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Oscarlice ~ Golden hour confidences
Mar 5 Jan 2021 - 10:30
Golden hour confidences
Alice & Oscar
30 décembre 2020
Sans un bruit, Alice avait refermé la porte de sa chambre derrière elle, écrasant un bâillement du revers de sa main, avant de traverser le couloir sur la pointe des pieds, devinant derrière les murs les ronflements du reste de sa fratrie. La soirée s’était éternisée la veille, de ce qu’elle avait cru comprendre : elle avait entendu Jake se cogner à tous les meubles de sa chambre (deux fois) en jurant, avant qu’il ne finisse par atterrir sur son lit, et l’ampleur des vrombissements qui émanaient de celle d’Ekwensu trahissait un accès de boisson comme il ne se l’autorisait qu’une poignée de fois à l’année. La cadette aurait pu faire l’effort de s’adonner à la bacchanale, elle aussi, mais le coeur n’y était pas, la veille au soir : des maux de tête agressifs lui avaient ôté tout espoir d’une ivresse oublieuse, et elle s’était retirée au calme avant même les heures les plus sombres, prétextant sans vraiment mentir un relâchement nerveux lié au début de ses vacances. Ça lui arrivait, souvent, après une période intense, l’énergie concentrée dans son corps par le stress et l’adrénaline s’en échappait par tous les pores, la laissant exsangue et, il fallait l’admettre, un peu lasse. Elle n’avait croisé sur la route du retour à ses appartements qu’un Oscar vaguement concerné, à qui elle avait assuré qu’elle allait bien, qu’elle n’était qu’un peu fatiguée, lui promettant d’être en pleine forme le lendemain matin. Elle n’avait même pas eu le coeur à balayer les réseaux sociaux sur son smartphone, se roulant dans les draps frais pour s’endormir bien tôt, et s’y réveiller tout autant.A peine plus habillée que la veille, les températures ne descendant guère sous les maximales de l’été écossais, même en pleine nuit, elle s’était préparée rapidement un bol de fruits frais et avait activé la cafetière avant de s’installer près de la piscine, immergée à mi mollet dans l’eau presque fraiche. La génération précédente avait eu du goût en privatisant cet espèce de complexe hotelier de luxe aux airs de domaine particulier : le mélange du confort moderne et de l’esthétique traditionnel était une pure merveille, et les petits déjeuners au bord de l’eau, sous les acacias, étaient un moment d’enchantement pur. La mangue fondait presque sur la langue, elle aurait pu en manger des tonnes, si elle ne craignait pas que cela la rende malade. Le nez en l’air, elle profitait du calme relatif de la résidence endormie, guettant le chant des oiseaux les plus matinaux alors que le soleil se levait jaune, énorme, à l’horizon, sa chaleur déjà agressive à potron minet, morsure bienvenue sur sa peau rendue bronzée par les après midis de farniente. Dans quelques jours, elle retournerait dans la grisaille perpétuelle de l’hiver écossais et sa routine sans lumière, mais aurait capturé mille celsius entre les couches de son épiderme. C’était toujours cela de pris. Quand la cafetière se mit discrètement à siffler dans son dos, elle la fit passer par la baie ouverte, accompagnée d’une tasse, d’un peu de sucre, vérifia son téléphone, pour l’heure d’abord. Pour ne pas répondre aux messages qu’on lui envoyait, ensuite. A quoi bon, si l’expéditeur n’était pas celui attendu. Soupir et évaporation de la technologie retournée au fond d’un tiroir, le café, lui, ne décevait jamais. Alice colla son pied humide contre l’intérieur de sa cuisse, fraicheur bienvenue, se passa une main dans la nuque avant de prendre sa première gorgée d’or noir de la matinée, sûrement pas la dernière. Après les excès des premières soirées, elle était revenue à des boissons plus saines, vitaminées ou caféinées. Si ce n’était pas le premier signe de l’Apocalypse, une Famine se privant volontairement de démesure… L’américaine se servait une deuxième tasse quand un bruissement discret lui fit lever les yeux de sa boisson, une torsion du buste en arrière pour s’assurer que ses instincts étaient toujours opérants. C’était le cas, et un sourire sincère fit son apparition sur ses lèvres.
- Hi War. Right on time for the first sip of the day, in front of the sunrise with you favorite sibling. How lucky you are.
Elle avait murmuré ses salutations, d’abord pour ne pas réveiller le reste de la fratrie, ensuite parce qu’elle savait que les sens de son frère étaient autrement plus sensibles dans sa condition actuelle. Elle le laissa s’approcher tranquillement, faisant apparaître une autre tasse pour lui, qu’elle posa à coté. Doucement, sa main passa sur la face de son frère, glissant sur sa joue, avant de flatter son encolure, et le pelage doux et soyeux, malgré la poussière qui s’y était attachée. Il avait du marcher longtemps, pour être aussi sale. Son nez atterrit derrière l’oreille ronde et pelucheuse de l’énorme prédateur pour y déposer un baiser, avant de reprendre.
- …Was the walk peacefull ? You're hungry ? Of course I'm incapable to cook you something, but there are fruits salad leftovers...
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Re: Oscarlice ~ Golden hour confidences
Mar 19 Jan 2021 - 12:27
Golden Hours Confidences
Alice Hangbé
That's why we're insane. We take mud to escape. 'Cause life's hard to take. (Loïc Nottet)
30 décembre 2020
« You’re Drunk, Cre’» grogna-t-il, à l’intention de sa femme, celle-là même qui l’observait avec insistance, une sollicitation qui ne luisait que très rarement dans le regard sombre de la trentenaire. « Like you’re not drunk. Come on Os’ !» répliqua-t-elle, alors que le bout de son index droit s’était déposé sur la mâchoire d’Oscar, avant de glisser le long de son cou et de ses épaules, puis de revenir aux boutons d’une chemise blanche. Une chemise qui semblait être de trop pour l’une, et pas assez pour l’autre. Le diplomate souffla. Ils avaient bu, tous les deux. Ils avaient tous bu, un peu trop. Mais c’était souvent comme ça durant cette semaine de fête familiale au Nigéria. Les exilés au Royaume-Unis, pays de brouillard et de pluie, retrouvaient avec une joie presque extatique la chaleur de leur pays d’origine. Et puis il y avait la famille, la fratrie et la cousinade, les plus anciens, également. Tout le monde était invité, tout le monde était présent. Même certaines pièces rapportées n’avaient pas refusé la convocation de cette année, et c’était bien ce qui contrariait l’américain. Credenscia n’était pas venue l’année passée, prétextant un travail important, impossible à repousser après les fêtes. Oscar en avait été agacé, à l’époque, mais n’avait rien dit de plus. Cette année, c’était l’inverse. Son épouse était là, un fond de whisky entre les doigts, battant des cils à l’intention de l’animagus. Elle cherchait un contact physique, une étreinte, du genre de celles qu’ils avaient pu avoir lors de leur premier mois de mariage. Mais ces premiers mois étaient passés, et les relations passionnelles qu’ils avaient pu avoir à cette époque-là n’existaient plus depuis bien longtemps. Les sourcils froncés, Oscar s’était saisi de la main baladeuse de son épouse et avait murmuré : « Seems like I’m not drunk enough, tonight.. Sleep well.. » avant de s’éclipser, avec la discrétion d’un félin, le pas léger, malgré la boisson. Nul doute que le refus qu’il venait d’exprimer vis-à-vis de son épouse allait poser quelque problème au diplomate, mais enfin, il n’allait pas simplement se mettre à genou pour faire plaisir à cette dame-là.
Il soupira bruyamment en quittant leur chambre, alors qu’une nuit douce était tombée, sur la villa de luxe louée par leurs aînés, depuis plusieurs heures maintenant et que les ronflements de certains membres de la famille résonnaient dans les couloirs du complexe. Pas d'humeur à rester enfermé cette nuit, alors qu’elle était si belle, si accueillante, le diplomate quitta les murs décorés de l’hôtel et retrouva la piscine, là où la fête s’était terminée tard. Très tard. Il avisa une bouteille d’ambré abandonnée à côté d’un transat, s’en saisit et en bus une gorgée. Et finalement, il se transforma en Léopard. Il s’accorda un bâillement, et marcha d’un pas lourd en direction de la sortie. En direction de la liberté. Après les pavés frais du complexe hôtelier, les lourds pas du félin retrouvèrent le confort de la terre battue. Il ne marchait pas très droit, l’animal, mais le métabolisme du léopard, bien plus rapide que celui de l’homme qu’Oscar était, n’allait pas tarder à éliminer tout ce qu’il avait ingurgité durant sa soirée. Et d’ici une demi-heure, plus rien n’y paraîtrait. En attendant, il marchait tout droit, s’éloignait de la lumière, laissant la civilisation derrière lui. Il s’engouffrait avec plénitude dans les ténèbres de la savane. Lorsque son pas se fit enfin plus assuré, lorsque ses sens de félins s’affinaient peu à peu, il augmenta l’allure, s’abandonna à son état. Oscar gambada le reste de la nuit. Il chassa un peu, mais manqua sa proie. Il n’était pas assez en forme pour faire mouche. L’animal en lui en était frustré, mais l’homme savait que ce n’était pas très grave.
Le diplomate repris le chemin de l’hôtel alors que les premières lueurs de l’aube éclairaient la brousse. Ses larges pattes faisaient se lever la poussière de terre et de sable qui venait s’accrocher à sa fourrure, la rendaint ainsi plus terne qu’à son habitude, sale, même. Mais il se sentait bien. Il se sentait mieux et il était prêt à affronter cette nouvelle journée. Il était surtout prêt à affronter le regard noir de sa femme et ce qu’il lui avait fait la nuit dernière, ou pas fait. Oh, il allait en entendre parler pendant longtemps. Mais heureusement, ils ne vivaient pas ensemble. Merlin be blessed. Il grogna lorsque la terre battue laissa la place au sol de pierre de l’hôtel. Pour rester discret (ou tenter), et éviter la chasse à l’animal sauvage, il entra dans les fourrés et s’y mouva avec discrétion. Il s’arrêta cependant et resta immobile quelques secondes, mais l’odeur qui lui venait au nez n’était autre que celle d’Alice. De soulagement, ou de contentement – voir sa sœur était toujours une belle chose pour le diplomate ! - le léopard quitta son abri et s’avança vers la sorcière, alors que celle-ci l’avait déjà remarqué. Un léger ronronnement commença à se former dans la gorge du félin, une capacité dont il n’usait qu’en petit comité, avec des personnes choisies et méritantes. Une chose dont il ne savait même pas les léopards capables de faire. Oh well. Il s’approcha de la jeune femme et laissa cette dernière plonger ses mains dans sa fourrure, ignorant la saleté de celle-ci, ne se formalisant pas de si peu. Il donna un petit coup avec son museau sur le visage d’Alice, un geste qui pourrait en affoler beaucoup, mais qui ne pourrait que tirer un sourire pour la jeune femme. Puis il s’éloigna, de quelques pas, seulement, ce qui lui donna juste assez d’espace pour retrouver sa forme humaine. Une forme de bipède tout aussi poussiéreuse que lorsqu’il avait un manteau de poil sur lui,mais qui lui permettait cette fois de s’exprimer avec plus de facilité.
« Good morning, Dear », salua-t-il, d’une voix encore un peu rauque, comme s’il venait de se réveiller. Il s’installa près d’Alice, retira ses chaussures et plongea ses pieds nus dans la piscine avant de se saisir de la tasse de café fumante que la benjamine lui avait préparé. Il huma le fumet aromatique de son café en fermant les yeux, appréciant les effluves de cette puissante boisson chaude. « I'm always in the right place, at the right time, Sis’. I've mastered the perfect timing for years now, you know. » souffla-t-il, avant de prendre sa première gorgée de café. « Yes, it was peaceful and relaxing, I needed it. » confia-t-il, sans vraiment en dire davantage. Si elle voulait savoir, elle lui poserait la question et Oscar se ferait un non-plaisir de se remémorer et de partager les évènements de la nuit passée, et peut-être même ce qui lui pesait sur l’esprit. « I'm not hungry, but thank you. How was your night ? Did you sleep well ? Ekwensu and his snore did not woke you up, I hope ? » s’enquit-il, cherchant d’un œil aguerri une quelconque marque de malaise sur le visage de sa sœur. Elle n’avait pas eu l’air très en forme, la veille, lorsqu’il l’avait croisé sur le chemin de sa chambre et demandait présent et avec tout l’amour d’un grand-frère, si le repos de la princesse avait rendu à cette dernière sa vivalité. Celle qu’ils avaient tous, eux, Hangbé.
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Re: Oscarlice ~ Golden hour confidences
Dim 31 Jan 2021 - 12:22
Golden hour confidences
Alice & Oscar
30 décembre 2020
L’apparition du grand fauve moucheté en aurait surement ému plus d’un, d’une manière ou d’une autre, mais elle était si profondément ancrée dans les souvenirs d’Alice qu’elle n’était rien d’autre qu’une arrivée classique de la part d’Oscar. Celui-ci eut néanmoins la courtoisie de recouvrir sa peau d’Homme pour la saluer d’une voix grave reconnaissable entre mille : il avait du passer un certain temps sous sa forme animale, pour être encore capable de faire vibrer ses cordes vocales à cette octave. Elle accueillit ses premières paroles, cette espèce d’auto-satisfaction qui était une sorte de signature familiale. Il n’avait pas tout à fait tort cela étant dit, s’il y en avait un dans la fratrie qui avait un sens particulier du timing, c’était bien lui. Alors elle se contenta de hocher la tête, jouant de ses jambes pour faire quelques ronds dans l’eau, lui laissant le temps de s’installer à ses cotés avant de reprendre tranquillement.- Good for you then.
Elle aurait pu se faire plus curieuse, lui demander des détails, mais elle n’en avait pas vraiment besoin. Elle connaissait suffisamment son frère pour deviner à la tension dans sa nuque, à la manière dont il tenait sa tasse ou encore à l’arc subtil d’un de ses sourcils, si la nuit avait été bonne ou non. Elle déposa la tasse à coté d’elle, le regard éclairci par les premiers rayons du soleil qui se découpaient dans les arbres de la haie qui entourait le domaine. Ils courraient à travers les buissons discrètement d’abord, à la manière d’éclaireurs d’une armée plus puissante, agressive. Bientôt, l’astre diurne se ferait plus impérieux et écrasant, leur interdisant le moindre effort pour les prochaines heures, alors l’Amércaine profitait de son éveil paisible.
- I slept well, thank you. It’s all about timing here too : You need to be in the deeper stages of sleep to be snoreproof.
Elle jeta un coup d’oeil de biais à son ainé, croisant ses prunelles aussi sombres que les siennes étaient claires, y devinaient les questions sans mot, la présence d’une inquiétude qu’il ne réservait qu’à son cercle proche, à elle, en particulier. Il avait été son confident des premières heures celui de ses secrets de petite enfant, de ses terreurs et histoires de gamine, de ses bêtises d’ado et enfin de ses insécurités de jeune femme. Il connaissait ses tours de passe passe favori, ceux dont elle ne se lassait pas depuis que sa magie s’était manifestée des années auparavant, le nom des garçons à qui elle avait brisé les coeurs, les genoux ou les deux, à Inverness, alors qu’elle n’avait qu’une malice innocente et une solide expérience déjà des affrontements avec des types deux fois plus grands et costauds qu’elle. Il savait ses craintes et ses espoirs, moins flamboyants, mais toujours aussi exigeants, de jeune adulte et, plus récemment, de jeune fiancée. Il avait été le seul et unique auprès duquel elle s’était épanchée ouvertement sur le sujet, quelques mois plus tôt, il était, avait toujours été son oreille attentive, un confident fiable qui ne l’avait jamais trahi. Pas à sa connaissance, en tout cas.
- It was a great night yesterday, ay ? I wasn’t really in the mood, sorry for that, but I saw that Creecree kinda hit the booze pretty early, was she, like, really happy to be here or she just get wasted to upset mom ?
Pour être tout à fait honnête, Alice ne détestait pas sa belle sœur, d’abord parce qu’elle lui avait offert le neveu le plus adorable et brillant de la galaxie, ensuite parce qu’elle compatissait, en un sens, à sa situation pas franchement confortable. Elle aimait son frère plus que tout au monde, mais n’était pas naïve au point d’ignorer à quel point Os’, comme chacun d’entre eux, pouvait se montrer particulièrement …. Difficile à gérer. D’ordinaire, Alice prenait toujours un petit peu de temps dans sa soirée pour aller discuter avec Crescencia, de tout, de rien, de Junior souvent ou de sujets légers et peu contraignants. Elle n’avait pas eu l’énergie de le faire la veille, mais la combinaison du comportement de l’ancienne tagbo et de la fuite animale de son frère commençait doucement à lui chatouiller le bout des antennes… Que s’était il passé, la veille, que la migraine lui avait empêcher d’espionner ?
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Re: Oscarlice ~ Golden hour confidences
Jeu 11 Fév 2021 - 19:27
Golden Hours Confidences
Alice Hangbé
We got demons.
Demons stuck inside our blood (Loïc Nottet)
Demons stuck inside our blood (Loïc Nottet)
30 décembre 2020
Oscar sentait encore les effets attirants de la lune ronde et entière qui l’avait accompagnée lors de sa virée nocturne dans la brousse. Si l’animal était rassasié de ce bol de liberté, l’homme lui n’était pas certain de vouloir revenir à la civilisation humaine dans laquelle il évoluait d’ordinaire avec aisance et assurance. Le diplomate était fatigué et devoir conserver la tête haute à longueur de journée, devoir enfouir au fond de son esprit les petits soucis qui lui occupaient la cervelle - le tout en face des membres de sa famille - ne l’aidait en rien à régler ses problèmes. L’exercice était plus difficile encore dès lors que sa femme s’était rendue disponible pour cette semaine de festivité. D’ordinaire, le diplomate faisait un effort. D’ordinaire il s’assurait, auprès de Credenscia, de présenter un front uni et ce même si beaucoup au sein du cercle familial se rendaient bien compte des épreuves insurmontables devant lesquelles se trouvait le couple. Il n’y parvenait plus, cela dit et, il devait bien l’avouer, n’avait pas été très courtois avec la Nigériane durant la soirée de la veille, et même depuis qu’elle était arrivée. Peut-être s’en mordrait-il les doigts plus tard ? Surement, même. A la façon dont il avait repoussé les avances de sa femme durant la nuit, nul doute que les regards noirs et les piques amères allaient pleuvoir jusqu’à la fin de la semaine, voire même durant les mois avenir. Tant pis, il avait le cuir épais, l’Américain, et qui pouvait bien savoir, peut-être que sa petite sœur allait l’aider à arrondir les angles ? Ce n’était pas Dayana qui pourrait l’aider dans cette tâche délicate, si ce n’est périlleuse. Une chose était certaine, cependant, si Alice et lui étaient déjà debout et pouvait profiter d’un joli levé de soleil, les autres membres de la famille devaient encore dormir à poings fermés et le diplomate comptait bien profiter de ce répit matinal.
Le félin tacheté s’était donc tout naturellement dirigé vers Alice, comme un réflex qu’il possédait depuis maintenant quelques années, comme une évidence qu’il ne pouvait – ni ne voulait – éviter. Il laissa sa peau de léopard pour reprendre sa forme humaine et conserva, vestige de sa nuit de vadrouille et d’aventure, une voix grave et une peau poussiéreuse. Il pourrait peut-être piquer une tête dans la piscine pour se débarrasser des quelques grains de terres qui venaient décorer son épiderme. Il se contenta pour l’instant de faire tremper ses pieds dans l’eau chlorée et sans perdre davantage de temps, récupéra la tasse de café fumante préparée par sa petite sœur. Le breuvage était bien sombre et le fumet qui s’en échappait soulignait la puissance de l’or noir, tout ce qui fallait pour démarrer cette journée et affronter ce qui allait s’y passer. Autant dire qu’une seule tasse ne serait pas suffisante, mais c’était un bon début, considering. Il s’installa à son aise auprès d’Alice, glissant sur le carrelage clair de la terrasse jusqu’à s’appuyer sur son coude et ainsi observer sa sœur du dessous, comme si ce point de vu allait lui permettre de remarquer des choses qu’il ne voyait en temps normal pas. Il fallait dire qu’avec leur taille respective, le diplomate n’avait que très rarement l’occasion de voir le dessous du menton de sa sœur. Il pouvait ainsi voir sa gorge vibrer, alors qu’elle répondait à ses questions, qu’elle lui assurait qu’elle avait également maîtrisé l’art du timing et que par conséquent, rien n’y personne n’aurait pu la tirer du sommeil dans lequel elle s’était abandonnée. C’était une bonne chose, et Oscar approuva la technique d’un petit sourire.
Pourtant le regard du diplomate n’était pas dénué d’une certaine inquiétude. Il était comme ça, l’Américain. Derrière la largeur de ses épaules et la dureté des traits de son visage se cachait une tendresse infinie pour les membres de sa famille. Un besoin indescriptible de les voir heureux et épanouis. Et il ne s’agissait pas là de simplement les voir en bonne santé et dans une bonne situation sociale, non. Oscar allait plus loin. Il voyait bien au-delà du devoir de chacun, de leur responsabilité et ce qu’ils devaient accomplir pour le bien de leur famille. Et s’il n’était pas contre le fait que certain se devait d’acquérir un peu plus de plomb dans la cervelle (Jake), il restait toutefois prudent sur ce que les plus anciens pouvaient bien souhaiter et organiser. Alors effectivement, un certain nombre de question lui venait à l’esprit lorsqu’il croisait le regard d’Alice. Celle-là même qui était arrivée plus tard, prise par un séjour au pays de son fiancé. Si Oscar se doutait que le décalage horaire ainsi que le changement radical de température avaient très certainement poussé la brune à retrouver rapidement les bras de Morphée, le diplomate ne pouvait s’empêcher de penser qu’il y avait autre chose derrière le retrait rapide de sa petite sœur, qui ne manquait d’ordinaire pas une soirée familiale comme celle-là.
Oscar retint cependant ses questions, sirotant son café avec contentement et laissa sa petite sœur entretenir la conversation, impliquant bien trop rapidement au gout de l’américain, le nom de l’ancienne Miss Tagbo. Le regard sombre du sorcier glissa du visage de sa petite sœur au ciel qui commençait à se teinter de quelques couleurs orangées. « A great night indeed. Ekky almost went up on the bar to dance. Almost» répondit-il, l’humour au bord des lèvres. Evidemment, il plaisantait. Si comme la plupart des présents, Ekwensu s’était particulièrement laissé aller sur la boisson, il faudrait l’ensorceler pour espérer le voir un jour s’abandonner complètement à la liberté que pouvait apporter ce genre d’évènement. Autant dire que, si l’idée titillait l’esprit des plus plaisantins, personne n’avait encore trouvé le sortilège adéquat. Nul doute, cela dit, que Jake travaillait dessus. « Don’t worry, you’ll catch up tonight» dit-il, rassurant, comme s’il y avait quoi que ce soit de particulier à rattraper. Il s’accorda une énième gorgée du café, avant de se redresser et de fixer de son regard sombre le bout de ses pieds dans l’eau claire de la piscine. « I’ve never seen Credenscia happy about anything..» avoua-t-il, bien plus sérieux. « And I still don’t know why she came here for, to be honest.. Certainly not to piss off Mom .. Maybe just to upset me.. Or maybe she want something.. I haven’t found out what, though..» avoua-t-il, gardant pout lui les évènements de la nuit. Beaucoup de chose pouvait expliquer sa venue ici. Ces parents pourraient l’y avoir poussée, elle-même pouvait avoir quelque chose de particulier à demander ou faire remarquer. Peut-être n’avait-elle tout simplement pas souhaité laisser Junior tout seul. Beaucoup de choses pouvaient s’avérer vraies, mais Oscar avait surement laissé passer sa chance d’en savoir plus. Mais, s’il n’était généralement pas rebuté à l’idée de s’abandonner dans les bras d’une femme, ceux de la Nigériane n’étaient pas ceux dont il se languissait. Il lui avait été ainsi bien plus aisé de repousser les avances de son épouse pour se perdre dans la brousse…
« What about you, Sis ? » s’enquit-il finalement, ne restant pas plus longtemps sur le sujet de Credenscia. « You talked about migraines, but I know better...» souffla-t-il, suggérant subtilement qu’elle ne leur avait pas tout dit. Et avant qu’elle ne puisse lui répondre quoique ce soit, il la questionna de nouveau. « How was Scotland ?». Et sur cette question, il termina d’une traite ce qui lui restait de sa tasse de café, et usant du même sortilège qu’Alice plus tôt, remplis de nouveau sa tasse et celle de la jeune femme, d’un nouveau liquide fumant.
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Re: Oscarlice ~ Golden hour confidences
Dim 21 Fév 2021 - 2:42
GOLDEN HOUR
ft. Des Hangbé sobres et fonctionnels.
La paume d’Ekwensu était restée collé à la surface verticale de ces murs vaguement connus, ou était-ce qu'ils furent difficilement mémorables ? Dans tous les cas, ce contact à un plan stable — combiné à cette enjambée ridiculement courte en regard à sa stature — suffisait à lui éviter un désagréable tête à tête avec le marbre tiède sous ses pieds. Considérant qu’il n’avait aucun souvenir de l’endroit où ses lunettes avaient été
Ce sont finalement les arômes d’une infusion de qualité qui achevèrent de guider l'Américain jusqu’à la cuisine, là où une cafetière fraîche — quoique bien entamée — l’attendait sagement, au contraire d’une certaine fée qui papillonnait d’une ouverture à l’autre sans jamais se poser, s’envolant ultimement vers la terrasse via la baie vitrée toute grande ouverte. Au même moment — et fort cruellement — l’appareil ménager favoris de Death se vida de ses dernières tasses d’or noir, le forçant ainsi à reposer la tasse de porcelaine qu'il venait tout juste d'empoigner. D’autres connaissent un meilleur éveil que le sien...
Après un soupir aussi lourd que pouvait l’être l’humour burlesque de Jacob, le représentant ministériel tourna lentement la tête — puis certainement l’ensemble de son corps — en direction du réfrigérateur, entamant ainsi la quête d’une simple eau minérale. Son front était couvert d’une fine pellicule de sueur tant le sang battait à ses tempes, lui réclamant une hydratation qui tardait à venir en le laissant à regretter un peu plus amèrement la quantité d’alcool ingurgitée la veille. Il n’en fallait hélas pas moins pour que l’aîné de Pearl et Malcom
— Kaffee ? grommela-t-il en serrant les dents, puis en profitant que l’eau coule déjà pour s’en servir un grand verre. La fée maligne ne tarda pas à réapparaître dans un bourdonnement à la fois sourd et brutal. Would you please fill this with… rocks perhaps ? Sans se retourner, Ekwensu avait simplement élevé le récipient à portée de vol de la créature improbablement domestiquée. And then just, return it back to Jake please ?
En son état, le premier né de la branche Américaine entendait regagner son lit dans les meilleurs délais, négligeant ainsi d’offrir ses plus cordiales salutations aux membres de sa fratrie que le sommeil avait déserté. Il s'écoulerait donc quelques heures avant qu’il n’apprenne qu’une interprétation très libre de ses instructions avait inspiré à Kaffee l’assemblage d’un lot de perles hydrogel — sans doute piqué dans un vase du vestibule — d’une cravate bien pilonné, d’une unique fléchette en acier, d’une poignée de pattes de sauterelles, d’une fourchette ainsi que de quelques centilitres d’eau chloré, le tout ayant été déposé à la porte de la chambre d’un certain Wright.
Close enough.
(c) electric bird.
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Re: Oscarlice ~ Golden hour confidences
Dim 21 Fév 2021 - 13:22
Golden hour confidences
Alice & Oscar
30 décembre 2020
Le détail de la soirée de la veille avait tiré à la cadette un sourire amusé non feint, et à cet instant même, elle regrettait presque de s’être laissée aller à une misanthropie qui ne lui était pas familière : Ekwensu suffisamment ivre pour que son corps prenne le dessus sur son esprit, c’était suffisamment rare et remarquable pour rendre son absence coupable. Le même genre de comportement semblait, en termes de probabilité, proportionnellement inverse à l’âge du frangin concerné : un Jake qui ne se trouve pas un perchoir en cours de soirée était un Jake déçu. S’agissant d’Oscar, ce n’était pas si compliqué de le convaincre, avec le bon contexte, la bonne boisson … La bonne compagnie aussi. Mais alors là, Ekky … Cela relevait presque du fantasme fraternel, une telle perte de contrôle, quoi que ce dernier ne soit pas allé jusqu’au bout. Pestilence devait s’en mordre les doigts jusqu’à la deuxième phalange, c’était sur.- Please tell me you’ll give me a bit of your memory of this for my pensine.
Elle rattraperait le temps le soir même, le rassurait elle. Elle n’en était pas totalement convaincue, si les journées alanguies à consommer les rayons du soleil à même l’épiderme, à discuter ou se taire avec la meute des femmes de la famille lui convenait parfaitement, l’ambiance plus électrique des soirées de fêtes ne parvenaient pas à lui faire lâcher prise autant qu’elle en avait l’habitude. Autant qu’elle l’aurait souhaité, aussi. D’ordinaire, elle faisait partie du coeur de la fête, entrainait les tantines à se déhancher sur des rythmes endiablées modernes, faisant s’agiter les tontons sur des percussions sonores, finissait tout habillée dans la piscine à cause de l’un de ses frères et vidait toute l’eau contenue dans sa chevelure quasi spongieuse dans le cou d’un innocent qui ne l’avait pas vu venir. Mais cette année, elle ne parvenait pas tout à fait à se faire aussi légère, comme si quelque chose l’empêchait de retrouver cette inconstance chérie.
C’était inconcevable, pourtant. La seule et unique Alice Hangbé ne se languissait pas. De Rien ni Personne.
- Maybe she’s simply here because it’s The place to be for influent african pure bloods. I saw the nigerian minister of magic yestarday, with his wife, and the CEO of, you know, this start up which try to merge muggle technology and magic to make more powerfull and stable smartphones … All her life is here, in Nigeria, if she wants to make everyone remember she is still part of the game, she needs to be here, and she has very good reasons to … It’s just a mean to an end.
Elle se tut un instant, consciente qu’il était probablement un peu étrange qu’elle prenne ainsi la défense de sa belle sœur, en dépit du peu de complicité qu’elles partageaient.
- … I’ll talk to her tonight, if you want, you know I’m a pretty good listener for self-centrered people.
Il n’en doutait surement pas une seconde, elle n’était pas une des sirènes du Styx pour rien, ni la digne fille de sa mère d’ailleurs. Elle jouait avec un reflet de soleil qui traversait l’eau chlorée pour caresser un bout de son pied quand Oscar reprit de plus belle. Elle porta sa tasse à ses lèvres, le temps de chercher contenance et réponse appropriée, mais il n’y avait rien qu’un peu de marc au fond de celle-ci. Point de salut dans les grains qui flottaient, et elle ne lisait pas l’avenir non plus dans les traces brunes, qui disparurent à l’instant même où le sortilège de remplissage faisait son office.
- It was …
Froid ? Puant le foin et le crottin ? Frustant ? Et en même temps, nouveau et excitant, pour n’en être que plus décevant par la suite ? Tout se mélangeait dans sa tête, et elle n’aimait pas foncièrement ça.
- Okay. The Wakefields’s are experienced hosts.
Réponse plate, voix vide, vibration absente. Elle avait passé un excellent séjour, gâché par une déception qu’elle n’assumait même pas de ressentir. Il aurait du dire oui. Il aurait DU être là. Elle regardait le café dans sa tasse, décida qu’elle n’avait plus soif. La caféine et le sucre qui courraient dans ses veines suffiraient bien pour le moment. Elle retira les pieds de l’eau, et dans un balancier souple, se redressa pour rejoindre la verticale, dominant, pour une fois, son aîné de toute sa modeste hauteur.
- I’m bored. Bring me where you hunted last night, I wanna see.
Fuir du paradis artificiel pour retrouver la poussière qui protège les écailles rendues molles par la mue récente. Elle ne supplia pas Oscar du regard, elle n’en avait pas besoin, elle devinait sans peine que de toute façon, il était surement mieux dehors qu’au milieu du panier de crabes encore assoupis.
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Re: Oscarlice ~ Golden hour confidences
Dim 14 Mar 2021 - 18:13
Golden Hours Confidences
Alice Hangbé
We're gonna lose, Mama
Because we choose, Mama
To say that we're the best,
But we look just like the rest, Mama (Loïc Nottet)
Because we choose, Mama
To say that we're the best,
But we look just like the rest, Mama (Loïc Nottet)
30 décembre 2020
Oscar avait souris et n’avait pas manqué de promettre, avec humour et légèreté, de partager les souvenirs qu’il avait de leur aîné avec Alice. Les migraines et l’envie de la petite dernière de retrouver la douceur de la soie qui recouvrait son lit ne signifiait pas qu’elle n’était pas en mesure d’être le témoin indirect de la débauche de la veille. Le diplomate s’en assurerait. Il ne doutait pas également qu’Alice en ferait de même s’il avait été la personne absente de la grande soirée. C’étaient ces moments de légèreté et d’amusement qui confortait Oscar dans son appartenance à cette puissante famille. Oh la soirée avait commencé avec tout le sérieux que requérait une réunion de famille aux traditions profondément enracinées dans la terre de leurs glorieux ancêtres. La suite avait légèrement déraillé et les bonnes manières avaient été abandonnées au profit d’un amusement complet et sans limites. Jake s’en était assuré. Tout s’était donc passé dans la bonne humeur, et c’était tout ce dont avait eu besoin le diplomate, jusqu’à ce que sa femme ose penser que - parce qu’ils avaient tous les deux vidés un peu trop de verres alcoolisé - leurs corps pourraient de nouveaux se nourrir l’un de l’autre, écho lointain d’étreintes et d’attirances passées. Oscar avait encore en tête l’air renfrogné de son épouse lorsqu’il avait eu l’audace de repousser ses avances et il savait pertinemment qu’à l’instant même où ils allaient se croiser, il allait entendre parler du pays. Un pays dans lequel il était né mais au sein duquel il n’avait aucun futur, pour l’instant. Un pays qu’il respectait et chérissait mais qu’il ne pouvait s’empêcher d’associer avec une partie de sa vie dont il se passerait bien. Les sentiments étaient partagés et le fait de parler de sa femme avec sa petite sœur n’aidait en rien ce ressentiment à s’estomper.
Oscar entendait bien ce que lui répondait Alice, il comprenait et était même en accord avec cette explication. D’avoir une explication légitime et logique à la présence de Cre’ à cette grande réunion de famille n’aidait clairement pas le diplomate à accepter la présence de la Nigériane. Il n’y pouvait pas grand-chose, le pauvre, et tentait depuis longtemps de faire la part des choses, d’accepter tout, d’assumer son rôle familial à la perfection. Il estimait maîtriser celui de père avec brio, mais négligeait depuis de longues années celui de mari. Nul doute que si Malcolm était tombé sous le charme de son épouse, Pearl, il en était bien différent pour le second né du couple Hangbé-Dubois. Oscar ne remettait cependant pas la faute sur sa moitié et s’estimait tout aussi coupable de cette dernière. Les derniers évènements de l’année n’étaient pas non plus étrangers dans la réaction du diplomate face aux avances de son épouse. Il n’en dit rien, cela dit, et attendrait qu’Alice lui pose la question ouvertement pour tenter une explication. Si tout était toujours facile avec sa cadette, certains sujets restaient délicats, et l’ouverture de son esprit s’accompagnait souvent d’une ouverture de son cœur et de ses dernières aventures, et l’américain n’était peut-être pas totalement tranquille à l’idée de partager davantage sur sa vie privée. Il concéda finalement la véracité et la pertinence des propos de sa sœur, souriant à peine, se forçant. « Right. A mean to an end. » Il ne cru pas bon d’ajouter qu’elle aurait pu loucher sur le ministère de la magie nigérian à un autre moment. Il finit par sourire honnêtement, sans se forcer. « That is why you’re so good at listening to us », assura-t-il, admettant qu’il pouvait, lui aussi, penser davantage à lui qu’au bien commun. Il ne pensait pas être au même point d’égocentrisme que son épouse, mais partageait tout de même quelques-unes de ses « qualités ».
Il changea ensuite de sujet, ne souhaitant pas davantage traîner sur celui qui le concernait. Il était doué pour écouter, lui aussi, d’autant plus lorsqu’il s’agissait des déboires et autres aventures de sa cadette. Et le sujet de Crescencia s’évapora au moment même où Alice lui répondit d’une voix qu’il n’avait que très rarement entendue. Une voix dont il ne pouvait se réjouir d’en entendre les vibrations. Un ton qui transpirait de morosité et de neutralité. Une lueur d’inquiétude s’était mise à luire dans le fond des prunelles sombres du diplomate, mais la curiosité de ce dernier s’était faite muette et il avait ainsi laissé la brune s’exprimer. Elle ne lui apprit rien qu’il ne savait pas déjà et en aurait presque loupé la présence de Kaffee s’il n’avait pas levé les yeux au ciel, signe d’impatience, d’inquiétude et de tout ce qu’il était capable de ressentir lorsque le sujet Wakefield passait les lèvres de sa benjamine. Si la créature ailée était dans le coin, nul doute que l’aîné de la famille devait être levé. Oscar ne doutait pas du mal de tête qui devait s’être emparé d’Ekwensu, mais n’avait aucunement l’intention d’aller le vérifier. Au lieu de cela, il se remis sur ses pieds, constata sans y prêter plus d’importance la poussière ocre qui avait tâché sa chemise d’ordinaire blanche et tendit une main à Alice. « Alright, on your feet! » s’exclama-t-il, avec bien plus d’enthousiasme que précédemment, ravis d’avoir une nouvelle excuse pour de nouveau quitter la villa pavée dans laquelle la famille résidait.
« I imagine that Abraxans are still out of the question ? » s’enquit-il, sans réellement espérer une quelconque réponse, se doutant bien que la phobie de sa petite sœur ne disparaitrait pas aussi facilement. Ce n’était pas grave, cependant, car le diplomate était plein de ressource et rien ne l’empêcherais de partager son coin tranquille de la nuit qu’il avait passé dehors avec l’étudiante. Si le diplomate appréciait de monter ses créatures magiques aux ailes puissantes, il n’était pourtant pas déçu de devoir trouver un autre moyen de locomotion. Alice n’avait pas beaucoup grandi, mais il n’était plus question de la promener sur son dos de grand félin à travers la pampa africaine. Guidant sa petite sœur à travers les couloirs dérobés et autres portes cachées, le diplomate ouvrit finalement une porte menant sur l’écurie des Abraxans. L’odeur du foin mélangé à celui du whisky-pur-feu envahis ses narines, mais aucune nausée post-soirée ne vint troubler sa toute relative tranquillité d’esprit. « Whatever happened in Scotland, I’m sure that this will change your mind. » Oscar en était presque tout excité, car il n’avait pas encore eu ni le temps, ni l’'opportunité de les utiliser. Au bout de l'écurie, installé comme les meilleurs étalons du plus prestigieux haras occidentale, quatre larges motos. « This, my dear, is a side project of the start up you were talking about. They mixed magic and muggle tech’ to produce those magnificent moto. Vyrus 987 C3 4V , to be exact. Many spells have been used, one to prevent any muggle to notice anything suspision, another to enable you to be safe even if you ride this in your swimsuit and many more. » Si Oscar n’avait pas une passion déclarée pour les gros moteurs, il ne pouvait cacher l’appréciation qu’il en avait et la connaissance qu’il étendait à leur sujet. « I planned a ride during the day in the hope that I could attend. I’m sure they won’t mind if we decide to make it an early one. Plus, If i like it, I might buy one. » Sans attendre une réponse d’Alice, il s’approcha davantage de l’un des bolides qui démarra tout seul, faisant sursauter le reste de la cavalerie et sourire le diplomate. « So, dear, wouldn’t this be a nice way to get away ? »
@Alice Hangbé
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Re: Oscarlice ~ Golden hour confidences
Jeu 1 Avr 2021 - 14:49
Golden hour confidences
Alice & Oscar
30 décembre 2020
Si Oscar hochait la tête d’un air dubitatif, Alice savait bien qu’en son for intérieur, son aîné savait qu’elle n’avait pas tout à fait tort, pour ne pas dire qu’elle avait raison : sa belle-sœur avait, sur le papier, toutes les raisons de graviter autour de leur monde durant cette période bien particulière. Elle demeurait une membre du clan Hangbé, à sa manière. Si elle n’était qu’une épouse de façade pour Oscar, elle était, en revanche, la mère de Junior, et de ce qu’elle en savait, Alice ne pensait pas que son frère ait quoi que ce soit à redire à l’éducation du garçonnet qui, lui, portait bien le nom de son père, et était un membre à part entière de la famille, couvé et adoré comme le petit héritier qu’il était. Si la situation n’était certainement pas confortable pour Oscar, elle ne pouvait s’empêcher de penser que Cre’ , elle aussi, ne devait pas se satisfaire d’un tel positionnement. Elle ne fit pas l’affront à son frère de lui rappeler son rôle, d’autant qu’il lui concédait le point du bon sens : elle n’était pas là pour l’accabler un peu plus, alors autant passer rapidement à autre chose.La distraction bienvenue qu’était l’apparition de Kaffee lui tira un gloussement : si elle avait su, à l’époque, que cette blague qu’elle avait fomentée avec Jacob allait entrainer l’adoption de la petite fée un peu stupide par son très grand et solennel ainé … et bien, elle n’y aurait pas cru. Et pourtant. Elle aurait parié sur un familier un peu plus lugubre et inquiétant pour Ekky, un augurey ou quelque chose du genre, mais l’opiniâtre Kaffee offrait au cavalier blanc un contraste décalé qui le rendait presque humain, et collait bien à la complexité du personnage (et puis, on le répète, elle n’avait pas inventé l’eau chaude, la brave bestiole, et c’était quand même hilarant, à l’occasion) . Elle avait suivi la luciole du regard, avant de suivre le mouvement vertical d’Oscar, prenant garde à ne pas glisser sur les dalles humides.
- I’d rather not. But I’m making progress.
Une réponse presque normande, dont Oscar ne comprendrait probablement pas les tenants et les aboutissants. Les muscles glutéaux de sa frangine quant à eux gardaient un souvenir douloureux de sa chevauchée de quelques jours plus tôt, et les impressionnants abraxans de l’écurie familiale étaient autrement plus inquiétants et impressionnants que la douce Prudence. Elle avait suivi Oscar jusqu’à l’un des box vidé de ses occupants équins, mais où les attendait un tout autre type de monture : des mécaniques rutilantes et ronflantes, qui firent leur effet sur la jeune femme qui écarquillaient de grands yeux surpris. Exaltés, aussi.
- My my !
Elle n’y connaissait pas grand-chose en bécane, ou en tout cas, pas plus que ce que les mecs de la brigade d’intervention avaient pu lui dispenser comme cours particulier. Elle savait appuyer sur le starter, les démarrer, les conduire de manière décente. Pour le reste, elle n’était qu’une amatrice enthousiaste. Elle s’approcha sans appréhension, tournant autour de l’un des bolides avec une moue appréciative.
- I don’t know in what kind of world I would like to ride a motocycle in my swimsuit, but I see what you mean. They are stunning. Do they fly ?
La question était purement rhétorique : même si les roues restaient fermement ancrées au sol, l’ivresse de la vitesse était exactement ce dont elle avait besoin, présentement. Elle considéra l’un des engins, avant de se rapprocher finalement d’Oscar avec un petit sourire.
- Sooooo, would you be my personal driver ? I want to go to the savannah. And to find a good spot to see the whole city.
Parce qu’elle était entourée de ses frères, Alice reprenait ses habitudes de petite dernière, un chouilla capricieuse, toute en sourire et en petites provocations. Malgré tout, elle n’était plus vraiment une petite fille, et Oscar pouvait lire dans le regard de sa cadette que ses rodomantades cachaient quelque chose de plus sérieux. Si elle avait envie, voire besoin de lui parler, elle ne pouvait pas le faire ici, alors qu’il y avait tant d’yeux et d’oreilles indiscrets. Il leurs fallait un lieu lointain, hors d’atteinte, comme les cabanes d’enfants dans lesquels il acceptait de se faufiler, ado, quand elle était petite. Loin de tout, sauf du soleil, pour se permette, enfin, de se murmurer l’un à l’autre ce qui comptait vraiment. Mais ils devaient prendre la poudre d’escampette rapidement, car le reste de la maisonnée n’allait probablement pas tarder à se réveiller, chassant au passage tout espoir de fuite réussie. Elle s'installa derrière son frère, sur la moto, changeant ses vêtements d'un sortilège de manumagie rapide avant de caler ses mains autour du ventre de ce dernier. Pas besoin de casque, c'était bien ce qu'il avait dit, non ?
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Re: Oscarlice ~ Golden hour confidences
Mar 20 Avr 2021 - 23:52
Golden Hours Confidences
Alice Hangbé
We got demons.
Demons stuck inside our blood (Loïc Nottet)
Demons stuck inside our blood (Loïc Nottet)
30 décembre 2020
Elle faisait des avancées. Voilà une chose qui méritait d’être entendu et questionné. Qu’est-ce qui avait poussé la jeune Hangbé à s’approcher des équidés ailés ? Elle qui avait, jusque maintenant, seulement approché les Abraxans du regard, se tenant à bonne distance des créatures. Oscar n’avait jamais été inquiété par la peur qui habitait alors le regard de sa sœur, sachant pertinemment que la capacité de toucher le poil soyeux d’une créature qui buvait du Whisky pur feu n’avait rien d’un indispensable pour la vie de la sorcière. Oscar lui-même n’était pas un fervent admirateur du monde animal, il le respectait, comme il aimait le faire avec la vie en général, mais sans plus. Pourtant, il en passait du temps au milieu de la vie sauvage, plus encore lorsqu’il était au Nigéria, là ou la ville laissait rapidement la place à la brousse et à la liberté. Il la chérissait, cette liberté. Et ne ratait jamais une occasion d’en profiter. Il en jouissait quand il était au Royaume-Uni, mais son pays natal n’avait pas d’égal. Il était dans son élément et pouvait se promener avec davantage de discrétion que dans les plaines d’Inverness. Il était chez lui, tout simplement. Le reste ne lui importait que peu et la cause animale ne faisait pas vraiment exception. Il avait bien donné pour la défense des licornes à la dernière soirée des nymphes, mais n’avait toutefois pas daigné se présenter à la soirée, préférant confier son don à sa cousine, @Dayana Hangbé. Si Oscar n’avait pas d’affinité particulière avec la faune du monde, il avait développé un certain intérêt pour la technologie, et celle qui venait du monde moldue ne faisait pas exception. S’il avait tout d’abord adopté télévision et autres accessoires électroniques pour faire entrer dans son salon toute la vie politique et social du Royaume moldus, il avait fini par y trouver un certain intérêt, pour ne pas dire une certaine fascination. Après tout, si le monde sorcier avait une radio efficace et la capacité de publier des photographies mouvantes, le reste restait davantage prosaïque. Et puis il y avait les moyens de transports moldus. Oscar n’avait jamais été attiré par les balai magique, autre que pour courser son petit frère dans les jardins de leur manoir de la Nouvelle-Orléans. Le vrombissement des moteurs de voiture ou de moto avait tout changé. Et puis il avait découvert les versions magiques et tout le confort que cela pouvait apporter aux utilisateurs. Adieu les combinaisons de protection dans la brousse du Nigéria, sous le soleil de plomb qui poussait tout un chacun à se réfugier à l’ombre d’un abri. Cette moto là était un bijou de technologie mixé à un haut niveau de sorcellerie et c’était ce qui plaisait au diplomate. Il était là devant une pièce peu connue, pas encore distribuée, ou tout du moins pas aux masses de la société, mais conservée à l’élite, à eux.
Un sourire étira ses lèvres alors que la paume de sa main se posait déjà sur la carlingue colorée de la moto qui vrombissait déjà, prête à partir à la conquête de la brousse. « Oh well, I guess we’ll have to find out. » lança-t-il, pas le moins du monde inquiété par l’aventure et la découverte qui s’offrait à eux. Il avait presque l’impression de vivre l’avant d’un combat, perdu dans un hangar au milieu d’un quartier industriel, laissant le destin décidé des heures qui allaient se dérouler, se laissant guider par l’instinct et la machine. L’ambiance n’était pas tout à fait la même, cela dit. Et puis, il avait Alice à ses côtés et deux secondes lui suffirent pour gratifier son frère d’un petit sourire et lui demander de faire son chauffeur. Oscar connaissait bien ce sourire et ne pouvait plus compter le nombre de fois qu’il l’avait vu éclairé le visage et les prunelles de la sorcière. Un petit bout de femme qui savait comment mener son petit monde à son bout vouloir, qui était en mesure d’obtenir de son sauvage de grand-frère une docilité volontaire. Parce que le diplomate n’était pas en mesure de résister à Alice, ou rarement. Il avait le cœur bien trop tendre lorsqu’il s’agissait de sa benjamine et ne serait jamais en mesure d’être impartial la concernant. Il sortirait griffes, crocs et baguette magique pour elle, si le besoin s’en faisait sentir. Et c’était une chose dont peu de personne pouvait se targuer. « We’ll find the best spot, believe me. » promis-t-il. Il lui trouverait un endroit ou la vue serait à couper le souffle et ou les bruits de la ville ne seraient pas audibles. Il n’y aurait pas de murs non plus et seul le souffle doux du vent matinal viendrait troubler le calme vers lequel ils se dirigèrent bientôt.
Oscar enfourcha la moto et laissa Alice s’installer derrière lui. La porte de l’écurie se leva au moment même ou le diplomate fit vrombir l’engin. Ils quittèrent rapidement le complexe de la villa, abandonnant piscine et réserve de café derrière eux. C’était le prix à payer pour un peu d’intimité. Le simple fait que Kaffee était venu leur bourdonner autour avait suffit à faire comprendre au diplomate que le calme allait bientôt cesser dans la maisonnée. C’était pourtant ceux dont ils avaient besoin pour discuter, échanger. L’Américain avait bien compris que l’envie de déguerpir de sa petite sœur était bien plus qu’un caprice d’enfant gâté. Lui-même n’avait pas réellement eut l’envie de rester plus longtemps entre les murs de la villa, ne souhaitant pas risquer de croiser son épouse avant quelques heures au moins. Le sorcier se laissa guider à travers la brousse par son instinct, s’éloignant toujours plus de la villa. Silencieux, humant les odeurs de la nature et profitant d’un sortilège qui leur évitait d’ingérer le moindre grain de poussière, Oscar dirigea la moto vers le haut d’un plateau. Il ignora avec assurance les petites routes dangereusement situées au bord du vide et amena Alice saine et sauve tout en haut. Après cinq minutes d’une route de sable rouge, ils arrivèrent au bord d’un pic rocheux. Et là, devant eux, s’étendait la petite ville à laquelle était rattachée leur villa de vacances. L’endroit n’avait rien à voir avec Abuja. Ici, les constructions étaient toute traditionnelles, toutes plus belles les unes que les autres. Les couleurs étaient chaudes et le soleil levant illuminait l’endroit de ses rayons déjà brûlant. « What is the point of flying if you can have this kind of view from the earth ? » questionna-t-il, le ton presque philosophique alors qu’il laissait Alice descendre avant de finalement prendre sa suite. Il s’appuya contre la moto qui resta immobile et croisa ses bras sur son torse, observant la vue d’un regard brillant. Il prit une grande inspiration et poussa ensuite un profond soupir. Il était libre, ici. Il n’y avait ni responsabilité, ni de regard en coin. Hormis celui d’Alice, peut-être, mais lorsque les prunelles du diplomate se posèrent sur le visage de cette dernière, elle semblait perdue sur la vue devant. Il laissa quelques minutes de silence les entourer, avant de souffler, doucement, calmement, de la voix grave qu’il prenait pour les sujets importants, pour les sujets qui lui tenaient à cœur. « What is it, Alice ? » s’enquit-il, avec la douceur qu’il utilisait souvent lorsqu’il s’agissait d’Alice.
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Re: Oscarlice ~ Golden hour confidences
Ven 21 Mai 2021 - 13:55
Golden hour confidences
Alice & Oscar
30 décembre 2020
Elle avait calé ses jambes de part et d’autre de celles de son ainé, les cuisses fermement pressées pour ne souffrir d’aucune déconvenue en cas de turbulences lors de leur cavale. Ce n’était pas la première fois qu’ils Elle avait d’abord fermé les yeux, pour mieux sentir les vibrations de la machine infernale remonter dans son corps, faire frissonner ses os, alors que le soleil du matin réchauffait sa peau nue. Les mugissements du moteur recouvrait le silence, et elle sourit, accueillant chacun des stimuli qui extirpaient ses sens du peu d’indolence nocturne qui pouvait encore y être accrochée. Oscar décolla, et elle ouvrit les yeux, s’enivrant de luminosité inédite, agressivité impérieuse et magnifique de l’astre solaire, et de cette vue qu’elle n’aurait jamais pu avoir autrement que par toute cette folie. Ils volaient, littéralement, par dessus les maisons, par dessus les nœuds routiers et la topographie chaotique. Dans les airs, ils côtoyaient de rares oiseaux, les derniers nuages de l’humidité nocturne mais le ciel leur appartenait. Oscar était prudent, et ils retrouvèrent rapidement les routes terrestres, serpentant dans les lacets de bitume abîmé et chaud, jusqu’à ralentir au passage d’un village. Elle avait joué, souvent, avec les enfants du coin, quand elle était plus jeune, avant que la magie et l’éducation fassent qu’il ne soit plus convenable de courir après des gosses qui n’étaient pas pieds nus par choix. Elle se demanda si ses copines éphémères de l’époque avaient grandi en bonne santé, avec un accès à l’école, avec comme point de chute un semblant de liberté. Une petite partie d’elle ricana dans un coin de sa tête, susurrant que les deux premiers ne garantissaient certainement pas le troisième. Elle la fit taire sans plus de cérémonie quand son pied foula le sol, quittant presque à regret son assise de cuir noir. Oscar aurait pu rouler des heures encore qu’elle n’en aurait pas souffert, perdue entre ses pensées et le confort de sa monture. Mouvement d’acquiescement à sa question, purement rhétorique, alors qu’elle étirait son corps las, noueux de ne pas avoir eu, les nuits précédentes, âme et corps autour desquels s’enrouler et se délier ( the hunger).
- you’re right. It’s breath taking.
Laissant son souffle en offrande au panorama, elle s’était enfoncée dans le silence instant, suffisamment pour qu’Oscar remarque. Il était probablement le plus prescient des trois, quand il s’agissait de sa sœur, n’en déplaise à l’instinct viscéral de Jacob ou à la finesse intellectuelle d’Ekwensu. Oscar ne se contentait pas de l’observer. Il la voyait, vraiment. Un grognement s’étrangla dans sa gorge, manquant de peu à se confondre à un gloussement.
- Where should I start …
Par le début, probablement. Mais ces derniers temps, elle avait l’impression que tout évoluait si subtilement, et pourtant si vite qu’elle était incapable de mettre précisément le doigt sur la date à laquelle tout avait basculé.
- I suppose things have… Changed, a bit, with Evan. After Dayana’s announcement, you know, these evening when we were introduced to the Nightingal, I did not come home, I stayed at his place. We made hot chocolate. We talked.
Entre autres choses.
- After that, we started to spend more and more time together, for the club mostly, but … I don’t know, it was just … fluent. Almost easy ? I don’t know.
Le regard d’Evan sur elle avait changé, lentement, mais surement. Il y avait eu des paroles, d’abord, plus légères, moins prudents, et puis sa manière de se tenir, comme si la tension dans ses muscles s’était dénouée, comme s’il ne s’inquiétait plus de la voir lui sauter à la gorge sans prévenir. Et puis y avait eu ce rapprochement, des corps d’abord, des âmes ensuite. Son coup de Poker, son va tout dans le froid du mois de novembre. Après ça, le Déluge. Encore après ça, le Renouveau, quand l’eau destructrice nettoie et purifie ce qui était souillé. Et maintenant. Maintenant, quoi ?
- I gave him. Everything. Ek’ would probably kill me if he knew. But I had to. I had to try …
Elle se doutait bien qu’Oscar saurait de quoi elle parlait, bien qu’ils n’en aient jamais discuté ensemble. Mordillant la peau qui entourait l’ongle de son pouce distraitement, le regard perdu dans le vague du paysage doré qui s’éveillait devant eux. C’était étrange de le dire. A voix haute. Elle ne l’avait confié à personne, à qui aurait elle pu ? Dayana aurait prévenu Ekwensu. Jacob n’aurait pas compris. Awa ou Jaina … étaient du coté de leur cousin, elle ne pouvait pas décemment prendre le risque qu’une autre famille apprenne le genre de pratiques qui circulaient dans leur cercle proche. Oscar, lui, elle l’espérait en tout cas, comprendrait. N’était ce pas lui qui lui avait dit de prendre son courage à deux mains et son mal(e) en patience ? Elle risqua un coup d’oeil en direction de son ainé, guettant sa réaction. Il lui serait probablement plus facile de répondre à des questions orientées que de combler le silence de la brousse avec un monologue confus, ses idées et sentiments n’étant pas franchement limpides sur ce vaste (Agaçant. Attirant. Magnétique. Damn him) sujet.
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Re: Oscarlice ~ Golden hour confidences
Dim 1 Aoû 2021 - 19:47
Golden Hours Confidences
Alice Hangbé
We got demons.
Demons stuck inside our blood (Loïc Nottet)
Demons stuck inside our blood (Loïc Nottet)
30 décembre 2020
La question était sortie de ses lèvres sur le ton le plus doux qu’il était possible de retrouver chez le diplomate. Alice avait toujours été en mesure de mettre en avant ce côté tendre qui se couchait sous l’épiderme épais de l’américain. Il s’agissait peut-être là de favoritisme ou même de l’amour fraternel aveugle qu’il portait à la cadette Hangbé. Oscar ne cherchait pas à savoir, il en était ainsi et jamais il n’irait contre ce lien qu’ils avaient tous les deux. Il souhaitait simplement avoir la capacité d’aider sa sœur, connaitre ce qui lui restait en tête, ce qui l’empêchait de profiter comme elle le devait. L’animagus n’était certainement pas l’homme en mesure de donner les meilleurs conseils à sa sœur, pas en matière de cœur et de mariage, tout du moins. Il estimait cependant qu’il était en mesure de prendre du recul sur tout ce qui se passait dans sa vie, dans leur monde de tradition et d’arrangements matrimoniaux. Et puis si Oscar n’avait pas les clefs qui lui permettraient de s’assurer un mariage heureux, il était déterminé à aider Alice à les trouver pour le sien. Parler était un bon début, le meilleur ! Le diplomate le savait depuis des années, lui-même ne s’épanchait pas sur ce qu’il ressentait pourtant, gardant pour lui les tourments de son cœur et de son esprit. Il était bon lorsqu’il s’agissait d’écouter Alice mais restait bien plus prudent lorsqu’il était question de ses propres problèmes. Les Hangbé n’avaient pas de problème de cœur, ni de raison. Ils étaient eux, fiers, puissants, sûrs d’eux. Mais le regard lagon d’Alice avait une dérogation et avait depuis bien longtemps acquis l’écoute précieuse de son grand frère. Le regard rivé sur le visage de sa sœur, Oscar attendait patiemment, ne poussant guère la sorcière à lui partager ce qu’elle avait sur l’esprit. Alice savait qu’elle pouvait avoir confiance en lui et ce sentiment était si rare que chaque loyauté comptait et avait le même effet qu’une oasis en plein désert. Il l’encouragea d’un simple sourire alors qu’elle cherchait ses mots et le début de son histoire. Le diplomate en savait beaucoup mais il n’avait aucun doute sur le fait que l’américaine, comme toute sorcière de sa stature conservait encore quelques secrets bien dissimulés. Oscar ne demandait pas à tout savoir, juste ce dont il avait besoin pour l’aider et la soutenir. Lorsqu’elle se lança finalement dans son développement, il écouta avec attention. Il l’observait aussi, juste assez pour lire tout ce qui se passait dans son regard, dans ses gestes, pas assez pour la mettre mal à l’aise. Il remit à son tour la soirée de fiançailles de Dayana et Elias dans son esprit, se souvenant de la présence d’Evan et d’Alice, se gardant de trop imaginer la suite de leur soirée. Et lorsqu’Alice termina sa prise de parole en avouant avoir tout montré à son futur époux, précisant au passage qu’Ekwensu voudrait la tuer s’il savait, Oscar s’appuya contre la moto qui les avait menés jusqu’ici.
« Ekwensu will not do anything. » assura-t-il, un sourire étirant ses lèvres. « Not if being honest with Evan worked your way .. ? » questionna-t-il, se rappelant le conseil qu’il avait prodigué à Alice quelques temps plus tôt. Oscar avait le sentiment qu’être honnête était ce qui pourrait le plus aider la sorcière à trouver la paix dans cette relation qu’elle entretenait avec le plus jeune Wakefield. Il était bien évidement ironique d’obtenir ce conseil de la part de quelqu’un qui vivait une double vie et passait des nuits entières les bras de quelqu’un qui n’était pas sa femme. Le mariage du diplomate était parti du mauvais pied et ce dernier aurait put avoir la bonne idée de suivre ces propres conseils, mais l’opportunité était passée et il n’avait plus l’impression de pouvoir y faire quoi que ce soit. Il ne pouvait que prodiguer ces précieux conseils à Alice à présent et il espérait sincèrement que ceux-ci allaient payer et que sa sœur sera bien plus heureuse en ménage que lui. « How did he react ? Thing must be good if he invited you north.. Right ? » questionna-t-il, réfléchissant au fur et à mesure que ses mots faisaient vibrer l’air autour d’eux. Quelque chose manquait encore au diplomate pour que l’esprit légèrement torturé de sa cadette fasse totalement sens. Donner le dossier qu’avait construit les Hangbé sur Evan à ce dernier ne devait pas avoir mis en péril la relation que les deux sorciers semblaient avoir, le Wakefield n’aurait autrement pas invité Alice chez lui. La migraine qu’avait couvé la plus jeune de la fratrie à son arrivée au pays n’avait pas manqué de questionner son frère
Made by Neon Demon
- InvitéInvité
Re: Oscarlice ~ Golden hour confidences
Mar 24 Aoû 2021 - 13:47
Golden hour confidences
Alice & Oscar
30 décembre 2020
Des questions, beaucoup de questions. Si cela n’avait pas été Oscar, sûrement les aurait-elle balayé d’un revers de main plus ou moins poli, selon le curieux. Sauf que voilà, ce n’était pas n’importe qui, mais bien son aîné le plus inquiet, ou en tout cas celui qui le lui traduisait le plus clairement. Jacob tournait bien des choses en dérision, rien n’était grave, ni même vraiment important. Ekwensu, lui, mettait bien volontiers les contingents bassement émotifs au profit du coup d’après, du Greater good, et il aurait été au mieux mal à l’aise devant ses effusions et ses doutes, au pire ouvertement insensible au sujet qu’il n’expérimentait qu’à dose homéopathique. Oscar, lui, savait. Peut être aussi parce qu’il était le seul des trois autres hommes centaures à être passé par son lot de questions existentielles et de funambulisme amoureux. Il la connaissait, la devinait parfois mieux qu’elle-même, sous le vernis bravache et sa pelure de mauvaise foi orgueilleuse.- I can’t really tell it « worked » my way … I’d rather say that it allowed to … reset the counters ? He was pissed, for sure… really pissed. But I guess he was relieved to Know, too. And then …
Et après ça, ah, après … le plus dur était à venir. Enfin, non, pas le plus dur. Le plus nouveau. Inédit. Agréable et frustrant tout à la fois. Elle avait du s’efforcer de montrer patte blanche auprès de l’oiseau méfiant, mais dont les plumes si douces sous ses doigts étaient devenues caresses familières, et le chant de sa voix mélodieuse dans ses oreilles comme une litanie de plus en plus agréable. Un ongle coincé entre ses dents blanches, elle fixait l’horizon et les rayons du soleil levant, impérial, comme si l’astre solaire pouvait lui souffler la suite de sa confidence. Elle n’avait pas besoin de retracer à Oscar ces dernières semaines, il s’était bien rendu compte que son agenda intégrait bien plus de plages evanesques qu’auparavant, pour le business comme le plaisir. Et puis, il y avait eu l’Ecosse. Il y avait eu la veille au soir. L’excitation, puis la déception. L’apprentissage de la patience, de la compréhension aussi. Alors pourquoi cela lui pinçait dans la poitrine, quand elle l’imaginait à des milliers de kilomètres d’elle ?
- Horseriding. This troll made me ride a horse in the middle of the night. And it ain’t a metaphor.
Elle gloussa, plus pour se donner contenance que parce que le souvenir était véritablement cocasse : son frère connaissait son aversion pour les animaux familiers, les grosses bestioles en particulier. Preuve en était, Oscar n’avait jamais réussi à la faire monter sur un abraxan, malgré son amour pour les pégases aux ailes douces et duveteuses. Elle éluda tout le reste, la lutte contre le froid et l’humidité des heures durant lors des après-midi en extérieurs, où elle avait trompé l’ennui à grand renfort de moqueries auprès de Peter Drummond et des filles Blackthorn. Exit les détails sur les diners fastueux, les échanges polis et prudents avec sa belle-famille encore largement inconnue. Ne restait que la conclusion définitive de cette soirée de la veille, et le nœud persistant dans sa gorge.
- I stayed a bit more to please them, you know how it works. And it worked, of course, they treated me well, i didn’t feel lonely for a sec. And then he .. .hmmm.
Bruit de la kératine qui craque sous les assauts répétés de l’ivoire. Son pouce ne saignait pas, mais sur le bout de sa langue, le goût du vernis se diffusait, amer. Un soupir un brin désabusé s’échappa de ses lèvres pleines, alors qu’elle se décidait à plonger son regard d’océan dans celui vertigineux de noirceur de son ainé.
- I asked him to come with me, just for a day, here, for Kwanzaa. And he said no. It was not really surprising, but …
Elle ne terminait pas ses phrases, incapable de trouver les mots à la fois pudique et adéquats pour exprimer ce qu’elle ressentait, se contentant d’hausser les épaules et de croiser les bras, protection bien vaine autour de son coeur un peu trop sensible par moment. A vrai dire, elle s’en voulait, bien plus qu’au Wakefield, de se retrouver si désappointée. Après tout, elle n’avait pas vraiment besoin du Calédonien pour profiter de ces vacances au soleil. Elle n’avait pas besoin de lui pour attirer l’attention de cet entourage qui lui prêtait bien volontiers toutes les vertus et qualités, prompt à exaucer le moindre de ses caprices. Elle n’avait pas besoin de lui pour rire à pleine gorge, danser jusqu’au bout de la nuit ou finir à moitié nue dans la piscine à débordement. Elle n’avait pas besoin qu’il soit là. Mais elle en avait eu envie, et la différence n’était pas que sémantique, et ce changement de conjecture était bien plus troublant qu’elle ne l’avouerait à qui que ce soit d’autre qu’Oscar.
- … I should not be so jaded, right ?
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Re: Oscarlice ~ Golden hour confidences
Jeu 26 Aoû 2021 - 14:45
Golden Hours Confidences
Alice Hangbé
We got demons.
Demons stuck inside our blood (Loïc Nottet)
Demons stuck inside our blood (Loïc Nottet)
30 décembre 2020
Une fois ces interrogations posées, une fois son inquiétude établie, Oscar s’était plongé dans un silence attentif, observant sa petite sœur, elle-même concentrée sur le lever de soleil que leur offrait leur pays d’origine. La vue était à couper le souffle, de celle qui faisait parfois regretter au diplomate de ne pas être venu s’installé au Nigéria, au chaud, au soleil. L’ambition et les opportunités n’étaient cependant pas en mesure de laisser le rassurant paysage attiré l’Américain sur ces terres. Le Royaume-Unis, l’un des plus vieux pays, celui qui possédait l’une des plus vieilles traditions sorcières offrait bien plus de possibilité et de pouvoir diplomatique. L’Américain était profondément attaché à ses origines et avait un respect certains pour ces dernières, mais contrairement à son épouse, travailler au Nigéria n’était guère quelque chose qu’il envisageait. Il préférait de loin user de cet extraordinaire terroir pour souffler un peu et, ainsi loin du monde qu’il fréquentait à l’ordinaire, obtenir les plus précieuses confidences de sa plus jeune cadette. Pour obtenir d’Alice les plus secrets de ses doutes et inquiétudes, Oscar n’avait rien d’autre à faire que d’être lui. Patient, compréhensif, tendre. Il n’avait rien d’autre à prouver que sa loyauté, son objectivité et ces bons conseils. Le second de la fratrie Hangbé et la petite dernière avait une relation de confiance réciproque et une connaissance sur la vie de chacun qui faisait d’eux des amis en sus du lien fraternel. Ne poussant guère davantage Alice à lui confier ce qu’elle avait sur le cœur et l’esprit, Oscar, appuyé sur la moto qui les avait mené jusque-là, patientait, l’air inquiet, mais la force tranquille. Et lorsqu’enfin la Grymm trouva le courage de desceller ses lèvres pour en laisser échapper un début d’explication, Oscar en oublia tout le reste, la beauté du lever de soleil, ces propres problèmes et prêta sa complète attention à la jeune femme. Au fur et a mesure des mots, parfois incertains et hachés de la danseuse, Oscar hochait parfois la tête, signe qu’il comprenait parfaitement ce qu’elle voulait dire. Après quelques secondes de pauses silencieuses, que le diplomate ne brisa pas, de peur de casser l’élan de sa benjamine, cette dernière repris, gloussant quelques mots et laissant imaginé à son frère une situation bien cocasse. Cette fois, l’Américain ne put s’empêcher de commenter de quelques mots amusés. « And I though that the Wakefield were sain of mind.. » souffla le diplomate, sachant pertinemment que le second fils, Evan, n’était en rien comparable avec son aîné ou bien même son père. Le diplomate ne releva pas qu’Alice avait accepté de monter sur un cheval pour la première fois depuis des années. Lui-même n’avait pas manqué d’essayer de mettre sa petite sœur les fesses sur un équidé, mais la petite n’avait jamais accepté – osé – aller jusqu’au bout, se contentant toujours de regarder les animaux de loin. Evan, aussi troll soit-il, avait accomplis quelque chose de quelque peu extraordinaire et tout cela en disait beaucoup sur le lien, même inconscient, qui semblait s’être tissé entre les deux fiancés. Oscar ne partagea pas un mot de plus, laissant sa sœur reprendre ses explications. Le diplomate retourna aux hochements de tête brefs, aux battements réguliers de ces paupières et à la douceur d’un regard d’ordinaire si sombre. Et puis Oscar eut finalement l’impression que le problème qui pesait lourd sur le cœur de sa sœur arrivait, que cette proposition refusée de la part du calédonien était ce qui troublait sa fiancée.
Alice ponctua la fin de son histoire par une question qui fit se dessiner un léger petit sourire sur les lèvres du diplomate. Silencieux, il quitta son appuie et vint se poster près de sa sœur, avant de s’asseoir, ne s’inquiétant guère de la poussière rouge qui tâcherait ses vêtements, déjà sales de la veille. Une fois installé, les jambes dans le vide de la falaise, ses prunelles sombres reflétaient parfaitement le lever de soleil qu’il observait avec la même admiration que lorsqu’il était enfant. « I wouldn’t say that you are jaded, Alice. Disappointed, way more likely. » fit-il remarqué, avant de tapoter de sa large main la terre à ses côtés, intimant à sa petite sœur à le rejoindre. « I might be wrong on this, but here is what I think. You’re spending a lot of time with Evan. Telling him everything about the file we mounted, reseting the counters, trusting him enough to ride a horse in the middle of the night, offering him to come for Kwanzaa.. » résuma-t-il, laissant un léger temps de réflexion à sa sœur pour lui laisser l’opportunité de voir où Oscar voulait en venir. « From what I see here, you’ve been constructing a strong relationship with him already, I won’t say that you love him, but you’re definitively getting attached to him. I mean, Dear, he had you ride a horse, I’ve never succeeded on this before, and I’m your favorite brother. » ajouta-t-il, bien conscient que l’attachement n’était pas quelque chose que les Hangbé était fier de ressentir. Dans l’attachement, il y avait la dépendance, le désir profond de voir les yeux de l’autre briller lorsque l’on arrivait, l’envie maladive de bien faire et la peur dévorante que tout s’arrête brutalement. Oscar avait déjà vécu cela, pas avec son épouse, et voilà quelques années maintenant, mais ce genre de sentiment de s’effaçait jamais complètement. « I’ve felt like this before, you know. Not with Cre’, obviously, but still. It was memorable, consuming. The fall, however, was the worst I’d experience and.. » Oscar s’arrêta un instant, fronçant les sourcils. Et si Alice ressentait tout de cela, mais que les choses n’étaient pas réciproques ? Et si elle était la prochaine à tomber ? D’un mouvement bref de la tête, le diplomate chassa ses inquiétudes et repris. « Did he gave you any excuses for not coming here ? » s’enquit-il finalement, s’interrogeant à présent sur les intentions de son futur beau-frère, que le Calédonien ne pourrait vraiment devenir si et seulement si, il ne venait pas briser le cœur d’Alice avant leur mariage.
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Re: Oscarlice ~ Golden hour confidences
Ven 10 Sep 2021 - 13:40
Golden hour confidences
Alice & Oscar
30 décembre 2020
A la première phrase de réponse de son frère ainsi qu’a son invitation du plat de la main, la cadette ne répondit pas tout de suite, attendant la suite de sa reflexion, les bras croisés contre sa poitrine. Avec des mots choisis, Oscar reformulait, disséquait ses propos et ses pensées pour y ôter les fioritures, les faux semblants, pour n’en laisser que la substantifique moëlle, cette réalité qu’elle enveloppait de tant de couches de tant de choses… et pourquoi faire ? Parce qu’elle n’assumait pas, peut être, ce qui se passait entre eux. Cette connexion qu’elle n’avait pas ressentie depuis des années. Qu’elle ne s’était pas autorisée à ressentir depuis Sebastian, et maintenant que tout cela lui était rendu possible, encouragé, même … elle renâclait. Piétinait sur place, sans comprendre pourquoi. Pourquoi elle n’était pas capable de mettre son coeur sur la table, de rendre les armes, à tout le moins de les pointer vers une autre direction.-I don’t know if we can talk about « relationship », Bro… reprit elle en jouant les guillemets avec ses doigts, avant de soupirer. It’s probably a rather good partnership situation, I mean, look at us. It’s obvious that we’re perfect, on the paper, and we are pleasant to look at together, for aesthetic purposes. But …
Nouvelle grimace, et bout du nez froncé dessinant des ridules factices autour de l’appendice, alors que son aîné achevait son monologue. Dans un mouvement lent, elle glissa au sol à son tour. Elle ne s’installa cependant pas à la droite d’Oscar, mais derrière lui, glissant ses bras lianes autour de son ventre, ses jambes de part et d’autre des siennes, comme un koala égaré sur le continent africain. L’oreille contre le dos musculeux de son frère, elle pouvait entendre les battements lents de son coeur de fauve, sentait sa respiration régulière soulever sa poitrine. Oscar ne parlait pas souvent de la vie qu’il avait eu avant son épouse, comme pour ne pas avoir à déterrer les souvenirs trop plaisants du passé, rendant le présent plus amer que ce qu’il était déjà., elle en était bien consciente. Elle le serra un peu plus fort contre elle, avant de souffler sa réponse.
- He said that our family reunion sounds like a military parade. And he is no soldier.
Elle laissa le silence retomber platement sur le sol et la citation, puis reprit.
- I don’t know if I’m trying too hard, or if it’s just about … personnal skills and comfort zones ? I mean, it was easy for me to go there and adjust my position, my manners, to please all of them, and yet, it seems just impossible for him, for now ?
Elle tentait de rationaliser l’inconcevable, ses émotions contradictoires qui lui tordaient la poitrine et malmenaient son sommeil .Etait ce simplement ça ? Etait elle plus à même de se tordre, de se plier et de se contraindre pour rentrer dans les cases et se conformer à ce que l’on attendait d’elle, presque sans effort, là où Evan ne semblait pouvoir souffrir de telles contritions ? Etait ce naturel ou acquis ? Une question d’efforts, de bonne volonté, ou une nature profonde ? Etait ce encore quelque chose ? Elle ne savait pas. Tâtonnait encore. Et cela l’agaçait bien plus que ce qu’elle aurait voulu. Elle soupira, puis décida de clore la parenthèse de ses épanchements mièvres. Elle n’était pas amoureuse. Pas encore, certainement pas, elle se trouvait dans un entre deux qui ne dépendait pas que d’elle exclusivement, mais qui soulignait bien toute l’ambiguité de son comportement, oscillant entre empressement et retenue au gré de ses propres inhibitions. Il ne manquait pas grand-chose, peut être juste un peu d’indulgence envers son propre palpitant, pour rendre tout cela plus facile. Mais c’était tôt. Trop tôt.
- Long story short, Dad and you are still my favorite men ever, there is no competition yet. And, Os’…
Elle le serra un peu plus fort, venant gratter la peau un peu poussiéreuse de l’avant bras de son frangin du bout de l’ongle, souriant un peu dans son dos.
- I really hope you have some fabulous lovers and bits on the side, because I refuse you to grow old and grey and bitter, ‘kay ?
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Re: Oscarlice ~ Golden hour confidences
Dim 19 Sep 2021 - 19:47
Golden Hours Confidences
Alice Hangbé
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30 décembre 2020
Oscar s’était contenté d’un haussement de sourcils à la réplique immédiate de sa cadette qui parvenait encore à nier ce sentiment pourtant bien présent qu’elle avait pour son fiancé. L’Américain ne comptait pas aller plus loin dans ses paroles, préférant de loin laisser Alice découvrir ce qui se passait réellement entre elle et le Calédonien. Le diplomate ne pouvait pas réellement se réclamer déçu de la situation, après tout si sa petite sœur était amoureuse peut-être avait-elle une chance d’être heureuse dans son mariage, en supposant, bien évidemment, que les sentiments qu’elle pouvait avoir étaient réciproques. Lui-même n’avait pas eu autant de questionnement concernant ses noces, quelques doutes, tout au plus, bien rapidement écrasés par la détermination maternelle. Un regard doux s’était alors posé sur le visage de la plus jeune. Oscar était attendrie par ces questionnements, inquiet un peu aussi, mais la préoccupation d’un grand frère protecteur pouvait être mise un peu de côté tant que le cœur du problème n’était pas révélé. Et lorsqu’il le serait, alors les R roulés de cet homme du nord ne manqueraient pas de cesser leur mélodie. Le diplomate avait appris à connaître son futur beau-frère et vouait une admiration certaine et un respect presque biblique au chef de la famille Wakefield et plus encore à son héritier. Il y avait des sujets, cependant, qui ne souffrait d’aucune comparaison et qui passait ainsi au-dessus de temps : des convenances comme des alliances. De son assise confortable, l’animagus observait avec un silence presque religieux les moues nombreuses qui venaient décorer le visage de la sorcière, le teintant d’incertitudes et de contrariétés. Il comprenait à merveilles ce qu’elle pouvait ressentir. L’étrange attachement qu’elle avait développé pour Evan lui donnait l’impression d’une faiblesse qui n’était ni acceptable, ni recevable au sein de leur famille. L’amour fraternel leur apportait la puissance nécessaire mais tout autre affection était inédite, curieuse, inhabituelle. Venait alors une pars d’ombre et de mystère qui n’était pas prévu. Le diplomate avait pris son mariage comme un énième contrat, un caillou dans le fond de sa chaussure certes, mais rien de plus qu’une signature décorée sur un vieux parchemin. Ce que semblait vivre Alice en était bien éloigné, et pour avoir déjà aimé, Oscar ne pouvait qu’approuver. C’était une chance en or, l’occasion pour la plus jeune d’être heureuse et d’apporter à sa famille l’une des plus puissantes alliances britanniques. Alors il y avait les questions, les peurs, les incertitudes, les questionnements sur le pourquoi du comment. Il y avait la frustration, celle d’avoir l’impression de bien faire sans parvenir réellement à faire mouche, celle de se sentir dépendant, comme aspirer la bonne volonté sans réussir à la contrôler.
Alice s’était installée derrière son frère, posant sa tête contre le dos de l’Américain, se serra contre lui avant de répondre à la dernière question du diplomate qui ne s’était pas davantage attardé sur sa propre expérience de la vie. Un claquement de langue avait ponctué la réponse de la Grymm mais Oscar n’en rajouta pas plus. Il en voulait peut-être à Evan de mettre sa sœur dans cet état mais l’Ecossais s’en rendait-il compte ? En était-il au même point qu’Alice ? Se posait-il autant de question ou restait-il simplement résigné face à la situation ? Le diplomate n’était pas en mesure de le savoir mais espérait bien parvenir à une conclusion dès le début de la nouvelle année.
A la suite des questions d’Alice, Oscar posa sa large main sur l’avant-bras de sa cadette. « Maybe it’s just more difficult for him ? He has been married before, a happy marriage if I’m not mistaken, so he might not really be ready for it all ? » suggéra-t-il, sans toutefois pouvoir l’affirmer totalement. « And don’t forget that he is British and we, Americans, are far better social butterflies than them.. » appuya-t-il, un léger sourire au coin de ses lèvres. Une différence qui n’était pas être pas très nette avec le second fils Wakefield, mais qui s’appliquait souvent si bien à la majorité des anciennes maisons Britannique qu’Oscar n’avait pas l’impression de beaucoup se tromper. Il notait cependant que les informations acquises et placées dans ce dossier qu’avait partagé Alice n’étaient pas suffisantes pour assurer le second fils Hangbé de la bonne mentalité du cadet Wakefield et il lui faudrait s’arranger pour mettre un point final à ce genre de questionnement.
Le changement de sujet vint tirer Oscar à ses notes silencieuses et le fit sourire. Il avait toujours su qu’il était le préféré d’Alice, quant à leur père, il avait une place tout aussi précieuse dans la vie de la cadette, seule fille parmi trois garçons, esprit libre et fougueux qui lui incombait de chérir et de protéger. De là à dire que la Grym était un peu gâtée, il n’y avait qu’un pas.
Il y eut finalement les espoirs de sa petite sœur, qui ne pouvait que souhaiter du bien à son aîné mais qui n’empêcha pas une certaine raideur dans l’échine du cavalier rouge. Lui qui ne parlait que si rarement des émois de son propre cœur en venait parfois à oublier qu’il avait également ses incertitudes, ses doutes et ses amours. Un cœur qui palpitait et empêchait à la raison le contrôle de tout comportement digne du statut du diplomate. L’américain se mordit légèrement la langue avant de pousser un petit soupire et de s’abandonner lui aussi aux confidences. « Actually.. I’ve been seing someone for quite some time. » commença-t-il, alors que le visage souriant de Judith était apparu dans l’esprit tourmenté du diplomate et que le souvenir piégé dans la baguette de ce dernier venait lui tirer un petit grognement. « I can’t really say that we’re a thing but.. » Mais la première page de l’un des magasines sportifs sorcier les plus lus n’avait pas manqué de faire apparaître le diplomate auprès de Judith, empêchant les photographes de prendre un cliché plus précis de l’ancienne attrapeuse à la sortie du tribunal. L’appuie amicale envers une compatriote américaine avait bien évidemment été précisé mais Oscar avait tout de même pu constater ses égarements sentimentaux en première page. Et puis il y avait les regrets, la vicieuse culpabilité d’avoir privé Jude de ses souvenirs.. et pour quoi ? La main qu’il avait encore de libre s’était mise à gratter avec une certaine frénésie la terre aride du Nigéria. « It doesn’t matter anyway. Like everything else, I can’t see how it could work, why it could work. » soupira-t-il, à son tour rongé par les doutes et les regrets. Oh, il y avait définitivement de la tendresse lorsque ses prunelles sombres se plongeaient dans celle sans fond de l’américaine. Il y avait des frissons incontrôlables lors que sa voix le guidait dans la ferveur d’un combat et lorsque son rire éclatait sous les rayons de la lune. Il y avait un attachement certains, un besoin de plus en plus réel. Mais après ce qu’il avait fait, Oscar ne voyait pas réellement comment leur relation pouvait évoluer dans le bon sens. Et puis il y avait ce cercle d’or à son doigt, et ce contrat de mariage qui, pourtant depuis bien longtemps bafoué, ne devait à jamais se briser.
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Re: Oscarlice ~ Golden hour confidences
Ven 22 Oct 2021 - 13:47
Golden hour confidences
Alice & Oscar
30 décembre 2020
Ainsi donc, ce petit cachottier d’Oscar voyait quelqu’un. Elle ne pouvait pas dire qu’elle ne s’en doutait pas, la cadette, suffisamment sensible aux changements, même discrets, d’humeur de ses frangins pour déceler un hypothétique changement dans leur routine bien huilée, sans forcement en connaître la cause. Chez Ekwensu, il s’agissait du travail, toujours, ou presque : du retard dans une procédure, un référé qui tombait au pire moment de sa semaine, un café à moitié renverser par un stagiaire sur un dossier, et la faucheuse voyait son front barré d’une ride du lion taillée à la faux. Chez Jacob, tout était sujet à mouvements d’humeur, dans le sombre comme dans le clair, et cela ne durait jamais bien longtemps d’ailleurs, reprenant rapidement son caractère rigolard et enjoué. Chez Oscar, tout se jouait dans les détails, des mouvements intérieurs que seuls les plus intimes pouvaient déceler. Des changements dans l’aura, aurait certainement dit leur grand-mère, mais Alice elle pariait plutôt sur l’attitude, et peut être un quart de centimètre supplémentaire dans son demi sourire mystérieux. Un presque rien qui voulait tout dire. Et puis, il y avait eu le mariage des Fraser Burgess, quelques mois plus tôt, cette prise de risque insensée qu’avait été pour l’Hangbé de paraître, certes dans un cercle restreint, quasiment au bras d’une autre que sa régulière. A partir de là, la cadette n’avait pas eu besoin de faire autre chose que quelques mathématiques simples, avant de parvenir à une conclusion simple : Tant qu’Oscar était heureux et en contrôle, alors elle n’aurait certainement rien à en redire. - It probably matters to you, and that’s okay. You know your secrets are safe with me, I’ll be a tombstone. I can’t tell you how could it work, but about the Why … Because you deserve to be happy, Os’, more than everyone else, And I won’t let anyone make you doubt it. Ever. Especially yourself, duh.
Elle enfonça un petit peu ses ongles dans la peau de son frangin en gloussant, restant ensuite un instant silencieuse, à observer le soleil éclabousser le paysage de rayons de plus en plus clairs. Exit les couleurs flamboyantes du lever, la lumière avait chassé les derniers lambeaux d’obscurité de l’aurore, entre chiens et loups. Il n’y avait plus que des lions.
- Uh oh … duty calls.
Dans sa poche de veste, son téléphone vibrait d’un, deux, cinq messages d’affilée de Jacob, tous contenant plus d’émoji et de majuscules les uns que les autres : la pause des heures dorées était terminée, toute la maisonnée était à présent réveillée, et l’on attendait plus qu’eux pour le brunch. De plus, il y avait des gens qui souhaitaient voir Oscar, parler affaires, et quelques cousines éloignées avaient hâte de parler épousailles avec la toute fraiche fiancée. Elle vérifia, sans trop y croire, si Evan lui avait envoyé un message qu’elle n’aurait pas vu, mais non.
- If you need me to find excuses to meet Judith again, you know, for personnal and informal events,since she’s friend with Evan, I’m sure we could find a way …
Elle s’étira, se redressant sur ses jambes en époussetant son pantalon, avant de reprendre son frère dans ses bras, et de le serrer, fort, une dernière fois avant qu’ils ne rebroussent chemin, de retour à la civilisation. La parenthèse serait salvatrice pour l’âme enflammée de la plus jeune des Hangbé et, à défaut d’être tout à fait sereine, au moins s’était elle défaite de cette sensation de solitude qu’elle ne supportait qu’à dose plus qu’homéopathique ...
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Sujet clos
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