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kids under the sun ☀ dhaya#2
Mar 28 Juil 2020 - 11:39
La plage, ses cocotiers, et une odeur de monoï dans l’air. Vous êtes partis avec Héma et Rita -le chiot chien-loup - sous un bras, l’équipement de plage et le pic nique sous l’autre. Chargés comme des mules en réalité, mais il fallait au moins ça pour que vous soyez tranquilles.
A vrai dire c’est une journée que tu as eu envie d’offrir à ton frère, il ne savait pas où vous iriez avant de poser les pieds sur le sable chaud. Avec le décalage horaire au large du pacifique, vous êtes partis de nuit pour arriver au petit matin sur l'île déserte. Mais peu importe vous n’avez rien d’autre à faire, c’est les vacances non ? L'île est déserte on peut le dire, les moldus doivent y avoir accès par les airs, ou par la mer, et toi tu as eu un portoloin en passant par l’office de transport du ministère. Tu as réussis à débusquer celui qui vous emmènerait au milieu de rien, pour une farniente parfaite.
Aussi chiot et enfant sont en train de jouer sur le bord de l’eau. Tout le monde a eu droit à son pesant de protection solaire, et les deux sont déjà recouverts de sable. Rita est d’une patience d’ange pour un chiot qui se plie docilement au bon vouloir de ta nièce, adorable petit tyran avec un caractère déjà bien trempée pour son âge. Allongée sur ta serviette, lunette de soleil sur le nez tu surveilles du coin de l’oeil. Parfois tu vois voler du sable fin. Tout le monde a fait une petite sieste en début de matinée sous le parasol. Il y a tout, la glacière magique, et les jeux. Rien ne manque au tableau.
L’eau est turquoise et chaude. De temps en temps il y a un “poc” synonyme d’une noix de coco s’écrasant sur le sol. « Chacheeee, tu as vu Rita a trouvé un crabe ? » Relevant le nez tu regardes la chienne jeter en l’air le crabe qui ne doit pas bien savoir ce qui lui arrive alors qu’il fait des ronds dans le ciel. La petite fille rit aux éclats. Sourire aux lèvres tu regardes les nouvelles amies jouer ensemble. Tu avais un peu peur de comment ça allait se passer entre elles, mais à l’évidence c’est l’amour fou.
« Et si tu lui prenais un chien pour jouer avec elle à défaut d’un petit frère... » Tu taquines ton frère à côté de toi sur sa propre serviette. Tu as parlé doucement pour que la petite fille ne t’entende pas. Tu doutes que ton aîné soit très enclin sur un point ou l’autre, mais tu ne peux t’empêcher de t’amuser un peu avec ses nerfs.
La petite revient en courant dans ses mains des coquillages en tout genre. « Regarde ce que j’ai trouvé ! » Tu finis par t’asseoir pour voir tous les trésors de la petite fille. « Est ce que tu voudras qu’on les attaches tous ensemble pour faire des guirlandes quand on rentrera, pour mettre dans la salle de bain? » Ca t’arrivait de faire ce genre de mobile quand vous alliez à la plage quand vous étiez petits. « Oh oui! Je vais en mettre plein dans le seau ! » Héma repart. « On va avoir assez de coquillages pour refaire tout le mur de sa chambre je pense. » Assise au soleil en maillot de bain, tu remontes la longue tignasse noire en chignon flou. Ta peau déjà brune prendra au mieux une teinte un peu plus foncée mais tu ne te lasses jamais de lézarder au soleil.
@Dhan Chaffinch
- InvitéInvité
Re: kids under the sun ☀ dhaya#2
Lun 3 Aoû 2020 - 13:37
Pour un œil peu averti, il pouvait se révéler déroutant d’apercevoir un Dhan Chaffinch accoudé dans le sable fin, vêtu simplement d’un short de plage aux motifs rappelant vaguement le décor d’une jungle dense. Et pourtant, c’était bien le sérieux secretaire de l’éminente université sorcière brittanique qui surveillait sa fille qui déambulait joyeusement au bord de l’eau, accompagnée par un chiot aux oreilles droites et à la langue pendant, qui jappait sur les vagues dès que celles ci avaient l’audace de lui lécher les coussinets. Il n’avait pas été, en réalité, bien compliqué à convaincre, quand sa sœur lui avait proposé de partir en famille loin de l’humidité étouffante de l’été écossais. Alex n’étant pas disponible, ils avaient décidé de prendre enfant et animal sous le bras, Priya leur dégotant un portoloin en un temps record, pour atterrir en début d’après midi sous les cocotiers ployant sous le poids de leurs fruits. Dans un état second, Héma s’était débattue comme un beau diable alors que son père la badigeonnait de crème solaire de bas en haut, râlant que le chien, lui, ne subissait pas tel affront : sauf que voilà, la truffe d’Héma était bien pâle, comparée à celle de l’animal ou encore de ses parents d’adoption, et Dhan soupçonnait qu’une actinite lui serait autrement plus douloureuse que sur leur peau naturellement riche en mélanine. Quand enfin son père l’avait relaché, la gamine s’était ruée sur le sable mouillé, s’éclaboussant à grand renfort de rires et de gloussements, nullement impressionnée par l’immense étendue d’eau.
- On est bien d’accord Héma que tu ne t’avances pas dans l’eau sans Chachee ou moi à coté, hmmm ?
L’enfant avait acquiescé distraitement, et s’était mise à la recherche de toutes les objets exotiques dont la taille permettait d’être collectés dans son petit seau jaune et bleu. Dhan ne quittait bien sur pas une seule seconde l’enfant des yeux, petite canaille qui, fort heureusement, faisait régulièrement les aller et retour entre leurs serviettes et le bord de l’eau pour leur présenter ses découvertes, fière comme un pape. Au loin, un bateau de croisière moldu avançait à la vitesse d’un escargot amorphe, laissant derrière lui de longues traînées de fumée blanche. Il songea qu’il serait bien incapable de rester coincé sur un de ces immeubles paquebots gigantesques pendant des jours entiers, sans rien d’autre à faire que de siroter des cocktails et de patauger dans des piscines suspendues quelques mètres au dessus de la mer, une hérésie typiquement moldue.
- Bien sur, un chien en plus de celui de Mercy et de son furet … J’ai un appartement moi, pas une ménagerie …
Le regard était entendu et implacable, il s’occupait déjà suffisamment des bestioles de sa colocataire pour en rajouter une couche dans son emploi du temps déjà surchargé. Il avait cependant compris le message, ou plutôt, la double missive envoyée par sa cadette : cela faisait plus d’un an qu’il avait officialisé sa relation avec Alex, et la rouquine et lui n’habitaient toujours pas ensemble, ni n’avaient commencé à envisager d’agrandir leur famille recomposée. Ce n’était pas faute d’en avoir parlé cependant, mais les tractations de la famille Nightingale pour fiancer leur fille avait mis un coup d’arrêt à leurs projets d’avenir, proches comme lointains. Ils avaient des problèmes plus urgents à régler que celui d’un déménagement, qui pourtant leur permettrait de passer à la vitesse supérieure. Dhan s’était approprié une noix de coco qui était tombée de son arbre non loin d’eux, la perçant d’un sortilège informulé pour en boire de longue gorgée, avant de la donner à sa sœur : il faisait chaud malgré leur arrivée matinale, signe si en fallait un que le réchauffement climatique n’était pas une légende strictement urbaine.
- Cheers. Ça fait du bien d’être un peu loin de tout.. Et de tout ça. J’ai l’impression que cette année a été encore plus mouvementée que les autres, si tant est que cela soit possible ...
- On est bien d’accord Héma que tu ne t’avances pas dans l’eau sans Chachee ou moi à coté, hmmm ?
L’enfant avait acquiescé distraitement, et s’était mise à la recherche de toutes les objets exotiques dont la taille permettait d’être collectés dans son petit seau jaune et bleu. Dhan ne quittait bien sur pas une seule seconde l’enfant des yeux, petite canaille qui, fort heureusement, faisait régulièrement les aller et retour entre leurs serviettes et le bord de l’eau pour leur présenter ses découvertes, fière comme un pape. Au loin, un bateau de croisière moldu avançait à la vitesse d’un escargot amorphe, laissant derrière lui de longues traînées de fumée blanche. Il songea qu’il serait bien incapable de rester coincé sur un de ces immeubles paquebots gigantesques pendant des jours entiers, sans rien d’autre à faire que de siroter des cocktails et de patauger dans des piscines suspendues quelques mètres au dessus de la mer, une hérésie typiquement moldue.
- Bien sur, un chien en plus de celui de Mercy et de son furet … J’ai un appartement moi, pas une ménagerie …
Le regard était entendu et implacable, il s’occupait déjà suffisamment des bestioles de sa colocataire pour en rajouter une couche dans son emploi du temps déjà surchargé. Il avait cependant compris le message, ou plutôt, la double missive envoyée par sa cadette : cela faisait plus d’un an qu’il avait officialisé sa relation avec Alex, et la rouquine et lui n’habitaient toujours pas ensemble, ni n’avaient commencé à envisager d’agrandir leur famille recomposée. Ce n’était pas faute d’en avoir parlé cependant, mais les tractations de la famille Nightingale pour fiancer leur fille avait mis un coup d’arrêt à leurs projets d’avenir, proches comme lointains. Ils avaient des problèmes plus urgents à régler que celui d’un déménagement, qui pourtant leur permettrait de passer à la vitesse supérieure. Dhan s’était approprié une noix de coco qui était tombée de son arbre non loin d’eux, la perçant d’un sortilège informulé pour en boire de longue gorgée, avant de la donner à sa sœur : il faisait chaud malgré leur arrivée matinale, signe si en fallait un que le réchauffement climatique n’était pas une légende strictement urbaine.
- Cheers. Ça fait du bien d’être un peu loin de tout.. Et de tout ça. J’ai l’impression que cette année a été encore plus mouvementée que les autres, si tant est que cela soit possible ...
- InvitéInvité
Re: kids under the sun ☀ dhaya#2
Mar 4 Aoû 2020 - 10:07
Voilà ce dont tout le monde devrait bénéficier: des vacances en soleil. Au moins un jour pour s’évader un peu de l’Ecosse. Tu t’es dit que Dhan aussi méritait bien ça, et tu es heureuse de pouvoir partager avec ton grand frère et ta nièce, un moment en famille. Depuis que tu es revenue ce n’est pas ce qui manque. Déjà parce que tu as habité pendant quelques semaines avec eux, et parce que tu fais du babysitting, que tu les invites à manger, et réciproquement. Oui, un nouveau rythme c’est instauré avec ton retour dans les parages. Tu as de nouveau fusionner avec cette famille qui t’as tant manqué. Partir loin, ne te manque pas. Aujourd’hui tes voyages tu n’as pas envie de les faire en solitaire, tu veux avoir des échanges, et plus simplement de récits. Tu veux aussi des photos partager, et même des selfies avec tes compagnons de voyage, comme font les moldus. Ce que tu veux, c’est ne plus être seule en fait.
Allongée sur ta serviette, tu te prélasses. Le soleil mange ta peau malgré le parasol, ta peau déjà caramel prend doucement une teinte plus foncée, t’évitant les coups de soleil par la même occasion. La petite blondinette sur le sable est entrain de vivre sa meilleure vie sous vos regards qui la couvent. Papa inquiet, Dhan est plein de recommandations. Ca t’amuse beaucoup, surtout qu’il agit de façon assez similaire avec Jay, alors qu’il a nombre d’années de plus. Héma ne se laisse pas faire aussi facilement, et a tendance à n’en faire qu’à sa tête. La crème solaire, mettre un chapeau, boire de l’eau… Tout ça, ça lui passe au dessus de la tête parce que jouer, mettre les pieds dans l’eau, et se remplir de sable c’est beaucoup plus rigolo. Tu ne peux t’empêcher de te dire que cette enfant a besoin de compagnie. Mais tu pensais à autre chose que les animaux de compagnie de la coloc de ton frère. Tu lui jettes un regard en coin. A son âge, vu sa situation, tu aurais espéré pour lui qu’il ne soit plus en coloc, qu’il vive à minima seul avec sa fille, ou avec sa copine. Ton frère ne parle pas, si on ne lui pose pas de question. Tu essaies toujours de le titiller pour avoir des informations, et aussi parce que tu aimes bien l’embêter. « Et quand est ce que tu as ta propre ménagerie ? » Posé là comme ça, mine de rien. Tu sais que la situation avec Alex n’est pas si simple. Avec ses fiançailles sang pur… Mais des plans pour le futur il doit bien en avoir non ?
Dhan attrape une noix de coco et après en avoir bu une longue rasade, il te la tend. « Cheers » Assise, tu bois en réfléchissant à ce que Dhan vient de dire. Toi qui vient de revenir, Jay, les fiançailles d’Alex… Oui, il y a eu du mouvement cette année. Tu souris indulgente face à l’ours qui se renfrogne face aux changements. « Le changement a du bon parfois. » Tes pensées s’en vont jusqu’à se retrouver à des milliers de kilomètres, là où elles se mêlent à des effluves de whisky. « Si tu veux que tout reste tel quel il faut rester ici, et construire une cabane. Te terrer comme un crabe sous le sable. » Avisant la noix de coco dans les mains de sa maîtresse, la petite chienne se rue vers toi. Elle court, puis freine mais sur le sable c’est impossible, et elle finit par s’écraser contre toi. Tes rires se joignent à ceux d’Héma qui a suivit le chien. « Et même sur une île on est pas tranquille. » Tu conclues en regardant ton frère. La noix de coco en l’air dans tes mains tu t’adresses à présent à Héma. « Tu en veux un peu ? » La petite fille dit oui et tu lui donnes, tenant la chienne contre toi, débarrassant son poil du sable en vain. C’est toi qui est pleine de sable maintenant. « On va se baigner ? » Héma toute contente tape dans ses mains, et tu te mets sur tes pieds, tendant la main à ton frère une fois debout pour l’aider à se relever. « Allez viens papa Ours. »
@Dhan Chaffinch
- InvitéInvité
Re: kids under the sun ☀ dhaya#2
Jeu 13 Aoû 2020 - 9:36
« Et quand est ce que tu as ta propre ménagerie ? » En voilà, une bonne question. Dhan n’était certainement pas contre, preuve en était, il avait fait sienne la petite fille qui s’agitait joyeusement autour d’eux alors même que les circonstances de sa venue au sein de leur famille étaient on ne peut plus trouble. Les Chaffinch étaient un clan, un clan fort et soudé, et c’était ce que voulait le secrétaire aussi, pour la postérité. Seulement voilà, pour le moment, il ne voyait ce futur décisif qu’avec une seule jeune femme, celle là même qui trainait un fil à la patte, dont il ne savait encore comment l’en défaire, ou l’aider à le faire. Ce collet lui serrait la gorge par contumace, et il lui était bien difficile de projeter quoi que ce soit tant que son horizon n’était pas éclairci. Dhan avait beau être un voyageur, capable d’aller vers son risque, face aux poids des conventions et la puissance supposée ou réelle des familles de sangs purs, il était contraint à la prudence. Pire encore, à la patience. Alors pour toute réponse, Priya se vit gratifier de son plus emblématique soupir, d’une main dans la tignasse sombre et épaisse de son aîné, et d’un marmonnement de dépit.
- Quand on acceptera de me céder les clés du zoo. Ce n’est pas encore gagné.
Priya se faisait philosophe, alliée indispensable ces derniers temps, mais le Chaffinch avait encore bien du mal à prendre du recul sur cette affaire. Plus encore que sa position menacée auprès de sa compagne, c’était l’idée même qu’on puisse l’unir à un autre contre son gré qui agitaient en lui des colères obscures, inconnues du grand public. Quitte à devoir renoncer à Alex, il aurait préféré que cela soit de son fait à elle, et non la décision d’un consortium obscur de têtes rousses pique niquant autour d’un dolmen en se demandant laquelle de leur nullipare il fallait donner en pâture aux dieux des influences politiques. Oui, mieux valait se faire larguer que de se faire arracher Alex par un anneau brûlant. Chassant ses idées morbides d’un mouvement de la main, il tenta un sourire qui ne se dessina qu’à demi, plongeant les doigts dans le sol et laissant glisser le sable fin lentement, le regard rivé sur sa fille.
- Une cabane, ça ne me déplairait pas. Des noix de coco, du poisson, et vivre en pagne et en autarcie. Sans rire, je crois que je me laisserais convaincre sans mal.
La petite chienne se rua sur les genoux de sa maitresse et, par conséquent, Hema fit de même, sans douceur, contre son père, s’écrasant contre son torse tatoué dont l’encre s’esquiva, comme pour éviter le choc, en éclaboussures noirâtres. Le visage du Chaffinch s’apaisa presque immédiatement, enlaçant la petite fille pour la faire basculer en arrière, l’embrassant dans le cou alors qu’elle riait aux éclats. Elle s’agrippa à son bras en réclamant un peu d’eau, un morceau de gâteau, secouant la tête timidement finalement pour gouter le liquide qui sortait de la noix plus grosse que sa tête. Une grimace: c’était qu’elle n’était pas fan de la saveur, en général, et que cela manquait d’une bonne dizaine de carrés de sucre raffiné. Quand Priya proposa de se mettre à l’eau, Dhan n’eut d’autres solutions que d’en convenir, se redressant avec l’aide de sa sœur tout en tenant son petit ouistiti blond sur la hanche. L’enfant adorait être portée, plus encore quand son père acceptait de la laisser jouer les vigies, au creux de son bras ou sur ses épaules. Elle fronça néanmoins les sourcils à la remarque de sa tante, l’air docte.
- Mais enfin chachee c’est pas un ours, c’est un yéti, tout le monde le sait ça !
La petite troupe effaçant les quelques mètres qui séparaient leurs serviettes de l’eau transparente, d’un bleu turquoise incomparable et à la température parfaite. Evidemment, Dhan avait fait apparaître des flotteurs aux bras de sa fille, sans même la lâcher pour le moment, préférant la faire barboter d’abord dans ses bras. Immergé jusqu’au milieu du ventre, Dhan se trempait les bras et le torse pour éviter qu’Héma ne le fasse en grandes éclaboussures. Priya en face de lui était déjà trempée jusqu’aux épaules, signe flagrant de l’écart de taille entre le frère et la sœur.
- j’ai l’impression de prendre un bain de sel, c’est surprenant qu’elle soit déjà si chaude. Tu étais déjà venue ici, seule, ou accompagnée ?
Il n’y avait pas de raison qu’elle soit la seule à faire la curieuse. Après tout, Priya avait mis un point d’honneur à se lier à son nouvel environnement sans qu’il joue aux entremetteurs par défaut, alors au final, il ne savait pas tout à fait qui gravitait autour de sa cadette, bien qu’il en ait quelques vagues idées ...
- Quand on acceptera de me céder les clés du zoo. Ce n’est pas encore gagné.
Priya se faisait philosophe, alliée indispensable ces derniers temps, mais le Chaffinch avait encore bien du mal à prendre du recul sur cette affaire. Plus encore que sa position menacée auprès de sa compagne, c’était l’idée même qu’on puisse l’unir à un autre contre son gré qui agitaient en lui des colères obscures, inconnues du grand public. Quitte à devoir renoncer à Alex, il aurait préféré que cela soit de son fait à elle, et non la décision d’un consortium obscur de têtes rousses pique niquant autour d’un dolmen en se demandant laquelle de leur nullipare il fallait donner en pâture aux dieux des influences politiques. Oui, mieux valait se faire larguer que de se faire arracher Alex par un anneau brûlant. Chassant ses idées morbides d’un mouvement de la main, il tenta un sourire qui ne se dessina qu’à demi, plongeant les doigts dans le sol et laissant glisser le sable fin lentement, le regard rivé sur sa fille.
- Une cabane, ça ne me déplairait pas. Des noix de coco, du poisson, et vivre en pagne et en autarcie. Sans rire, je crois que je me laisserais convaincre sans mal.
La petite chienne se rua sur les genoux de sa maitresse et, par conséquent, Hema fit de même, sans douceur, contre son père, s’écrasant contre son torse tatoué dont l’encre s’esquiva, comme pour éviter le choc, en éclaboussures noirâtres. Le visage du Chaffinch s’apaisa presque immédiatement, enlaçant la petite fille pour la faire basculer en arrière, l’embrassant dans le cou alors qu’elle riait aux éclats. Elle s’agrippa à son bras en réclamant un peu d’eau, un morceau de gâteau, secouant la tête timidement finalement pour gouter le liquide qui sortait de la noix plus grosse que sa tête. Une grimace: c’était qu’elle n’était pas fan de la saveur, en général, et que cela manquait d’une bonne dizaine de carrés de sucre raffiné. Quand Priya proposa de se mettre à l’eau, Dhan n’eut d’autres solutions que d’en convenir, se redressant avec l’aide de sa sœur tout en tenant son petit ouistiti blond sur la hanche. L’enfant adorait être portée, plus encore quand son père acceptait de la laisser jouer les vigies, au creux de son bras ou sur ses épaules. Elle fronça néanmoins les sourcils à la remarque de sa tante, l’air docte.
- Mais enfin chachee c’est pas un ours, c’est un yéti, tout le monde le sait ça !
La petite troupe effaçant les quelques mètres qui séparaient leurs serviettes de l’eau transparente, d’un bleu turquoise incomparable et à la température parfaite. Evidemment, Dhan avait fait apparaître des flotteurs aux bras de sa fille, sans même la lâcher pour le moment, préférant la faire barboter d’abord dans ses bras. Immergé jusqu’au milieu du ventre, Dhan se trempait les bras et le torse pour éviter qu’Héma ne le fasse en grandes éclaboussures. Priya en face de lui était déjà trempée jusqu’aux épaules, signe flagrant de l’écart de taille entre le frère et la sœur.
- j’ai l’impression de prendre un bain de sel, c’est surprenant qu’elle soit déjà si chaude. Tu étais déjà venue ici, seule, ou accompagnée ?
Il n’y avait pas de raison qu’elle soit la seule à faire la curieuse. Après tout, Priya avait mis un point d’honneur à se lier à son nouvel environnement sans qu’il joue aux entremetteurs par défaut, alors au final, il ne savait pas tout à fait qui gravitait autour de sa cadette, bien qu’il en ait quelques vagues idées ...
- InvitéInvité
Re: kids under the sun ☀ dhaya#2
Lun 31 Aoû 2020 - 18:35
Ton frère tu le connais bien. De longues années à vous cotôyer, sans parler d’une complicité à toute épreuve, malgré le temps, malgré la distance. Vous auriez pu être jumeaux, peut être auriez dû vous être jumeaux. Le sort en a voulu autrement, mais sur le papier simplement. Tu lui poses des questions, le titille un peu, mais tu sais que la situation dans laquelle il est ne dépend pas de lui. Sans doute que si ça serait le cas, les choses auraient avancé beaucoup plus vite avec Alex. Il n’y aurait pas toutes ses insécurités. Tu as à de nombreuses reprises discuté avec elle de tout ça. Avec ton frère moins. Parce qu’il est comme ça, ce genre de confidence il faut parfois les lui arracher. En même temps tu ne vas pas le blâmer de ne pas avoir envie de parler de ça à tout bout de champs. Il soupire, tu te pares d’un demi sourire songeur.
Tu l’encourages, encore, toujours. C’est une chose que tu ne pourras jamais t’arrêter de faire parce qu’ainsi va la vie. On ne pourrait pas te faire arrêter d’aimer ta famille, de les soutenir. Tu as été suffisamment absente de leur vie, et pour leur plus grand bonheur ou malheur tu ne les lâcheras sans doute plus jamais. Alors Jay et Dhan n’ont qu’à bien se tenir. Ca vaut aussi pour la petite puce pleine d’énergie qui court autour de vous, tu l’aimes plus que de raison. Elle te le rend plutôt bien d’ailleurs.
« Tu me donneras quand même ton adresse que je t’envoie un hibou de temps en temps ? » Voilà que tu ironises maintenant. La vie en autarcie ne te fais pas envie, plus jamais. Tu refuses la solitude avec joie si c’est pour l’échanger contre un rire d’enfant. Tu pourrais faire le voeu de ne plus jamais être seule.
Tu ris de bon coeur à Héma qui te reprend. Un yéti oui… Qui va bientôt prendre l’eau. Vous vous dirigez tous vers les azurs de l’eau claire. L’océan est chaud, ce qui est tout à fait étonnant quand on a l’habitude de la mer froide écossaise. C’est pourtant tellement agréable. Vous vous enfoncez et bientôt plus que marcher, tu nages. L’eau n’est pas ton élément préféré, tu es plus ancrée dans la terre, mais ce bain est des plus agréable. Le chiot qui ne vous a pas suivi jusque là continues de japper aux vagues. Tu la regardes en souriant avant de manquer de boire la tasse à la question de Dhan. Sur le quivive tu te poses 20 questions à la fois. Pourquoi cette question ? Est ce qu’il est au courant ? Sebastian lui aurait il dit quelque chose ? Ou Alex ? Pourtant ce n’est qu’une banale question, tu aurais pu venir avec une amie, bien qu’en réalité tu n’ais pas tant d’amie que ça. Les temps sont durs avec toi, tu fais office de vieille à la fac, et rencontrer des gens intéressants pour toi l’ancêtre relève d’un certain challenge. Mais non, tu penses directement à Baz. « Non. C’est la première fois que je viens ici. Mais je suis déjà passée sur une petite île au large pas très loin. C’était il y a longtemps. » C’est la vérité. « Par qui je devrais être accompagnée selon toi ? » Tel est pris qui croyait prendre. Du moins tu l’espères. Peut être que tu développes une paranoïa trop sévère. Il y a de quoi, il y a rien de culpabilité qui te ronge depuis des mois maintenant. N’avoir rien dit à Dhan, voir son meilleur ami dans son dos. Est ce que tu aurais pu lui dire plutôt ? Ce ne sont pas les occasions qui ont manqué. Pourquoi tu ne l’as pas fait ? Parce que tu doutes. Tu as peur. Peur de te faire des faux espoirs encore une fois, de tout perdre. Tu sais les sentiments que tu développes pour l'irlandais. C’est plus fort que toi. Peut être que si ça avait été quelqu’un d’autre, peut être que là tu aurais pu retenir ton coeur, l’empêcher de danser. La réalité de la chose c’est que tu tentes à tout prix de tout freiner parce que c’est l’impression que lui te donne. Comment retenir un cheval fougueux de partir de lui même au galop ?
Alors tu voudrais tout dire à Dhan. Te confier, qu’il te rassure comme il le fait à chaque fois. Lui seul à ce don qu’il sait exercer sur toi. Mais que se passerait il si il te disait de passer ton chemin ? Tu serais incapable de le faire.
- InvitéInvité
Re: kids under the sun ☀ dhaya#2
Lun 7 Sep 2020 - 17:37
Les remarques et petits piques entre le frère et la sœur étaient toujours de bonne guerre, largement excusés par la douceur de leur relation et le lien invisible, et pourtant si puissant qui les liait depuis l’enfance. Dhan et Priya n’avaient pas été de ces fratries agressives ou jalouses, se disputant jouets et attentions parentales avec hargne et âpreté. A l’inverse, ils avaient trouvé, l’un dans l’autre, le meilleur partenaire de jeu, le plus fidèle confident et, au final, l’allié indéfectible ne souffrant ni de la distance, ni des mois de silence radio que les quotidiens éloignés imposent parfois. Priya savait lire dans ses silences, et lui à travers les lignes de ses écrits à la fois universels et si personnels. Il ne se noyait pas dans le flot de ses paroles fluides, elle n’étouffait pas dans les bulles atones qu’il formait des heures durant autour de lui.
- Si je me décide à vivre en insulaire, je t’enverrai un pélican, ou un perroquet, plutôt qu’un hibou, laissons ses pauvres bêtes nocturnes tranquilles, je ne suis pas sur qu’ils goûtent le lait de coco…
Le trait d’esprit tiré en l’air, et déjà c’est l’eau qui le recouvre, l’immergeant à moitié, alors que sa petite sirène personnelle et sa naïade adelphe évoluaient gracieusement autour de lui. Hema ria aux éclats, bruyante et libre, s’agrippe à lui comme la bouée qu’il sera toute sa vie durant. L’enfant ne saura pas nager avant longtemps, sa surveillance est une œuvre de chaque instant, mais le grand brun ne semble pas plus inquiet que cela, seulement attentif. D’ailleurs, la raideur dans la nuque, puis les mouvements de Priya lui tirèrent un petit rictus amusé, mais toujours amène. Il avait tendu une perche, un peu à l’aveuglette, qui venait de toute évidence de tomber dans l’oeil de sa sœur, à voir comme elle battait nerveusement des cils. Dhan n’était pas du genre naïf, mais la double vision ne lui avait pas été offerte à la loterie des qualités héréditaires : ce n’est que le bon sens et quelques capacités à faire l’addition de signaux faibles qui lui avaient mis la puce à l’oreille, sans certitude cependant. Puisque ce bon Donovan jouait les filles de l’air en ce moment, il n’avait pas de scrupule à questionner sa sœur, sans lourdeur cependant. Il n’était pas de ses aînés exagérément protecteurs, tout juste intrigué de la scène jouée à mots couverts dans son entourage proche.
⁻ Par qui ? Et bien, j’imagine par quelqu’un qui sera capable de te faire sourire les jours de feuille blanche, quelqu’un qui pourra s’émerveiller avec toi de chaque nouveauté, de chaque découverte, à la manière d’un enfant, quelqu’un avec les pieds sur terre et la tête dans les nuages, dégourdi sans être prétentieux, généreux sans être idiot et … hop là !
Héma gloussa quand son père la souleva dans les airs pour lui faire éviter une houle plus haute que les autres, la vague frappant son torse noircie d’encre avant de se fracasser sur le bord, alors qui calait l’enfant dans le creux de son coude pour lui permettre de barboter tranquillement, tendant les bras à sa tante.
-...Si en plus ce quelqu’un sait faire la cuisine, c’est encore mieux.
- Si je me décide à vivre en insulaire, je t’enverrai un pélican, ou un perroquet, plutôt qu’un hibou, laissons ses pauvres bêtes nocturnes tranquilles, je ne suis pas sur qu’ils goûtent le lait de coco…
Le trait d’esprit tiré en l’air, et déjà c’est l’eau qui le recouvre, l’immergeant à moitié, alors que sa petite sirène personnelle et sa naïade adelphe évoluaient gracieusement autour de lui. Hema ria aux éclats, bruyante et libre, s’agrippe à lui comme la bouée qu’il sera toute sa vie durant. L’enfant ne saura pas nager avant longtemps, sa surveillance est une œuvre de chaque instant, mais le grand brun ne semble pas plus inquiet que cela, seulement attentif. D’ailleurs, la raideur dans la nuque, puis les mouvements de Priya lui tirèrent un petit rictus amusé, mais toujours amène. Il avait tendu une perche, un peu à l’aveuglette, qui venait de toute évidence de tomber dans l’oeil de sa sœur, à voir comme elle battait nerveusement des cils. Dhan n’était pas du genre naïf, mais la double vision ne lui avait pas été offerte à la loterie des qualités héréditaires : ce n’est que le bon sens et quelques capacités à faire l’addition de signaux faibles qui lui avaient mis la puce à l’oreille, sans certitude cependant. Puisque ce bon Donovan jouait les filles de l’air en ce moment, il n’avait pas de scrupule à questionner sa sœur, sans lourdeur cependant. Il n’était pas de ses aînés exagérément protecteurs, tout juste intrigué de la scène jouée à mots couverts dans son entourage proche.
⁻ Par qui ? Et bien, j’imagine par quelqu’un qui sera capable de te faire sourire les jours de feuille blanche, quelqu’un qui pourra s’émerveiller avec toi de chaque nouveauté, de chaque découverte, à la manière d’un enfant, quelqu’un avec les pieds sur terre et la tête dans les nuages, dégourdi sans être prétentieux, généreux sans être idiot et … hop là !
Héma gloussa quand son père la souleva dans les airs pour lui faire éviter une houle plus haute que les autres, la vague frappant son torse noircie d’encre avant de se fracasser sur le bord, alors qui calait l’enfant dans le creux de son coude pour lui permettre de barboter tranquillement, tendant les bras à sa tante.
-...Si en plus ce quelqu’un sait faire la cuisine, c’est encore mieux.
- InvitéInvité
Re: kids under the sun ☀ dhaya#2
Jeu 17 Sep 2020 - 16:10
Un pélican magique ? En voilà une idée. Oui, elle te plait bien, l’oiseau est majestueux, mais en somme tu ne sais pas si il serait capable de faire le trajet jusqu’à Inverness par la voie des airs. Enfin, tu te contentes de sourire, peut être même lever les yeux au ciel, et laisser ton frère avec sa forteresse de solitude imaginaire. Oui ça lui va bien l’image de superman. Pour toi c’est ce qu’il est à sa manière. Dans ce bas monde, vivre sa vie, c’est un exploit et tout le monde s’en doute mériterait une distinction pour réussir à faire ses propres choix, suivre sa propre ligne de conduite.
Toi c’est ce que tu essaies de faire. Tu as emprunté une voie indirecte sans doute, ne suivant pas le cheminement classique qui s’offrait à toi. Une proposition est passée, tu as tendu la main pour t’en emparer, mais le reste était de ton ressort. Peut être que le destin a sa part à jouer la dedans, que finalement il se pourrait même qu’aucun choix ne nous appartiennent à nous humains, mais que tout soit déjà prévu d’avance. Si c’est le cas, on ne pourrait pas le vérifier alors à quoi bon se faire des noeuds au cerveau ?
Dans le train de cette vie que tu as repris en cours de route, des wagons se sont rattrapés à la locomotive. Petit à petit tu tentes de retrouver une routine, reconstruire des murs qui avaient commencé à s’élever mais qui n’étaient pas encore achevés. Peut être que ta relation avec Sebastian c’est un de ces murs là. Les sentiments, comme autant de petites briques qui s’amoncellent, et qui deviennent un tout. A ton frère tu ne peux décidément rien cacher. Tu n’es pas une menteuse, plutôt un livre ouvert pour qui se penche réellement dessus. Tu sais raconter des histoires, mais elles s’appuient toujours sur un fond de vérité, c’est ce qui les rend vivantes à tes yeux. C’est sans doute ce qu’on appelle l’inspiration.
Tu écoutes, plutôt bois les paroles de ton frère. Il a ce don là sans doute. Pourquoi dans sa bouche tout semble toujours plus facile ? Il a cette force tranquille, rassurante. Un instant tu observes Héma qui s’amuse, elle n’a pas de préoccupation d’adulte, sa vie est simple. Tu ne tromperas pas ton aîné, il sait que c’est Baz, il n’avait sans doute pas besoin de rajouter le dernier détail enfonçant un clou déjà bien planté. Sans sembler te préoccuper du Yéti, tu tends les bras vers la petite puce, et la récupère contre toi. Tu lui vole un bisou dans son cou, la faisant crier car ça lui fait des châtouilles. Alors tu redoubles de bisous et elle se débat comme un beau diable en riant. Et puis retournant à sa nage, tu la tiens jusqu’à ce qu’elle soit dans les bras de Dhan. “La cuisine c’est le cadet de mes soucis, je serais plus sereine si j’avais la certitude qu’on va dans la même direction tout les deux.” C’est livré comme ça, sans reproche. Une réflexion à prendre à la volée. Tes yeux retournent croiser ceux de Dhan. “Après toutes ces années je crois que je suis plus proche d’obtenir ce que je veux que jamais. Ca a sans doute toujours été lui, et ça sera sans doute toujours lui sans que je ne sache réellement pourquoi. Maintenant j’ai des doutes, mais ils ne viennent pas de mes sentiments. ” Tu souris à Héma. Tu n’as prononcé aucun prénom, mais tu sais que la petite fille est attentive. “Sans doute que c’est comme je l’avais imaginé, mais il ne s’agit plus d’imaginer pour une personne, et cette discussion je ne sais pas comment l’aborder. ” Tu as détourné les yeux à nouveau. Tu ne lui demandes pas conseil, pas de prendre parti, mais tu parles, parce que tu en as besoin, parce que tu ne l’as pas encore fait. “T’as qu’à lui dire que tu veux des bébés. Parce que moi je veux des cousins !” D’abord interloquée, tu baisses les yeux sur ta nièce accrochée au bras de son père et tes yeux ronds d’abord se plissent, et tu pars dans un fou rire spontané.
- InvitéInvité
Re: kids under the sun ☀ dhaya#2
Jeu 1 Oct 2020 - 16:59
Il avait observé les réactions de sa sœur du coin de l’oeil, sans confrontation directe, l’idée n’était pas de l’acculer de quelques manières que ce soit. Douce Priya, chère sœur, précieuse parmi les précieuses, bien que l’affection entre eux se faisait pudique, le lien étant aussi indestructible qu’il se faisait discret. Il y avait eu des indices, discrets, quasi imperceptibles, pour qui n’y prêtait pas vraiment attention, de ce qui pouvait se tramer entre sa sœur et, et bien, son meilleur ami depuis toujours. Oh, il n’y avait presque rien, ils savaient se faire discrets, mais Dhan était bien plus attentif aux gens qui lui importaient qu’à toute autre chose. S’il pouvait se plonger sans langueur ni impatience dans des dossiers obscurs pendant des heures, des jours, la bulle de concentration n’était pas tout à fait étanche, et quelques effluves de parfums, une nouvelle expression verbale de l’un qui avait déteint sur la langue de l’autre, et c’était tout une charmante carte du Tendre qui s’était dessinée sous les yeux du Chaffinch, sans qu’il ait mot à dire. Il s’en était bien gardé, d’ailleurs. Les deux principaux concernés étaient à la fois suffisamment grands et malins pour se débrouiller tout seuls.
- Des certitudes… Si il y a bien un domaine qui en est dépourvu, Shini, c’est bien celui-là pourtant… Je crois que tu as intérêt à en faire vite le deuil, sinon, tu risques de finir avec plus de cheveux blancs que maman avant la fin de l’année…
C’était un fait, rien n’était sur en amour, et même le si rigoureux Dhan avait du apprendre à lâcher du lest et, pire encore accepter qu’il ne pourrait jamais tout contrôler, et parfois même supporter des situations qui lui auraient semblé absolument inappropriées ne serait ce que quelques mois plutôt : pouvait on qualifier autrement sa relation avec Alex, qu’il aimait de tout son coeur, sans concession, alors que sa famille venait de la fiancer sans préavis à l’un des hommes les moins respectables et responsables de leur communauté . En d’autres temps, d’autres lieux, Dhan aurait fait cesser toute cette histoire d’un revers de main agacé, aurait posé les ultimatums qui s’imposaient a sa moitié de l’instant. Sauf que cette moitié, ce n’était pas n’importe laquelle, et Alex s’était frayée un chemin jusqu’à son coeur qu’aucune autre n’avait plus eu, depuis Niamh. Alors il avait accepté, pour elle, de serrer les dents, chercher des solutions qui n’étaient en rien confortables pour lui, mais qui avaient le mérite de la préserver, elle, sa réputation, et tout le reste.
- Pour ce qui est des doutes … Là aussi, il y en aura toujours, mais si tu as l’impression de toucher du doigt quelque chose qui t’ait refusé depuis bien longtemps … C’est que tu dois être sur la bonne voie. Pas besoin d’un troisième ou d’un quatrième œil pour deviner l’alchimie, pour le reste, la formule n’a rien de magique, mais n’en est pas facile pour autant. Apprendre à faire confiance à quelqu’un d’autre que soit … C’est un effort qu’il faut être capable de faire, et surtout volontaire. Rares sont ceux qui ont naturellement la foi.
Lui-même avait mis entre les doigts fins de la sang pure à la chevelure d’automne et à l’accent crépitant des pans entiers de sa vie, il lui avait confié son temps, suivi son tempo. Elle avait investi son agenda comme ses bras, son coeur et sa tête, alors qu’à l’annuaire était reliée la corde qu’elle avait au cou, susceptible de la tirer loin de lui à tout moment, si ils ne trouvaient pas de solution à temps. C’était toujours ça, une histoire de timing.
Il secoua la tête, amusé par la remarque on ne pouvait plus pertinente de sa fille, d’un pragmatisme à toute épreuve : elle était dans sa phase « bébé », jouait les mamans ou les grandes sœurs avec ses peluches comme les plus jeunes de la crèche, un peu dirigiste aussi, à l’occasion. Bon sang ne saurait mentir, pur produit des Muller et des D’Alverny, avec une éducation Chaffinch, elle aurait du caractère, ou ne serait pas. Dhan la récupéra contre lui et, en sentant les frissons sur sa peau fine d’enfant, désigna la plage du menton.
- C’est l’heure de la sieste, voire du gouter, en plus ton chien s’impatiente. J’imagine que c’est plutôt récent entre vous, sinon il serait venu m’en parler. Aussi surprenant que cela puisse paraître, ton frère a une vie sociale, de temps en temps. Avec des amis qui causent, une fois les premiers godets vidés.
- Des certitudes… Si il y a bien un domaine qui en est dépourvu, Shini, c’est bien celui-là pourtant… Je crois que tu as intérêt à en faire vite le deuil, sinon, tu risques de finir avec plus de cheveux blancs que maman avant la fin de l’année…
C’était un fait, rien n’était sur en amour, et même le si rigoureux Dhan avait du apprendre à lâcher du lest et, pire encore accepter qu’il ne pourrait jamais tout contrôler, et parfois même supporter des situations qui lui auraient semblé absolument inappropriées ne serait ce que quelques mois plutôt : pouvait on qualifier autrement sa relation avec Alex, qu’il aimait de tout son coeur, sans concession, alors que sa famille venait de la fiancer sans préavis à l’un des hommes les moins respectables et responsables de leur communauté . En d’autres temps, d’autres lieux, Dhan aurait fait cesser toute cette histoire d’un revers de main agacé, aurait posé les ultimatums qui s’imposaient a sa moitié de l’instant. Sauf que cette moitié, ce n’était pas n’importe laquelle, et Alex s’était frayée un chemin jusqu’à son coeur qu’aucune autre n’avait plus eu, depuis Niamh. Alors il avait accepté, pour elle, de serrer les dents, chercher des solutions qui n’étaient en rien confortables pour lui, mais qui avaient le mérite de la préserver, elle, sa réputation, et tout le reste.
- Pour ce qui est des doutes … Là aussi, il y en aura toujours, mais si tu as l’impression de toucher du doigt quelque chose qui t’ait refusé depuis bien longtemps … C’est que tu dois être sur la bonne voie. Pas besoin d’un troisième ou d’un quatrième œil pour deviner l’alchimie, pour le reste, la formule n’a rien de magique, mais n’en est pas facile pour autant. Apprendre à faire confiance à quelqu’un d’autre que soit … C’est un effort qu’il faut être capable de faire, et surtout volontaire. Rares sont ceux qui ont naturellement la foi.
Lui-même avait mis entre les doigts fins de la sang pure à la chevelure d’automne et à l’accent crépitant des pans entiers de sa vie, il lui avait confié son temps, suivi son tempo. Elle avait investi son agenda comme ses bras, son coeur et sa tête, alors qu’à l’annuaire était reliée la corde qu’elle avait au cou, susceptible de la tirer loin de lui à tout moment, si ils ne trouvaient pas de solution à temps. C’était toujours ça, une histoire de timing.
Il secoua la tête, amusé par la remarque on ne pouvait plus pertinente de sa fille, d’un pragmatisme à toute épreuve : elle était dans sa phase « bébé », jouait les mamans ou les grandes sœurs avec ses peluches comme les plus jeunes de la crèche, un peu dirigiste aussi, à l’occasion. Bon sang ne saurait mentir, pur produit des Muller et des D’Alverny, avec une éducation Chaffinch, elle aurait du caractère, ou ne serait pas. Dhan la récupéra contre lui et, en sentant les frissons sur sa peau fine d’enfant, désigna la plage du menton.
- C’est l’heure de la sieste, voire du gouter, en plus ton chien s’impatiente. J’imagine que c’est plutôt récent entre vous, sinon il serait venu m’en parler. Aussi surprenant que cela puisse paraître, ton frère a une vie sociale, de temps en temps. Avec des amis qui causent, une fois les premiers godets vidés.
- InvitéInvité
Re: kids under the sun ☀ dhaya#2
Lun 19 Oct 2020 - 16:39
Tu fais la grimace à l’idée d’avoir des cheveux blancs causé par l’anxiété. Tu écoutes ton frère, ses sages paroles qu’il a toujours en vers toi, et qui normalement ont le don de te rassurée. On ne peut pas dire que ça soit à 100% le cas pour l’instant. Cette fois ci ça ne marche pas tout à fait. Il faut dire que ce n’est pas juste une angoisse ou une interrogation passagère qui t’assaille. Non, c’est plus sur l’essence même de la vie que tu t’interroges. Sur ton devenir, le siens, et le vôtre par conséquent. Il y a d’autres moments où tu trouvais ça excitant de ne pas savoir vers où tu allais. Tu suivais ton instinct, faisait comme bon te semblait sur le moment. Mais tu as souffert une fois d’une telle négligence en amour, et tu n’es pas prête à faire une seconde fois la même erreur tu le sais maintenant. Tu commences à entrevoir qu’un jour il faudra avoir cette discussions que tu repousses depuis bien longtemps. Tu y songes, tu n’agis pas encore. Mais Dhan a de toute façon raison, c’est une histoire de confiance… Est ce que tu es prête à sauter dans l’inconnu ? Tu le fais déjà bien entendu, mais tu es assez lucide pour savoir que tout cela aura une fin, qu’à un moment il faudra être fixée pour pouvoir avancer.
Tu restes silencieuse alors que tes méninges tournent à plein régime. Héma elle a toujours une bonne façon de te tirer un sourire. T’aimerais que tout soit aussi simple que quand tu avais son âge, tu te posais beaucoup moins de questions !
Déjà son père sonne l’heure de retourner sur la plage, et toujours en silence après cet éclat de rire spontanée, tu suis les deux acolytes. Tu ne peux t’empêcjer de sourire face à la vision de vieillard que se donne Dhan. Tu es loin de le considérer comme tel, il faut dire que tu le suis de près en âge. Et on ne peut pas dire que tu ais une vie sociale plus trépidante que lui. Cependant ce n’est pas étonnant que Sebastian n’ait rien dit. Il aurait pu, après tout ça ne lui était pas interdit… Mais d’un commun accord tacite, aucun de vous ne s’est épanché sur le sujet pour l’instant. Pourtant Dhan a fini par deviner. Etait ce si évident ? Peut être qu’il vous connaît bien aussi tout les deux, voilà tout. “Depuis avril.” En effet ça ne fait que quelques mois, du temps passé ensemble sans aucun doute, mais très peu en comparaison du temps depuis lequel vous vous connaissez. Est ce que ça compte du coup dans l’équation ? Bien entendu. Juste différemment. Vous n’avez sans doute jamais passé autant de temps seul tous les deux, ça non. Il faut dire que ces dernières années tu étais peu là. “Je ne suis pas surprise qu’il ne t’en ait pas parlé… Enfin j'ai l'impression qu'on peut rien te cacher de toute façon.” Tu marques une pause pour caresser le chiot qui saute dans tous les sens trop contente que vous soyez de retour. Et elle n’est pas la seule héma aussi.
Vous entamez le goûter, et héma est toute occupée sous le parasol à jouer avec le sable. Tu reviens à votre conversation précédente alors que vous êtes presque sec, et que tu grignottes en même temps que ta nièce. “Tu ne m’en veux pas de tenter de te voler un de tes meilleurs amis ? Imagine d’être tout le temps obligé de côtoyer ta soeur, de l’entendre se plaindre de ta soeur...” Tu décides de prendre les choses sur un ton léger. En même temps tu recherches l’approbation tacite d’une des personnes dont l’avis compte vraiment. Tout en soulignant que toi tu ne prends pas les choses à la légère, envisage même plutôt l’inverse… Un futur que tu n’arrives pas à voir malgré ton don. Si il savait que tu avais définitivement un penchant pour ses amis…
- InvitéInvité
Re: kids under the sun ☀ dhaya#2
Jeu 22 Oct 2020 - 20:00
Avril donc. Pour être tout à fait honnête, non, Dhan n’avait pas spécialement remarqué de changements flagrants dans les comportements de sa sœur comme de sa meilleure amie. Il y avait bien eu quelques détails, diffus, subtiles, mais qu’il aurait pu attribuer, grosso modo, à tout et n’importe quoi (l’effervescence de la nouveauté, le retour du soleil du printemps, la fin de mercure en rétrograde, la certitude que cette étrange maladie qui frappait les moldus depuis plusieurs semaines ne semblait pas atteindre les sorciers… bref, n’importe quoi.) . Lui même était déjà suffisamment occupé par sa propre vie, ses propres choix et dilemmes, ses propres joies aussi, pour mettre son nez dans les affaires d’autrui, aussi cher et précieux autrui fusse t’il pour lui. Avril … Ils avaient donc passé la première saison, c’était bon signe, connaissant Priya et ses envies fluctuantes, et cette habitude (vilaine ou non, il ne s’en ferait pas juge) de s’enthousiasmer vite, d’aimer fort, pour se lasser tout aussi rapidement. Contre lui, Héma s’était enveloppée dans une serviette sèche, ne laissant dépasser que son visage et sa chevelure ébouriffée par le vent et le sel de mer. Le père avait fait apparaître entre les jambes de l’enfant une boite en plastique bien connue de tous les adultes ayant à transporter des gouters tout autour du monde, et Héma avait fait sauter le couvercle rouge vif pour fourrager dans les morceaux de fruits pour choisir ses préférés en priorité, bien sur. A coup sur, elle allait dévorer les morceaux de mangue et de coco en quelques minutes et lui laisser uniquement les reliquats d’ananas, qu’elle trouvait trop filandreux.
- N’y vois aucune malice de sa part, Bash est un taiseux, lui aussi, et il considère à fort juste titre que la vie privée des gens ne concernent qu’eux … Alex et moi avons mis du temps avant d’en parler à nos entourages respectifs. Preuve en est, notre relation était tellement confidentielle que sa famille a jugé bon de la fiancer à un sorcier sang pur de seconde zone, par crainte qu’elle ne s’entiche un peu trop de son célibat .
Il avait souligné son peu de respect pour Yggdrasil d’un sourire en coin, sa main caressant la nuque de la petite fille qui se frottait les yeux, la tête sur les jambes de son père en se laissant bercer par le clapotis de l’eau. Après une telle débauche d’énergie, Héma s’éteignait comme la flammiche d’une bougie. Priya était bien au courant des contentieux ancestraux entre son frère et le bruyant américain, qui remontaient à leurs propres années étudiantes. Il était l’une des rares personnes contre qui le placide Chaffinch avait une dent sévère, tenace. De ces ires qui ne tolèrent aucune contradiction, ni le moindre argument pacifiste.
La remarque de la jeune femme sur ses qualités chapardeuses lui tira un sourire en coin : il n’était pas territorial, encore moins quand il s’agissait de personnes qu’il aimait et estimait. Après tout, Sebastian était déjà son presque frère depuis des années, il avait entièrement confiance en lui, savait qu’il n’était pas homme à blesser volontairement qui que ce soit (à part peut être lui même, d’ailleurs, il y avait une sorte d’inclinaison un peu problématique au sacrifice chez son ami, mais là n’était pas le sujet, en tout cas pour le moment). Quant à Priya… C’était sa sœur, il n’était bien évidemment pas objectif.
- Ecoute, je devrais pouvoir m’en remettre … Déjà parce qu’il est dur au mal, notre irlandais, il faudrait que tu y ailles fort pour qu’il vienne s’épancher sur mon épaule… Et puis je t’ai eu loin de moi pendant des années, je pense être en mesure de gérer quelques accès de fusion de temps en temps …
Il lui pinça le lobe de l’oreille, habitude maternelle quand l’un des enfants de la fratrie faisait une bêtise. Tout en tendresse.
- ...Bēvakūpha (idiote)
- N’y vois aucune malice de sa part, Bash est un taiseux, lui aussi, et il considère à fort juste titre que la vie privée des gens ne concernent qu’eux … Alex et moi avons mis du temps avant d’en parler à nos entourages respectifs. Preuve en est, notre relation était tellement confidentielle que sa famille a jugé bon de la fiancer à un sorcier sang pur de seconde zone, par crainte qu’elle ne s’entiche un peu trop de son célibat .
Il avait souligné son peu de respect pour Yggdrasil d’un sourire en coin, sa main caressant la nuque de la petite fille qui se frottait les yeux, la tête sur les jambes de son père en se laissant bercer par le clapotis de l’eau. Après une telle débauche d’énergie, Héma s’éteignait comme la flammiche d’une bougie. Priya était bien au courant des contentieux ancestraux entre son frère et le bruyant américain, qui remontaient à leurs propres années étudiantes. Il était l’une des rares personnes contre qui le placide Chaffinch avait une dent sévère, tenace. De ces ires qui ne tolèrent aucune contradiction, ni le moindre argument pacifiste.
La remarque de la jeune femme sur ses qualités chapardeuses lui tira un sourire en coin : il n’était pas territorial, encore moins quand il s’agissait de personnes qu’il aimait et estimait. Après tout, Sebastian était déjà son presque frère depuis des années, il avait entièrement confiance en lui, savait qu’il n’était pas homme à blesser volontairement qui que ce soit (à part peut être lui même, d’ailleurs, il y avait une sorte d’inclinaison un peu problématique au sacrifice chez son ami, mais là n’était pas le sujet, en tout cas pour le moment). Quant à Priya… C’était sa sœur, il n’était bien évidemment pas objectif.
- Ecoute, je devrais pouvoir m’en remettre … Déjà parce qu’il est dur au mal, notre irlandais, il faudrait que tu y ailles fort pour qu’il vienne s’épancher sur mon épaule… Et puis je t’ai eu loin de moi pendant des années, je pense être en mesure de gérer quelques accès de fusion de temps en temps …
Il lui pinça le lobe de l’oreille, habitude maternelle quand l’un des enfants de la fratrie faisait une bêtise. Tout en tendresse.
- ...Bēvakūpha (idiote)
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