des choses de plus en plus blessantes. Parce qu’elle croit qu’elle est dans le vrai. Que son cas prévaut pour tous. Tout ce que tu voulais naïvement, c’est que vous vous souteniez. Mais elle ne t’accordera jamais ça. Tu le comprends maintenant.
Tu as un rire mauvais. Tu ne sais peut être pas ce qui s’est passé entre Evandro et elle, mais si tu veux des réponses ce n’est pas d’elle que tu les auras tu le sais depuis longtemps. « Non Ada ce n’est pas moi le problème. » Tu soupires. « Je ne sais rien de ce qu’il s’est passé entre Evandro et toi, parce que tu n’as jamais rien dit. Mais lui, il n’est pas comme toi je pense que ça il l’a compris. » Appuyer là où ça fait mal. Parce que c’est ce qu’elle fait.
Quand tu lui expose tes sentiments, elle tout ce qu’elle trouve à faire c’est te rabâcher encore et toujours, tes parents, la famille, celle de Delgado. Elle n’a donc que ça a la bouche. C’est bien ce que tu pensais. Elle n’existe pas en tant que personne, et elle veut que toi tu fasses la même chose. Mais tu refuses, jamais plus tu ne veux faire ça. Tu veux être Lucrece avant d’être une De Gray, ça c’est égoïste. Mais si on ne se bat pas pour se genre de choses, pourquoi devrait on se battre? « Change de rengaine ! Je te parle de mes sentiments et toi tu me parles du quand dira t’on ! Quand est ce que tu comprendras que ce n’est pas comme ça que tu seras heureuse ? Dans quel monde tu vis ? Pourquoi tu veux absolument être le bon toutou des Blackthorn ? Tu penses que c’est leur argent sale et comment ils te voient qui va te rendre heureuse ? Tu es vraiment si matérialiste ? » Tu as peur que la réponse soit oui, et du coup, elle te décevrait tellement. Ton estime pour elle est en chute libre. « Tu sais quoi ? Je crois que je préfère être destituée plutôt que d’être comme toi. » Est ce que c’est vrai ? Tu voudrais bien la planter là. Mais le problème c’est que tu ne peux pas la laisser seule. Est ce que tu peux lui demander de partir ? La politesse -comme si ça avait encore une importance à ce niveau- te l’interdis. Mais personne ne va travailler à ce rythme là. « Je finis le 31 juillet, je te conseille de revenir après. » Voici la dernière phrase sèche que tu lui lâches alors que tu abandonnes ses recherches pour retourner t’asseoir à ta place. Tu espères te débarrasser d’elle. Tu n’en peux plus de te battre contre elle. C’est inutile, et décevant à mesure que le temps passe.
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Re: devil tears (lucrece)
Mar 8 Sep 2020 - 2:00
Les limites de la bienséance sont dépassées depuis bien longtemps, trop de rancoeur accumulée entre les deux jeunes femmes, trop de maux qui ont besoin d’être libérés. Même Adalia tant habituée au calme et à la constance se pare de mots qu’elle n’aurait jamais usés dans d’autres circonstances. Pas qu'elle ne les pense pas, loin de là, mais son naturel l'avait toujours poussée à lisser ses émotions, à se préserver de ces dernières, à se contenter de ce qu'elle pouvait maitriser. Cependant, les attaques de Lucrece, viles et sales, la mettaient tout simplement hors d’elle. Comment pouvait-elle seulement avoir côtoyé un tel personnage qui la dédaignait autant dans ce qu’elle était ? Elle était pire que tous les autres, mielleuse et encore plus hypocrite que tous les sangs-purs, hypocrite même envers elle-même de ne pas se rendre compte de la chance qu’elle avait, préférant se plaindre à tout va, jouer la victime plutôt que de se prendre en main. Pathétique créature. « Et est-ce qu’une seule fois t’as pris la peine de me demander comment j’allais ? Non jamais Luce parce que t’es une sale égocentrique qui ne pense qu’à toi même ! Je me suis pliée en quatre pour tenter de rendre ton mariage moins désagréable qu'il ne te semblait l'être mais de toute façon t'en as jamais rien eu à faire parce que t'as aucune constance !» Les mots sifflent entre ses lèvres serrées, depuis toujours cela avait été comme ça. Et à la fin, le résultat était toujours le même, la douce et blonde Luce passait pour la gentille, la Blackthorn, oiseau de mauvaise augure était la méchante de l’histoire. « Je ne t’ai jamais rien dit parce que t'es pas digne de confiance ! Parce que t’as aucune loyauté ! Même pas envers ta famille alors je ne veux même pas imaginer envers tes amis. Je suis bien contente que tu ne saches rien qui puisse me nuire tu serais juste capable de l’utiliser contre moi ! »
« Tu parles d’argents sale ? Laisse moi rire, tu demanderas à ton cher Lorcan d’où son père tient sa fortune, je suis sûre qu’il aura d’intéressantes choses à te raconter. A moins qu'il t'ait déjà remplacée par quelqu'un de plus intéressant.» Elle ne comptait pas évoquer les liens de parentés qui les unissaient tous les deux, bien trop contente de garder cette carte dans sa manche mais les beaux discours de la summerbee étaient navrants de naïveté. Bien sûr, Luce avait toujours été portée par des idéaux doux et lumineux, il fut même un temps où elle l’avait appréciée pour cela mais Adalia ne l’avait jamais pensée aussi bête. Il n’y avait cependant aucun autre mot. « Grand bien te fasse, je préfère avoir un avenir professionnel et social plutôt que d’échanger tout ça contre une amourette adolescente. » Car il ne s’agissait que de ça aux yeux de la Blackthorn, un caprice d'une gamine qui n’avait jamais vraiment vécu, qui se jetait dans les bras du premier venu, un gamin pas plus intelligent qu’elle. « Nous n’avons pas tous les mêmes ambitions il faut de tout pour faire un monde, heureusement. » Le sourire est mauvais, qu'elle reste, elle n'était pas au niveau de tout façon, trop faible, trop naïve, trop bête. « Je me passerai de tes conseils De Gray, quand on voit comment tu mènes ta vie, ça donne pas envie. » Fille de mauvaise vie, jamais Adalia ne s'abaisserait à un tel niveau. « Mais je t’accorderai au moins cela que tu n’es clairement pas efficace à m’aider à chercher ce que je souhaitais trouver en venant ici. » Elle n’avait pas de temps à perdre ici à se faire salir par le venin d'une idiote. « Je te souhaite cependant une superbe journée dans ton monde parfait, tu passeras le bonjour à tes chers parents de ma part, si tu n’es pas encore reniée. » Le poison glisse entre ses lèvres étirées d’un sourire, le masque n’a jamais été aussi épais, aussi solide tandis qu’elle récupère ses affaires calmement, veillant à lisser du dos de la main sa robe pour en faire disparaitre les quelques plis elle passe une main dans ses cheveux, s’observe dans un miroir, prenant tout son temps, avant de quitter la salle des archives, laissant derrière elle les vestiges d’une amitié qui finalement n’avait peut être jamais existé.
Alors qu’elle se dirigeait d’un pas calme mais décidé vers la sortie, faisant claquer le talon de ses chaussures contre le sol froid de l’établissement elle est interpellée dans la voix du sorcier qui l’avait accueillie en premier lieu : « Vous partez déjà miss… Blackthorn ? » Il avait dû vérifier à deux fois son nom sur la fiche de renseignement avant de l’appeler ainsi ce qui eu le don d’arracher un soupir à l’intéressée : « Vous feriez mieux d’apprendre à tenir vos stagiaires il est impossible d’accéder aux documents recherchés c’est scandaleux. Je reviendrai un autre jour mais je préférais vous prévenir. » Qu’elle répond simplement avec un sourire mielleux avant de quitter l’établissement rapidement, ne souhaitant plus avoir rien affaire avec la De Gray qui n’était décidément rien de celle qu’elle pensait connaitre.
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