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wasabi love. (jaïna)
Sam 28 Nov 2020 - 19:01
☩ Les friselis des moteurs vrombissent par-dessus la foule. Des lumières s’emmêlent à l’horizon, nimbes des dizaines de trombines inconnues. Pressées. Coléreuses. Extenuées. Anxieuses. Emerveillées. Mais toutes les toiles sur lesquelles cogne la cohue des lueurs dédiées aux festivités approchant. Londres frissonne dans le grand froid, certes, mais elle étincelle également de l’esprit d’une année sur sa fin. Et lui n’en est que spectateur. Le verre caressant ses lippes ; son passe-attente. Tapi dans les rayons de ces lanternes de papier aubaine, le bistre s’enquiert auprès du paysage dépeint dans les grandes vitrines de l’échoppe. A nouveau. Pour encore n’y percevoir pas l’ombre de reflets chrysocales. Une simple monotonie d’une métropole moldue anglaise, où les têtes s’enfournent dans mille laines -de l’écharpe au bonnet. Aucun dépit ne cueille ce constat. Il se sait en avance, et bien assez patient que ce siège à ses côtés débauche sa propriétaire. Comme convenu… Parce que la gratitude lui a mordu les lèvres, quelques semaines plus tôt. Parce qu’il a osé un rare orgueil envers ses travaux destinés à Whitmore. Certains railleraient cet Acceptable qu’il promet, tel une véritable gloire. Il a même perçu cet éclat goguenard dans l’azur de sa préceptrice. Mais la vipère, en bien perfide animal, n’a su le gratifier que d’une demande de rétribution pour son labeur fourni à la réussite du cisalpin : un restau, sushi de surcroit. Une promesse d’abord accueillie d’une humeur de surprise chez le rital, pour que tout s’évanouisse dans son acquiescement. L’air affable d’un homme passif qui se résigne -non sans vraiment se forcer à accepter. Au contraire, puisqu’à cet instant ont sonné dans son crâne une rime : pourquoi pas ? Drapé dans la même indifférence que lorsqu’il signa cette promesse, il aborde flegmatiquement les quelques heures à venir, auprès d’un orvet autrefois abhorré. Leurs rapports n’ont plus rien de ceux qui furent ses poisons usuels. Passant presque sous l’égide de la bonne entente -si ce n’est d’une complicité. Mais cela ne le surprend que peu. Ils se connaissent ; science empirique quelque peu altérée par la maturité et le temps, mais dont la marge d’erreurs demeure raisonnable. Non pas qu’il ignore définitivement l’ex-démence de la flavescente -et l’en pardonne, pour |
@Jaïna MacLeòid
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Re: wasabi love. (jaïna)
Lun 30 Nov 2020 - 15:54
Cette journée était de celle qui n’était pas franchement comme les autres. Si tout était partit d’une vaste plaisanterie, l’Acceptable de ton jeune apprenti en sortilège à fait passer cette blague pour une réalité. Une bonne note contre des sushis. On ne plaisante pas avec la nourriture. Jamais. Surtout quand il s’agit de se la faire offrir. Et si tu avais émis un doute sur sa capacité à avoir ce dit A, ils furent tous ravaler là aujourd’hui puisque tu te prépares à sortir pour justement déguster ces mets dont tes papilles ne peuvent résister. Un peu fière au fond, un peu moqueuse. Gentiment. Bien qu’en y réfléchissant, c’était un peu bizarre comme situation. Ce n’était rien. Mais un rien bizarre.
Ton être fait tout son possible pour chasser ce bizarre de la tête. Déjà parce que d’avance, tu as faim. Qu’en plus, c’était ridicule. Il n’y avait rien là mise à part un remerciement qui couterait peut-être un peu cher au Sarde. Promis je ne commanderais pas trop. Mais ce pas trop était déjà énorme. Certes, il y a une angoisse qui traine un peu par là. Chasser elle aussi par l’idée qu’avec de la chance, la soirée serait des plus agréables. il parait que tout est possible.
Et si ton lit fait office d’étalage de garde-robe, après sélectionner avec minutie des vêtements dans ta malle, c’est uniquement parce qu’il faut prendre soin de soi. Qu’il faille toujours montrer une tenue impeccable peu importe à quel moment. Et l’heure du jugement sonne, plaçant chaque tenue devant toi en grimaçant. Mille combinaisons s’inventant dans ton crâne et devant ton miroir, ayant du mal à déterminer celle qui sera parfaite. Jugeant peut-être stratégique de ne pas trop appuyer sur ton ventre pour avoir plus de place. Quoi qu’un sortilège ferait l’affaire pour couvrir ceci. Complainte exaspérée. Si, dans la vie de tous les jours, tu mets beaucoup moins de temps à choisir une tenue, tu ne vois pourtant pas là l’once d’un souci à perdre autant de temps devant quelques robes, jupes, pull et pantalons sélectionner avec attention. Juste celui d’être un peu trop accro à la mode et à ton envie d’être coquette.
A d’autre. Tu finis par balancer une jupe et un body pailleté sur ton lit en boudant. Les yeux qui parcourent ta sélection en la fusillant du regard. Le dévolu qui se jette enfin -au bout d’une bonne heure à observer et peser les pours et les contres de chaque tenue- sur une robe col roulé avec des maillages fin serait le mieux vu la froideur de dehors, que le noir serait parfait agrémenté de quelques bijoux dorés et que la longueur de ladite robe –bien au-dessus du genou qu’elle en frôlerait l’indécence- permettrait le port de cuissarde qui réchaufferait les jambes. Bien que certaines verrait là une stratégie pour ne pas s’épiler les jambes, une hérésie selon toi et tes goûts personnelles.
Sobre, mais élégante. Emballée, c’est pesé, comme certain dirait. Après avoir enfilé une paire de bas, les avoir fixés à la hâte en ayant vu l’heure et en t’insultant toute seule d’avoir perdue tellement de temps, d’avoir préféré un style plutôt nude en make-up –pour ne pas en faire trop non plus- et avoir lissé tes cheveux en les laissant libre de tout mouvement, tu files de ta chambre non sans avoir oublier tes chaussures, ton sac et ta veste. Croisant le regard d’un frère un peu surpris. ”- Je sors ce soir, je ne t’avais pas dis ?” Non. Un regard suspicieux qui se pose à présent sur toi ”- Je le connais ?” A ton tour de l’observer d’un air relativement outré, avant de rouler des yeux en l’air. ”- C’est juste un dîner comme ça.” Pas plus de précision puisque tu regardes ta montre et que tu râles ”- Et avec tes bêtises je vais être en retard. Merci bien.” Toutes les excuses étaient bonnes pour que ça ne soit pas ta faute.
Remontant le col de ton manteau, tu traverses les rues moldues avec hâte, ne profitant qu’à moitié des illuminations de fin d’année, manquant plusieurs fois de rentrer dans quelques touristes qui observait d’un air ébahit les guirlandes et autre pères noëls qui trainaient dans la rue. Mais poussez-vous, j’ai faim. Comme si le monde se fichait de ton estomac, en vérité. Ce qui retient par contre ton attention, c’est le nombre de bonnets hideux que certains portent. Orner de pompons horribles ou même faisant chapeau et écharpe en même temps. Quelle horreur. A croire que c’était plus Halloween qu’autre chose. Crime contre l’humanité qu’elle voudrait évincer.
Mais ce n’était ni le lieu, ni l’heure. Et c’est un sourire qui éclate à la vue du restaurant. Forcément. Et c’est aussi pour rien que tu checkes machinalement ta tenue une dernière fois –comme si tu pouvais te permettre d’aller te changer maintenant. Les doigts gelés joints entre eux pour les réchauffer- quel idée d’avoir oublié ses gants aussi- profitant que quelqu’un sorte du lieu pour t’engouffrer sans toucher la poignée. Sans remerciement pour qu’on t’ait tenue la porte. Peut-être que l’email apparaissant fut pris pour un merci alors qu’il n’était absolument pas dédié à la personne en question.
Sans plus de grand discours, tes yeux ont déjà repéré leur cible et tes pieds ont déjà la hâte de retrouver la table. Avec ce même sourire, malicieux mais bienveillant. ”- Bonsoir.” En bonne vipère impatiente mais polie, qui a déjà commencé à retirer sa veste et à s’installer. ”- J’ai été retenu par un perturbateur en sortant de chez moi.” Excuse à demi-mot pour les deux minutes de retard. Parce que non, de toute évidence, ce n’est pas ta faute.
lumos maxima
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Re: wasabi love. (jaïna)
Dim 6 Déc 2020 - 21:09
☩ La monotonie de la grisaille se corrode sous de soudains chatoyants reflets chrysocales cognant l’horizon. C’est un œil rital, bien acéré à cette teinte, qui s’élance vers ce corps sculpté par de la laine charbonneuse qui s’avance en sa direction. Veinard qu’il se devine dans les quelques iris emmourachés couvant l’écossaise. Pourtant, lui n’éprouve pas un balancement de cœur à son apparition. Non pas qu’il n’admet l’éclat singulier de son accompagnatrice, mais l’expérience avec elle domine pour ne plus être floué par ses instincts primaires d’adorateur des Vénus. Alors, l’ausonien n’offre qu’un sourire poli, qui indiquerait avant que la sorcière ne gagne son niveau, qu’il ne lui voue aucune rancune face à l’attente qu’elle lui eut causé. Un réflexe d’une fade sympathie qu’il accorderait à la majorité des gens. Ce à quoi il enchaine un hochement de tête pour rétorquer muettement à sa salutation. En vérité, il a sur les lèvres un écho similaire à cette civilité, mais les sons s’étiolent dans le giron des bavardages de l’orvet, tandis qu’elle s’installe. Et il la croit. Percutant même au travers de ce demi-mensonge une dimension toute particulière : la récente accalmie de leurs rapports s’est perpétrée dans l’ombre. Sans vraiment que la sarde l’ait voulu ainsi. Il ne s’est simplement jamais épanché sur le sujet auprès de quiconque -ne voyant pas l’intérêt de la chose pour personne. Alors, les yeux occultés sur cette réalité nouvelle entre ex-amants-ex-cauchemars, c’est avec compassion et compréhension que son opinion étreint le frangin MacLeòid. Car il est évident qu’au travers des sifflements vipérins se dessine l’aîné blondinet. Dans un haussement d’épaules, son flegmatisme détaché pare ses traits. « Cet armistice doit lui paraitre étrange. On ne peut pas lui en vouloir. » Lisse-t-il ces mots, comme sa serviette qui encombrait jusqu’alors son assiette. Le tissu trouve sa place sur les genoux d’un cisalpin, ignare d’ô combien il se trompe. Puisqu’il a présumé que l’ophidien ait eu avoué cette entrevue, et avec qui elle se perpétue. A quoi bon le dissimuler de toute manière ? A quoi bon justement… Pourtant son inscience ne semble le dérouter outre-mesure, préférant davantage guider son embarras sur le verre cranté de ses doigts. « Je suis désolé, j’ai dû commander en attendant. Le restaurant ne fait pas de réservations. » Le duo siégeant dans un de ces endroits étriqués au cœur de la capitale, huchés dans des petites rues assez minces pour s’évanouir fréquemment dans le brouillard usuel britannique. Des trouvailles auxquelles s’est consacrée la mangouste. Trop épris de l’art culinaire -découvert lors de son passage en Afrique-, mais frustré de ne pouvoir l’exercer à Hungcalf. Non pas qu’il rechigne face à la qualité de leur réfectoire, au contraire. L’angliche apprécie juste de cuisiner. Alors, l’échappatoire fut de découvrir les pépites gourmets dont regorge chaque escale de ses périples habituels. Londres revêtant même un intérêt particulier depuis que le motard sert sous l’emblème de l’os et de la baguette. Et de cette quête débouche ce petit restaurant moldu, d’allure simple sans trop se charger en mille clichés nippons. Ayant intrigué par ailleurs le sorcier lors de sa première visite. Jamais le biker n’avait vu des tapis automatiques, sillonnant l’échoppe, chargés des différents mets relâchés par le maitre cuisto des lieux. Dorénavant habitué, il s’amuse de ce stratagème de service, bien qu’il ne le sache pas d’usité pour tout le monde. « Pour les boissons, c’est auprès du serveur, indique sa voix, en même temps que son bistre caressant l’individu en question. La nourriture c’est les tapis. Tu sais comment cela fonctionne ? » |
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Re: wasabi love. (jaïna)
Lun 14 Déc 2020 - 17:13
Un petit rire s’échappe malgré toi de tes lèvres. Oui, il aurait trouvé ça étrange. Il trouve déjà étrange ta gentillesse –ou ta folie- dans cette histoire de cours. Alors un diner... Non, il était bien mieux qu’il ne sache rien. Dans ton intérêt et celui de ton mental. Mais tu t’autopersuade encore. Si tu n’as rien dis, c’était juste parce que tu n’avais pas le temps. Ta main se secoue dans les airs, un air un peu détaché qui se glisse alors que tu ajustes ta veste sur la chaise afin qu’elle n’ait pas de pli, ainsi que l’écharpe qui prenait décidément trop de place. ”- Il ne méritait pas que je réponde à sa curiosité. Je l’ai laissé dans ses questionnements, juste pour l’embêter.” Et pour aucune autre raison, selon toi. Ou plutôt ta conscience s’en persuade. Ce n’est pas bizarre. ”- Et puis il m’aurait tenu la jambe encore plus longtemps, pire, il se serait invité et t’aurais totalement ruiné.” Ce qui était fortement probable. La meilleure excuse qu’il soit, surtout que nourrir déjà un estomac MacLeòid n’était pas une mince affaire.
C’est tout en bienveillance que tu accueilles le fait qu’il est commandé sans toi. Tu aurais probablement fait la même chose à sa place, après tout. ”- Ce n’est rien, tu as bien fait, je vais juste regarder ce qu’il propose en boisson.” Que tu dis en attrapant la carte qui trainait par là. Distraitement, tes yeux défilent les propositions, une moue se dessinant puisque, comme d’habitude dans ce genre de restaurant, les cocktails –ou plutôt TON cocktail- n'était pas la spécialité. Une multitude de bière asiatique se proposait, mais rien au goût cubain et menthe/citron. Alors, il fallait se rabattre sur quelque chose de plus typique, le houblon ne te donnant pas tant envie ce soir. ”- Halala, un million de bières et de soft et on oublie les cocktail...” que tu marmonnes dans ta barbe avant de relever la tête, cherchant des yeux un serveur. L’interpellant par un signe de main peu discret et l’air quelque peu hautain, malgré toi. D’ailleurs, c’est sans grande salutation que tu abordes directement le sujet. A quoi bon s’éterniser en politesse ?”- Je vais prendre un cocktail maison.” Sans plus de cérémonie, avant de fermer la carte et de la reposer sur le côté, les trait qui s’adoucisse en remontant les yeux vers le brun.
Et tu hoches la tête frénétiquement. Parce que ça parle nourriture et qu’il ne faut pas plaisanter avec ça. ”- J’ai pu tester des restaurants japonais normaux mais je n’ai jamais eu la chance de tester les tapis. J’en avais tant envie.” Les étoiles sont dans les yeux qui fixent les tapis, dans la voix qui annonce clairement une chose : J’ai faim. ”- Enfin, je connais un peu le principe, j’ai vu des vidéos de restaurant japonais, ça doit être pareil. Quoi qu’au Japon, il y a des écrans pour commander même les boissons et...” Tu te fais interrompre par le serveur qui dépose le verre devant toi. Remerciant par un simple sourire –ce qui est déjà un gros effort de ta part- tu finis par observer la texture orange-rouge dans le verre d’un air suspicieux, avant de secouer la tête, lever le dit verre avec un sourire malicieux. ”- A ton A.” Un clin d’œil amusé, puis tu trempes tes lèvres, affichant une moue relativement satisfaite. Ce n’est pas le meilleur, mais ce n'est pas le pire.
Tu n’es pas là pour ça, en vérité. Ton regard se porte alors à nouveau sur les assiettes qui défilent et si tu n’avais pas eu de retenue, tu aurais fini par lâcher un filet de bave sur ta jolie robe. Mais bon. Tu gardes taprécieusesalive pour toi, débarrassant ton assiette de sa serviette pour l’étaler sur tes jambes croisées. Posant alors un vif regard autour de vous pour savoir si la voie était libre pour parler de tout ou s’il fallait une certaine retenue vis-à-vis des moldus. S’il y avait un peu de monde, le bruit pouvait couvrir ta voix, mais il fallait être prudent puisqu’un couple respirant la joie de vivre –ironie- mangeait son repas en silence derrière toi. Tu t’amuses avec une baguette entre tes doigts, dans ta propre réflexion de savoir si tu prends des gyozas ou directement attaquer le froid. cruel dilemme ”- Tu as déjà utilisé des baguettes ?” Avec une vraie curiosité de savoir si un jour ou l’autre il a pu avoir cette occasion de mangerle meilleur plat du mondejaponais. Ou peut-être même d’être allé au Japon. Après tout, cela ne t’étonnerait même pas de sa part.
lumos maxima
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Re: wasabi love. (jaïna)
Dim 3 Jan 2021 - 16:09
☩ L’œil effilé tranche les traits calédoniens, sans s’offenser de leurs manières adressées au serveur. Sans surprise également. C’est prévisible. Mais cela n’empêche le sarde de les morigéner au travers d’éclats brefs de son bistre. Puis il se ravise ; à quoi bon ? L’orvet est bien trop gavé d’un orgueil hypertrophié, pour déclarer un brin de délicatesse à autrui -et espérer d’elle une polie gentillesse tient de la démence. C’est pourquoi celle du rital retentit, telle une procuration tampon pour l’Eve : « Merci. » Ses iris compatissent pour le garçon qui s’exécute aux ordres de la princesse. Toutefois, aucun mot ne transgresse ses lippes à l’attention de sa compagnie et de son comportement. Elle est bien assez grande pour assumer ses actes, et leurs conséquences. D’autant que ses lorgnades brunes de mécontentement se fendent d’assez d’éloquence pour qu’il ne leur attribue une vraie voix. La flavescente elle-même doit s’attendre à ce qu’il la condamne. Elle le sait ; il n’affectionne guère l’irrévérence. Mais il faut croire que ses muettes remontrances font pâle mine à côté de l’originalité des lieux. Là encore, l’ausonien ne s’en étonne guère. Outre un puissant attrait pour les plaisirs de son estomac -bien que ce dernier puisse être bien peu exigeant-, la morfale peut à l’occasion s’éprendre d’un éblouissement quasi-puéril pour de simples détails. Ces moments rares où le masque vipérin fond, et y apparait l’humanité de Jaïna MacLeòid. Gamine mutine tapie sous le fard acéré de l’ophidien, une rencontre de plus en plus fréquente ces derniers temps. Surement l’ophidien attendrit ses humeurs avec la maturité, explique l’angliche dans toute sa naïveté. Plus chipie que faiseuse de charpie, dorénavant. Un sourire se prélasse doucement sur ses lèvres. Un brin de fierté fraternelle l’ayant instigué, gangrénant même ses prunelles lorsqu’elle entreprend plus de docilité et d’amicalité à l’égard de leur serveur. Certes, elle n’est pas encore un exemple de bienséance, mais toute amélioration doit être gratifiée -principalement celle-ci. Pour elle, comme pour le monde ; et c’est plutôt le second qui réjouit le cisalpin. Ses doigts se crantent finalement à son verre, mimant légèrement en retard son interlocutrice. Et le rictus lui répond. Espiègle lorsqu’il déchiffre son clin d’œil. Sa raillerie. Leur pathétique victoire, reconnait-il, mais qui n’en est pas moins grande compte tenu des efforts qu’elle leur aura coûté. Ce point décrédibilise cependant davantage ce succès. C’est alors que le motard soupire d’allégresse, quasiment inaudible. « A mon A. » Cet écho proféré s’achève précipitamment. En vérité, la mangouste veille plutôt après salve d’auto-idolâtrie qu’il prédit de sa préceptrice. Mais elle qui pourtant affectionne tant asseoir sa supériorité d’usité, demeure muette. Pleine de bonnes manières soudainement. L’azur accaparé par les mets s’avançant sur les tapis adjacents. La diplomate détourne même leur échange d’une interrogation qui le gâte d’affabilité goguenarde : « Ha. La faim rend modeste donc. » Retorquant en déroutant la fille de Skye certainement. De rif, sa risette s’adoucit sur sa trogne. L’incongrue de sa litanie le cogne, et se mêle à son aménité pour qu’il s’investisse à ne pas trop la froisser davantage. « Je ne suis pas un expert, mais oui, plusieurs fois j’ai mangé avec. » Ses yeux flânant sur les doigts de la vénus. Leur acuité décelée avec les baguettes clame une certaine évidence, énoncée dans la seconde : « Je ne te ferai pas l’affront de te rendre la question. » |