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doe, a deer (evan)
Mar 24 Nov 2020 - 20:56
24 novembre 2020, 10h
@Evan Wakefield
@Evan Wakefield
Le rendez-vous est hebdomadaire, mais le jour et l'heure changent à chaque fois pour accommoder nos emplois du temps respectifs. Le lieu reste le même, cependant : la bordure du bois à l'extérieur d'Inverness. Depuis plusieurs semaines, je m'entraine à dompter ma biche intérieure, à apprivoiser ma forme animale. Si les débuts étaient difficiles, après avoir passé près d'un an sans transformation, je peux affirmer que je fais des progrès. Ce n'est pas sans effort, cependant. La concentration nécessaire à ce type de tâche me donne des maux de tête impressionnants à la fin des séances particulièrement prenantes.
Les quatre pattes fermement appuyées sur le sol, je regarde le sorcier en face de moi. Je crois que je le connais. En tout cas, il semble familier. Dois-je lui faire confiance ? L'esprit de la biche est farouche, et j'hésite à avancer vers lui. Au moment où j'esquisse un mouvement dans sa direction, un craquement raisonne non loin. Surprise, je laisse mon instinct répondre et je prends la fuite, m'enfonçant dans le sous-bois.
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Re: doe, a deer (evan)
Sam 23 Jan 2021 - 14:30
Le sorcier avait préféré transplaner plutôt que de voler, quittant son appartement londonien pour rejoindre une pupille toute particulière. Aurait-il pu qualifier Murphy d’amie, à présent? La sorcière avait été tour à tour sa sauveuse, une femme à courtiser, qui l’avait touché par sa douceur et l’amour qu’elle entretenait pour le chant des oiseaux. Le temps avait filé, depuis – pas amis, pas tout à fait. Pas réellement – mais les instincts de protection du Calédonien ne refusaient jamais l’appui à autrui, surtout pas lorsqu’il s’agissait d’une femme qui lui avait sauvé la vie, deux ans auparavant.
Doucement, le futur auror approcha de la biche, adoptant la démarche qu’on leur enseignait, en duels – silencieux comme un félin. Le craquement plus loin la fit pourtant détaler, et Evan disparut, silhouette du géant remplacée par celle, minuscule, du rossignol. Moins menaçant pour l’être craintif qu’il pourchassait. Rapidement, il rejoignit l’animal, arrêté sous un arbre du bosquet aux branches basses. Le volatile s’y posa sans bruit, jetant un regard à l’être apeuré. Une mélodie connue de la rouquine habitant le corps de l’animal quitta son bec – une parmi tant d’autres qu’elle avait déjà entendues. Les sons de sa convalescence, lorsqu’il se posait à sa fenêtre, jadis. Hiya, doctor Fraser.
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Re: doe, a deer (evan)
Sam 23 Jan 2021 - 14:30
Le sorcier avait préféré transplaner plutôt que de voler, quittant son appartement londonien pour rejoindre une pupille toute particulière. Aurait-il pu qualifier Murphy d’amie, à présent? La sorcière avait été tour à tour sa sauveuse, une femme à courtiser, qui l’avait touché par sa douceur et l’amour qu’elle entretenait pour le chant des oiseaux. Le temps avait filé, depuis – pas amis, pas tout à fait. Pas réellement – mais les instincts de protection du Calédonien ne refusaient jamais l’appui à autrui, surtout pas lorsqu’il s’agissait d’une femme qui lui avait sauvé la vie, deux ans auparavant.
Doucement, le futur auror approcha de la biche, adoptant la démarche qu’on leur enseignait, en duels – silencieux comme un félin. Le craquement plus loin la fit pourtant détaler, et Evan disparut, silhouette du géant remplacée par celle, minuscule, du rossignol. Moins menaçant pour l’être craintif qu’il pourchassait. Rapidement, il rejoignit l’animal, arrêté sous un arbre du bosquet aux branches basses. Le volatile s’y posa sans bruit, jetant un regard à l’être apeuré. Une mélodie connue de la rouquine habitant le corps de l’animal quitta son bec – une parmi tant d’autres qu’elle avait déjà entendues. Les sons de sa convalescence, lorsqu’il se posait à sa fenêtre, jadis. Hiya, doctor Fraser.
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Re: doe, a deer (evan)
Jeu 11 Fév 2021 - 17:46
Apeurée, la biche court, zigzaguant à travers le sous-bois pour échapper à son prédateur présumé. Elle détale, cherche à se protéger et s'éloigner de la source du bruit qui lui avait fait prendre la fuite. Arrivé dans une clairière, l'animal se calme près d'un arbre, laissant ses pulsations cardiaque ralentir. Elle semble être hors de danger. Les sens en alerte, le cervidé tourne les oreilles vers l'arrière pour distinguer n'importe quel son non familier, mais les retourne bien vite lorsqu'un rossignol vient se poser juste devant lui. Intriguée, la biche l'observe. Cet oiseau est bien courageux, de se poser devant elle. Essaierait-il de la narguer ? Mais c'est alors que l'oiseau ouvre son bec, se mettant à chanter.
*Tha mulad, tha mulad, Tha lionn-dubh arm fhéin, Hì rì hoireann ó, hì rì hoireann ó*
Au fond de l'âme de la biche, c'est la mienne qui se réveille. L'air de la musique m'est familier et une étincelle de curiosité s'allume dans le regard de l'animal. Je connais ce rythme, tellement que les paroles semblent défiler dans mon esprit. La biche est perplexe : depuis quand sait-elle parler ? Mon esprit humain et animal luttent l'un contre l'autre, au fur et à mesure que celui de Murphy prend de la place sur celui de la biche. Perdue, inquiète, elle se met à marteler le sol de ses sabots.
*Tha mulad, tha mulad, Tha lionn-dubh arm fhéin, Hì rì hoireann ó, hì rì hoireann ó*
Au fond de l'âme de la biche, c'est la mienne qui se réveille. L'air de la musique m'est familier et une étincelle de curiosité s'allume dans le regard de l'animal. Je connais ce rythme, tellement que les paroles semblent défiler dans mon esprit. La biche est perplexe : depuis quand sait-elle parler ? Mon esprit humain et animal luttent l'un contre l'autre, au fur et à mesure que celui de Murphy prend de la place sur celui de la biche. Perdue, inquiète, elle se met à marteler le sol de ses sabots.
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Re: doe, a deer (evan)
Dim 21 Fév 2021 - 17:02
Marié à l’esprit simple du rossignol, il y avait l’éclat du musicien, qui filait en l’air le tissage des chansons de leurs jeunesses communes – si Murphy et lui ne s’étaient rencontrés qu’à l’âge adulte, ils partageaient le même héritage calédonien, les mêmes références culturelles fièrement enracinées. Le rythme de la chanson gaélique se déroulait en l’air, la mesure battue par le vent qui faisait frémir les branches des arbres, et l’oiseau minuscule fit une tentative, pour déceler qui, de la biche ou de la femme, décidait, à présent.
Il s’envola, tout près, toujours visible, attendant de voir si le cervidé le suivrait – pourquoi un animal aussi craintif choisirait-il de prendre un vulgaire oiseau chanteur en filature? Perché sur sa nouvelle branche, il chantait, encore, les chansons de leur nation, des clans qui avaient tissé les Highlands alors que le Royaume-Uni n’était pas encore un concept, des femmes qui avaient défendu leur terre avec leurs époux contre les envahisseurs du Nord, des dragons qui rugissaient sur l’ile de Skye, des esprits farceurs qui se cachaient entre deux brins d’herbe à la naissance d’un ruisseau. Come on, Dr Fraser.
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Re: doe, a deer (evan)
Lun 22 Fév 2021 - 8:53
Réveiller ma conscience humaine à l'intérieur d'un animal, c'est une chose, mais prendre le contrôle de ce corps en est une autre. La biche martèle le sol, confuse, et je tente en douceur, de l'apaiser. All is well, I'm not a threat, I'm part of you. Ou plutôt, est-elle une part de moi ? Timidement, l'animal farouche se laisse amadouer, et les coups au sol diminuent. L'oiseau chanteur semble trouver là une excuse pour se mettre à voler, les mélodies des Highlands filant toujours du creux de son bec. Pendant un bref moment, la biche l'observe, cet étrange oiseau, tandis que mon esprit de sorcière souhaite le suivre. Après quelques essais infructueux de faire bouger les quatre pattes de l'animal, je geins intérieurement.
J'ai toujours aimé observer les oiseaux. Cette créature d'ailes et de plumes qui chante les airs de ma contrée me dit quelque chose, pique ma curiosité mais surtout réveille des souvenirs enfouis, loin derrière la barrière de l'esprit animal. I just wish I could follow it. Formulant un dernier souhait avant de me résigner, je m'étonne de sentir la biche se mettre en mouvement. Au trot, je rejoins le rossignol, posé sur une nouvelle branche basse. Grands yeux curieux mais dans lesquels brille une nouvelle étincelle d'humanité, j'effectue des petits tours sur moi-même, avant d'observer à nouveau mon maître-chanteur, arborant un air de fierté. I succeeded.
J'ai toujours aimé observer les oiseaux. Cette créature d'ailes et de plumes qui chante les airs de ma contrée me dit quelque chose, pique ma curiosité mais surtout réveille des souvenirs enfouis, loin derrière la barrière de l'esprit animal. I just wish I could follow it. Formulant un dernier souhait avant de me résigner, je m'étonne de sentir la biche se mettre en mouvement. Au trot, je rejoins le rossignol, posé sur une nouvelle branche basse. Grands yeux curieux mais dans lesquels brille une nouvelle étincelle d'humanité, j'effectue des petits tours sur moi-même, avant d'observer à nouveau mon maître-chanteur, arborant un air de fierté. I succeeded.
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Re: doe, a deer (evan)
Lun 1 Mar 2021 - 1:17
Le rossignol penche la tête de côté, siffle les mélodies qui ornent les vents du nord, là où terre et mer se rejoignent au bout du monde, à la toute fin des terres fières du nord. Alba. Tentant de saisir là où la conscience de la biche vient lécher celle de la femme, il manœuvre discrètement, cherchant dans les gestes de l’animal timide une once d’agentivité. L’oiseau chanteur la regarde, l’attend, la tente de ses chansons – connait l’amour de l’humaine pour celles-ci, les lui a chantées en une dizaine de déclinaisons, des années auparavant. Show yourself, l’invitent ses notes, main musicale tendue avec douceur vers la créature nerveuse. Le Calédonien l’observe, sous sa forme élancée – reconnait dans le miroitement du soleil sur sa robe auburn le scintillement d’ambre de la chevelure de la médicomage. Remarque les cils perlés de la buée de ses nasaux, là où se déclinent mille nuances de curiosité mêlée de crainte à la lisière de ses grands yeux. Certain d’avoir établi un lien, il s’envole à nouveau, plus loin. L’invite à le suivre dans une partie de chasseur délicate où il n’y aura pas de victimes, que d’heureux gagnants – si la timide docteur Fraser se laisse assez aller pour accepter l’âme de l’animal sans lui laisser les rênes de ce nouveau corps qu’elle apprend à apprivoiser. Pour la forme, le volatile exécute une petite pirouette dans les airs, trace des arcs de cercle en chantant un bonheur simple, une joie unidimensionnelle : celle de voler sous les rayons bienveillants de l’astre solaire. Show yourself, it’s your turn.
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Re: doe, a deer (evan)
Dim 11 Avr 2021 - 13:33
Le temps passe vite, enchanté par les mélodies ancestrales de mon Ecosse adorée. La biche a finalement compris qu'elle pouvait me faire confiance, et me laisse maintenant le contrôle. Heureuse d'avoir réussi, je poursuis le petit oiseau, me souvenant qu'il est mon ami, mais pas lequel. L'âme de la biche prend beaucoup de place, et c'est finalement réconfortant.
Après avoir fait plusieurs fois le tour de la même clairière, puis s'être enfoncé un peu plus profondément dans le bois, le rossignol reprend la direction du bord de forêt. Dans une pirouette, il se transforme en homme. D'abord étonnée par la vision, la biche a l'instant de s'arrêter net, puis de reculer précipitamment. Mais, lorsque l'homme se tourne, mon esprit humain le reconnait. Evan ? La réalisation que l'oiseau, que je savais connaître, était en fait un de mes amis, pousse mon esprit humain en devant de mon âme. Pour conséquence, je me retrouve à reprendre forme humaine, moi aussi. Contrairement à l'auror, je ne retombe pas sur mes pieds, mais bien les fesses à terre, un peu perdue. "I didn't mean to transform, I don't know what happened."
Après avoir fait plusieurs fois le tour de la même clairière, puis s'être enfoncé un peu plus profondément dans le bois, le rossignol reprend la direction du bord de forêt. Dans une pirouette, il se transforme en homme. D'abord étonnée par la vision, la biche a l'instant de s'arrêter net, puis de reculer précipitamment. Mais, lorsque l'homme se tourne, mon esprit humain le reconnait. Evan ? La réalisation que l'oiseau, que je savais connaître, était en fait un de mes amis, pousse mon esprit humain en devant de mon âme. Pour conséquence, je me retrouve à reprendre forme humaine, moi aussi. Contrairement à l'auror, je ne retombe pas sur mes pieds, mais bien les fesses à terre, un peu perdue. "I didn't mean to transform, I don't know what happened."
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Re: doe, a deer (evan)
Sam 24 Avr 2021 - 13:14
Sa pirouette aérienne complétée, le rossignol se transforme à un mètre du sol, le sorcier ayant l’habitude de cette hauteur pour atterrir à la pleine mesure de sa haute stature. Trop tôt pour la médicomage, peut-être, dont la forme du délicat cervidé recule précipitamment vers l’arrière, avant de laisser place à la forme humaine de la jeune femme, qui se retrouve assise au sol, l’air hébété. « Hiya, Doctor Fraser », prononce l’auror avec douceur, approchant lentement pour éviter que la sorcière ne se sente opprimée.
« I didn't mean to transform, I don't know what happened ». Le doctorant hoche la tête, sourire compatissant aux lèvres – les transformations d’animagie ne sont pas toujours stables lors des premières années, et les sorciers peuvent se retrouver avec de mauvaises surprises par manque de concentration ou par écart émotionnel. Lors de ses propres premiers essais fructueux, Evan avait dû s’arrêter lui-même in extremis à l’aide de la magie alors qu’il n’avait pas réussi à maintenir sa transformation, en plein vol. Plutôt que d’aider la rouquine à se relever, le Calédonien se contente de s’installer sur le sol, à ses côtés. « What was your first conscious thought? », demande-t-il, jetant un coup d’œil patient à la sorcière.
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Re: doe, a deer (evan)
Dim 16 Mai 2021 - 23:31
Sous ma forme humaine, je perçois le monde différemment que lorsque je me transforme en biche. Beaucoup moins d'odeurs et de sons me parviennent, mais je découvre la forêt sous toutes ses couleurs, plus riches et éclatantes. Surtout, mes pensées sont de nouveau claires, et non plus cachées par l'esprit animal. C'est ce qui m'avait paru le plus réconfortant, lorsqu'Oswald était en prison, de pouvoir taire les pensées. Aujourd'hui, c'est l'inverse que j'essaie de faire, avec plus ou moins de réussite. "What was your first conscious thought?" Assis à mes côtés, mon professeur en matière d'animagie m'adresse un sourire. Mon regard se perd un instant tandis que je me remémore l'escapade. "I recognised the song. Could sing it in my head." Étonnée qu'un souvenir si lointain ait pu réveiller mon âme humaine dans le cerveau animal, je souris doucement. "'Tis weird, is it not ?"
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Re: doe, a deer (evan)
Sam 29 Mai 2021 - 22:19
Ses longues jambes étirées devant lui, Evan adresse un sourire à son étudiante, questionnant sa première pensée consciente. « I recognised the song. Could sing it in my head. » Le Calédonien se contente de hocher la tête, laissant l’occasion à l’Écossaise de compléter sa pensée. « 'Tis weird, is it not ? » Son menton volontaire trace un non en un mouvement léger, ses doigts se glissant entre quelques brins d’herbe sévèrement refroidis par l’automne qui tire à sa fin pour bientôt céder sa place à l’hiver frigorifiant des Highlands. « Not at all. You must’ve learned it as a child, as I did. Childhood songs are powerful. You might remember I sung them to you a few times, back when you were getting better ». L’anecdote lui parait être tirée d’une autre vie – une époque où son plus grand souci était de faire une cour courtoise et sans espoir à la médicomage qui lui avait sauvé la peau.
Le musicien laisse planer un court silence, appréciant de pouvoir entendre les rares oiseaux assez téméraires pour braver le froid de novembre pour continuer de chanter – leur chanson est discrète et à peine audible tant leurs nombres sont réduits. Il a envie de les rejoindre pour renforcer leurs rangs, le rossignol, chanter contre la nuit qui se lève trop tôt le triomphe éclatant de la lumière. « How are you, Doctor? », demande-t-il finalement, ses cérulés cherchant les prunelles de la médicomage. Il y a quelque chose de plaisant dans le fait d’utiliser le titre de Murphy, bien qu’il ne soit pas systématique – une délicate distance, malgré son statut d’ami affable et toujours prêt à lui apporter son aide, peu importe la forme. Qu’il s’agisse de chansons de volatile, de cours de valse ou d’entrainements animagiques, Evan est toujours prêt à lui tendre une main serviable. « Any progress on petitioning the Ministry for Oswald to spend his full moons at home? »
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