- InvitéInvité
just keep your eyes closed (oscar)
Jeu 17 Déc 2020 - 21:28
Les semaines qui avaient précédés le procès avaient terminé de faire chuter l’ancienne attrapeuse de son piédestal. Il n’existait plus rien de la pie fanfaronne, plus rien de la starlette des magasines, plus rien de l’arrogante joueuse. Elle avait chuté de haut Jude, chuté, et souffert. Les ailes depuis peu ressoudées à nouveau brisées, piétinées, écrasées sous le poids des mensonges et des faux semblants. Et même si le verdict était positif, même si elle se voyait, peut-être pour la première fois depuis le début de cette histoire, lavée de tous manquements, elle ne parvenait pas à se réjouir. Dans un état second elle avait accueilli les félicitations de son avocat, les mots tendres mais toujours justes de Zahia et était restée un peu pantelante à sa place, jambes vrillées par toutes les émotions qui lui tombaient dessus. Lorsque Oscar finit par la rejoindre elle tente de reprendre ses esprit avec une certaine difficulté, tentant de se montrer souriante face à lui même si le coeur n’y était pas vraiment. « You look terrible thought » Face à la remarque à la fois bien moqueuse et bien véritable du diplomate elle fait la moue. Elle hausse un sourcil, l’ancienne pie, se prépare à une pique pleine de répartie mais son reflet dans un miroir lointain l’en dissuade. Haussant légèrement les épaules elle se résigne à accepter l’évidence soulevée par le diplomate : « That’s fair. » Heureusement pour l'égo déjà bien amoché de la joueuse, le sujet vogue rapidement sur d'autres termes, moins désagréables. « You hungry ? I happen to be pretty good at doing pancakes. We can make flambé ones, without flambing them too much. » Nez qui se plisse légèrement, elle rêve à la fois de vider une bouteille entière de whisky en dansant sur la table d’un bar, et de s’enfermer à vie dans une chambre sans fenêtres. En ça, la proposition d’Oscar se trouvait être une alternative raisonnable. « I’ll take the whole bottle, and pancakes are better plain anyway. » Soupir qui se veut léger mais qui reste alourdit par les inquiétudes latentes de la brune. « Hey Prince, elle marque une petite pause, attendant que le Hangbé tourne le regard vers elle : thank you. » Un léger sourire sur ses lèvres maquillées, elle passe une main sur son visage pour tenter d’en faire disparaitre la fatigue avant de redresser la tête vers le diplomate : « Can we go then ? I swear if I spent one more minute in this room I’m gonna burn it all » Et Merlin savait que ça pourrait être du plus mauvais effet.***
Le silence entre les deux américains et à peine un pied mis à l’extérieur, le chaos qui se déchaine. « Thorne Thorne ! » Elle sort de la salle d’audience et c’est une vague qui l’enserre, la noie. Reporters en quête du scoop, de cette citation qui pourra faire l’entête de la une. S’incrustant dans son espace, multiples mains armées d’appareils enregistreurs et les questions qui fusent : « What do you think of the outcome of this trial? » Nothing. Let me go. « What do you plan to do now? » I don’t know. Let me go. « Are you going to take legal action against this bookmaker? » What for ? Let me go. « What does your former captain Miss Saouli think of your situation? » Screw you. Let me go. « Have the Magpies contacted you? » Let me go. Let me go. Flash qui viennent agresser ses rétines déjà rougies par la fatigue et l’angoisse, les voix qui l’assaillent, les journalistes qui se pressent autour d’elle, l’acculant comme une bête de foire. Les éclats de voix, les questions, le jugement presque railleur dans leur regard, tout la percute avec beaucoup trop de puissance, elle sent le contrôle lui échapper, le calme de façade disparaitre en même temps que son masque de bienséance. « Shut up shut up shut up… » Qu’elle grogne dans un murmure, baissant la tête pour s’extraire à leur regard et se frayer un chemin jusqu’à la sortie. Une main placée devant son visage comme pour le couvrir, grandes lunettes de soleil qui cache ses yeux cernés, et l’autre main fermement accrochée, sans même qu’elle ne s’en rende compte, au bras d’Oscar. « I fucking hate them. » Qu’elle grogne à nouveau, d’une voix un peu plus audible une fois qu’ils sont éloignés de la horde de vautours.***
Craquement sonore, les deux sorciers disparaissent et la magie les mène au sommet de la tour abritant l’appartement d’Oscar. A peine a-t’elle atterrit qu’elle ressent une sensation étrange de déjà-vu, l’impression de manquer qu’un élément. Pour autant elle est dans un tel brouillard qu’elle n’y prête « Wow, I wasn’t ready for that. » Qu’elle s’exclame l’américaine, un instant pantoise devant la vue qui s’étend devant elle. Buildings à perte de vue et le paysage londonien qui s’étale en bas. Dans la rue, les passants qui vivent leur vie sans savoir qu’ils sont observés, innocents, bien éloignés de la vérité et de la connaissance de cette main divine qui pouvait, d’un claquement de doigts, faire disparaitre toutes leurs certitudes sans aucune pitié. « Honestly Oscar, I don’t understand how I could forget this ! » Reprend-elle en roulant des yeux, faisant référence à une soirée alcoolisée qui lui avait offert un trou noir digne des nuits les plus difficiles, avant d’ajouter, presque sautillante, un entrain habituel presque retrouvé malgré la fatigue et la morosité qui l’étreignait toujours. « This view is in-sane ! » Un tour sur elle-même pour se nourrir du panorama elle vacille un peu, c’est pourtant pas l’alcool qui obscurcit ses sens cette fois. Reprenant son équilibre elle défait quelques boutons de son chemisier qui lui écrasait la trachée, libérant son souffle et s’offrant une apparence moins rigide.
« So, now that we’re here… » Elle se tourne vers Oscar, relevant ses lunettes de soleil pour bloquer quelques mèches de cheveux sur son crâne elle penche légèrement la tête sur le côté, mutine : « You promised me pancakes, and liquor. » Bras qui se croise sous sa poitrine, faussement sérieuse, faussement sévère : « I’m waiting Prince ! » Et face au Prince elle se prétend reine, pose ses exigences alors qu'il y a plus rien qui l'élève, plus rien qui la fait briller, étoile déchue, championne oubliée.
@Oscar Hangbé
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Re: just keep your eyes closed (oscar)
Jeu 24 Déc 2020 - 11:18
just keep your eyes closed
Oscith
Let your hair down, girl. Drop your problems at my door. I can read those eyes. What you really came here for. Don't you say, "I would". Leave your worries on the floor. We can just stop time. We don't move for nothing more.
B. Raffoul
B. Raffoul
30 octobre 2020
« You be careful with her. » Oscar avait soutenu les prunelles de son amie sans ciller. @Zahia Saouli était une femme de tempérament, le diplomate en avait déjà fait les frais – et l’agréable expérience - mais ces mots, que l’enseignante lui avait dit, résonnaient dans la tête du Hangbé. Careful with her. Il l’avait été, ces derniers temps, mettant de côté la boxe pour se consacrer à presque temps plein à la défense de Judith. Il ne s’était pas arrêté, le sorcier, cherchant le meilleur avocat, briefant la jeune femme. Le coaché était devenu le coach et s’était appliqué. Conseillant la sorcière sur quoi dire, quoi faire, observant de loin les discussions de l’accusées et de son avocat. Il n’avait pas chômé, lui non plus. Et si sa façon de faire laissait parfois à désirer - le tout était de se souvenir – il n’avait pas été avare ni de conseil ni de soutiens. Cela lui était venu naturellement, il ne s’était pas vraiment posé la question. Tout comme Judith avait cherché des moyens de le rendre plus efficaces sur un ring, Oscar s’était arrangé pour mettre toutes les chances du côté de l’ancienne attrapeuse, rattrapée par un passé peu étincelant. L’homme ne jugeait pas tout cela, il n’était pas concerné et voyait surtout avec quelles difficultés la période avaient été pour l'américaine. Du stress, de l’angoisse et une nécessité pour elle d’être sobre et alerte, un autre obstacle qu’il lui avait été difficile de franchir. Elle avait réussi, cependant, et les remerciements qu’il avait pu lire dans le regard brillant de Zahia, brillaient également dans ses prunelles chocolatées, alors qu’il venait serrer la main de Maître Everton. Il retrouva ensuite la “grande gagnante” du procès, la relaxée.. Elle avait une tête terrible, mais tentait tout de même de garder bonne figure, de sourire, de... « The all bottle, really ? We’ll see if you can handle it.» plaisanta-t-il, légèrement. Il avait découvert les facultés de la jeune femme à boire et la manière dont elle tenait l’alcool, il ne doutait pas en ses capacités, il décelait plutôt sa fatigue dans son regard, dans la façon dont ses épaules s’affaissaient. Son regard quitta un instant les prunelles de la brune, pour se poser sur son frère. Il adressa un signe de tête respectueux à son aîné @Ekwensu Hangbé, le remerciant de la part qu’il avait pris dans cette affaire.
La voix de Judith le poussa ensuite à reposer ses yeux sur son visage maquillé - bien plus qu’à l’ordinaire. Curieux, il n’eut pas à attendre longtemps avec de recevoir un remerciement de la part de l’ancienne Pie. Il resta quelques seconds silencieux, observant le visage de la trentenaire, s’appuyant plus qu’à l’ordinaire sur quelques petits détails. Les plis qu’elle avait au coin des yeux, ces poches qui soutenaient sont regard, ses lèvres fines colorés d’un rouge puissant. Il sourit, finalement. « It was the least I could do. » assura-t-il, avec modestie. C’était ce qu’il pensait, le sorcier. Il avait cette action qui lui tourbillonnait en tête, qui lui restait sur l’estomac. Il ne regrettait rien, le diplomate, jamais. Le regret n’apportait rien que le malheur et les tourments et il avait depuis bien longtemps découvert que ces sentiments ne lui siéent pas. Il avait beau essayé d’oublier - lui aussi – il n’y parvenait pas. Et cette fin de nuit qu’il avait passé avec Judith, ce sortilège qu’il avait lancé lui était rappelé à chaque fois qu’il croisait le regard ou le sourire de la sorcière. Et avec le temps qu’ils avaient tous les deux passé ensemble, le souvenir était inscrit, bien présent, trop important et il était incapable de s’en défaire. Malgré toutes les distractions de ces derniers temps – le procès, la course, la boxe, d’autres femmes – il n’avait pas réussi, le bougre, à oublier ce qu’il avait fait. L’ironie était assez belle, délicieusement douloureuse. Alors le regret s’était installé, le doute également et lui qui ne ressentait jamais l’un ou l’autre, se trouvait bien démuni devant eux. « Yes, don’t do that, let's go !» dit-il, ne précisant pas qu’ils allaient devoir passer à travers un champ de journalistes impatients d’avoir la réaction de Judith.
Ils n’auraient pas pu les éviter. Transplaner directement du ministère de la magie n’était pas faisable. Ils auraient peut-être pu utiliser le réseau de cheminettes, mais Oscar se doutait bien que quelqu’un - un journaliste infiltré ou un salarié désireux de vendre le dernier scoop pour quelques poignées de gallions - aurait tôt fait de donner l’information à un journaliste peu scrupuleux. Passer la foule de photographes et d’interviewer était une dernière épreuve, désagréable et angoissante pour Judith, mais qui leur permettrait à tous les deux d’arriver plus rapidement à destination. L’ancienne assistante accrochée à son bras, Oscar pensa un instant à ce que cela provoquerait si sa photo à lui venait à se retrouver en compagnie de celle de l’ancienne pie en première de couverture. Surement que sa femme déboulerait, pour se rappeler à son bon souvenir ? Que sa mère lui enverrait une lettre ? Ou peut-être que chacune d’elle savait déjà ce qui se passait dans la vie du second fils Hangbé et n’en feraient rien de particulier ? Oscar se trouvait plutôt bon avec les gens, il n’y avait guère que deux personnes sur terre qui parvenaient à rester un mystère : celle qui l’avait mis au monde, et celle qu’il avait épousé. Celles qu’il n’avait pas choisi, en somme. Heureusement, il parvenait encore à cerner sa petite sœur, il pourrait s’inquiéter complètement lorsque ce ne sera plus le cas. Pour l’instant, il en profitait et appréciait. « Easy, we’ll be out of this in not time. » assura-t-il, repoussant dans le même temps la caméra d’un photographe, et en accord avec sa promesse, à l’instant même où il était possible au diplomate de transplaner, il avait glissé un bras autour de la taille de l’américaine, leur permettant de disparaître tous les deux, comme par magie.
Ils atterrirent avec souplesse sur la terrasse de la Tribe Tower, celle qui était reliée à l’aile d’Oscar. Si Judith posa intensément son regard sur la vue qu’offrait cet endroit sur le Tower bridge et autres buildings de la capitale, le diplomate, lui, ne quittait pas la jeune femme des yeux. Elle avait à quelques choses près, la même réaction que la première fois. Cette fois la vue était de jour, mais tout aussi charmante qu’à nuit tombée. Le diplomate, cela dit, préférait les lumières des lampadaires qui transperçaient l’obscurité, mais il devait bien admettre que quel que soit l’heure ou le climat, c’était un délice pour les yeux. « It’s a pity that you don’t remember it at night » regretta-t-il, avec bien plus de véracité et d’amertume qu’il ne l’aurait dû. Mais il ne pouvait s’en vouloir qu’à lui-même. Il ne peut finalement s’empêcher de sourire aux remarques de la brune. Insane. « The best in all the city ! » assura-t-il, s’approchant un peu d’elle, quitta la silhouette élancée de la sorcière pour poser à son tour ses prunelles chocolatées sur la vue de Londres. « Well, if you insist on drinking a whole bottle of bourbon, you might end up forgetting this one as well », il avait l’oeil brillant, le ton taquin. Il essayait de mettre le regret au second plan. Elle ne devait pas savoir, jamais. Et si elle ne savait pas, elle ne pouvait pas lui en vouloir, elle ne pouvait pas en être blessée. Il ne voulait pas la blesser. Elle finit par se retourner, la sorcière, et de son air mutin maîtrisé à la perfection, réclama son dû. « Yeah, I promised something like that indeed... » commença-t-il, cherchant un instant un souvenir récent. « .. and I always keep up to my promises, rest assured. Come on ! Let’s start by finding a nice bottle of bourbon, to give a toast to victory! » Il n’osa pas rajouter qu’il avait besoin d’un verre, juste pour lui, pour remettre ses idées en place, pour endormir la culpabilité et pouvoir profiter un peu. Il fit alors demi-tour et quitta la fraîcheur de la terrasse pour l’intérieur de son salon.
Il s’avança à pas déterminer jusqu’à un coffre fermé à l’aide de la magie et ne répondant qu’à son propriétaire - pour éviter que Junior, ou sa mère, ne s’y servent. La porte s’ouvrit à l’arrivée du diplomate et sous l’oeil brillant de ce dernier, l’étagère qui s’y trouvait s’étira hors de sa cachette, dévoilant une impressionnante collection de bouteille. « Alright. There it is, my cellar. You’ll find something to your expansive taste, I’m sure. There is bourbon, american or from europe. Maybe there is one or two bottels from Japan, old gifts. I don’t know. » Il observa un instant sa collection. Il n’avait pas l’habitude de la déballer de cette manière, d’ordinaire, il prenait la première bouteille, celle du moment, et voilà. Mais la victoire était importante et puis, crâner de temps en temps n’était pas désagréable. « If nothing suits you, I can make you some pumpkin juice. » titilla-t-il, amusé, les mains sur sa taille, observant la jeune femme. Le jus de citrouille, vestige d’un passage de Junior qui s’en avalait des litres et des litres.
@Judith Thorne
« You be careful with her. » Oscar avait soutenu les prunelles de son amie sans ciller. @Zahia Saouli était une femme de tempérament, le diplomate en avait déjà fait les frais – et l’agréable expérience - mais ces mots, que l’enseignante lui avait dit, résonnaient dans la tête du Hangbé. Careful with her. Il l’avait été, ces derniers temps, mettant de côté la boxe pour se consacrer à presque temps plein à la défense de Judith. Il ne s’était pas arrêté, le sorcier, cherchant le meilleur avocat, briefant la jeune femme. Le coaché était devenu le coach et s’était appliqué. Conseillant la sorcière sur quoi dire, quoi faire, observant de loin les discussions de l’accusées et de son avocat. Il n’avait pas chômé, lui non plus. Et si sa façon de faire laissait parfois à désirer - le tout était de se souvenir – il n’avait pas été avare ni de conseil ni de soutiens. Cela lui était venu naturellement, il ne s’était pas vraiment posé la question. Tout comme Judith avait cherché des moyens de le rendre plus efficaces sur un ring, Oscar s’était arrangé pour mettre toutes les chances du côté de l’ancienne attrapeuse, rattrapée par un passé peu étincelant. L’homme ne jugeait pas tout cela, il n’était pas concerné et voyait surtout avec quelles difficultés la période avaient été pour l'américaine. Du stress, de l’angoisse et une nécessité pour elle d’être sobre et alerte, un autre obstacle qu’il lui avait été difficile de franchir. Elle avait réussi, cependant, et les remerciements qu’il avait pu lire dans le regard brillant de Zahia, brillaient également dans ses prunelles chocolatées, alors qu’il venait serrer la main de Maître Everton. Il retrouva ensuite la “grande gagnante” du procès, la relaxée.. Elle avait une tête terrible, mais tentait tout de même de garder bonne figure, de sourire, de... « The all bottle, really ? We’ll see if you can handle it.» plaisanta-t-il, légèrement. Il avait découvert les facultés de la jeune femme à boire et la manière dont elle tenait l’alcool, il ne doutait pas en ses capacités, il décelait plutôt sa fatigue dans son regard, dans la façon dont ses épaules s’affaissaient. Son regard quitta un instant les prunelles de la brune, pour se poser sur son frère. Il adressa un signe de tête respectueux à son aîné @Ekwensu Hangbé, le remerciant de la part qu’il avait pris dans cette affaire.
La voix de Judith le poussa ensuite à reposer ses yeux sur son visage maquillé - bien plus qu’à l’ordinaire. Curieux, il n’eut pas à attendre longtemps avec de recevoir un remerciement de la part de l’ancienne Pie. Il resta quelques seconds silencieux, observant le visage de la trentenaire, s’appuyant plus qu’à l’ordinaire sur quelques petits détails. Les plis qu’elle avait au coin des yeux, ces poches qui soutenaient sont regard, ses lèvres fines colorés d’un rouge puissant. Il sourit, finalement. « It was the least I could do. » assura-t-il, avec modestie. C’était ce qu’il pensait, le sorcier. Il avait cette action qui lui tourbillonnait en tête, qui lui restait sur l’estomac. Il ne regrettait rien, le diplomate, jamais. Le regret n’apportait rien que le malheur et les tourments et il avait depuis bien longtemps découvert que ces sentiments ne lui siéent pas. Il avait beau essayé d’oublier - lui aussi – il n’y parvenait pas. Et cette fin de nuit qu’il avait passé avec Judith, ce sortilège qu’il avait lancé lui était rappelé à chaque fois qu’il croisait le regard ou le sourire de la sorcière. Et avec le temps qu’ils avaient tous les deux passé ensemble, le souvenir était inscrit, bien présent, trop important et il était incapable de s’en défaire. Malgré toutes les distractions de ces derniers temps – le procès, la course, la boxe, d’autres femmes – il n’avait pas réussi, le bougre, à oublier ce qu’il avait fait. L’ironie était assez belle, délicieusement douloureuse. Alors le regret s’était installé, le doute également et lui qui ne ressentait jamais l’un ou l’autre, se trouvait bien démuni devant eux. « Yes, don’t do that, let's go !» dit-il, ne précisant pas qu’ils allaient devoir passer à travers un champ de journalistes impatients d’avoir la réaction de Judith.
Ils n’auraient pas pu les éviter. Transplaner directement du ministère de la magie n’était pas faisable. Ils auraient peut-être pu utiliser le réseau de cheminettes, mais Oscar se doutait bien que quelqu’un - un journaliste infiltré ou un salarié désireux de vendre le dernier scoop pour quelques poignées de gallions - aurait tôt fait de donner l’information à un journaliste peu scrupuleux. Passer la foule de photographes et d’interviewer était une dernière épreuve, désagréable et angoissante pour Judith, mais qui leur permettrait à tous les deux d’arriver plus rapidement à destination. L’ancienne assistante accrochée à son bras, Oscar pensa un instant à ce que cela provoquerait si sa photo à lui venait à se retrouver en compagnie de celle de l’ancienne pie en première de couverture. Surement que sa femme déboulerait, pour se rappeler à son bon souvenir ? Que sa mère lui enverrait une lettre ? Ou peut-être que chacune d’elle savait déjà ce qui se passait dans la vie du second fils Hangbé et n’en feraient rien de particulier ? Oscar se trouvait plutôt bon avec les gens, il n’y avait guère que deux personnes sur terre qui parvenaient à rester un mystère : celle qui l’avait mis au monde, et celle qu’il avait épousé. Celles qu’il n’avait pas choisi, en somme. Heureusement, il parvenait encore à cerner sa petite sœur, il pourrait s’inquiéter complètement lorsque ce ne sera plus le cas. Pour l’instant, il en profitait et appréciait. « Easy, we’ll be out of this in not time. » assura-t-il, repoussant dans le même temps la caméra d’un photographe, et en accord avec sa promesse, à l’instant même où il était possible au diplomate de transplaner, il avait glissé un bras autour de la taille de l’américaine, leur permettant de disparaître tous les deux, comme par magie.
Ils atterrirent avec souplesse sur la terrasse de la Tribe Tower, celle qui était reliée à l’aile d’Oscar. Si Judith posa intensément son regard sur la vue qu’offrait cet endroit sur le Tower bridge et autres buildings de la capitale, le diplomate, lui, ne quittait pas la jeune femme des yeux. Elle avait à quelques choses près, la même réaction que la première fois. Cette fois la vue était de jour, mais tout aussi charmante qu’à nuit tombée. Le diplomate, cela dit, préférait les lumières des lampadaires qui transperçaient l’obscurité, mais il devait bien admettre que quel que soit l’heure ou le climat, c’était un délice pour les yeux. « It’s a pity that you don’t remember it at night » regretta-t-il, avec bien plus de véracité et d’amertume qu’il ne l’aurait dû. Mais il ne pouvait s’en vouloir qu’à lui-même. Il ne peut finalement s’empêcher de sourire aux remarques de la brune. Insane. « The best in all the city ! » assura-t-il, s’approchant un peu d’elle, quitta la silhouette élancée de la sorcière pour poser à son tour ses prunelles chocolatées sur la vue de Londres. « Well, if you insist on drinking a whole bottle of bourbon, you might end up forgetting this one as well », il avait l’oeil brillant, le ton taquin. Il essayait de mettre le regret au second plan. Elle ne devait pas savoir, jamais. Et si elle ne savait pas, elle ne pouvait pas lui en vouloir, elle ne pouvait pas en être blessée. Il ne voulait pas la blesser. Elle finit par se retourner, la sorcière, et de son air mutin maîtrisé à la perfection, réclama son dû. « Yeah, I promised something like that indeed... » commença-t-il, cherchant un instant un souvenir récent. « .. and I always keep up to my promises, rest assured. Come on ! Let’s start by finding a nice bottle of bourbon, to give a toast to victory! » Il n’osa pas rajouter qu’il avait besoin d’un verre, juste pour lui, pour remettre ses idées en place, pour endormir la culpabilité et pouvoir profiter un peu. Il fit alors demi-tour et quitta la fraîcheur de la terrasse pour l’intérieur de son salon.
Il s’avança à pas déterminer jusqu’à un coffre fermé à l’aide de la magie et ne répondant qu’à son propriétaire - pour éviter que Junior, ou sa mère, ne s’y servent. La porte s’ouvrit à l’arrivée du diplomate et sous l’oeil brillant de ce dernier, l’étagère qui s’y trouvait s’étira hors de sa cachette, dévoilant une impressionnante collection de bouteille. « Alright. There it is, my cellar. You’ll find something to your expansive taste, I’m sure. There is bourbon, american or from europe. Maybe there is one or two bottels from Japan, old gifts. I don’t know. » Il observa un instant sa collection. Il n’avait pas l’habitude de la déballer de cette manière, d’ordinaire, il prenait la première bouteille, celle du moment, et voilà. Mais la victoire était importante et puis, crâner de temps en temps n’était pas désagréable. « If nothing suits you, I can make you some pumpkin juice. » titilla-t-il, amusé, les mains sur sa taille, observant la jeune femme. Le jus de citrouille, vestige d’un passage de Junior qui s’en avalait des litres et des litres.
@Judith Thorne
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- InvitéInvité
Re: just keep your eyes closed (oscar)
Lun 11 Jan 2021 - 0:25
Les murs du palais de justice lui donnent l’impression de se rapprocher d’elle encore et encore, manquent de l’écraser, de l’étouffer en plein milieu de cette foule. Elle manque d’air au milieu de tous ces gens, encore plus lorsque les journalistes font corps autour d’elle, lorsque les flashs viennent percuter ses rétines rendues sensibles par le manque de sommeil et l’angoisse, lorsque les voix affairées des reporters viennent s’écraser contre ses tympans sourds à tout ce qui ne lui plait plus. Elle s’accroche à Oscar comme à une bouée de sauvetage, pour pas se noyer, fait pas gaffe à ce que ça pourrait générer, aux questions, aux rumeurs, on dirait presque qu’elle a oublié Judith, ce que ça veut dire d’avoir un nom, de pas évoluer dans la masse. Ce que ça fait d’être dans la lumière, elle ferait mieux de s’habituer à l’ombre pourtant même si elle avait envie d’en crever rien qu’à l’idée. Elle peine même à marcher, acculée de toutes parts, animal blessé que les chasseurs pistent à travers toute la forêt, qui saigne, qui s’épuise mais qui continue de courir, pour sauver sa vie, pour s’accrocher au vain espoir de s’en sortir.
Heureusement pour elle, elle est pas seule, heureusement pour elle, elle saigne pas vraiment. Le bras d’Oscar qui l’entoure et le craquement sonore qui accompagne leur envolée. Plus rien du palais de justice, plus rien des journalistes, l’effervescence de Londres qui est presque sourde sous leurs pieds, des étages plus bas les fourmis pullulent mais leurs râles n’arrivent pas jusqu’à eux. Retour au sommet de l’immeuble qui abrite l’appartement des ainés Hangbé, une sensation de déjà vu latente qui colle à la peau de l’américaine. Pour autant elle ne s’y attarde qu’à peine, bien loin de s’imaginer ce qu’il s’est passé ce soir-là. Bien loin de ressasser leur étreinte fiévreuse, leurs corps qui se sont enlacés, ont partagés cette nuit de fête avant que les souvenirs ne lui soient arrachés. Bien loin de s’imaginer ce qui se jouait sous la moue paisible du diplomate, bien loin de comprendre que par ses paroles, presque innocentes, elle touchait une corde qui pourrait s’avérer sensible au fil du temps. « A pity, indeed. » Elle ne décolle pas l’amertume Jude, trop occupée à observer la vue, trop occupée à jouer, toujours, si seulement elle savait qu’elle était pas celle qui tenait les rênes. « That would be a shame indeed but I’ll take the risk. » Y’a plus de limite, y’a plus l’once de sérieux. C’est tout qui lui pesait trop lourd et qu’elle veut oublier maintenant. « You could always bring me back here again another day, to remind me. » Se joue-t’elle un peu trop de sa chance en se tournant vers le diplomate.
Mais leur chemin ne s'arrête pas sur la terrasse, l'appartement rejoint sur les talons de l'américain, Jude se presse à sa suite dans la cave. « Don’t you dare making me drink some pumpkin juice. » Qu’elle le menace en point sur lui un doigt orné de vernis sombre qui pourrait presque paraitre agressif si le sourire ne venait pas éclairer son visage mutin. « I had enough for a life those last weeks. » Qu’elle ajoute d’un ton enjoué malgré les affres de la vérité liée. Tout le temps de préparation, les jours interminables à se construire une image stable, bien loin des vérités hurlées dans les torchons des tabloïds. Bien loin de la junkie vénale et instable, bien loin de la starlette arrogante et flambeuse. C’était tout un art, jouer à celui qu’on est pas, et Jude était incapable de tenir ce rôle si éloigné de sa psyché sans être sobre. C’était donc au jus de citrouille qu’elle avait passé les dernières semaines, au jus de citrouille et éloignée au maximum du chant envoutant des sirènes, ou plutôt, des appels de son dealeur. Les célébrations, les soirées trop seules, les journées trop longues, l’angoisse, trop pressante, y’avait tout qui retombait, le manque qui se faisait d’autant plus ressentir qu’elle prenait finalement le temps d’y penser et avec le soulagement du verdict, les mauvaises habitudes qui reprenaient leurs droits. Lueur satisfaite au fond de ses pupilles noisette l’américaine fait glisser le bout de ses doigts sur les bouteilles que lui a présentées Oscar. Certaines semblent valoir des centaines de dollars, les plus belles création des produits producteurs, de précieux cadeaux, le diplomate savait où chercher ses fréquentations. « Everything seems very good to me, may I say I love as much your cellar as the view of the terrace. » Qu’elle souffle en plissant les yeux d’une moue amusée.
Elle prend son temps, à la fois pour choisir la bonne mais aussi pour retrouver tous ses esprits, combattre la fatigue, combattre l’angoisse qui s’est érigée avec bien trop de force. « Alright Prince, I found the one ! » S’exclame-t’elle en se tournant dans un geste presque pressé vers le Hangbé, montrant, comme un trophée, la bouteille en question, un bourbon américain somme toute très classique mais vieilli en fut de sherry ce qui lui donnait quelques notes classiques et un goût frais, parfait pour fêter une victoire ardemment recherchée. Le bouchon retiré d’un geste, l’ancienne Pie vient se satisfaire des effluves alcoolisées qui s’échappent du goulot, appréciant les yeux mis fermés les senteurs et la spécificité des arômes ainsi libérés. Rouvrant les paupières elle demande à nouveau : « I guess you have some glasses, I could drink from the neck but it’s not very classy. » Elle s’en foutait d’être classe Jude mais elle se doutait bien que c’était pas au goût de son hôte. Elle, elle voulait juste s’amuser, elle voulait juste oublier que pendant des semaines elle avait dû être adulte, parce qu’être adulte, elle supportait pas ça. Elle voulait replonger dans son monde de Peter Pan, elle voulait se foutre des conséquences, boire jusqu’à plus soif, perdre le contrôle, ne plus se souvenir peut-être même. Elle savait bien qu’elle pouvait pas se permettre ça en public, alors pourquoi pas ici ? Il est plus raison de dormir jusqu’à n’en plus pouvoir, il n’est plus question de s’oublier dans une chambre sombre et solitaire : « Cheers ? To my liberty. » Qu'elle reprend, la lueur provocatrice qui refait rapidement son chemin jusqu'à ses iris, les habitudes qui reprennent leurs droits, le jeu qui reprend à moins qu'ils n'aient jamais cessé, à moins que ça ne soit plus qu'un jeu.
Alors Oscar, tu veux bien jouer avec moi ?
Viens on boit.
Viens on oublie.
T'as peur de quoi Oscar ?
On pourrait peut-être se perdre
Mais moi j'ai pas peur
@Oscar Hangbé
- InvitéInvité
Re: just keep your eyes closed (oscar)
Dim 21 Fév 2021 - 19:39
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Oscith
Let your hair down, girl. Drop your problems at my door. I can read those eyes. What you really came here for. Don't you say, "I would". Leave your worries on the floor. We can just stop time. We don't move for nothing more.
B. Raffoul
B. Raffoul
30 octobre 2020
La taquinerie entre elle et lui, c’était toute une histoire. Aussi simple et naturel pour le diplomate que de faire un nœud de cravate ou de lasser ses chaussures. Pourtant, il y avait une amertume dans ses mots, quelque chose qui ne passait pas, un arrière-goût dont il ne parvenait pas à se défaire. Bien heureusement pour lui, Judith ne semblait pas se souvenir et n’avait que la vue à l’esprit. Cette vue merveilleuse qui lui avait déjà mis des paillettes dans le regard et qu’elle avait oublié lorsque le sorcier lui avait volé ses souvenirs. Il n’avait jamais regretté ce geste auparavant. Un mouvement de poignet qu’il avait maîtrisé tôt, qui l’avait sorti de quelque mésaventure et qui ne manquerait pas de sauver l’arrière-train d’autres après lui. Ce sortilège était surement l’un de ceux qu’il maîtrisait le mieux, après celui de l’animagus. Il était autrement plus puissant à la force de ses poings et n’avait atteint un haut niveau en duel magique que sous les conseils de son père. Tout cela ne l’éclairait pas sur la façon dont le regret s’était installé dans son esprit et son cœur. Il assumait tout, le sorcier, et ne reculait jamais devant l’horreur de la tâche. Il remontait ses manches, plongeaient les mains dans le sang, dans la cruauté s’il le fallait. Sous son look distingué et élégant se cachait bien des choses qu’il ne valait mieux pas découvrir… Alors, peut-être que, pour la première fois de sa vie, il se questionnait sur la justesse de son acte. Bien heureusement, il avait depuis si longtemps appris à être sûr de lui que son air paisible attirait l’attention de Judith loin de l’amertume qui pointait ici et là. L’ancienne pie ne cessait de plaisanter, l’œil vif, elle chantonnait presque à l’oreille d’Oscar, tout comme l’oiseau auquel son ancien club rendait hommage. C’était surement cela qui poussait les regrets à s’agiter, à se rappeler aux souvenirs de celui qui les avait jusque-là ignorés. Il semblait que la vision de l’ancienne attrapeuse sur ce toit du monde étiolait peu à peu de l’éducation du Hangbé. Heureusement, Judith ignorait la vérité, le déroulement précis de cette soirée et ne perdait ainsi pas l’objectif de sa venue à la Tribe Tower : la victoire, et boire.
Les pensées du diplomate étaient plus incertaines, moins déterminées. Il était moins motivé, tout d’un coup. Et se demandait si la situation dans laquelle il avait mis les pieds n’allait pas le mener sur un second chemin empli de regrets. Des émotions qui viendraient s’ajouter aux premières, des questionnement qui n’en finiraient pas.. Et pourtant.. Pourtant.. Judith rendait tout cela si facile.. Elle souriait.. Malgré l’épuisement, malgré la retombée du stress et de la pression, elle restait fidèle à elle-même : énergique, enthousiaste, mutine et prête à faire claquer sa langue contre son palais, réclamant son dû, s’indignant des remarques de l’américain. Oscar avait comme l’impression que ces dernières semaines n’étaient plus qu’un lointain souvenir et, à présent que les charges contre l’ancienne pie de Montrose étaient levées, cette dernière était bien décidée à reprendre son envol, quitte à y perdre quelques plumes. Le diplomate n’était cependant pas là pour lui rappeler la réalité de sa situation. Il ne pouvait pas, tout comme il ne pourrait jamais lui avouer son acte ni lui exprimer ses regrets. Alors il tentait de mettre tout cela au fond de son esprit pour ne pas y passer, comme les vieilles bouteilles bons marchés qu’il reléguaient bien volontiers au fond de son cellier. Il fermait les portes de ses doutes et se laissait aller au chant de l’oiseau devant lui qui décidément, ne s’arrêtait jamais. « Well, let’s see in which state my cellar puts you in, shall we.. » plaisanta-t-il à son tour. Il se souvenait lui, de la façon dont s’était terminée la dernière soirée arrosée qu’ils avaient passé ensemble. Elle n’avait pas commencée sur les toits de Londres, mais le lieu importait rarement dans ce genre de moment et l’esprit d’Oscar – malgré toutes les barrières que le sorcier tentait de mettre entre ses doutes et la réalité – ne parvenait pas à voir tout cela comme étant une bonne idée.
Le diplomate l’observa choisir la bouteille qui allait les accompagner pour cette victoire sans dire un mot et ne put qu’apprécier l’adoption judicieuse d’un bourbon ancien aux arômes frais et au goût standard, mais appréciable. « Good choice ! And its not even the most expansive bottle of the collection !» taquina-t-il, avec légèreté. Il connaissait le goût de Judith pour tout ce qui brillait et serait bien mal placé pour lui en tenir rigueur. Aux aveux de la brune, le diplomate ne perdit pas une seconde et sauva le bourbon de la sauvagerie de l’ancienne assistante. « Indeed, we’re civilised here and we have glasses for this. Tidy ones, even. » souligna-t-il, avant de guider la sorcière dans la cuisine, commune aux deux côtés de la Penthouse. Oscar ne craignait pas d’y croiser son frère, le procureur devait encore être au travail, laissant ainsi au boxeur la possibilité de tenir ses promesses auprès de sa coach, et donc de lui faire des pancakes. Et puis, le diplomate ne doutait pas que son frère aîné préférait encore passer du temps à son bureau, au calme, plutôt que dans une cuisine attaquée par l’énergie de Jude.. Tout le monde n’était pas à même de survivre à cela, Oscar doutait de sa propre capacité à résister... Enfin, il ne se laissa pas davantage distraire – barely – et versa un volume approprié à l’occasion dans deux verres à Whisky, du cristal raffiné qui mettrait en valeur le breuvage. Il en tendit un à la sorcière et, un petit sourire au coin des lèvres. « Cheers ! Here’s to you and to your victory ! » lança-t-il, avant de faire claquer avec douceur son verre contre celui de la jeune femme. Il était fier, le diplomate, cela se voyait dans son regard où une petite lueur dansait. « You’ve worked hard for this, you deserve it. » assura-t-il ensuite, un tantinet plus sérieux, mais sans désir de ramener le côté raisonnable dont ils avaient tout deux fait preuve durant la préparation du procès. Sans quitter la brune des yeux, il laissa s’écouler une première gorgée du liquide ambré le long de son œsophage. Il en apprécia les arômes et la puissance. « You’re good at choosing liquor .. And here I thought that you were just good at drinking it.. » C’était une mauvaise idée, de plaisanter. Il le savait... Il le sentait. Et pourtant, il ne pouvait pas s’en empêcher. Il ne pouvait pas se retenir de la taquiner. Il sautait à pied joins dans le filet et d’ici quelques verres, il ne serait plus en mesure de s’en défaire.
Il était bien trop tard pour faire demi-tour, cependant et puisqu’ils étaient tout les deux là et qu’il avait promis de cuisiner, Oscar s’exécuta avec grâce et aisance. Tout comme sur le ring, le boxeur dansait dans sa cuisine, regardant à peine les placards qu’il ouvrait, faisant léviter les objets dont il avait besoin. Il n’allait pas faire cela à l’aide de la magie. Cela serait plus rapide, mais bien moins agréable. La cuisine lui permettait de se changer les idées, et si une certaine dénégation intérieure régnait sur ces pensées, mettre la main à la pâte ne pourrait pas lui faire de mal. Dans un ballet maîtrisé, le cuisinier versa la farine, ajouta œufs et lait et n’oublia pas quelques gouttes de rhum. « These will be the best pancakes in all your existence.. » confia-t-il à la sorcière, le regard brillant, l’air détendu. « It’s not that the recipe is exceptional but the chef… Oh damn.. » Et l’humilité, autant que les doutes du diplomate, devait avoir été enfermée dans un tiroir enfoui dans les tréfonds de son esprit. Il souriait, l’Américain, content de son humour et prêt à la réplique de l’ancienne attrapeuse. Il questionna cependant, ne perdant pas de vue le côté sérieux de la cuisine, ni même celui d’un hôte à l’écoute de son invitée. « Would you like something in particular with your pancakes ? Besides tha flambé thing… Whipped cream ? Salted caramel ? Bacons ? » S’il le proposait c’était que tout cela était facile à réaliser pour lui et que, Judith pourrait certainement le lire dans ces yeux, ça lui faisait plaisir.
La taquinerie entre elle et lui, c’était toute une histoire. Aussi simple et naturel pour le diplomate que de faire un nœud de cravate ou de lasser ses chaussures. Pourtant, il y avait une amertume dans ses mots, quelque chose qui ne passait pas, un arrière-goût dont il ne parvenait pas à se défaire. Bien heureusement pour lui, Judith ne semblait pas se souvenir et n’avait que la vue à l’esprit. Cette vue merveilleuse qui lui avait déjà mis des paillettes dans le regard et qu’elle avait oublié lorsque le sorcier lui avait volé ses souvenirs. Il n’avait jamais regretté ce geste auparavant. Un mouvement de poignet qu’il avait maîtrisé tôt, qui l’avait sorti de quelque mésaventure et qui ne manquerait pas de sauver l’arrière-train d’autres après lui. Ce sortilège était surement l’un de ceux qu’il maîtrisait le mieux, après celui de l’animagus. Il était autrement plus puissant à la force de ses poings et n’avait atteint un haut niveau en duel magique que sous les conseils de son père. Tout cela ne l’éclairait pas sur la façon dont le regret s’était installé dans son esprit et son cœur. Il assumait tout, le sorcier, et ne reculait jamais devant l’horreur de la tâche. Il remontait ses manches, plongeaient les mains dans le sang, dans la cruauté s’il le fallait. Sous son look distingué et élégant se cachait bien des choses qu’il ne valait mieux pas découvrir… Alors, peut-être que, pour la première fois de sa vie, il se questionnait sur la justesse de son acte. Bien heureusement, il avait depuis si longtemps appris à être sûr de lui que son air paisible attirait l’attention de Judith loin de l’amertume qui pointait ici et là. L’ancienne pie ne cessait de plaisanter, l’œil vif, elle chantonnait presque à l’oreille d’Oscar, tout comme l’oiseau auquel son ancien club rendait hommage. C’était surement cela qui poussait les regrets à s’agiter, à se rappeler aux souvenirs de celui qui les avait jusque-là ignorés. Il semblait que la vision de l’ancienne attrapeuse sur ce toit du monde étiolait peu à peu de l’éducation du Hangbé. Heureusement, Judith ignorait la vérité, le déroulement précis de cette soirée et ne perdait ainsi pas l’objectif de sa venue à la Tribe Tower : la victoire, et boire.
Les pensées du diplomate étaient plus incertaines, moins déterminées. Il était moins motivé, tout d’un coup. Et se demandait si la situation dans laquelle il avait mis les pieds n’allait pas le mener sur un second chemin empli de regrets. Des émotions qui viendraient s’ajouter aux premières, des questionnement qui n’en finiraient pas.. Et pourtant.. Pourtant.. Judith rendait tout cela si facile.. Elle souriait.. Malgré l’épuisement, malgré la retombée du stress et de la pression, elle restait fidèle à elle-même : énergique, enthousiaste, mutine et prête à faire claquer sa langue contre son palais, réclamant son dû, s’indignant des remarques de l’américain. Oscar avait comme l’impression que ces dernières semaines n’étaient plus qu’un lointain souvenir et, à présent que les charges contre l’ancienne pie de Montrose étaient levées, cette dernière était bien décidée à reprendre son envol, quitte à y perdre quelques plumes. Le diplomate n’était cependant pas là pour lui rappeler la réalité de sa situation. Il ne pouvait pas, tout comme il ne pourrait jamais lui avouer son acte ni lui exprimer ses regrets. Alors il tentait de mettre tout cela au fond de son esprit pour ne pas y passer, comme les vieilles bouteilles bons marchés qu’il reléguaient bien volontiers au fond de son cellier. Il fermait les portes de ses doutes et se laissait aller au chant de l’oiseau devant lui qui décidément, ne s’arrêtait jamais. « Well, let’s see in which state my cellar puts you in, shall we.. » plaisanta-t-il à son tour. Il se souvenait lui, de la façon dont s’était terminée la dernière soirée arrosée qu’ils avaient passé ensemble. Elle n’avait pas commencée sur les toits de Londres, mais le lieu importait rarement dans ce genre de moment et l’esprit d’Oscar – malgré toutes les barrières que le sorcier tentait de mettre entre ses doutes et la réalité – ne parvenait pas à voir tout cela comme étant une bonne idée.
Le diplomate l’observa choisir la bouteille qui allait les accompagner pour cette victoire sans dire un mot et ne put qu’apprécier l’adoption judicieuse d’un bourbon ancien aux arômes frais et au goût standard, mais appréciable. « Good choice ! And its not even the most expansive bottle of the collection !» taquina-t-il, avec légèreté. Il connaissait le goût de Judith pour tout ce qui brillait et serait bien mal placé pour lui en tenir rigueur. Aux aveux de la brune, le diplomate ne perdit pas une seconde et sauva le bourbon de la sauvagerie de l’ancienne assistante. « Indeed, we’re civilised here and we have glasses for this. Tidy ones, even. » souligna-t-il, avant de guider la sorcière dans la cuisine, commune aux deux côtés de la Penthouse. Oscar ne craignait pas d’y croiser son frère, le procureur devait encore être au travail, laissant ainsi au boxeur la possibilité de tenir ses promesses auprès de sa coach, et donc de lui faire des pancakes. Et puis, le diplomate ne doutait pas que son frère aîné préférait encore passer du temps à son bureau, au calme, plutôt que dans une cuisine attaquée par l’énergie de Jude.. Tout le monde n’était pas à même de survivre à cela, Oscar doutait de sa propre capacité à résister... Enfin, il ne se laissa pas davantage distraire – barely – et versa un volume approprié à l’occasion dans deux verres à Whisky, du cristal raffiné qui mettrait en valeur le breuvage. Il en tendit un à la sorcière et, un petit sourire au coin des lèvres. « Cheers ! Here’s to you and to your victory ! » lança-t-il, avant de faire claquer avec douceur son verre contre celui de la jeune femme. Il était fier, le diplomate, cela se voyait dans son regard où une petite lueur dansait. « You’ve worked hard for this, you deserve it. » assura-t-il ensuite, un tantinet plus sérieux, mais sans désir de ramener le côté raisonnable dont ils avaient tout deux fait preuve durant la préparation du procès. Sans quitter la brune des yeux, il laissa s’écouler une première gorgée du liquide ambré le long de son œsophage. Il en apprécia les arômes et la puissance. « You’re good at choosing liquor .. And here I thought that you were just good at drinking it.. » C’était une mauvaise idée, de plaisanter. Il le savait... Il le sentait. Et pourtant, il ne pouvait pas s’en empêcher. Il ne pouvait pas se retenir de la taquiner. Il sautait à pied joins dans le filet et d’ici quelques verres, il ne serait plus en mesure de s’en défaire.
Il était bien trop tard pour faire demi-tour, cependant et puisqu’ils étaient tout les deux là et qu’il avait promis de cuisiner, Oscar s’exécuta avec grâce et aisance. Tout comme sur le ring, le boxeur dansait dans sa cuisine, regardant à peine les placards qu’il ouvrait, faisant léviter les objets dont il avait besoin. Il n’allait pas faire cela à l’aide de la magie. Cela serait plus rapide, mais bien moins agréable. La cuisine lui permettait de se changer les idées, et si une certaine dénégation intérieure régnait sur ces pensées, mettre la main à la pâte ne pourrait pas lui faire de mal. Dans un ballet maîtrisé, le cuisinier versa la farine, ajouta œufs et lait et n’oublia pas quelques gouttes de rhum. « These will be the best pancakes in all your existence.. » confia-t-il à la sorcière, le regard brillant, l’air détendu. « It’s not that the recipe is exceptional but the chef… Oh damn.. » Et l’humilité, autant que les doutes du diplomate, devait avoir été enfermée dans un tiroir enfoui dans les tréfonds de son esprit. Il souriait, l’Américain, content de son humour et prêt à la réplique de l’ancienne attrapeuse. Il questionna cependant, ne perdant pas de vue le côté sérieux de la cuisine, ni même celui d’un hôte à l’écoute de son invitée. « Would you like something in particular with your pancakes ? Besides tha flambé thing… Whipped cream ? Salted caramel ? Bacons ? » S’il le proposait c’était que tout cela était facile à réaliser pour lui et que, Judith pourrait certainement le lire dans ces yeux, ça lui faisait plaisir.
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